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Rotary Magazin 11/2021

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Rotary Magazin 11/2021

THÈME DU MOIS –

THÈME DU MOIS – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – NOVEMBRE 2021 LES ROTARIENS EN ACTION LE ROTARY EN CONSTANTE Au cours de ses 120 ans d’activité, le club a su rester dans l’actualité et suivre le changement de nos sociétés. Quels sont ceux à venir ? 30 Dans ses éditions de septembre et octobre 2021, votre magazine a publié dans la section Rotary International, respectivement en allemand et en français, son « engagement envers la diversité, l’équité et l’inclusion ». Signe des temps, membres et candidats reflètent la diversité de croyances, de genre ou d’orientation sexuelle qui compose le camaïeu de nos sociétés. En effet, les valeurs éthiques propres au Rotary, l’expertise professionnelle des membres, le don de soi sont compatibles avec le respect de la différence, à l’instar des Etats qui adoptent petit à petit leurs lois dans ce sens. Walter Gyger est l’un des membres fondateurs du RC Genève International. Sa longue expérience de diplomate et de Rotarien apporte un éclairage intéressant sur les changements qui ont eu lieu au cours des 30 dernières années, et quelques pistes sur ceux à venir dans un avenir proche. Originaire d’Appenzell Rhodes extérieures, Walter Gyger obtient un doctorat en Sciences publiques à l’université de St-Gall. Il entre au DFAE en 1974 où il fait son stage à Berne, puis à Téhéran. En 1976, il est attaché à la Mission permanente de la Suisse auprès des organisations internationales à Genève, et dès 1980 à la délégation suisse auprès de l’OCDE, à Paris. Il est ensuite transféré à Bonn, et en 1987, il est nommé adjoint du directeur général pour les organisations internationales à Berne. Puis, en 1991, il est ambassadeur au Sénégal, en Gambie, au Mali, en Guinée-Bissau et au Cap-Vert. En 1995, il est de retour à Genève où il est chef de la Mission permanente de la Suisse auprès des organisations internationales. En 1999, M. Gyger représente la Suisse en Inde, au Bangladesh, au Bhoutan et au Népal ; et en 2004, il est nommé ambassadeur en Turquie et en Azerbaïdjan. Sa dernière mission diplomatique fut comme ambassadeur à Moscou. M. Gyger rejoint le Rotary en 1994 comme membre du club Dakar Alizé au Sénégal. Il fait remarquer qu’à cette époque, ce club comprenait déjà des femmes ; il est co-fondateur, en 1987, du RC Genève Palais-Wilson, et rejoindra ensuite un club en Inde, puis en Turquie. En 2015, il est nommé par le président de Rotary International comme représentant du Rotary auprès du bureau des Nations Unies, à Genève. C’est aussi cette année qu’il participe à la fondation du club Genève International. « L’idée était de créer un club international de langue anglaise, » dit-il. Comme partout ailleurs, le point commun est le respect de valeurs éthiques et la compréhension de la portée des quatre questions du test Rotary : est-ce vrai? Est-ce juste ? Est-ce une source de bonne volonté et d’amitié ? Est-ce équitable et bénéfique pour chacun ? Il utilise l’exemple du club du bout du lac comme possible feuille de route pour l’évolution globale du Rotary. Dans le contexte d’une ville où se croisent et collaborent une multitude de nationalités, de cultures et autant de langues, le club se focalise sur son ancrage local, aussi bien que sur la portée globale de ses actions, et l’opportunité d’exporter leur modèle. Il reconnaît que cette évolution ne va pas de soi. « Notre club a une autre politique pour attirer de nouveaux membres », dit-il, « et cela a affaire aux changements : nous pensons que c’est

THÈME DU MOIS – ROTARY SUISSE LIECHTENSTEIN – NOVEMBRE 2021 ÉVOLUTION Rot. Walter Gyger avec RID Katerina Kotsali-Papadimitriou (à gauche) et Rot. Hélène Klemm en Bosnie-et-Herzégovine plutôt mieux d’avoir de « future leaders », que de « past leaders! ». Quelle est votre perception du Rotary en Suisse ? En Suisse, certains clubs gardent une approche plutôt élitiste. Je vous donne un exemple : lorsqu’on reste longtemps membre d’un même club, une certaine routine s’installe, les mêmes membres s’installent à la même table excluant ainsi de nouveaux venus. On cherche des gens du même milieu, le souci n’est pas d’amener de nouveaux membres dans le club, mais des gens semblables . Pouvez-vous nous faire part d’une anecdote à propos de ce processus de changement ? Il y a quelques années, les membres d’un club de Lausanne m’invitent à donner une conférence ; je commence par « Mesdames, Messieurs … », et je me rends compte qu’il n’y a pas de femmes ! J’ai fait l’erreur de penser que la majorité des clubs était mixte, mais cette évolution ne va pas de soi. En effet, tout n’est pas toujours à refaire de manière dramatique, pourquoi changer quelque chose qu’on a, qu’on aime ? Il faut continuer à encourager les clubs dans leur évolution. Quelles sont ces actions locales à potentiel mondial ? Il faut toujours se poser la question que veut dire servir la société ? C’est très important de débuter par des actions à une échelle locale, pour pouvoir élargir la portée de l’expérience au niveau mondial. Comment y être plus efficace dans nos actions ? L’environnement est l’une des priorités des actions au niveau international. Comme Rotariens, nous devrions nous engager plus dans cette direction. D’autre part, il est essentiel de lancer une grande action pour lutter contre la violence familiale. Le Rotary en a déjà lancé une à Genève. Et à propos d’inclusion, quels sont les projets concrets ? Il y a un projet en Bosnie, promouvoir une vie harmonieuse entre les différents groupes. Pour illustrer l’importance d’avoir l’expérience d’une action locale, adaptable dans un contexte différent, un ami français d’un club de la Loire a exprimé qu’il désirait organiser un projet similaire dans la région de St-Etienne, ville industrielle où se côtoient mais ne se mélangent pas les populations locale et émigrée. Pour moi, cela correspond à l’action du Rotary moderne. Cela peut attirer une autre population de membres. Je ne connais pas tous les projets d'inclusion, j’espère qu’il y en a de nombreux ! Enfin, comment la génération des millenials va-t-elle intégrer les valeurs du Rotary ? Je pense que ces jeunes, bien qu’individualistes, peuvent partager ces valeurs. Il faut bien faire une distinction entre l’égoïsme et l’individualisme. Le projet en Bosnie part de la paix intérieure, unique possibilité pour aller ensuite à la rencontre de l’autre. L’individualisme de la nouvelle génération ne doit pas la démotiver de devenir Rotarien. Il faut que nos clubs aillent avec le temps, et Genève International peut servir de modèle. Le défi du Rotary, dans le futur proche, est probablement comment garder les spécificités locales, tout en suivant les actions du Rotary International ? K Henry Plouïdy | A vma 31

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