Mère et Enfant
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Bachirou Ndjingui a 6 ans. A son<br />
arrivée sur le site de r<strong>et</strong>ournés<br />
de Centrafrique de Djako dans<br />
le Logone Occidental, le 25<br />
août 2014, il n’avait ni document<br />
d’identité, ni la force de raconter<br />
son histoire. En provenance<br />
de Garouboulaye, une localité<br />
du Cameroun, Bachirou a été<br />
identifié par l’OIM au Cameroun<br />
comme enfant non accompagné,<br />
avant d’être emmené au Tchad.<br />
Arrivé sur le sol tchadien,<br />
Bachirou a le regard sombre,<br />
la mine inquiète <strong>et</strong> donne<br />
l’impression de ne pas<br />
comprendre ce qui lui arrive.<br />
Immédiatement pris en charge<br />
par l’UNICEF, il n’arrive pas à<br />
raconter son histoire. « Je ne me<br />
souvenais plus de rien. J’ai été<br />
placé dans une famille d’accueil,<br />
on m’a dit qu’on allait essayer de<br />
r<strong>et</strong>rouver ma famille », raconte-il,<br />
d’une voix basse.<br />
Au départ, Bachirou n’arrive<br />
pas à s’exprimer <strong>et</strong> à s’ouvrir<br />
aux autres. Le jeune garçon a<br />
perdu ses deux parents dans les<br />
violences en Centrafrique à la fin<br />
de l’année 2013. Rescapé, il a<br />
été recueilli par des habitants de<br />
son village qui l’ont amené avec<br />
eux au Cameroun voisin.<br />
Angèle Ngomtoloum travaille<br />
pour l’UNICEF <strong>et</strong> s’occupe des<br />
enfants non accompagnés ou<br />
séparés dans le sud du Tchad.<br />
Elle décrit sa rencontre avec<br />
Bachirou : « Il n’arrivait pas à<br />
donner le nom de son père <strong>et</strong><br />
n’avait aucun souvenir de lui. Il<br />
savait seulement que sa mère<br />
s’appelait Kaltouma <strong>et</strong> avait un<br />
handicap aux bras. Avec si peu<br />
d’information, difficile d’avancer le<br />
processus de réunification, mais<br />
je suivais son état psychologique<br />
qui s’améliorait peu à peu. »<br />
Placé dans une famille d’accueil,<br />
Bachirou, fréquente l’Espace Amis<br />
des <strong>Enfant</strong>s <strong>et</strong> reprend gout à une<br />
enfance qu’il avait, semble-t-il, laissé<br />
en Centrafrique. P<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it, il se fait<br />
des amis <strong>et</strong> joue régulièrement au<br />
football sur le site de Djako.<br />
Pendant ce temps, les équipes de<br />
l’UNICEF tentent de r<strong>et</strong>rouver des<br />
membres de sa famille grâce à la<br />
« Je ne me souvenais plus de rien. J’ai été<br />
placé dans une famille d’accueil, on m’a dit<br />
qu’on allait essayer de r<strong>et</strong>rouver ma famille »<br />
Bachirou<br />
photo du jeune garçon, espérant<br />
qu’un parent le reconnaisse. L’attente<br />
est longue, mais finalement, l’oncle<br />
maternel de Bachirou, Abdelkerim<br />
Moussa, est r<strong>et</strong>rouvé dans le camp<br />
de réfugiés centrafricains de Belom<br />
dans le Moyen Chari.<br />
« Nous vivions ensemble à<br />
Bosambele en Centrafrique, mais<br />
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BULLETIN PERIODIQUE DE L’UNICEF SUR LA SITUATION DES FEMMES ET ENFANTS AU TCHAD