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N° 1738 VENDREDI 11 SEPTEMBRE 2015
LES BARS-KARAOKÉS ATTIRENT UNE CLIENTÈLE ÉCLECTIQUE
DES LIEUX OÙ FINIR EN CHANSON
Au Japon, en Corée, en Chine,
il est l’ingrédient clé d’une soirée étincelante,
plébiscité par la jeunesse urbaine
et branchée. Le karaoké (littéralement
«orchestre vide» en japonais),
enthousiasme l’Asie par sa propension
à fédérer des groupes d’amis ou de
collègues dans une ambiance décomplexée,
sans moquerie. Depuis quelques
années, la France s’y (re)met. Le karaoké
fait sa place dans les jeux télévisés. Surtout,
des établissements dédiés ont
ouvert un peu partout, fréquentés par
une clientèle diverse, de tous âges et de
tous milieux (jusqu’aux ministres Fleur
Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem, qui
avouent en avoir fait leur loisir).
Ne pas mélanger les paroles
A Bordeaux, par exemple, le Bolloc’h,
un restaurant de cuisine française situé
à deux pas de la Garonne, propose un
menu entrée-plat-dessert à 25 euros,
relevé par son atmosphère chaleureuse
et mélomane. Chacun peut prendre le
micro à son tour en essayant d’être
juste et de ne pas mélanger les paroles.
A Marseille, Les Loges, un bar qui sert
des tapas en tous genres (indiennes,
asiatiques, créoles, orientales…) propose
des sessions karaoké à ses clients
les vendredi et samedi soir. Le Café Rive
Droite, à Paris, donne une tonalité un
peu plus sérieuse : on peut s’y détendre
en bonne compagnie, mais il faut assurer
car l’établissement a la réputation
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Le karaoké fait un retour en force en France avec des lieux à l’ambiance décomplexée.
d’aimanter des interprètes de bon
niveau. Parmi les derniers-nés des
bars chantants, L’Isolé, un ancien bar à
hôtesses de Pigalle, a ouvert il y a un
an, entièrement redécoré, en s’imposant
comme le temple du karaoké
hip-hop, soul et RnB.
© SUPERSTOCK/SIPA
Une ambiance bon enfant
Mais certains endroits revendiquent un
plus grand ancrage dans la tradition.
Ainsi, le Kbox, à Lyon, puise dans l’inspiration
asiatique : ses fondateurs, tous
deux d’origine chinoise, ont créé un
espace pour six à douze personnes, où
l’on peut chanter en se désaltérant de
bière nippone.A Paris, Koba, un restaurant
japonais du 2 e arrondissement, réserve
son arrière-salle à ceux qui veulent
faire vibrer leurs cordes vocales:
Shakira, Blondie, Guns N’Roses ou
Dalida figurent au programme. L’ancêtre
de toutes ces adresses est à chercher
à Clermont-Ferrand. Le Captain’s
Cabin, un bar à vins et à cocktails de
l’avenue des Etats-Unis, plein centre,
possède un catalogue fourni et éclectique
qui balaie l’histoire de la chanson
française depuis Edith Piaf et Jacques
Brel en passant par Michel Sardou
et jusqu’à Kendji Girac. Décontracté
et bon enfant, le bar aimante autant
des groupes d’amis étudiants que des
quadragénaires. En janvier 2016, le
Captain’s Cabin fêtera ses trente ans
d’existence. Un anniversaire qui devrait
faire du bruit. •