Bruxelles

2ème trimestre 2004
COURRIER DES LECTEURS
Echo de Côte d’Ivoire
" J'ai découvert au hasard de mes
recherches votre adresse et je voudrais vous
dire combien votre combat et les objectifs
que vous poursuivez m'intéressent. Je suis
ivoirien, âgé de 33 ans et professeur de
philosophie dans un lycée public. Mon rêve
a toujours été de fonder une ONG dans
mon pays afin de susciter, au sein de la
jeunesse, les idéaux de justice, de tolérance
et de démocratie pour un développement
harmonieux. Ma cible, c'est la jeunesse des
lycées et collèges aussi bien que la jeunesse
rurale qui est sous-informée sur la question
et qui est malheureusement portée vers la
violence gratuite. Je voudrais donc savoir
s'il est possible d'obtenir votre aide et votre
collaboration pour atteindre cet objectif.
Est-ce possible de créer une antenne de
votre organisation dans mon pays ? Si oui,
comment dois-je procéder ? "
Simplice DION (Côte d’Ivoire).
La France et le génocide
au Rwanda
sein de l'opinion publique - langsam aber
sicher... J'en veux pour preuve le relatif
"succès" littéraire rencontré par Jean
Hatzfeld, pour ne citer que lui.
L'information sur le génocide progresse
donc en France mais à la manière d'une
maladie silencieuse, d'un virus invisible et
insidieux : ainsi, cette "connaissance" du
génocide ne provoque pas de
"reconnaissance" collective ou publique de
l'implication française dans le génocide.
Pourtant, les livres parlent : aujourd'hui
"on" sait la Françafrique, "on" sait
l'opération Turquoise, "on" sait l'aide
militaire et le soutien politique et logistique
de la France au régime hutu ! Mais "on"
refuse obstinément d'entamer une mise en
examen de conscience... Non-sens collectif,
politique consensuelle de l'autruche : tête
dans le trou et cécité des yeux grand fermés
- (im)posture maladive et nihiliste qui
consiste à tout faire - quitte à vivre dans la
contradiction intime et mortifère -
pour ignorer l'évidence et préserver, de ce
fait, son "irresponsabilité" et son
"innocence" !!! "Nous ne savions pas"...
Acta fabula est : à ce jour, mes
concitoyens savent le
génocide. Ils sont disposés à plaindre les
victimes, à compatir, mais ne veulent
pas concevoir qu'un lien de cause à effet
puisse exister entre la politique
étrangère menée par leurs élus et les
centaines de milliers de morts... Ainsi, leur
prétendu amour du prochain (qui n'est que
l'énième manifestation de leur égoïsme)
les autorise à négliger l'amour du Lointain
(cf Nietzsche) : le lointain étant, pour ce
qui nous concerne ici, la Justice et la Vérité
(…) ".
Guillaume BARBAT (France).
" Concernant le livre de Laure de Vulpian,
c'est bien évidemment une très bonne
nouvelle, à plusieurs titres : parce que cet
ouvrage, faisant suite à la série d'émissions
sur France Culture de l'été
dernier, permettra - je l'espère- d'enfoncer
le clou dans la tête de ceux qui, en France,
continuent de nier le génocide tutsi et
l'implication française... Je suis
convaincu qu'il faut, à la manière d'un
illustre philosophe du XIXème siècle, écrire
sur le Rwanda à coups de marteau. (…)
J'ai le sentiment qu'en France - je ne veux
pas juger de la situation belge que je ne
connais pas, la connaissance historique et
journalistique du génocide progresse au
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