L'IMPARTIAL / VENDREDI 2 NOVEMBRE 2007 - Arcinfo.ch

5 Eco RégionL’EXPRESS
SP
Fondée en 1987, Almac,
fabricant chaux-de-fonnier de
machines d’usinage de pièces
de grande précision, a pris il y
a dix ans un virage stratégique
qui s’est avéré payant. Après
l’horlogerie, la société a séduit
la lunetterie de luxe et
l’industrie médicale. Et
d’autres perspectives de
développement se présentent,
ce qui réjouit Roland
Gutknecht, son directeur.
DAVID JOLY
Almac fête ces jours-ci son 20e
anniversaire et affiche une belle
santé. Pourtant, fin 1996, la
société était proche du dépôt de
bilan. A quoi doit-on cette
renaissance?
Sous l’impulsion d’investisseurs,
conjointement avec notre
partenaire bancaire et après
analyse des potentiels, la société
a été recapitalisée. Et j’en ai pris
la direction. Mais le renouveau
est surtout venu d’un changement
de positionnement. De
sous-traitant qui réalisait des
machines sur mesure, nous
sommes devenus une société
fabriquant sa propre ligne de
produits, proposant une
gamme clairement structurée.
Nous avons également réorganisé
notre réseau commercial.
La qualité de nos centres d’usinage
nous a permis de devenir
un acteur important pour l’industrie
de la microtechnique.
En dix ans, nous avons triplé
notre chiffre d’affaires et doublé
nos effectifs. Et puisque
nous ne réalisons que la conception
et le montage de nos
machines, nous contribuons
également à l’engagement de
- L’IMPARTIAL / VENDREDI 2 NOVEMBRE 2007
LA CHAUX-DE-FONDS
Les machines Almac soutiennent
la haute horlogerie depuis 20 ans
personnel chez nos sous-traitants.
Quels sont vos marchés
principaux?
Nos machines sont principalement
utilisées pour la réalisation
de composants de mouvements
horlogers haut de
gamme, dans tout l’Arc jurassien,
de Schaffhouse à Genève.
Nous sommes également présents
dans le centre névralgique
de la lunetterie de luxe, en Italie
du Nord-est. Par capillarité
de ce secteur, nous avons touché
l’Asie du Sud-est. Notre
troisième pilier est le domaine
médical, les implants dentaires.
Nos clients sont l’Europe du
Nord, la Scandinavie et l’Allemagne.
Précisément là où l’industrie
de reconstruction plastique
est née.
Cherchez-vous à vous diversifier
et à trouver de nouveaux
débouchés?
Nous sommes présents dans
tous les domaines qui exigent
une finition parfaite des pièces:
les marchés de luxe et par nature
le haut de gamme. Nous
envisageons naturellement de
nous élargir à d’autres domaines,
comme la mécatronique
(mélange d’électronique et de
mécanique), où nos compétences
peuvent être exploitées.
Mais nous préférons pour l’instant
nous concentrer sur nos
trois marchés principaux. Ce
serait inutile de nous diluer.
Nous voulons pouvoir rester
réactifs et ne pas devoir rallonger
les délais de livraison.
La pénurie de personnel
qualifié bride-t-elle votre
ROLAND GUTKNECHT L’ingénieur en mécanique a pris la direction d’Almac en 1997. Depuis, la société a triplé
son chiffre d’affaires et doublé l’effectif de son personnel. (CHRISTIAN GALLEY)
croissance?
La pénurie est une réelle inquiétude,
principalement pour
la main-d’œuvre spécialisée disposant
de bonnes connaissances
techniques. Et si Almac arrive
pour l’heure à suivre, il faut
également que nos sous-traitants
le puissent. C’est tout le
bassin de recrutement qui se
trouve asséché et nous faisons
partie d’un ensemble. Mais cela
nous aide d’être ici, au cœur
l’industrie mécanique de précision.
Les gens ont la culture du
métier, le devoir du travail bien
exécuté dans le sang. Il faut
pourtant que nous, employeurs,
encouragions la relève. Aussi
formons-nous un polymécanicien
tous les deux ans. Avec les
portes ouvertes de ce samedi, à
l’occasion de la première Journée
du patrimoine horloger,
nous voulons également montrer
la beauté du métier, la fierté
de construire des machines qui
s’exportent loin à la ronde.
Dixi Machines a été racheté par
des Japonais, Voumard
Machines par des Allemands,
l’indépendance d’Almac est-elle
menacée?
Il est vrai que notre croissance
pourrait aiguiser certains
appétits. Almac est en mains
d’industriels de la place et la volonté
de notre conseil d’administration
est de rester indépendant.
Mais rien n’est jamais garanti.
/DJY
CONSTRUCTION
«On ne peut pas laisser dire de tels mensonges!»
«Nous entendons tellement de mensonges
que nous souhaitons, au moins une
fois, rétablir la vérité.» Président de la Fédération
neuchâteloise des entrepreneurs
(FNE), Michel Favre se dit «dégoûté» par
la façon dont les syndicats ont «pris en
otage» les maçons dans le conflit sur le renouvellement
de la CCT du secteur principal
de la construction.
A quelques jours de la reprise des négociations
(prévue le 5 novembre), Michel
Favre tient à en rappeler les véritables enjeux.
Lui et Jean-Claude Baudoin, secrétaire
de la FNE, déplorent en effet la «récupération
politique» du dossier. Ils espèrent
bien, les fédérales étant passées,
qu’une convention collective pourra être
signée. «Car nous la voulons, cette convention,
le vide conventionnel n’est pas
une solution!»
Ce qui dérange les patrons neuchâtelois?
«L’image que donnent les syndicats
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des conditions de travail de la branche»,
s’offusque Jean-Claude Baudoin. «On entend
dire qu’on veut les faire travailler 16
heures par jour. Quelle ânerie! Après neuf
heures de travail, les hommes sont crevés.
C’est d’ailleurs juridiquement interdit!»
Ce que veut la Société suisse des entrepreneurs,
grande sœur de la FNE, c’est
«souplesse et flexibilité», résume son secrétaire.
Avec un horaire variable, où les heures
supplémentaires sont compensées par
des heures en moins (ce que refuse le syndicat),
dans un cadre inchangé de 2112
heures par année, soit à une moyenne de
8,1 heures par jour. Le cadre conventionnel
est de 37,5 heures à 45 heures par semaine,
en fonction de la charge de travail
et, évidemment, des conditions météo.
«C’est pour cela que nous avons besoin de
cette flexibilité: qu’un syndicaliste se
mette à la place d’un patron et vienne un
matin dans un dépôt sous la pluie et le
CHANTIERS Depuis octobre, la construction
n’a plus de CCT. (ARCHIVES RICHARD LEUENBERGER)
Comment le gérant d’immeubles
stressé peut-il rester serein?
Isabelle Bieri, présidente des autorités régionales
de conciliation neuchâteloises, s’exprimera avec d’autres
conférenciers sur le sujet mardi prochain au Musée
olympique de Lausanne. Détails sur www.svit.ch /réd
Almac en quelques chiffres
vent: que voulez-vous qu’il fasse de ses
hommes?»
Et de rappeler que cet horaire variable,
que les syndicats refusent, figurait dans la
CCT 2003/2005. «Par ailleurs, nous le
pratiquons dans le second œuvre en
Suisse romande et les syndicats ont accepté
cette convention-là», ajoute Jean-
Claude Baudoin, pour qui les vrais perdants,
dans l’affaire, sont les maçons euxmêmes:
«En cas de mauvais temps, avec
l’horaire variable, ils touchent leur salaire
mensuel ordinaire. Mais si le patron les
met au chômage pour intempéries, ils
n’ont que 80% de leur paie... Et les syndicats
veulent nous faire croire qu’ils les défendent?»
Jusqu’ici, la FNE avait gardé un profil
bas. «Nous voulions éviter la confrontation.
Mais laisser dire de tels mensonges,
non! J’en suis dégoûté», conclut Michel
Favre. /frk
«Il est vrai
que notre
croissance
pourrait
aiguiser certains
appétits»
Roland Gutknecht
● Employés Plus de 40.
● Chiffre d’affaires Non communiqué. «Mais depuis quelques
années, nous avons une croissance à deux chiffres», observe
Roland Gutknecht. Et cela devrait se maintenir dans les années à
venir.
● Année de fondation La marque Almac a en fait été créée en 1981.
Elle a vu le jour lorsque Jean Greub SA, commerçant de machines à
La Chaux-de-Fonds, a décidé de créer un atelier fabriquant des
machines pour l’industrie horlogère. De 1981 à 1987, ce n’est donc
qu’un département de Jean Greub. En 1987, Almac devient une
société indépendante, mais ne compte jusqu’à 1992 qu’une poignée
de collaborateurs. La première phase de son existence se termine
fin 1996, alors qu’elle est en sursis concordataire.
● Délais de livraison Dans le meilleur des cas, la machine la plus
simple peut être livrée dans les trois mois. Dans une situation
habituelle, les clients doivent patienter de six à huit mois.
● Production En moyenne, une cinquantaine de machines à
commande numérique sortent chaque année des ateliers. Almac
s’attend à en fabriquer 55-56 en 2007. /djy
CSEM
L’antenne
zurichoise
a 10 ans
En 1997, le Centre suisse électronique
et de microtechnique,
dont le siège est à Neuchâtel,
élargissait son offre technologique
et renforçait sa présence en
Suisse alémanique avec l’ouverture
de son antenne zurichoise.
Laquelle a contribué au développement
et à la réalisation d’innovations
essentielles dans les domaines
de la photonique, de la
micro-optique et de l’électronique
polymère. Elle a remporté
plusieurs distinctions, notamment
en 2004 pour le développement
de caméras destinées à
la saisie d’images tridimensionnelles
en temps réel. /comm-réd