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ces fines particules rouges va être envahie par la mer, des sédiments marins<br />
vont s’y déposer pour former, plus tard (par la formation des Alpes), les<br />
paysages calcaires et marneux du département.<br />
Contrairement à des sédiments marins, les sédiments aériens, sont peu<br />
propices à la conservation de la faune et de la flore. Ainsi, inutile de<br />
chercher des fossiles dans les pélites, ils sont rarissimes ! Seules quelques<br />
rares empreintes ont été décrites. Il faut dire qu’en plus d’un milieu aérien<br />
soumis à des inondations, le climat était très oxydant (rappelez-vous, la<br />
couleur rouge de la roche due à l’oxydation du fer) donc peu propice à la<br />
conservation des fossiles.<br />
Les ripple-marks (fossiles et actuelles) sont le témoignage de la présence<br />
intermittente d'eau (sans doute une faible épaisseur d'eau lors d'inondations). La<br />
première photo illustre ces figures de courants à l'état fossilisé (il y a 280 million<br />
d'années), la seconde, des figures de courant actuelles après un orage dans les<br />
gorges de Daluis.<br />
Mais alors d’où viennent ces particules fines qui constituent ces pélites<br />
permiennes ?<br />
Elles proviennent de l’érosion de petits massifs très anciens environnants<br />
(une ancienne chaine de montagnes, aujourd’hui disparue), mais également<br />
de l’apport en fines particules provenant du massif volcanique de l’Esterel,<br />
situé plus au sud et qui est contemporain du dépôt des pélites (d’ailleurs le<br />
massif de l’Esterel est lui aussi de couleur rouge !). A Léouvé, on trouve dans<br />
les pélites des galets de roches volcaniques transportés depuis l’Esterel par<br />
des petits torrents qui coulaient à l’époque du sud vers le nord.<br />
Cette zone correspondait à ce que les géologues appellent un « rift », c-a-d<br />
une zone très basse et plate, soumise à de l’extension, c-a-d à des forces qui<br />
la tirent, la déchirent (comme si vous tiriez sur les deux cotés d’une nappe<br />
de table) : c’est, comme on l’a vu plus haut, les prémisses d’une ouverture<br />
océanique, comme les rifts Est-Africains actuels.<br />
Elles semblent se laisser modeler par le vent et les pluies. Sont-elles si<br />
«tendres» ?<br />
Oui et non ! En fait la roche est hétérogène et certaines parties du massif<br />
sont constituées de roche très résistante (comme les parois vertigineuses<br />
des gorges de Daluis), d’autres zones sont constituées de roches plus<br />
friables (Léouvé) ou plus fracturées (gorges du Cians),ce qui conduit à de<br />
fortes instabilités (la route des gorges du Cians est fréquemment fermée,<br />
suite à des éboulements, d’autant plus nombreux que la route se situe en<br />
bas des gorges !).<br />
En rencontre-t-on dans de nombreux endroits sur la planète ou s'agit-il<br />
d'une rareté ?<br />
Non, cette roche n’est pas rare, certes, elle est moins répandue qu’un calcaire<br />
ou qu’une marne, mais il s’agit d’une roche sédimentaire très classique, c’est<br />
surtout sa couleur qui attire l’attention du randonneur.<br />
Reportage dans le Daluis et les Mines de Roua : Jean-Charles Vinaj (photos). Caroline Audibert (texte)<br />
Interview Laurent Camera : Caroline Mergalet<br />
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