PHILIPPE ETCHEBEST
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PORTRAIT DE CHEF<br />
Le petit resto<br />
du grand<br />
Nicolas<br />
Ancien apprenti de Philippe Etchebest passé chez Alain Ducasse,<br />
Nicolas Lamstaes a ouvert son restaurant à Périgueux.<br />
Une bistronomie dans les règles de l’art<br />
Nicolas Lamstaes dit encore le<br />
chef ou Monsieur Ducasse<br />
quand il parle d’Alain Ducasse.<br />
Comment oublier celui chez<br />
qui il aura passé près de huit ans,<br />
entré comme simple commis à Paris<br />
et finissant chef à Monaco ? Parmi<br />
les établissements de la capitale :<br />
Rech, le Plaza, Benoît, Aux Lyonnais...<br />
Pas étonnant que le guide rouge,<br />
encore et toujours bible de la gastronomie<br />
en France, le présente comme<br />
« pur produit de l’école Ducasse ». Et<br />
dans la même veine le Guide Hubert<br />
rajoute que le mot bistronomie a été<br />
taillé pour son petit restaurant, le Nicolas<br />
L : « des produits frais pas forcément<br />
nobles, de jolies présentations<br />
de plats imaginatifs et peu de vins<br />
bien choisis. »<br />
Le ris de veau<br />
caramélisé<br />
Avec une formule à 22 euros le midi et<br />
32 euros le soir, Nicolas Lamstaes reste<br />
bien dans l’idée de la cuisine d’Alain<br />
Ducasse : simple mais exigeante.<br />
Avant de revenir à Périgueux sa ville<br />
natale, le jeune chef, pas encore 40<br />
ans, l’avait quitté pour « voir du pays ».<br />
Passionné de musique (il est batteur),<br />
il commence par un BEP dans l’audiovisuel<br />
et travaille quelques temps<br />
à France Bleu. Sans suite, puisqu’il<br />
reprend en même temps un CAP et<br />
un BEP cuisine pour terminer par un<br />
apprentissage au Grand Barrail, à<br />
Saint-Emilion. A l’époque y travaille un<br />
imposant gaillard au profil de boxeur,<br />
un certain Philippe Etchebest, qui se<br />
lance à fond dans le concours du<br />
meilleur ouvrier de France. Le commis<br />
Nicolas l’assiste pendant ses<br />
entraînements. Et après son bac pro,<br />
songe aux « grandes maisons ». « J’ai<br />
acheté le Guide Michelin et j’ai écrit<br />
aux chefs étoilés. » Alain Ducasse<br />
est un des premiers à répondre. « A<br />
Monaco, au Louis XV, on était trente<br />
en cuisine. Tout était fait à la minute.<br />
C’était dur, une super expérience. Ça<br />
m’a permis de grandir, et de savoir ce<br />
que je voulais faire. »<br />
Et ne pas faire. Finies les grandes brigades.<br />
Le Nicolas L, 25 couverts, est<br />
ouvert en 2012 dans un ancien bar<br />
retapé à neuf. Mais la cuisine de<br />
Nicolas Lamstaes reste toujours une<br />
mise en avant rigoureuse des produits.<br />
Avec un plat signature : le ris de<br />
veau caramélisé. « Il y a deux mangeurs<br />
de ris de veau. Ceux qui l’aiment<br />
rosé et ceux qui l’aiment plus<br />
à point. Moi je l’aime à point. Je le<br />
cuis au beurre noisette, je dégraisse<br />
au jus de veau que je laisse réduire,<br />
pour bien caraméliser. C’est fondant<br />
à l’intérieur. » Tout simplement.<br />
Obtenu en 2015, le Bib Gourmand est<br />
une « belle récompense » après une<br />
première affaire à Périgueux qui s’est<br />
soldée par un échec. Nicolas Lamstaes<br />
s’en est relevé avec la volonté<br />
d’être son propre patron. Récemment<br />
jeune papa, il va de l’avant. « C’est<br />
moi le boss. Et c’est comme avoir un<br />
enfant. On passe par des moments<br />
difficiles. C’est un bébé qui grandit. »<br />
Alors oui, « savoir que ce que l’on fait<br />
est bien, c’est tout bête, mais ça fait<br />
du bien. » A.M.<br />
Gourmets de France Gironde - N°18 - novembre 2015<br />
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