maison de l'enfant - La Wantzenau

Vivre à La Wantzenau
a l’Honneur
Père René Bornert
L’année 1961 sera marquée par deux évènements qui resteront dans les mémoires, l’incendie de l’église
et la première messe du Père René Bornert. Lui-même parait étonné qu’on s’en souvienne encore.
Il est un fait qu’une première messe est
un évènement particulier dont on se
souvient. Au cours de la même décénnie,
il y a eu celle de Michel Vix ! Depuis les
vocations sont devenues plus rares.
Cette année marque le 50 ème anniversaire
de l’ordination et le 80 ème anniversaire
du Père Bornert, né en 1931. Il invita
tous ses camarades de classe lors de la
célébration de son jubilé.
Retour sur son passé
scolaire et de prêtrise
Nous nous sommes croisés à deux
reprises sans jamais nous parler. La
rencontre devenait impérative. J’avais
tout à apprendre sur sa vie religieuse et
même sur sa vie tout court. Je pensais
qu’il allait évoquer une vie faite de savoir
et de recherches. J’étais surtout étonné
qu’il rattache tant de souvenirs à La
Wantzenau.
Le curé Schaal croyant découvrir en moi
une « vocation », me donna des leçons de
latin et me fit donner en grand secret des
leçons de français par Mlle Dagon. Moimême
je ne voulais pas devenir curé même
si mes camarades de classe m’affublaient
de ce surnom, nous raconte-t-il.
« Il faut s’enraciner
dans le passé, pour
pouvoir relever les défis
du présent et s’engager
efficacement dans
l’avenir. »
A la Libération en 1945, le curé Schaal
le fit entrer au collège Saint Etienne,
puis au Petit Séminaire de Walbourg où
il passa la première partie du bac, puis à
Saint Thomas à La Robertsau où il passa la
deuxième partie.
En 1950, il entra au Grand Séminaire et
suivit les cours de théologie. Dans notre
conversation, j’ai relevé avec étonnement
qu’il suivit plus ces études pour « étudier
sa vocation » que pour s’orienter vers la
prêtrise diocésaine.
Après avoir terminé ma formation théologique
à l’Université bénédictine Saint
Anselme de Rome et avoir occupé plusieurs
emplois dans la communauté, je fus
nommé en septembre 1969 Aumônier des
Bénédictins à Rosheim. En 1976, je fus
nommé Curé de l’ancienne église abbatiale
d’Ebersmunster où je suis resté 20 ans. En
1996, mon Père l’Abbé de Clervaux, mon
supérieur canonique m’a fait nommer par
l’Evêque de Metz, Aumônier des Bénédictines
d’Oriocourt.
En 2008, l’Archevêque de Strasbourg
permit au Père Bornert de prendre sa
retraite, pour des raisons médicales, à
Niederbronn-les-Bains.
Suite à notre entretien le jour de la
fête paroissiale, il m’a fait parvenir ces
informations par écrit.
Travail de Bénédictins qu’est son œuvre
écrite, il le reconnait volontiers : il faut
s’enraciner dans le passé, pour pouvoir
relever les défis du présent et s’engager
efficacement dans l’avenir. Il est possible de
faire sortir la vie des vieux papiers que sont
les archives.
Il énumère son travail en commençant
par une thèse sur la liturgie byzantine
en 1964, une autre thèse sur la réforme
protestante du culte ou de la liturgie à
Strasbourg au 16 ème siècle. Son dernier
travail était l’histoire des Monastères
d’Alsace. Après 25 ans de recherches, son
œuvre vient de paraître aux éditions du
Signe en 7 volumes. Nous l’avons appris
par la presse et le félicitons. L’Académie
des Sciences, Lettres et Arts lui décerna
le grand prix en 2011.
Il conclut ainsi : j’ai en chantier une
recherche sur l’abbaye de Honau et la
naissance de La Wantzenau du 8 ème au
18 ème siècle.
L’histoire de La Wantzenau intéresse-telle
encore les jeunes générations ? Sans
son passé, La Wantzenau ne serait pas ce
qu’elle est aujourd’hui et ne trouverait pas
de bases solides pour s’engager résolument
dans l’avenir.
C’est sans doute un résumé trop bref
d’une vie remplie de travail et de recherches
méticuleuses.
Quelle est la vision de ce moine moderne
sur l’époque contemporaine ?
Peut-être nous en fournira-t-il un jour la
réponse.
Richard Stroh
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