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V ivre ailleurs
Bem-vindos em Brasilia !
Après avoir passé quatre années inoubliables
à Milan, nous sommes arrivés,
il y a sept mois, à Brasilia, capitale du
Brésil. Venant d’Europe, nous avons eu
l’impression d’entrer dans un espace
d’une toute autre dimension ! Le premier
contact avec cette ville étonnante nous
a laissé assez perplexes : mais où était
donc le centre ville et ses rues piétonnes,
l’agitation frénétique d’une capitale, les
embouteillages, la pollution ? Ici rien de
tout ça, mais des quartiers très dictincts
(habitation, affaires, banques, ministères)
et des monuments futuristes séparés par
de grands espaces verts et reliés par de
longues voies urbaines.
Alors, pour comprendre cette ville si
singulière, un petit brin d’histoire n’est
pas inutile. Brasilia est née d’une grande
ambition, qui a vu le jour au XIX ème siècle.
Dans ce pays gigantesque où la grande
majorité de la population, l’économie et
le pouvoir étaient concentrés sur la côte
atlantique (Rio de Janeiro, Sao Paulo,
Salvador de Bahia…), des hommes ont
rêvé d’une capitale située à l’intérieur des
terres pour rééquilibrer le développement
et les richesses.
Mais ce n’est qu’en 1956 que le président
Joscelino Kubitschek fit la promesse de
faire faire à son pays cinquante ans de
progrès économique et social en moins
30
Bibliothèque Nationale
Le Brésil
de cinq ans, en créant une capitale qui
symboliserait la devise nationale “ordem
e progresso“.
S’inspirant du modernisme européen, en
particulier des idées de Le Corbusier, le
trio génial composé de l’urbaniste Lucio
Costa, l’architecte Oscar Niemeyer et
l’architecte paysagiste Roberto Burle
Marx créa une cité moderniste en forme
d’oiseau, posée à côté d’un grand lac
artificiel. Les ailes sont des zones résidentielles
tandis que le corps est une avenue
monumentale dans laquelle sont posés la
plupart des bâtiments officiels. Construite
en un temps record à grand renfort de
béton, Brasilia devint la capitale du Brésil
à la place de Rio de Janeiro lors de son
inauguration le 21 avril 1960.
Ville toute jeune puisqu’elle fête cette
année ses cinquante ans, certains reprochent
à Brasilia d’etre une ville sans âme, à
l’architecture imposante et impersonnelle
et où rien ne se passe. Mais nous avons
trouvé sans peine le cinéma d’art et essai
où passent les meilleurs films français, le
bar où déguster un expresso italien, les
croissants de la boulangerie française et
les multiples festivals de musique, danse,
cirque, qui se succèdent chaque fin de
semaine. Et dès que la nuit tombe, les
restaurants et les bars se remplissent
d’une jeunesse gaie et décontractée, qui
adore la musique et la fête.
Et quelle qualité de vie ! La nature est
partout, palmiers, manguiers, bananiers,
avocatiers, orchidées, bougainvilliers,
roses, et des centaines d’autres espèces
végétales. Des couples de perroquets verts
ou bleus se promènent dans les jardins, et
on croise parfois un toucan ou un groupe
de petits singes.
Située sur un plateau à 1 000 mètres d’altidude,
l’été ne finit jamais, il fait entre 25 et
30° toute l’année . La saison humide avec
ses orages impressionnants alterne avec
une saison sèche où l’on ouvre chaque
matin ses volets sur un ciel limpide et un
soleil radieux. Et nous ne nous lassons
pas du contraste entre la terre très rouge,
le bleu du ciel et les dégradés de vert de
la végétation.
Brasilia est une ville idéale pour les amoureux
de nature, de sport et de tranquillité.
Faire un footing ou une promenade au
petit matin au bord du lac est un vrai
bonheur ! On peut pratiquer toutes sortes
de sports, du tennis au golf en passant par
le kytesurf ou la voile.
Les Brésiliens sont assez sportifs et soucieux
de leur corps, rares sont ceux qui
ne fréquentent pas un club de gym pour
se maintenir en forme… et se remettre
de leurs excès alimentaires. Car ils sont
très gourmands, et adorent notamment
se réunir le week-end en famille ou entre
amis autour d’un barbecue, le churrasco.
Ici les mots stress, conflit et surtout ponctualité
n’existent que dans le dictionnaire…
ce qui nous a demandé un certain temps
d’adaptation ! Mais on apprend vite à aimer
ces gens d’une nature optimiste, d’un
contact facile et d’une grande gentillesse.
Il nous reste maintenant à découvrir
ce pays si fascinant et diversifié : de
l’Amazonie aux plages de sable fin de
Bahia , des petites cités coloniales aux
mégalopoles comme San Paolo ou Rio de
Janeiro, des Chutes d’Iguazu aux dunes
de Jericoacoara…
En définitive, une chose est sûre : on aime
ou on n’aime pas, mais Brasilia ne laisse
personne indifférent: nous, résolument,
on adore !
Pont Juscelino Kubitschek
Sophie Dieuzaide