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Voir le bulletin - Société Botanique du Centre-Ouest

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NOMMER POURQUOI? NOMMER POUR QUI? NOMMER COMMENT? 9posé « traiter». Le fabricant de produits de beauté s'efforce de donner la compositionde sa crème en utilisant des noms « poétiques », qui sont supposés aider à lapromotion du produit. Mais la botanique concerne aussi les forestiers, les paysagistes,les fonctionnaires de l'environnement. Or chacun de ces groupes a tendanceà utiliser un langage qui lui est particulier.Ajoutons à cela que les plantes ne respectent pas les frontières définies par leshommes et qu'ainsi telle plante doit pouvoir être nommée à lafois pour (et par) unFrançais, un Irlandais, un Algérien et un Japonais!De même, les botanistes, à condition de parler un langage dépourvu de toute ambiguïté,doivent pouvoir dialoguer encore au-delà de la mort. Le plaisir de trouver uneplante rare dans une station nouvelle est certainement moins vif que celui que nouséprouvons en retrouvant, après une éclipse de plusieurs dizaines d'années, une plantesignalée autrefois par nos ancêtres, même si le mérite en est beaucoup moins grand.Et cette communication qui s'établit par delà les ans, grâce à la précision des mots,a quelque chose d'émouvant: c'est encore le plaisir de parler le même langage. C'estun roc de stabilité dans la mouvance qui nous entoure. Ce sont des moments privilégiés.Tel fut notre sentiment, en constatant. le 26 mars 1980, qu'Anemone ranuncu/oidesssp. ranuncu/oides se trouvait toujours en abondance là où elle avait étésignalée pour la dernière fois, au siècle dernier, par B. SOUCHÉ et A. GUILLON, quinous avaient transmis leurs observations par l'intermédiaire de F. CHEMIKIQUE.La botanique est une école de rigueur; c'est un des enseignements que nous atransmis E. CONTRÉ, parmi d'autres, quand il retrouva, vingt-et-un après, le 25 mai1977, une touffe d'Asp/enium X a/ternifolium, sur un rocher de Saint-Germain deConfolens. Ce jour-là, c'est avec lui-même, qu'il avait communiqué, par delà lesannées!Il est donc possible, et agréable, de communiquer, en principe, avec n'importequel autre botaniste. Et, quand il s'agit d'expression orale, il est généralement facilede se faire comprendre: je sais qu'à untel je dois parler le langage de COSTE, à telautre celui de FOURNIER. ou de BONNIER. à tel autre le patois poitevin, à tel autreencore le catalan; pour peu que je connaisse ces divers langages, c'est facile.Mais quand j'écris, il en va tout autrement: j'ignore quels sont mes lecteurs potentiels; la communication se fait à sens unique. Si je veux traduire dans le langagede chacun, la tâche est énorme et même, parfois, insurmontable: dans un ouvragepublié en 1981 et recensant les noms vernaculaires qui désignent en France les mauvaisesherbes [« Dénominations régionales et locales des herbes des champs »}, onrelève cent-vingt-quatre noms différents pour désigner Ga/ium aparine. Et, pour prendreun exemple mieux connu, ROMAGNÉSI, dans son « Atlas des champignons »,note soixante-huit noms populaires pour Lepiota procera. Pourtant, il en a oublié aumoins un (et sans doute bien d'autres), celui de « poterelle », le seul en usage dansla région de Chauvigny.Alors, comment faire face à cette diversité des utilisateurs?Nommer comment?On a imaginé une solution simple: une nomenclature unique, dont les règles sontmaintenant définies avec précision par un code international datant d'une dizained'années. Il précise et complète le système mis au point par LINNÉ. C'est une sorted'espéranto de la botanique.Tout est donc pour le mieux: au désordre ancien, va succéder un ordre nouveauet définitif? Hélas, il n'en est rien! Nous sommes actuellement en pleine mouvance,

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