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Abou Lo l’arbre qui cache la forêt

GAB EnQuete - Enquête

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ECO / SOCIALpage 3TRAVAUX PUBLICS AU POINT E“Ziguinchor” perdde son charmeLes riverains de <strong>la</strong> rue Ziguinchor au Point E n'en peuvent plusdes désagréments causés par des travaux de renforcement duréseau électrique dans le quartier. Et un dialogue de sourdss’instaure entre entrepreneurs et habitants.MAMADOU MAKHFOUSE NGOM (STAGIAIRE)inaccepta-invivable”. Voilà les“Insupportable,mots <strong>qui</strong> reviennent chezles riverains et travailleurs, voire passantde <strong>la</strong> rue Ziguinchor au Point Ede Dakar pour qualifier les travaux derenforcement du réseau électriquede <strong>la</strong> Senelec. Ce chantier sans finde creusement de tranchées estdénoncé par le voisinage de <strong>la</strong> rue<strong>qui</strong>, entre résignation et colère,dénonce l’état de leur rue qu’il jugeinadmissible. Les tubes orange de <strong>la</strong>société Compagnie Sahélienne d'entreprises(C.S.E) chargés de recevoirles futurs câbles électriques ont finide se frayer un chemin à travers lestrottoirs de <strong>la</strong> voie, <strong>la</strong>issant sur le bordde <strong>la</strong> chaussée inondée des tas degravats et de pavés. Ces travaux <strong>qui</strong>se font à force de coups de pioches etde pelles visent l’instal<strong>la</strong>tion d’unréseau d’appoint <strong>qui</strong> entre dans lecadre de <strong>la</strong> réalisation de boucle électriquede <strong>la</strong> Senelec pour le quartierde Point E. Ceci dans <strong>la</strong> cadre de <strong>la</strong>mise en œuvre du p<strong>la</strong>n Takkal et <strong>qui</strong>a comme pilier le transformateur del’Université Cheikh Anta Diop deDakar.“Vous êtes journaliste ?”, interpelleun passant d’une trentaine d’années.Avant même <strong>la</strong> réponse, il nous prendle bras et se présente comme un propriétairede deux magasins de ventede produits informatiques <strong>qui</strong> donnentsur <strong>la</strong> rue. Comme pour se libérer,il pointe d’un doigt accusateurteinté de désespoir l’état du trottoirdéfoncé au milieu duquel se trouveun trou rempli d’eau. Les ouvriersl'ont rebouché avec du sable sansl’avoir pompé au préa<strong>la</strong>ble, ce <strong>qui</strong>rend le sol instable, ajoute t-il. “Onn’arrive plus à avoir une vie paisibledepuis le début des travaux <strong>qui</strong> nouscausent beaucoup de désagréments,surtout avec l’hivernage <strong>qui</strong> a coursen ce moment. Le quartier fait face àdes problèmes d’eaux stagnantesissues des pluies auxquelles s’ajoutentl’eau de <strong>la</strong> nappe <strong>qui</strong> ne manquentpas de remplir les tranchéesnon asséchées”, dénonce DameBadiane. D’un geste ferme, il s’essuiele front en sueur avec un mouchoircomme pour se mettre à l’aise souscette forte chaleur de ce débutd’après-midi d'hier, et nous fait entrerdans son magasin vide à côté dusiège d'Ecobank. Les vendeurs discutentdans un coin. Badiane confieavec un brin d’amertume connaîtreune chute de 75% de son chiffre d'affairesdu fait d'une baisse de <strong>la</strong> fréquentationdue à un problème d’accèsau magasin.“Pire à l'intérieur des maisons”Des bandes b<strong>la</strong>nc et rouge sontprésentes pour rappeler l’interdictionde stationner pour les automobilistes.Et leurs nombreuses sollicitationsauprès du maître d’ouvrage, en l’occurrence<strong>la</strong> CSE, sont restées vaines.“La situation est bien pire à l’intérieurdes maisons”, confesse de son côtéOmar Ouédraogo devant une cavitéremplie d’une eau visiblement insalubreà l’entrée d'un restaurant. Ceseaux usées ont envahi toutes les vil<strong>la</strong>s,dit-il. Il désigne une maison plutôtdiscrète. A l’intérieur, les pots defleurs de <strong>la</strong> véranda baignent dansune mare d’eaux usées à <strong>la</strong> surface de<strong>la</strong>quelle s’accrochent des nuées demoustiques. “Pensez-vous que cesconditions de vie sont dignes d’unêtre humain”, lâche <strong>la</strong> maîtresse deslieux, une femme d’une quarantained’années. Comme pour appuyer sesdires, elle s’en va appeler son mari<strong>qui</strong> arrive d’un pas lourd, <strong>la</strong> démarchechance<strong>la</strong>nte et visiblement pas bienportant. Ces eaux sales ne facilitentpas sa convalescence. Il nousexplique que l’arrière-cour est dans lemême état. Il déplore avoir contacté àplusieurs reprises l’Office nationalede l’assainissement (ONAS) et <strong>la</strong>municipalité, mais il n’a obtenuaucune réponse. L’odeur acre deseaux usées gêne l'homme âgé <strong>qui</strong>s’empresse de rentrer dans sa chambre<strong>la</strong>issant à sa femme le soin de<strong>la</strong>ncer une diatribe contre les travauxdans <strong>la</strong> rue, que les époux désignentêtre l'origine de tout leur malheur.“Depuis le début du chantier, leréseau d’égouts dans tout le quartiera été fortement perturbé (…) les eauxusées stagnent désormais dans lesmaisons”, peste <strong>la</strong> dame. En outre,en l’absence de trottoirs, les voituresdes riverains sont garées sur le bordde <strong>la</strong> chaussée gênant fortement <strong>la</strong>circu<strong>la</strong>tion des voitures et des passants.La défense de <strong>la</strong> CSEPourtant, le chef de chantier de<strong>la</strong> C.S.E, Modou Cissé, trouve queles mots utilisés par les p<strong>la</strong>ignantssont un peu forts. Mais tente de rassurer: “Nous faisons de notre possiblepour limiter au maximum lesincidences de notre activité sur <strong>la</strong>vie des riverains (…) Après avoirrebouché les tranchées, <strong>la</strong> CSEremettra en état les trottoirs.” Pourles eaux stagnantes, M. Cisséaffirme ne pas pouvoir aller au-delàde ses prérogatives : “Nous veillonsà éviter d’endommager les réseauxd’eau et celui de l’ONAS. Et si paraccident ça arrive, nous les appelonspour faire les réparations (…),dès lors notre responsabilité s’arrêtelà.” Comme pour prouver sa bonnevolonté, il pointe du doigt une motopompechargée d’assécher les cavitésremplies d’eau de pluie ou cellede <strong>la</strong> nappe. Mais à quand <strong>la</strong> fin ducalvaire des riverains ?APPUI LOGISTIQUEL’USAID dote l’ANDSde dix voituresUn après-midi de réceptionde véhicules à l'Agencenationale de <strong>la</strong> statistiqueet de <strong>la</strong> démographie (ANSD), hier.Et c’est un don de l’Agence américainepour le développement international(USAID). Il s'agit de 10 véhiculesofferts dans le cadre de l'Enquêtedémographique et de santé à indicateursmultiples continue (EDS-MICS). Selon Anderson Patrick, ledirecteur exécutif de l'USAID auSénégal, ce lot de véhicules va accompagnerle Sénégal dans l'atteinte desobjectifs du millénaire pour le développement(OMD) en matière desanté à l'horizon 2015. En outre, lessollicitations en données fréquenteset renouvelées pour l'appréciation de<strong>la</strong> tendance sanitaire au Sénégal vontêtre satisfaites.Abondant dans le même sens, ledirecteur de l'ANSD, Babacar Fall, asalué cette action du gouvernementaméricain en faveur du Sénégal à traversl'USAID.” Avec ces véhicules, aulieu d'effectuer des enquêtes tous lescinq ans, nous pourrons les fairechaque année”, avance M. Fall.Le directeur de l'ANSD a annoncédans <strong>la</strong> foulée que <strong>la</strong> dernièreenquête en matière de santé a coûté1 milliard de francs Cfa. Et ce<strong>la</strong>, dufait de l'insuffisance des moyenslogistiques dont disposait <strong>la</strong> structure.Pour lui, cette aide est venue àson heure. Elle va permettre àl'ANSD d'entamer un dispositifnovateur dans le cadre de sesenquêtes démographiques et desanté. Du coup, le Sénégal va sedoter d'un programme de mise àjour des indicateurs de santé. Car ilest nécessaire de mettre en p<strong>la</strong>cedes dispositifs de santé de <strong>la</strong> reproduction,du paludisme etc. <strong>qui</strong> sontdes préoccupations majeures pourles popu<strong>la</strong>tions.ISIDORE A. SENEMULTIPLICATION DES CONFLITS SOCIAUXDANS LE SYSTÈME ÉDUCATIFDes acteurs pour unerefondation de l’écolesénéga<strong>la</strong>iseALIOU NGAMBY NDIAYEsénéga<strong>la</strong>ise estminée par des conflitsL’écolecomplexes et variés.D’après une étude nationale sur l’impactde ces conflits sociaux dans lesystème éducatif, présentée hier parle professeur Souleymane Gomis,enseignant chercheur à l’UCAD. Lesconflits opposent <strong>la</strong> plupart du tempsles élèves à l’administration d’unepart, et d’autre part les premiers nommésaux enseignants. Il y a aussi desconflits sociaux entre les enseignantset leurs supérieurs hiérarchiques etles re<strong>la</strong>tions entre le corps enseignantet les parents d’élèves. Ces conflits,surtout ceux opposant les élèves àl’administration, pour <strong>la</strong> plupart liésau manque de professeurs ou detables bancs, font que chaque annéesco<strong>la</strong>ire est susceptible d’être perturbée,d’après l’étude. Les conflitsentre les syndicats d’enseignants etle gouvernement font au moins uneperturbation de 45 jours ou plus,poursuit l’étude.Face à tous ces conflits <strong>qui</strong> minentl’espace sco<strong>la</strong>ire sénéga<strong>la</strong>is, le présidentdu Comité national du dialoguesocial (CNDS) demande <strong>la</strong> mise enp<strong>la</strong>ce, dans le secteur, d’un dialoguesocial et de consultation. “C’est uneopportunité que nous devrons saisirpour opérer une rupture et une refondationde l’école. Il faut un changementréel des comportements et desmentalités, arriver à doter l’école d’unclimat apaisé afin d’arriver à un changement“,recommande YoussouphaWade. Selon le Secrétaire général duMinistère de l’Éducation, ce <strong>qui</strong> s’estpassé l’année dernière, avec unegrève des syndicats d’enseignants <strong>qui</strong>a duré 5 mois, dépasse “l’entendement“.“5 mois de grève, ce n’estpossible qu’au Sénégal. Au regarddes investissements que le gouvernementconsacre à l’éducation, nousavons le devoir de faire une introspection.Sans un changement de valeurs,de comportements, il nous sera difficiled’obtenir le changement quenous voulons“, réprimande MakhafaTouré. “Il y a une nécessité de mettrede l’ordre dans l’espace sco<strong>la</strong>ire. Il ya trop de syndicats d’enseignants“,déplore le directeur de <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nification,Djibril Ndiaye Diouf.Selon cette étude <strong>qui</strong> concerne140 établissements élémentaires et140 écoles du moyen et secondaire àtravers toutes les régions du pays, lesprincipales causes des conflits sco<strong>la</strong>ires,de l’avis des enseignants, sontpour <strong>la</strong> plupart liées au “non respectdes engagements par les autorités“,au logement, au sa<strong>la</strong>ire des enseignants,à <strong>la</strong> formation, à <strong>la</strong> sécuritésociale et aux horaires de travail.www.enqueteplus.comnuméro 380 • vendredi 14 septembre 2012

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