EN COULISSES page 2Voyage pour le “sacre” de Wade àParis, empoignades de ses prochesà DakarChassez le naturel, il revient augalop. Le comité directeur du Partidémocratique sénéga<strong>la</strong>is (PDS) aété, hier, le théâtre d'empoignadespour l'établissement des listes de <strong>la</strong>délégation devant se rendre à Parisaux fins de <strong>la</strong> réception parAbdou<strong>la</strong>ye Wade du prix que lui adécerné le Forum des intellectuelsafricains et de <strong>la</strong> diaspora. Et pourcause, à en croire nos sources, Wadea demandé au coordonnateur nationalde son parti, Omar Sarr, etModou Diagne Fada, de dresser uneliste comportant les différents segmentsde <strong>la</strong> société (jeunes,femmes, hommes, personnes âgées,artistes, etc.) à raison de deux parcatégories. L'ex-président a instruitde payer le billet de transport auxheureux élus. Sur p<strong>la</strong>ce, <strong>la</strong>silhouette de l'artiste chanteurIdrissa Diop à <strong>la</strong> permanence duPDS sur <strong>la</strong> VDN de Dakar. Nul doutequ'il sera de <strong>la</strong> partie à Paris encompagnie de l'autre “wadiste” etchanteuse Coumba Gawlo Seck. Leslibéraux et leur mentor <strong>qui</strong> veulent“montrer que Wade est toujoursaimé au Sénégal” entendent ratisser<strong>la</strong>rge. Et c'est Wade himself <strong>qui</strong>aurait demandé à tous les députés,sénateurs, élus locaux, etc. <strong>qui</strong> souhaitentse rendre à son “sacre”, le23 septembre, de payer leur billetde leur poche, à charge pour lui deles rembourser sur p<strong>la</strong>ce dansl'Hexagone. Tiendra-t-il promessepar ces temps de vaches maigres ?Du baume au cœur du Premierministre Abdoul MbayeLe chef de l’État a estimé, hier, enconseil des ministres, que saDéc<strong>la</strong>ration de politique généraledevant l’Assemblée nationale “aparfaitement traduit les orientationsstratégiques proposées auxSénéga<strong>la</strong>is, dans le cadre du programme'Yoonu Yokkute' (Le chemindu véritable développement) et desconclusions des Assises”. Selon lecommuniqué du conseil ministériel,Macky Sall a en conséquence félicitéle Premier ministre et “l’aexhorté à veiller à une bonne exécutionde chacune des mesuresannoncées”. “Il lui a en outredemandé de traduire <strong>la</strong>diteDéc<strong>la</strong>ration de politique générale enun P<strong>la</strong>n d’actions concret et à mettreen p<strong>la</strong>ce un cadre pour le suivirégulier de son exécution”, note letexte. Il nous revient d'ailleurs quele président de <strong>la</strong> République n'apas perdu une miette de <strong>la</strong> DPGd'Abdoul Mbaye qu'il s'était refuséde retoucher, renvoyant le documentà son envoyeur. Un certain Wade, de<strong>qui</strong> tient d'une certaine façon MackySall, était passé maître dans l'art deféliciter ses proches col<strong>la</strong>borateurs<strong>la</strong> veille, et de les limoger brutalementle lendemain, dans un sorte deremake du “Baiser du diable”.AVISBudget des établissements de Santé,Macky Sall réc<strong>la</strong>me “plus d'é<strong>qui</strong>té”Restons au conseil des ministresd'hier pour noter que Macky Sall adécidé de réparer les injustices dans<strong>la</strong> gestion des établissements desanté. Le président de <strong>la</strong> Républiquea “relevé les disparités trop importantes<strong>qui</strong> existent entre les dotationsfinancières allouées aux différentsétablissements hospitaliers de santéet a demandé que les ressourcespubliques leur soient accordées avecplus d’é<strong>qui</strong>té”. S'agira-t-il de dépouillerun peu certains pour rajouter àd'autres ou relever les dotations des“lésés” au niveau de celles des mieuxlotis ? Le communiqué n'en dit mot.Espagne,Mamadou Dème nouvel ambassadeurDes nominations, il y en a encoreeu lors de <strong>la</strong> réunion du conseil desministres d'hier. Aux Affaires étrangères,Mamadou Dème, Conseillerprincipal, précédemment ambassadeurdu Sénégal en Indonésie, estnommé ambassadeur extraordinaireet plénipotentiaire auprès de SaMajesté Juan Carlos 1er, Roid’Espagne, en remp<strong>la</strong>cement d'AbasNdiour.Enseignement supérieur,l'EPT a un nouveau directeurChangements de directeurs au pôleuniversitaire de Thiès. El HadjiBamba Diaw, maître de conférenceau département Génie civil de l’Écolepolytechnique de Thiès (EPT), a éténommé directeur de cette école d'excellence,en remp<strong>la</strong>cement deIbrahima Khalil Cissé, appelé à d’autresfonctions. Quant à MouhamedFadel Niang, maître de conférence àl’Université de Thiès, il est passédirecteur de l’Institut supérieur d’enseignementprofessionnel de <strong>la</strong> Citédu Rail.Agence de l'aquaculture, Magatte Banommé DG aux commandesMagatte Ba, géographe environnementaliste,est désormais le directeurgénéral de l’Agence nationale del’aquaculture, alors que Baïdy Bâ,ingénieur des Eaux et Forêts, estpasse directeur de <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nification etde <strong>la</strong> Veille environnementale.Particulier cherche terrain en locationZones : Hann, Khar Yal<strong>la</strong>, Sodida, YoffMinimum : 250 m2Contacts : 77.299.96.72ou 77.834.11.92MINI-FRONDE DES SÉNATEURSM e Wade tire les ficelles depuis ParisMe Abdou<strong>la</strong>ye Wade n'est pas si déconnectéque ce<strong>la</strong> du Sénégal. Selon nos sources, c'estlui <strong>qui</strong> tire les ficelles dans <strong>la</strong> mini-frondeengagée par les sénateurs à <strong>qui</strong> on propose d'enterrerde sa propre mort l'Institution <strong>qui</strong> leur permet de vivre.Si Me Wade active si facilement les sénateurs, il fautsavoir que c'est lui <strong>qui</strong> avait nommé une bonne partied'entre eux, selon un système de quota dénoncé àAffaire stade Assane Diouf,le M23 s'en mêleSensibilisé lundi par une délégationdu Collectif René Sanchez pour<strong>la</strong> défense du stade Assane Diouf, leSecrétariat du M23 entend en rendrecompte aux instances supérieuresdu mouvement issu de <strong>la</strong>révolte du 23 juin 2011. D'après uncommuniqué dudit Secrétariat, lesresponsables du M23 “prendront,encore une fois, leurs responsabilitésface aux préoccupationscitoyennes du peuple, ce <strong>qui</strong> constituesa raison d'être”. Le stade enquestion a été cédé par l'ex-chef del'État Abdou<strong>la</strong>ye Wade à des privéschinois et sénéga<strong>la</strong>is en vue d'y érigerune cité des affaires dénomméKawsara. Ce à quoi se sont opposésles jeunes du quartier attenant àRebeuss, soutenus par des aînésdans le cadre d'un Collectif. “Cecollectif dont le combat s'inscritdans <strong>la</strong> défense et <strong>la</strong> préservationdu stade Assane Diouf, au cœur deDakar, mobilise les quartiers duP<strong>la</strong>teau, de Rebeuss, de <strong>la</strong> Médinaet bien au-delà. Ce stade, symboliqueà plus d'un titre dans l'histoiresportive de notre pays, estaujourd'hui, selon les membres duCollectif, l'objet d'une véritable spécu<strong>la</strong>tionfoncière, <strong>qui</strong> prive <strong>la</strong> jeunessede <strong>la</strong> Capitale d'un instrumentprécieux pour ledéveloppement du sport”, rapportel'instance du M23. Laquelle ajouteavoir pris “bonne note” de l'exposédes membres du Collectif, “véritableré<strong>qui</strong>sitoire contre tous ceux <strong>qui</strong>ont des visées inavouées sur les 23000 mètres carrés pour un montantde plus de 23 milliards Cfa”.l'époque par l'opposition, aujourd'hui au pouvoir. Sansdoute le Président Macky Sall est-il conscient de ce<strong>la</strong>qu'il a engagé une véritable contre-offensive enessayant de convaincre les sénateurs, sans doute avecune contrepartie...politique. En tout cas, il ressort bienque des élections sénatoriales coûteraient au moinsdeux milliards de francs Cfa, selon des chiffres del'Etat.Procès des membres du Sutsas deSaint-<strong>Lo</strong>uis, audience renvoyée au27 septembreLes sept membres du Sutsas del’hôpital régional de Saint-<strong>Lo</strong>uis, p<strong>la</strong>céssous mandat de dépôt pourinjures sur <strong>la</strong> dame Marième Guèyegestionnaire dudit établissementsanitaire, et bénéficiaires par <strong>la</strong> suited’une liberté provisoire, devrontattendre encore pour connaître l’issuede leur procès. Car le tribunal correctionne<strong>la</strong> renvoyé hier l’affaire pour le27 septembre prochain sur demandedes conseils de <strong>la</strong> défense. Le coordonnateurdu pool d’avocats des syndicalistesétant absent de <strong>la</strong> vieilleville, les hommes en robe noire ontsollicité le renvoi. En effet, M eAlioune Abatalib Guèye, député deBokk Gis-Gis, <strong>qui</strong> coordonne ces avocats,est retenu à Dakar pour lesbesoins de <strong>la</strong> session de l’Assembléenationale. Hier au tribunal, c’est toutde b<strong>la</strong>nc vêtu que les travailleurs del’hôpital de Saint-<strong>Lo</strong>uis sont venussoutenir leurs collègues du SUTSASaprès avoir arrêté le travail.Club des plus belles baies du monde,Coumba Ndoffène Bouna Diouf rééluvice-présidentLe Sénéga<strong>la</strong>is Coumba NdoffèneBouna Diouf, ancien ministre etprésident du Conseil régional deFatick, a été réélu vice-présidentpour l’Afrique du “Club des plusbelles baies du monde” lors du 8 econgres mondial tenu mercredi àBodrum en Tur<strong>qui</strong>e). Selon un communiquéen faisant état, le Clubdes plus belles baies du monde estune association internationale, etLOCATION CITE SAGEF II - ZAC MBAOSur <strong>la</strong> voie de contournement de Rufisque, avant SIPRES,dans immeuble neuf sécurisé (gardien et interphone), location de :• 4 pièces : 1 chambre parents avec salle de bain, 2 chambresenfants, un grand salon avec balcon, une grande cuisine,une salle d’eau, un espace familial et des p<strong>la</strong>cardsPrix : 110 000 F CFA.• Des magasins à 50 000 F CFAConditions : 2 mois de garantieTéléphone : 33 836 56 84 – 77 368 30 36une marque déposée, créée àBerlin le 10 mars 1997.L'association regrouperait 29baies, dans 22 pays à travers lemonde, réunis pour préserver leurenvironnement dans le cadre dudéveloppement durable. Parmi lesplus célèbres, il y a les baies deSan Francisco (États-Unis), d’Ha-<strong>Lo</strong>ng (Vietnam), du Mont Saint-Michel, et du Sine Saloum auSénégal. A en croire le document,les baies adhérentes doivent remplircertains critères tels que fairel’objet de mesures de protection,disposer d’une faune et d’une floreintéressantes, disposer d’espacesnaturels remarquables et attractifs,être connues et appréciées sur lep<strong>la</strong>n local et national, être emblématiquespour <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion localeet avoir un certain potentiel économique.Casamance,des retrouvailles dans le ma<strong>qui</strong>sEn Casamance, le front sud de <strong>la</strong>rébellion armée est en voie de réunification.Après plusieurssemaines de pourparlers via diversémissaires, Ousmane NiantangDiatta et César Atoute Badiate,deux chefs de guerre d'Atika, <strong>la</strong>branche armée du Mouvement desforces démocratiques deCasamance (MFDC), sont à deuxdoigts de faire <strong>la</strong> paix, d'après lesite en ligne du magazine JeuneAfrique. “Selon des sources concordantes,l'accord devrait être scellétrès prochainement dans les <strong>forêt</strong>sde Guinée-Bissau. C'est d'ailleursune ONG bissau-guinéenne <strong>qui</strong> aœuvré à ce rapprochement. Il y adeux ans, les deux hommess'étaient opposés sur <strong>la</strong> stratégie àadopter face à l'armée sénéga<strong>la</strong>ise”,fait savoir <strong>la</strong> publication.Elle rappelle que Niantang, un deslieutenants de César, avait <strong>qui</strong>tté leQG de Kassolole, en Guinée-Bissau, et s'était installé plus àl'est. “Depuis, ses hommes contrôlentles environs de Goudomp et sesont signalés en 2011 par plusieursattaques contre l'armée”,poursuit ce médium. “Ces retrouvaillesinattendues ont été renduespossibles par l'affaiblissement desdeux fronts. Pour l'aile civile duMFDC, reste désormais à réconcilierles deux hommes avec SalifSadio, <strong>qui</strong> contrôle le front nord.Une autre paire de manches.”Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : enquetejournal@yahoo.frDirecteur de <strong>la</strong> publication :Mahmoudou WaneDirecteur de <strong>la</strong> rédaction :Mamadou Lamine BadjiRédacteur en chef :Momar DiengRédacteur en chef délégué :Bachir FofanaChefs de desk :Momar Dieng - PolitiqueBachir Fofana - Économie / SocialMaquette : Renaud Lioult (Directeurartistique), Penda Aly Ngom, Fodé BaldéPhotographe : Amadoune GomisImpression : Graphic SolutionsRégie publicitaire :maimounaenquete@gmail.comTél. : 77 834 11 90aichafallenquete@gmail.comTél. : 33 825 07 31 / 77 299 96 72www.enqueteplus.comnuméro 380 • vendredi 14 septembre 2012
ECO / SOCIALpage 3TRAVAUX PUBLICS AU POINT E“Ziguinchor” perdde son charmeLes riverains de <strong>la</strong> rue Ziguinchor au Point E n'en peuvent plusdes désagréments causés par des travaux de renforcement duréseau électrique dans le quartier. Et un dialogue de sourdss’instaure entre entrepreneurs et habitants.MAMADOU MAKHFOUSE NGOM (STAGIAIRE)inaccepta-invivable”. Voilà les“Insupportable,mots <strong>qui</strong> reviennent chezles riverains et travailleurs, voire passantde <strong>la</strong> rue Ziguinchor au Point Ede Dakar pour qualifier les travaux derenforcement du réseau électriquede <strong>la</strong> Senelec. Ce chantier sans finde creusement de tranchées estdénoncé par le voisinage de <strong>la</strong> rue<strong>qui</strong>, entre résignation et colère,dénonce l’état de leur rue qu’il jugeinadmissible. Les tubes orange de <strong>la</strong>société Compagnie Sahélienne d'entreprises(C.S.E) chargés de recevoirles futurs câbles électriques ont finide se frayer un chemin à travers lestrottoirs de <strong>la</strong> voie, <strong>la</strong>issant sur le bordde <strong>la</strong> chaussée inondée des tas degravats et de pavés. Ces travaux <strong>qui</strong>se font à force de coups de pioches etde pelles visent l’instal<strong>la</strong>tion d’unréseau d’appoint <strong>qui</strong> entre dans lecadre de <strong>la</strong> réalisation de boucle électriquede <strong>la</strong> Senelec pour le quartierde Point E. Ceci dans <strong>la</strong> cadre de <strong>la</strong>mise en œuvre du p<strong>la</strong>n Takkal et <strong>qui</strong>a comme pilier le transformateur del’Université Cheikh Anta Diop deDakar.“Vous êtes journaliste ?”, interpelleun passant d’une trentaine d’années.Avant même <strong>la</strong> réponse, il nous prendle bras et se présente comme un propriétairede deux magasins de ventede produits informatiques <strong>qui</strong> donnentsur <strong>la</strong> rue. Comme pour se libérer,il pointe d’un doigt accusateurteinté de désespoir l’état du trottoirdéfoncé au milieu duquel se trouveun trou rempli d’eau. Les ouvriersl'ont rebouché avec du sable sansl’avoir pompé au préa<strong>la</strong>ble, ce <strong>qui</strong>rend le sol instable, ajoute t-il. “Onn’arrive plus à avoir une vie paisibledepuis le début des travaux <strong>qui</strong> nouscausent beaucoup de désagréments,surtout avec l’hivernage <strong>qui</strong> a coursen ce moment. Le quartier fait face àdes problèmes d’eaux stagnantesissues des pluies auxquelles s’ajoutentl’eau de <strong>la</strong> nappe <strong>qui</strong> ne manquentpas de remplir les tranchéesnon asséchées”, dénonce DameBadiane. D’un geste ferme, il s’essuiele front en sueur avec un mouchoircomme pour se mettre à l’aise souscette forte chaleur de ce débutd’après-midi d'hier, et nous fait entrerdans son magasin vide à côté dusiège d'Ecobank. Les vendeurs discutentdans un coin. Badiane confieavec un brin d’amertume connaîtreune chute de 75% de son chiffre d'affairesdu fait d'une baisse de <strong>la</strong> fréquentationdue à un problème d’accèsau magasin.“Pire à l'intérieur des maisons”Des bandes b<strong>la</strong>nc et rouge sontprésentes pour rappeler l’interdictionde stationner pour les automobilistes.Et leurs nombreuses sollicitationsauprès du maître d’ouvrage, en l’occurrence<strong>la</strong> CSE, sont restées vaines.“La situation est bien pire à l’intérieurdes maisons”, confesse de son côtéOmar Ouédraogo devant une cavitéremplie d’une eau visiblement insalubreà l’entrée d'un restaurant. Ceseaux usées ont envahi toutes les vil<strong>la</strong>s,dit-il. Il désigne une maison plutôtdiscrète. A l’intérieur, les pots defleurs de <strong>la</strong> véranda baignent dansune mare d’eaux usées à <strong>la</strong> surface de<strong>la</strong>quelle s’accrochent des nuées demoustiques. “Pensez-vous que cesconditions de vie sont dignes d’unêtre humain”, lâche <strong>la</strong> maîtresse deslieux, une femme d’une quarantained’années. Comme pour appuyer sesdires, elle s’en va appeler son mari<strong>qui</strong> arrive d’un pas lourd, <strong>la</strong> démarchechance<strong>la</strong>nte et visiblement pas bienportant. Ces eaux sales ne facilitentpas sa convalescence. Il nousexplique que l’arrière-cour est dans lemême état. Il déplore avoir contacté àplusieurs reprises l’Office nationalede l’assainissement (ONAS) et <strong>la</strong>municipalité, mais il n’a obtenuaucune réponse. L’odeur acre deseaux usées gêne l'homme âgé <strong>qui</strong>s’empresse de rentrer dans sa chambre<strong>la</strong>issant à sa femme le soin de<strong>la</strong>ncer une diatribe contre les travauxdans <strong>la</strong> rue, que les époux désignentêtre l'origine de tout leur malheur.“Depuis le début du chantier, leréseau d’égouts dans tout le quartiera été fortement perturbé (…) les eauxusées stagnent désormais dans lesmaisons”, peste <strong>la</strong> dame. En outre,en l’absence de trottoirs, les voituresdes riverains sont garées sur le bordde <strong>la</strong> chaussée gênant fortement <strong>la</strong>circu<strong>la</strong>tion des voitures et des passants.La défense de <strong>la</strong> CSEPourtant, le chef de chantier de<strong>la</strong> C.S.E, Modou Cissé, trouve queles mots utilisés par les p<strong>la</strong>ignantssont un peu forts. Mais tente de rassurer: “Nous faisons de notre possiblepour limiter au maximum lesincidences de notre activité sur <strong>la</strong>vie des riverains (…) Après avoirrebouché les tranchées, <strong>la</strong> CSEremettra en état les trottoirs.” Pourles eaux stagnantes, M. Cisséaffirme ne pas pouvoir aller au-delàde ses prérogatives : “Nous veillonsà éviter d’endommager les réseauxd’eau et celui de l’ONAS. Et si paraccident ça arrive, nous les appelonspour faire les réparations (…),dès lors notre responsabilité s’arrêtelà.” Comme pour prouver sa bonnevolonté, il pointe du doigt une motopompechargée d’assécher les cavitésremplies d’eau de pluie ou cellede <strong>la</strong> nappe. Mais à quand <strong>la</strong> fin ducalvaire des riverains ?APPUI LOGISTIQUEL’USAID dote l’ANDSde dix voituresUn après-midi de réceptionde véhicules à l'Agencenationale de <strong>la</strong> statistiqueet de <strong>la</strong> démographie (ANSD), hier.Et c’est un don de l’Agence américainepour le développement international(USAID). Il s'agit de 10 véhiculesofferts dans le cadre de l'Enquêtedémographique et de santé à indicateursmultiples continue (EDS-MICS). Selon Anderson Patrick, ledirecteur exécutif de l'USAID auSénégal, ce lot de véhicules va accompagnerle Sénégal dans l'atteinte desobjectifs du millénaire pour le développement(OMD) en matière desanté à l'horizon 2015. En outre, lessollicitations en données fréquenteset renouvelées pour l'appréciation de<strong>la</strong> tendance sanitaire au Sénégal vontêtre satisfaites.Abondant dans le même sens, ledirecteur de l'ANSD, Babacar Fall, asalué cette action du gouvernementaméricain en faveur du Sénégal à traversl'USAID.” Avec ces véhicules, aulieu d'effectuer des enquêtes tous lescinq ans, nous pourrons les fairechaque année”, avance M. Fall.Le directeur de l'ANSD a annoncédans <strong>la</strong> foulée que <strong>la</strong> dernièreenquête en matière de santé a coûté1 milliard de francs Cfa. Et ce<strong>la</strong>, dufait de l'insuffisance des moyenslogistiques dont disposait <strong>la</strong> structure.Pour lui, cette aide est venue àson heure. Elle va permettre àl'ANSD d'entamer un dispositifnovateur dans le cadre de sesenquêtes démographiques et desanté. Du coup, le Sénégal va sedoter d'un programme de mise àjour des indicateurs de santé. Car ilest nécessaire de mettre en p<strong>la</strong>cedes dispositifs de santé de <strong>la</strong> reproduction,du paludisme etc. <strong>qui</strong> sontdes préoccupations majeures pourles popu<strong>la</strong>tions.ISIDORE A. SENEMULTIPLICATION DES CONFLITS SOCIAUXDANS LE SYSTÈME ÉDUCATIFDes acteurs pour unerefondation de l’écolesénéga<strong>la</strong>iseALIOU NGAMBY NDIAYEsénéga<strong>la</strong>ise estminée par des conflitsL’écolecomplexes et variés.D’après une étude nationale sur l’impactde ces conflits sociaux dans lesystème éducatif, présentée hier parle professeur Souleymane Gomis,enseignant chercheur à l’UCAD. Lesconflits opposent <strong>la</strong> plupart du tempsles élèves à l’administration d’unepart, et d’autre part les premiers nommésaux enseignants. Il y a aussi desconflits sociaux entre les enseignantset leurs supérieurs hiérarchiques etles re<strong>la</strong>tions entre le corps enseignantet les parents d’élèves. Ces conflits,surtout ceux opposant les élèves àl’administration, pour <strong>la</strong> plupart liésau manque de professeurs ou detables bancs, font que chaque annéesco<strong>la</strong>ire est susceptible d’être perturbée,d’après l’étude. Les conflitsentre les syndicats d’enseignants etle gouvernement font au moins uneperturbation de 45 jours ou plus,poursuit l’étude.Face à tous ces conflits <strong>qui</strong> minentl’espace sco<strong>la</strong>ire sénéga<strong>la</strong>is, le présidentdu Comité national du dialoguesocial (CNDS) demande <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce, dans le secteur, d’un dialoguesocial et de consultation. “C’est uneopportunité que nous devrons saisirpour opérer une rupture et une refondationde l’école. Il faut un changementréel des comportements et desmentalités, arriver à doter l’école d’unclimat apaisé afin d’arriver à un changement“,recommande YoussouphaWade. Selon le Secrétaire général duMinistère de l’Éducation, ce <strong>qui</strong> s’estpassé l’année dernière, avec unegrève des syndicats d’enseignants <strong>qui</strong>a duré 5 mois, dépasse “l’entendement“.“5 mois de grève, ce n’estpossible qu’au Sénégal. Au regarddes investissements que le gouvernementconsacre à l’éducation, nousavons le devoir de faire une introspection.Sans un changement de valeurs,de comportements, il nous sera difficiled’obtenir le changement quenous voulons“, réprimande MakhafaTouré. “Il y a une nécessité de mettrede l’ordre dans l’espace sco<strong>la</strong>ire. Il ya trop de syndicats d’enseignants“,déplore le directeur de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification,Djibril Ndiaye Diouf.Selon cette étude <strong>qui</strong> concerne140 établissements élémentaires et140 écoles du moyen et secondaire àtravers toutes les régions du pays, lesprincipales causes des conflits sco<strong>la</strong>ires,de l’avis des enseignants, sontpour <strong>la</strong> plupart liées au “non respectdes engagements par les autorités“,au logement, au sa<strong>la</strong>ire des enseignants,à <strong>la</strong> formation, à <strong>la</strong> sécuritésociale et aux horaires de travail.www.enqueteplus.comnuméro 380 • vendredi 14 septembre 2012