Forschungsbericht - Sucht Schweiz

clinique proche d’un problème chronique de santé lié à la consommation excessive d’alcool,
soit plutôt d’un premier degré de dépendance à l’alcool que d’une consommation excessive
ponctuelle.
Environ la moitié des ivresses alcooliques aiguës est traitée semi-ambulatoirement, alors que
le syndrome de dépendance à l’alcool et les autres troubles dus à une consommation excessive
d’alcool entraînent généralement une hospitalisation.
Les analyses de tendances montrent que les intoxications à l’alcool ont augmenté jusqu’en
2001 et, après un léger recul en 2002, étaient à nouveau aussi nombreuses l’année suivante
qu’en 2001. De plus, les analyses pondérées confirment que, depuis le tournant du millénaire,
500 à 600 adolescent/es et jeunes adultes âgé/es de 10 à 23 ans sont hospitalisé/es chaque
année dans des hôpitaux suisses pour le seul diagnostic principal d’une intoxication à l’alcool.
Ce qui correspond à environ 5 pour 1000 de toutes les hospitalisations dans cette tranche
d’âge, le diagnostic d’ivresse alcoolique aiguë dominant nettement ce tableau clinique avec un
taux de 4.3 pourmille de diagnostic principal. Par ailleurs, des analyses pondérées montrent
que le diagnostic secondaire d’intoxication à l’alcool a également augmenté, entre 1999 et
2003, chez les jeunes de plus de 18 ans. On constate aussi, durant cette même période, une
augmentation des diagnostics de dépendance à l’alcool, en particulier si l’on y inclue le
diagnostic secondaire de dépendance. En 2003, plus de 400 personnes âgées de 10 à 23 ans
furent donc hospitalisées avec un diagnostic principal ou secondaire de dépendance à l’alcool,
ce qui représente plus d’une personne par jour.
Discussion
Globalement, quelque 3.5 adolescent/es et jeunes adultes sont en moyenne hospitalisé/es
chaque jour en Suisse sur la base de diagnostics directement liés à l’alcool. Que cela ne
représente que la pointe de l’iceberg est évident quand on pense qu’on n’a tenu compte ici que
des personnes admises dans un hôpital. Les jeunes en état d’ivresse que la police ramène à la
maison et les traitements administrés à des personnes ivres par les généralistes ou dans des
services d’urgence indépendants ne sont pas plus pris ici en considération que les cas assumés
par les unités ambulatoires pour toxicomanes.
Se pose aussi la question de savoir dans quelle mesure la protection de la jeunesse est
opérante en Suisse. Compte tenu de la fréquence des intoxications à l’alcool, le fait que les
jeunes aient atteint ou non l’âge auquel de l’alcool peut légalement leur être vendu n’a guère
d’importance. De plus, les diagnostics principaux à attribuer à la dépendance à l’alcool
augmentent dès l’âge de 20 ans. En 2003, un diagnostic principal de dépendance à l’alcool a
été posé chez plus de 130 personnes âgées de 20 à 23 ans. Les cas les plus précoces de jeunes
présentant ce diagnostic sont néanmoins à peine âgés de 14 ans.
Si l’on compare les présents résultats avec ceux de nos voisins Autrichiens et Allemands, la
Suisse ne saurait se voir délivrer une mention flatteuse. Alors qu’on constatait, chez les 10-19
ans, une intoxication à l’alcool pour 1000 diagnostics principaux dans les hôpitaux allemands,
ce taux est près de six fois supérieur dans le même groupe d’âge en Suisse. Quant à
l’Autriche, on y constatait, chez les 14-19 ans, environ 5 intoxications à l’alcool pour 1'000
diagnostics principaux. Or si l’on transpose les résultats de la présente étude sur le groupe des
14-19 ans, on trouve en Suisse quelque 8 intoxications à l’alcool pour 1000 diagnostics
principaux.
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