Revue d'histoire de la culture materielle - Memorial University's ...

More documents

Recommendations

Info

La courtepointe quebecoise : creation ou emprunt ? MAxrE DuRAND Abstract In this article, the author examines the hypothesis that, although French in origin, the art of quilting in Quebec underwent a gradual transformation as a result of various foreign influences . She bases her analysis of quilting in Quebec on various British, American, English Canadian and Quebec publications, as well as on other sources such as estate inventories and quilts held in private and public collections . The author is thus able to demonstrate that quilting has existed in Quebec since the period of French rule, and that quilts were even made locally. By exploring a number of possible areas of foreign influence, the author shows that quiltmaking in Quebec maintained certain unique characteristics during its transformation . Lorsqu'on aborde 1'histoire de la courtepointe quebecoise, on se rend vite compte du peu de connaissances que 1'on possede sur ses origines et ses particularites . De nombreux auteurs contestent 1'existence d'une courtepointe particuliere au Qu6bec et Wen traitent pas . Pour r6aliser cet historique de la courtepointe au Quebec, nous avons consult6 des ouvrages quebecois, canadiens, britanniques et americains . Afin de combler certaines lacunes, surtout pour la p6riode du r6gime frangais, nous avons recueilli divers renseignements sur les courtepointes des XVIIe et XVIIIe siecles dans des inventaires apres deces de la r6gion de Quebec . Finalement, un corpus compose de 210 artefacts provenant de musees et de collections priv6es nous a permis de tracer un portrait plus juste de la courtepointe des XIXe et XXe siecles . Resume Dons cet article, 1'auteure 6tudie 1'hypothese que la courtepointe qu6becoise, d'origine frangaise, se soit lentement transform6e suite a diverses influences etrangeres . Elle base son analyse de la courtepointe au Qu6bec sur differentes publications britanniques, americaines, can adiennes-anglaises et quebecoises ainsi que sur d'autres sources, telles ]es inventaires de biens apres deces et les courtepointes conserv6es dons des collections privees et pub]iques . Elle d6montre ainsi que la courtepointe est pr6sente au Quebec As le regime frangais et qu'on la confectionne meme sur place . Elle avance ensuite, en explorant diverses avenues possibles d'influences etrangeres, que la courtepointe quebecoise a conserv6 certaines caracteristiques particulieres a travers une lente transformation de son style . La courtepointe sous le Regime franVais Les premiers essais d'6tablissement en Nouvelle-France datent du XVIe sibcle . Toutefois, ce West qu'a partir du XVIIe siecle que les colons s'y installent de fagon permanente et en plus grand nombre . Ces premiers habitants proviennent principalement des provinces frangaises de Normandie et d'ilede-France . Ces colons sont plus ou moins bien nantis a leur arrivee . Pour la plupart d'entre eux, les annees d'6tablissement sont difficiles et les biens de luxe, comme la courtepointe, ne se retrouvent dans leur maison qu'en petite quantite ou sont, le plus souvent, totalement absents. Leurs habitations ne comprennent qu'une ou deux pi6ces r6chauff6es par un atre. Celui-ci ne suffisant pas a la tache en hiver, on accumule sur le lit les couvertures Material History Review 34 (Fall 1991) / Revue d'histoire de la culture mat6rielle 34 (automne 1991) 20
qu'on possede et on ajoute, si on le peut, un dessus-de-lit en fourrure . Les premi6res gen6rations de Quebecois semblent porter peu d'interet aux travaux de tissage et de couture . On enseigne dans les couvents de Quebec et de Montr6al les travaux textiles ainsi que les arts de 1'aiguille, mais ces techniques restent le plus souvent 1'apanage des dames de la bourgeoisie et de la petite noblesse . L'outillage pour tisser toiles et serges ainsi que la matiere premiere sont pour ainsi dire absents ou impossibles a obtenir . Les tissus servant a la confection de vetements, de literie ou de linge de table proviennent donc de France, seule source d'approvisionnement pour le colon . En 1665 arrive 1'intendant Jean Talon qui s'attaque, entre autres, au probleme de la trop grande d6pendance de la colonie face a la m6tropole . Il voit au d6veloppement de 1'agriculture et cherche aussi a encourager la fabrication de tissus domestiques en distribuant quelques metiers a tisser. Cette derni6re initiative ne semble pas rencontrer un franc succbs . Ce West que quelques ann6es apres le d6part de 1'intendant Talon que 1'on retrouve une premiere mention de courtepointe dans un document notarial . En effet, en 1679, Frangois Provost et Genevieve Macart declarent au notaire Romain Becquet posseder une courtepointe d'indienne .' Ce tissu fort populaire en Europe est importe des Indes . Fait de coton dans une armure toile, il est imprim6 de motifs colores a 1'aide de blocs de bois . Pr6cisons que cette piece semble correspondre a la definition que 1'on donne de la courtepointe a cette epoque : un el6ment de literie compose d'un dessus et d'un dessous, rembourre et habituellement pique avec un point arriere . La partie avers est usuellement composee a partir d'un meme tissu . Notons qu'en 1686 et 1689, on releve 6galement la presence d'une courtepointe et d'une couverture de lit en indienne dans la r6gion de Montreal . Au debut du XVIIIe siecle, la vie quotidienne se bonifie dans la colonie de Nouvelle- France . Doit-on s'6tonner que, dans cette p6riode d'aisance relative pour 1'ensemble de la population, on retrouve un plus grand nombre de courtepointes ? Ainsi, dans les cinq premieres ann6es de ce siecle, on releve plusieurs mentions de ces dessus-delits dans les inventaires quebecois . On en retrouve en serge de Caen, en serge verte, en toile peinte ou en taffetas .z Au cours des vingt-cinq ans suivants (1705-1730), on note encore la presence de courtepointes dans des inventaires qu6b6cois des r6gions de Quebec et Montr6al . La majorite d'entre elles sont confectionn6es dans la toile ou 1'indienne, quoiqu'on mentionne aussi 1'utilisation de droguet et de satin . Au cours des ann6es 1730, on remarque une augmentation des mentions de courtepointes dans les inventaires que nous avons releves . Ce ph6nomene se poursuivra d'ailleurs jusqu'a la Conquete anglaise . Les courtepointes sont encore confectionnees dans 1'indienne, la toile peinte, le droguet et la serge, la toile blanche 6tant utilis6e comme doublure . Mais on note aussi 1'apparition d'autres tissus comme le droguet barr6, le coton a rayures et la serge rouge . On rel6ve de plus une premiere mention d'utilisation de toile du pays dans la region de Montreal . Au milieu du XVIIII siecle, les tissus servant a la confection de courtepointes mentionnes dans les inventaires ne different guere de ceux relev6s pour les d6cennies precedentes . L'indienne est encore pr6fer6e, suivie de la serge verte, du droguet, de la toile peinte et du taffetas . On se sert aussi de 1'etoffe du pays .' Cette fibre entre 6galement dans la confection d'une courtepointe relev6e dans 1'inventaire apres d6ces de Pierre Derivon De Budemont, habitant du Sault-au- Recollet, en 1741 . Le notaire Porlier mentionne la presence d'« une Courtepointe de leine a Carreau Bord6 d'une frange de Soye »' . Il note aussi que cette piece est cousue au point de croix, technique peu usit6e dans la confection de ce type de dessus-delit . Tout aussi interessante est la « petite couverte de berceau de taffetas vert vieux et pique prisee et estimee 4 livres » qui fait partie des biens de Gabriel Lambert, de Lauzon, en 1748 .5 C'est la premiere mention relev6e d'utilisation des techniques de la courtepointe dans la confection d'un recouvrement de berceau . Notons qu'il n'y a pas que dans les r6gions de Quebec et de Montr6al qu'on retrouve de beaux recouvrements de lit . Ainsi, a Louisbourg, 1'inventaire des biens apres deces de Jean-Baptiste-Louis Le Pr6vost Duquesnel, commandant de la forteresse, est fait le 22 octobre 1744 . On y mentionne la presence dans la chambre principale d'un lit 21
Page 1 and 2: 34 ~ NATIONAL Mc rst:I!m c~~ Sc.'IE
Page 3 and 4: Material History Review FALL 1991 /
Page 5 and 6: Resume Caveats in the Use of Corpor
Page 7 and 8: Fig. 2 Photographs sach as this one
Page 9 and 10: 1 Fig . 4 "Blue Diamond" overalls,
Page 11 and 12: Fig . 6 Eaton's Spring and Sunnier
Page 13 and 14: were in many cases more important t
Page 15 and 16: Fig . 9 Advertisement showing the G
Page 17 and 18: Resume Documents from the Tailoring
Page 19 and 20: The holistic practice of the crafts
Page 21 and 22: insect infestation or earlier use,
Page 23: 1 . C . M . Depew, ed ., 1795-1895
Page 27 and 28: 1 Fig. i Detail d'une courtepointe
Page 29 and 30: 1 Fig . 4 Courtepointe au rnotif de
Page 31 and 32: 1 Fig . 7 Courtepointe. au motif d'
Page 33 and 34: La courtepointe : creation ou empru
Page 35 and 36: Haute-Ville, Qu6bec, Archives natio
Page 37 and 38: Figs. 1(a) - (c) These images illus
Page 39 and 40: td) from the carte de visite, which
Page 41 and 42: were the wearer's models? how succe
Page 43 and 44: 1 Fig. 41a1 Photographers at Me- Sa
Page 45 and 46: 1 Fig. 5(6) This portrait of an Ott
Page 47 and 48: which discussed scholarship on the
Page 49 and 50: nologie et de folklore/Journal of t
Page 51 and 52: the contents of the album. The arti
Page 53 and 54: 19, no . 2 (Summer 1989) : 7 . A sh
Page 55 and 56: e ordered, and their possible appea
Page 57 and 58: factory workers in 1980 at Edna Man
Page 59 and 60: 1986-87) : 8-11 . Extracts from a t
Page 61 and 62: History, edited by Mary Kinnear. Re
Page 63 and 64: gests further experimentation is re
Page 65 and 66: good background on socio-economic c
Page 67 and 68: ections . Glossary . Good bibliogra
Page 69 and 70: 1976 . 52 pp . Good overview of the
Page 71 and 72: the subjects was greater when the i
Page 73 and 74: judgements on the aesthetic propert
Page 75 and 76:
Fig . 3 The second label used bv Th
Page 77 and 78:
Between 1984 and 1986 three of the
Page 79 and 80:
Our Contributing Editors PETER RIDE
Page 81 and 82:
1 Fig . 3 Chip-carved detail on the
Page 83 and 84:
Thomas J . Schlereth, Cultural Hist
Page 85 and 86:
'em, must be one part entertainer,
Page 87 and 88:
sions but the Farvolden exit from N
Page 89 and 90:
The. Turning Point : The Deichmann
Page 91 and 92:
1 Fig. 4 George Ohc Handled vase, c
Page 93 and 94:
Fig . 6 Erika Deichmann . Little an
Page 95 and 96:
served for the 27 years since their
Page 97 and 98:
JACQUELINE BEAUDOIN-ROSS is Curator
Page 99 and 100:
Material History Review The Materia
show all

Revue d'histoire de la culture materielle - Memorial University's ...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?