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PROGRAMME - Opéra Théâtre de Saint-Etienne

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11 e éDition<br />

Du 20 octobre<br />

au 7 Décembre<br />

programme


Une heure avant chaque représentation <strong>de</strong> Cendrillon, du Mage et <strong>de</strong> Pensées d’Automne :<br />

propos d’avant spectacle par Florence Badol-Bertrand et Jean-Christophe Branger,<br />

musicologues.<br />

Gratuit sur présentation <strong>de</strong> votre billet.<br />

établissement <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-étienne, l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> bénéficie du soutien<br />

du Ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la Communication ( Direction Régionale <strong>de</strong>s Affaires<br />

Culturelles ), du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général <strong>de</strong> la Loire<br />

L’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> remercie l’ensemble <strong>de</strong> ses partenaires pour leur confiance et leur fidélité


Nombre <strong>de</strong> villes françaises peuvent s'enorgueillir d'avoir vu naître <strong>de</strong>s<br />

artistes <strong>de</strong> génie et en perpétuent le souvenir. Rares sont celles qui,<br />

comme <strong>Saint</strong>-Étienne, fréquentent l'œuvre d'un enfant du pays avec tant<br />

<strong>de</strong> constance et d'affection. Massenet n'a pas passé plus <strong>de</strong> 6 ans dans<br />

la <strong>de</strong>meure familiale du quartier Montaud mais c'est tout un siècle <strong>de</strong><br />

programmation continue <strong>de</strong> ses œuvres, d'abord au <strong>Théâtre</strong> municipal et<br />

aujourd'hui à l'<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong>, qui nous relie à lui.<br />

Cet exceptionnel attachement <strong>de</strong>s stéphanois à “leur” compositeur<br />

s'est manifesté à plusieurs reprises dans le siècle passé lors <strong>de</strong> grands<br />

rassemblements populaires : les Fêtes Massenet <strong>de</strong> 1924 qui ont investi<br />

toute la ville, l'anniversaire <strong>de</strong> sa naissance en 1942 avec la représentation<br />

du Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame sur le parvis <strong>de</strong> l'église <strong>Saint</strong>-Charles. Une<br />

fidélité <strong>de</strong> générations <strong>de</strong> stéphanois et, dans les années 1970, un regain<br />

d'intérêt pour son œuvre sous l'influence <strong>de</strong>s britanniques ont finalement<br />

donné naissance en 1990 au Festival Massenet.<br />

22 ans plus tard, cette 11 e Biennale Massenet vient ajouter Le Mage à la liste<br />

<strong>de</strong>s opéras redécouverts par l'<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong>. Moment rare et troublant<br />

que d'entendre sonner à nouveau une gran<strong>de</strong> œuvre lyrique disparue <strong>de</strong>s<br />

scènes <strong>de</strong>puis la fin du xix e siècle ! Avec Cendrillon, c'est la féerie et l'humour<br />

que nous avons choisies pour ouvrir ces festivités, loin <strong>de</strong>s clichés sur<br />

l'œuvre <strong>de</strong> Massenet. Œuvre fécon<strong>de</strong> et éclectique, souvent surprenante,<br />

que les nombreux artistes programmés et nos partenaires vous invitent à<br />

découvrir et apprécier à sa juste valeur, celle d'un compositeur pour qui<br />

le théâtre et la musique ne font qu'un et qui introduisit à l'opéra cette<br />

dimension qui nous séduit encore : la sincérité.<br />

Vincent Bergeot<br />

Directeur général et artistique<br />

1


2<br />

92.7 FM<br />

92.4 FM<br />

Soirée lyrique<br />

l’opéra comme Si vouS y étiez<br />

Tous les samedis à 19h,<br />

avec Judith Chaine<br />

Ce mon<strong>de</strong> a besoin <strong>de</strong> musique<br />

francemusique.fr<br />

© Cyrille Sabatier / <strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-<strong>Etienne</strong>


Biographie<br />

Jules Massenet<br />

opéra<br />

cenDrillon<br />

Jules Massenet<br />

Croq’Chœur<br />

Massenet et le granD oPéra FranÇais<br />

CHŒuR lYRIQue saInt-ÉtIenne lOIRe<br />

ConCert Commenté<br />

le Mage, KézaKo ?<br />

lauRent CaMpellOne<br />

opéra - version <strong>de</strong> ConCert<br />

le Mage<br />

Jules Massenet<br />

symphonique<br />

aiMez-Vous Massenet ?<br />

ORCHestRe sYMpHOnIQue saInt-ÉtIenne lOIRe<br />

réCital <strong>de</strong> mélodies<br />

Pensées D'autoMne<br />

IngRId peRRuCHe / lIOnel lHOte<br />

réCital aveC orChestre<br />

sur les Pas De thaïs<br />

natHalIe ManfRInO / MaRkus WeRba<br />

ORCHestRe sYMpHOnIQue saInt-ÉtIenne lOIRe<br />

BiograPhies<br />

exPosition / colloque / Biennale oFF<br />

p.4<br />

p.7<br />

p.19<br />

p.20<br />

p.21<br />

p.27<br />

p.31<br />

p.35<br />

p.40<br />

p.59<br />

3


4<br />

une Vie au serVice Du théâtre<br />

Massenet voit le jour le 12 mai 1842 à Montaud<br />

(faubourg <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne) où son père Alexis,<br />

ingénieur et maître <strong>de</strong> forges réputé, s’est installé.<br />

Benjamin d’une famille <strong>de</strong> douze enfants, le futur<br />

compositeur est « donc né au bruit <strong>de</strong>s pesants<br />

marteaux d’airain », comme il le notera lui-même.<br />

Mais, dès 1848, la famille déménage à Paris alors que la Révolution est<br />

sur le point d’éclater. Sa mère, Adélaï<strong>de</strong>, musicienne <strong>de</strong> talent lui donne<br />

<strong>de</strong>s leçons <strong>de</strong> piano et il entre au Conservatoire en 1853. L’année suivante,<br />

en raison <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> santé d’Alexis Massenet, la famille doit<br />

cependant quitter Paris et s’installe à Chambéry au grand désespoir du<br />

jeune Massenet qui, après une tentative <strong>de</strong> fugue, finira par obtenir <strong>de</strong> ses<br />

parents l’autorisation <strong>de</strong> s’installer à Paris chez sa sœur aînée, Julie. En<br />

1859, il obtient un Premier Prix <strong>de</strong> piano.<br />

En 1860, Massenet entre dans la classe <strong>de</strong> composition d’Ambroise<br />

Thomas. Cette rencontre est rapi<strong>de</strong>ment bénéfique puisque Massenet<br />

obtient dès 1862 une mention au concours du Prix <strong>de</strong> Rome puis un<br />

Premier Grand Prix l’année suivante avec la cantate David Rizzio.<br />

à Rome, il fait une rencontre capitale : Franz Liszt. Celui-ci lui présente<br />

aussi une <strong>de</strong> ses élèves, Louise-Constance <strong>de</strong> Gressy. En octobre 1866,<br />

quelques mois après son retour <strong>de</strong> Rome, Massenet épouse la jeune<br />

femme. La même année plusieurs ouvrages l’ont révélé au public parisien.<br />

Mais le jeune compositeur avait surtout reçu l’assurance d’être représenté<br />

à l’<strong>Opéra</strong> Comique et il fait ainsi ses débuts au théâtre avec La Grand’Tante,<br />

opéra-comique en un acte en 1867.<br />

En dépit d’une genèse laborieuse, Le Roi <strong>de</strong> Lahore marque son premier<br />

véritable succès scénique. L'œuvre est créée le 27 avril 1877 au Palais<br />

Garnier et se retrouve rapi<strong>de</strong>ment à l’affiche <strong>de</strong>s plus grands théâtres<br />

européens. Alors âgé <strong>de</strong> 36 ans, Massenet est considéré comme le fer <strong>de</strong><br />

lance <strong>de</strong> la musique française.<br />

Dès lors les succès s’enchaînent rapi<strong>de</strong>ment : Manon (<strong>Opéra</strong> Comique,<br />

1884), Le Cid (Palais Garnier, 1885), Esclarmon<strong>de</strong> (<strong>Opéra</strong> Comique, 1889).<br />

Après l’échec relatif du Mage (Palais Garnier, 1891), Werther le consacre<br />

définitivement comme le plus grand compositeur français dramatique<br />

<strong>de</strong> son temps, mais surtout en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> France. Ainsi, Thaïs s’impose<br />

difficilement au Palais Garnier en mars 1894 alors qu'en juin suivant, La<br />

Navarraise est accueillie sans réserve à Covent Gar<strong>de</strong>n.


L’étoile <strong>de</strong> Massenet est alors à son zénith. Acclamé sur <strong>de</strong> nombreuses<br />

scènes, promu Comman<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> la Légion d’honneur en 1895, le<br />

compositeur est reconnu mais jalousé, car certains <strong>de</strong> ses ouvrages,<br />

comme Manon, ont fini par s’imposer au répertoire <strong>de</strong>s théâtres du mon<strong>de</strong><br />

entier. Cependant, son œuvre, adulée du public, ne fait pas l’unanimité<br />

<strong>de</strong>s critiques ou <strong>de</strong>s musiciens. Beaucoup lui reprochent - à tort - son<br />

incapacité à se renouveler, son éclectisme prétendument dicté par la<br />

mo<strong>de</strong>, ou son incessante et prodigieuse fécondité, tout en reconnaissant,<br />

parfois à contrecœur, la facture exemplaire <strong>de</strong> ses ouvrages ou un style<br />

mélodique éminemment personnel.<br />

à peine parvenu au faîte <strong>de</strong> sa gloire, Massenet va se trouver confronté<br />

à <strong>de</strong>s critiques d’autant plus vives que surgit une jeune génération <strong>de</strong><br />

compositeurs qui, engagés dans <strong>de</strong> nouveaux combats esthétiques<br />

opposés ou apparentés, vont contester sa suprématie tout en subissant<br />

son influence.<br />

Au début <strong>de</strong>s années 1890, Massenet entre dans une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> doutes.<br />

Contrairement à ses habitu<strong>de</strong>s, Il éprouve <strong>de</strong>s difficultés à achever la<br />

composition <strong>de</strong> certains ouvrages lyriques comme Cendrillon et Grisélidis.<br />

Il retrouve sans conteste le goût du théâtre lorsque, fin 1899, il s'attelle à la<br />

composition du Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame dans son château d’Égreville qu’il<br />

vient d’acquérir en Seine-et-Marne. La création remarquée <strong>de</strong> cet ouvrage<br />

à Monte-Carlo, le 18 février 1902, inaugure en outre une collaboration<br />

régulière et heureuse avec la cité monégasque. Suivront Chérubin (1905),<br />

Thérèse (1907) et Roma (1912), <strong>de</strong>ux ans après Don Quichotte (1910).<br />

Dans les <strong>de</strong>rnières années <strong>de</strong> son existence, Massenet, déjà atteint par le<br />

cancer qui <strong>de</strong>vait l’emporter, trouve en effet encore l’énergie <strong>de</strong> composer<br />

coup sur coup trois opéras créés après sa mort : Amadis, Panurge et<br />

Cléopâtre. Massenet s’éteint, seul à Paris, le 13 août 1912 après une vie<br />

entièrement passée au service du théâtre : un mois auparavant il supervisait<br />

encore les répétitions <strong>de</strong> Roma à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Vichy. Selon ses <strong>de</strong>rnières<br />

volontés, il est inhumé à Égreville dans la plus stricte intimité ayant refusé<br />

par avance les obsèques nationales que sa notoriété exigeait. Sur sa tombe,<br />

dénuée <strong>de</strong> tout artifice, il aurait souhaité faire graver l’inscription suivante :<br />

« Dans cette solitu<strong>de</strong>, je me repose du théâtre ».<br />

Jean-christoPhe Branger<br />

TexTe exTraiT <strong>de</strong> La BeLLe époque <strong>de</strong> Massenet, sous la direcTion <strong>de</strong> MaThias auclair eT chrisTophe GhrisTi,<br />

caTaloGue d'exposiTion, BnF - opéra naTional <strong>de</strong> paris - 2011<br />

5


Jules Massenet<br />

conte De Fées en 4 actes<br />

liVret D’henri cain D’aPrÈs le conte De charles Perrault<br />

direcTion Musicale eT cheF <strong>de</strong> chœur<br />

laurent touChe<br />

Mise en scène Benjamin lazar<br />

collaBoraTion à la Mise en scène<br />

elizaBeth Calleo<br />

collaBoraTeurs arTisTiques aux<br />

MouveMenTs CéCile roussat<br />

eT julien luBeCk<br />

scénoGraphie a<strong>de</strong>line Caron<br />

cosTuMes alain BlanChot<br />

luMières Christophe naillet<br />

MaquillaGe mathil<strong>de</strong> Benmoussa<br />

eFFeTs spéciaux thierry Collet<br />

cheF <strong>de</strong> chanT Cyril goujon<br />

cheF <strong>de</strong> chanT chœur eT assisTanT à la<br />

direcTion Musicale Florent mathevet<br />

cheF <strong>de</strong> chanT chœur junko Fukuda-gros<br />

réGisseurs <strong>de</strong> producTion<br />

emmanuelle rista, annaBelle riChard,<br />

tristan gouaillier<br />

orChestre symphonique saint-étienne<br />

loire<br />

Chœur lyrique saint-étienne loire<br />

grand théâtre massenet<br />

diManche 21 ocToBre 15h<br />

Mardi 23 ocToBre 20h<br />

Jeudi 25 ocToBre 20h<br />

durée 3h enTracTe coMpris – en Français surTiTré<br />

cendrillon judith gauthier<br />

le prince charManT marie lenormand<br />

la Fée mélanie Boisvert<br />

MadaMe <strong>de</strong> la halTière ewa podles´<br />

pandolFe laurent alvaro<br />

noéMie Caroline mutel<br />

doroThée Caroline Champy tursun<br />

le doyen <strong>de</strong> la FaculTé vinCent <strong>de</strong> rooster<br />

le surinTendanT <strong>de</strong>s plaisirs julien neyer<br />

le roi Christophe Bernard<br />

le preMier MinisTre Frédérik prévault<br />

les espriTs roselyne giraud, Claire BaBel,<br />

Catherine Bernardini, ghezlane hanzazi,<br />

geneviève laloy, stéphanie Boré<br />

les danseurs gudrun skamletz,<br />

ana luCia mariolani gau<strong>de</strong>lette,<br />

danila massara, luCiana dariano iBaños,<br />

alex san<strong>de</strong>r dos santos<br />

les serviTeurs amélie grillon,<br />

véronique riChard, Brigitte Chosson,<br />

anne BesCoBo, François BesCoBo,<br />

ÉriC Chorier, FrédériC Foggieri,<br />

pasCal guillot<br />

MachinisTes / FiGuranTs FaBriCe Costa,<br />

manon Choserot, jean-Clau<strong>de</strong> allier,<br />

laurent ea<strong>de</strong>, karim lahlou<br />

la représenTaTion du 21 ocToBre à 15h esT proposé en audio<strong>de</strong>scripTion<br />

produCtion créée le 5 Mars 2011 à l’opéra coMique<br />

produCtion opéra coMique (paris)<br />

CoproduCtion opéra ThéâTre <strong>de</strong> sainT-éTienne, les ThéâTres <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> luxeMBourG<br />

partenaire assoCié palazeTTo Bru zane – cenTre <strong>de</strong> Musique roManTique Française<br />

déCors, aCCessoires et Costumes <strong>de</strong>s Chœurs réalisés dans les ateliers <strong>de</strong> l’opéra théâtre <strong>de</strong> saint-étienne /<br />

Costumes <strong>de</strong>s solistes réalisés dans les ateliers <strong>de</strong> l’opéra Comique<br />

cendrillon<br />

7


8<br />

cendrillon<br />

cenDrillon aux Douze couPs Du siÈcle<br />

« Voix mortes, sons perdus, bruits oubliés, vibrations en marche dans l'abîme<br />

et désormais trop distantes pour être ressaisies !... Quelle flèche atteindrait <strong>de</strong><br />

tels oiseaux ? »<br />

Villiers <strong>de</strong> l'Isle-Adam, L'Ève future<br />

cenDrillon en ses carrosses<br />

Cendrillon sort <strong>de</strong>s cendres et se pare <strong>de</strong> lumière pour séduire le Prince :<br />

on ne se lasse pas <strong>de</strong> voir cette histoire-phénix resurgir <strong>de</strong>s cendres <strong>de</strong><br />

notre enfance.<br />

Au cours du xviii e et du xix e siècle, <strong>de</strong> nombreuses adaptations à la scène en<br />

sont faites, parfois très éloignées <strong>de</strong>s versions <strong>de</strong> Charles Perrault (1697)<br />

et <strong>de</strong>s frères Grimm (1857), car adaptées au goût <strong>de</strong> l'époque : <strong>de</strong> l'opéra<br />

comique d'Anseaume <strong>de</strong> 1759 dont l'action commence après le bal par<br />

un dialogue licencieux où la marraine <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Cendrillon ce qu'elle a<br />

bien pu perdre au bal, en passant par les œuvres d'Isouard (1810) et <strong>de</strong><br />

Rossini (1817) jusqu'à une pléthorique Cendrillon au Châtelet en 1866,<br />

dont le succès (le spectacle est repris jusqu'en 1888) fut proportionnel à<br />

la démesure, et qui fut rebaptisée « <strong>de</strong>s trucs et <strong>de</strong>s jambes, ou sans Million<br />

pas <strong>de</strong> Cendrillon » par le caricaturiste Gill - sans compter les innombrables<br />

parodies qui fleurissaient autour <strong>de</strong> ces productions, et les ballets.<br />

En 1899, Georges Méliès prête à Cendrillon le corps bien en chair <strong>de</strong> sa<br />

maîtresse Jeanne d'Alcy dans son premier film dépassant les cent mètres<br />

<strong>de</strong> pellicule. Il le projette dans le lieu dont il est directeur, le théâtre Robert<br />

Houdin, situé boulevard <strong>de</strong>s Italiens, à quelques mètres <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong><br />

Comique. Là encore, les “trucs” sont au ren<strong>de</strong>z-vous, réalisés avec toute<br />

la poésie et la fantaisie <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>ssinateur, magicien et grand pionnier du<br />

cinématographe. - Les réalisations <strong>de</strong> Georges Méliès séduisirent d'ailleurs<br />

les gens <strong>de</strong> théâtre : le réalisateur tourna plusieurs séquences <strong>de</strong>stinées à<br />

être intégrées dans <strong>de</strong>s spectacles <strong>de</strong>s Folies-Bergères ou du Châtelet..


la Marraine électricité<br />

Cette même année 1899, le tout nouveau directeur <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong> Comique,<br />

Albert Carré, programme la création du Cendrillon <strong>de</strong> Massenet dès les<br />

premiers mois <strong>de</strong> la réouverture <strong>de</strong> la salle Favart, autre phénix, qui s'était<br />

relevée pour la troisième fois <strong>de</strong> ses cendres : détruite par le feu en 1887,<br />

la nouvelle salle, celle que nous connaissons, avait été inaugurée en<br />

décembre 1898.<br />

Parmi les innovations que présente ce nouveau théâtre, la plus remarquée<br />

fut l'installation <strong>de</strong> l'électricité, remplaçant le système d'éclairage au gaz :<br />

« Cette importante évolution qui permet <strong>de</strong> graduer insensiblement la lumière<br />

en passant du jour à la nuit et réciproquement, et <strong>de</strong> modifier les teintes à l'infini,<br />

sans aucune <strong>de</strong>s sacca<strong>de</strong>s que comportait l'emploi <strong>de</strong>s jeux d'orgue anciens, est<br />

appelée à rendre les plus grands services à l'art <strong>de</strong> la décoration et <strong>de</strong> la mise<br />

en scène dans les théâtres. Elle avait sa place marquée sur notre secon<strong>de</strong> scène<br />

lyrique, où M. Carré désire voir appliquer les <strong>de</strong>rniers perfectionnements <strong>de</strong> l'art<br />

théâtral. » (Le Ménestrel, décembre 1898)<br />

Le “conte <strong>de</strong> fées” <strong>de</strong> Jules Massenet et Henri Cain bénéficie, bien sûr, <strong>de</strong><br />

ce nouveau système. Le compositeur, lors <strong>de</strong>s répétitions, en apprécie les<br />

nouveautés et se laisse prendre à son propre conte :<br />

« Rien n'amusait tant Massenet que <strong>de</strong> suivre, parmi ces artifices <strong>de</strong> théâtre,<br />

la matérialisation <strong>de</strong>s jeux <strong>de</strong> scène et <strong>de</strong> lumière. Indulgent à mes recherches,<br />

il riait et battait <strong>de</strong>s mains pour marquer son contentement. » (Albert Carré,<br />

Souvenirs <strong>de</strong> théâtre)<br />

Le compositeur prenait un plaisir enfantin à voir apparaître et s'enchaîner<br />

sur scène les correspondances visuelles <strong>de</strong>s changements fondus ou<br />

brutaux <strong>de</strong> couleurs - scintillements, éclats, irradiations, brillances,<br />

assombrissements... - <strong>de</strong> sa virtuose palette orchestrale et vocale.<br />

Le même journal qui avait salué cette innovation technique écrivit à propos<br />

<strong>de</strong> Cendrillon :<br />

« Des groupes <strong>de</strong> nymphes font voler leurs écharpes et dansent silencieusement<br />

autour du chêne, sous le ciel bleu, poursuivant leurs évolutions harmonieuses<br />

jusqu'au bord du lac dont les on<strong>de</strong>s transparentes brillent là-bas, sous la mate<br />

clarté <strong>de</strong> la lune. » (Le Ménestrel, mai 1899)<br />

cendrillon<br />

9


10<br />

cendrillon<br />

Variété <strong>de</strong>s couleurs, effets <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et <strong>de</strong> transparence, <strong>de</strong> brillance<br />

et <strong>de</strong> matité au service d'un érotisme suggestif et idéal : la Fée Électricité est<br />

bien là, celle qui, dans la même décennie, fait changer miraculeusement<br />

<strong>de</strong> couleur, grâce à un système <strong>de</strong> miroirs et <strong>de</strong> projecteurs placés sous la<br />

scène vitrée, les grands voiles incan<strong>de</strong>scents <strong>de</strong> la danseuse Loïe Fuller.<br />

Nous sommes encore à l'époque <strong>de</strong> l'émerveillement et <strong>de</strong> la crainte<br />

<strong>de</strong>vant les pouvoirs magiques <strong>de</strong> l'électricité : lors <strong>de</strong> l'Exposition<br />

Universelle <strong>de</strong> 1889, on pouvait écouter à distance et en direct l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong><br />

Paris et l'<strong>Opéra</strong> Comique (alors place du Châtelet) grâce au Théâtrophone,<br />

et l'on s'extasiait <strong>de</strong> l'éclairage <strong>de</strong> la Tour Eiffel ; dans la salle du théâtre<br />

<strong>de</strong> l'Athénée inauguré en 1896, les balcons étaient ornés d'ampoules à nu<br />

pour en mieux faire apprécier l'incan<strong>de</strong>scence ; en 1900, l'autre Exposition<br />

vit s'édifier un Palais <strong>de</strong> l'Électricité.<br />

Il n'est dès lors pas difficile <strong>de</strong> s'imaginer qu'en 1899, dans l'esprit <strong>de</strong>s<br />

spectateurs, la marraine qui appelle follets et sylphes brillants - plutôt que<br />

rats et citrouilles - au secours <strong>de</strong> Cendrillon et cette autre fée invisible ne<br />

sont qu'une seule et même merveilleuse et inquiétante créature.<br />

cenDrillon Fin-De-siÈcle<br />

Cette innovation technique n'est pas anodine pour comprendre l'esprit <strong>de</strong><br />

ce Cendrillon. La fascination du conte y est évi<strong>de</strong>nte mais la fascination <strong>de</strong><br />

la mo<strong>de</strong>rnité, plus cachée, y avance <strong>de</strong> concert.<br />

Certes, Jules Massenet et Henri Cain font, dès l'affiche, une référence<br />

explicite à Charles Perrault et au xvii e siècle : Pandolfe y cite les Femmes<br />

savantes (« Du côté <strong>de</strong> la barbe est la toute puissance », Acte I), Madame <strong>de</strong><br />

la Haltière a <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> la bourgeoise babillar<strong>de</strong> du Bourgeois Gentilhomme<br />

ou du rôle-titre <strong>de</strong> La comtesse d'Escarbagnas, et les mé<strong>de</strong>cins qui entourent<br />

le Prince pratiquent le latin <strong>de</strong> cuisine dans la bonne tradition moliéresque -<br />

cette relecture musicale, littéraire et visuelle du xvii e siècle par le xix e siècle<br />

sera d'ailleurs intéressante à explorer et à rendre sensible.


Certes, Massenet, après avoir emprunté d'autre voies, semble vouloir<br />

renouer avec la définition classique <strong>de</strong> l'opéra, issue <strong>de</strong> la tragédie lyrique<br />

à machines et vols : « Le merveilleux est le fonds <strong>de</strong> l'opéra français »<br />

(Encyclopédie <strong>de</strong> Di<strong>de</strong>rot, article Enchantement).<br />

Allant dans ce sens, le prologue (supprimé par Albert Carré) propose aux<br />

spectateurs d'assister à ce conte « pour échapper au noir <strong>de</strong>s choses trop<br />

réelles » ; il nous invite à « re<strong>de</strong>venir enfant » et à croire « au fabuleux ». à la<br />

fin <strong>de</strong> l'opéra, les chanteurs quittent leur personnage pour conclure : « on<br />

a fait <strong>de</strong> son mieux / pour vous faire envoler vers les beaux pays bleus. » Nous<br />

sommes loin <strong>de</strong>s dogmes du théâtre naturaliste à la Zola qui fait école au<br />

même moment : la Cendrillon fiévreuse et délirante <strong>de</strong> l'acte iv est plus<br />

proche <strong>de</strong> la Mélisan<strong>de</strong> <strong>de</strong> Pelléas que <strong>de</strong> la Mimi <strong>de</strong> La Bohème - œuvres<br />

achevées dans la même année 1895.<br />

Mais, comme d'ailleurs dans le théâtre symboliste, est-ce uniquement<br />

d'évasion et <strong>de</strong> rêve qu'il s'agit ? Dépaysement, effets fabuleux et états<br />

d'enfance existent bel et bien dans cet opéra ; mais Cendrillon n'échappe<br />

pas à son époque, et ce merveilleux est empreint <strong>de</strong> toutes les obsessions<br />

et hantises <strong>de</strong> l'homme à la bascule entre <strong>de</strong>ux siècles. Comme dans<br />

l'enfance, l'émerveillement n'est pas loin <strong>de</strong> l'inquiétu<strong>de</strong>, et le rire <strong>de</strong>s<br />

larmes (« Je ris! Je pleure et je ris! » chante Cendrillon).<br />

Attentifs à leur temps, ou traversés par lui, Massenet et Cain peignent un<br />

portrait <strong>de</strong> femme - ou plutôt <strong>de</strong> femmes si l'on compte, aux côtés <strong>de</strong><br />

Cendrillon, la Fée, Madame <strong>de</strong> la Haltière, ses filles et même le Prince,<br />

femme travestie parcourue <strong>de</strong> « doux frissons » - qui est aussi le tableau<br />

d'une époque. Car à Paris, en cette fin <strong>de</strong> siècle, on propose une nouvelle<br />

clef <strong>de</strong> lecture du mystère féminin. à l'hôpital <strong>de</strong> la Salpétrière, le professeur<br />

Charcot a créé un quartier spécial consacré à l'hystérie et dont les patientes<br />

sont <strong>de</strong>venus les “stars” <strong>de</strong> l'établissement : montrées lors <strong>de</strong> conférences<br />

publiques, photographiées, leurs crises et leurs poses, provoquées parfois<br />

par la musique, le son d'un gong ou d'un grand diapason, suscitent<br />

crainte, admiration et curiosité. à l'opéra, la patiente-artiste trouve son<br />

miroir dans la cantatrice poussée dans <strong>de</strong>s états proches du cas clinique :<br />

cendrillon<br />

11


12<br />

cendrillon<br />

« On va l'enfermer, elle est folle ! » dit Pandolfe <strong>de</strong> sa femme ; « Suis-je<br />

folle ? » se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à plusieurs reprises Cendrillon, que l'on va retrouver<br />

plus tard au lit sortant d'un délire fiévreux : « tu riais, tu pleurais, sans motif<br />

et sans trêve... ». Les indications scéniques et l'écriture musicale vont dans<br />

ce sens : une “crise <strong>de</strong> nerfs” trois fois répétée agite Madame la Haltière et<br />

ses filles, et même la Fée et ses acolytes finissent la scène <strong>de</strong> joie du départ<br />

au bal « toutes dans un cri ». On peut ajouter à cela un fréquent recours<br />

(tout à fait absent du conte <strong>de</strong> Perrault) à l'hypnose et à la suggestion,<br />

mots médicaux à la mo<strong>de</strong>, que la Fée cherche à exercer sur Cendrillon...<br />

et Jules Massenet sur son public, emmené vers <strong>de</strong>s « beaux pays bleus »<br />

pleins d'une inquiétante bien que ravissante étrangeté.<br />

retour Des cenDres<br />

Le théâtre entretient dans son lexique <strong>de</strong>s rapports avec le feu : les<br />

spectateurs patientent au “foyer”, on “brûle les planches” <strong>de</strong>vant les “feux<br />

<strong>de</strong> la rampe”. De ces instants éphémères, il ne reste que <strong>de</strong>s cendres :<br />

« Je suis le rêve et dois passer sans qu'il en reste trace » (Cendrillon, acte II).<br />

Ce sentiment <strong>de</strong> l'éphémère <strong>de</strong>s voix et <strong>de</strong>s corps n'a été rendu que<br />

plus aigu par l'arrivée du cinématographe et du phonographe. Les<br />

chanteurs donnant leur voix à l'immense cornet ont conscience <strong>de</strong> leur<br />

mort prochaine : « je suis un mort qui vous parle » nous dit un cylindre<br />

<strong>de</strong> l'époque. En 1909, une délégation très officielle, habillée comme pour<br />

un enterrement, enferma au fond <strong>de</strong>s caves <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris les voix<br />

connues <strong>de</strong> l'époque dans <strong>de</strong>s urnes scellées à l'amiante, en attente <strong>de</strong><br />

leur résurrection cent ans plus tard.<br />

Donner cet opéra à succès, après tant <strong>de</strong> reprises (mais peu <strong>de</strong> parisiennes),<br />

dans le lieu même <strong>de</strong> sa création, est une occasion exceptionnelle <strong>de</strong> faire<br />

surgir les gestes et les voix <strong>de</strong> ces cendres, <strong>de</strong> les re-coloriser comme on<br />

le faisait au pochoir sur les films en noir et blanc, <strong>de</strong> montrer la brillance<br />

du charme, loin <strong>de</strong> la désuétu<strong>de</strong> qu'on lui prête, mais aussi la merveilleuse<br />

complexité d'une œuvre hors du temps et à l'entrée <strong>de</strong> nos temps mo<strong>de</strong>rnes.<br />

BenJaMin lazar Metteur en scÈne


arguMent<br />

aCte i - Chez Madame <strong>de</strong> la Haltière, tandis que les domestiques protestent<br />

et que Pandolfe regrette déjà sa nouvelle union, il faut pourtant se préparer<br />

pour le bal <strong>de</strong> la Cour. N’étant pas invitée, Cendrillon s’endort près <strong>de</strong><br />

la cheminée tandis que sa marraine la Fée apparaît accompagnée <strong>de</strong><br />

créatures merveilleuses. Après lui avoir offert une robe et <strong>de</strong>s pantoufles<br />

enchantées, la Fée envoie Cendrillon au palais, lui faisant promettre <strong>de</strong><br />

rentrer avant minuit.<br />

aCte ii - Au palais, la fête bat son plein, mais personne ne parvient à divertir<br />

le jeune Prince. Rêvant <strong>de</strong> trouver l’amour, celui-ci assiste sans gran<strong>de</strong><br />

conviction au défilé <strong>de</strong> ses courtisanes. Alors qu’une jeune inconnue<br />

fait son entrée, le Prince tombe sous le charme et ne tar<strong>de</strong> pas à faire sa<br />

déclaration. Mais Cendrillon refuse <strong>de</strong> dévoiler son nom et s’enfuit alors<br />

que minuit sonne.<br />

aCte iii - premier tableau : à peine rentrée du palais, Cendrillon s’inquiète<br />

d’avoir perdu l’une <strong>de</strong>s ses pantoufles enchantées. Pandolfe tente <strong>de</strong><br />

réconforter sa fille en lui promettant <strong>de</strong> la ramener au pays. Demeurant<br />

inconsolable, Cendrillon fuit jusqu’au Chênes <strong>de</strong>s Fées.<br />

aCte iii - second tableau : Réunis, sans se voir, sous l’arbre enchanté,<br />

Cendrillon et le Prince font chacun le vœu <strong>de</strong> retrouver l’être aimé.<br />

Apparaissant alors, la Fée teste la sincérité <strong>de</strong>s sentiments du jeune<br />

couple, avant <strong>de</strong> les réunir et <strong>de</strong> les plonger dans un profond sommeil.<br />

aCte iv - Alors qu’un appel retentit, invitant toutes les jeunes femmes<br />

du royaume à essayer la pantoufle oubliée, les prétendantes se pressent<br />

jusqu’au palais. Faisant son apparition, Cendrillon gagne aussitôt le cœur<br />

du Prince, mais aussi l’affection <strong>de</strong> sa belle-mère !<br />

cendrillon<br />

13


14<br />

cendrillon<br />

Personnages PrinciPaux<br />

Cendrillon (soprano) - surnom <strong>de</strong> la jeune Lucette<br />

pandolfe (basse chantante ou baryton) - père <strong>de</strong> Cendrillon<br />

Comtesse <strong>de</strong> la Haltière (mezzo-soprano ou contralto) - belle-mère <strong>de</strong><br />

Cendrillon<br />

noémie (soprano) - fille <strong>de</strong> la Comtesse<br />

dorothée (mezzo-soprano) - autre fille <strong>de</strong> la Comtesse<br />

la fée (soprano léger) - marraine <strong>de</strong> Cendrillon<br />

le prince Charmant (mezzo-soprano) - amant <strong>de</strong> Cendrillon<br />

le Roi (baryton) - père du Prince<br />

cenDrillon, une Princesse MoDerne<br />

Créée le 24 mai 1899 à l’<strong>Opéra</strong> Comique, en présence <strong>de</strong> nombreuses<br />

personnalités du mon<strong>de</strong> politique et artistique, Cendrillon est le premier<br />

grand spectacle représenté dans la nouvelle salle Favart et, du même coup,<br />

la première œuvre à bénéficier d’un usage accru et efficace <strong>de</strong> la lumière<br />

électrique.<br />

Ravagé par les flammes le 25 mai 1887, l’<strong>Opéra</strong> Comique ne rouvre ses<br />

portes qu’à l’hiver 1898, avec à sa tête un nouveau directeur également<br />

metteur en scène : Albert Carré. En programmant le conte <strong>de</strong> fées <strong>de</strong><br />

Massenet et Cain, Carré souhaite mettre à l’honneur un compositeur<br />

qu’il admire, mais il saisit surtout l’occasion <strong>de</strong> révéler aux yeux <strong>de</strong> tous<br />

les nouveaux équipements <strong>de</strong> l’édifice, désormais pourvu <strong>de</strong> l’électricité.<br />

Souhaitant développer le corps <strong>de</strong> ballet <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> Comique, Carré confie<br />

à Mariquita les divers moments chorégraphiques <strong>de</strong> la partition. Celle-ci<br />

fait preuve d’audace en s’inspirant <strong>de</strong> Loïe Fuller qui, virevoltant à travers<br />

<strong>de</strong>s faisceaux lumineux, avait développé un numéro spectaculaire suscitant<br />

l’intérêt <strong>de</strong> toute l’avant-gar<strong>de</strong> artistique et notamment <strong>de</strong> Mallarmé. Dotée<br />

<strong>de</strong> somptueux décors et costumes, Cendrillon est également prétexte aux<br />

plus ingénieux trucages et aux plus spectaculaires effets visuels désormais<br />

rendus possibles par la lumière électrique ; tandis qu’à quelques mètres<br />

seulement <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> Comique, au sous-sol du Grand Café du boulevard<br />

<strong>de</strong>s Capucines, fleurissait un art qui allait bientôt concurrencer directement<br />

l’opéra : le cinéma.


Voyage à traVers «les Beaux Pays Bleus»<br />

Écrit par Henri Cain, collaborateur et ami <strong>de</strong> Massenet, le livret <strong>de</strong><br />

Cendrillon s’inspire du conte <strong>de</strong> Perrault mais également <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s frères<br />

Grimm, tout en appliquant la recette <strong>de</strong>s succès <strong>de</strong> l’époque où la veine<br />

sentimentaliste côtoie le genre <strong>de</strong> la féérie.<br />

Ainsi, dans une importante préface, les auteurs <strong>de</strong> Cendrillon invitaient le<br />

spectateur au rêve et à l’évasion :<br />

« Salut, Dames, Messieurs et gentes Demoiselles !<br />

Pour échapper au noir <strong>de</strong>s choses trop réelles,<br />

Laissez-nous vous bercer <strong>de</strong> récits merveilleux.<br />

Oubliez, pour un temps, les chagrins, les querelles,<br />

Re<strong>de</strong>venez enfants, croyez au fabuleux,<br />

Plaignez bien Cendrillon, aimez la bonne fée,<br />

Redoutez les lutins <strong>de</strong> la lan<strong>de</strong> sacrée,<br />

Et soyez indulgents ; on jouera <strong>de</strong> son mieux,<br />

Pour vous faire envoler par les beaux pays bleus ! »<br />

Trouvant leur écho à l’extrême fin <strong>de</strong> l’œuvre où l’ensemble <strong>de</strong>s personnages<br />

s’exclame : « la pièce est terminée, on a fait <strong>de</strong> son mieux pour vous faire<br />

envoler par les beaux pays bleus », ces vers d’introduction ont pourtant été<br />

supprimés à la veille <strong>de</strong> la création par Albert Carré qui souhaitait préserver<br />

l’effet <strong>de</strong> surprise nécessaire au bon déroulement du spectacle.<br />

coMique et Féérique<br />

Si l’orchestre <strong>de</strong> Cendrillon <strong>de</strong>meure mo<strong>de</strong>ste et que la structure <strong>de</strong><br />

l’œuvre s’agence en une succession <strong>de</strong> numéros (airs, duos, ensembles,<br />

chœurs…), la partition fait cependant état d’un grand éclectisme musical,<br />

tout à fait caractéristique <strong>de</strong> Massenet. Ainsi, tant du point <strong>de</strong> vue<br />

<strong>de</strong>s timbres orchestraux, que <strong>de</strong> l’écriture vocale ou <strong>de</strong> l’atmosphère<br />

dramatique, l’auditeur <strong>de</strong> Cendrillon passe régulièrement d’un univers à<br />

un autre, sans que la cohérence <strong>de</strong> l’ensemble ne soit entachée. Car en<br />

effet, la gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong>s personnages et <strong>de</strong>s situations dramatiques<br />

cendrillon<br />

15


16<br />

cendrillon<br />

permet à Massenet <strong>de</strong> déployer une large palette musicale. Le registre<br />

bouffe comme le registre sérieux, mais également l’artillerie féérique, sont<br />

mobilisés tour à tour, pour nourrir ou simplement caractériser l’action.<br />

Le bal <strong>de</strong> la cour, comme la marâtre et ses filles, sont alors définis par une<br />

musique pompeuse et sautillante, dénonçant le ridicule <strong>de</strong> la noblesse du<br />

xviii e siècle. Les relations entre Cendrillon et son père sont régulièrement<br />

soulignées par l’orchestre dans une coloration pastorale autant rassurante<br />

que nostalgique. L’amour naissant entre Cendrillon et le Prince relève<br />

d’une écriture certes plus fougueuse mais surtout très sentimentale et<br />

du même coup typiquement fin-<strong>de</strong>-siècle. Enfin, les apparitions <strong>de</strong> la Fée<br />

et l’usage régulier <strong>de</strong> la magie donnent lieu à une écriture plus délicate<br />

et voluptueuse, également teintée <strong>de</strong> mystère, faisant <strong>de</strong> la marraine <strong>de</strong><br />

Cendrillon un personnage aussi gracieux qu’intrigant.<br />

le MerVeilleux scénique<br />

Impliquant <strong>de</strong> nombreux effets visuels, le personnage <strong>de</strong> la Fée, lors <strong>de</strong><br />

la création <strong>de</strong> 1899, pousse Carré à imaginer <strong>de</strong> nombreux “trucages”<br />

qui, usant du potentiel infini <strong>de</strong> l’électricité, feront l’admiration du public.<br />

Le procédé, encore mystérieux, intrigue les spectateurs <strong>de</strong> l’époque<br />

autant qu’il les fascine. Ainsi, dans l’imaginaire commun, l’électricité va<br />

rapi<strong>de</strong>ment être assimilée à la magie, au point d’être nommée : la Fée<br />

Électricité. Dès lors, cette autre Fée, tout aussi bienfaitrice, qu’est la<br />

marraine <strong>de</strong> Cendrillon, va justifier par ses formules magiques l’usage<br />

accru <strong>de</strong> la lumière électrique. Puisqu’on ne sait d’où vient cette lumière<br />

n’utilisant ni gaz ni chan<strong>de</strong>lles, ce ne peut donc être que le fruit d’un<br />

enchantement !<br />

De très nombreux effets spectaculaires sont alors expérimentés, au point<br />

d’amuser Massenet lui-même qui, assistant régulièrement aux répétitions,<br />

« riait et battait <strong>de</strong>s mains pour marquer son contentement » (Albert Carré,<br />

Souvenirs <strong>de</strong> théâtre). Un chêne enchanté avec branche amovible, <strong>de</strong>s lutins<br />

sortant d’un coffre, diverses apparitions et disparitions <strong>de</strong> personnages par


le plancher <strong>de</strong> scène ou la cheminée <strong>de</strong> la chaumière, vont ainsi participer<br />

au succès <strong>de</strong> ce « spectacle tour à tour aimable et somptueux, prestigieux<br />

et touchant […] offrant aux enfants <strong>de</strong> tout âge : une féérie étonnamment<br />

complexe en son apparente simplicité » (Le Siècle, 25 mai 1899).<br />

Ainsi, répondant aux attentes <strong>de</strong> son époque, celles d’un public ayant soif<br />

d’évasion et <strong>de</strong> merveilleux, tout en témoignant d’une obsession nouvelle<br />

et croissante pour la mo<strong>de</strong>rnité, Cendrillon se pose comme une œuvre<br />

aussi populaire qu’avant-gardiste, à la charnière entre <strong>de</strong>ux siècles. Au vu<br />

<strong>de</strong> la synthèse musicale et stylistique réalisée par l’œuvre, il n’est alors pas<br />

étonnant qu’à la veille <strong>de</strong> sa création, Massenet ait pu confier au Figaro :<br />

« Ma résolution est arrêtée. Vous allez écouter mon <strong>de</strong>rnier ouvrage. Je cesse<br />

d’écrire pour le théâtre. »<br />

Jonathan Parisi<br />

Doctorant en musicologie à l’Université Jean Monnet, Jonathan Parisi prépare une<br />

thèse consacrée aux mises en scène historiques <strong>de</strong>s opéras <strong>de</strong> Massenet à l’<strong>Opéra</strong><br />

Comique. Se formant également au métier <strong>de</strong> metteur en scène, il participe, comme<br />

assistant, aux productions <strong>de</strong> Manon (Massenet) et La Bohème (Puccini) à l’<strong>Opéra</strong><br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne ainsi qu’à la production <strong>de</strong> Don Giovanni (Mozart) à l’<strong>Opéra</strong><br />

Bastille.<br />

cendrillon<br />

17


Massenet et le granD<br />

oPéra FranÇais<br />

direcTion laurent touChe<br />

piano Florent mathevet<br />

Chœur lyrique saint-étienne loire<br />

quatuor inédits<br />

La rencontre entre un quatuor <strong>de</strong> saxophones et un chœur d'opéra peut<br />

paraître surprenante... Elle ne l'était pas du temps <strong>de</strong> Massenet où à l'initiative<br />

d'Adolphe Sax, un tel quatuor suivait les répétitions et le travail du chœur <strong>de</strong><br />

l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris, chaque instrument doublant ainsi les voix (soprano, alto,<br />

ténor, baryton) facilitant ainsi l'apprentissage <strong>de</strong>s chanteurs.<br />

C'est à cette rencontre inouïe que vous convie le Chœur Lyrique <strong>Saint</strong>-Étienne<br />

Loire et le quatuor Inédits pour ce premier Croq'Chœur <strong>de</strong> la saison.<br />

jules massenet<br />

Marie-Mag<strong>de</strong>Leine (inTroducTion eT chœur)<br />

La Vierge (l'assoMpTion) *<br />

Charles gounod<br />

Faust (KerMesse eT chœur <strong>de</strong>s soldaTs)<br />

jules massenet<br />

Marie-Mag<strong>de</strong>Leine (inTroducTion eT chœur <strong>de</strong>s servanTes) *<br />

jean-Baptiste singelee<br />

grand quatuor concertant op.79 <strong>de</strong> 1861 (insTruMenTal)<br />

jules massenet<br />

Le roi <strong>de</strong> Lahore (Marche célesTe)<br />

amBroise thomas<br />

haMLet (Marche FunèBre eT chœur) *<br />

jules massenet<br />

La terre proMise (pasTorale eT chœur d'israël)<br />

* pièces accoMpaGnées par le quaTuor <strong>de</strong> saxophones : quaTuor inédiTs<br />

Bourse du travail<br />

Mercredi 31 ocToBre 12h30<br />

auditorium groupe Casino<br />

vendredi 2 noveMBre 12h30<br />

en partenariat avec le Groupe casino.<br />

en CollaBoration avec le conservaToire à rayonneMenT réGional <strong>de</strong> sainT-ÉTienne.<br />

croq'chœur<br />

19


20<br />

présenTaTion laurent Campellone<br />

anahiTa Catherine hunold<br />

varedha kate aldriCh<br />

zarâsTra luCa lomBardo<br />

aMrou jean-François lapointe<br />

piano Cyril goujon<br />

Un opéra <strong>de</strong> Massenet jamais entendu <strong>de</strong>puis le xix e siècle ? Il n’en fallait<br />

pas plus pour que l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> propose ce ren<strong>de</strong>z-vous désormais<br />

incontournable, mené par Laurent Campellone. Avec les solistes <strong>de</strong> la<br />

production et autour du piano, ce Kézako vous fera découvrir la place du<br />

Mage dans l’œuvre <strong>de</strong> Massenet et les ressorts qui animent cette partition.<br />

Le Mage, Kézako ? est un prélu<strong>de</strong> à la soirée lyrique Le Mage <strong>de</strong>s 9 et 11<br />

novembre 2012.<br />

grand théâtre massenet<br />

diManche 4 noveMBre : 15h


Jules Massenet<br />

oPéra en 5 actes PoÈMe De Jean richePin<br />

direcTion Musicale laurent Campellone<br />

cheF <strong>de</strong> chœur eT assisTanT à la direcTion Musicale laurent touChe<br />

cheF <strong>de</strong> chanT Cyril goujon<br />

cheF <strong>de</strong> chanT chœur Florent mathevet<br />

réGisseur <strong>de</strong> producTion Clive thomas<br />

anahiTa Catherine hunold<br />

varedha kate aldriCh<br />

zarâsTra luCa lomBardo<br />

aMrou jean-François lapointe<br />

le roi d’iran marCel vanaud<br />

prisonnier Touranien julien dran<br />

cheF iranien julien dran<br />

cheF Touranien Florian sempey<br />

hérauT Florian sempey<br />

orChestre symphonique saint-étienne loire<br />

Chœur lyrique saint-étienne loire<br />

grand théâtre massenet<br />

vendredi 9 noveMBre : 20h<br />

diManche 11 noveMBre : 15h<br />

durée 2h40 enTracTe coMpris – en Français surTiTré<br />

nouvelle produCtion <strong>de</strong> l’opéra ThéâTre <strong>de</strong> sainT-éTienne, donnée en version ConCert.<br />

partenaire assoCié palazzeTTo Bru zane – cenTre <strong>de</strong> Musique roManTique Française.<br />

ces représenTaTions FonT l’oBJeT d’un enreGisTreMenT discoGraphique.<br />

avec le souTien du palazzeTTo Bru zane – cenTre <strong>de</strong> Musique roManTique Française.<br />

France Musique diFFusera ce concerT le 17 noveMBre à 19h.<br />

le Mage<br />

21


22<br />

le Mage<br />

synoPsis<br />

aCte i - « Le camp <strong>de</strong> Zarâstra [sic pour Zoroastre ou Zarathoustra], près<br />

<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Bakhdi [sic pour Balkh, capitale <strong>de</strong> la Bactriane désormais<br />

située au Nord <strong>de</strong> l’Afghanistan] » : les Touraniens, vaincus par les<br />

Iraniens et leur chef Zarâstra, pleurent leur condition par <strong>de</strong>s chants puis<br />

maudissent le prêtre <strong>de</strong>s Dévas, Amrou, qui les avait incités à combattre<br />

et s’est désormais rallié aux Iraniens. Mais sa fille Varedha, prêtresse <strong>de</strong><br />

la Djahi, divinité malfaisante <strong>de</strong> la volupté, aime d’un amour sans retour<br />

Zarâstra qui n’a d’yeux que pour Anahita, reine du Touran. Malgré le<br />

trouble qu’elle ressent, cette <strong>de</strong>rnière ne peut se donner à Zarâstra en<br />

raison <strong>de</strong> la situation.<br />

aCte ii - premier tableau : « Les souterrains du temple <strong>de</strong> la Djahi » :<br />

résolue à mourir, Varedha déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se venger après que son père lui ait<br />

dévoilé l’amour <strong>de</strong> Zarâstra pour Anahita.<br />

aCte ii - second tableau : « La place royale <strong>de</strong> Bakhdi » : acclamé par le<br />

peuple, Zarâstra présente au Roi d’Iran prisonniers, butins et troupes<br />

triomphantes. Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> Anahita pour prix <strong>de</strong> son action lorsque surgit<br />

Amrou qui, en s’appuyant sur le témoignage <strong>de</strong>s Dévas, soutient que<br />

Zarâstra est déjà engagé avec Varedha. Face à la consternation générale<br />

et l’indignation d’Anahita, le Roi exige que Zarâstra épouse la fille du<br />

prêtre. Furieux, Zarâstra maudit les Iraniens et leurs divinités avant <strong>de</strong><br />

s’enfuir pour faire éclater la vérité grâce au dieu Ahoura-Mazda auquel il<br />

va désormais se vouer.<br />

aCte iii - « La Montagne sainte » : accompagné <strong>de</strong> ses disciples, le Mage<br />

Zarâstra rend hommage à son dieu. Resté seul, il est rejoint par Varedha<br />

qui tente encore <strong>de</strong> le séduire mais en vain. Elle lui apprend alors par dépit<br />

qu’Anahita est prête à s’unir au Roi. Troublé, Zarâstra chasse Varedha.<br />

aCte iv - « La salle du sanctuaire dans le Temple <strong>de</strong> la Djahi » : danses<br />

festives et initiatiques. En dépit <strong>de</strong>s supplications d’Anahita, le mariage<br />

est prononcé par Amrou. Varedha savoure sa vengeance lorsque les<br />

Touraniens envahissent le temple et la massacrent avec le Roi et Amrou.


aCte v - « Les ruines du Temple <strong>de</strong> la Djahi » : évoluant sur un champ<br />

<strong>de</strong> ruines, Zarâstra est partagé entre son désir <strong>de</strong> servir son pays et celui<br />

<strong>de</strong> revoir Anahita qu’il finit par retrouver. Les <strong>de</strong>ux amants s’abandonnent<br />

lorsque Varedha, expirante, les maudit et supplie la Djahi <strong>de</strong> les embraser.<br />

Mais sur l’ordre du Mage les flammes s’écartent pour les laisser passer.<br />

le Mage : une résurrection aMPleMent JustiFiée<br />

Le Mage reste un <strong>de</strong>s opéras les plus méconnus <strong>de</strong> Massenet. Le sort <strong>de</strong><br />

cet ouvrage, oublié <strong>de</strong>s scènes lyriques et du disque, est d’autant plus<br />

curieux que sa création au palais Garnier, le 16 mars 1891, n’avait pas été<br />

suivie d’une désaffection du public malgré les avis souvent défavorables<br />

<strong>de</strong> la critique. Mais, après plus <strong>de</strong> trente représentations données jusqu’en<br />

octobre, l’opéra quitte subitement l’affiche pour sombrer dans l’oubli en<br />

dépit d’une reprise à La Haye en 1896.<br />

Cette <strong>de</strong>stinée, aussi inattendue qu’injuste, tient d’abord à <strong>de</strong>s circonstances<br />

défavorables. Quelques mois avant la création, <strong>de</strong>s voix s’élèvent pour<br />

exiger en vain la création parisienne <strong>de</strong> Salammbô <strong>de</strong> Reyer au détriment<br />

<strong>de</strong> celle du Mage ; la polémique n’a sans doute pas été sans conséquence<br />

sur les avis <strong>de</strong> certains critiques… Ensuite, peu après la création, l’éditeur<br />

et fidèle soutien <strong>de</strong> Massenet, Georges Hartmann fait faillite tandis que<br />

les directeurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong>, Ritt et Gailhard, qui comptaient beaucoup sur la<br />

renommée du compositeur pour atténuer une hostilité à laquelle ils étaient<br />

en butte, ne sont pas reconduits dans leurs fonctions. Leur successeur,<br />

Eugène Bertrand, va alors obtenir une importante refonte <strong>de</strong> son cahier <strong>de</strong>s<br />

charges afin <strong>de</strong> pouvoir introduire au répertoire les œuvres <strong>de</strong> Wagner. Or,<br />

Le Mage ne répond pas <strong>de</strong> prime abord aux critères du théâtre wagnérien<br />

qui constitue à cette époque une référence absolue. Au contraire, sans les<br />

rejeter, Massenet s’est évertué, comme dans ses autres ouvrages, à ne pas<br />

marcher strictement dans les pas du compositeur allemand en proposant<br />

<strong>de</strong>s ouvrages dont les sources d’inspiration sont multiples et en perpétuel<br />

renouvellement. Cet objectif, qu’il s’est clairement fixé <strong>de</strong>puis Manon, se<br />

vérifie une nouvelle fois avec Le Mage.<br />

le Mage<br />

23


24<br />

le Mage<br />

Le projet <strong>de</strong> composer un nouvel ouvrage pour l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris germe<br />

probablement en 1887. Massenet vient <strong>de</strong> terminer Werther et s’apprête<br />

à composer Esclarmon<strong>de</strong> pour l’<strong>Opéra</strong> Comique tout en cherchant un<br />

nouveau livret. De premiers échanges avec Victorien Sardou autour d’une<br />

intrigue centrée sur le Mexique et la conquête espagnole <strong>de</strong>meurent<br />

infructueux, mais l’idée d’un sujet exotique s’impose. Sur les conseils <strong>de</strong>s<br />

directeurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> et <strong>de</strong> son éditeur, Massenet s’associe en 1888 à Jean<br />

Richepin (1849-1926) pour lequel il avait déjà composé la musique <strong>de</strong> scène<br />

<strong>de</strong> la pièce Nana-Sahib en 1883. L’idée est d’autant plus séduisante qu’elle<br />

permet d’associer un compositeur à un véritable écrivain, préfigurant ainsi<br />

les collaborations <strong>de</strong> Maeterlinck avec Debussy ou <strong>de</strong> Zola avec Bruneau.<br />

Richepin propose à Massenet <strong>de</strong> mettre en musique un épiso<strong>de</strong> fictif<br />

situé à l’époque <strong>de</strong> la naissance du zoroastrisme dans la Bactriane (région<br />

désormais à cheval sur plusieurs pays dont l’Iran) environ 2500 ans avant<br />

l’ère chrétienne, comme le stipule le livret. Zoroastre va développer le culte<br />

mazdéen qui concentre <strong>de</strong>ux principes opposés, le bien, représenté par<br />

le feu et la lumière, et le mal dont le mensonge serait la pire incarnation.<br />

En s’inspirant <strong>de</strong> cette religion, Richepin confia avoir voulu « montrer la<br />

prééminence <strong>de</strong> l’idée <strong>de</strong> vérité parvenant à subjuguer le cœur et à conquérir<br />

l’esprit. » Son livret, riche en formules lyriques parfois conventionnelles,<br />

reste cependant tributaire d’une tradition et <strong>de</strong> situations dramatiques<br />

convenues où se mêlent diverses influences parmi lesquelles celles <strong>de</strong><br />

L’Africaine ou d’Aida que Massenet appréciait particulièrement. Aussi<br />

ce <strong>de</strong>rnier ne pouvait-il qu’être séduit par un sujet exotique traitant par<br />

ailleurs aussi bien <strong>de</strong> l’emprise psychique <strong>de</strong>s religions que <strong>de</strong>s passions<br />

amoureuses qu’il avait déjà abordées, notamment dans Le Roi <strong>de</strong> Lahore<br />

puis Hérodia<strong>de</strong>. Entre mars et décembre 1889, Massenet compose<br />

son opéra dont il modifie la fin en mars suivant : l’incendie <strong>de</strong> la Djahi<br />

se substitue à une scène plus intimiste où Varedha expirait après avoir<br />

obtenu le pardon d’Anahita et <strong>de</strong> Zarâstra. Il mène ensuite l’orchestration<br />

avec ar<strong>de</strong>ur jusqu’en août peu avant les premières répétitions.<br />

Composer pour l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris impose certaines règles auxquelles<br />

Massenet ne déroge pas d’autant que le livret n’évite pas certains clichés.


Au contraire : le musicien s’est soumis sans scrupule aux critères du<br />

grand opéra dont les rouages dramatiques et les principes structurels<br />

apparaissent pourtant démodés au regard <strong>de</strong> la révolution établie par<br />

Wagner. Bâti sur un livret en 5 actes dominés par une action intensément<br />

dramatique, Le Mage comporte le traditionnel ballet, <strong>de</strong> vastes ensembles<br />

(<strong>de</strong> type concertato à l’acte II) et d’importantes masses chorales soutenues<br />

par un orchestre largement enrichi en cuivres et en percussions dont<br />

certaines apportent une touche exotique particulièrement prononcée<br />

dans les danses. L’opéra exige aussi <strong>de</strong>s chanteurs <strong>de</strong> premier plan dont<br />

les suraigus sont par ailleurs souvent sollicités. Le rôle-titre, sans doute<br />

pensé pour Jean <strong>de</strong> Reszké, est dévolu à un ténor vaillant similaire à celui<br />

d’Éléazar (La Juive). De même, les rôles d’Anahita et <strong>de</strong> Varedha sont<br />

respectivement distribués à un soprano dramatique colorature et un grand<br />

soprano (ou un mezzo doté d’aigus soli<strong>de</strong>s). Dans un cas, on peut songer<br />

aux rôles <strong>de</strong> la princesse Eudoxie (La Juive) ou, dans une certaine mesure,<br />

<strong>de</strong> Lakmé ; dans l’autre, les références les plus immédiates sont celles<br />

d’Hérodia<strong>de</strong> mais aussi… d’Ortru<strong>de</strong> (Lohengrin), <strong>de</strong> Kundry (Parsifal) ou<br />

<strong>de</strong> Lady Macbeth, quatre personnages marqués par une même noirceur<br />

dévastatrice. Massenet reste également fidèle aux formes vocales closes,<br />

tels l’air ou le duo, dont certains, comme celui <strong>de</strong> Varedha et Amrou (acte<br />

II), adoptent une coupe italienne et un style qu’un Verdi n’aurait pas<br />

reniés. Zarâstra est naturellement privilégié avec <strong>de</strong>ux importants solos : le<br />

premier se situe à l’acte II avec l’air « Soulève l’ombre <strong>de</strong> ces voiles », que<br />

Gounod aurait pu signer, et le second au début <strong>de</strong> l’acte III où Zarâstra et le<br />

chœur sont rassemblés dans une gran<strong>de</strong> scène mystique ponctuée d’effets<br />

harmoniques et orchestraux richement colorés (sa matière musicale<br />

provient d’une cantate pour ténor et orchestre, Apollon aux muses, créée en<br />

Gran<strong>de</strong>-Bretagne en 1884). Cette scène spectaculaire trouve son pendant<br />

à la fin <strong>de</strong> l’opéra avec l’embrasement <strong>de</strong> la statue <strong>de</strong> la Djahi suite aux<br />

invocations <strong>de</strong> Varedha que certains n’ont pas manqué d’associer au finale<br />

<strong>de</strong> La Walkyrie alors qu’elle peut tout aussi bien rendre hommage au finale<br />

<strong>de</strong> La Muette <strong>de</strong> Portici. Le Mage constitue ainsi l’ouvrage <strong>de</strong> Massenet<br />

qui se glisse le plus parfaitement dans le moule du grand opéra, genre<br />

typiquement français.<br />

le Mage<br />

25


26<br />

le Mage<br />

L’influence <strong>de</strong> Wagner ne doit cependant pas être écartée, car, outre<br />

quelques effets harmoniques ou orchestraux audacieux, l’opéra est<br />

finement structuré par <strong>de</strong>s motifs <strong>de</strong> rappel. Massenet inscrit toutefois ses<br />

pas dans une tradition française, à laquelle Wagner s’est d’ailleurs aussi<br />

référé, en structurant son opéra par <strong>de</strong>s thèmes clefs plus ponctuels, issus<br />

d’airs ou <strong>de</strong> duos, et par <strong>de</strong>s motifs plus brefs en perpétuel renouvellement<br />

sans pour autant leur faire subir <strong>de</strong> vastes développement symphoniques<br />

comme chez le maître allemand (Debussy fera <strong>de</strong> même dans Pelléas et<br />

Mélisan<strong>de</strong>). Dans cette <strong>de</strong>rnière catégorie, <strong>de</strong>ux motifs occupent une place<br />

fondamentale : le premier, franc, massif et souvent distribué aux vents,<br />

est associé à Amrou ou aux Dévas tandis que le second, plus énergique,<br />

instable et exécuté par les cor<strong>de</strong>s, accompagne les évocations <strong>de</strong> la déesse<br />

Djahi ou <strong>de</strong> Varedha. Les mesures initiales <strong>de</strong> l’air <strong>de</strong> Zarâstra, déjà cité,<br />

jouent aussi un rôle important dans la cohésion thématique <strong>de</strong> l’ouvrage.<br />

Le Mage apparaît donc comme un opéra au style composite qui témoigne<br />

<strong>de</strong> l’éclectisme <strong>de</strong> Massenet, pierre <strong>de</strong> touche <strong>de</strong> son esthétique. Mais<br />

il porte aussi la marque personnelle <strong>de</strong> son auteur dont le langage<br />

mélodique reste immédiatement reconnaissable, notamment dans les<br />

scènes amoureuses : les lignes vocales, à la fois sinueuses et conjointes,<br />

épousent au plus près les inflexions <strong>de</strong> la langue française sans pour<br />

autant exclure quelques épanchements lyriques. Et sur ce plan Le Mage<br />

contient <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s inspirés lui permettant <strong>de</strong> rivaliser sans conteste<br />

avec d’autres ouvrages plus connus du compositeur stéphanois. Aussi sa<br />

résurrection s’impose-t-elle aujourd’hui pour mieux apprécier l’œuvre <strong>de</strong><br />

Massenet dans son ensemble.<br />

Jean-christoPhe Branger<br />

Maître <strong>de</strong> conférences à l’Université Jean Monnet, Jean-Christophe Branger consacre<br />

ses recherches à la musique française au tournant <strong>de</strong>s xix e et xx e siècles en s’intéressant<br />

plus particulièrement à l’œuvre <strong>de</strong> Jules Massenet.<br />

Il dirige la collection « Musique et musicologie » <strong>de</strong>s Publications Universitaires<br />

<strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne où sont publiés les actes <strong>de</strong>s colloques <strong>de</strong>s biennales Massenet,<br />

organisés en collaboration avec l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne.


direcTion eT présenTaTion laurent Campellone<br />

soprano maria alejandres<br />

Ténor marC laho<br />

orChestre symphonique saint-étienne loire<br />

pasCale jakuBowski eT les élèves <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> coMposiTion du conservaToire<br />

toMBeau <strong>de</strong> Massenet créaTion Mondiale<br />

jules massenet<br />

Le roi <strong>de</strong> Lahore ouverTure<br />

Manon « adieu Ma peTiTe TaBle » (soprano)<br />

Manon « sainT sulpice » (soprano eT Ténor)<br />

Le cid « Ô souverain » (Ténor)<br />

***<br />

Werther « pourquoi Me réveiller ? » (Ténor)<br />

thaïs « dis-Moi que Je suis Belle » (soprano)<br />

thaïs « MédiTaTion »<br />

griseLidis « proloGue » (Ténor)<br />

ariane scène Finale (soprano)<br />

grand théâtre massenet<br />

diManche 18 noveMBre : 15h<br />

durée 1h50 enTracTe coMpris<br />

en partenariat avec le conservaToire à rayonneMenT réGional <strong>de</strong> sainT-éTienne.<br />

dans le cadre <strong>de</strong> « orchesTres en FêTe ! »<br />

aimez-vous Massenet ?<br />

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28<br />

aimez-vous Massenet ?<br />

Cent ans après sa mort, le 13 août 1912, Massenet reste un compositeur<br />

largement méconnu, malgré les efforts accomplis <strong>de</strong>puis une quarantaine<br />

d'années, notamment dans sa ville natale <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne, mais aussi<br />

sous l'impulsion <strong>de</strong> chefs d'orchestre comme Richard Bonynge, pour faire<br />

découvrir ou redécouvrir, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> Manon et <strong>de</strong> Werther dont la place<br />

permanente au répertoire n'est pas menacée, une œuvre qui compte<br />

parmi les plus abondantes et les plus riches <strong>de</strong> son temps.<br />

Lorsque Massenet naissait à Montaud en 1842, Berlioz avait 39 ans, Verdi<br />

et Wagner 30, Gounod 24 ; Auber, Donizetti et Meyerbeer dominaient la<br />

production lyrique. Au moment où Massenet mourait, Debussy avait écrit<br />

presque toute son oeuvre, tandis que Ravel, Stravinsky et Schoenberg<br />

s'affirmaient comme les étoiles <strong>de</strong> la génération montante. Avec ses<br />

vingt-cinq opéras - vingt-six si l'on compte Marie-Mag<strong>de</strong>leine, portée à la<br />

scène <strong>de</strong> son vivant - Massenet pouvait prétendre rivaliser avec Verdi, qui<br />

en composa vint-huit. Après Massenet, il est impossible <strong>de</strong> nommer un<br />

compositeur d'envergure qui en écrirait autant - Richard Strauss n'arrivant<br />

qu'à quinze et Darius Milhaud à seize.<br />

Massenet se situe donc bien à la charnière <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux époques. Il aura été<br />

le <strong>de</strong>rnier compositeur d'opéra français à connaître une aussi abondante<br />

diffusion, non seulement à la scène, mais par <strong>de</strong>s morceaux séparés et<br />

d'innombrables adaptations <strong>de</strong> pages justement célèbres comme l'Élégie<br />

<strong>de</strong>s Érinnyes et la Méditation <strong>de</strong> Thaïs. A-t-il eu seulement <strong>de</strong>s successeurs ?<br />

Certes, comme professeur <strong>de</strong> composition au Conservatoire, il a formé<br />

toute une génération <strong>de</strong> musiciens français (et pas seulement français,<br />

comme en témoignent le Suisse Gustave Doret et le Roumain Enesco).<br />

Mais, si Reynaldo Hahn et Gustave Charpentier peuvent faire figure <strong>de</strong><br />

disciples, il est frappant <strong>de</strong> constater que celui-ci n'est l'homme que d'un<br />

seul opéra, et que d'autres élèves <strong>de</strong> Massenet (Koechlin, Florent Schmitt)<br />

n'en auront écrit aucun.<br />

En fait, ce n'est pas en France que l'héritage massenetiste a été le plus<br />

sensible, mais en Italie. Contrairement à beaucoup <strong>de</strong> ses compatriotes,<br />

Massenet aimait sincèrement la musique italienne, ce qui ne l'empêchait<br />

d'ailleurs pas d'admirer profondément Wagner, et, dès la création<br />

triomphale du Roi <strong>de</strong> Lahore à Turin en 1878, les compositeurs <strong>de</strong> la jeune


école italienne ont trouvé en lui - Verdi s'en plaint dans sa correspondance -<br />

une espèce <strong>de</strong> chef. En 1882 Hérodia<strong>de</strong>, conçue au départ pour la Scala<br />

<strong>de</strong> Milan, enthousiasmait le jeune Puccini. Plus tard, Thaïs et Sapho<br />

<strong>de</strong>vaient également connaître le succès dans <strong>de</strong>s salles italiennes. Et<br />

c'est bien Massenet qui constitue le chaînon manquant dans la ligne qui<br />

va <strong>de</strong> Verdi (et <strong>de</strong> Gounod) à Puccini : sans Manon, ce <strong>de</strong>rnier n'aurait<br />

pas écrit Manon Lescaut, mais peut-être pas non plus La Bohème ; sans<br />

Sapho, La Rondine ; et sans Le Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame, Suor Angelica. Mais<br />

c'est toute la génération dite vériste qu'il faudrait citer : Mascagni, dont<br />

le sens <strong>de</strong> l'atmosphère et <strong>de</strong> la couleur doivent bien quelque chose à<br />

Massenet ; Leoncavallo, qui l'a bien connu et surtout bien écouté, comme<br />

le montre maint passage <strong>de</strong> Paillasse ; Cilea, dont L'Arlesiana et Adriana<br />

Lecouvreur montrent une <strong>de</strong>tte réelle envers l'auteur <strong>de</strong> Werther ; Giordano,<br />

dans Fedora surtout, et jusqu'à Zandonai. Contrairement à la plupart <strong>de</strong><br />

ses compatriotes, Massenet s'est d'ailleurs bien gardé <strong>de</strong> participer aux<br />

campagnes <strong>de</strong> dénigrement <strong>de</strong> l'opéra italien contemporain dont la presse<br />

parisienne <strong>de</strong> l'époque se faisait régulièrement l'écho.<br />

Réactionnaire, Massenet ? Ce serait lui faire un bien mauvais procès.<br />

D'abord, il ne l'a pas été dans son enseignement, encourageant avant<br />

tout ses élèves à suivre leur voie propre. Ce serait oublier en outre que<br />

ses ennemis les plus coriaces - au premier rang <strong>de</strong>squels Vincent d'Indy,<br />

dont les opéras morts-nés montrent qu'il était très loin d'avoir son sens<br />

du théâtre - étaient eux-mêmes <strong>de</strong>s réactionnaires patentés. Que Ravel,<br />

Poulenc, Messiaen aient reconnu leur <strong>de</strong>tte à l'égard <strong>de</strong> Massenet <strong>de</strong>vrait<br />

suffire à mettre un terme à cette fausse querelle.<br />

Au fond, ce qu'on a surtout reproché à Massenet, c'est d'avoir été si<br />

longtemps prophète en son pays ; ce sont ses succès, qui ne <strong>de</strong>vraient<br />

d'ailleurs pas faire oublier qu'il connut aussi <strong>de</strong>s échecs - comme<br />

Bacchus, retiré en 1909 au bout <strong>de</strong> cinq représentations ; c'est l'amour<br />

et la reconnaissance que lui vouèrent tant d'admirateurs sincères,<br />

musicalement instruits ou naïfs, dans les nombreux pays où sa musique<br />

s'est fait entendre.<br />

Ce qui frappe l'auditeur <strong>de</strong> 2012 c'est, en définitive, à quel point la musique<br />

<strong>de</strong> Massenet a bien vieilli. ; comme elle “sonne” bien, que ce soit à<br />

l'orchestre ou au piano ; comme elle est peu démodée ; comme elle est<br />

admirablement écrite pour la voix. Moins que jamais, nul ne <strong>de</strong>vrait avoir<br />

à s'excuser d'aimer Massenet.<br />

Vincent girouD<br />

Vincent Giroud est ancien élève <strong>de</strong> l’École normale supérieure, diplômé d’Oxford et<br />

docteur en littérature comparée. Il est professeur à l’université <strong>de</strong> Franche-Comté et<br />

a enseigné notamment à l’université Yale, où il a également exercé les fonctions <strong>de</strong><br />

conservateur <strong>de</strong>s livres et manuscrits mo<strong>de</strong>rnes à la Beinecke Library.<br />

aimez-vous Massenet ?<br />

29


30<br />

aimez-vous Massenet ?<br />

Pascale JaKuBowsKi, coMPositrice et<br />

ProFesseur D’analyse et De coMPosition<br />

au conserVatoire Massenet.<br />

Passage est une œuvre <strong>de</strong>s étudiants <strong>de</strong> la Classe <strong>de</strong> Composition. quelques mots<br />

sur Cette Classe ?<br />

Elle s’organise davantage comme un atelier. Les étudiants viennent avec<br />

leurs idées musicales puis nous réfléchissons ensembles à partir <strong>de</strong> leurs<br />

premières esquisses. En analysant leur travaille, J’essaye <strong>de</strong> leur faire<br />

ouvrir <strong>de</strong>s portes en suivant la direction qu’ils ont choisi dès le départ en<br />

amplifiant leurs gestes et leurs idées musicales.<br />

aveC Passage, vos élèves ont Composé un tomBeau <strong>de</strong> jules massenet.<br />

Avec la pièce <strong>de</strong> Massenet qui s’intitule Départ, nous sommes à la fois<br />

partis d’une mélodie en particulier et <strong>de</strong> l’évocation <strong>de</strong> la disparition. Tous<br />

les jeunes ont interprétés librement cette idée du tombeau : Xiao Bian<br />

nous entraîne dans un univers onirique mystérieux et inquiétant, Pierre<br />

Fournier nous invite pour une douce traversée aux accents orientaux,<br />

François Carnino sculpte un édifice contrapuntique qui évoque la fin du<br />

romantisme, Quentin Houzet s’empare <strong>de</strong>s quatre premières notes <strong>de</strong><br />

la mélodie Départ pour développer un univers à la fois <strong>de</strong>nse, audacieux,<br />

singulier et méditatif. Tout ceux qui participent à ce projet ont déjà entendu<br />

leurs œuvres jouées par <strong>de</strong>s professeurs et <strong>de</strong>s grands élèves mais jamais<br />

par un Orchestre Symphonique professionnel. A l’origine du projet, j’ai<br />

rencontré Laurent Campellone pour évoquer l’orchestration avant <strong>de</strong> nous<br />

lancer sur le thème <strong>de</strong> la disparition et ses variations, ce qui donne une<br />

cohérence à l’œuvre.<br />

un projet pré-proFessionnalisant.<br />

C’est un ca<strong>de</strong>au magnifique qui a été fait par l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> aux élèves<br />

en classe <strong>de</strong> composition. Quand ils ont été sollicités, ils ont d’abord été<br />

incrédules. Comme le défi était <strong>de</strong> taille, les étudiants ont travaillé avec<br />

une autre <strong>de</strong>nsité, je crois ! Leur permettre une pré-professionalisation, les<br />

motive évi<strong>de</strong>mment d’une autre manière.


soprano ingrid perruChe<br />

BaryTon lionel lhote<br />

piano laurent touChe<br />

jules massenet<br />

ouVre tes yeux BLeus - exTraiT du cycle poèMe d'aMour<br />

TexTe paul roBiquet - (BaryTon eT soprano)<br />

pensée d’autoMne - Mélodie séparée, exTraiT du TroisièMe recueil<br />

TexTe silvestre - (BaryTon)<br />

nuit d’espagne - Mélodie séparée, exTraiT du preMier recueil<br />

TexTe louis gallet - (soprano)<br />

poèMe d’aVriL (i-ii-iii-iv-v-vi-vii-viii) - cycle <strong>de</strong> 8 Mélodies<br />

TexTe silvestre - (BaryTon eT soprano)<br />

guitare - Mélodie séparée, exTraiT du TroisièMe recueil<br />

TexTe viCtor hugo - (soprano)<br />

Musette - exTraiT du cycle poèMe pastoraL<br />

TexTe Florian / silvestre - (BaryTon)<br />

Le poète et Le FantôMe - Mélodie séparée, exTraiT du TroisièMe recueil<br />

TexTe inconnu - (BaryTon eT soprano)<br />

à coLoMBine - Mélodie séparée, exTraiT du preMier recueil<br />

TexTe louis gallet - (BaryTon)<br />

Berceuse - exTraiT du cycle chants intiMes<br />

TexTe gustave Chouquet - (soprano)<br />

Les BeLLes <strong>de</strong> nuit<br />

TexTe thérèse maquet - (BaryTon)<br />

ÉLégie - Mélodie séparée, exTraiT du preMier recueil<br />

TexTe louis gallet - (soprano)<br />

L’iMproVisateur - Mélodie séparée, exTraiT du preMier recueil<br />

TexTe Bussine d'après zaFFirà - (BaryTon)<br />

oh! si Les FLeurs aVaient <strong>de</strong>s yeux - Mélodie séparée, exTraiT du sepTièMe recueil<br />

TexTe g. BuChillot - (BaryTon eT soprano)<br />

horace et Lydie - Mélodie hors recueil<br />

TexTe musset - (BaryTon eT soprano)<br />

grand théâtre massenet<br />

Mardi 20 noveMBre : 20h<br />

durée 1h15 sans enTracTe<br />

Pensées d’automne<br />

31


32<br />

Les mélodies <strong>de</strong> Massenet, si prisées en leur temps, sont aujourd’hui l’un<br />

<strong>de</strong>s pans les moins connus <strong>de</strong> son œuvre. C’est oublier qu’avec plus <strong>de</strong><br />

260 numéros répertoriés, le maître stéphanois se situe, par la taille <strong>de</strong> sa<br />

production, bien au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> tous ses contemporains, Fauré et Debussy<br />

compris. Moins exigeant que celui-ci sur la qualité littéraire intrinsèque<br />

<strong>de</strong> la poésie qu’il met en musique, il a plus d’un point commun avec<br />

celui-là, notamment d’avoir eu pour collaborateur Armand Silvestre, mais<br />

aussi et surtout d’avoir cherché à satisfaire l’appétit et les goûts musicaux<br />

d’un public <strong>de</strong> salons et écrit <strong>de</strong>s morceaux qui sont généralement d’une<br />

difficulté d’exécution moyenne (pas si facile toutefois qu’on serait tenté <strong>de</strong><br />

le supposer) et souvent <strong>de</strong>stinés à <strong>de</strong>s interprètes amateurs. Ces œuvres<br />

sont donc <strong>de</strong> précieux témoignages d’une forme <strong>de</strong> sociabilité musicale<br />

disparue, mais qui n’a pas été <strong>de</strong>s moins importantes et qu’on aurait tort<br />

<strong>de</strong> mépriser.<br />

Premier <strong>de</strong>s cycles <strong>de</strong> mélodies <strong>de</strong> Massenet, Le Poème d’avril, écrit<br />

en 1866, peut être considéré, plus que la Première Suite d’orchestre <strong>de</strong><br />

l’année précé<strong>de</strong>nte et que l’opéra-comique La Grand’ Tante, dont il est<br />

contemporain, comme la première œuvre majeure du compositeur.<br />

Inaugurant sa collaboration avec Silvestre, il témoigne <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong><br />

Men<strong>de</strong>lssohn, et plus encore <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> Schumann, mais aussi <strong>de</strong> l’intérêt<br />

qu’a eu le compositeur, toute sa vie durant, pour l’alternance du parlé et du<br />

chanté dans la musique, dont les mélodrames <strong>de</strong> Manon sont l’exemple le<br />

plus connu mais non unique.<br />

Silvestre est également l’auteur du poème <strong>de</strong> Pensée d’automne, mélodie<br />

composée en septembre 1887 et dédiée à Sibyl San<strong>de</strong>rson, la soprano<br />

californienne dont Massenet venait <strong>de</strong> faire la connaissance, et pour qui il<br />

a composé plusieurs mélodies.<br />

Louis Gallet, librettiste <strong>de</strong> Marie-Mag<strong>de</strong>leine, du Roi <strong>de</strong> Lahore et <strong>de</strong> Thaïs,<br />

est le parolier <strong>de</strong> trois célèbres mélodies qui sont toutes <strong>de</strong>s adaptations<br />

<strong>de</strong> morceaux musicaux pré-existants: Nuit d’Espagne du <strong>de</strong>uxième<br />

mouvement <strong>de</strong>s Scènes pittoresques, la fameuse Élégie d’une <strong>de</strong>s Dix pièces<br />

<strong>de</strong> genre pour piano opus 10, recyclée une première fois dans la musique <strong>de</strong><br />

scène <strong>de</strong>s Érynnies, et À Colombine - l’un <strong>de</strong>s nombreux hommages rendus


par Massenet au xviii e siècle - <strong>de</strong> la suite enfantine pour piano Le Roman<br />

d’Arlequin, parue en 1871.<br />

Massenet ne dédaigne pas les auteurs plus canoniques. Ainsi Guitare est<br />

un hommage à Victor Hugo l’année <strong>de</strong> sa mort (1885), sur un poème<br />

qui a également inspiré Bizet, Lalo et Liszt. Horace et Lydie, qui date <strong>de</strong><br />

1886, est un poème <strong>de</strong> Musset (à Lydie) imité <strong>de</strong> la célèbre o<strong>de</strong> dialoguée<br />

d’Horace. Musette est un poème <strong>de</strong> Florian auquel Silvestre a mêlé ses<br />

propres poésies pour former le cycle Poème pastoral (1872), écrit pour<br />

baryton et chœur <strong>de</strong> femmes.<br />

Moins connu, l’historien et poète amateur Paul Robiquet a fourni à<br />

Massenet, en 1878-1879, le texte du cycle Poème d’amour, dont la version<br />

originale est pour soprano et baryton, et dont Ouvre tes yeux bleus est la<br />

mélodie la plus célèbre. Moins connue encore est Thérèse Maquet, auteur<br />

du texte <strong>de</strong>s Belles <strong>de</strong> nuit, dont la composition est datée du 2 septembre<br />

1887, et qui a donné lieu à un arrangement pour <strong>de</strong>ux voix ou chœur <strong>de</strong><br />

femmes intitulé Aux étoiles. Quant à la scène dialoguée Le Poète et le<br />

Fantôme, mélodie publiée en 1891, on ignore qui en a écrit le texte.<br />

L’Improvisateur, sous-titré « Souvenir du Trastevere », est l’une <strong>de</strong>s plus<br />

anciennes mélodies <strong>de</strong> Massenet qui nous soient parvenues, puisqu’elle<br />

date <strong>de</strong> son séjour à la Villa Médicis <strong>de</strong> 1863 à 1865. C’est une irrésistible<br />

tarentelle, arrangée sur un texte italien traduit en français par le chanteur<br />

Romain Bussine, cofondateur avec <strong>Saint</strong>-Saëns <strong>de</strong> la Société Nationale <strong>de</strong><br />

Musique, au concert inaugural <strong>de</strong> laquelle elle fut donnée le 17 novembre<br />

1871.<br />

La ravissante Berceuse, où l’on perçoit la <strong>de</strong>tte <strong>de</strong> Massenet envers Gounod,<br />

date <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 1860 et a été publiée sous l’en-tête Chants intimes<br />

avec <strong>de</strong>ux autres mélodies sur <strong>de</strong>s poèmes du musicographe Gustave<br />

Chouquet.<br />

Oh ! si les fleurs avaient <strong>de</strong>s yeux appartient, elle, à la <strong>de</strong>rnière pério<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> la vie créatrice <strong>de</strong> Massenet. Datant <strong>de</strong> 1903 ou 1904, elle aurait été,<br />

selon Octave Séré, adaptée d’une « chute » <strong>de</strong> l’opéra Chérubin sur laquelle<br />

Massenet avait <strong>de</strong>mandé à l’obscur G. Buchillot <strong>de</strong> lui trouver <strong>de</strong>s paroles ;<br />

elle est dédiée à Hedwige Demours - probablement une admiratrice<br />

mondaine - et il en existe une version avec orchestre.<br />

Vincent girouD<br />

Vincent Giroud est ancien élève <strong>de</strong> l’École Normale Supérieure, diplômé d’Oxford et<br />

docteur en littérature comparée. Il est professeur à l’université <strong>de</strong> Franche-Comté et<br />

a enseigné notamment à l’université Yale, où il a également exercé les fonctions <strong>de</strong><br />

conservateur <strong>de</strong>s livres et manuscrits mo<strong>de</strong>rnes à la Beinecke Library.<br />

Pensées d’automne<br />

33


direcTion laurent Campellone<br />

soprano nathalie manFrino<br />

BaryTon markus werBa<br />

narraTion arièle Butaux, écrivain eT JournalisTe<br />

orChestre symphonique saint-étienne loire<br />

jules massenet<br />

Visions..., poèMe syMphonique pour orchesTre<br />

créaTion Mondiale <strong>de</strong> la version pour orchesTre eT élecTrophone<br />

(réalisaTion <strong>de</strong> la parTie élecTronique "ÉlecTrophone" laurent pottier)<br />

thaïs (exTraiTs)<br />

grand théâtre massenet<br />

Mardi 4 déceMBre : 20h<br />

durée 2h05 enTracTe coMpris<br />

ce concerT sera donné à l’opéra coMique le 7 déceMBre en clÔTure <strong>de</strong> la 11 e Biennale MasseneT.<br />

sur les pas <strong>de</strong> thaïs<br />

35


36<br />

sur les pas <strong>de</strong> thaïs<br />

Visions..., poème symphonique pour orChestre<br />

Thaïs<br />

aCte i<br />

VoiLà donc La terriBLe cité (inTro orchesTre puis BaryTon)<br />

aCte ii<br />

ah, je suis seuLe, seuLe enFin ! (soprano)<br />

ô Mon Miroir FidèLe, dis-Moi que je suis La pLus BeLLe (soprano)<br />

Étranger, te VoiLà, coMMe tu L’aVais dit! (soprano eT BaryTon)<br />

qui M’inspirera Les discours eMBrasés? (BaryTon)<br />

Vénus, inVisiBLe et présente (soprano)<br />

je suis athanaëL, Moine d’antinoé (BaryTon)<br />

pitié! ne Me Fais pas <strong>de</strong> MaL (soprano)<br />

Méditation (orchesTre)<br />

non Loin d’ici, Vers L’occi<strong>de</strong>nt, iL est un Monastère (BaryTon)<br />

L’aMour est une Vertu rare (soprano eT BaryTon)<br />

***<br />

aCte iii<br />

préLu<strong>de</strong> (orchesTre)<br />

L’ar<strong>de</strong>nt soLeiL M’écrase (soprano)<br />

seuL Le repentir nous épure (BaryTon)<br />

ô Messager <strong>de</strong> dieu, si Bon dans ta ru<strong>de</strong>sse (soprano)<br />

Baigne d’eau tes Mains et tes LèVres (soprano eT BaryTon)<br />

tu sais, ô paLéMon, que j’ai conquis L’âMe (BaryTon)<br />

qui te Fait si séVère ? (soprano eT BaryTon)<br />

thaïs Va Mourir (BaryTon)<br />

La course dans La nuit (orchesTre)<br />

La Mort <strong>de</strong> thaïs (orchesTre, BaryTon eT soprano)


Massenet à la Pointe De la MoDernité : De Visions... à thaïs.<br />

Le 7 mars 1891, un entrefilet du Figaro donne l’information suivante :<br />

« La Thaïs <strong>de</strong> M. Anatole France va <strong>de</strong>venir un drame lyrique par les soins<br />

<strong>de</strong> M. Louis Gallet. Les <strong>de</strong>ux auteurs sont complètement d’accord au sujet <strong>de</strong><br />

cette adaptation, qui se résumera en une œuvre assez courte et très décorative,<br />

avec un important élément chorégraphique et symphonique. » Si le nom <strong>de</strong><br />

Massenet n’est pas mentionné, c’est pour ne pas détourner l’attention<br />

<strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> la création du Mage, prévue le 16 mars suivant. Mais<br />

personne ne doute que l’auteur <strong>de</strong> Marie-Mag<strong>de</strong>leine, d’Ève ou <strong>de</strong> Manon<br />

sera l’heureux récipiendaire d’un livret dont le sujet, qui mêle étroitement<br />

religion, sensualité et péché, ne pourra que l’inspirer : le moine Athanaël,<br />

qui prétend avoir reçu la mission divine <strong>de</strong> remettre dans le droit chemin<br />

Thaïs, courtisane d’Alexandrie, va en définitive découvrir la passion<br />

amoureuse alors que la jeune femme, qu’il avait convertie, est sur le<br />

point <strong>de</strong> succomber. Et, sous cette critique ironique et à peine voilée <strong>de</strong><br />

l’engagement religieux, le personnage <strong>de</strong> Thaïs constitue une nouvelle<br />

incarnation <strong>de</strong> la femme fatale qui obsè<strong>de</strong> l’imaginaire <strong>de</strong>s artistes<br />

fin-<strong>de</strong>-siècle.<br />

Dès octobre 1891, Massenet et son librettiste, Gallet, se mettent<br />

sérieusement au travail et, en mars suivant, le musicien s’attelle à la<br />

composition d’un ouvrage <strong>de</strong>stiné à l’<strong>Opéra</strong> Comique et pensé en fonction<br />

<strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong> la soprano américaine Sibyl San<strong>de</strong>rson, dotée d’une voix<br />

agile, légère et d’aigus cristallins. Il lui réserve ainsi <strong>de</strong>s morceaux saillants,<br />

comme le célèbre « Dis-moi que je suis belle » (acte II), et d’importants<br />

duos avec Athanaël, lequel est aussi doté d’un air majestueux dès le<br />

second tableau (« Alexandrie »). Mais avant tout, pour répondre aux<br />

attentes <strong>de</strong> France et <strong>de</strong> Gallet, la « comédie lyrique » adopte une coupe<br />

originale : succédant à l’unique tableau <strong>de</strong> l’acte I (la Thébaï<strong>de</strong>), les trois<br />

tableaux <strong>de</strong> l’acte II (Alexandrie, la Chambre <strong>de</strong> Thaïs et la Place publique)<br />

sont intimement liés par <strong>de</strong>ux interlu<strong>de</strong>s symphoniques joués à ri<strong>de</strong>au<br />

baissé - la Symphonie <strong>de</strong>s amours d’Aphrodite et la célèbre Méditation -<br />

tandis que La Course dans la nuit relie les <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> l’acte III (la<br />

secon<strong>de</strong> Thébaï<strong>de</strong> et La Mort <strong>de</strong> Thaïs). Inhabituelles au théâtre lyrique<br />

sur les pas <strong>de</strong> thaïs<br />

37


38<br />

sur les pas <strong>de</strong> thaïs<br />

par leur nombre et leur dimension, ces pages orchestrales, qui appellent<br />

la chorégraphie, prolongent la parole en traduisant la pensée consciente<br />

ou non <strong>de</strong>s personnages. Ainsi, la Méditation illustre la conversion <strong>de</strong> la<br />

courtisane à la religion ; la Course dans la nuit dépeint l’orage - intérieur et<br />

extérieur - accompagnant Athanaël dans sa course effrénée pour retrouver<br />

Thaïs ; la Symphonie <strong>de</strong>s amours d’Aphrodite est, selon la partition, « une<br />

sorte <strong>de</strong> poème symphonique » sur les amours <strong>de</strong> la déesse et du jeune<br />

Adonis. Massenet intègre aussi à l’acte I puis à l’acte III (1 er tableau)<br />

<strong>de</strong>ux courtes scènes intitulées Vision : disposée dans les coulisses, une<br />

formation inhabituelle (bois, harpe et harmonium) accompagne <strong>de</strong>s<br />

danseurs illustrant les rêves prémonitoires d’Athanaël l’enjoignant à<br />

retrouver Thaïs. La dimension <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong> ces pages, où l’imagination<br />

du spectateur est particulièrement sollicitée, constitue une nouveauté au<br />

théâtre lyrique, car la musique, <strong>de</strong>venue un vecteur sémantique puissant,<br />

ne s’était jamais autant substituée à la parole.<br />

Pour s’exercer à ce type d’écriture narrative et <strong>de</strong>scriptive, Massenet<br />

va éprouver le besoin <strong>de</strong> composer, juste avant son opéra, un poème<br />

symphonique au titre éloquent <strong>de</strong> Visions..., avec soprano solo, dont<br />

le programme éminemment berliozien serait autobiographique : « La<br />

<strong>de</strong>rnière heure du jour dans les hautes et tristes solitu<strong>de</strong>s du Simplon - Le<br />

voyageur las s’est endormi... mais son sommeil est troublé par <strong>de</strong>s visions tantôt<br />

calmes ou agitées, tantôt souriantes ou terribles - il s’éveille... - autour <strong>de</strong> lui<br />

c’est la nuit... il ne rêve plus... il écoute... et croit entendre une voix chère à son<br />

souvenir. » (Impressions <strong>de</strong> voyage / été 1890). Or, cette page symphonique,<br />

qui n’est autre qu’une chevauchée fantastique, constitue un étonnant<br />

exercice préparatoire à Thaïs, car Massenet va en reprendre et développer<br />

la matière thématique dans certaines pages symphoniques <strong>de</strong> son opéra,<br />

notamment la Méditation et la Course dans la nuit. De même, l’effectif<br />

orchestral singulier <strong>de</strong> la première Vision d’Athanaël trouve son origine<br />

dans <strong>de</strong>ux petits épiso<strong>de</strong>s similaires joués en coulisse où intervient un<br />

solo <strong>de</strong> violon appelé à s’épanouir dans la célèbre Méditation, le second<br />

exigeant aussi une voix <strong>de</strong> soprano bouche fermée ou vocalisant sur <strong>de</strong>s<br />

notes tenues : ils correspon<strong>de</strong>nt respectivement au rêve du voyageur puis<br />

à l’audition plus concrète <strong>de</strong> la voix féminine.


Ces liens prononcés entre les <strong>de</strong>ux œuvres expliquent sans doute la<br />

création tardive du poème symphonique que Massenet ne chercha pas à<br />

diffuser : Visions... ne sera donné qu’en 1895, en Angleterre, puis à Nancy<br />

l’année suivante, alors que l’opéra avait été créé en mars 1894. Mais un<br />

élément uniquement présent dans le manuscrit justifie aussi l’oubli dans<br />

lequel Massenet laissa tomber cette page symphonique : dans le premier<br />

épiso<strong>de</strong> en coulisse, qui forme un pendant aux mesures conclusives<br />

chantées par le soprano, Massenet a tracé une portée en clef <strong>de</strong> fa où<br />

évolue sur <strong>de</strong>s ron<strong>de</strong>s une ligne mélodique constituée <strong>de</strong> trois notes avec<br />

une indication surprenante : « Cette ligne avec les notes bleues est <strong>de</strong>stinée<br />

à la partie d’Électrophone. » Cet élément sonore surprenant, qui, à cette<br />

époque, <strong>de</strong>vait être un instrument amplificateur dérivé du téléphone<br />

produisant <strong>de</strong>s sonorités boisées, n’a cependant pas été conservé dans<br />

la partition utilisée pour les <strong>de</strong>ux exécutions, probablement en raison <strong>de</strong>s<br />

difficultés <strong>de</strong> son fonctionnement. Il témoigne cependant <strong>de</strong>s recherches<br />

précoces effectuées dans le domaine <strong>de</strong>s musiques mixtes qui ne se<br />

concrétiseront que <strong>de</strong>s années plus tard. Aussi, malgré son caractère<br />

inabouti, Visions... <strong>de</strong>meure-t-il un ouvrage précurseur <strong>de</strong>s œuvres <strong>de</strong> Léon<br />

Theremine, inventeur <strong>de</strong> l’instrument éponyme, mais aussi <strong>de</strong> celles <strong>de</strong><br />

John Cage ou d’Edgard Varèse.<br />

Jean-christoPhe Branger<br />

Maître <strong>de</strong> conférences à l’Université Jean Monnet, Jean-Christophe Branger consacre<br />

ses recherches à la musique française au tournant <strong>de</strong>s xix e et xx e siècles en s’intéressant<br />

plus particulièrement à l’œuvre <strong>de</strong> Jules Massenet.<br />

Il dirige la collection « Musique et musicologie » <strong>de</strong>s Publications Universitaires<br />

<strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne où sont publiés les actes <strong>de</strong>s colloques <strong>de</strong>s biennales Massenet,<br />

organisés en collaboration avec l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne.<br />

sur les pas <strong>de</strong> thaïs<br />

39


Benjamin lazar metteur en sCène<br />

Metteur en scène et comédien, Benjamin Lazar crée<br />

sa compagnie Le <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> l’incrédule en 2004.<br />

La même année, sa mise en scène du Bourgeois<br />

Gentilhomme dans la production du Poème<br />

harmonique <strong>de</strong> Vincent Dumestre rencontre un très<br />

grand succès public et critique. Dans le domaine<br />

lyrique, il a mis en scène, avec la collaboration <strong>de</strong><br />

Louise Moaty, Énée et Lavinie <strong>de</strong> Pascal Colasse et Didon et Énée <strong>de</strong> Purcell<br />

à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rennes. à l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne, Benjamin Lazar<br />

nous a présenté Cachafaz en janvier 2011.<br />

judith gauthier Cendrillon<br />

soprano<br />

Pianiste chef <strong>de</strong> chant <strong>de</strong> formation, Judith<br />

Gauthier fait ses débuts <strong>de</strong> chanteuse dans<br />

Bastien et Bastienne au <strong>Théâtre</strong> du Châtelet sous la<br />

direction <strong>de</strong> Jean-Clau<strong>de</strong> Malgloire. Elle est lauréate<br />

<strong>de</strong> plusieurs concours internationaux (Prix Adami<br />

au Concours International <strong>de</strong> Clermont-Ferrand<br />

en 2003, Premier Grand Prix ainsi que Prix SACEM décerné au meilleur<br />

interprète d'œuvres contemporaines au Concours International <strong>de</strong> la<br />

Mélodie Française <strong>de</strong> Toulouse en 2005).<br />

Son répertoire s'étend du baroque au contemporain en passant par<br />

Rossini, Debussy et Wagner. Ses prochains engagements la mèneront<br />

au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Champs-Élysées (La Favorite <strong>de</strong> Donizetti), en Hollan<strong>de</strong><br />

(Passion selon <strong>Saint</strong>-Matthieu <strong>de</strong> Bach) et à Stuttgart (Platée <strong>de</strong> Rameau).<br />

41


42<br />

marie lenormand le prinCe Charmant<br />

Mezzo-soprano<br />

En 2010, la mezzo-soprano française Marie<br />

Lenormand a reçu le « Grand Prix <strong>de</strong> la Critique,<br />

Révélation Musicale <strong>de</strong> la saison 2009-2010 » pour<br />

son interprétation du rôle <strong>de</strong> Mignon dans l’opéra<br />

du même nom d’Ambroise Thomas à l’<strong>Opéra</strong><br />

Comique <strong>de</strong> Paris, dans la mise en scène <strong>de</strong> Jean-<br />

Louis Benoît et sous la direction <strong>de</strong> François-Xavier Roth. Elle a récemment<br />

chanté Niklausse/La Muse dans Les Contes d’Hoffmann à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Massy<br />

et Cherubino dans Les Noces <strong>de</strong> Figaro au Houston Grand Opera.<br />

mélanie Boisvert la Fée<br />

soprano<br />

Après une formation <strong>de</strong> pianiste à Toronto, la<br />

soprano canadienne obtient une Maîtrise <strong>de</strong> chant<br />

à Cologne auprès <strong>de</strong> B. Schlick et K. Kelly. Elle<br />

fait ses débuts en France avec grand succès dans<br />

Les Contes d’Hoffmann (Olympia) à Strasbourg.<br />

Depuis, elle a chanté la Reine <strong>de</strong> la nuit (La Flûte<br />

enchantée) à Vienne, Gênes et Tours ; Zerbinetta (Ariadne auf Naxos) à<br />

Tours ; Nanetta (Falstaff), Le Rossignol (rôle-titre) <strong>de</strong> Stravinsky à Strasbourg ;<br />

la Charmeuse (Thaïs) à Tours, Avignon ; Ännchen (Der Freischütz) à Toulon<br />

et <strong>Saint</strong>-Étienne ; Feu, Princesse, Rossignol (L’Enfant et les sortilèges) ainsi<br />

que Gabrielle (La Vie parisienne) à Nancy ; Tytania (A Midsummer Night's<br />

Dream) <strong>de</strong> Britten ainsi que Clorinda (La Cenerentola) à Nice ; Cunégon<strong>de</strong><br />

(Candi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Bernstein) à Rennes, Rouen ; Fiakermilli (Arabella) à Liège ;<br />

A<strong>de</strong>le (La Chauve-Souris) à Avignon, Bor<strong>de</strong>aux, Montpellier ; Olympia à<br />

Avignon, Ottawa, Québec…<br />

Parmi ses projets, La Flûte enchantée à Strasbourg, Ballo in Maschera à<br />

Tours, Lakmé à Metz…


ewa podles´ madame <strong>de</strong> la haltière<br />

conTralTo<br />

Avec son timbre particulier, <strong>de</strong> couleur sombre et<br />

l’étendue exceptionnelle <strong>de</strong> son registre vocal, elle<br />

est considérée comme l’un <strong>de</strong>s rares contraltos<br />

authentiques <strong>de</strong> notre temps. Lauréate <strong>de</strong> plusieurs<br />

grands concours, y compris le Tchaïkovski, elle<br />

a reçu sa formation musicale uniquement à<br />

l’Académie Chopin <strong>de</strong> Varsovie. Son répertoire va <strong>de</strong>s œuvres baroques<br />

à Pen<strong>de</strong>recki en passant par le bel canto rossinien, les sombres héroïnes<br />

verdiennes et straussiennes, les compositeurs russes et romantiques. Elle<br />

s’est produite dans les grands théâtres d'opéra : La Scala, le Met, Covent<br />

Gar<strong>de</strong>n, le Châtelet, Deutsche Oper, Liceo <strong>de</strong> Barcelone, Teatro Real…<br />

Depuis 1978 elle est soliste du Grand <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Varsovie - <strong>Opéra</strong> National.<br />

Récitaliste passionnée, on a pu l’entendre notamment à Carnegie Hall<br />

et Lincoln Center, au Wigmore Hall <strong>de</strong> Londres, au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Champs<br />

Élysées et à la Philharmonie <strong>de</strong> Varsovie.<br />

Parmi ses enregistrements, une douzaine <strong>de</strong> CD ont reçu <strong>de</strong>s prix<br />

prestigieux. à noter, ses participations aux intégrales Deutsche<br />

Grammophon Archiv <strong>de</strong> Marc Minkowski : Armi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Gluck (La Haine) et<br />

Ariodante <strong>de</strong> Han<strong>de</strong>l (Polinesso).<br />

laurent alvaro pandolFe<br />

BaryTon<br />

Après une riche formation musicale (piano, basson,<br />

viole <strong>de</strong> gambe, direction d’orchestre), il intègre la<br />

troupe <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Lyon en 1995 où il<br />

interprète notamment Demetrius (A Midsummer<br />

Night’s Dream <strong>de</strong> Britten), Schaunard (La Bohème)<br />

ou Jupiter (Orphée aux Enfers). Régulièrement invité<br />

par le <strong>Théâtre</strong> du Châtelet à Paris, il incarne Morald (Die Feen <strong>de</strong> Wagner),<br />

Seth Brundle le rôle titre <strong>de</strong> The Fly mis en scène par David Cronenberg,<br />

Max Detweiler (The Sound of Music)…<br />

Parmi ses rôles les plus récents, citons : Golaud (Pelléas et Mélisan<strong>de</strong>), Wotan<br />

(Das Rheinglod) avec l’OSM <strong>de</strong> Montréal, Ragueneau (Cyrano <strong>de</strong> Bergerac<br />

d’Alfano) à Madrid, Thoas (Iphigénie en Tauri<strong>de</strong>) au DNO d’Amsterdam et<br />

Pietro dans La Muette <strong>de</strong> Portici à l’<strong>Opéra</strong> Comique <strong>de</strong> Paris.<br />

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44<br />

Caroline mutel noémie<br />

soprano<br />

Elle commence sa formation à la Maîtrise <strong>de</strong> Radio<br />

France et intègre l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Lyon en 1999. Elle<br />

est ensuite régulièrement invitée par les <strong>Opéra</strong>s<br />

<strong>de</strong> Tours, Rennes, Avignon et Nice ainsi qu’aux<br />

Chorégies d’Orange, à la Cité <strong>de</strong> la Musique (Paris)<br />

et à l’<strong>Opéra</strong> Royal <strong>de</strong> Versailles.<br />

Appréciée pour l’étendue et l’éclectisme <strong>de</strong> son répertoire, elle interprète<br />

aussi bien les héroïnes mozartiennes (Suzanna, Ilia, Servilia, Donna<br />

Anna et Electra) que Micaëla (Carmen <strong>de</strong> Bizet), Musetta (La Bohème <strong>de</strong><br />

Puccini), La Voix humaine (Poulenc)...<br />

Elle se passionne pour la musique baroque et fon<strong>de</strong> en 2006, avec Sébastien<br />

d’Hérin, Les Nouveaux Caractères, ensemble <strong>de</strong> musique ancienne pour<br />

lequel elle signe plusieurs mises en scène.<br />

Elle collabore également avec La Gran<strong>de</strong> Écurie et La Chambre du Roi<br />

(Jean-Clau<strong>de</strong> Malgloire) et le Concert Spirituel (Hervé Niquet).<br />

Caroline Champy tursun dorothée<br />

Mezzo-soprano<br />

Elle obtient un 1 er Prix <strong>de</strong> Chant au CNR <strong>de</strong> Toulouse<br />

en 2003 puis travaille avec Jane Berbié. La même<br />

année elle suit une formation <strong>de</strong> théâtre musical<br />

au <strong>Théâtre</strong> National <strong>de</strong> Toulouse et travaille sous la<br />

direction <strong>de</strong> J. Nichet.<br />

Elle a chanté le rôle-titre dans Orfeo ed Euridice <strong>de</strong><br />

C. W. Gluck au festival <strong>de</strong> Sylvanès, Bradamante (Alcina) <strong>de</strong> G. F. Haen<strong>de</strong>l,<br />

dirigée par M.Gester...<br />

Elle prête sa voix au cinéma et au théâtre et vient <strong>de</strong> sortir un disque pour<br />

enfants chez Didier Jeunesse : M. Offenbach à la fête.<br />

Elle travaille actuellement avec Rié Hamada.


Florent mathevet piano<br />

Florent Mathevet suit un enseignement musicale<br />

complet au conservatoire <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne. Il y<br />

obtient plusieurs médailles d’or puis un Prix <strong>de</strong><br />

perfectionnement dans sa discipline instrumentale,<br />

le piano. De nombreuses collaborations dans le<br />

domaine lyrique vont le pousser à compléter sa<br />

formation au conservatoire <strong>de</strong> Lyon où il se distingue<br />

par un nouveau Prix <strong>de</strong> perfectionnement en accompagnement piano.<br />

Répétiteur permanent à l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne, chef <strong>de</strong> diverses<br />

formations du bassin stéphanois, il est régulièrement invité en tant que<br />

chef <strong>de</strong> chant ou chef <strong>de</strong> chœur sur <strong>de</strong> nombreuses productions. Il a pu<br />

ainsi travailler avec <strong>de</strong>s personnalités musicales comme Leonard Slatkin<br />

et l’Orchestre National <strong>de</strong> Lyon, Stefan Bevier et le Philarmonia Chorus <strong>de</strong><br />

Londres, ou la Choral Arts Society <strong>de</strong> Washington.<br />

quatuor inédits<br />

Constitué en septembre 2005, cette jeune<br />

formation au passé déjà fort glorieux vogue au gré<br />

<strong>de</strong> ses envies , <strong>de</strong> ses plaisirs, <strong>de</strong> ses amis et <strong>de</strong> ses<br />

rencontres musicales.<br />

Marcel Azzola, Sylvain Kassap, Hélène Labarrière,<br />

Gustavo Beytelmann se produisent le plus souvent<br />

possible avec ce quatuor <strong>de</strong> saxophones plein<br />

d’énergie et d’inspiration que l’Espagne, la Slovénie et bientôt beaucoup<br />

d’autres ont failli gar<strong>de</strong>r à tout jamais.<br />

Un répertoire d’aujourd’hui, créations <strong>de</strong> Sylvain Kassap et Gustavo<br />

Beytelmann, <strong>de</strong>s valses musettes éternelles, <strong>de</strong>s petits diamants <strong>de</strong> la<br />

musique populaire argentine et colombienne, Erik Satie, Jacques Tati,<br />

Michel Legrand, les arabesques <strong>de</strong> Marcel, les arrangements pétillants<br />

<strong>de</strong> Philippe, <strong>de</strong>s couleurs, <strong>de</strong> la puissance. Les concerts du quatuors<br />

procurent <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> plaisir et <strong>de</strong> bonheurs musicaux.<br />

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46<br />

Catherine hunold anahita<br />

soprano<br />

Elle commence ses étu<strong>de</strong>s vocales auprès <strong>de</strong> Mady<br />

Mesplé et obtient un Premier Prix à l’unanimité du<br />

jury au CNR <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Maur ainsi qu'une Licence <strong>de</strong><br />

Musicologie (Paris-VIII). Elle se perfectionne auprès<br />

du Roy Hart <strong>Théâtre</strong> et intègre le Studi<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris,<br />

où elle interprète Micaela et Frasquita (Carmen),<br />

Madame Lidoine (Les Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites), etc. Elle est lauréate <strong>de</strong> plusieurs<br />

Concours Internationaux : finaliste du concours <strong>de</strong>s voix wagnériennes 2006<br />

(Venise), remporte le 1 er Prix à l’unanimité du jury au Concours Européen <strong>de</strong><br />

chant lyrique d’Arles, obtient la Médaille d’Or du Concours International <strong>de</strong>s<br />

Jeunes Solistes au Luxembourg ainsi que le Prix <strong>de</strong> la SACEM 2002...<br />

Plus récemment, elle chante le rôle-titre <strong>de</strong> Françoise <strong>de</strong> Rimini d’Ambroise<br />

Thomas (<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Metz), le Requiem <strong>de</strong> Verdi (Rotterdam), les balla<strong>de</strong>s La<br />

Malédiction du Chanteur et Le Pâtre et la Fille du Roi <strong>de</strong> Schumann (Cité <strong>de</strong><br />

la Musique). Cette saison elle fera sa prise <strong>de</strong> rôle <strong>de</strong> Brünnhil<strong>de</strong> dans Die<br />

Walküre à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rennes. Parmi ses projets, citons encore Madame<br />

Lidoine dans Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites à Angers-Nantes <strong>Opéra</strong>, etc.<br />

kate aldriCh varedha<br />

Mezzo-soprano<br />

L’Américaine Kate Aldrich fait ses débuts à l’Arène<br />

<strong>de</strong> Vérone <strong>Opéra</strong> en 2000 en tant que Preziosilla (La<br />

Forza <strong>de</strong>l Destino) et a <strong>de</strong>puis joué <strong>de</strong>s rôles allant<br />

<strong>de</strong> Nerone (L’Incoronazione di Poppea) au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong><br />

Liceu, à Rosina (Il Barbiere di Siviglia) à la Scala <strong>de</strong><br />

Milan, au Teatro Sao Carlos <strong>de</strong> Lisbonne ; ou encore<br />

Charlotte (Werther) à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Lyon. Elle a été désignée par le San Fransisco<br />

Sentinel « la Carmen <strong>de</strong> sa génération » et ses interprétations du rôle au<br />

Metropolitain <strong>Opéra</strong>, à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Munich, au New York City Opera et dans<br />

bien d'autres théâtres à travers le mon<strong>de</strong> ont emporté l'enthousiasme du<br />

public et <strong>de</strong> la critique. En France, Kate Alrdich a été remarquée à plusieurs<br />

reprises pour la qualité <strong>de</strong> ses interprétations à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille, <strong>de</strong><br />

Montpellier, <strong>de</strong> Lyon ou <strong>de</strong> Paris. On a par exemple pu l'entendre dans la<br />

production <strong>de</strong>s Contes d'Hoffmann à l'<strong>Opéra</strong> Bastille en septembre 2012 et<br />

prochainement dans Norma <strong>de</strong> Bellini au Metropolitain Opera.


luCa lomBardo zarâstra<br />

Ténor<br />

Originaire <strong>de</strong> Marseille, il remporte plusieurs<br />

concours internationaux <strong>de</strong> chant : Caruso <strong>de</strong><br />

Milan, Prix Georges Thill, Concours <strong>de</strong>s Voix d'Or<br />

et le Concours Viñas <strong>de</strong> Barcelone.<br />

Il fait ses débuts en 1989 dans le rôle <strong>de</strong> Gabriele<br />

Adorno (Simone Boccanegra) à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong>s<br />

Flandres avec José Van Dam dans le rôle-titre. Il chante ensuite Turiddu<br />

dans Cavalleria Rusticana à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Sydney et à Melbourne.<br />

Il chante sur les plus gran<strong>de</strong>s scènes internationales tant en France,<br />

en Europe que dans le reste du mon<strong>de</strong> et participe à <strong>de</strong> nombreuses<br />

productions telles Otello, Werther, Les Contes d'Hoffmann, Tosca, La<br />

Traviata, Roméo et Juliette, Faust, Der Fliegen<strong>de</strong> Hollän<strong>de</strong>r, La Vestale,<br />

Carmen, Les Pêcheurs <strong>de</strong> perles, Manon, La Bohème, Le Roi d'Ys, Le Roi <strong>de</strong><br />

Lahore, Hérodia<strong>de</strong>, La Damnation <strong>de</strong> Faust, Il Trovatore, Sapho, Madama<br />

Butterfly, Giovanna d’Arco, Salomé (version française), La Veuve Joyeuse…<br />

Cette saison, il est Don José (Carmen) puis Spakos (Cléopâtre <strong>de</strong> Massenet)<br />

à Marseille, Torquemada dans L’Heure Espagnole <strong>de</strong> Ravel à Lyon et Paris<br />

avec Léonard Slatkine, Hoffmann à Hong Kong, Faust (La Damnation <strong>de</strong><br />

Faust) en Suisse. Parmi ses projets citons encore Guillot dans Manon au<br />

Capitole <strong>de</strong> Toulouse, Schmidt (Werther), Bruno (I Puritani) et Le Cid à<br />

l’<strong>Opéra</strong> national <strong>de</strong> Paris, Don José à La Fenice <strong>de</strong> Venise, etc.<br />

jean-François lapointe amrou<br />

BaryTon<br />

Originaire du Canada, Jean-François Lapointe<br />

obtient une maîtrise en interprétation à l’Université<br />

Laval <strong>de</strong> Québec. Titulaire <strong>de</strong> nombreux Prix,<br />

dont trois au prestigieux Concours International<br />

<strong>de</strong> Chant <strong>de</strong> Paris, il s’est imposé sur les scènes<br />

lyriques internationales dans le répertoire français.<br />

Il remporte un grand succès personnel dans le rôle-titre <strong>de</strong> Hamlet au<br />

Royal Danish Opera <strong>de</strong> Copenhague. Il a également chanté à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong><br />

Monte-Carlo dans Carmen et La Dame <strong>de</strong> Pique (le rôle-titre), à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong><br />

Marseille dans Ariadne auf Naxos (Arlekin), à l’<strong>Opéra</strong> Comique dans Le<br />

Barbier <strong>de</strong> Séville (Figaro) et Fortunio (Landry)...<br />

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48<br />

marCel vanaud le roi d’iran<br />

BaryTon<br />

Après avoir obtenu un Premier Prix <strong>de</strong> Chant et d’Art<br />

Lyrique au Conservatoire <strong>de</strong> Bruxelles, Marcel Vanaud<br />

entre au Conservatoire <strong>de</strong> Liège et est engagé dans<br />

la troupe <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> royal <strong>de</strong> Wallonie dans le rôle<br />

d'Orfeo (Orfeo ed Euridice <strong>de</strong> Gluck). Il y interprète<br />

Papageno (Die Zauberflöte), Ourrias (Mireille),<br />

Escamillo (Carmen) et Lescaut (Manon Lescaut). Plus tard, il se produit<br />

au Théatre Royal <strong>de</strong> la Monnaie dans Le Nozze di Figaro, La Bohème, Don<br />

Giovanni et Così fan tutte.<br />

Son répertoire comprend les grands rôles <strong>de</strong> baryton français et verdien tels<br />

que ceux <strong>de</strong> Un Ballo in Maschera et Otello à Lyon, Don Carlo, Stiffelio au<br />

Staatsoper <strong>de</strong> Vienne, Rigoletto à <strong>Saint</strong>-Étienne,<br />

Plus récemment il chante La Traviata à Rouen dans le rôle <strong>de</strong> Giorgio Germont.<br />

Marcel Vanaud a enregistré Stiffelio (Stankar) et un CD <strong>de</strong>s grands airs <strong>de</strong><br />

Verdi en 1995 avec l’Orchestre <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> Royal <strong>de</strong> Wallonie, Hérodia<strong>de</strong><br />

avec l’Orchestre du Capitole <strong>de</strong> Toulouse dirigé par Michel Plasson, auprès<br />

<strong>de</strong> Thomas Hampson et José Van Dam ainsi que <strong>de</strong>s grands airs <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong><br />

Français sous la direction <strong>de</strong> Roger Rossel (Lygia Digital).<br />

Marcel Vanaud est également professeur <strong>de</strong> chant au Conservatoire Royal <strong>de</strong><br />

Bruxelles.<br />

julien dran prisonnier touranien / CheF iranien<br />

Ténor<br />

Julien Dran est né en 1983 à Bor<strong>de</strong>aux. Il débute très<br />

tôt en juin 2005, en chantant « le Cygne » (Carmina<br />

Burana <strong>de</strong> Carl Orff), rôle qu’il reprend en février 2006.<br />

En mars 2007, il est engagé par l’Ensemble Orchestral<br />

<strong>de</strong> Tarbes pour interpréter la Messa in Tempora Belli <strong>de</strong><br />

Joseph Haydn. En 2007, il se présente au concours<br />

d’entrée du CNIPAL <strong>de</strong> Marseille où il est pensionnaire pour la saison 2007-<br />

2008. Il joue ensuite plusieurs rôles à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille : le serviteur d’Amelia<br />

(Un Ballo in Maschera), il messagero (Aïda), Edmondo (Manon Lescaut)... Lors<br />

<strong>de</strong> la saison 2011-2012, il se produit notamment dans Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites<br />

à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Massy, et dans La Traviata à Limoges et Reims.


Florian sempey CheF touranien / hérault<br />

BaryTon<br />

Florian Sempey débute ses étu<strong>de</strong>s musicales avec<br />

l'apprentissage du piano puis vient au chant en<br />

entrant au conservatoire <strong>de</strong> Libourne. En 2007, il<br />

intègre le Conservatoire National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Il<br />

remporte l'année suivante le Premier Prix <strong>Opéra</strong><br />

ainsi que le Prix du public du concours <strong>de</strong> chant <strong>de</strong>s<br />

amis du Grand Théatre <strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Il fait ses débuts sur<br />

la scène <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux en janvier 2010 dans le rôle <strong>de</strong> Papageno<br />

(mise en scène <strong>de</strong> Laura Scozzi ; direction <strong>de</strong> Darell Ang). En 2011-2012, le<br />

jeune baryton Florian Sempey sera fréquemment sur les scènes <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong><br />

<strong>de</strong> Paris dans le cadre <strong>de</strong> l'Atelier Lyrique : en particulier, il est Marullo dans<br />

le Rigoletto mis en scène par Jérôme Savary à l'<strong>Opéra</strong> Bastille, et Nardo<br />

dans la Finta Giardinera à la MC93 <strong>de</strong> Bobigny. à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, il<br />

est Yamadori dans Madame Butterfly et chante dans Carmina Burana en<br />

tant que soliste ; il est également <strong>de</strong> retour au Festival <strong>de</strong>s Nuits Lyriques<br />

<strong>de</strong> Sanxay pour La Traviata où il interprète le baron Duphol.<br />

En juin 2012, il remporte le prix Carpeaux <strong>de</strong> l'<strong>Opéra</strong> National <strong>de</strong> Paris.<br />

49


50<br />

maria alejandres soprano<br />

Née à Mexico City, Maria Alejandres étudie le piano<br />

et le violon dès l’âge <strong>de</strong> trois ans. Elle fait ses débuts<br />

en Europe avec un récital au Classic Young Stars<br />

International Festival <strong>de</strong> Berlin en octobre 2008 et<br />

à l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne dans le rôle <strong>de</strong><br />

Juliette (Roméo et Juliette) en 2009. Récemment,<br />

Maria Alejandres chante au Royal Opera House <strong>de</strong><br />

Covent Gar<strong>de</strong>n dans le rôle <strong>de</strong> Juliette, sous la direction <strong>de</strong> Daniel Oren.<br />

Elle a aussi interprété ce rôle au Teatro Filarmonico <strong>de</strong> Vérone et chanté<br />

Gilda (Rigoletto) au Teatro Regio <strong>de</strong> Parme et au Teatro di Napoli.<br />

marC laho ténor<br />

Né en Belgique, Marc Laho fait ses débuts à l’<strong>Opéra</strong><br />

<strong>de</strong> Monte-Carlo dans Thérèse <strong>de</strong> Massenet. En<br />

1992, il est finaliste du Concours Luciano Pavarotti<br />

à Phila<strong>de</strong>lphie.<br />

Depuis, il interprète <strong>de</strong> nombreux rôles, tels<br />

qu'Arturo (I Puritani <strong>de</strong> Bellini) à l’<strong>Opéra</strong> d’Avignon,<br />

le rôle-titre du Comte Ory <strong>de</strong> Rossini ainsi que celui<br />

<strong>de</strong> Gustave III d’Auber sur <strong>de</strong> nombreuses scènes européennes. Il incarne<br />

son premier Hoffmann à l’opéra <strong>de</strong> Genève dans une mise en scène<br />

d’Olivier Py puis il confirme son interprétation dans la mise en scène <strong>de</strong><br />

Nicolas Joël au <strong>Théâtre</strong> Reggio <strong>de</strong> Turin. En 2009, on a pu l’entendre dans<br />

le Requiem <strong>de</strong> Berlioz au Festival <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Denis sous la Direction <strong>de</strong> Sir<br />

Colin Davis, ainsi qu’au <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong>s Champs-Élysées dans Lélio <strong>de</strong> Berlioz<br />

sous la direction <strong>de</strong> Riccardo Muti. Il chante Vincent (Mireille) au Grand<br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> Tours, Des Grieux (Manon) <strong>de</strong> Massenet à l’opéra <strong>de</strong> Nantes<br />

et Angers.<br />

Parmi ses enregistrements : Lucia <strong>de</strong> Lammermoor (EMI), Le comte Ory <strong>de</strong><br />

Rossini (production <strong>de</strong> Glyn<strong>de</strong>bourne, RCA vidéo), Les Contes d’Hoffmann<br />

(production <strong>de</strong> Genève Bel air médias DVD)...


ingrid perruChe soprano<br />

Après une licence <strong>de</strong> lettres mo<strong>de</strong>rnes, Ingrid<br />

Perruche intègre la classe <strong>de</strong> Glenn Chambers au<br />

Conservatoire National Supérieur <strong>de</strong> Musique <strong>de</strong><br />

Lyon. Son Premier Prix obtenu, elle se perfectionne<br />

au Conservatoire National Supérieur <strong>de</strong> Musique<br />

<strong>de</strong> Paris. En mars 2008, elle est invitée à chanter<br />

Agathe (Véronique d’André Messager) au théâtre du<br />

Châtelet (mise en scène Fanny Ardant, direction Jean-Christophe Spinozi).<br />

La musique <strong>de</strong> chambre et plus particulièrement la mélodie française et le<br />

lied occupent une place importante dans sa vie.<br />

En 2011-2012, après avoir rejoint l’équipe <strong>de</strong> William Christie dans la<br />

production d’Atys <strong>de</strong> Lully à New-York, elle interprète le rôle <strong>de</strong> Denise<br />

dans l’opérette Dédé <strong>de</strong> H. Christiné à Tours puis reprend le rôle d’Eurydice<br />

dans Orphée et Eurydice <strong>de</strong> Gluck à <strong>Saint</strong>-Étienne.<br />

Ingrid Perruche a remporté plusieurs prix dont le prix Albert Roussel au<br />

Concours international <strong>de</strong> Marman<strong>de</strong> et est nommée « Révélation artiste<br />

lyrique <strong>de</strong> l’année » aux Victoires <strong>de</strong> la Musique 2005.<br />

lionel lhote Baryton<br />

Issu d’une famille <strong>de</strong> chanteurs, Lionel Lhote<br />

commence ses étu<strong>de</strong>s musicales à l’Académie<br />

<strong>de</strong> Musique <strong>de</strong> La Bouverie-Frameries, où il<br />

entreprend sa formation <strong>de</strong> baryton dans la classe<br />

<strong>de</strong> son père. En 1996, il obtient un Premier Prix <strong>de</strong><br />

Chant ‘’<strong>Opéra</strong>’’, et, en juin 1997, un Premier Prix<br />

d’Art Lyrique. Il terminera ses étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> chant au<br />

Conservatoire Royal <strong>de</strong> Bruxelles en obtenant un Premier Prix <strong>de</strong> Chant<br />

‘’Concert’’ et un Diplôme Supérieur <strong>de</strong> Chant ‘’<strong>Opéra</strong>’’ avec la plus<br />

gran<strong>de</strong> distinction. Il débute sa carrière à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Liège dans Les Contes<br />

d’Hoffmann et Don Carlo.<br />

Lionel Lhote est finaliste <strong>de</strong> l’audition 2005 du Centre <strong>de</strong> Promotion Lyrique<br />

(Studio <strong>de</strong> la Bastille à Paris), et lauréat du Concours International Reine<br />

Elisabeth 2004, qui lui décerne en plus <strong>de</strong> son Prix, le Prix du Public.<br />

Baryton d’opéra, il affectionne particulièrement les œuvres mozartiennes,<br />

tout en gardant une attirance très spontanée pour les répertoires français<br />

et italien.<br />

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52<br />

nathalie manFrino soprano<br />

Nathalie Manfrino a été élue « Révélation <strong>de</strong><br />

l’année, Artistes Lyriques » aux Victoires <strong>de</strong> la<br />

Musique Classique 2006. Elle a signé un contrat<br />

d'exclusivité avec Universal music, et enregistre<br />

sous le label DECCA. French heroines est son<br />

premier disque solo, lequel a reçu un « Orphée<br />

d'Or » par l'académie du disque.<br />

Après sa formation à l’École Normale <strong>de</strong> Musique <strong>de</strong> Paris, Nathalie<br />

Manfrino remporte <strong>de</strong> nombreux Prix <strong>de</strong> Concours Internationaux. Très<br />

rapi<strong>de</strong>ment remarquée, elle fait ses débuts scéniques en 2001 dans le<br />

rôle <strong>de</strong> Mélisan<strong>de</strong> à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille. Depuis elle a interprété les rôles<br />

<strong>de</strong> Constance (Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites), Sophie (Werther), Violetta (La<br />

Traviata), Manon (Manon), Thaïs (Thaïs), Gilda (Rigoletto)...<br />

Elle donne <strong>de</strong>s séries <strong>de</strong> concerts, notamment avec Rolando Villazón et<br />

Roberto Alagna, et collabore avec Michel Plasson, Sir Colin Davis, Placido<br />

Domingo, Mikhail Pletnev...<br />

markus werBa Baryton<br />

Baryton autrichien, Markus Werba étudie le chant<br />

dès l’âge <strong>de</strong> seize ans, intègre le Conservatoire <strong>de</strong><br />

Klagenfurt puis l’Académie <strong>de</strong> Musique et d’Arts<br />

du Spectacle <strong>de</strong> Vienne auprès <strong>de</strong> Walter Berry en<br />

1992.<br />

Dès 1998, il est membre du Volksoper <strong>de</strong> Vienne<br />

et y interprète, notamment, le Docteur Falke (La<br />

Chauve-Souris), Dandini (La Cenerentola), Pappacoda (Une Nuit à Venise),<br />

Lieutenant Montschi (Rêve <strong>de</strong> valse) ainsi que le Comte Almaviva (Les Noces<br />

<strong>de</strong> Figaro), Bohus (Le Jacobin <strong>de</strong> Dvorák) ou encore Olivier (Capriccio). Il<br />

interprète le rôle <strong>de</strong> Papageno (La Flûte enchantée) <strong>de</strong> nombreuses fois sur<br />

les scènes françaises et internationales.<br />

Après avoir participé à <strong>de</strong> nombreux concours, il débute sur scène en<br />

1995 dans Teorema <strong>de</strong> Giorgio Batistelli et Edouard II <strong>de</strong> G. Jenisch, puis<br />

il interprète le rôle-titre <strong>de</strong> Don Giovanni à Schönbrunn, Papageno au<br />

Festival Mozart <strong>de</strong> Vienne et à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Zurich, et Guglielmo (Così fan<br />

tutte) à Milan dans la production <strong>de</strong> Giorgio Strehler.


arièle Butaux narration<br />

Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s musicales, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s purement<br />

gratuites <strong>de</strong> hongrois et un Prix d’Histoire <strong>de</strong> la<br />

Musique au CNSMD <strong>de</strong> Paris, Arièle Butaux entre<br />

comme journaliste à Diapason puis au Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

Musique avant <strong>de</strong> rejoindre les colonnes <strong>de</strong> Paris<br />

Match, l’Avant-Scène <strong>Opéra</strong> et Elle. Elle intègre<br />

France Musique en 1989 et anime successivement<br />

Certains l’aiment tôt, 6 ½, et crée en 1992 avec François Castang Les<br />

Démons <strong>de</strong> midi, émission publique <strong>de</strong> musique vivante. De septembre<br />

1994 à juin 1995, elle anime Pour le plaisir. En 1993, Arièle Butaux est<br />

choisie par Alain Duault pour représenter la musique dans le magazine<br />

Entr’Actes sur France 3. En 1997, après <strong>de</strong>ux ans <strong>de</strong> silence radio consacrés<br />

à la télévision et à l’écriture <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux romans et <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> théâtre, elle<br />

revient à France Musique pour animer <strong>de</strong>ux émissions publiques Tea<br />

for two et Sur un plateau. En 2000 et 2001, elle anime sur France Inter<br />

l’émission estivale Mi fugue et raison. En 2001, elle publie La Vestale<br />

puis Les Fleurs <strong>de</strong> l'âge (2003) et La Samouraï (2004). En 2005 puis 2006<br />

paraissent Connard ! puis Morue !, <strong>de</strong>ux romans-nouvelles qui connaissent<br />

un grand succès public. Son roman Violon amer est paru en 2009. Arièle<br />

Butaux écrit aussi pour le théâtre. C'est en mars 2013 que paraîtra son<br />

prochain roman.<br />

53


54<br />

laurent Campellone direCteur musiCal<br />

Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> violon, <strong>de</strong> tuba, <strong>de</strong><br />

percussions et <strong>de</strong> chant, Laurent Campellone, par<br />

ailleurs diplômé <strong>de</strong> philosophie, étudie la direction<br />

d’orchestre au Conservatoire Frédéric Chopin <strong>de</strong><br />

Paris. à 23 ans, il <strong>de</strong>vient assistant du Directeur<br />

musical <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Toulon puis complète sa<br />

formation auprès <strong>de</strong> Christoph Eschenbach. En<br />

2001, il remporte à l’unanimité le Premier Prix du 8 e Concours international<br />

<strong>de</strong>s jeunes chefs d’orchestre <strong>de</strong> la Communauté Européenne à Spoleto<br />

(Italie), en association avec l’Académie <strong>Saint</strong>e-Cécile et l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rome.<br />

En 2004, Laurent Campellone est nommé Directeur musical <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong><br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne et <strong>de</strong> l’Orchestre Symphonique <strong>Saint</strong>-Étienne<br />

Loire, où il a lancé une politique <strong>de</strong> redécouverte du répertoire lyrique<br />

français du xix e siècle.<br />

Régulièrement invité par les plus gran<strong>de</strong>s maisons lyriques internationales,<br />

Laurent Campellone se produit également à la tête d’orchestres prestigieux<br />

tels que l’Orchestre National du Brésil, le New Russia State Orchestra,<br />

l’Orchestre Philharmonique <strong>de</strong> Dublin, l’Orchestre National du Capitole <strong>de</strong><br />

Toulouse... Depuis septembre 2009, il est Chef principal invité <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong><br />

National <strong>de</strong> Sofia. En janvier 2012, il est nommé Chevalier <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s<br />

Arts et <strong>de</strong>s Lettres.<br />

laurent touChe<br />

CheF d'orChestre / CheF <strong>de</strong> Chœur / piano<br />

Chef du Chœur Lyrique <strong>Saint</strong>-Étienne Loire,<br />

Laurent Touche est régulièrement invité dans <strong>de</strong><br />

nombreuses institutions musicales pour son travail<br />

sur la musique française en France et à l’étranger.<br />

Il poursuit parallèlement ses activités <strong>de</strong> pianiste<br />

accompagnateur et <strong>de</strong> chef d’orchestre. Il débute<br />

sa formation musicale au CNR <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne d'où il sort diplômé<br />

<strong>de</strong>s classes <strong>de</strong> piano, hautbois, musique <strong>de</strong> chambre, écriture, solfège<br />

et analyse. Licencié en musicologie, il étudie ensuite l’accompagnement<br />

au CNR puis au CNSMD <strong>de</strong> Lyon. Il enseigne à la Maîtrise <strong>de</strong> la Loire<br />

et à l’Université <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne. Une longue collaboration avec l'<strong>Opéra</strong><br />

<strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne le conduit successivement aux fonctions <strong>de</strong> chef<br />

<strong>de</strong> chant, chef <strong>de</strong> chœur et chef assistant.


orChestre symphonique saint-étienne loire<br />

Créé en 1987, l’Orchestre Symphonique <strong>Saint</strong>-<br />

Étienne Loire (OSSEL) a su s’élever au rang <strong>de</strong>s<br />

grands orchestres français.<br />

La critique, toujours attentive aux évolutions <strong>de</strong>s<br />

institutions musicales, salue <strong>de</strong> façon enthousiaste<br />

cette phalange, considérant désormais que la Ville<br />

<strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne possè<strong>de</strong> un très bel instrument,<br />

capable <strong>de</strong> servir tant les gran<strong>de</strong>s oeuvres du répertoire que la création<br />

contemporaine. En 2004 Laurent Campellone <strong>de</strong>vient Directeur musical<br />

<strong>de</strong> l’orchestre et instaure une véritable complicité avec ses musiciens ;<br />

il entreprend un travail en profon<strong>de</strong>ur sur la qualité artistique <strong>de</strong> cet<br />

ensemble, permettant d’engager l’OSSEL dans une nouvelle phase <strong>de</strong><br />

développement. à <strong>Saint</strong>-Étienne et dans la Loire, l’OSSEL est un acteur<br />

culturel incontournable qui accomplit une mission essentielle d’éducation<br />

et <strong>de</strong> diffusion du répertoire symphonique et lyrique.<br />

Sur le plan national enfin, l’OSSEL a su acquérir une soli<strong>de</strong> réputation,<br />

en particulier dans le répertoire romantique français. En septembre 2010,<br />

le Conseil général <strong>de</strong> la Loire confirme son attachement à l’Orchestre en<br />

signant avec la Ville <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne une convention visant notamment<br />

à développer l’action artistique et pédagogique sur l’ensemble du<br />

département.<br />

Chœur lyrique saint-étienne loire<br />

Placé sous la responsabilité musicale <strong>de</strong><br />

Laurent Touche, le Chœur Lyrique <strong>Saint</strong>-Étienne<br />

Loire constitue aujourd’hui un outil <strong>de</strong> niveau<br />

professionnel incontestable grâce à la rigueur<br />

apportée au recrutement <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s artistes,<br />

tous susceptibles, outre leur travail collectif,<br />

d’assurer <strong>de</strong>s prestations individuelles <strong>de</strong> qualité.<br />

L’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne est désormais reconnu comme l’un <strong>de</strong>s<br />

acteurs incontournables <strong>de</strong> la vie lyrique française.<br />

Le Chœur Lyrique <strong>Saint</strong>-Étienne Loire est placé sous la responsabilité<br />

musicale <strong>de</strong> Laurent Touche. Le Conseil général <strong>de</strong> la Loire a signé en<br />

septembre 2010 une convention afin <strong>de</strong> soutenir l’activité du Chœur.<br />

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56<br />

orchestre syMPhonique saint-étienne loire<br />

violons i<br />

lyonel schmit soliste<br />

françoise Chignec soliste<br />

Élisabeth gaudard<br />

Isabelle Reynaud<br />

agnès pereira<br />

tigran toumanian<br />

Virginie fioriti<br />

louis-Jean perreau<br />

violons ii<br />

françois Vuilleumier soliste<br />

alain Meunier<br />

solange becqueriaux<br />

Marie-noëlle Villard<br />

Christophe gerboud<br />

françoise guiriec<br />

altos<br />

anita blan<strong>de</strong>au soliste<br />

anne perreau<br />

Marc Rousselet<br />

geneviève Rigot<br />

fabienne grosset<br />

violonCelles<br />

florence auclin soliste<br />

Joël schatzman<br />

Marianne pey<br />

louis bonnard<br />

ContreBasses<br />

Jérôme bertrand soliste<br />

daniel Romero<br />

Marie allemand<br />

Flûtes<br />

<strong>de</strong>nis forchard soliste<br />

gilles bauer<br />

hautBois<br />

sébastien giebler soliste<br />

Mylène Coïmbra<br />

Clarinettes<br />

bernard gaviot-blanc<br />

soliste<br />

andré guillaume<br />

Bassons<br />

pierre-Michel Rivoire soliste<br />

Charles Villard<br />

Cors<br />

frédéric Hechler soliste<br />

serge badol<br />

thierry gaillard<br />

philippe Constant<br />

trompettes<br />

didier Martin soliste<br />

Jérôme prince<br />

tromBones<br />

nicolas Vazquez soliste<br />

gilbert bonnet<br />

Joël Castaingts<br />

timBales<br />

philippe boisson soliste<br />

perCussions<br />

nicolas allemand soliste<br />

françois-Xavier plancqueel<br />

patrick gagne<br />

harpe<br />

Roberta Inglese soliste


chŒur lyrique saint-étienne loire<br />

sopranos i<br />

Claire babel<br />

Catherine bernardini<br />

Roselyne giraud<br />

amélie grillon<br />

Yu-ling Huang<br />

Claire Marbot<br />

elsa Vacquin<br />

annick Vivares<br />

sopranos ii<br />

brigitte Chosson<br />

ghezlane Hanzazi<br />

geneviève kostaki<br />

patricia palamara<br />

Véronique Richard<br />

mezzos<br />

Marie-Hélène beignet<br />

françoise Cabanac<br />

brigitte Chosson<br />

Catherine Hureau<br />

geneviève laloy<br />

Judith lorach<br />

sophie poulain<br />

altos<br />

anne bescobo<br />

stéphanie boré<br />

pascale Chareyre<br />

Isabelle Ruban<br />

anne soulié<br />

ténors i<br />

françois bescobo<br />

Jean-Marie bourdiol<br />

alain brumeau<br />

Olivier Clairet<br />

Robert Courtasson<br />

pierre driguez<br />

patrick Jeanne<br />

philippe noncle<br />

frédéric sabard<br />

ténors ii<br />

emmanuel adnet<br />

Éric Chorier<br />

gregory Joris<br />

terence newcombe<br />

Éric soufflet<br />

alessandro tarchi<br />

Barytons<br />

Christophe bernard<br />

Zoltan Csekö<br />

frédéric foggieri<br />

frédéric garcia-fogel<br />

daniel Marinelli<br />

frédérik prévault<br />

Christophe Rossetti<br />

dominique trouve<br />

Basses<br />

<strong>de</strong>nis boirayon<br />

pascal guillot<br />

Orfey Ivanov<br />

alexandre pechkov<br />

david Robbe<br />

57


58<br />

www.fake.fr<br />

16 > 25 novembre 2012<br />

5ème édition<br />

www.orchestresenfete.com<br />

www.lalettredumusicien.fr


l'oPéra De Massenet<br />

Cette exposition est un hommage rendu à Massenet à travers l'une <strong>de</strong>s<br />

plus riches collections après celle <strong>de</strong> la Bibliothèque <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris :<br />

manuscrits <strong>de</strong> ses œuvres, correspondances, affiches originales...<br />

L’exposition est également un clin d'œil aux productions <strong>de</strong> Massenet<br />

proposées au public <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne <strong>de</strong>puis les années<br />

1970.<br />

À l’opéra théâtre <strong>de</strong> saint-étienne<br />

en partenariat aveC la médiathèque <strong>de</strong> saint-étienne.<br />

du 20 ocToBre au 7 déceMBre / du lundi au vendredi <strong>de</strong> 12h à 19h<br />

enTrée liBre<br />

Massenet auJourD’hui :<br />

héritage et Postérité<br />

Le colloque international, qui réunira une quinzaine <strong>de</strong> chercheurs <strong>de</strong><br />

plusieurs pays, sera donc consacré entièrement à Massenet, mais vu dans<br />

la perspective du souvenir qu’il a laissé, notamment à ses élèves ; <strong>de</strong> la<br />

nature <strong>de</strong> son influence sur <strong>de</strong>s compositeurs aussi variés que Debussy et<br />

Messiaen, sans oublier les musiciens d’aujourd’hui ; <strong>de</strong> la fortune théâtrale<br />

<strong>de</strong> ses ouvrages, tant du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s directeurs <strong>de</strong> théâtre que <strong>de</strong> celui<br />

<strong>de</strong>s metteurs en scène ; enfin <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’interprétation <strong>de</strong> Massenet<br />

<strong>de</strong>puis un siècle.<br />

organisé par l'universiTé Jean MonneT – FaculTé arTs, leTTres, lanGues<br />

déparTeMenT <strong>de</strong> MusicoloGie – cierec (équipe d’accueil n° 3068)<br />

Comité sCientiFique<br />

Jean-chrisTophe BranGer (universiTé Jean MonneT)<br />

vincenT Giroud (universiTé <strong>de</strong> Franche-coMTé)<br />

sTeven hueBner (McGill universiTy)<br />

clair row<strong>de</strong>n (cardiFF universiTy)<br />

lesley wriGhT (universiTy oF hawai‘i aT Manoa)<br />

opéra théâtre <strong>de</strong> saint-étienne<br />

Jeudi 25 eT vendredi 26 ocToBre 2012<br />

cenTre <strong>de</strong> Musique Française<br />

enTrée liBre - proGraMMe coMpleT sur www.operatheatre<strong>de</strong>saintetienne.fr<br />

59


60<br />

concerts, Visites guiDées...<br />

le saxophone au temps <strong>de</strong> massenet<br />

quaTuor inédiTs<br />

conservaToire <strong>de</strong> sainT-ÉTienne<br />

Jeudi 1 er noveMBre 18h<br />

enTrée liBre<br />

réCital massenet : orgue et voix<br />

Jean-luc perroT / caTherine séon<br />

éGlise sainT Jean-BapTisTe <strong>de</strong> MonTaud<br />

Mardi 13 noveMBre 20h<br />

enTrée liBre<br />

autour <strong>de</strong> narCis et BiBlis, Cantates <strong>de</strong> massenet<br />

chœur <strong>de</strong>s Jeunes MusicoloGues <strong>de</strong> l’universiTé Jean MonneT<br />

audiToriuM <strong>de</strong> la Maison <strong>de</strong> l'universiTé<br />

vendredi 23 noveMBre 20h<br />

enTrée liBre<br />

les Contemporains <strong>de</strong> massenet<br />

enseMBle vocal renaissance <strong>de</strong> MonTBrison<br />

ÉGlise sainT-roch<br />

saMedi 24 noveMBre 16h<br />

réservaTion au 06 77 88 53 78 / TariF réduiT sur présenTaTion d’un BilleT<br />

<strong>de</strong> la Biennale MasseneT<br />

visites guidées<br />

visiTes coMMenTées par un Gui<strong>de</strong> conFérencier ville d'arT eT d'hisToire.<br />

le service sainT-ÉTienne ville d'arT eT d'hisToire propose, d'ocToBre<br />

à déceMBre, plusieurs visiTes Guidées auTour <strong>de</strong> MasseneT, dans le cadre<br />

<strong>de</strong> la Biennale.<br />

renseiGneMenTs : 04 77 48 76 12


"la Mort <strong>de</strong> jules Massenet"<br />

« Quand la patine grise du temps aura recouvert le trophée immense que le<br />

grand disparu a élevé ; quand cette cendre charmante que versent les ans, aura<br />

effacé les imprécisions, quand le départ aura été fait entre ce qui fut un ouvrage<br />

hâtivement réalisé et une œuvre durable et lumineuse comme une Manon et<br />

un Werther, Massenet prendra sa place parmi “les grands”; c'est <strong>de</strong> ses mains<br />

que la jeune école française recueillera le flambeau. »<br />

Xavier LerouX - Musica - Septembre 1912<br />

Samedi 10 novembre à 17h30<br />

Grand <strong>Théâtre</strong> Massenet<br />

Venez assister à l’enregistrement en public <strong>de</strong> l'émission d'Arièle<br />

Butaux, "Un Mardi idéal" !<br />

Entrée libre.<br />

Billets à retirer à l’accueil billetterie <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong>.


<strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne<br />

Jardin <strong>de</strong>s Plantes – BP 237<br />

42013 <strong>Saint</strong>-étienne ce<strong>de</strong>x 2<br />

www.operatheatre<strong>de</strong>saintetienne.fr<br />

Locations / réservations<br />

du lundi au vendredi <strong>de</strong> 12h à 19h<br />

04 77 47 83 40<br />

operatheatre.billetterie@saint-etienne.fr<br />

Conception graphique : Et d’eau fraîche / <strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne<br />

Réalisation : <strong>Opéra</strong> <strong>Théâtre</strong> <strong>de</strong> <strong>Saint</strong>-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385

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