Le Credit Suisse en fête - Credit Suisse eMagazine
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08<br />
1856 Alfred Escher<br />
Etapes d’une vie mouvem<strong>en</strong>tée<br />
1819 Naissance le 20 février 1844 Député<br />
au Parlem<strong>en</strong>t du canton de Zurich jusqu’<strong>en</strong><br />
1882 ; présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1848, 1852, 1857,<br />
1861, 1864, 1868 1845 Délégué à la Diète<br />
fédérale 1845 Membre du Conseil de<br />
l’Education du canton de Zurich jusqu’<strong>en</strong><br />
1855 ; présid<strong>en</strong>t à partir de 1849 1848<br />
Conseiller d’Etat du canton de Zurich jusqu’<strong>en</strong><br />
1855 ; présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1849, 1850, 1851,<br />
1854 1848 Commissaire fédéral au Tessin<br />
1848 Conseiller national jusqu’<strong>en</strong> 1882 ;<br />
présid<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1849/1850, 1856/1857, 1862/<br />
1863 (r<strong>en</strong>onciation <strong>en</strong> 1855) 1848 Membre<br />
du Conseil de l’Eglise du canton de Zurich<br />
jusqu’<strong>en</strong> 1855 1853 Présid<strong>en</strong>t du directoire<br />
de la Nordostbahn (NOB) jusqu’<strong>en</strong> 1872,<br />
présid<strong>en</strong>t du conseil d’administration<br />
1879 –1882 1854 Vice-présid<strong>en</strong>t du Conseil<br />
de l’Ecole polytech nique fédérale (EPFZ)<br />
jusqu’<strong>en</strong> 1882 1856 Présid<strong>en</strong>t du conseil<br />
d’administration du Crédit <strong>Suisse</strong> 1856 –<br />
1877 et 1880 –1882 1857 Mariage avec<br />
Augusta Uebel (1838 –1864) 1857 Société<br />
suisse d’Assurances générales sur la vie<br />
humaine (aujourd’hui Swiss Life), membre<br />
du conseil de surveillance 1858 –1874<br />
1859 Membre du Parlem<strong>en</strong>t de la ville de<br />
Zurich jusqu’<strong>en</strong> 1875 1860 Présid<strong>en</strong>t de la<br />
Commission de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de Zurich<br />
jusqu’<strong>en</strong> 1869 1872 Présid<strong>en</strong>t du directoire<br />
de la Société des chemins de fer du<br />
Gothard jusqu’<strong>en</strong> 1878 1882 Ouverture<br />
de la ligne du Gothard le 22 mai 1882 Décès<br />
le 6 décembre 1891 <strong>Le</strong> suicide de Lydia<br />
Welti-Escher, restée sans <strong>en</strong>fant, marque<br />
l’extinction de la famille d’Alfred Escher.<br />
<strong>Credit</strong> <strong>Suisse</strong> Bulletin spécial Anniversaire<br />
Ses tal<strong>en</strong>ts de politici<strong>en</strong> ne se déploieront pleinem<strong>en</strong>t qu’à partir<br />
de 1848 : Escher se fit élire au Conseil d’Etat du canton de Zurich,<br />
au Conseil de l’Eglise et au Conseil national. Il devint égalem<strong>en</strong>t<br />
commissaire fédéral au Tessin, sans pour autant se défaire d’une<br />
seule de ses autres charges. En 1849, désormais présid<strong>en</strong>t du<br />
Conseil national, du Conseil d’Etat et du Conseil de l’Education à<br />
Zurich, Alfred Escher siégea dans les commissions importantes : la<br />
Commission des douanes, la Commission monétaire et la Commission<br />
ferroviaire, dont il assura la présid<strong>en</strong>ce.<br />
1852 : les chemins de fer, une affaire privée<br />
Fin 1852, le Conseil national prit sous la direction d’Escher une<br />
décision lourde de conséqu<strong>en</strong>ces : le développem<strong>en</strong>t des chemins<br />
de fer ne serait pas l’affaire de l’Etat, mais celle du secteur privé.<br />
Ce concept correspondait bi<strong>en</strong> aux idées libérales d’Escher, qui<br />
craignait de voir Zurich reléguée à l’arrière-plan par la Ville fédérale.<br />
Escher était du reste la personne toute désignée pour m<strong>en</strong>er<br />
à bi<strong>en</strong> ces projets privés. Son ami Johann Jakob Blumer l’<strong>en</strong>couragea<br />
sur cette voie : « Dans ces circonstances, je ne peux que<br />
sout<strong>en</strong>ir ton idée de consacrer tout ton temps et toutes tes forces<br />
à la construction des chemins de fer. Je suis intimem<strong>en</strong>t convaincu<br />
que sans ton concours actif Zurich aurait de la peine à avancer,<br />
alors que Bâle pourrait s’assurer toutes les victoires. »<br />
<strong>Le</strong>s Bâlois, effectivem<strong>en</strong>t, n’avai<strong>en</strong>t pas chômé : avec leur<br />
Schweizerische C<strong>en</strong>tralbahn-Gesellschaft, ils mir<strong>en</strong>t <strong>en</strong> service la<br />
ligne Bâle–Liestal fin 1854. Alfred Escher avait donc réagi à temps.<br />
<strong>Le</strong> politici<strong>en</strong> devint ainsi chef d’<strong>en</strong>treprise et fonda la Zürich-<br />
Bod<strong>en</strong>see-Bahn-Gesellschaft, qu’il fusionna immédiatem<strong>en</strong>t avec<br />
la Schweizerische Nordbahn (Spanischbrötlibahn). La nouvelle<br />
société prit le nom de Nordostbahn et inaugura la ligne Oerlikon–<br />
Winterthur–Romanshorn <strong>en</strong> 1855. Cinq ans plus tard, le réseau<br />
de voies ferrées de toutes les compagnies privées s’ét<strong>en</strong>dait sur<br />
plus de 1 000 kilomètres et permettait de traverser la <strong>Suisse</strong> de<br />
G<strong>en</strong>ève au lac de Constance.<br />
Un réaliste qui a de la suite dans les idées<br />
A ce rythme, Escher épuisait sa santé. Comme déjà <strong>en</strong> 1839, alors<br />
qu’il était étudiant à Berlin, il tomba gravem<strong>en</strong>t malade <strong>en</strong> 1855. Il<br />
dut refuser la présid<strong>en</strong>ce du Conseil national et se démit des fonctions<br />
qui lui importai<strong>en</strong>t le moins à ce mom<strong>en</strong>t-là <strong>en</strong> r<strong>en</strong>onçant au<br />
Conseil de l’Eglise, au Conseil de l’Education et au Conseil d’Etat<br />
zurichois. Grâce au « système Escher », dont les ramifications s’ét<strong>en</strong>dai<strong>en</strong>t<br />
jusqu’au pouvoir exécutif, son mandat législatif et ses mandats<br />
d’affaires lui permettai<strong>en</strong>t de toujours contrôler la situation.<br />
Quelle était la recette du son succès ? <strong>Le</strong> conseiller fédéral Jakob<br />
Dubs caractérisait Escher ainsi : « Il n’est pas animé d’une grande<br />
p<strong>en</strong>sée créatrice, et ses propres conceptions sont même insignifi<br />
antes. Cep<strong>en</strong>dant, lorsqu’il a fait si<strong>en</strong>ne une idée, il ne la lâche plus<br />
jusqu’à ce qu’il l’ait réalisée. Il éprouve une véritable aversion pour<br />
tout ce qui est fl ou, obscur ou trompeur et va au fond des choses<br />
avant de pr<strong>en</strong>dre toute décision. C’est assurém<strong>en</strong>t un réaliste. »<br />
<strong>Le</strong> secret de son infatigable énergie résidait sans doute aussi<br />
dans le fait qu’il voulait redorer le blason familial. De tout temps,<br />
les Escher avai<strong>en</strong>t compté parmi les meilleures familles zurichoises.<br />
A elle seule, la branche des Escher « im Glas » avait donné à l’Etat<br />
5 bourgmestres, 45 députés à la petite Chambre et 82 à la grande,<br />
2 chanceliers d’Etat et 63 baillis. Cep<strong>en</strong>dant, Hans Caspar Escher-<br />
Werdmüller, l’arrière-grand-père d’Alfred Escher, avait eu <strong>en</strong> 1765