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LUMIERES_N°44_OCTOBRE_2023

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Lumières<br />

N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong><br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l’environnement<br />

et de la maîtrise de l’énergie


Lumières<br />

N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong><br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l'environnement<br />

et de la maîtrise de l'énergie<br />

Éditorial<br />

Isabelle Arnaud<br />

rédactrice en chef<br />

© Image réalisée par Quartiers Lumières avec Midjourney<br />

Des lumières à l’écoute<br />

de la planète<br />

Directeur de la publication<br />

Jean Tillinac<br />

Édition 3e Médias<br />

17, rue de l’Amiral Hamelin<br />

75016 Paris<br />

www.filiere-3e.fr<br />

Rédactrice en chef<br />

Isabelle Arnaud<br />

Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80<br />

lumieres@filiere-3e.fr<br />

Publicité<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68<br />

sdm@filiere-3e.fr<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Alexandre Arène, Frédéric Bergossen<br />

Abonnements<br />

Juliette Aguelon<br />

compta.3emedias@gmail.com<br />

Corrections<br />

Laurence Chabrun<br />

laurencechabrun@gmail.com<br />

Conception graphique et réalisation<br />

Planète Graphique Studio<br />

95, boulevard Berthier<br />

75017 Paris<br />

Impression et routage<br />

Imprimerie Chirat<br />

42540 Saint-Just-La-Pendue<br />

Cela fait quelque temps déjà que l’éclairage est passé en mode circulation<br />

douce. On en oublierait presque (s’il n’en restait quelques vestiges) l’époque<br />

des « pleins feux sur » peignant des installations où les prouesses techniques<br />

étaient davantage mises en avant que les conceptions lumière. Quelques<br />

détracteurs de l’éclairage public objecteront que c’est encore trop, qu’il faut éteindre !<br />

C’est sans reconnaître que le « tout ou rien » est derrière nous, qu’il s’agisse de faire des<br />

économies – la led et les systèmes de gestion de type gradation et détection de présence<br />

le permettent aisément – ou de préserver l’environnement. Comment ignorer les efforts<br />

déployés par les conceptrices et les concepteurs lumière sur la mise en place de trames<br />

noires, sur leurs engagements à respecter la biodiversité ? N’ont-ils pas été les premiers à<br />

recommander des lumières discrètes, non intrusives, dotées de teintes chaudes ?<br />

Les technologies ont suivi : les fabricants proposent des luminaires gradables, pilotables,<br />

et dotés de multiples options. D’ailleurs, comme le soulignent Julien Rapin, président du<br />

groupe de travail « Éclairage solaire » du Syndicat de l’éclairage, et Wilfried Kopec, chef<br />

du département « autres infrastructures en réseau » de la FNCCR, des études précises<br />

permettent de déployer l’éclairage solaire de façon pertinente, notamment dans les<br />

installations neuves. Notre dossier sur l’éclairage des espaces publics le montre bien :<br />

concepteurs, fabricants, installateurs, et même les pouvoirs publics ont dépassé la prise de<br />

conscience. Après avoir prôné pendant des années sobriété et respect de l’environnement,<br />

ils sont consultés, pour la deuxième fois, sur l’arrêté relatif aux nuisances lumineuses qui<br />

devrait voir sa deuxième version paraître bientôt.<br />

Prendre soin de la planète, c’est aussi s’engager à réparer, réutiliser, reconditionner les<br />

produits existants. Tout le monde s’est félicité de pouvoir bénéficier de produits à très<br />

longue durée de vie, mais très vite est apparue aussi l’inquiétude de devoir les jeter en fin<br />

de vie. Les solutions se multiplient pour mettre en œuvre des produits à la fois fabriqués<br />

avec des matières recyclées et que l’on puisse réutiliser : quelques acteurs de la filière<br />

éclairage expliquent, dans notre Cahier technique, comment ils réparent, remettent à<br />

niveau, restaurent, réemploient, reconditionnent afin d’offrir une seconde vie aux produits,<br />

mais aussi à leurs entreprises.<br />

Qui a dit que « la lumière, c’est la vie »?<br />

© 3e Médias, Paris.<br />

Reproduction interdite.<br />

Dépôt légal : octobre <strong>2023</strong><br />

ISSN : 2259-3772<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 3


Lumières Sommaire<br />

© DR © DR<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

06 Éclairage solaire : une autre dimension de la lumière<br />

Julien RAPIN, président du groupe de travail Éclairage<br />

solaire du Syndicat de l’éclairage, directeur commercial,<br />

et cofondateur associé de Novéa Énergies<br />

Wilfried KOPEC, chef du département « autres<br />

infrastructures en réseau », Fédération nationale des<br />

collectivités concédantes et régies (FNCCR)<br />

20<br />

© Antoine Martel, Cité des climats et des vins de Bourgogne<br />

ACTUALITÉS<br />

10 Conseil d’administration du Syndicat de l’éclairage<br />

Agnès Jullian, présidente de Technilum, reçoit les<br />

insignes de Chevalier dans l’ordre national de la<br />

Légion d’honneur<br />

Sécurlite signe un partenariat avec la fédération<br />

Habitat Humanisme<br />

Fin de la fluorescence : dernière étape<br />

11 Jean-Luc Savin devient directeur marketing<br />

chez Sammode<br />

Sylvain Waserman, nommé président-directeur général<br />

de l’ADEME<br />

JNL 2025 : Paris<br />

12 Le Conseil de l’Union européenne adopte la directive<br />

relative à l’efficacité énergétique<br />

Ignes et Coédis signent une charte d’engagement sur le<br />

partage de données environnementales<br />

13 Rénovation des écoles : Sylvania s’engage<br />

Éclairer l’espace public et le paysage, par Roger Narboni<br />

14 Palmarès <strong>2023</strong> du concours Lumières organisé par<br />

le SERCE<br />

15 Renouvellement du bureau du SERCE<br />

16 Prix Artisan Créateur de lumière <strong>2023</strong><br />

Manifeste de l’ACE : Acte 2<br />

22<br />

PROJETS<br />

20 Expérience sensorielle à la Cité des climats et des vins<br />

de bourgogne – Conception lumière : les éclaireurs<br />

22 Les lumières sculptées de Te Fare Iamanaha – Conception<br />

lumière : ACL<br />

PERSPECTIVES<br />

26 Inventronics, l’alliance de l’expérience et du dynamisme<br />

Steve Denni, directeur commercial des comptes globaux,<br />

Inventronics<br />

© Alexis Coussement<br />

ENTRETIEN<br />

18 Jean-Yves Soëtinck,<br />

concepteur lumière, L’Acte Lumière<br />

La lumière comme moyen<br />

© DR<br />

4 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Sommaire<br />

56<br />

© Sammode<br />

28<br />

© Comatelec Schréder. Photo Marc Detiffe<br />

DOSSIER<br />

28 Éclairage extérieur : des voies urbaines<br />

aux espaces ruraux<br />

29 Lionel Bessières, concepteur lumière,<br />

Quartiers Lumières : Conception lumière :<br />

trouver le juste équilibre<br />

30 Espaces publics : efficacité et biodiversité<br />

48 Enquête produits : Sobriétés diurne et nocturne<br />

DESIGNER<br />

55 Natacha Mondon et Éric Pierre<br />

58<br />

SHOWROOM<br />

56 Sammode : l’éclairage design et durable<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

58 Réemploi, réparabilité : la filière se mobilise<br />

© Quentin Durand<br />

55<br />

© Alexis Courraud<br />

PRODUITS<br />

63 EAS Solutions présente Nicole, d’Innolumis, pour<br />

optimiser l’éclairage public<br />

Quinta, l’encastré avec lentilles Darklight d’Erco<br />

64 Nouveautés<br />

65 Vivares, la gestion de l’éclairage par Ledvance<br />

Lenzo, développé par Sylvania<br />

66 Index<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 5


Lumières Interview croisée<br />

Éclairage solaire :<br />

une autre dimension de la lumière<br />

Le Syndicat de l’éclairage est la première organisation professionnelle représentant les industriels,<br />

et a pour vocation d’affirmer la réalité et le dynamisme du marché français, tant en éclairage<br />

intérieur qu’extérieur et dans toutes ses composantes : sources, luminaires, systèmes de gestion<br />

de l’éclairage. Il défend les intérêts des fabricants à un niveau national et européen auprès de<br />

l’administration, des organismes de la filière, des bureaux d’études, des concepteurs, et noue<br />

des partenariats avec ces mêmes institutions. Le Syndicat de l’éclairage représente 7 000 emplois<br />

en France. Il accompagne ses adhérents (plus de 50) dans leurs démarches de progrès et<br />

d’innovation. L’un de ses principaux axes de communication repose sur l’édition de brochures<br />

ou de guides, comme celui concernant les espaces extérieurs ou encore celui sur les bâtiments<br />

tertiaires publiés avec l’ADEME. Le Syndicat de l’éclairage a créé un groupe de travail dédié à<br />

l’éclairage solaire qui rassemble une dizaine d’acteurs.<br />

La Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR) est une association de<br />

collectivités territoriales spécialisées dans les services publics locaux en réseau. Créé en 1934,<br />

c’est un organisme représentatif et diversifié qui regroupe à la fois des collectivités qui délèguent<br />

les services publics à des entreprises et d’autres qui gèrent elles-mêmes ces services publics<br />

(régies, SEM, coopératives d’usagers…). Elle accompagne ses adhérents dans l’organisation<br />

technique, administrative et financière des services publics locaux en réseau et des activités qui<br />

leur sont liées (cartographie numérique et gestion des données, mise en commun de moyens,<br />

groupements de commandes, etc.). Elle exprime le point de vue collectif de ses adhérents,<br />

notamment lors de la préparation des textes législatifs et réglementaires et dans le cadre de<br />

négociations à caractère national avec des entreprises délégataires.<br />

6 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

© DR<br />

Julien RAPIN<br />

Président du groupe de travail Éclairage<br />

solaire du Syndicat de l’éclairage<br />

Directeur commercial,<br />

et cofondateur associé de Novéa Énergies<br />

Wilfried KOPEC<br />

Chef du département<br />

« autres infrastructures en réseau »,<br />

Fédération nationale des collectivités<br />

concédantes et régies (FNCCR)<br />

© DR<br />

Quelle définition donneriez-vous de l’éclairage solaire dans les espaces urbains ?<br />

Wilfried Kopec – L’éclairage solaire fonctionne grâce à un<br />

rayonnement qui capte l’énergie solaire via un panneau<br />

photovoltaïque pour la convertir en électricité. Cette<br />

énergie est stockée dans des batteries qui s’activent dès<br />

le soir tombé pour produire de la lumière. Le matériel se<br />

trouve donc complètement dissocié du réseau, ce qui est<br />

particulièrement intéressant dans les situations où tirer<br />

des câbles pose un problème. Et justement, la plupart du<br />

temps, les collectivités font le choix du photovoltaïque pour<br />

éclairer des zones où il n’est pas opportun économiquement<br />

de relier l’éclairage au réseau. Le matériel évoluant, on a<br />

vu récemment apparaître de nouvelles pratiques grâce,<br />

notamment, à des solutions mixtes qu’on appelle aussi<br />

hybrides : des lampadaires raccordés au réseau et qui<br />

pourtant disposent de panneaux et de batteries qui les<br />

rendent autonomes. Autre nouveauté : les collectivités font<br />

appel au solaire en remplacement de matériels raccordés au<br />

réseau. Il s’agit là d’une autre manière de penser l’éclairage<br />

public, radicalement différente de ce qui s’est pratiqué<br />

pendant des années. Dans tous les cas, la prise de décision<br />

doit se faire en toute connaissance de cause, et une étude<br />

effectuée par des spécialistes s’impose. En effet, il faut<br />

dimensionner une installation d’éclairage solaire capable de<br />

fonctionner à longueur d’année, quelles que soient la saison<br />

ou les conditions météorologiques. Il faut donc pouvoir<br />

bénéficier à la fois de panneaux solaires et de batteries très<br />

performants et bien dimensionnés.<br />

Julien Rapin – Le groupe de travail du Syndicat de l’éclairage<br />

parle de candélabre solaire autonome. Notre guide donne la<br />

définition suivante : « Équipé d’une batterie de stockage qui<br />

se charge le jour par la production d’énergie d’un panneau<br />

solaire photovoltaïque, l’éclairage solaire est autonome,<br />

c’est-à-dire indépendant du réseau électrique ». Wilfried<br />

Kopec a évoqué la notion d’hybridation, sur laquelle nous<br />

n’avons pas encore de recul et qui, à l’heure actuelle, peut<br />

créer une certaine confusion. Les industriels préfèrent parler<br />

d’éclairage solaire autonome, sans raccordement à aucun<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 7


Lumières Interview croisée<br />

réseau électrique. En effet, tous les arguments en faveur<br />

d’un éclairage solaire autonome « pas de tranchée, pas de<br />

câble, pas de raccordement réseau, pas de consommation<br />

électrique » ne peuvent pas être dupliqués en éclairage<br />

hybride ! Et il faut prendre en compte la durabilité des<br />

appareils : les candélabres solaires sont composés de<br />

panneaux photovoltaïques et de batteries qui ne présentent<br />

pas les mêmes durées de vie. Même si le produit solaire<br />

inspire plus confiance qu’il y a 10 ans, nous recevons encore<br />

beaucoup de questions : sur la durée de vie des produits,<br />

leur recyclabilité, leur impact environnemental. Au sein<br />

du Syndicat de l’éclairage, les fabricants sont quasiment<br />

unanimes : à 25 ans, les fabricants sérieux de panneaux<br />

solaires annoncent que le panneau a encore a encore 80 %<br />

de son énergie initiale. Sur les batteries, on trouve des<br />

durées de vie qui vont de 5 à 25 ans. Qu’ils soient solaires<br />

ou raccordés au réseau, les équipements d’éclairage public<br />

nécessitent les mêmes maintenances de base : nettoyage,<br />

vérification de visserie, etc., sans intervention particulière<br />

sur le panneau solaire ; ce qui permet de prolonger leur<br />

durée de vie. Quoiqu’il en soit, pour un néophyte, la<br />

durée de vie d’un lampadaire solaire est assez complexe à<br />

évaluer, aussi nous recommandons aux maîtres d’ouvrage<br />

de demander des garanties aux fabricants et des études de<br />

dimensionnement de l’installation.<br />

Wilfried Kopec – L’étude s’avère en effet primordiale, car parfois,<br />

les collectivités optent pour un éclairage hybride (solaire et<br />

en réseau) sans trop mesurer les conséquences économiques<br />

d’un tel choix. L’éclairage hybride ou solaire non raccordé<br />

ne constitue pas une solution efficace si l’on n’a pas évalué<br />

son impact environnemental. La FNCCR a abordé ce<br />

sujet dans sa lettre trimestrielle. Nous nous sommes rendu<br />

compte qu’il fallait s’interroger sur l’analyse du cycle de<br />

vie : est-ce que, à un moment donné, on ne va pas créer<br />

un déséquilibre en termes de production de panneaux et de<br />

batteries ? Une étude fine permet de comprendre l’intérêt<br />

d’installer des panneaux sous certaines latitudes plutôt que<br />

d’autres.<br />

Cela voudrait-il dire que les maîtres d’ouvrage hésitent encore<br />

à franchir le pas du solaire ?<br />

Julien Rapin – Il existe en effet des limites techniques, même<br />

si on fonctionne de plus en plus par le rayonnement diffus,<br />

car les panneaux ont beaucoup évolué. Le lampadaire<br />

solaire produit son énergie par l’irradiation solaire avec une<br />

part directe et une part diffuse. Les logiciels de calcul de<br />

production solaire intègrent parfaitement ces notions selon<br />

la zone géographique, l’inclinaison du panneau solaire, la<br />

technologie employée. Et il est possible de dimensionner<br />

le panneau solaire dans les cas où il peut manquer<br />

quelques heures d’ensoleillement direct. Le contexte<br />

énergétique ainsi que les attentes des citoyens font que les<br />

communes accueillent favorablement l’éclairage solaire.<br />

Effectivement, les communes ont de plus en plus intégré<br />

la notion d’éclairer juste pour limiter leur consommation<br />

d’énergie. Sachant que plus la consommation d’énergie<br />

est réduite et plus la solution solaire autonome devient<br />

pertinente, car le dimensionnement en panneau solaire et<br />

batterie devient plus économique. En effet, les collectivités<br />

diminuent la temporalité de leur éclairage, effectuent des<br />

abaissements de puissance plus importants, des coupures<br />

en cœur de nuit et intègrent de la détection de présence<br />

dans leur projet d’éclairage. L’apport des spécialistes est ici<br />

vraiment important. Notre expertise permet de calculer au<br />

plus juste l’éclairage solaire pour l’adapter aux différentes<br />

applications : circulation douce, parkings, cheminements<br />

piétons, pistes cyclables, zones d’activité où la plage<br />

d’éclairage est faible, etc. Pour certaines applications, on ne<br />

se pose plus la question : par exemple, le candélabre solaire<br />

pour éclairer un abribus perdu dans la campagne est une<br />

réponse évidente.<br />

Wilfried Kopec – Cet exemple est très intéressant : cela veut<br />

dire que les élus font entièrement confiance à la solution<br />

solaire. En effet, dans les campagnes, les bus constituent<br />

des moyens de transport essentiellement empruntés par<br />

les scolaires, donc les enfants ; l’éclairage des abribus doit<br />

toujours être en bon état de fonctionnement.<br />

Outre les consommations d’énergie et la sécurité,<br />

quels sont les arguments en faveur du solaire ?<br />

Julien Rapin – Le coût global de l’installation entre en jeu,<br />

comme dans tout projet d’éclairage public. Nous avons<br />

constaté que les collectivités ont diminué leur temporalité<br />

d’éclairage et, avec la led, elles sont passées d’un éclairement<br />

de 15 lux (en sodium) à 7,5 lux, car la perception de la<br />

lumière est différente et cette valeur reste acceptable selon<br />

la norme EN 13-201. Lorsque nous, fabricants de solaire,<br />

sommes sollicités, il y a systématiquement comparaison<br />

“L’éclairage autonome, une solution durable :<br />

le panneau photovoltaïque a encore 80 % de son énergie<br />

initiale au bout de 25 ans. ” Julien Rapin<br />

8 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

“Des études, économiques et environnementales, d’éclairage<br />

solaire s’imposent afin de dimensionner judicieusement<br />

l’installation.” Wilfried Kopec<br />

avec une installation en réseau, ce qui paraît judicieux pour<br />

maîtriser les dépenses de la collectivité. Nous accompagnons<br />

les collectivités dans la qualification du besoin d’éclairage et<br />

le dimensionnement de leur solution, car bien souvent, elles<br />

n’ont pas les moyens techniques de la réaliser elles-mêmes.<br />

L’analyse inclut une étude d’éclairement, bien entendu,<br />

un scénario d’éclairage élaboré en concertation avec le<br />

syndicat d’énergie par exemple, un bilan énergétique qui<br />

tient compte de la zone géographique…<br />

Wilfried Kopec – Les communes s’engagent pour 20, 30 ans :<br />

il va sans dire que raisonner en coût global devient<br />

une obligation. Je pense notamment aux rénovations<br />

importantes qui vont se développer grâce aux aides<br />

financières mises en place comme le Fonds vert (1) (l’éclairage<br />

public représente le deuxième poste de consommation après<br />

les bâtiments communaux) et Lum’ACTE. La question du<br />

photovoltaïque va se poser, tout comme la mise en place<br />

de systèmes d’éclairage intelligent avec tout ce que cela<br />

sous-entend en termes de connexions : caméras, recharges<br />

de véhicules, détecteurs de présence, etc. Si on sait que le<br />

réseau d’éclairage va fonctionner à longueur de journée<br />

pour alimenter d’autres services, il n’est peut-être pas<br />

opportun d’installer un éclairage autonome. A contrario,<br />

l’éclairage intelligent et connecté ne concerne pas toutes les<br />

communes, et au sein d’une commune, il ne s’applique pas à<br />

tous les quartiers. Même si les communes peuvent bénéficier<br />

d’aides financières telles que Lum’ACTE, un programme<br />

pour accompagner la rénovation de l’éclairage public, il est<br />

difficile, sans étude, d’évaluer la rentabilité de la rénovation.<br />

Et s’il s’agit de rénovation d’une installation solaire ?<br />

Wilfried Kopec – Il faut aussi que les fournisseurs « fiables »<br />

puissent éventuellement « sauver » les installations dont les<br />

produits sont issus de fabricants qui risquent de disparaître<br />

du marché d’ici quelques années afin d’éviter de tout changer,<br />

y compris le mât. L’esthétisme des luminaires photovoltaïques<br />

peut également interroger, surtout lorsqu’une rue entière est<br />

équipée. Si l’éclairage solaire s’impose comme la solution la<br />

mieux adaptée, la plus efficace et pertinente, c’est évident<br />

que l’on ne va pas s’arrêter à ce détail.<br />

Julien Rapin – Cela nous est déjà arrivé de rééquiper, avec<br />

notre système de batterie et électronique, un lampadaire<br />

solaire qui était mal dimensionné et que nous n’avions<br />

pas fourni. Nous nous efforçons, au sein du Syndicat de<br />

l’éclairage, de standardiser le plus possible nos solutions,<br />

c’est un axe de développement pour tous les spécialistes. Je<br />

voulais ajouter que le caractère écologique de l’éclairage<br />

solaire dépend aussi de la durabilité et de la recyclabilité<br />

des matériels. Par exemple, les panneaux photovoltaïques<br />

sont recyclables à environ 95 % : il existe des écoorganismes,<br />

comme Soren, qui collectent et recyclent les<br />

panneaux solaires. De même, les batteries sont récupérées<br />

par des usines pour être revalorisées ; l’ADEME estime<br />

que la revalorisation d’une batterie se situe entre 70 % et<br />

80 %. Nous croyons un peu plus à la seconde vie qu’au<br />

recyclage pur et dur. Comme je le précisais plus haut,<br />

nos batteries en fin de vie ne sont pas complètement hors<br />

service, puisqu’à 20 ans, il reste encore 80 % de puissance<br />

qui pourraient être réutilisés dans d’autres produits ou<br />

applications différentes. En conclusion, je voudrais attirer<br />

l’attention sur le fait que l’éclairage solaire n’est pas un<br />

concurrent de l’éclairage réseau : les deux technologies ne<br />

s’opposent pas, seule une étude affinée permet de faire un<br />

choix judicieux et adapté !<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

(1) Le fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, aussi appelé « Fonds vert », est doté de 2 milliards d’euros afin d’aider les<br />

collectivités territoriales et leurs partenaires à accélérer leur transition écologique. Inscrit dans la loi de finances <strong>2023</strong> et coordonné par la Direction<br />

générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), en qualité de responsable de programme, ce fonds doit permettre le déploiement<br />

d’actions territoriales, sous la responsabilité des préfets. Le Fonds vert a pour objectif de faire passer le taux de remplacement des équipements<br />

d’éclairage extérieur public à 10 % par an, sans attendre l’obsolescence totale du parc. Une rénovation de l’ensemble des parcs anciens, associant<br />

extinction, diminution de la puissance et du nombre de points lumineux, amènerait à diviser par deux la consommation électrique pour l’éclairage<br />

public (soit un potentiel d’économie de 2,8 TWh).<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 9


Lumières Actualités<br />

Nouveau conseil<br />

d’administration du<br />

Syndicat de l’éclairage<br />

Faisant suite à l’assemblée générale du 28 juillet dernier, le Syndicat de<br />

l’éclairage a élu un nouveau conseil d’administration qui est composé<br />

de :<br />

Julien Arnal, président (La Manufacture des Lumières)<br />

Antoine Bonneville (Lenzi)<br />

Tristan De Witte (Rivalen)<br />

Agnès Jullian (Technilum)<br />

Emmanuel Gagnez, vice-président (Sammode)<br />

Hervé Le Guédard (Sylvania)<br />

Marcel Masson, vice-président (Zumtobel)<br />

Alain Minet (Gewiss)<br />

Stéphane Ragni (Ragni)<br />

Isabelle Tribotté (Signify)<br />

Jean-Marc Vogel (Ledvance)<br />

Lionel Witkowski (Trilux)<br />

Légion d’honneur<br />

Agnès Jullian, présidente de Technilum, a reçu les insignes de<br />

Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur des mains de<br />

Jean Castex, ancien Premier ministre et actuel PDG de la RATP, sur le site<br />

de Lézigno, siège social de Technilum.<br />

À la tête de Technilum, société familiale fondée par son père, depuis près<br />

de 30 ans, Agnès Jullian a su insuffler des valeurs fortes à l’entreprise<br />

et s’engager au sein de la société civile, ou au travers d’activiwtés<br />

de mécénat culturel (Association Lézigno, Heureuses Coïncidences,<br />

Mécènes du Sud…), elle a toujours eu à cœur de faire rayonner le territoire<br />

biterrois et régional, en France et dans le monde.<br />

Dans les jardins de Lézigno, ancien chai viticole réhabilité en siège social et<br />

site de production de Technilum, la cérémonie s’est déroulée en présence<br />

du sous-préfet de Béziers, Pierre Castoldi, de la députée Emmanuelle<br />

Ménard, de la présidente de Région Carole Delga, du maire de Béziers,<br />

président de son agglomération, Robert Ménard, et de nombreux autres<br />

élus du territoire, notamment Philippe Vidal, Alain Caralp, Didier Mouly,<br />

Stephan Rossignol, mais aussi Daniel Ballester, Dorothée Cantoni,<br />

Philippe Gabaudan, Bertrand Malquier, Thomas Ricard…<br />

Ce moment fort a également été partagé avec tous les salariés de<br />

Technilum, famille, amis, clients, partenaires et institutionnels qui, d’une<br />

manière ou d’une autre, ont marqué le parcours de la dirigeante. n<br />

Sécurlite signe un<br />

partenariat avec la<br />

fédération Habitat et<br />

Humanisme<br />

Ce partenariat s’inscrit dans la continuité des engagements de Sécurlite,<br />

membre du collectif et entreprise à mission Rivalen. La démarche<br />

vise à soutenir des projets sociaux liés au logement, et le programme se<br />

traduit par la fourniture de luminaires qui ont déjà été utilisés. Deux projets<br />

sont en cours d’équipement dans les villes de Marseille et de Lyon, un<br />

troisième est en discussion au Mans.<br />

Le premier projet concerne la rénovation écoresponsable d’un immeuble<br />

à Marseille, comprenant quatre logements destinés à des familles<br />

monoparentales. Pour cette initiative, Sécurlite a fourni 10 luminaires de<br />

la gamme Bang, très résistants et économes en énergie.<br />

Le deuxième projet concerne une pension de famille dans le Rhône, offrant<br />

un soutien aux personnes en difficulté d’insertion. Pour cette résidence,<br />

Sécurlite a fourni 30 luminaires de la gamme Voila Noir, à la fois élégante<br />

et durable car issue d’une démarche d’éco-conception et adaptée aux<br />

bâtiments résidentiels basse consommation.<br />

Un troisième projet est en cours de discussion avec Habitat & Humanisme<br />

Sarthe Mayenne pour une nouvelle résidence intergénérationnelle au Mans.<br />

Par cette collaboration, Sécurlite témoigne de son engagement au sein<br />

d’initiatives écoresponsables, et entend contribuer aux défis du mal<br />

logement et à la construction d’une société plus inclusive. n<br />

Fin de la fluorescence :<br />

dernière étape<br />

L<br />

a directive RoHS vise à<br />

prévenir les risques pour<br />

la santé et l’environnement<br />

liés à la présence de substances<br />

dangereuses dans<br />

les équipements électriques<br />

et électroniques. Ces dernières<br />

années, les lampes<br />

contenant du mercure bénéficiaient<br />

d’exemptions.<br />

Comme annoncé en 2022, la<br />

révision de la directive introduit<br />

l’interdiction de mise sur<br />

le marché européen depuis :<br />

- le 24 février <strong>2023</strong>, des tubes fluorescents à longue durée de vie et<br />

lampes fluorescentes compactes avec appareillage non intégré (CFL-ni)<br />

de moins de 20 000 heures ;<br />

- le 24 août <strong>2023</strong>, des tubes fluorescents T5 et T8, lampes fluorescentes<br />

compactes (avec une durée de vie de plus de 20 000 heures).<br />

Passées ces dates, les produits déjà mis sur le marché européen pourront<br />

continuer à être vendus jusqu’à épuisement des stocks.<br />

Les fabricants de matériel d’éclairage proposent d’ores et déjà des solutions<br />

led efficaces de remplacement pour permettre aux maîtres d’ouvrage<br />

de rénover progressivement leurs installations, quel que soit le<br />

domaine d’application.<br />

Les lampes et tubes fluorescents déposés peuvent être confiés à<br />

Ecosystem, éco-organisme chargé de la collecte et du traitement des<br />

lampes en fin de vie. n<br />

10 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Jean-Luc Savin,<br />

directeur marketing<br />

Sammode<br />

Après de nombreuses années passées<br />

dans le domaine du génie climatique, la<br />

© DR<br />

ventilation, d’abord chez Aereco, puis dans<br />

les énergies renouvelables au sein du groupe Vaillant, Jean-Luc Savin<br />

a rejoint la société Sammode en février dernier en tant que directeur<br />

marketing et communication.<br />

« Ce qui m’a immédiatement attiré chez Sammode, c’est cet engagement<br />

et ces valeurs fortes autour du fabriqué en France, de la durabilité et de<br />

l’environnement, avec des produits disposant d’une signature formelle<br />

très identifiable. À l’opposé du tout jetable, les produits sont conçus avec<br />

un choix fort et assumé de matériaux nobles et robustes. Le secteur<br />

de l’éclairage est passionnant, et il existe des jonctions naturelles<br />

avec le domaine du génie climatique d’où je viens : clients et marchés<br />

(promoteurs, architectes…), contraintes techniques élevées ou encore<br />

efficacité énergétique et environnementale, notamment. Rares sont les<br />

entreprises qui, comme Sammode, peuvent répondre à des demandes<br />

aussi variées : équipement d’un brise-glace polaire, d’une aciérie aux<br />

Pays-Bas, d’une usine agroalimentaire en Bretagne, etc.<br />

Le passage à la led a entraîné de nombreux bouleversements, aussi<br />

bien d’ordre marketing que technique, qu’il nous faut accompagner par<br />

une offre produit en constante évolution. La valorisation de la dimension<br />

environnementale et la RSE constituent des sujets de première<br />

importance pour Sammode, tout comme le développement des services<br />

associés ou encore la croissance à l’international. » n<br />

Sylvain Waserman<br />

nommé présidentdirecteur<br />

général<br />

de l’ADEME<br />

© DR<br />

Le Conseil des ministres a nommé Sylvain Waserman présidentdirecteur<br />

général de l’ADEME. Il succède ainsi à Boris Ravignon.<br />

Sylvain Waserman, 55 ans, est diplômé de Telecom Sud Paris (1995), du<br />

Theseus International Management Institute (1997) et de l’ENA (2008).<br />

Il débute sa carrière en tant qu’ingénieur dans les télécommunications,<br />

avant de devenir, en 2009, directeur général du réseau GDS-Gaz de<br />

Strasbourg, où il a œuvré au développement de réseaux de chaleur<br />

urbains ainsi qu’à la mise en place de contrats de performance<br />

énergétique à l’échelle de quartiers. En 2017, Sylvain Waserman est<br />

élu député pour le MoDem dans la circonscription de Strasbourg, et<br />

est nommé à la suite vice-président de l’Assemblée nationale. À cette<br />

fonction, il rédige le rapport Transparence et éthique du lobbying et porte<br />

une loi renforçant la protection des lanceurs d’alerte. Sylvain Waserman<br />

s’est investi dans le conseil en transition écologique pour les entreprises<br />

en créant le cabinet Acting 4 A Sustainable World (A4ASW). n<br />

JNL 2025<br />

Àla fin des Journées nationales de la lumière à Orléans, Éric Lacou,<br />

président du centre AFE Centre-Val de Loire, a passé le flambeau<br />

à Franck Gosset, président du centre régional AFE Grand Paris Île-de-<br />

France, qui organisera les JNL de 2025 à Paris. n<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 11


Lumières Actualités<br />

Le Conseil de l’Union européenne adopte la directive<br />

relative à l’efficacité énergétique<br />

L<br />

e Conseil a adopté, le 25 juillet dernier, de nouvelles règles visant<br />

à réduire la consommation finale d’énergie au niveau de l’UE de<br />

11,7 % en 2030. Les États membres bénéficieront de marges de<br />

manœuvre pour atteindre cet objectif.<br />

Les États membres doivent assurer collectivement une réduction de la<br />

consommation finale d’énergie d’au moins 11,7 % en 2030 par rapport<br />

aux prévisions de consommation d’énergie pour 2030 établies en 2020.<br />

Cela se traduit par une limite supérieure de 763 millions de tonnes<br />

d’équivalent pétrole pour la consommation finale d’énergie de l’UE et<br />

de 993 millions de tonnes d’équivalent pétrole pour la consommation<br />

primaire.<br />

La limite de consommation pour la consommation finale sera contraignante<br />

pour les États membres collectivement, tandis que l’objectif en matière<br />

de consommation d’énergie primaire sera indicatif. La consommation<br />

finale d’énergie représente l’énergie consommée par les utilisateurs<br />

finaux, tandis que la consommation d’énergie primaire inclut également<br />

ce qui est utilisé pour la production et la fourniture d’énergie.<br />

Ignes et Coédis signent une charte<br />

d’engagement sur le partage<br />

de données environnementales<br />

À<br />

l’occasion de son assemblée générale, Ignes (alliance des industriels<br />

des solutions électriques et numériques du bâtiment) et la fédération<br />

des distributeurs professionnels des solutions électriques, climatiques et<br />

sanitaires (Coédis) se mobilisent à travers la signature d’une charte d’engagement<br />

sur le partage de données environnementales prioritaires en faveur<br />

de la décarbonation et l’économie circulaire.<br />

Face aux enjeux de décarbonation du bâtiment et de raréfaction des ressources,<br />

cette charte implique fabricants et distributeurs et vise à accélérer<br />

considérablement la mise à disposition de données environnementales<br />

fiables aux entreprises, en orientant les efforts sur un premier jeu d’indicateurs<br />

prioritaires reposant sur une méthodologie précise inscrite dans la charte :<br />

• sur le volet carbone, un indicateur intitulé « contribution au réchauffement<br />

climatique », mesurant la contribution des produits et de leurs emballages<br />

au réchauffement climatique (en kg CO 2<br />

équivalent) sur l’ensemble du<br />

Tous les États membres doivent fixer des contributions et des trajectoires<br />

nationales indicatives pour atteindre l’objectif dans leurs plans nationaux<br />

intégrés en matière d’énergie et de climat. Les projets de plans nationaux<br />

intégrés en matière d’énergie et de climat actualisés devaient être élaborés<br />

pour juin <strong>2023</strong> et les plans définitifs devront l’être en 2024.<br />

La formule de calcul des contributions nationales à la réalisation de<br />

l’objectif est indicative, avec la possibilité de s’en écarter de 2,5 %.<br />

La Commission calculera si toutes les contributions permettent d’atteindre<br />

l’objectif de 11,7 %, et dans la négative, demandera des corrections aux<br />

contributions nationales qui sont inférieures à ce qu’elles auraient été si<br />

la formule avait été utilisée (mécanisme destiné à combler les écarts). La<br />

formule est fondée, entre autres, sur l’intensité énergétique, le PIB par<br />

habitant, le développement des énergies renouvelables et le potentiel<br />

d’économies d’énergie.<br />

L’objectif annuel d’économies d’énergie pour la consommation finale<br />

d’énergie augmentera progressivement de 2024 à 2030. Les États<br />

membres doivent réaliser de nouvelles économies annuelles de 1,49 % de<br />

la consommation finale d’énergie en moyenne au cours de cette période,<br />

pour atteindre progressivement 1,9 % le 31 décembre 2030.<br />

Les États membres peuvent prendre en compte, dans le calcul de<br />

l’objectif, les économies d’énergie réalisées grâce à des mesures de<br />

politique publique au titre de la directive actuelle et de la directive révisée<br />

sur la performance énergétique des bâtiments ; les mesures découlant du<br />

système d’échange de quotas d’émission de l’UE (pour les installations<br />

et pour les bâtiments et les transports), et les mesures d’urgence dans le<br />

domaine de l’énergie.<br />

Les nouvelles règles fixent une obligation spécifique pour le secteur public<br />

de parvenir à une réduction annuelle de la consommation d’énergie de<br />

1,9 %, les transports publics et les forces armées pouvant être exclus.<br />

En outre, les États membres seront tenus de rénover chaque année au<br />

moins 3 % de la surface totale au sol des bâtiments appartenant à des<br />

organismes publics. n<br />

cycle de vie du produit. Cette information est issue des fiches recensant<br />

les données environnementales des produits PEP ecopassport ;<br />

• sur l’économie circulaire, un indicateur précisant le pourcentage de<br />

matière recyclée contenu dans le produit et un autre pour l’emballage.<br />

Un indicateur reste encore à définir autour de la réparabilité/durabilité.<br />

Il s’agit pour les signataires d’inciter à cette démarche l’ensemble de leurs<br />

adhérents, quelle que soit leur taille. Cela nécessite à la fois de nouveaux<br />

investissements financiers, de l’expertise ainsi que des ressources spécifiques<br />

à allouer. C’est pourquoi les engagements ambitieux pris dans<br />

cette charte s’inscrivent dans le temps, avec une planification séquencée<br />

à l’horizon 2025, puis 2028. n<br />

© DR<br />

José Pretot,<br />

président Coédis<br />

et Benoît Coquart,<br />

président Ignes<br />

12 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Actualités<br />

Rénovation des écoles :<br />

Sylvania anticipe<br />

L<br />

e président de la République a<br />

annoncé, en septembre, son intention<br />

de rénover plus de 40 000 établissements<br />

scolaires d’ici à dix ans.<br />

500 millions d’euros seront débloqués à<br />

cet effet en 2024, a-t-il également indiqué.<br />

Selon Sylvania, pour relever ce défi,<br />

les communes, les départements et<br />

les régions doivent saisir l’opportunité offerte par l’éclairage intelligent,<br />

adapté aux budgets de toutes les collectivités quelle que soit leur taille<br />

grâce à un retour sur investissement rapide.<br />

Sylvania en fait la preuve avec l’exemple d’un collège de 1 200 m² qui<br />

a réalisé 89 % d’économies grâce à la rénovation de ses 25 classes,<br />

et un investissement de 52 000 €, amorti en quatre ans. 200 lampes<br />

traditionnelles ont été remplacées par des luminaires led associés à une<br />

solution de gestion intelligente de l’éclairage.<br />

En effet, face à l’urgence climatique et à l’explosion des coûts de l’énergie,<br />

la réflexion sur la rénovation de l’éclairage dans les établissements<br />

scolaires est un sujet clé qui aborde autant les questions d’usage liées au<br />

confort visuel que la sobriété énergétique. D’autant plus que le potentiel<br />

d’économies d’énergie lié à une rénovation de l’éclairage des locaux<br />

scolaires est évalué par l’ADEME entre 40 % et 80 % et qu’elle constitue<br />

un levier rapide et efficace à activer, sans incidence sur le fonctionnement<br />

des établissements scolaires. n<br />

© Sylvania<br />

Éclairer l’espace public et le<br />

paysage, par Roger Narboni<br />

C<br />

et ouvrage décrit les enjeux environnementaux et sociétaux actuels<br />

de l’éclairage, détaille le rôle et les responsabilités des différents<br />

intervenants et expose les approches stratégiques préalables à la<br />

conception d’un projet d’éclairage. Il explique les étapes du projet, des<br />

études préliminaires à la réception des travaux ; précise les spécificités<br />

du projet d’éclairage d’espace urbain et d’aménagement paysager et<br />

renseigne sur les caractéristiques des sources et supports, ainsi que sur<br />

les systèmes permettant de piloter une installation. Enfin, il donne les<br />

éléments d’exploitation et de maintenance d’une installation et repère les<br />

évolutions et les futures attentes en matière d’éclairage.<br />

Pour concevoir et mettre en œuvre un éclairage urbain et paysager<br />

durable, une bonne connaissance des installations, des différents<br />

équipements disponibles, des problématiques environnementales et<br />

sociétales, ainsi que du contexte urbain et paysager dans lequel s’inscrit<br />

le projet est indispensable.<br />

Ce livre est destiné aux professionnels de<br />

l’éclairage (éclairagistes et concepteurs<br />

lumière) ainsi qu’aux intervenants susceptibles<br />

de collaborer à un projet d’éclairage (maîtres<br />

d’ouvrage, architectes, paysagistes, urbanistes).<br />

Éclairer l’espace public et le paysage,<br />

256 pages, 59 € – EAN : 9782281146462.<br />

Boutique Le Moniteur :<br />

https://boutique.lemoniteur.fr n<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 13


Lumières Actualités<br />

Palmarès du concours Lumières organisé par le SERCE<br />

A<br />

lors que l’année 2022, placée sous le signe de la sobriété, a<br />

vu nombre de communes éteindre leurs éclairages, le 10 mai<br />

dernier, le jury du concours Lumières <strong>2023</strong> a distingué quatre maîtres<br />

d’ouvrage.<br />

1 er prix : Ville de Mazamet (81) pour la mise en lumière d’une<br />

passerelle himalayenne, symbole de la reconversion réussie de son<br />

territoire. Installateur : SPIE CityNetworks – Équipements : Signify.<br />

Perché à 1 560 m d’altitude sur un éperon rocheux, le fort du Télégraphe<br />

domine Saint-Michel-de-Maurienne et la vallée de la Maurienne. Une<br />

cinquantaine de projecteurs et de réglettes led révèlent la citadelle,<br />

visible depuis la vallée et la route. Les antennes relais hertziennes ont été<br />

intégrées au projet, éclairées en bleu.<br />

3 e prix ex aequo : les villes d’Yerres (91) et de Lyon (69) remportent<br />

ex aequo la troisième place pour la mise en lumière du parc Budé et<br />

le projet artistique « Traverser la lumière », chacun valorisant deux sites<br />

jusqu’alors délaissés.<br />

Ville d’Yerres (91), pour la mise en lumière du parc Budé (remparts,<br />

tour de guet, grotte et cheminements). Architecte : Cabinet Vermeulin<br />

– Paysagistes : Élise et Martin Hennebicque – Conception lumièrescénographie<br />

: De Cour à Jardin – Équipements : Griven, Luce & Light,<br />

Lumteam, Targetti – Installateur : Satelec.<br />

© Ville de Mazamet. Photo Laurent Frezouls<br />

© Clement Leroyer Aspark Studio<br />

La passerelle himalayenne relie les vestiges archéologiques de l’église<br />

Saint-Sauveur au village médiéval d’Hautpoul. Sa structure métallique<br />

surplombe de 70 m de haut la vallée de l’Arnette, sur une longueur<br />

d’environ 140 m. La mise en lumière valorise à la fois l’environnement<br />

immédiat du site et la structure, sans mobiliser de moyens techniques<br />

trop importants, pour en faciliter la maintenance.<br />

2 e prix : Communauté de communes Maurienne Galibier (73)<br />

pour la mise en valeur du fort du Télégraphe. Conception lumière :<br />

Atelier Roland Jéol (conception et design projet) – Suivi de chantier et<br />

études électriques : Abest Ingénierie – Installateurs : Ydems, Électra<br />

Savoies – Équipements : Meyer, Sfel.<br />

© Aéro 360/ODOXO - Michel Djaoui - Alban Perret - Marc Torfs<br />

Classé ENS (espace naturel sensible), le parc Budé a été réhabilité pour<br />

favoriser la circulation piétonne et valoriser les éléments patrimoniaux<br />

inscrits au titre des monuments historiques : remparts, tour de guet,<br />

fontaine et fausse rivière, grotte monumentale. La mise en lumière sobre<br />

et discrète repose sur un éclairage différencié selon qu’il se trouve dans la<br />

partie urbaine, côté cœur de ville, ou naturelle, en bordure de l’Yerres. Une<br />

attention particulière a été apportée à la mise en lumière des éléments<br />

architecturaux et des cheminements piétons. La promenade qui ceinture<br />

le parc est éclairée par une main courante émettant une lumière douce.<br />

Ville de Lyon (69). « Traverser la lumière » est un projet artistique qui<br />

s’inscrit dans le cadre du réaménagement des bas Ports du quartier de<br />

Confluence. Conception lumière : Les Éclairagistes associés, Joseph<br />

Frey – Installateurs : Aximum, Colas – Équipements : Luminaires Inconel<br />

Technologies – Intégrateur : Soliled.<br />

© Joseph Frey - Michel Djaoui<br />

14 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


La maîtrise de l’impact du projet d’éclairage sur l’environnement a été la<br />

priorité du projet conçu en éco-conception lumière et HQE. Il répond aux<br />

objectifs d’économies d’énergie de la ville, tout en éclairant les mobilités<br />

douces et en respectant la trame noire le long de la Saône. L’éclairage<br />

public installé sur le quai haut permet par réflexion d’éclairer indirectement<br />

le quai bas, de sorte que ni les ponts ni les berges ne nécessitent un<br />

éclairage dédié. Cette mise en lumière interactive et dynamique repose<br />

sur les déplacements et la vitesse des passants.<br />

Mention spéciale<br />

Syndicat départemental d’énergie et d’équipement de la Vendée<br />

(Sydev) pour la mise en lumière du mont des Alouettes (commune<br />

des Herbiers, 85). Concepteur lumière : Sydev – Installateurs : Garczynski<br />

Traploir Vendée – Équipements : WEEF.<br />

© Garczynski Traploir Vendée<br />

Cette réalisation, toute en sobriété et en élégance, a été effectuée dans<br />

le cadre d’une approche durable (véhicule et nacelle électriques), en<br />

réutilisant, place pour place, les emplacements et gaines existantes d’une<br />

précédente installation, sans porter préjudice au site.<br />

La remise des prix aura lieu en région cet automne. n<br />

Renouvellement du bureau<br />

du Serce<br />

Lors de l’assemblée générale du Serce, qui s’est tenue le 16 juin, le<br />

conseil d’administration a reconduit Jean-Pascal de Peretti dans<br />

ses fonctions de président. L’année écoulée a été particulièrement<br />

dynamique. Les entreprises du Serce et leurs équipes ont connu une<br />

activité très soutenue, ce qui atteste « du rôle majeur de nos entreprises<br />

dans la transition énergétique et numérique ».<br />

À chacun de ses renouvellements, le conseil d’administration élit un<br />

bureau, comprenant le président, un vice-président, un trésorier et d’autres<br />

membres chargés de préparer les travaux du conseil d’administration.<br />

Bureau <strong>2023</strong> :<br />

Vice-président : Ludovic Duplan (Eiffage Énergie Systèmes)<br />

Trésorier : Jean de Vauxclairs (CEME)<br />

Administrateurs :<br />

Bertrand Alloin (FIRALP) - Christian Glade (Vinci Energie France) - Pierre<br />

Hardouin (Equans) - Emmanuel Hervé (Hervé Thermique) - Arnaud<br />

Tirmarche (Spie France). n


Lumières Actualités<br />

Prix Artisan Créateur de Lumière <strong>2023</strong><br />

L<br />

e<br />

Syndicat du luminaire et les Ateliers d’Art de France ont organisé, pour la septième année, le prix « Artisan Créateur de Lumière »<br />

attribué à l’occasion du salon Maison&Objet en septembre dernier.<br />

1 er prix : CHARLOT & Cie<br />

Nom du luminaire : Douze Gouttes - Artisan d’Art : Charles Macaire<br />

Charlot & Cie est une petite entreprise familiale et amicale créée en 2004.<br />

Elle applique certains procédés de pliages et froissages développés<br />

par le CRIMP (collectif de plieurs de papier) pour élaborer ses créations<br />

artisanales et artistiques. Elle est membre des Ateliers d’Art de France<br />

depuis 2006.<br />

Douze Gouttes est un lustre suspendu par câbles en acier. Armature<br />

interne en tubes acier cintrés et soudés. Habillage de papier kraft<br />

compressé et encollé avec des effets de branchages et traité anti-feu.<br />

www.charlotetcie.fr<br />

Manifeste de l’ACE<br />

E<br />

n 2016, l’ACE annonçait dans son<br />

Manifeste pour des projets d’éclairage<br />

raisonnés une prise de conscience collective<br />

des enjeux écologiques dans le cadre de la<br />

conception des projets d’éclairage.<br />

En <strong>2023</strong>, alors que la France se lance dans<br />

un plan de sobriété énergétique, et que le<br />

GIEC confirme l’urgence de s’engager dans<br />

des scénarios de développement durable, les<br />

conceptrices et concepteurs lumière de l’ACE<br />

réaffirment leur engagement de concevoir des<br />

projets lumière raisonnés et engagés.<br />

1. Réhabiliter le plaisir de la pénombre et de l’obscurité<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière, nous<br />

engageons à proposer une ville nocturne résiliente par le respect de la nuit.<br />

2. Considérer toutes les lumières<br />

Face à l’urgence climatique, nous revendiquons l’implication et le savoirfaire<br />

des conceptrices et concepteurs lumière en matière de lumière<br />

naturelle et artificielle.<br />

3. Maîtriser les ressources<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

nous engageons à mener des projets de qualité prenant en compte<br />

l’ensemble des moyens mis à notre disposition pour limiter les émissions<br />

de CO 2<br />

et nous inscrire dans le plan climat.<br />

4. Inscrire les usages au cœur des projets<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

estimons que la lumière doit répondre à des besoins, à des usages.<br />

5. Respecter les marqueurs géoculturels<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

2 e prix : FRANÇOISE DELAIRE CRÉATIONS<br />

Nom du luminaire : Arbre lumière (gamme Plantation)<br />

Artisan d’Art : Françoise Delaire<br />

Lampadaire de 2,20 m de haut. Le pied<br />

est composé d’un socle acier noir de<br />

38 cm de diamètre, avec, en son centre,<br />

un tube acier de 2 m de haut habillé<br />

d’une gaine technique textile lui conférant<br />

l’aspect d’un tronc.<br />

La structure lumineuse est composée d’un<br />

pavillon avec 3 douilles E27 pour 3 x leds de<br />

10 W, 220 V. La partie feuillage de l’arbre,<br />

ou abat-jour, est constituée de grandes<br />

feuilles, de fleurs, de graines, cousues sur<br />

une base textile. Cette sculpture, en résille<br />

polyester, a un diamètre de 95 à 100 cm. À<br />

la base de l’arbre, pousse une tige de fleur.<br />

Légère, transparente, colorée, la lumière se diffuse harmonieusement.<br />

Créations sur mesure, autres coloris possibles. Matière textile de l’abat-jour<br />

lavable dans une eau savonneuse.<br />

www.francoisedelaire.com<br />

revendiquons le respect des différentes pratiques culturelles de la<br />

lumière constituant un panorama lumineux mondial doté d’une diversité<br />

représentative de l’identité des peuples et des cultures.<br />

6. Œuvrer pour le bien-être de toutes et tous<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs<br />

lumière, nous engageons à respecter les particularités physiologiques et<br />

perceptives de la vision humaine.<br />

7. Assumer nos responsabilités en toute indépendance<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

nous engageons à demeurer indépendants des industriels (fabricants,<br />

installateurs de matériel d’éclairage et fournisseurs d’énergie) afin de<br />

garantir la qualité et la sobriété de nos projets.<br />

8. Transmettre et partager nos innovations<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

nous engageons à la diffusion et au partage des solutions conceptuelles et<br />

techniques innovantes qui favorisent, pour les projets lumières, la protection<br />

de l’environnement, la réduction des consommations énergétiques.<br />

9. Garantir qualité et expertise<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

prenons le temps du regard rétrospectif, objectif et critique sur nos<br />

réalisations d’hier pour construire notre expertise et notre crédibilité.<br />

10. Construire un laboratoire d’idées<br />

Face à l’urgence climatique, nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

nous nous engageons à suivre, à poursuivre et à participer, avec les<br />

moyens qui sont les nôtres, à toute recherche où la lumière, et sa maîtrise,<br />

sont des facteurs décisifs, que cela soit dans le domaine des sciences<br />

humaines et médicales, comme des sciences naturelles et, évidemment,<br />

dans la recherche technologique.<br />

Manifeste complet téléchargeable sur : www.ace-fr.org<br />

16 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Entretien<br />

Jean-Yves SOËTINCK<br />

Concepteur lumière<br />

L’Acte Lumière<br />

© DR<br />

Parcours• • •<br />

Jean-Yves Soëtinck est né en 1971 à Paris.<br />

Diplômé en architecture d’intérieure en<br />

1997, il intègre une agence de conception<br />

lumière lyonnaise et apprend les bases de<br />

l’éclairagisme. En 2001, il créé sa propre<br />

agence, L’Acte Lumière, spécialisée dans<br />

la mise en lumière des espaces publics,<br />

de l’architecture et du patrimoine, dont la<br />

principale exigence qu’il s’impose est<br />

de faire un acte fort de chacune de ses<br />

réalisations.<br />

Depuis ses débuts, Jean-Yves Soëtinck<br />

est membre de l’association LUCI (Lighting<br />

Urban Community International), de l’ACE<br />

(Association française des concepteurs<br />

éclairagistes). Il a signé un grand nombre de<br />

mises en lumière telles que le boulevard du<br />

littoral à Cagnes-sur-Mer, la place Darcy à<br />

Dijon, place des Cordeliers à Annonay, quais<br />

de l’Isère à Grenoble et la place du Château<br />

à Strasbourg ; le Théâtre de Champagne à<br />

Troyes, le Palais Lumière à Évian, la façade<br />

du théâtre national de Strasbourg, et le projet<br />

hautement emblématique de la cathédrale<br />

de Strasbourg récompensé par trois prix<br />

internationaux : IALD Award of Excellence,<br />

Darc Award et Codega 2017.<br />

Il a également réalisé des plans lumières pour<br />

les villes de Strasbourg, Boulogne-Billancourt,<br />

le « territoire des Portes de l’Isère ».<br />

La lumière comme moyen<br />

Moyen d’agir, moyen d’expression, moyen de concevoir… Jean-Yves Soëtinck<br />

perçoit et utilise la lumière comme un outil. Ce n’est pas tant la recherche<br />

d’un effet qui l’intéresse, mais davantage la volonté d’engager un processus<br />

de mise en lumière simple qui associe « le sens et le décor, le fonctionnel<br />

et le généreux ».<br />

Vous vous décrivez comme un « enfant du plan<br />

lumière lyonnais ». Que voulez-vous dire ?<br />

J’avais une certaine sensibilité artistique et,<br />

avec des études en architecture d’intérieur,<br />

j’étais parti pour être décorateur. En tant que<br />

Lyonnais et utilisateur de l’espace nocturne,<br />

j’aimais me promener dans la ville et voir<br />

comment elle changeait grâce au premier<br />

plan lumière. La première offre d’emploi à<br />

laquelle j’ai répondu était un poste à l’Atelier<br />

de Roland Jéol, concepteur lumière. Je me suis<br />

rendu compte que la lumière représentait un<br />

matériau fabuleux. J’appartiens plutôt à cette<br />

deuxième génération de concepteurs lumière<br />

qui est arrivée une dizaine d’années après ceux<br />

que je considère comme les pères fondateurs<br />

de ce métier, Roger Narboni, Pierre Bideau,<br />

Laurent Fachard, Alain Guilhot qui venaient,<br />

pour la plupart, soit du théâtre soit du monde<br />

de l’entreprise. La deuxième génération,<br />

comme Vincent Thiesson, Charles Vicarini,<br />

s’est formée chez eux, et s’est inspirée de<br />

l’expérience de ses prédécesseurs. Aujourd’hui,<br />

la troisième génération, les trentenaires, a suivi<br />

des cursus plus spécialisés éclairage. Alors<br />

qu’en ce qui me concerne, j’ai fait mes armes,<br />

certes, sur des projets prestigieux, mais tout en<br />

apprenant, en tant qu’assistant.<br />

Quand avez-vous créé L’Acte Lumière ?<br />

J’ai fondé ma propre agence en 2001, en<br />

sautant dans le grand bain tout de suite.<br />

Cela m’a permis d’aller là où je voulais, mais<br />

l’indépendance est un long cheminement<br />

et il fallait être à la fois en agence et sur le<br />

terrain. Ce sont les projets avec Alfred Peter,<br />

paysagiste, qui m’ont vraiment mis le pied à<br />

l’étrier. Comme chacun sait, nul n’est prophète<br />

en son pays, et j’ai très peu travaillé sur la<br />

ville de Lyon. En revanche, Strasbourg a été<br />

un tremplin formidable, tout d’abord avec<br />

l’éclairage du parc de la Citadelle.<br />

18 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Entretien<br />

“Plus que jamais,<br />

éclairer, c’est sculpter de l’ombre.”<br />

Puis les projets se sont succédé jusqu’à la place du Château,<br />

puis ses façades, et la cathédrale. Pour la place du Château,<br />

je suis arrivé en cours de projet, lorsque Catherine Linder,<br />

paysagiste, a fait appel à moi pour prendre le relais sur la<br />

conception lumière. Ensuite, j’ai gagné le concours pour la<br />

mise en lumière des façades, puis celui de la cathédrale à<br />

l’unanimité du jury. J’ai travaillé avec un bureau d’études<br />

qui utilisait la 3D et j’ai su, en voyant l’image du projet, que<br />

c’était la bonne approche, je savais où j’allais.<br />

La cathédrale de Strasbourg arrive après 15 ans de<br />

conception lumière. Quels ont été les projets phares de cette<br />

période ?<br />

Je me suis toujours nourri du travail en équipe sur mes<br />

projets, et particulièrement à travers ceux que j’ai réalisés<br />

avec le paysagiste Alfred Peter. Par exemple, le projet<br />

de Cagnes-sur-Mer était déjà, en 2005, le moyen de<br />

m’affranchir des codes de l’éclairage public. Dans un site<br />

d’exception, offrant une perspective très dégagée tant sur<br />

la mer que sur la ville et les Alpes du Sud, le boulevard est<br />

éclairé par 9 grands mâts inclinés de 26 m de haut, munis de<br />

réflecteurs isotropes permettant une interdistance de 75 m<br />

qui procurent un éclairage très uniforme de la promenade.<br />

Peut-être qu’aujourd’hui je ferais un concept complètement<br />

différent, mais il y a 20 ans, il fallait un peu d’audace pour<br />

se libérer du double alignement routier et piétonnier. Les<br />

quais de l’Isère, à Grenoble, 10 ans plus tard, racontent<br />

une tout autre histoire. Le réaménagement des quais<br />

était une pièce maîtresse du projet d’embellissement et de<br />

circulation de la ville. Le projet lumière s’inscrivait dans<br />

une stratégie de reconquête des lieux et s’articulait autour<br />

de deux principes : la création d’un signal lumineux fort<br />

et la révélation d’un quartier où il fait bon vivre, tout en<br />

évitant l’écueil d’une banalisation par trop de fonctionnalité<br />

de l’éclairage. J’ai créé un lampion festif et son support,<br />

positionnés à des hauteurs et des distances différentes malgré<br />

une trame d’alignement inflexible ; grâce à son double feu,<br />

il fournissait un éclairage public de qualité au niveau des<br />

chaussées, et une animation colorée RVB de sa vasque<br />

diffusante.<br />

Vous avez mentionné qu’aujourd’hui, vous ne referiez peutêtre<br />

pas ces projets de la même façon. Qu’est-ce qui a changé<br />

dans votre approche au cours de ces 20 dernières années ?<br />

Pour commencer, la cathédrale de Strasbourg a marqué<br />

un grand virage dans ma carrière, et ce, à plus d’un titre.<br />

Tout d’abord, elle a été un vecteur de communication<br />

incroyable et m’a permis de parler davantage de mes projets,<br />

notamment sur les réseaux sociaux. Elle m’a aussi apporté<br />

la légitimité dont je doutais, grâce aux prix que j’ai reçus,<br />

comme l’IALD Award of Excellence et le Darc Award,<br />

récompenses internationales dont je suis très fier. Confucius<br />

a dit « L’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos<br />

et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru ». Je ne suis<br />

pas un philosophe ou un théoricien de la lumière ; je doute<br />

en permanence, mais avec un peu de pragmatisme je me<br />

laisse porter par ce doute. Enfin, deux événements récents<br />

ont modifié ma vision de l’éclairage urbain. Le passage du<br />

Covid pour des raisons personnelles, et l’arrêté 2018 sur<br />

les nuisances lumineuses qui a fait de l’environnement un<br />

sujet omniprésent. Par exemple, grâce à la collaboration<br />

des écologues, j’ai fait évoluer ma pratique professionnelle :<br />

j’ai décidé de ne plus utiliser la végétation comme support<br />

de composition nocturne ; dans la mesure du possible, je<br />

m’appuie sur la plus grande sensibilité aux problématiques<br />

environnementales des usagers, pour aller vers plus de<br />

sobriété, parfois à contre-pied des attentes de certains<br />

décideurs. Il est évident que l’on ne peut plus continuer<br />

à éclairer aujourd’hui comme on éclairait auparavant.<br />

D’ailleurs, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai participé<br />

et signé l’Acte 2 du manifeste de l’ACE. Nous, concepteurs<br />

lumière, sommes en première ligne pour « montrer<br />

l’exemple » et partager cette nouvelle vision de l’éclairage<br />

responsable et engagé.<br />

Et comment cette nouvelle vision de l’éclairage se traduit-elle ?<br />

En pensant le projet depuis l’obscurité et non plus par son<br />

aménagement ; plus que jamais, « éclairer, c’est sculpter de<br />

l’ombre ». J’ai travaillé dernièrement sur une place qui se<br />

trouvait à proximité d’un parc. J’avais imaginé l’éclairer très<br />

peu, par petites taches lumineuses au sol et sur les façades,<br />

comme un effet de komorebi obtenu par projection de<br />

gobos, ce qui me permettait d’amener l’ensemble de l’espace<br />

dans une poésie nocturne, une transition entre la pénombre<br />

naturelle du parc et la ville. Nous avons cette capacité à<br />

scénariser de façon très simple et fine en limitant les impacts<br />

sur l’environnement, en faisant un peu plus appel au<br />

réemploi du matériel d’éclairage. On nous a retiré des outils<br />

de notre palette conceptuelle, il va falloir faire avec ! Nous<br />

intervenons sur des espaces publics, en les personnalisant<br />

davantage, avec des adaptations des designs encore plus<br />

fines, etc., et sans doute en utilisant la lumière comme une<br />

matière, un véritable moyen de transformer le paysage<br />

urbain. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 19


Lumières Projets<br />

© Antoine Martel, Cité des climats et des vins de Bourgogne<br />

Maître d’ouvrage :<br />

Bureau interprofessionnel des vins de<br />

Bourgogne BIVB<br />

Architectes :<br />

Mâcon : RBC Architecture et ACL<br />

Associés<br />

Chablis : Atelier Correia Architectes<br />

& Associés<br />

Scénographe : Ateliers Adeline Rispal<br />

Concepteur lumière : les éclaireurs<br />

Matériel d’éclairage : Loupi<br />

EXPÉRIENCE SENSORIELLE<br />

À LA CITÉ DES CLIMATS ET<br />

DES VINS DE BOURGOGNE<br />

L’équipe de l’agence les éclaireurs nous entraîne cette fois dans un parcours lumière<br />

à l’intérieur de deux des trois bâtiments de la Cité des climats et des vins de<br />

Bourgogne : Mâcon et Chablis. Le concept de la visite de ces lieux emblématiques<br />

est basé sur l’expérience sensorielle, au centre de laquelle la lumière joue un rôle<br />

particulier. Visite guidée par Lucas Goy et Anaëlle Vinçot, concepteurs lumière.<br />

© Antoine Martel, Cité des climats et des vins de Bourgogne<br />

C’est à travers des expériences multisensorielles<br />

et ludiques que le visiteur est invité<br />

à découvrir l’univers du vin et de la vigne,<br />

l’histoire de chacune des régions de la Bourgogne<br />

viticole, la richesse de ses paysages, de ses vins et<br />

de ses Hommes.<br />

« Aussi bien à Chablis qu’à Mâcon, explique Lucas<br />

Goy, nous avons été sollicités pour éclairer les<br />

accès : l’accueil, le bar à dégustation, les espaces<br />

de vente, les lieux de restauration, de conférence.<br />

Nous avons choisi un éclairage discret, très basse<br />

luminance, parfois intégré aux étagères. »<br />

Dans les deux espaces, le parcours commence<br />

dans la pénombre, face aux écrans multimédias<br />

superposés comme des strates géologiques<br />

qui accompagnent les mouvements de la scénographie<br />

montrant la complexité des sols et<br />

des climats.<br />

L’exposition de Chablis prend place dans le cellier<br />

historique du Petit Pontigny, un bâtiment<br />

historique dont l’origine remonte au Moyen-Âge,<br />

et raconte l’histoire des vignobles du nord de la<br />

Bourgogne : le Chablisien, le Grand Auxerrois et<br />

le Châtillonnais.<br />

20 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© DR<br />

© DR<br />

Chablis : le cellier du Petit Pontigny<br />

La lumière révèle la poétique des couches, et souligne<br />

ces jeux de plis et de creux formés par les<br />

strates géologiques. L’éclairage artificiel s’intègre<br />

dans les éléments architecturaux comme les parois<br />

et les vitrines. « Notre intervention est relativement<br />

modeste, remarque Lucas Goy. Nous avons<br />

travaillé à partir de petits projecteurs intégrés<br />

sur des lignes de rails, réglés sur les différents<br />

objets scénographiques et qui créent l’ambiance<br />

du parcours. »<br />

L’atmosphère est intime, accueillante et vibrante.<br />

La visite se poursuit avec la Cave aux arômes,<br />

cœur sensitif de l’exposition où l’ambiance lumière<br />

se teinte de toutes les couleurs du vin et envahit<br />

l’espace grâce à un jeu de reflets sur les liquides.<br />

Chaque famille d’arômes caractéristique des vins<br />

blancs et vins rouges de Bourgogne est représentée<br />

dans des ballons en verre, par des produits frais<br />

et naturels : en approchant son nez de l’encolure<br />

du ballon, le visiteur peut associer les arômes aux<br />

produits et aux vins. « Nous avons éclairé ces<br />

vases aromatiques par le dessous, explique Lucas<br />

Goy, avec des plaques sphériques transparentes<br />

encastrées sous chaque ballon de verre. » Cette<br />

scénographie permet au public de comprendre la<br />

complexité des odeurs d’un vin rouge, d’un vin<br />

blanc, et de reconstituer les différentes typologies<br />

de chacun des terroirs.<br />

Mâcon : l’histoire des vins de Bourgogne<br />

Porte d’entrée des vignobles du sud de la Bourgogne,<br />

la Cité, à Mâcon, développe plus spécifiquement<br />

l’histoire et la présentation du territoire<br />

des vins du Mâconnais, de la Côte Chalonnaise et<br />

des Côtes du Couchois.<br />

« Ici, on retrouve les mêmes stratégies qu’à<br />

Chablis, commente Lucas Goy, avec des explications<br />

sur le sol, une carte interactive, les outils<br />

qui sont mis en œuvre, les gestes qui sont développés.<br />

Le lieu étant beaucoup plus moderne que<br />

celui de Chablis, la demande était très différente.<br />

Nous avons conçu un lustre spécial composé de<br />

plus de 600 tubes lumineux de hauteurs variables.<br />

Ils constituent un ciel qui s’adapte aux différents<br />

contenus : passage de nuages, orage, moments<br />

ensoleillés chatoyants. Nous avons créé une programmation<br />

matricielle avec des séquences vidéo,<br />

qui s’inscrivent dans une animation lumineuse. »<br />

Une table des arômes, disposée sous ce ciel,<br />

accueille les visiteurs pour des expériences olfactives.<br />

Par ailleurs, dans cet espace, des loggias destinées<br />

aux enfants ont été installées ici et là et sont<br />

éclairées à l’intérieur par de petits encastrés.<br />

« Nous avons utilisé les mêmes projecteurs qu’à<br />

Chablis pour éclairer les autres dispositifs scénographiques<br />

», conclut Lucas Goy. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

© DR<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 21


Lumières Projets<br />

© Alexis Coussement<br />

Maîtrise d’ouvrage :<br />

Musée de Tahiti et des Îles, TNAD<br />

Architecte :<br />

Pierre-Jean Picart Architecture<br />

Scénographie : Studio Adrien Gardère<br />

Conception lumière : Alexis Coussement,<br />

Atelier de conception lumière (ACL)<br />

Création numérique et conception<br />

multimédias : on-situ<br />

Matériel d’éclairage : iGuzzini et ETC<br />

LES LUMIÈRES SCULPTÉES<br />

DE TE FARE IAMANAHA<br />

Le nouveau musée de Tahiti et des Îles présente les bases culturelles<br />

communes des sociétés polynésiennes par grandes thématiques : peuplement<br />

des îles, navigation, sacré et marae, rites funéraires, pêche, vie quotidienne,<br />

tapa, tatouage, danse et musique. À travers des objets de prestiges ou du<br />

quotidien, de sculptures et de textures, le visiteur découvre le patrimoine<br />

culturel polynésien dans une mise en lumière signée de l’agence ACL.<br />

© Alexis Coussement<br />

Le musée de Tahiti et des Îles (en tahitien,<br />

Te Fare IaManaha) est situé en Polynésie<br />

française, à Tahiti, à Punaauia exactement, à<br />

15 km de Papeete, à la Pointe-des-Pêcheurs,<br />

près de l’embouchure de la rivière Punaruu. Il<br />

comprend un terrain couvrant presque 4 hectares<br />

entièrement clôturé, donnant sur le lagon de Tahiti.<br />

Inauguré en mars <strong>2023</strong>, le musée de Tahiti et des<br />

Îles a fait peau neuve : nouveaux nom et logo, nouveau<br />

lieu conçu par l’architecte Pierre-Jean Picart.<br />

L’espace de 1 400 m², entièrement ouvert, a été<br />

mis en valeur par le scénographe Adrien Gardère.<br />

Les objets, présentés en îlots, invitent à une visite<br />

au gré des envies des visiteurs à travers les différents<br />

archipels. Pour l’ouverture, une vingtaine<br />

d’œuvres polynésiennes emblématiques ont été<br />

prêtées par des musées européens (musée du Quai<br />

Branly, British Museum et Museum of Archaeology<br />

and Anthropology of Cambridge), telles<br />

que le maro’ura d’Anaa, la ceinture de plumes<br />

des grands Arii, le Ti’i A’a de Rurutu ou encore<br />

le Heva Tupāpāu, le costume de deuilleur de la<br />

Société. Une salle de conférence ainsi qu’une salle<br />

d’exposition temporaire et un parcours ethnobotanique<br />

complètent l’offre culturelle du musée.<br />

C’est à l’agence de conception lumière ACL qu’a<br />

été confiée la mise en lumière des collections permanentes.<br />

« Nous avions déjà travaillé plusieurs<br />

fois avec Adrien Gardère, notamment sur le<br />

Musée Cluny, et connaissons bien ses scénographies,<br />

ce qui nous a permis de nous comprendre<br />

rapidement », commente Alexis Coussement.<br />

22 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Alexis Coussement<br />

Le nouveau bâtiment s’ouvre sur les jardins au<br />

nord et au sud, et est cadré à l’est et à l’ouest par<br />

la montagne sacrée de Tahiti, le Mou’a Puta, et le<br />

lagon. La scénographie du musée repose sur l’idée<br />

des cinq archipels polynésiens, avec une approche<br />

chronothématique pertinente et empreinte de sacré,<br />

sur fond d’animisme. Dès l’entrée du musée, le visiteur<br />

est entraîné au cœur de la géographie polynésienne<br />

qui raconte comment les îles sont apparues,<br />

puis il découvre cinq îlots qui présentent, à travers<br />

des objets archéologiques, l’histoire et la culture des<br />

cinq archipels (qui s’étendent sur plus de 1 800 km).<br />

« En nous appuyant sur les matières et les couleurs<br />

des objets, nous avons choisi des ambiances plutôt<br />

claires, explique Alexis Coussement, qui permettent<br />

de créer des jeux de miroirs à la fois pour<br />

bien percevoir les détails des objets et pour bénéficier<br />

d’une vision de l’ensemble de la muséographie<br />

de la grande salle. »<br />

L’ambiance générale de l’espace d’exposition est<br />

ainsi modelée par un éclairage de type lèche-mur<br />

sur les deux longues parois et par la lumière du jour<br />

qui a été filtrée et qui pénètre dans la salle par les<br />

deux extrémités. « Mais comme nous sommes très<br />

proches de l’Équateur, précise Alexis Coussement,<br />

le soleil suit une trajectoire très rectiligne ne laissant<br />

pas vraiment passer ses rayons à l’intérieur. Ce<br />

qui a eu pour conséquence que nous n’avons pas<br />

vraiment été obligés de gérer les entrées de soleil<br />

direct, nous avons juste disposé des filtres gris sur<br />

les grandes baies vitrées. »<br />

Sculpter par la lumière<br />

Certains objets, très fragiles, comme les tapas (tissus<br />

faits d’écorce de palmiers), ne sont éclairés qu’à<br />

50 lux. À l’intérieur des vitrines, logées dans les<br />

parois longitudinales qui regroupent les objets les<br />

plus précieux et les plus sensibles, de petits projecteurs<br />

leds de 1 W diffusants ont été placés dans<br />

la partie haute, assez proches de la vitre. « Nous<br />

nous sommes efforcés, à chaque fois que cela était<br />

possible, ajoute Alexis Coussement, de ponctuer<br />

les objets d’accents de lumière pour révéler les<br />

matières. Comme la plupart des collections sont en<br />

volume, nous avons gardé une certaine souplesse<br />

de réglage dans la disposition des projecteurs au<br />

Les objets vieux de 1 000 ans qui<br />

sont en nacre ne sont pas sensibles à la<br />

lumière. Les tapas sont plus récents et<br />

fragiles car organiques.<br />

t<br />

© Alexis Coussement<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 23


Lumières Projets<br />

© Alexis Coussement<br />

© Alexis Coussement<br />

© Alexis Coussement<br />

plafond : c’est la raison pour laquelle les rails sont<br />

installés à 2 m les uns des autres, de façon à pouvoir<br />

choisir le plus précisément possible les angles d’attaque.<br />

Aux éclairages cadrés, nous avons préféré<br />

des lumières ponctuelles, des faisceaux serrés pour<br />

mieux mettre en valeur les reliefs et les volumes des<br />

objets exposés. »<br />

Ainsi, avec des angles de seulement 6° ou 8°, il a été<br />

possible de maîtriser les faisceaux, par exemple en<br />

laissant un côté de la sculpture dans la pénombre<br />

pour donner envie au visiteur de tourner autour<br />

de l’objet. Cependant, quelques cadreurs ont été<br />

utilisés (50 seulement pour 300 projecteurs installés<br />

au total), dans des situations spécifiques telles<br />

que les présentations sous cloche afin de supprimer<br />

les reflets.<br />

La cohérence de la lumière et du sacré<br />

« Nous avons réalisé l’étude à partir de la 3D de<br />

la scénographie, explique Alexis Coussement, et<br />

avons effectué les réglages au dernier moment, en<br />

déplaçant les projecteurs sur les rails et en cherchant<br />

la meilleure position et l’orientation la plus<br />

pertinente. »<br />

Nombreuses sont les sculptures comprenant une<br />

dimension sacrée, notamment parmi les statues qui<br />

ont été prêtées par les musées européens et qui revenaient<br />

sur leur terre d’origine. « C’est une notion<br />

très importante, remarque Alexis Coussement, à<br />

tel point que le musée a organisé une cérémonie<br />

religieuse lorsque ces objets ont été sortis de leurs<br />

caisses, comme pour la magnifique sculpture sur<br />

bois du dieu A’A » (photo ci-dessus).<br />

De manière générale, les projecteurs mettent en<br />

valeur les objets dans leur globalité, tandis que des<br />

accents de lumière soulignent les détails, révèlent<br />

les reliefs, rehaussent les volumes. L’ensemble de<br />

l’exposition baigne dans une lumière ambiante chaleureuse<br />

et légère qui accompagne le visiteur tout<br />

au long du parcours muséographique. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

24 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Perspectives<br />

INVENTRONICS, l’alliance de<br />

l’expérience et du dynamisme !<br />

Avec une expérience de 100 ans dans l’éclairage, du côté<br />

d’Osram Digital Systems, et son dynamisme de jeune société<br />

d’à peine 20 ans, Inventronics, fabricant de drivers leds pour les<br />

luminaires professionnels, se donne pour ambition de devenir<br />

le N° 1 mondial. Steve Denni retrace le parcours de la société<br />

centenaire jusqu’à son acquisition par Inventronics avec une<br />

évolution résolument tournée vers l’avenir.<br />

Steve DENNI<br />

Directeur commercial<br />

des comptes globaux, Inventronics<br />

Pouvez-vous nous rappeler l’histoire d’Osram ?<br />

Osram, groupe allemand basé à Munich, fut l’un des premiers fabricants<br />

(centenaire) de lampes. Dans les années 2000, à l’arrivée de<br />

la leds, Osram a compris que les lampes à culot allaient disparaître,<br />

des applications professionnelles en tout cas, et a supprimé l’ampoule<br />

du logo officiel de la marque. Ainsi, le groupe a abandonné ce qui<br />

fut, pendant des années, son cœur de métier, la lampe sous toutes ses<br />

formes et pour tous les secteurs. L’industriel a alors dû entreprendre<br />

un virage, en 2016, avec une grande décision actée de se séparer des<br />

activités historiques liées à la distribution des lampes d’éclairage général.<br />

Ainsi fut créée la marque Ledvance, rachetée ensuite par un<br />

groupe chinois. Dans le même temps, Osram a annoncé se concentrer<br />

sur la photonique.<br />

Quelles solutions couvre la photonique ?<br />

La photonique concerne toutes les applications dans lesquelles on peut<br />

utiliser la lumière pour passer un message, activer une fonction ou<br />

détecter : la présence, la lumière du jour, mais aussi la détection dans<br />

le corps humain pour la partie médicale ; la reconnaissance faciale sur<br />

les smartphones par exemple, se fait grâce à des composants électroniques<br />

fournis par Osram. Il s’agit d’une diode qui émet une lumière<br />

selon une certaine fréquence et une certaine longueur d’onde et remplit<br />

une fonction autre que celle d’émettre de la lumière pour éclairer :<br />

elle génère un autre service. Après ce changement d’orientation vers<br />

la photonique, Osram fusionne en 2018 avec un autre acteur : l’autrichien<br />

ams.<br />

C’est à ce moment-là que les activités d’Osram liées à l’éclairage sont<br />

regroupées dans une business unit « Digital Systems » ?<br />

Oui, la marque s’adresse toujours à ses clients historiques et particulièrement<br />

aux fabricants de luminaires qui ont besoin de composants<br />

préassemblés pour réaliser un module led et d’une alimentation<br />

électronique qui prend le contrôle, assure que la led est bien traitée<br />

dans son environnement, qu’elle atteint la durée de vie et l’efficacité<br />

promises, autrement dit le driver de led. Le moment était venu pour<br />

Digital Systems, soit de prendre son indépendance, soit de s’allier à un<br />

26 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Perspectives<br />

“Nous nous positionnons comme un acteur<br />

fiable qui investit dans l’innovation<br />

afin de devenir N° 1 mondial.”<br />

autre acteur pour poursuivre son histoire, pour continuer<br />

à investir, à rechercher de nouvelles solutions.<br />

C’est à cette époque qu’est arrivée Inventronics ?<br />

Oui. Inventronics a été fondée en Chine en 2007 par<br />

Gary Hua (Chinois) qui, en 2017, a nommé l’actuel<br />

CEO Marshall Miles (Américain). Inventronics est un<br />

fabricant international de drivers leds de moyenne et<br />

forte puissances et de systèmes de contrôle. L’entreprise<br />

a connu une croissance à deux chiffres chaque année,<br />

jusqu’à devenir, vers 2020, un des acteurs les plus importants<br />

du marché de drivers leds qui s’adresse aux<br />

fabricants de luminaires. La fusion avec Digital Systems<br />

présentait l’avantage d’associer deux spécialistes<br />

qui n’étaient pas concurrents, mais plutôt complémentaires.<br />

Osram Digital Systems avait un portfolio de drivers<br />

led plutôt orientés sur les faibles puissances, d’une<br />

dizaine de watts à 150 W maximum par driver, avec<br />

une moyenne à 25 W. Inventronics propose surtout des<br />

fortes puissances : avec une moyenne de 250 W.<br />

Cette complémentarité existe-t-elle également au<br />

niveau de l’implantation des deux marques ?<br />

Les deux industriels réunis disposent de sites de production<br />

en Chine, en Inde, au Mexique, en Italie et<br />

en Bulgarie ; ce qui nous permet d’adresser l’ensemble<br />

du marché mondial. Osram Digital Systems réalisait<br />

80 % de ses ventes en Europe, au Moyen-Orient et en<br />

Afrique, avec une pénétration assez faible du marché en<br />

Asie (20 % de ses ventes), mais était peu présente aux<br />

États-Unis et au Canada. En revanche, Inventronics,<br />

de son côté, détient une part de marché importante<br />

en Asie, aux États-Unis et au Canada. Inventronics<br />

nouvelle version devient donc le N° 2 mondial dans<br />

la fabrication de drivers leds. Sur la base de 2022, le<br />

chiffre d’affaires combiné est de 500 millions d’euros !<br />

Inventronics France va rester à Molsheim ?<br />

Oui, l’équipe reste à Molsheim (67), où nous sommes<br />

6 personnes pour l’instant : 4 dédiées à la vente, 1 au<br />

support technique, 1 au support service. Nous avons<br />

cette volonté de maintenir notre présence dans la<br />

langue natale de nos clients pour conserver le contact<br />

au niveau du service tant commercial que technique,<br />

afin de créer un centre d’échanges permanent, d’émulation,<br />

d’idées et de bonnes pratiques au sein d’une<br />

équipe qui œuvre pour offrir les meilleurs services ; ce<br />

qui nous différencie d’importateurs purs.<br />

Vous revendiquez le fait d’être fabricant pour<br />

des professionnels de l’éclairage ?<br />

Oui, absolument. Nos produits ne s’adressent qu’aux<br />

fabricants de luminaires professionnels. Nous nous<br />

positionnons comme un acteur fiable qui investit dans<br />

l’innovation pour devenir N° 1 mondial. Nous le savons<br />

tous, le luminaire peut apporter d’autres services<br />

que celui de l’éclairage, par conséquent, nous allons<br />

investir dans la recherche afin de greffer de nouvelles<br />

fonctionnalités avec des drivers intelligents à service<br />

ajouté, pour être opérationnels dans les espaces urbains.<br />

Aujourd’hui, nombreuses sont les villes dont<br />

l’éclairage extérieur doit être rénové (puisque la réglementation<br />

européenne a interdit la mise sur le marché<br />

des lampes d’ancienne technologie). Ces communes<br />

pourront mettre en place des systèmes de détection et<br />

de gradation (au lieu d’éteindre complètement l’éclairage<br />

comme elles le font aujourd’hui). En intérieur,<br />

les premières installations led ont maintenant plus de<br />

15 ans, et leur rénovation permettrait de les équiper de<br />

luminaires dotés de détecteurs de présence, de lumière<br />

du jour, de systèmes de pilotage qui offrent un meilleur<br />

confort et des baisses drastiques de consommation.<br />

Nos drivers sont conçus pour fonctionner spécifiquement<br />

en intérieur et en extérieur, avec des indices de<br />

protection et des températures de fonctionnement,<br />

mais aussi des durées de vie différentes.<br />

Comment voyez-vous l’avenir d’Inventronics ?<br />

L’éclairage est une pièce maîtresse de notre vie, qui est<br />

de plus en plus influencée par les nouvelles technologies.<br />

Pour mettre en œuvre toutes ces nouvelles possibilités,<br />

il faudra toujours un moteur qui soit solide,<br />

endurant. C’est aujourd’hui l’objectif d’Inventronics :<br />

en associant l’héritage historique d’Osram et le dynamisme<br />

et la jeunesse d’Inventronics, nos solutions sont<br />

résolument orientées vers l’avenir ! n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 27


Éclairage extérieur :<br />

des voies urbaines aux espaces ruraux<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

Digue de mer, Dunkerque<br />

Matériel d'éclairage : Comatelec Schréder<br />

© Comatelec. Photo Marc Detiffe<br />

28 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Lionel BESSIÈRES<br />

Concepteur lumière, Quartiers Lumières<br />

Fondateur et directeur de l’agence Quartiers Lumières, Lionel Bessières,<br />

ingénieur ESIP de formation, a débuté sa carrière de concepteur lumière<br />

aux côtés de Pierre Bideau. Rémi Sauve, ingénieur ENSIP et Carolina<br />

Scorsone, architecte, l’accompagnent aujourd’hui au sein de projets<br />

d’éclairage intérieur, scénographique, architectural, et bien sûr urbain.<br />

© DR<br />

Conception lumière :<br />

trouver le juste équilibre<br />

Peut-on réinventer l’éclairage extérieur<br />

aujourd’hui ?<br />

Nous sommes véritablement dans une période<br />

charnière. Les mentalités des usagers, des élus,<br />

des services techniques et de tous les acteurs<br />

de la profession évoluent depuis la publication<br />

de l’arrête de décembre 2018, le confinement<br />

de 2020 et la crise écologique et énergétique<br />

actuelle. Nous avons tous gardé en mémoire<br />

ces rues désertes et éclairées toute la nuit car<br />

on ne disposait pas de moyens adaptés pour<br />

les réguler facilement. Il y a eu une prise de<br />

conscience collective (ou presque) des besoins<br />

de transformation de ces éclairages extérieurs<br />

qui sont alors apparus comme inutiles à ce<br />

moment-là. Il s’agit donc de repenser en<br />

profondeur comment, quand et pourquoi on<br />

éclaire. Notre profession prend aujourd’hui<br />

tout son sens : nous intervenons parfois<br />

pour définir quels éclairages supprimer et<br />

comment pour créer des trames noires tout<br />

en conservant ce qui permet de vivre, selon<br />

les lieux, la magie des nuits naturelles ou<br />

artificielles. Nous pouvons, et nous devons<br />

donc repenser les éclairages extérieurs.<br />

Il s’agit maintenant de savoir comment !<br />

Quelles sont les pistes de réflexion ?<br />

Il faut toujours se demander qui va utiliser<br />

l’espace, quand, comment, pourquoi et<br />

procéder à une analyse urbaine afin de<br />

comprendre comment la ville fonctionne et<br />

d’identifier les différents usages. Il n’existe<br />

pas de recette ni de solution prête à l’emploi :<br />

l’étude d’éclairage doit intégrer ces analyses,<br />

presque rue par rue pour définir le programme<br />

lumière à mettre en place, éclairer où, quand,<br />

comment et pourquoi. De plus, il faut que<br />

l’installation soit durable, et surtout exploitable<br />

par les services techniques des collectivités,<br />

sans oublier l’acceptabilité des usagers, des<br />

politiques, des exploitants, qui n’est pas<br />

forcément la même pour tout le monde.<br />

Tout cela représente un travail d’enquête<br />

minutieux. Toutes les collectivités cherchent<br />

des solutions adaptées et cela reste encore très<br />

compliqué. C’est à nous, concepteurs lumière,<br />

de les accompagner et de leur faire prendre<br />

conscience des nuances que l’éclairage peut<br />

apporter. Nous avons un devoir de conseil qui<br />

passe souvent par une stratégie de pédagogie,<br />

d’explications ; mais attention, il faut garder en<br />

même temps l’humilité du doute et envisager<br />

que l’on puisse se tromper ; donc il faut que nos<br />

projets soient réversibles.<br />

Qu’entendez-vous par « réversibles » ?<br />

Prenons l’exemple d’une place peu fréquentée<br />

où on va prévoir un abaissement à 20 % de<br />

la valeur nominale ; l’espace évolue et, au fil<br />

des ans, devient un lieu de manifestations<br />

culturelles, ou artistiques, de promenade, etc.<br />

Il faut donc pouvoir revenir à des niveaux<br />

plus élevés sans avoir à tout refaire. Ce qui<br />

amène à une autre question : comment gérer<br />

ces éclairages ? Cette notion de gestion de<br />

l’éclairage doit être intégrée dès le début de<br />

l’étude, car la ville bénéficie peut-être déjà<br />

d’un système auquel peut être connectée la<br />

nouvelle installation ; et au contraire, si rien<br />

n’existe encore, c’est sans doute le moment<br />

de penser à définir une gestion de l’éclairage<br />

qui va permettre la flexibilité et la réversibilité.<br />

Il faut savoir cibler cette « intelligence »,<br />

l’accepter, la déployer là où c’est pertinent,<br />

mais aussi rester sobre. Les diverses études<br />

concernant l’impact des éclairages extérieurs<br />

sur la biodiversité indiquent que ceux-ci sont<br />

presque aussi néfastes pour la biodiversité<br />

que les pesticides ! Comment arriver à<br />

métamorphoser notre métier pour trouver un<br />

juste équilibre ? Nous disposons de nombreuses<br />

technologies, encore faut-il savoir s’en servir<br />

et les utiliser à bon escient sans nuire à la<br />

perception diurne du paysage urbain et sans<br />

rentrer dans de l’écomordernisme exagéré.<br />

C’est un jeu d’équilibrisme ?<br />

En quelque sorte, oui. Penser, réfléchir en<br />

termes d’aménagement urbain, choisir un<br />

mobilier intemporel ou très identitaire à<br />

certains endroits fait partie de la conception<br />

lumière, tout comme identifier les secteurs où<br />

il y a de la vie pour créer des liens sociaux<br />

via des animations lumineuses, tandis qu’on<br />

laissera dans l’ombre d’autres espaces, plus<br />

apaisés. Il faut trouver un certain équilibre. La<br />

conception lumière évolue au sein de systèmes<br />

de plus en plus lourds, complexes, où les<br />

acteurs, les paramètres techniques, normatifs,<br />

sécuritaires, sont toujours plus nombreux,<br />

sans oublier le volet concertation (avec des<br />

marches nocturnes), indispensables pour<br />

prendre la mesure concrètement de ce qu’il est<br />

intelligent de mettre en place et juger ensemble<br />

de ce qui est acceptable pour garantir un<br />

éclairage qui s’inscrit dans la réversibilité et<br />

donc la durabilité. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 29


Lumières Dossier<br />

© Fred Laures<br />

Port Vauban, Antibes.<br />

Maître d’ouvrage : Groupement<br />

Artémis Vauban 21 - CCI Nice Côte<br />

d’Azur<br />

Architecte : Philippe Prost - AAPP<br />

Paysagiste : Tout se transforme<br />

Bureau d’études : OGI<br />

Conception lumière : les éclaireurs<br />

Espaces publics :<br />

efficacité et biodiversité<br />

Dans son dernier ouvrage 1 , Roger Narboni souligne d’emblée « qu’en moins<br />

de deux décennies, les manières de concevoir les éclairages de l’espace urbain<br />

et du paysage ont radicalement changé ». La led, les systèmes d’éclairage<br />

intelligent, mais aussi le regard porté par l’ensemble des acteurs sur les mises<br />

en lumière extérieures ont considérablement modifié le paysage urbain.<br />

Les plus grands changements sont sans doute encore à venir : les textes<br />

réglementaires, les technologies, les mentalités et les pratiques connaissent une<br />

évolution sans précédent. C’est toute une filière qui se mobilise, des acteurs<br />

occasionnels aux spécialistes, en passant par les décideurs, pour construire un<br />

éclairage performant et durable, qu’il soit urbain ou rural.<br />

1 Éclairer l’espace public et le paysage – Nouvelles pratiques face aux enjeux environnementaux et sociétaux, par Roger Narboni, concepteur lumière.<br />

Voir aussi en page 13 de ce numéro.<br />

30 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Si l’on prête une oreille attentive aux<br />

commentaires des différents acteurs,<br />

spécialistes ou non, qui interviennent<br />

en éclairage extérieur, on entend comme une<br />

déclaration à l’unisson : l’acte d’éclairer doit<br />

s’inscrire dans une démarche à la fois respectueuse<br />

de l’environnement et d’une grande<br />

sobriété énergétique. Les concepteurs lumière<br />

interrogés pour cette édition de Lumières, ou<br />

via l’Acte 2 du Manifeste de l’ACE, en sont<br />

convaincus : éclairer ne doit pas se limiter à<br />

la simple volonté d’embellir la ville, il s’agit<br />

d’un geste écoresponsable. Jean-Yves Soëtinck,<br />

concepteur lumière, L’Acte Lumière, dans<br />

« l’Entretien » (voir pages 18 et 19), confie que<br />

« dans la mesure du possible, je m’appuie sur<br />

la plus grande sensibilité aux problématiques<br />

environnementales des usagers, pour aller vers<br />

plus de sobriété, parfois à contre-pied des attentes<br />

de certains décideurs ». Les professionnels<br />

en sont donc arrivés à rechercher ce juste<br />

équilibre évoqué par Lionel Bessières, concepteur<br />

lumière, Quartiers Lumières, dans l’interview<br />

qui ouvre ce dossier (voir page 29) : pour<br />

lui, il s’agit d’« identifier les secteurs où il y a<br />

de la vie pour créer des liens sociaux via des<br />

animations lumineuses, tandis qu’on laissera<br />

dans l’ombre d’autres espaces, plus apaisés ».<br />

Ils sont rejoints par leur confrère, Lucas Goy,<br />

les éclaireurs, qui souligne, à propos du grand<br />

projet de rénovation du port Vauban, à Antibes<br />

(voir photo ci-contre), que la conception<br />

lumière du site a dû tenir compte de son classement<br />

IOP (Installation ouverte au public)<br />

qui impose des valeurs d’éclairement de 20 lux<br />

pour les cheminements extérieurs, et su « créer<br />

un environnement portuaire de haute qualité,<br />

sobre et élégant », obtenu notamment grâce à<br />

des systèmes d’abaissement ou de programmation<br />

d’allumage et d’extinction dans certains<br />

espaces.<br />

Les conceptrices et concepteurs lumière de<br />

l’ACE vont plus loin, avec la publication de<br />

l’Acte 2 de leur Manifeste et réaffirment leur<br />

détermination de créer un éclairage durable.<br />

« Nous pensons que l’expérience que nous<br />

avons de notre métier nous permet de prouver<br />

aux pouvoirs publics, au grand public, à nos<br />

clients, à nos partenaires maîtres d’œuvre et à<br />

toute la filière de l’éclairage, qu’éclairer doit<br />

être une démarche vertueuse et doit porter des<br />

valeurs de bien-être et de respect universel. Nos<br />

conceptions s’inscrivent directement dans l’urgence<br />

des transitions énergétique, écologique et<br />

sociétale qui sont face à nous », peut-on lire en<br />

préambule. Le ton est donné.<br />

NorSea Polarbase Rypefjord, Norvège.<br />

Remplacement d’appareils à décharge par des luminaires leds Ledvance Floodlights Performance,<br />

Max et Eco Class High Performance en 4 000 K et 5 700 K.<br />

© Ledvance<br />

• • • Suite p. 32<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 31


Lumières Dossier<br />

Perpignan. La municipalité a décidé de créer<br />

un parcours lumière à visée éducative, pour<br />

faire visiter les quartiers du centre-ville. Les<br />

gobos ont été imaginés à partir de thèmes<br />

en lien avec l’histoire de la ville ou l’origine<br />

du nom des rues. Des Palco InOut cadreurs<br />

d’iGuzzini ont été disposés sur les façades.<br />

• • • Suite de la p. 31<br />

Le manifeste des conceptrices<br />

et concepteurs lumière pour des projets<br />

d’éclairage raisonnés et engagés, Acte 2<br />

À travers leurs engagements présentés en<br />

10 points, les conceptrices et les concepteurs lumière<br />

expriment leurs revendications concrètes<br />

tout en donnant les caractéristiques de l’éclairage<br />

qu’ils mettent en œuvre aujourd’hui. « Nos<br />

prescriptions feront l’objet d’un choix d’appareils<br />

d’éclairage efficients, limités en puissance,<br />

interopérables et dont la traçabilité et le recyclage<br />

sont transparents, peut-on lire dans le<br />

Manifeste. Afin de tenir compte du déjà là, nos<br />

prescriptions d’appareils neufs succéderont à<br />

une démarche de réemploi si cela est possible.<br />

Acteurs de la filière de l’éclairage, nous nous engageons<br />

à promouvoir les solutions alternatives<br />

et toutes avances technologiques permettant de<br />

préserver les ressources par l’utilisation des énergies<br />

renouvelables et bas carbone, et à atteindre<br />

la neutralité carbone en 2050. » Ce qui rejoint<br />

aussi la volonté de nombreux fabricants, soucieux<br />

de produire des solutions non seulement<br />

durables, mais réutilisables, et même réparables<br />

(voir notre Enquête produits de la page 48 à la<br />

page 52 et le Cahier technique, page 58).<br />

Le Manifeste mentionne également la prise en<br />

compte des différents usages, ou des usagers,<br />

plutôt. Ce n’est pas nouveau, déjà le premier<br />

Manifeste mettait en évidence la disparité des<br />

besoins : il fallait sortir des anciens schémas<br />

uniques d’éclairage de chaussée, longtemps<br />

l’apanage de l’éclairage public. Les trottoirs<br />

s’élargissent, les pistes cyclables se multiplient,<br />

les berges de fleuves deviennent des promenades,<br />

et réchauffement climatique oblige, les<br />

terrasses de cafés et de restaurants font le plein<br />

jusqu’au mois de novembre, même au nord de la<br />

Loire, créant des activités nocturnes jusque dans<br />

les plus petites villes. Les conceptrices et concepteurs<br />

lumière enfoncent le clou : « Nous nous<br />

engageons à prendre en considération tous les<br />

marqueurs géoculturels pour servir nos projets<br />

dans le respect de la nuit et, si possible, d’y intégrer<br />

des actrices et acteurs locaux. La nuit doit<br />

être le reflet de celles et ceux qui la vivent : dormir,<br />

travailler, sortir, se cultiver, se divertir sont<br />

autant d’activités caractérisées par une lumière<br />

adaptée à un environnement social et culturel. »<br />

• • • Suite p. 34<br />

© iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour © iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour<br />

32 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Quartier du Grand Parc, Bordeaux.<br />

Les espaces verts du jardin public abritent<br />

désormais des mâts Totem Structure K250<br />

ajourés, conçus et fabriqués sur mesure.<br />

Maîtrise d’ouvrage : Métropole de Bordeaux<br />

– Concepteur lumière : Agence ON –<br />

Paysagiste : EXIT Paysagistes Associés<br />

Bordeaux – Design urbain : Ruedi Baur, integral<br />

designers – Bureau d’études : Techni’cité.<br />

• • • Suite de la p. 32<br />

Dans nos échanges, Lionel Bessières, Quartiers<br />

Lumières, soulignait l’importance de partager<br />

avec les usagers, justement, des informations sur<br />

l’éclairage de l’espace public, notamment au sein<br />

de marches nocturnes que les concepteurs lumière<br />

sont de plus en plus nombreux à organiser<br />

avec les élus, mais aussi avec les riverains. L’objectif<br />

: partager les connaissances afin de mieux<br />

faire comprendre les choix d’éclairage, comme<br />

l’explique le Manifeste. « Nos compétences de<br />

spécialistes s’exercent dans la sensibilisation et la<br />

pédagogie auprès du grand public, des personnes<br />

et des services qui sont concernés par une installation<br />

d’éclairage. Cette action incite à l’expérimentation<br />

d’une lumière vivante dans le but de<br />

mieux appréhender et partager ses effets, elle implique<br />

les échanges de connaissances et le travail<br />

collectif entre tous les acteurs du projet d’éclairage.<br />

Nous, conceptrices et concepteurs lumière,<br />

nous engageons à créer et animer un réseau de<br />

connaissances pour le partage d’informations et<br />

d’expérimentations qui pourront servir les objectifs<br />

de ce manifeste. » La concertation se trouve<br />

en effet au cœur des décisions. Rappelons que<br />

les pouvoirs publics, lors de la première version<br />

de l’arrêté de 2018 sur les nuisances lumineuses,<br />

avaient déjà lancé une concertation auprès des<br />

principaux organismes concernés (l’Association<br />

des concepteurs lumière et éclairagistes, le Syndicat<br />

de l’éclairage, l’Association française de<br />

l’éclairage, et d’autres encore), une grande première.<br />

Cette année, la révision de l’arrêté a fait<br />

l’objet de la même démarche. Encore plus inédit :<br />

le ministère de la Transition écologique a proposé<br />

une enquête/sondage au grand public, en ligne,<br />

dont nous reproduisons ici le texte d’introduction<br />

(cette enquête n’est plus disponible, il fallait<br />

y répondre avant le 25 septembre dernier).<br />

Consultation du ministère<br />

de la Transition écologique<br />

Avant même d’accéder au formulaire de l’enquête,<br />

le ministère expliquait le contexte dans<br />

lequel cette consultation était lancée. Il rappelait<br />

notamment le plan de sobriété énergétique<br />

lancé en octobre 2022, qui avait permis à la<br />

France de réduire sa consommation d’électricité<br />

et de gaz de plus de 10 % l’hiver suivant<br />

(donc l’hiver dernier) et de baisser ses émissions<br />

de gaz à effet de serre.<br />

Anglet Larochefoucauld. Maîtrise d’ouvrage : Communauté d’agglomération du<br />

Pays basque, Ville d’Anglet, Eiffage Immobilier – Concepteur lumière : Quartiers<br />

Lumières – Paysagiste : Woodstock Paysage. À Anglet, au cœur du Pays basque,<br />

le quartier Larochefoucauld se transforme et s’embellit. Les colonnes Creille, de<br />

Technilum, à l’ajourage Art déco, viennent ponctuer ces lieux de vie et apportent,<br />

de nuit, une douce ambiance lumineuse.<br />

• • • Suite p. 38<br />

© Technilum. Photo Xavier Boymond<br />

© Technilum. Photo Hugo Da Costa<br />

34 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Place Nationale, Montauban, par Quartiers Lumières<br />

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Montauban<br />

Maîtrise d’œuvre mandataire : Aarp<br />

Paysagiste : Urbicus<br />

Bureau d’études : Arragon<br />

Conception lumière : Quartiers Lumières<br />

Installation : SPIE, Lumières Utiles<br />

Matériel d’éclairage : Chrysalis, Prolight<br />

La nouvelle mise en lumière de la place<br />

Nationale de Montauban a été inaugurée<br />

le 8 juillet 2022. Ce projet est le résultat<br />

de quatre années d’études et de travaux qui ont<br />

permis d’aboutir à la livraison d’une véritable place<br />

caméléon, qui peut s’adapter aux divers usages de<br />

ce lieu, de jour comme de nuit.<br />

Les éclairages fonctionnels sont assurés par les<br />

lanternes historiques qui ont été rénovées par<br />

la société Chrysalis. Ce choix a été fait après<br />

propositions et débat autour de solutions de<br />

rénovation. Ces lanternes assurent diverses<br />

fonctions :<br />

- un éclairage de mise en valeur en début de soirée<br />

par un effet flamme chaleureux en blanc très chaud,<br />

- un éclairage classique fonctionnel led en 2 700 K<br />

régulé et conforme à l’arrêté de décembre 2018<br />

prend le relais à partir de minuit.<br />

Le principal défi pour la réalisation du projet de<br />

mise en lumière fut de trouver des solutions pour<br />

répondre au programme de la maîtrise d’ouvrage, qui<br />

souhaitait une mise en lumière très souple et évolutive<br />

tout en s’inscrivant dans un contexte architectural<br />

particulièrement riche et très contraignant pour<br />

assurer une parfaite discrétion nuit et jour.<br />

« Ainsi, l’étude a commencé par une séance<br />

d’essais afin de tester diverses possibilités<br />

d’éclairage, explique Lionel Bessières, concepteur<br />

lumière, Quartiers Lumières. Le résultat des essais :<br />

aucune solution classique n’a donné satisfaction,<br />

alors… on a cherché une alternative ! »<br />

Quartiers Lumières a donc proposé de mettre en<br />

place un projet concrétisé par des éclairages latéraux<br />

émis par des projecteurs Prolight Mosaico équipés de<br />

gobos réalisés sur mesure afin de ne pas induire de<br />

lumières intrusives dans les habitations.<br />

Ces projecteurs permettent d’assurer au quotidien<br />

des ambiances douces en blanc chaud et<br />

d’accompagner les divers événements de la vie<br />

nocturne durant l’année via un système de contrôle<br />

DMX pilotable à distance.<br />

De nombreuses séances d’essais nocturnes ont<br />

permis, par la projection de mire, de réaliser les<br />

gobos « masques » qui assurent correctement, et<br />

malgré les angles de projection très contraignants,<br />

les éclairages « découpés ».<br />

Les éclairages du sol et de la fontaine (fontaine<br />

sèche, miroir d’eau, brumisation ou jets d’eau)<br />

sont assurés par des projecteurs Prolight Mosaico<br />

Junior qui, outre leurs étonnantes puissance et<br />

souplesse, assurent un très bon confort visuel et<br />

une parfaite insertion diurne. Ainsi ces luminaires<br />

permettent de projeter divers effets lumière au sol.<br />

Ces appareils sont également reliés à des contacts<br />

secs de la fontainerie pour accompagner la vie de<br />

cet ensemble aquatique.<br />

© Quartiers Lumières<br />

© Quartiers Lumières © Quartiers Lumières<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 35


Lumières Dossier<br />

La place Nationale à Montauban, au cœur du<br />

centre historique de la ville, forme un ensemble<br />

architectural exceptionnel et singulier. Le projet allie<br />

efficacement esthétique, respect du patrimoine et<br />

fonctionnalité pour créer une expérience lumineuse<br />

harmonieuse de jour comme de nuit, et adaptée à<br />

une variété d’occasions festives.<br />

© Quartiers Lumières<br />

36 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 37


Lumières Dossier<br />

© Artemide<br />

Signée de Carlotta de Bevilacqua Artemide, cette gamme se décline en bornes 60 cm ou 90 cm, mât de 2,50 m ainsi qu’en applique pour accompagner<br />

les cheminements extérieurs.<br />

• • • Suite de la p. 34<br />

C’est donc dans le cadre de cette action que<br />

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition<br />

énergétique, a mis en place cette large<br />

consultation sur les éclairages dans les rues. Le<br />

but : interroger les citoyens et l’ensemble des<br />

acteurs (élus locaux, professionnels du secteur,<br />

associations de commerçants, associations<br />

environnementales…) sur une éventuelle évolution<br />

des règles en matière d’éclairages. « Avec<br />

un objectif : aller vers une plus grande sobriété<br />

énergétique et une meilleure protection de la<br />

biodiversité. »<br />

Et le texte de rappeler, justement, l’arrêté de<br />

2018. « Le code de l’environnement donne la<br />

possibilité au gouvernement de prendre des<br />

mesures pour réduire ou prévenir la pollution<br />

lumineuse, préciser les exigences liées à<br />

la conception et au fonctionnement des installations<br />

d’éclairage extérieur, et définir la<br />

réglementation pour les propriétaires de biens<br />

publics et privés. Des avancées notables pour<br />

maîtriser la consommation d’énergie et protéger<br />

la biodiversité ont d’ores et déjà été permises<br />

grâce à l’adoption, en décembre 2018, de<br />

mesures relatives à la prévention, à la réduction<br />

et à la limitation des nuisances lumineuses : horaires<br />

d’allumage et d’extinction, proportion<br />

de lumière, limitation des températures de couleur…<br />

Ces mesures, qui ciblent les entreprises<br />

et les collectivités territoriales, ont été mises<br />

en place progressivement. Le contrôle de ces<br />

dispositions revient aux maires, à l’exception<br />

de l’éclairage public, dont le contrôle revient<br />

aux préfets. Avec cette nouvelle consultation,<br />

le gouvernement souhaite étudier la possibilité<br />

d’aller plus loin. » Du jamais-vu : après avoir<br />

été longtemps le parent pauvre des usages de<br />

l’électricité, l’éclairage fait tout à coup l’objet<br />

de toutes les attentions. Personne, dans la filière,<br />

ne s’en plaindra, certes, mais il reste cependant<br />

du chemin à parcourir…<br />

Alors que le thermostat a été développé au<br />

XIX e siècle, le détecteur de présence peine<br />

encore à s’imposer. Et pourtant, comme le<br />

rappelle le ministère dans l’introduction à l’enquête,<br />

« les enjeux sont à la fois économiques,<br />

• • • Suite p. 40<br />

38 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Le campus Paris-Saclay, par Technilum<br />

Maîtrise d’ouvrage : EPAPS (Établissement public<br />

d’aménagement Paris-Saclay)<br />

Architecte : XDGA<br />

Conception lumière : Concepto (Fanny Guerard,<br />

Melina Votadoro, Juliette Maricourt)<br />

Paysagiste : Michel Desvigne Paysagiste<br />

Bureau d’études : Tugec Ingénierie<br />

Installateurs : entreprises SEIP et STPEE<br />

Mobilier d’éclairage : mâts Structure K250 de Technilum<br />

en aluminium ajouré, 12 et 14 m.<br />

Située à 20 km au sud-ouest de Paris, la<br />

Communauté Paris-Saclay constitue, avec<br />

ses 27 communes, un pôle majeur de la<br />

région Île-de-France. Outre son écosystème dense,<br />

organisé autour de plusieurs pôles économiques,<br />

l’agglomération accueille un cluster qui compte<br />

parmi les huit plus importants sur le plan mondial<br />

et qui regroupe 15 % de la recherche nationale,<br />

avec notamment un volet scientifique (université<br />

Paris-Saclay, 14 établissements d’enseignement<br />

supérieur et organismes de recherche,<br />

280 laboratoires, l’Institut Polytechnique de Paris<br />

qui regroupe l’École polytechnique, l’ENSTA<br />

ParisTech, l’ENSAE ParisTech, Télécom ParisTech<br />

et Télécom SudParis) ; un volet économique, qui<br />

repose sur l’implantation des centres de R & D de<br />

grandes entreprises, la création d’un écosystème<br />

favorable aux jeunes entreprises innovantes et<br />

aux start-up, et la valorisation commerciale des<br />

avancées scientifiques et technologiques réalisées<br />

sur le plateau ; ainsi qu’un volet aménagement<br />

du territoire, centré sur la réalisation d’un grand<br />

campus urbain, moderne et attractif, mixant<br />

logements étudiants et résidentiels, mais aussi<br />

lieux de vie, services et espaces publics.<br />

« En 2015, un sdal a été réalisé à l’échelle de tout<br />

le plateau, explique Melina Votadoro, conceptrice<br />

lumière, et Concepto s’est focalisé sur l’un<br />

des trois quartiers, École polytechnique (Scène<br />

publique sur le quartier du Moulon et l’agence<br />

ON sur celui de Corbeville) et notamment la place<br />

Marguerite-Perey, maillon de “la chaîne des<br />

lieux majeurs” du site, qui va se connecter à la<br />

station du Grand Paris Express de Palaiseau sur<br />

la ligne 18. Nous avons dessiné un mât (design<br />

Fanny Guerard et Juliette Maricourt) que Technilum<br />

a développé en 14 m et 12 m de hauteur. Ces mâts<br />

forment une ligne dynamique de lumière dont la<br />

courbure épouse l’aménagement des lieux. La<br />

faille lumineuse verticale créée dans le mât, visible<br />

du sud de la place apporte une touche singulière<br />

et colorée à l’espace, accompagnant les passants<br />

jusqu’à la gare. » Les mâts servent également de<br />

supports à des projecteurs qui éclairent la place<br />

et différents équipements. « Les espaces plantés<br />

autour de la place sont juste ponctués de petits<br />

© MFL Photo<br />

© Melina Votaduro. Concepto<br />

pavés lumineux qui guident de façon discrète les<br />

piétons, les vélos qui empruntent les allées. » Un<br />

programme de gradation et d’extinction au cœur<br />

de la nuit a été mis en place sur l’ensemble du<br />

quartier.<br />

Également espace public majeur au cœur du<br />

quartier de l’École polytechnique de Saclay, le<br />

Green, parc de 2,5 hectares, a été éclairé par de<br />

grands mâts totem délicatement ajourés, formant<br />

une constellation d’étoiles. Positionnés en leur<br />

sommet, des luminaires projettent des accents de<br />

lumière ambrée, plus intensifs, et ponctuent çà et<br />

là la nappe homogène d’un blanc chaud.<br />

Des mâts ont également été implantés sur les<br />

placettes minéralisées, accompagnés par des<br />

bancs en bois rétroéclairés.<br />

« Un travail de conception lumière, et d’usinage,<br />

tout en délicatesse, précise-t-on chez Technilum.<br />

Les mâts, fabriqués dans nos ateliers, aux portes<br />

de Béziers, sont en aluminium à 75 % recyclés et<br />

100 % recyclables. Un projet aussi poétique que<br />

respectueux de la trame noire des lieux. »<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 39


Lumières Dossier<br />

© iGuzzini. Photo Alessandra Chemollo<br />

Ponte vecchio, Bassano del Grappa, Italie.<br />

Maître d’ouvrage : ANA National Alpine Association Montegrappa branch – Architecte et<br />

concepteur lumière : Bassano del Grappa City Council.<br />

• • • Suite de la p. 38<br />

environnementaux et sociaux ». Et le ministère<br />

d’en préciser les principaux : « Maîtriser<br />

notre consommation d’énergie et en réduire<br />

le coût : l’éclairage public représente 4 % de<br />

notre consommation électrique nationale,<br />

mais 41 % de la consommation d’électricité<br />

des collectivités territoriales et 37 % de leur<br />

facture d’électricité ; diminuer les nuisances<br />

lumineuses : les points lumineux en France ont<br />

augmenté de 50 % en 30 ans. Selon l’ADEME,<br />

on en compte 11 millions pour le seul éclairage<br />

public ; protéger la biodiversité qui est menacée<br />

par ces nuisances lumineuses : la présence<br />

nocturne d’insectes pollinisateurs a été réduite<br />

de 62 % dans les zones urbaines à cause d’une<br />

lumière artificielle trop agressive, qui perturbe<br />

leur évolution. Seuls 15 % de notre territoire<br />

échappent à toute pollution lumineuse. Environ<br />

1/3 des vertébrés et 2/3 des invertébrés sont<br />

nocturnes. Pour ces espèces, les nuisances lumineuses<br />

sont une menace directe. »<br />

Plusieurs mesures sont mises aujourd’hui au<br />

débat, ajoute le ministère qui donne des pistes<br />

sous forme de questions : « Faut-il réduire encore<br />

davantage les horaires d’éclairage des bâtiments<br />

non résidentiels et des vitrines des commerces<br />

qui, aujourd’hui, doivent être éteints à<br />

1 h du matin ? Faut-il avancer cet horaire et<br />

ajouter une obligation d’éteindre l’intérieur des<br />

boutiques une heure après la fin de l’activité ? »<br />

Notons que l’arrêté du 25 janvier 2013, applicable<br />

au 1 er juillet 2013, relatif à l’éclairage<br />

nocturne des bâtiments non résidentiels, exigeait<br />

déjà « l’extinction de l’éclairage intérieur<br />

1 h après la fin de l’occupation des locaux »<br />

[sic]… « Faut-il réduire la puissance lumineuse<br />

de l’éclairage public ? Avec quelles implications<br />

pour les élus locaux et leurs installations ?<br />

Comment améliorer les contrôles de ces dispositions<br />

qui sont aujourd’hui insuffisamment<br />

respectées ? »<br />

• • • Suite p. 43<br />

40 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Nouveau Pont, rivière Saint-Denis, La Réunion,<br />

par Ragni<br />

C’est sur le Nouveau Pont de la rivière Saint-<br />

Denis, à La Réunion, qu’ont été installés<br />

plus d’une centaine de luminaires Ragni :<br />

43 Griff XL sur console Exis avec une température<br />

de couleur de 2 700 K, ainsi que 63 luminaires<br />

Slide L avec sublimation Orme, dont 10 en 2 700 K<br />

et 53 en 3 000 K. Les luminaires Slide ont été<br />

implantés sur la partie urbaine du projet.<br />

La température de couleur de 2 700 K a été choisie,<br />

car elle limite les impacts de la lumière bleue et, de<br />

ce fait, réduit la pollution lumineuse.<br />

Les Griff XL ont été placés sur le Nouveau Pont,<br />

long de 110 m, qui est un couloir d’envol (référencé<br />

par la SEOR, Société d’études ornithologiques)<br />

des pétrels de Barau, une espèce d’oiseaux<br />

endémiques de La Réunion, connue pour avoir une<br />

sensibilité aux températures de couleur froides. En<br />

effet, ces oiseaux peuvent être attirés et trompés<br />

par les lumières artificielles lorsqu’ils quittent le<br />

nid pour rejoindre l’océan pour la première fois.<br />

Parfois, le choc avec les lampadaires peut être fatal<br />

ou causer des blessures graves, mais la plupart du<br />

temps, ils s’échouent simplement au sol.<br />

L’intensité lumineuse serait la cause d’un<br />

pourcentage important des échouages. C’est<br />

pourquoi tout ce qui peut être entrepris dans le<br />

cadre de l’aménagement du territoire et de la<br />

sensibilisation des habitants et des élus pour<br />

diminuer le risque de désorientation par les<br />

lumières extérieures est fortement encouragé<br />

pour préserver cette espèce. Plusieurs villes ont<br />

signé avec la SEOR des chartes et conventions de<br />

réduction des nuisances lumineuses extérieures et<br />

de soutien au sauvetage des oiseaux échoués.<br />

L’Association nationale pour la protection du ciel<br />

et de l’environnement nocturnes (ANPCEN) fait<br />

état d’études ayant démontré les effets néfastes<br />

de l’éclairage public sur l’équilibre de la faune et<br />

de la flore. De nombreuses espèces voient leurs<br />

comportements modifiés en raison d’une lumière<br />

non appropriée. Il est donc important de trouver un<br />

équilibre pour mieux éclairer et éclairer juste.<br />

Le luminaire Griff XL est destiné à l’éclairage<br />

routier. De forme trapézoïdale allongée, il dispose<br />

d’ailettes sur le dessus qui assurent sa régulation<br />

thermique. Il peut recevoir de 8 à 80 leds via<br />

une large gamme de températures de couleur<br />

et de photométries qui permettent de répondre<br />

précisément aux besoins d’éclairement du projet<br />

dans le respect de l’environnement.<br />

Le luminaire Slide L est conçu pour l’éclairage<br />

urbain ou d’ambiance. Entièrement fabriqué en<br />

aluminium, il se décline en 5 versions (1, 2 ou<br />

4 feux) au design original. Pensé pour adopter un<br />

positionnement parallèle à la chaussée, Slide offre<br />

une alternative élégante au déport des luminaires<br />

au-dessus de la zone à éclairer. Les luminaires<br />

possèdent une prise NEMA socket sur laquelle est<br />

installé un nœud communicant pour la télégestion.<br />

Maîtrise d’ouvrage : Région Réunion<br />

Maîtrise d’œuvre : SETEC<br />

Installateur : Bagelec Réunion<br />

© Ragni<br />

© Ragni<br />

© Ragni<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 41


Lumières Dossier<br />

Brousse-le-Château (12), par Disano<br />

Le château médiéval, classé monument<br />

historique depuis le 2 mars 1943, surplombe<br />

le village. Véritable forteresse, il comprend un<br />

donjon, une succession de tours incluses dans des<br />

remparts couronnés de mâchicoulis et percés de<br />

nombreuses meurtrières. Cet ensemble protège le<br />

logis des seigneurs, le puits-citerne, le four à pain,<br />

à l’intérieur d’une haute cour et d’une basse cour.<br />

Après avoir appartenu aux comtes de Rouergue,<br />

de Toulouse puis de Rodez, le château devint la<br />

propriété des Arpajon, l’une des puissantes familles<br />

de la noblesse française, de 1204 à 1700. Un<br />

temps, propriété des Grandsaignes, il fut racheté<br />

en 1785 par François Peyrot de Vailhauzy et<br />

vendu en 1839 à la commune, qui le transforme<br />

en presbytère. Sauvé de la ruine grâce à des<br />

chantiers de bénévoles impulsés par l’association<br />

de la Vallée de l’Amitié, il sera administré et<br />

aménagé par les membres du Foyer rural<br />

jusqu’en 2007. Il est, depuis cette date,<br />

géré par la commune.<br />

La vétusté de l’éclairage existant entraînait<br />

des consommations d’énergie importantes et<br />

la commune a souhaité rénover l’ensemble de<br />

l’installation équipée de luminaires au sodium<br />

haute pression.<br />

« En collaboration avec le distributeur local, la<br />

société Malrieu, explique Nicolas Courrèges,<br />

technico-commercial chez Disano, nous avons<br />

proposé les projecteurs Rodio 1891 fabriqués en<br />

Italie, en quatre puissances, 79 W, 157 W et 269 W,<br />

et dotés d’une température de couleur de 2 200 K.<br />

Nous avons procédé à des essais avec l’installateur<br />

Mickaël Daffas afin de positionner les projecteurs<br />

dans le respect de l’environnement et d’obtenir le<br />

bon rendu sur la pierre d’Aveyron. Une fois le projet<br />

validé par l’architecte des bâtiments de France,<br />

nous avons livré 42 appareils. »<br />

Cette rénovation a permis de réaliser 60 %<br />

d’économies d’énergie.<br />

© Mickaël Daffas © Mickaël Daffas<br />

© Mickaël Daffas © Mickaël Daffas<br />

42 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 40<br />

Plusieurs organismes professionnels de l’éclairage<br />

ont tenté d’apporter des éléments de réponse<br />

à ces mêmes questions au sein de publications<br />

1 telles que le guide édité en 2021 par<br />

l’ADEME, Rénover l’éclairage extérieur, qui<br />

avait réuni la contribution de pas moins dix<br />

associations et organismes professionnels :<br />

l’ACE, l’AFE, la CAPEB, CSTB, ecosystem, la<br />

FDME, la FFIE, la FNCCR, SERCE et du Syndicat<br />

de l’éclairage². La Fédération nationale<br />

des collectivités concédantes et régies (FNCCR)<br />

a notamment publié un Guide de l’élu local et<br />

intercommunal – Éclairage public, en 2021.<br />

Les élus, décideurs de première ligne<br />

L’ouvrage de la FNCCR présente l’éclairage public<br />

de façon très pragmatique, destiné aux élus<br />

qui, la plupart du temps, doivent prendre des<br />

décisions « durables » en matière d’éclairage public<br />

sans bénéficier forcément des moyens ni des<br />

connaissances techniques nécessaires pour faire<br />

les choix adaptés à chaque situation. Ce guide n’a<br />

pas été conçu pour se substituer aux professionnels<br />

– bureaux d’études, architectes, paysagistes,<br />

concepteurs lumière –, mais pour expliquer de<br />

façon simple les enjeux et les contraintes auxquels<br />

doivent faire face les élus dès que l’éclairage<br />

public est concerné. D’ailleurs, dès l’introduction,<br />

le lecteur est averti : « L’éclairage public ne sert<br />

plus aujourd’hui seulement à éclairer la nuit, mais<br />

devient un enjeu citoyen. » Mais pas seulement : la<br />

FNCCR rappelle que les « dépenses d’éclairage<br />

public s’élèvent en France à près de 2 milliards<br />

d’euros par an. 1 milliard est consacré à la maintenance,<br />

450 millions au renouvellement du parc<br />

et plus de 450 millions à la consommation d’énergie<br />

». À la lecture de ces chiffres, on comprend aisément<br />

pourquoi les collectivités semblent décidées<br />

à mettre en place des solutions d’éclairage led,<br />

dotées d’équipements qui permettent la gradation,<br />

la programmation, l’automatisation de l’éclairage,<br />

des systèmes sans doute plus efficaces, plus respectueux<br />

de l’environnement, et plus confortables<br />

aussi que l’extinction pure et simple de l’éclairage<br />

public, même si dans certains cas, il est possible<br />

qu’elle soit la seule réponse envisageable.<br />

• • • Suite p. 44<br />

1. Par la FNCCR : Guide de l’élu local et intercommunal – Éclairage public, 2021 ; La maintenance des installations d’éclairage public en led,<br />

<strong>2023</strong> ; Réussir la rénovation de l’éclairage public, <strong>2023</strong>.<br />

Par l’Association française de l’éclairage : Guide éclairage public : bonnes pratiques relatives aux installations d’éclairage extérieur, <strong>2023</strong>.<br />

2. « L’éclairage public est le deuxième poste de consommation d’énergie des communes après les bâtiments, avec 12 % des consommations<br />

et 18 % des coûts d’énergie. Cela représente 31 % des dépenses d’électricité » : extrait du guide repris dans la présentation du Plan sobriété<br />

énergétique présenté par Élisabeth Borne en octobre 2022.<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 43


Lumières Dossier<br />

Place d’Armagnac, Bordeaux.<br />

Maîtrise d’ouvrage : EPA Euratlantique<br />

– Maîtrise d’œuvre : Signes paysage,<br />

Artelia – Conception lumière : Quartiers<br />

Lumières. Le projet d’éclairage s’inscrit<br />

dans le périmètre de la ZAC Saint-Jean-<br />

Belcier. Les équipements permettent<br />

de garantir des ambiances nocturnes<br />

sécuritaires tout en conservant des<br />

niveaux faibles et régulés (7 à 10 lux)<br />

et en participant à l’identité nouvelle du<br />

site. – Matériel d'éclairage : Comatelec<br />

Schréder, Legrand, Selux, TMC.<br />

• • • Suite de la p. 43<br />

Aujourd’hui, les automatismes en question sont<br />

bien identifiés : le guide de la FNCCR évoque<br />

les détecteurs de présence, les modules électroniques<br />

qui permettent la gestion et la régulation<br />

des plages et des seuils d’abaissement de<br />

puissance, les systèmes de commande par horloge<br />

radio synchronisée, la programmation des<br />

luminaires et des horloges avec smartphone, la<br />

gestion de l’éclairage à distance par internet,<br />

etc. Tout cela n’est rendu possible qu’à condition<br />

que les espaces soient équipés d’éclairage<br />

led, ce qui est quasiment systématique dans<br />

les installations neuves, mais, selon le guide<br />

de l’ADEME Rénover l’éclairage extérieur, les<br />

leds ne représenteraient que 20 % du parc.<br />

La lenteur de la rénovation est souvent due à<br />

un manque de moyens. Afin d’aider les communes,<br />

ACTEE, l’Action des Collectivités<br />

Territoriales pour l’Efficacité Énergétique, programme<br />

porté par la FNCCR, a lancé le sousprogramme<br />

Lum'ACTE 1 visant à apporter un<br />

soutien opérationnel et financier aux collectivités<br />

désireuses de maîtriser leurs consommations<br />

et d’améliorer la performance énergétique<br />

de leurs parcs d’éclairage public.<br />

« Les financements, d’un montant total de<br />

10 millions d’euros, issus des certificats d’économies<br />

d’énergie, visent trois actions principales<br />

portées par les territoires :<br />

1. L’accompagnement à la réalisation d’audits<br />

patrimoniaux et énergétiques ainsi<br />

que la mise en place de schémas directeurs<br />

d’aménagement lumière : aide plafonnée à<br />

150 000 € par projet ; taux d’aide plafonné<br />

à 30 % si le projet concerne moins de<br />

3 000 points lumineux ; taux d’aide à 50 %<br />

si le projet concerne plus de 3 000 points<br />

lumineux.<br />

2. L’aide à l’acquisition d’outils de suivi du<br />

parc d’éclairage : taux d’aide plafonné à<br />

50 % dans une limite de 10 000 € par projet.<br />

3. L’accompagnement dans les projets de rénovation<br />

via des prestations d’assistance à<br />

maîtrise d’ouvrage ou de maîtrise d’œuvre et<br />

des études concourant à l’amélioration de la<br />

connaissance des parcs d’éclairage public :<br />

taux d’aide plafonné à 30 % dans une limite<br />

de 40 000 € par projet. »<br />

Par ailleurs, le Fonds vert 2 , créé pour accélérer<br />

la transition écologique dans les territoires, doté<br />

de 2 milliards d’euros, permet d’aider, depuis<br />

début <strong>2023</strong>, les collectivités territoriales et leurs<br />

partenaires à accélérer leur transition écologique.<br />

Inscrit dans la loi de finances <strong>2023</strong> et<br />

coordonné par la Direction générale de l’aménagement,<br />

du logement et de la nature (DGALN),<br />

en qualité de responsable de programme, ce<br />

fonds doit permettre le déploiement d’actions<br />

territoriales, sous la responsabilité des préfets.<br />

1. https://programme-cee-actee.fr<br />

2. www.ecologie.gouv.fr/fonds-vert<br />

Courbevoie, parc de Becon. Mâts Natty d’Aubrilam.<br />

• • • Suite p. 46<br />

© Quartiers Bessières<br />

© Bega<br />

44 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 44<br />

Un guide a été édité par le ministère de la<br />

Transition écologique et de la Cohésion des<br />

territoires à l’intention des décideurs locaux.<br />

Plusieurs pages sont consacrées à la rénovation<br />

des parcs de luminaires d’éclairage public. Le<br />

Fonds vert a pour objectif de faire passer le<br />

taux de remplacement des équipements d’éclairage<br />

extérieur public de 3 % à 10 % par an<br />

sans attendre l’obsolescence totale du parc.<br />

Et l’éclairage solaire ?<br />

Pas encore très ancré dans les habitudes en<br />

France (voir notre interview croisée pages 6,<br />

7, 8, 9), l’éclairage solaire ou « autonome » se<br />

développe de plus en plus (voir notre enquête<br />

produits, page 48). Le Syndicat de l’éclairage<br />

en donne la définition suivante : « Équipé d’une<br />

batterie de stockage qui se charge le jour par la<br />

production d’énergie d’un panneau solaire photovoltaïque,<br />

l’éclairage solaire est autonome,<br />

c’est-à-dire indépendant du réseau électrique. »<br />

Selon le Syndicat de l’éclairage, le solaire se justifie<br />

aujourd’hui sur plusieurs configurations<br />

et pour plusieurs raisons : « Pour dépasser les<br />

contraintes de génie civil, de raccordement et<br />

de câblage ; pour limiter les impacts financiers<br />

et environnementaux dus au fonctionnement<br />

du produit autonome ; pour s’inscrire dans une<br />

démarche d’éclairage juste et raisonné : pour<br />

valoriser la dimension environnementale d’un<br />

projet. »<br />

L’éclairage solaire s’inscrit dans une démarche<br />

de développement durable, mais sa simplicité<br />

apparente d’installation ne l’exempte d’une<br />

étude d’éclairage pour en vérifier la pertinence<br />

selon la géographie du lieu. n<br />

46 - LUMIÈRES N° 43 - JUIN <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Digue de mer, Dunkerque (59), par Comatelec Schréder<br />

Depuis 2018, Dunkerque fait partie des<br />

rares villes en France où les transports<br />

publics sont gratuits pour tous et toutes.<br />

Dans le cadre de la mise en place du THNS<br />

(Transport à haut niveau de service), la ville a<br />

réaménagé l’espace public de son centre-ville,<br />

dans le but de le rendre plus attractif. Le réseau<br />

de bus a également bénéficié d’une amélioration,<br />

avec la mise en place d’un BHNS (Bus à haut<br />

niveau de service). Les objectifs de ce projet<br />

visent à :<br />

- réorganiser le réseau routier afin de fluidifier la<br />

circulation entre tous les usagers,<br />

- créer de nouveaux espaces pour les piétons,<br />

- créer des conditions de stationnements plus<br />

simples.<br />

Cet aménagement permet de renforcer la place<br />

et l’accessibilité des transports en commun au<br />

centre de la ville. Pour cette restructuration de<br />

l’espace public, la gare routière a été créée sur<br />

l’ancien parking SNCF.<br />

L’éclairage public a été rénové. Le bureau<br />

d’études Ingérop a sélectionné la solution<br />

d’éclairage Yoa de Comatelec Schréder.<br />

L’esthétisme du luminaire lui permet de<br />

s’intégrer dans l’environnement urbain. Yoa est<br />

équipé des crosses Lucea et Lyre, spécialement<br />

conçues pour cette opération. Ces ensembles,<br />

personnalisés par l’ajout de leds blanches et<br />

bleues, créent une une ambiance singulière et<br />

permet de mettre en avant les zones dédiées aux<br />

arrêts de bus de la gare routière.<br />

De plus, tous les luminaires installés dans<br />

le cadre de ce projet sont complétés par le<br />

système de gestion DALI. Cette technologie<br />

facilite la gestion de l’éclairage en permettant<br />

aux responsables techniques et techniciens<br />

d’interagir rapidement avec les points lumineux<br />

souhaités.<br />

La température de couleur est de 4 000 K.<br />

Au total, ce sont environ 350 Yoa qui ont<br />

été installés dans les rues du centre-ville<br />

dunkerquois. Ce réaménagement de l’éclairage<br />

public permet de maximiser les économies<br />

d’énergie.<br />

© Comatelec Schréder. Photo Marc Detiffe<br />

Installateur : Eiffage Calais – Citeos – Citelum<br />

Bureau d’études : Ingérop<br />

© Comatelec Schréder. Photo Marc Detiffe © Comatelec Schréder. Photo Marc Detiffe<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 47


Lumières Dossier<br />

Enquête produits<br />

Sobriétés<br />

diurne et nocturne<br />

Des températures de couleur chaudes, des rendements lumineux élevés,<br />

des photométries respectueuses de l’environnement... les luminaires<br />

affichent leur durabilité, mais aussi leur flexibilité, avec une gestion<br />

intégrée. Un florilège de designs épurés aux couleurs discrètes, de<br />

matériaux résistants et recyclables, de systèmes d’éclairage solaire qui<br />

s’inscrit dans une démarche d’éco-conception.<br />

Item d’ECLATEC<br />

Ce luminaire (design par STOA Architecture) se décline<br />

en deux tailles (diamètre en millimètres) : Item 500 (IK09)<br />

et Item 600 (IK10) ; les deux versions sont IP66. Les capots, plateaux<br />

et les lyres sont en fonderie d’aluminium ; la vasque plane en verre trempé thermiquement et<br />

sérigraphié (VPC) et une vasque haute en polycarbonate transparent pour l’Item 500 (PHC),<br />

diffuseur interne en option. En version Oraled, il est proposé en 3 000 K ou 4 000 K et en<br />

Quadralens, il existe en Ambre, 2 200 K, 2 400 K, 2700 K, 3000 K ou 4000 K. Flux sortant<br />

du luminaire de 3 375 lm à 9 800 lm pour l’Item 500, et de 9 995 lm à 18 896 lm pour<br />

l’Item 600.<br />

www.eclatec.com/fr<br />

Cirko Lyre de RAGNI<br />

Cette gamme est destinée à l’éclairage d’ambiance<br />

ou résidentiel. De forme circulaire et plate, Cirko<br />

est surmonté d’un plateau au rebord biseauté et se<br />

compose d’un corps en aluminium et d’une finition<br />

en polycarbonate traité anti-UV ou en verre trempé.<br />

Totalement étanche IP66, la protection du bloc<br />

optique du luminaire est ornée d’un motif fait de stries<br />

spirales dépolies en relief sur le Cirko Top, ou d’une<br />

sérigraphie blanche pour les autres produits de la<br />

gamme. Le Cirko Lyre (en photo), élégant et raffiné,<br />

offre jusqu’à 13 800 lm.<br />

www.ragni.com<br />

85098 de BEGA<br />

Doté d’une répartition lumineuse circulaire symétrique,<br />

ce luminaire a été conçu pour des hauteurs de feu<br />

de 3,50 m à 6 m. La lumière est orientée de manière<br />

uniforme et moins de 1 % du flux lumineux est<br />

émis dans l’espace au-dessus du luminaire. Il est en<br />

fonderie d’aluminium, aluminium et acier inoxydable.<br />

Indice de protection IP65 et résistance aux chocs<br />

mécaniques IK07. Il offre une efficacité lumineuse (du<br />

luminaire) de près de 100 lm/W en 3 000 K et de 105 lm/W<br />

en 4 000 K. Pilotage DALI.<br />

www.bega.com/fr-fr<br />

Loto 1 de DISANO<br />

Nouvelle frontière de l’éclairage au service de la<br />

ville, de ses lieux et de ses habitants, ce luminaire<br />

réunit innovation et dernières technologies pour la qualité<br />

et pour l’émission lumineuse. Son design lui permet de<br />

s’inscrire dans tous les cadres urbains, tant historiques que<br />

contemporains, ainsi que dans les espaces verts, les aires<br />

piétonnes et dans les zones ouvertes à la circulation automobile.<br />

Disponible en version sur mât avec optiques extensives, avec<br />

optiques asymétriques pour routes et pistes cyclables. Doté<br />

d’un flux sortant de 7 530 lm en 3 000 K, il offre un rendement de<br />

118 lm/W. IP66 et IK09.<br />

www.disano.it/fr<br />

Skala d’AUBRILAM<br />

Cette borne se décline en deux hauteurs :<br />

750 mm et 1 000 mm. Elle propose un<br />

flux de 1 150 lm pour une température<br />

de couleur de 3 000 K. Pilotable DALI.<br />

Indice de protection IP65. Résistance<br />

aux chocs mécaniques IK07. Le support<br />

carré est composé de moises en bois<br />

massif acétylé Accoya, réalisées à<br />

partir de sciages issus de forêts gérées<br />

durablement, avec une finition lasure<br />

quatre couches. Tête de borne fabriquée<br />

en fonderie d’aluminium, thermolaquage<br />

polyester.<br />

www.aubrilam.com/fr<br />

48 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Valinta de COMATELEC<br />

Signé du designer Michel Tortel, ce luminaireprojecteur<br />

propose différentes distributions<br />

lumineuses. Il permet de créer des accents de<br />

lumière et des effets lèche-mur, que ce soit en<br />

lumière blanche ou en RGB. Il se décline en 3 finitions<br />

et 3 tailles, et s’adresse aussi bien à l’éclairage urbain<br />

(jusqu’à 155 lm/W) qu’architectural (jusqu’à 135 lm/W).<br />

Certifié Zhaga-D4i, il est contrôlable via les protocoles<br />

DMX ou DALI et présente un IK09 et un IP66. Réglages sur<br />

site du pivotement, de l’inclinaison et de la photométrie.<br />

https://fr.schreder.com/fr<br />

Kalani de SYLVANIA<br />

Ce projecteur offre une température de couleur<br />

de 3 000 K pour un IRC de 80 et un SDCM < 3. La<br />

gamme propose deux angles de faisceau – large<br />

symétrique (60°) et un angle asymétrique (65° x 120°<br />

à 550) – et plusieurs flux : de 6 200 lm à 38 200 lm<br />

(jusqu’à 140 lm/W). IP66 et IK08, le luminaire obtient<br />

le test brouillard salin à 500 heures, de quoi affronter<br />

les temps humides et les environnements salins<br />

comme les chocs. Garantie 5 ans. Durée de vie :<br />

100 000 heures (L80).<br />

www.sylvania-lighting.com/fr-fr<br />

Paulette de Technilum<br />

Ce projecteur rond a été pensé spécifiquement<br />

pour l’éclairage architectural ou l’éclairage routier.<br />

Il offre un large choix de températures de couleur :<br />

2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K, Dynamic white<br />

(2 200 K-3 000 K), RGBW en 4 200 lm (version<br />

architectural) et 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 en<br />

8 050 lm (version routier). Le corps et les fixations sont<br />

en aluminium. Garantie 2 ans. Pilotable DALI, DMX,<br />

programmation horaire (sur demande).<br />

www.technilum.com<br />

Positano de NEKO LIGHTING<br />

Un design compact pour ces deux bornes destinées à l’éclairage des parcs,<br />

jardins et espaces urbains, qui présentent deux hauteurs : 305 mm et<br />

607 mm. Le luminaire est fabriqué en aluminium moulé sous pression avec<br />

un driver ON/OFF intégré et un boîtier gris foncé (RAL 7024). Flux sortant :<br />

200 lm pour une température de couleur chaude de 3 000 K. IP65.<br />

https://nekolighting.com/fr<br />

Walking d’ARTEMIDE<br />

Cette gamme se décline en trois hauteurs<br />

(600 mm, 900 mm, 2 500 mm) et permet de créer<br />

différents paysages lumineux à partir de trois<br />

éclairages selon un gradient spatial de structures<br />

de différentes hauteurs. L’application Artemide<br />

se charge de l’interaction avec les capteurs pour<br />

une gestion dynamique de l’éclairage. Les têtes<br />

de mâts se déclinent en plusieurs couleurs :<br />

blanc, noir, bleu, gris, rouge, jaune.<br />

www.artemide.com/fr<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 49


Lumières Dossier<br />

SensyCity de LACROIX CITY<br />

Intelligent et autonome, ce capteur adapte l’éclairage à l’activité et au besoin<br />

des usagers. L’application SensyCity offre la possibilité de préparer différents<br />

scénarios d’éclairage et de programmer jusqu’à 5 paliers d’abaissement par<br />

nuit. La communication sans fil longue portée permet de s’affranchir de câblages<br />

complexes sur toutes installations existantes. Il peut se monter sur toutes formes<br />

de mâts, tous diamètres ≥ 60 mm, ou en façade. Le raccordement s’effectue<br />

simplement en pied de candélabre, livré avec son câble de 5 mètres.<br />

www.lacroix-city.fr<br />

Twilight Copenhaguen d’iGUZZINI<br />

L’innovation optique avec la technologie Opti Smart Lenses rend cette<br />

gamme multifonctionnelle, jusqu’à six optiques sont disponibles,<br />

dont une optique qui projette une bande de lumière carrée sur le sol, idéale<br />

pour éclairer les parkings, sans risque d’éblouissement. Une efficacité jusqu’à<br />

165 lm/W. L’électronique intelligente, du simple marche/arrêt à la variation du flux,<br />

automatique ou en fonction de la tension et de la puissance, jusqu’à la commande<br />

à distance avec le connecteur Zhaga, permet une gestion de l’installation flexible<br />

et durable. IP66 et IK08.<br />

www.iguzzini.com/fr<br />

Urba de THORN<br />

Avec un design signé Jean-<br />

Michel Wilmotte (Wilmotte<br />

& Industries), cette gamme<br />

offre 22 optiques, 2 tailles, 3 options<br />

de fixation pour répondre aux besoins d’une<br />

multitude de projets et propose des ensembles avec crosses<br />

et mâts coordonnés. C’est une solution à l’épreuve du temps grâce<br />

à l’interface Zhaga Up, Down, Up and Down, NightTune et les diverses<br />

techniques de distribution de la lumière. IP66, IK09.<br />

www.thornlighting.fr/fr-fr<br />

Energy de RZB<br />

Ces bornes tubulaires ou rectangulaires, de 1 150 mm ou 1 400 mm<br />

de hauteur, existent également en lampadaire de 5 m de haut. Cela<br />

permet d’équiper toute une zone avec une esthétique identique. La<br />

borne se décline en 3 versions : Basic, Smart et Pro. Les différences<br />

se font sur les fonctions embarquées : compteur d’énergie MID/ME,<br />

protection contre les surtensions, gestion de la charge, file d’attente<br />

intelligente, contrôle d’accès RFID, connexion LAN ou carte SIM.<br />

www.rzb.de/fr<br />

Aira de SELUX<br />

Ce luminaire<br />

est doté du<br />

système led<br />

Tritec, simple ou<br />

double, à répartition<br />

symétrique (SM) ou<br />

asymétrique de type<br />

routière (R). Il se décline<br />

en plusieurs flux 1 500 lm,<br />

2 400 lm, 3 000 lm, 4 500 lm<br />

et températures de couleur :<br />

2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K.<br />

Code de flux CIE n° 3 supérieur à<br />

95 %. L’appareillage électronique<br />

est incorporé. Possibilité de<br />

gradation soit en mode autonome<br />

(principe de type Dynadimmer),<br />

soit en mode piloté (via entrée<br />

DALI).<br />

www.selux.com/fra/fr<br />

50 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

NAV de LEDVANCE<br />

Pour un retrofit rapide, cette lampe led offre le même design que<br />

les lampes à vapeur de sodium traditionnelles avec ampoule en<br />

verre plein ellipsoïde dépoli et permet de réaliser jusqu’à 78 %<br />

d’économie d’énergie. Utilisation complète du réflecteur du luminaire<br />

existant grâce à un angle de faisceau de 360°. La lampe offre une<br />

efficacité jusqu’à 190 lm/W et un flux lumineux de 7 000 lm pour une<br />

température de couleur de 2 700 K.<br />

www.ledvance.fr<br />

Pyramide de LEC<br />

Cet encastré est conçu pour le balisage de cheminements<br />

piétons et cycles. En aluminium anodisé 15 microns, il<br />

comprend une fenêtre en polycarbonate anti-rayure, antivandalisme.<br />

Résistant aux chocs IK10 20J et IP68. Il se<br />

décline en plusieurs températures de couleur : blanc chaud<br />

2 700 K (F), blanc chaud 3 000 K (E), blanc neutre 4 000 K<br />

(N), blanc froid 6 000 K (W), Rouge (R), Ambre (O), Vert (V),<br />

Bleu (L), RGB (T).<br />

www.lec.fr<br />

Square de ROGER PRADIER<br />

Cette borne en aluminium, dont on doit<br />

le design à Patrick Norguet, se décline<br />

en trois hauteurs : 796 mm, 1 246 mm<br />

et 2 292 mm, avec une température de<br />

couleur de 4 000 K. Le diffuseur est en<br />

polycarbonate opale. IK09 IP65, IK09<br />

Garantie de 25 ans anticorrosion sur<br />

aluminium.<br />

https://roger-pradier.com<br />

Balisage BXPP<br />

d’AMBIANCE LUMIÈRE<br />

La structure en fonte d’inox<br />

de ce plot de balisage<br />

offre une grande résistance<br />

mécanique. Fonctionnel et<br />

décoratif, il est très utilisé dans les<br />

parkings et les lieux nécessitant<br />

une signalétique au sol. Corps en<br />

inox 316L et carreau en polycarbonate<br />

sablé. Flux lumineux : 50 lm.<br />

Températures de couleur : 5 500 K,<br />

Rouge, Vert, Bleu, Ambre. IP67 et IK10.<br />

www.ambiance-lumiere.com<br />

FloodPark de CLAREO<br />

Ce luminaire en aluminium a été conçu pour le résidentiel,<br />

les parcs et allées. Il offre un flux de 5 600 lm, soit un<br />

rendement lumineux de 140 lm/W, pour une température de<br />

couleur de 3 000 K. Il présente un indice de protection IP66,<br />

et une résistance aux chocs IK08.<br />

www.clareolighting.com<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 51


Lumières Dossier<br />

Combi Top3 de NOVÉA ÉNERGIES<br />

Ce système solaire, d’une hauteur de feu de 4 m à 8 m, comprend un panneau solaire<br />

d’une puissance de 175 Wc (watts-crête). Il offre une inclinaison de 15° (installation<br />

entre Lat. 25° Nord et Lat. 25° Sud) ou une inclinaison de 30° (Lat. > 25° Nord ou<br />

> 25° Sud). Capacité de la batterie : de 532 à 1 064 Wh. Flux lumineux : de 2 800 lm<br />

à 7 200 lm avec des efficacités lumineuses : 140 lm/W pour 2 200 K ; 160 lm/W pour<br />

2 700 K ; 165 lm/W pour 3 000 K ; 180 lm/W pour 4 000 K. Équipé d’un détecteur<br />

crépusculaire, plages horaires et abaissement de l’intensité.<br />

www.novea-energies.com<br />

Crystal de NOWATT LIGHTING<br />

Ce plot résiste à une compression pouvant aller jusque 3 tonnes (apte au<br />

passage de véhicules de 32 tonnes maximum). Les modèles PLRE2 et PLRE4<br />

sont contrôlés via l’application Nowatt Lighting sur smartphone ou tablette. Ils<br />

peuvent être programmés pour une certaine durée après le coucher et avant le<br />

lever du soleil. Les températures disponibles sont l’ambre et 3 000 K. Les PLRE4<br />

ont des leds RGBW et offrent un million de combinaisons possibles. Les PLRE5-<br />

MESH fonctionnent en réseau, permettant des scénarios synchronisés et peuvent<br />

communiquer entre eux, mais également avec des produits filaires par DMX.<br />

https://nowatt-lighting.com<br />

Smartlight<br />

de FONROCHE LIGHTING<br />

Cette solution d’éclairage public, économique et<br />

écologique, s’adapte à de multiples applications.<br />

Déclinable en quatre ambiances, elle s’intègre<br />

aussi bien à des paysages urbains que ruraux.<br />

Grâce à un dimensionnement sur mesure et son<br />

système anti-black-out, ce système garantit un<br />

fonctionnement puissant 365 nuits par an. Avec<br />

son installation facile, sans câble, sans armoire<br />

électrique et son fonctionnement autonome, le<br />

lampadaire solaire offre une grande efficacité.<br />

www.fonroche-lighting.com/fr<br />

Straight+ Luminaire d’ABEL ÉCLAIRAGE<br />

Ce système est composé de panneaux photovoltaïques verticaux qui se<br />

déclinent à différentes hauteurs : 4,60 m, 5,80 m, 7 m, et qui peuvent<br />

s’équiper des luminaires 6000R, Ecliss, Ello, Feeze M. Il bénéficie d’une<br />

alimentation hybride. Le dispositif Smart Lum permet une flexibilité des<br />

programmes d’éclairage. Capteur de présence avec détection jusqu’à 7 m.<br />

Températures de couleur disponibles : 2 200 K, 2 700 K et 3 000 K.<br />

www.abeleclairage.fr<br />

UP2 de SUNNA DESIGN<br />

Cette solution d’éclairage solaire<br />

tout-en-un offre une grande<br />

fiabilité et de la robustesse.<br />

Son installation<br />

plug and play (facile et<br />

rapide à mettre en œuvre<br />

en moins de 15 minutes),<br />

ses performances et ses<br />

services connectés en font un<br />

système efficace. Il est livré avec un<br />

service de monitoring, la SunnAPP, et<br />

propose la détection de mouvement ou<br />

la supervision à distance. Le luminaire<br />

fournit une efficacité jusqu’à 166 lm/W.<br />

Puissance totale des panneaux solaires :<br />

80 Wc. Capacité de la batterie : 240 Wh.<br />

www.sunna-design.com<br />

52 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Designer<br />

Natacha Mondon a étudié à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (ENSBA), et Éric Pierre<br />

a suivi un double cursus à l’École nationale supérieure Louis-Lumière en cinématographie, puis à l’école<br />

Boulle en sculpture ornementale sur bois. Depuis plus de vingt ans, ils imaginent et fabriquent à la main<br />

des lustres monumentaux en verre et en métal, principalement pour des édifices religieux. Imaginés comme<br />

des sculptures lumineuses, ils sont conçus selon la typologie, l’architecture et le décor du bâtiment, pour<br />

s’intégrer harmonieusement et mettre en valeur ces lieux d’histoire.<br />

© Alexis Courraud<br />

Natacha Mondon et Éric Pierre<br />

De la sculpture<br />

à la lumière<br />

Vous êtes tous les deux sculpteurs de formation et vous avez axé vos<br />

études et vos premières réalisations sur des matériaux opaques. Comment<br />

ont démarré vos travaux sur la lumière ?<br />

En répondant à un appel d’offres pour la création de lustres destinés<br />

à la collégiale Saint-Michel et Saint-Pierre de Bueil, en Touraine. Pour<br />

celle-ci, nous avons créé des lustres en forme d’ailes d’ange en verre, avec<br />

un important travail plastique sur le design du verre. Nous y<br />

avons intégré des sources lumineuses à base de rubans<br />

de leds le plus discrètes possible. Cette première<br />

expérience nous a fait opter, par la suite, pour<br />

des lampes avec des culots standardisés, afin<br />

de pouvoir garantir un remplacement aisé,<br />

même après plusieurs décennies. Bien que<br />

nous intervenions dans des édifices aux<br />

dimensions importantes, les lustres<br />

dispensent un niveau d’éclairement<br />

suffisant à l’usage du lieu, tout en<br />

s’intégrant à l’éclairage architectural<br />

éventuellement présent. Ils disposent,<br />

selon les besoins, de plusieurs<br />

allumages et sont dimmables, afin de<br />

s’adapter aux différentes ambiances<br />

lumineuses souhaitées. Il s’agit d’un<br />

véritable équilibre entre esthétique<br />

et technique : c’est la forme qui<br />

guide l’éclairage, et la lumière met<br />

en valeur à la fois le travail verrier<br />

et le décor intérieur. Même éteints, les<br />

verres scintillent sous l’effet des lumières<br />

provenant des vitraux.<br />

Pouvez-vous nous expliquer le processus de<br />

création d’un luminaire ?<br />

Lorsque nous abordons un lieu patrimonial, il est<br />

nécessaire de se concentrer sur sa structure et son esthétique.<br />

Nous commençons par une visite du lieu, pour nous inspirer de son esprit.<br />

Pour la Sainte-Chapelle du château des ducs de Savoie, par exemple,<br />

la puissance des voûtes nous a conduits à concevoir une structure<br />

qui reprenne les lignes de force des nervures. Malgré ses dimensions<br />

monumentales, l’ensemble reste très léger visuellement. Comme nous<br />

travaillons à deux, nous avons chacun nos impressions, que nous<br />

confrontons. Nous démarrons la création par des croquis, puis nous<br />

passons rapidement à de petites maquettes succinctes. Une fois le bon<br />

design trouvé, nous le modélisons en 3D, procédons à des ajustements<br />

et équilibrage de proportions, pour ensuite l’intégrer virtuellement<br />

à son environnement, et obtenir nos plans d’exécution. Les pièces en<br />

verre présentent des décors en relief, obtenus par thermoformage. Les<br />

motifs, qui peuvent être figuratifs, sont d’abord modelés<br />

en terre. Après moulage, nous obtenons une matrice<br />

en élastomère qui servira à imprimer le fond de<br />

four, lequel recevra les verres. Cette première<br />

cuisson donne le relief. Si cela est nécessaire,<br />

une seconde cuisson de bombage permet<br />

d’obtenir des verres cintrés. Nous<br />

faisons appel à un serrurier-métallier<br />

pour réaliser les éléments en métal.<br />

Puis nous assemblons l’ensemble<br />

et en réalisons l’électrification et<br />

l’éclairage. Ce sont des créations<br />

uniques, qui demandent plusieurs<br />

mois, et destinées à durer.<br />

Vous intégrez à certaines de vos<br />

œuvres des sources de chaleur.<br />

Pouvez-vous nous expliquer ?<br />

Notre premier projet date de 2018.<br />

Il s’agissait d’une commande pour la<br />

municipalité de Pertuis, qui souhaitait<br />

bénéficier d’un confort thermique lors<br />

des concerts et cérémonies organisés<br />

dans l’église Saint-Nicolas. Le plus<br />

pertinent était d’opter pour des lampes à<br />

infrarouge, qui diffusent la chaleur sur les<br />

corps, mais n’influent pas sur la température et<br />

l’humidité de l’air, ce qui pourrait altérer les œuvres<br />

d’art présentes. Le principal défi fut de concevoir des lustres<br />

qui intègrent esthétiquement la partie chauffante. Nous nous sommes<br />

rapprochés d’un bureau d’études thermiques et du fabricant des lampes<br />

infrarouges pour mener à bien ce projet. Ce sont probablement les<br />

premiers lustres d’éclairage chauffants qui soient à la fois beaux et adaptés<br />

aux monuments historiques.<br />

Rubrique réalisée par Alexandre Arène<br />

© Natacha MONDON et Eric PIERRE<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 55


Lumières Showroom<br />

SAMMODE<br />

l’éclairage design et durable<br />

© Sammode<br />

Depuis 1927, Sammode conçoit et fabrique ses luminaires en France, à Châtillon-sur-Saône, dans les Vosges. En 1967,<br />

l’entreprise crée ses premiers luminaires tubulaires, pour offrir une enveloppe de protection aux tubes fluorescents et leur<br />

permettre d’éclairer les milieux les plus exigeants. Dès 1985, le luminaire étanche Sammode migre du strict univers industriel<br />

vers celui de l’architecture, en étant détourné par de plus en plus d’architectes. Il devient un objet de design reconnu.<br />

Dans les années 2000, les luminaires tubulaires représentent la grande majorité des ventes du fabricant. Sous l’impulsion<br />

d’Emmanuel Gagnez, actuel président et descendant du fondateur de la société, la marque assume sa dimension design<br />

et architecturale et s’entoure de l’agence Normal Studio pour sa direction artistique. L’objectif est de structurer l’offre et<br />

d’adresser tout type de projets. Le showroom Architecture et Design, imaginé il y a trois ans, est en apesanteur au-dessus des<br />

toits parisiens et intégré au siège social.<br />

Luminaires tubulaires et collection Paname<br />

« Le tubulaire Sammode, aux origines industrielles,<br />

a été décliné en différentes collections pour plus<br />

de douceur, par des jeux de couleurs, de tailles<br />

et de perforation. »<br />

Développé à l’origine autour du tube fluorescent, le catalogue de luminaires<br />

tubulaires, aujourd’hui 100 % led, s’est enrichi de nouvelles collections,<br />

dont certaines imaginées par Normal Studio. L’objectif est alors de mieux<br />

répondre aux codes du design, en rendant les luminaires plus décoratifs et<br />

plus accessibles au grand public. La démarche attire une nouvelle clientèle,<br />

notamment les hôteliers et les restaurateurs. En 2018, Normal Studio<br />

crée la collection Paname, déclaration d’amour à Paris, avec plusieurs<br />

finitions, des tailles variées, différents motifs de grilles métalliques et des<br />

typologies d’installation multiples, pour l’intérieur comme pour l’extérieur,<br />

suspensions, appliques ou lampadaires.<br />

© Sammode<br />

56 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières (Publirédactionnel)<br />

Mod, l’éclairage ponctuel modulable<br />

« La collection Mod, imaginée par le designer allemand Stefan<br />

Diez, reprend les codes et l’univers de la marque dans une<br />

collection de luminaires dédiés à l’éclairage ponctuel. »<br />

Cette collaboration est née d’une rencontre organisée par Normal Studio, entre Emmanuel Gagnez<br />

et Stefan Diez, sur le salon Euroluce. L’objectif était de concevoir un système d’éclairage reposant<br />

sur le même principe de modularité que la collection tubulaire, pour créer une solution d’éclairage<br />

ponctuel qui manquait au catalogue. Mod repose sur le savoir-faire de l’industriel à travailler<br />

le métal et propose un système adaptable et évolutif, permettant de répondre aux besoins de<br />

chaque installation. Le luminaire se compose d’une source led recouverte d’une lentille, à laquelle<br />

viennent s’ajouter des accessoires optiques. Selon l’envie, des verrines teintées ambre, fumées,<br />

green ou verre sablé, mais aussi des collimateurs perforés champagne, bronze, black ou silver sont<br />

ajoutés. Mod est décliné en plusieurs typologies, appliques murales encastrées ou en saillie,<br />

ou suspensions mono, duo ou trio. Les arceaux métalliques sont le signe distinctif de la collection<br />

et remplissent une fonction surprenante : conducteurs de courant, ils remplacent judicieusement le<br />

câble d’alimentation, offrant à l’objet une grande légèreté. Cette gamme reprend les codes couleur<br />

et esthétiques de la collection tubulaire, ce qui permet d’intégrer les deux styles de luminaires dans<br />

les mêmes projets de façon à créer une continuité architecturale.<br />

© Sammode<br />

© Sammode<br />

La collection Pierre Guariche, un design d’héritage réédité par Sammode<br />

« Emblématique des années 50, cette collection est l’œuvre<br />

du designer français Pierre Guariche, qui accordait une grande<br />

importance à la noblesse des matériaux, à la durabilité des<br />

luminaires et au soin porté aux détails. »<br />

Les ayants droit ont confié la réédition des luminaires de Pierre Guariche à Sammode en raison de<br />

son savoir-faire industriel. Le design d’héritage de cette collection utilise un vocabulaire proche de<br />

celui des produits de la marque, avec un travail sur le métal perforé et un amour de l’ingénierie.<br />

Pour rééditer cette œuvre, Sammode a dû retrouver des moyens<br />

modernes permettant de reproduire ces luminaires anciens. La<br />

collection se compose de luminaires sur pied, d’appliques et de<br />

plafonniers, avec un jeu d’éclairage direct et indirect. Le concept :<br />

un objet lumineux décoratif et fonctionnel qui apporte la bonne<br />

quantité de lumière avec un design singulier.<br />

© Sammode<br />

Adaptabilité et durabilité<br />

« Sammode fonde ses principes sur un outil industriel maîtrisé,<br />

permettant d’adapter ses luminaires aux besoins spécifiques<br />

des architectes. »<br />

Les luminaires sont conçus dans une logique de durabilité, de robustesse et d’adaptabilité. Ils sont tous<br />

entièrement réparables et évolutifs selon les besoins. Chaque pièce, démontable et remplaçable, permet de<br />

répondre à l’ensemble des demandes des architectes, qu’il s’agisse d’adaptation mécanique, de couleur ou<br />

d’intégration de l’électronique. Les architectes peuvent imaginer leur propre motif de grilles, lui appliquer<br />

différentes finitions, agencer les luminaires sur une structure sur mesure, composer leur propre lustre…<br />

Un Meccano de l’éclairage adaptable au besoin.<br />

Rubrique réalisée par Alexande Arène<br />

© Sammode<br />

Informations pratiques :<br />

Sammode, 24, rue des Amandiers 75020 Paris<br />

Mail : info@sammode.com<br />

Tél. : 01 43 14 84 90<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 57


Lumières Cahier technique<br />

Réemploi,<br />

réparabilité :<br />

la filière se mobilise<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

© Quentin Durand<br />

58 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

© Ridi<br />

Réduire son empreinte carbone, pour les<br />

maîtres d’ouvrage, devient un passage obligé.<br />

Baisser les consommations d’énergie aussi.<br />

Mettre en place des pratiques respectueuses de<br />

l’environnement est un must. Comment la filière<br />

éclairage accompagne-t-elle les maîtres d’ouvrage<br />

et les exploitants des bâtiments dans cette démarche<br />

vertueuse, tout en garantissant une bonne<br />

qualité de lumière ? Doit-on parler de réparabilité,<br />

de réemploi, de reconditionnement ? Plusieurs solutions<br />

commencent à émerger alors que les textes<br />

réglementaires se multiplient pour accélérer la<br />

rénovation de l’éclairage dans les bâtiments, tous<br />

secteurs confondus.<br />

Réparabilité : savoir anticiper<br />

Éric Drivon, directeur général Ridi France, relate<br />

comment Manfred Diez, à la tête de Ridi<br />

Groupe, a choisi d’investir dans la fabrication de<br />

ses propres modules leds, avec une première unité<br />

d’assemblage montée en 2010. À cela, une raison<br />

économique, mais aussi le souhait du fabricant de<br />

développer ses propres modules afin de pouvoir<br />

passer plus facilement de la fluorescence à la led,<br />

compte tenu du large éventail des gammes. « En<br />

fabriquant nos propres modules, explique Éric<br />

Drivon, on a pu finalement garder 98 % de nos<br />

gammes. Nous avons recréé le modèle de la fluorescence<br />

avec ballast et source séparés pour la led,<br />

le Ridi-Tube. À l’époque, nous n’avions pas encore<br />

compris l’importance que cela pouvait avoir pour<br />

la réparabilité. Et même si les leds sont annoncées<br />

pour des durées de vie très longues, on n’imaginait<br />

pas du jour au lendemain passer d’un marché<br />

du réparable à un marché du tout jetable. » Ainsi,<br />

l’accès au driver ou au module étant distinct, l’un<br />

et l’autre peuvent être maintenus séparément.<br />

« En réparant ainsi l’appareil, on évite d’envoyer<br />

un luminaire au recyclage. Il faut savoir que le<br />

coût de l’écocontribution du fabricant à ecosystem<br />

est aujourd’hui de 130 €/tonne,<br />

ce qui n’est pas anodin, poursuit Éric<br />

Drivon. Prenons un exemple : des luminaires<br />

en saillie ou encastrés utilisés<br />

dans des circulations et des bureaux<br />

équipés en fluorescence. Nous avons<br />

développé le même luminaire en led<br />

doté d’un module de mêmes largeur<br />

et hauteur avec un système de fixation<br />

identique. Aujourd’hui, nous pouvons<br />

rénover ces installations sans toucher<br />

au corps de l’appareil. Nous pouvons<br />

réparer nos luminaires fluo qui passent<br />

en led, nos luminaires leds, mais aussi<br />

potentiellement les luminaires de nos<br />

concurrents – parler de les “mettre à<br />

jour” est plus juste. »<br />

À noter que le règlement 2019/2020<br />

SLR (Single Lighting Regulation) permet à la filière<br />

de disposer d’une information sur le niveau<br />

de réparabilité des sources et des appareillages.<br />

Grâce à des pictogrammes : 4 pour les sources,<br />

4 pour les appareillages ; ces 8 pictogrammes<br />

rendent facilement lisible la réparabilité des appareils<br />

d’éclairage.<br />

« Un indice de réparabilité serait souhaitable pour<br />

les matériels d’éclairage, admet Éric Drivon, mais<br />

avec une limite : il faudrait qu’il fasse l’objet de<br />

contrôle dans son utilisation. Les pictogrammes<br />

suffisent aujourd’hui dans les marchés professionnels,<br />

BtoB. L’indice de réparabilité est une information<br />

intéressante pour le grand public, mais<br />

dans le monde du luminaire, le règlement SLR<br />

avec les pictogrammes se suffit à lui-même. »<br />

La réparabilité devient un vrai sujet pour les<br />

maîtres d’ouvrage. C’est lié à de nombreux facteurs<br />

: l’épuisement des ressources, la prise de<br />

conscience de la loi AGEC, la pression réglementaire<br />

et sociale. Pour Éric Drivon, « il est temps<br />

pour un maître d’ouvrage de se poser la question<br />

du “coût global de possession” de son installation<br />

rénovée, qui prend en compte les coûts d’investissement,<br />

de maintenance, d’énergie et d’exploitation,<br />

plutôt que seulement considérer le prix d’un<br />

luminaire ».<br />

C’est également l’avis de Stéphane Aubry, directeur<br />

général de Sécurlite, fabricant spécialisé dans<br />

le matériel d’éclairage dédié au logement collectif<br />

et social, aux bâtiments publics et à l’éclairage<br />

urbain (passages souterrains et transports, SNCF<br />

et RATP), et aux espaces fermés (tribunaux, police<br />

et psychiatrie).<br />

Penser économie circulaire<br />

« Compte tenu des applications auxquelles sont<br />

destinés nos produits, explique-t-il, c’est un thème<br />

qui nous anime depuis longtemps : Sécurlite fabrique<br />

des appareils très résistants, de longue du-<br />

Source lumineuse remplaçable<br />

par un professionnel<br />

Source lumineuse (exclusivement LED)<br />

remplaçable par un professionnel<br />

Auxiliaire d’alimentation remplaçable<br />

par un professionnel<br />

Source lumineuse remplaçable<br />

par l’utilisateur final<br />

Source lumineuse (exclusivement LED)<br />

remplaçable par l’utilisateur final<br />

Auxiliaire d’alimentation remplaçable<br />

par l’utilisateur final<br />

Source lumineuse non remplaçable<br />

Auxiliaire d’alimentation non remplaçable<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 59


Lumières Cahier technique<br />

© Securlite<br />

rée de vie, et qui sont facilement maintenables. »<br />

Le fabricant considère que ses luminaires sont<br />

100 % réparables. Pour offrir une seconde vie<br />

aux luminaires sur site, il faut prévoir leur réparabilité<br />

avec un ensemble de pièces détachées disponibles<br />

à la vente, pour une période de 10 ans.<br />

Mais pour Stéphane Aubry, « c’est aussi utiliser<br />

des matériaux recyclables, comme l’aluminium, et<br />

des matériaux recyclés comme nos appliques Voilà<br />

ou Osmo.<br />

On peut aussi parler d’économie circulaire. Il y<br />

a plusieurs années, la ville de Stockholm avait<br />

équipé de nombreux espaces urbains avec des milliers<br />

de luminaires fluorescents Rondo, constitués<br />

d’une base en fonte d’aluminium adaptée à un<br />

environnement exigeant. La municipalité souhaitait<br />

les remplacer. Nous avons décidé de conserver<br />

la base et de mettre, en lieu et place de la douille<br />

pour lampes fluorescentes, une platine à led qui<br />

embarquait l’alimentation. Sécurlite a formé l’installateur<br />

suédois afin qu’il effectue le remplacement<br />

dans les règles de l’art. »<br />

La majorité (95 %) des luminaires Sécurlite sont<br />

réparables sur site, cela fait partie désormais des<br />

règles de conception de la marque. Seuls 5 %<br />

reviennent dans l’usine du fabricant. « On nous<br />

demande souvent de procéder à un remplacement<br />

rapide avant même de penser à la réparabilité,<br />

ajoute Stéphane Aubry. Par exemple, dans un<br />

tunnel de métro, le temps d’intervention est très<br />

limité, mais si on répare le luminaire dans les ateliers<br />

de la RATP, l’opération peut être efficace. »<br />

Stéphane Aubry met cependant en garde contre les<br />

interventions partielles sur une installation existante<br />

: « Il est indispensable de vérifier le flux, la<br />

température de couleur, l’efficacité lumineuse des<br />

luminaires que l’on répare afin de garder une certaine<br />

homogénéité au site. Certains pourront opter<br />

pour une rénovation totale et en profiter pour<br />

intégrer des systèmes de pilotage. Mais ce n’est pas<br />

forcément la solution la plus judicieuse. Et doit-<br />

© Securlite<br />

on rappeler que la planète montre ses limites en<br />

termes de ressources pour l’industrie ? On sait que<br />

certains matériaux deviendront rares ; il faut juste<br />

faire appel au bon sens. Nous devons faire face à<br />

nos responsabilités, fabricants comme utilisateurs,<br />

limiter si possible les énergies, les matériaux et développer<br />

la réparabilité. »<br />

Pour Stéphane Aubry, c’est aussi une façon de pérenniser<br />

les entreprises et les emplois de la filière<br />

éclairage « en proposant de nouveaux services,<br />

autres que la simple fabrication de luminaires. »<br />

Cela pourrait devenir une nouvelle forme de révolution<br />

comme l’a été la led. Là encore, le dirigeant<br />

de Sécurlite met en garde les exploitants et<br />

les maîtres d’ouvrage sur l’utilisation « d’indices<br />

de réparabilité » qui, bien sûr, n’existent pas pour<br />

les appareils d’éclairage. « Certains par exemple,<br />

remarque-t-il, utilisent les indices de l’ADEME<br />

pour l’analyse du cycle de vie des luminaires alors<br />

qu’ils ont été définis pour d’autres appareils ! »<br />

De plus, ce n’est pas parce qu’un appareil est<br />

réparable qu’il faut revoir à la baisse les critères<br />

de durabilité des produits. Il vaut toujours mieux<br />

acheter un luminaire qui dure 80 000 heures qu’un<br />

luminaire qui affiche 30 000 heures, même s’il est<br />

réparable. « J’encourage vivement les utilisateurs<br />

finaux à demander une définition claire du mot<br />

réparable à leurs fournisseurs : réparable sur site<br />

ou en usine ? Et de se renseigner sur la facilité de<br />

mise en œuvre de la réparation », conclut Stéphane<br />

Aubry.<br />

Benoit Gamas, directeur général d’Etap Lighting<br />

France fait le même constat : la rénovation n’est<br />

pas une fin en soi, parce que plus on va rénover,<br />

plus on va utiliser de ressources. « Il faut commencer,<br />

déclare-t-il, par s’assurer que les produits<br />

durent longtemps, donc qu’on en installe moins.<br />

Par exemple, dans une salle de classe, là où l’on<br />

installait 9 luminaires, 6 suffisent aujourd’hui,<br />

voire 4, grâce aux progrès réalisés sur les optiques.<br />

L’efficacité lumineuse des leds agit aussi sur la durée<br />

de vie des produits. »<br />

Mais pour Benoit Gamas, ce n’est pas tout : la<br />

maintenance du produit est un facteur important.<br />

Et si tous les produits d’Etap sont réparables, il<br />

tient à préciser qu’il n’est pas nécessaire d’être un<br />

expert électricien pour intervenir sur ces derniers.<br />

N’importe qui, avec un tournevis standard et une<br />

formation basique, peut changer n’importe quelle<br />

pièce.<br />

Une exigence de simplicité<br />

« Chaque nouveau produit passe un contrôle de<br />

réparabilité et s’il n’est pas accessible, et qu’il faut<br />

un ingénieur bac +5 pour le réparer, il repart à<br />

la R&D, affirme Benoit Gamas. Cette exigence<br />

intervient donc dès la conception. Il faut que les<br />

pièces soient identifiées, pas collées, que les plastiques<br />

contiennent un minimum de colorant pour<br />

faciliter leur recyclage, etc. »<br />

60 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Benoit Gamas introduit par ailleurs la notion de<br />

« reconditionnement » qui consiste, chez Etap, à<br />

conserver le corps du luminaire qui reste en place ;<br />

le moteur, c’est-à-dire les sources, auxiliaires et<br />

optiques d’origine, est remplacé. Le coût d’installation<br />

est évidemment moindre, car il s’agit<br />

d’une substitution plug and play. « Cette méthode<br />

s’avère particulièrement intéressante sur les sites<br />

difficiles d’accès, comme les usines, précise Benoit<br />

Gamas, car on restreint la durée d’arrêt de la production.<br />

Ces substitutions sont moins intrusives<br />

et plus économiques. Parfois, le maître d’ouvrage<br />

préfère garder le même design pour des raisons esthétiques.<br />

Nous sommes intervenus plusieurs fois<br />

sur des luminaires d’autres marques et avons remis<br />

à niveau toute l’installation. C’est une bonne<br />

manière d’économiser de la matière, en étant plus<br />

rapide et moins cher. À chaque fois, on récupère<br />

un produit pour l’analyser ; ensuite, on procède<br />

à des mesures en usine et enfin, on requalifie le<br />

luminaire. »<br />

Ces interventions peuvent se montrer très pertinentes<br />

dans les bureaux également. En effet, dans<br />

les années 1980, les luminaires faisaient souvent<br />

partie de la structure du plafond, ils assuraient sa<br />

stabilité. Par conséquent, il est impossible de changer<br />

les luminaires sans refaire aussi le plafond !<br />

« Lorsque l’on propose au maître d’ouvrage de<br />

garder les caissons de ces luminaires et de changer<br />

juste le moteur lumineux, ils sont ravis, constate<br />

Benoit Gamas. En plus, tout communique sans<br />

fil, donc pas de problème de câblage. Le retour<br />

sur investissement est de 1 à 2 ans, avec des solutions<br />

techniquement performantes à des coûts<br />

abordables. Et cela permet d’accélérer le rythme<br />

des rénovations, l’objectif de la transition énergétique.<br />

Les luminaires deviennent garantis Etap, on<br />

assure à 99 % le maintien du flux lumineux initial<br />

à 50 000 heures. »<br />

Chez Etap, le « reconditionnement » représente<br />

aujourd’hui la moitié de l’activité. Pour Benoit<br />

Gamas, cette agilité<br />

des petites<br />

structures est cruciale<br />

pour accompagner<br />

les clients.<br />

Les entreprises qui<br />

n’ont pas cette souplesse<br />

ne peuvent<br />

pas répondre facilement<br />

aux besoins de<br />

clients qui n’ont pas<br />

la capacité financière<br />

suffisante pour changer<br />

tous leurs luminaires,<br />

avec des solutions<br />

type « mouton<br />

à cinq pattes ».<br />

« Entre reconditionnement<br />

et rénovation,<br />

il n’est pas nécessaire de trancher, explique Benoit<br />

Gamas. Il faut argumenter au cas par cas. Le critère<br />

de la durée des travaux pour tout remplacer par<br />

rapport au reconditionnement, plus rapide et moins<br />

cher, peut peser. La structure du bâtiment (faux plafond)<br />

qu’on ne peut pas changer est aussi un critère<br />

de décision. Sans parler de tous ces anciens projets<br />

spéciaux qu’il va falloir aussi mettre à niveau… »<br />

© ETAP Lighting<br />

Réemploi : une opération inédite<br />

Avec Sébastien Boyer, directeur commercial France,<br />

Aubrilam, fabricant de mâts d’éclairage bois, l’approche<br />

est différente puisque nous ne parlons pas ici<br />

de réparabilité de luminaires, mais de réemploi de<br />

matériaux. Dans le cas de l’équipement du village<br />

olympique de Saint-Ouen, Aubrilam a fourni des<br />

mâts bois carrés avec embases en acier. Tous les appareillages<br />

sont logés en pied de mât, ce qui facilite<br />

la maintenance.<br />

Le mât a été dessiné par l’agence de conception lumière<br />

Concepto qui, après étude d’éclairage, a montré<br />

que, comme le site était très arboré, il était nécessaire<br />

de déporter la lumière et de limiter les hauteurs<br />

à 6 m. « Et le réemploi était imposé, explique Sébastien<br />

Boyer. Deux conseillers sont intervenus : un<br />

designer, le studio 5.5, et Cycle Up, conseil en études<br />

et réemploi, sur l’ensemble du projet. Quand ils ont<br />

commencé à travailler sur ce qu’avait défini Concepto,<br />

ils ont pensé à utiliser des tubes d’échafaudage en<br />

guise de crosses. »<br />

Au début, Sébastien Boyer est réticent et craint<br />

que les tubes d’acier ne nuisent à l’esthétique<br />

du projet : « Mais nous avons fini par relever le<br />

défi. En fait, ce qu’on trouvait intéressant, c’est<br />

qu’on allait donner une nouvelle vie à un produit<br />

qui n’était pas à l’origine destiné à cet usage. »<br />

Cependant, il fallait identifier et qualifier ces tubes,<br />

et proposer un prototype. « Nous avons procédé<br />

à un tri, poursuit Sébastien Boyer, selon nos exigences<br />

: un tube rectiligne, de diamètre, longueur, et<br />

épaisseur précis, sans enduit ni peinture ni rouille,<br />

© Aubrilam<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 61


Lumières Cahier technique<br />

avec une galvanisation restante permettant de garantir<br />

une certaine durabilité. Il nous fallait transformer<br />

les tubes pour pouvoir fixer les luminaires aux mâts.<br />

Cela impliquait du perçage et de la découpe, de<br />

l’assemblage par visserie. » Il existe différentes configurations<br />

de luminaires avec des crosses supportant<br />

plusieurs luminaires, ou des projecteurs à gobos<br />

pour mise en valeur.<br />

Aubrilam a dû calculer l’impact carbone du réemploi<br />

de la crosse. « En fait, la fabrication d’un<br />

tube de crosse neuf aurait eu, selon Cycle Up,<br />

une empreinte carbone de 2,21 kg de CO 2<br />

, et au<br />

total donc, on a économisé environ 5,7 tonnes de<br />

CO 2<br />

. Il est impossible d’être garant à 100 % de<br />

la longévité d’un produit qu’on n’a pas fabriqué.<br />

En revanche, on a fait en sorte de lui donner une<br />

durée de vie structurelle d’au moins vingt ans. Nos<br />

designers ont été au service de l’environnement ;<br />

ils ont conçu les pièces d’interface dans cette logique-là<br />

: comment va-t-on intégrer la crosse, la<br />

rendre fiable mécaniquement, masquer la visserie<br />

et obtenir un résultat le plus esthétique possible ?<br />

C’est une expérience inédite dans le cadre d’une<br />

application exceptionnelle. »<br />

« Reconditionner » pour donner<br />

une seconde vie<br />

Hervé Grimaud est le président fondateur de Proclus,<br />

créé fin 2022 et spécialisé dans le reconditionnement<br />

des équipements électriques des bâtiments,<br />

incluant les appareils d’éclairage.<br />

Le reconditionnement a un autre sens ici : pas de<br />

réparation des appareils ; il s’agit de déposer de<br />

façon appropriée les équipements sur site pour les<br />

démonter dans des conditions permettant ensuite<br />

de les reconditionner, puis de les rapatrier dans les<br />

locaux de Proclus. Là, ils sont vérifiés pour s’assurer<br />

qu’ils possèdent encore toutes les caractéristiques<br />

qu’ils avaient lorsqu’ils ont été mis sur le<br />

marché : flux et température de couleur d’origine<br />

pour pouvoir être considérés comme fonctionnels.<br />

« Il nous arrive de restaurer les fonctionnalités<br />

d’origine d’un luminaire, à condition qu’il s’agisse<br />

d’appareils leds, en remplaçant des drivers par<br />

exemple, explique Hervé Grimaud. Proclus récupère<br />

sur les chantiers des appareils, les rassemble,<br />

les massifie, et lorsqu’on en a une quantité suffisante<br />

qui correspond à une demande du marché,<br />

on les reconditionne pour les remettre en vente.<br />

Avant cela, on les teste, voire on les répare. On<br />

peut être amenés, pour le compte d’un client, à<br />

déposer des produits, les nettoyer, et les restituer à<br />

celui à qui ils appartiennent et pour le compte duquel<br />

on a fait ce travail de vérification de fonctionnement,<br />

éventuellement de remise à niveau. » Les<br />

produits peuvent être stockés chez Proclus pendant<br />

la rénovation du bâtiment. Proclus s’adresse<br />

aux maîtres d’ouvrage, aux démolisseurs et parfois<br />

aux assistants à maîtrise d’ouvrage.<br />

« Parfois, nous intervenons en amont (avant le<br />

chantier de démolition) pour analyser les luminaires<br />

et voir comment ils fonctionnent, précise<br />

Hervé Grimaud. En ce qui concerne le bannissement<br />

des sources fluorescentes, il nous arrive de<br />

reprendre des luminaires fluorescents pour lesquels<br />

le fabricant lui-même a développé des kits<br />

leds en remplacement des sources fluo. »<br />

Proclus développe aussi des partenariats avec des<br />

fabricants majeurs de luminaires. Certains ne disposent<br />

pas de l’autonomie nécessaire pour pouvoir<br />

le faire eux-mêmes, d’autres considèrent que<br />

ce n’est pas leur métier. Enfin, il arrive que Proclus<br />

soit sollicité pour accompagner les fabricants chez<br />

leurs clients lorsqu’ils vendent des produits neufs,<br />

afin de récupérer les produits déposés s’ils ne sont<br />

pas trop anciens.<br />

« Notre cible concerne surtout pour le moment<br />

les chantiers du tertiaire en région parisienne,<br />

poursuit Herve Grimaud, et plus marginalement,<br />

l’industriel et la logistique, à condition que les<br />

plateformes soient bien entretenues. Quant aux<br />

acheteurs, il s’agit d’artisans qui veulent des produits<br />

divers et variés à bon prix, de mainteneurs<br />

multitechniques qui recherchent un produit très<br />

particulier qui ne se fabrique plus et dont ils ont<br />

besoin pour démarrer leur installation. »<br />

Proclus est complémentaire aux fabricants, il apporte<br />

aux clients des fabricants un service d’éclairage<br />

que ces derniers ne peuvent pas fournir.<br />

Les produits sont vendus sur le site de vente en<br />

ligne, Cycle Up, plateforme spécialisée dans la<br />

vente des produits reconditionnés.<br />

Sur le site, on peut trouver des fiches techniques<br />

des produits et les performances et niveau de reconditionnement,<br />

indiqués comme suit :<br />

- Premium : équipement totalement fonctionnel<br />

avec aspect proche du neuf ;<br />

- Standard : équipement totalement fonctionnel<br />

avec traces d’usage ;<br />

- Harvesting : équipement pas totalement fonctionnel<br />

destiné à la récupération de sous-ensembles.<br />

n<br />

62 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>


Lumières Produits<br />

EAS Solutions présente Nicole, d’Innolumis,<br />

pour optimiser l’éclairage public<br />

Conçus pour remplacer l’éclairage public énergivore et obsolète des autoroutes,<br />

routes, voies d’accès, rues, lotissements, parcs d’activités et parkings,<br />

les luminaires leds Nicole se déclinent en une très large gamme de puissances<br />

et de couleurs adaptées aux spécificités des différentes infrastructures<br />

publiques.<br />

Élaborés pour obtenir une vision parfaite à de faibles niveaux de lumière, les<br />

luminaires leds Nicole possèdent un ratio S/P élevé (scotopique pour la vision<br />

nocturne/photopique pour la vision diurne). Ce ratio, qui décrit la sensibilité de l’œil<br />

à différentes longueurs d’onde de lumière en fonction des conditions d’éclairage,<br />

permet de stimuler la vision mésopique en obtenant une excellente vision lorsque<br />

l’intensité lumineuse est modérée.<br />

En effet, constitués de leds rouges, vertes et bleues (technologie RVB), les luminaires<br />

Nicole possèdent un spectre lumineux optimal qui offre une meilleure reconnaissance<br />

des couleurs et des contrastes<br />

tout en consommant peu d’énergie.<br />

Disponible en plusieurs modèles, hauteurs<br />

de mât (de 3 à 15 m), puissances (de 10 W<br />

à 150 W), couleurs et températures de couleur<br />

(3 000 K, 4 000 K et 5 000 K), la gamme<br />

propose des spectres lumineux spécifiques,<br />

adaptés à certains paysages et environnements.<br />

Chaque spectre qui décrit la décomposition<br />

de la lumière selon ses différentes<br />

longueurs d’onde a sa propre application.<br />

L’éclairage mésopique de la gamme<br />

Nicole se décline en trois spectres,<br />

Golden Green, Moonlight et White Moonlight<br />

selon l’environnement à éclairer.<br />

La gamme Nicole propose également des éclairages spéciaux économes en<br />

énergie, notamment pour protéger la biodiversité.<br />

C’est le cas de la lampe BAT dont la lumière<br />

ambrée ne perturbe pas le comportement<br />

des chauves-souris ; ou encore, de la lampe<br />

BIRD dont la lumière bleu-verdâtre ne gêne<br />

pas les oiseaux migrateurs. Enfin, la lampe<br />

Golden Orange reproduit la couleur chaude<br />

de l’éclairage au sodium haute pression,<br />

mais avec une meilleure reproduction et<br />

perception des couleurs (Ra > 80). D’autres spectres lumineux et températures de<br />

couleur peuvent être produits à la demande. Toutes les options sont possibles.<br />

Bénéficiant de la technologie des réflecteurs, les luminaires Nicole offrent une<br />

excellente répartition entre la lumière directe et indirecte, sans éblouissement (G6) et<br />

sont gradables (1 à 10 V). Ils possèdent un corps aluminium de qualité LM6 avec un<br />

revêtement en poudre époxy, un indice de protection IP67 (étanche à la poussière et<br />

à l’eau), une température de fonctionnement allant de – 40 °C à + 50 °C et une durée<br />

de vie supérieure à 100 000 heures. Ils sont garantis 5 ans.<br />

Équipés d’un connecteur Zhaga, ils sont compatibles avec le système de<br />

gestion d’éclairage intelligent autonome Smart Facility Mist d’EAS Solutions.<br />

Ce système délivre un très haut niveau d’intelligence aux luminaires leds qu’il rend<br />

polyvalents, performants et très économes en énergie en éclairant seulement quand<br />

et où cela est nécessaire. Il est réparable, paramétrable, recyclable et polyvalent,<br />

équipant aussi bien les luminaires conçus par EAS Solutions et ses partenaires que<br />

ceux conçus et distribués par d’autres fabricants et intégrateurs. Smart Facility<br />

Mist équipe également en rétrofit les luminaires leds existants, permettant<br />

d’économiser instantanément de 70 % à 95 % d’énergie.<br />

www.eas-solutions.fr<br />

Quinta, l’encastré avec lentilles<br />

Darklight d’ERCO<br />

Les projecteurs encastrés Quinta peuvent aussi bien s’associer aux downlights<br />

Quintessence ou Atrium qu’aux projecteurs Eclipse ou Uniscan. Ils permettent de<br />

réaliser, dans le lobby ou le café d’un musée, un éclairage général, d’accentuation<br />

ou encore un éclairage vertical intégré au plafond. Les lentilles Darklight d’Erco<br />

garantissent une qualité de lumière et un confort visuel au plus haut niveau.<br />

Technologie Darklight : une lumière magique venue du plafond<br />

• Ressenti de magie grâce à la surface de sortie de lumière<br />

homogène.<br />

• Le cut-off optique, pouvant aller jusqu’à 40°, garantit<br />

un confort visuel maximal et un plaisir de la lumière sans<br />

éblouissement.<br />

• Des répartitions de lumière précises pour des accentuations<br />

d’une grande précision, sans aucune lumière parasite.<br />

Les projecteurs encastrés pivotent à 360° et s’inclinent à 30°.<br />

Ils offrent :<br />

- encore plus de liberté de conception grâce aux accessoires pour modeler le spectre<br />

et la répartition de lumière avec des filtres ou des lentilles soft ;<br />

- une couleur de lumière modifiable pour adapter la couleur de lumière à l’application.<br />

Tunable White avec un IRC 90 (disponible courant 2024) ;<br />

- gradation jusqu’à 0,1 %, par DALI ou par Casambi Bluetooth :<br />

8 répartitions de lumière : de l’éclairage d’accentuation avec l’étroit Narrow spot<br />

de 5°, en passant par le faisceau lumineux Oval flood oblong de<br />

19° x 63°, jusqu’à l’éclairage vertical avec des lentilles Wallwash,<br />

huit répartitions de lumière différentes et, à l’exception de Narrow<br />

spot, elles peuvent toutes être changées sans outils.<br />

Quinta propose 4 tailles à partir de 113 mm de diamètre, des répartitions<br />

de lumière interchangeables et des filtres supplémentaires fournissent<br />

la lumière appropriée pour chaque application. La tête de luminaire<br />

pivotante et inclinable permet d’orienter précisément la lumière.<br />

www.erco.com<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 63


Lumières Produits<br />

ASLED<br />

FLAMENCO<br />

Cette suspension a été dessinée, conçue et<br />

fabriquée en France. Elle est dotée d’optiques antiéblouissement<br />

(UGR


Lumières Produits<br />

Vivares, la gestion de l’éclairage<br />

par LEDVANCE<br />

Le système de gestion de l’éclairage IoT (internet of things) connecté offre un<br />

éclairage de bureau évolutif, économe en énergie et respectueux de l’environnement.<br />

Cette solution convient également aux besoins de la maintenance, des rénovations<br />

et des nouveaux bâtiments.<br />

Vivares s’adapte à tous types de besoins et permet de réaliser jusqu’à 80 %<br />

d’économies d’énergie et de C0 2<br />

. Fonctionnant sous la technologie DALI ou Zigbee,<br />

Vivares est une solution qui se distingue par sa grande compatibilité et sa simplicité<br />

d’utilisation. Le système de gestion de l’éclairage IoT peut également être connecté<br />

en option à un service cloud afin de fournir une assistance à la maintenance, ainsi<br />

qu’une surveillance de la consommation. Les données ainsi obtenues permettent<br />

d’évaluer sa consommation d’énergie et de l’optimiser pour l’avenir.<br />

Vivares Zigbee, la solution sans fil<br />

Le système sans fil Vivares Zigbee permet de moderniser les bâtiments existants<br />

dans lesquels un recâblage<br />

ne peut pas être<br />

envisagé. Si un bâtiment<br />

est classé ou ne dispose<br />

pas de faux plafonds, le<br />

sans-fil est impératif.<br />

Ledvance propose tous<br />

les composants nécessaires<br />

ainsi qu’un assortiment<br />

complet de luminaires<br />

leds compatibles<br />

permettant au système<br />

d’éclairer les bâtiments<br />

existants en réalisant<br />

des économies d’énergie. Le système peut également être connecté à un service<br />

cloud afin de suivre la consommation d’énergie, de générer des rapports et de prévoir<br />

les activités de maintenance.<br />

Le contrôleur, le cœur de Vivares Zigbee<br />

Le contrôleur du système de gestion communique sans fil via Zigbee 3.0, et peut<br />

accueillir jusqu’à 200 appareils compatibles, tels que les luminaires, détecteurs<br />

ou coupleurs de bouton-poussoir Vivares Zigbee. Il peut convenir à de multiples<br />

applications allant des petits projets d’éclairage à des solutions complètes. Une<br />

extension du système par l’ajout d’éléments est tout à fait possible, même après la<br />

mise en service.<br />

Le système DALI convient parfaitement aux installations où il est possible de tirer<br />

des câbles. Tous les produits Vivares DALI sont certifiés DALI-2 (certifié par la DiiA<br />

– Digital Illumination Interface Alliance) et sont parfaitement compatibles sur le plan<br />

technique. S’agissant d’un système ouvert, ils sont également compatibles avec<br />

les autres produits certifiés DALI-2 du marché. Grâce à un outil de configuration en<br />

ligne via PC ou App, la mise en service est simple et intuitive. Vivares DALI permet<br />

également de suivre la maintenance et la consommation d’énergie sur le cloud.<br />

Le système se connecte de façon filaire aux composants DALI-2, tels que les<br />

détecteurs, les coupleurs de bouton-poussoir et les luminaires Vivares Dali-2 de<br />

Ledvance. S’agissant d’un protocole ouvert, le système peut fonctionner avec un<br />

large éventail de luminaires et composants certifiés DALI-2. Au total, 128 appareils<br />

peuvent être pris en charge individuellement via deux canaux.<br />

www.ledvance.fr<br />

Lenzo, développé<br />

par SYLVANIA<br />

Dans les musées, galeries et commerces de détail, l’éclairage ne doit rien laisser<br />

au hasard. Il consiste à obtenir le juste équilibre entre confort visuel, mise en valeur<br />

des œuvres exposées et des produits en rayon, sans oublier économies d’énergie et<br />

longévité de l’installation. Pour répondre aux exigences de ces applications, Sylvania<br />

présente Lenzo, sa nouvelle génération de projecteurs leds sur rail qui allie design<br />

minimaliste et haute polyvalence.<br />

Lenzo, spécialement conçu pour les musées, les galeries<br />

et les espaces de vente, affiche un design épuré, sans<br />

driver extérieur ni vis apparentes, qui lui permet de<br />

s’intégrer en toute discrétion à tous les environnements.<br />

Proposé en finition noire ou blanche, il délivre une haute<br />

qualité d’éclairage grâce à son optique réglable aisément,<br />

par simple rotation de 18 à 50°. Le projecteur garantit<br />

ainsi une accentuation plus fine et un éclairage optimal,<br />

avec une inclinaison verticale de 90° et une rotation<br />

horizontale de 355°. Ces possibilités de réglages de<br />

l’angle et de l’intensité du flux autorisent la création de<br />

mini-scénarios d’éclairage.<br />

Performant, Lenzo présente un flux lumineux maximal de<br />

2 250 lm, pour une efficacité de 75 lm/W. Gradable grâce<br />

à un variateur intégré à l’arrière du spot, il est possible de<br />

régler la puissance lumineuse à l’intensité souhaitée de<br />

1 725 lm à 2 250 lm selon les modèles. Avec un IRC élevé (> 90), il constitue une<br />

solution adaptée à la mise en valeur de tableaux ou photos dans les musées et les<br />

galeries d’art, mais aussi de vêtements dans les showrooms et commerces où la<br />

qualité de lumière est primordiale.<br />

Disponible en températures de couleur 3 000 K et 4 000 K et offrant une très bonne<br />

homogénéité chromatique (SDCM ≤ 4), ce projecteur sur<br />

rail sublime les mises en scène afin de mettre en valeur<br />

tous les objets sur présentoir comme en vitrine, quelle que<br />

soit l’heure du jour ou de la nuit.<br />

Monté sur rail 3 allumages, Lenzo bénéficie d’une durée<br />

de vie de 56 000 heures (L80) et d’une garantie de 5 ans.<br />

Alliant efficacité, précision, économie d’énergie et coût de<br />

maintenance réduit, il réunit tous les avantages qui font<br />

de Sylvania un acteur reconnu pour son expertise dans<br />

l’éclairage des musées, galeries d’art et commerces.<br />

www.sylvania-lighting.com/fr-fr<br />

LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong> - 65


Lumières Index<br />

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS<br />

Abel Eclairage..............www.abeleclairage.fr.................................................52<br />

ACL (Atelier de<br />

conception lumière)......https://acl.fr...................................................22, 23, 24<br />

ADEME.........................www.ademe.fr.........................................11, 38, 43, 44<br />

Agence ON...................http://www.agence-on.com.......................................34<br />

Alfred Peter..................https://alfredpeter.fr.............................................18, 19<br />

Paysagise et Urbaniste<br />

Ambiance Lumière.......www.ambiance-lumiere.com.....................................51<br />

Artemide......................www.artemide.com/fr/home................................38, 49<br />

Asled............................https://asled.fr............................................................64<br />

Association des concepteurs lumière<br />

et éclairagistes (ACE)....www.ace-fr.org.............................16, 19, 31,32, 34, 43<br />

Association française de<br />

l’éclairage (AFE)...........http://www.afe-eclairage.fr..................................11, 43<br />

Atelier M&P..................www.natachamondonericpierre.fr..............................55<br />

Atelier Roland Jéol.......www.atelier-jeol.com.................................................14<br />

Aubrilam......................www.aubrilam.com/fr..........................................48, 59<br />

Bega.............................www.bega.com/fr-fr...................................................48<br />

Charlot & Cie................https://www.charlotetcie.fr........................................16<br />

Chrysalis......................www.chrysaliseclairage.com...............................35, 36<br />

Clareo Lighting.............www.clareolighting.com......................................51, 64<br />

Coedis..........................https://coedis.fr..........................................................13<br />

Comatelec Schréder.....https://fr.schreder.com/fr................................28, 47, 49<br />

De Cour à Jardin..........https://decourajardin.fr..............................................14<br />

Disano..........................www.disano.it/it/home.........................................42, 48<br />

EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr.................................................63<br />

Eclatec.........................www.eclatec.com/fr...................................................48<br />

Erco..............................www.erco.com/fr.......................................................63<br />

Etap Lighting................www.etaplighting.com/fr............................................61<br />

Fédération nationale des collectivités concédantes<br />

et régies (FNCCR).........www.fnccr.asso.fr................................ 6, 7, 8, 9, 43, 44<br />

Fonroche......................www.fonroche-lighting.com/fr...................................52<br />

Françoise Delaire<br />

Créations......................http://www.francoisedelaire.com...............................16<br />

Ignes............................https://ignes.fr...........................................................13<br />

iGuzzini........................www.iguzzini.com/fr......................................32, 40, 50<br />

Iventronics...................www.inventronics-co.com....................................26,27<br />

L’Acte Lumière.............www.acte-lumiere.com..................................18, 19, 31<br />

Lébénoïd......................www.lebenoid.fr.........................................................64<br />

LEC Lyon......................www.lec.fr.................................................................51<br />

Ledvance.....................www.ledvance.fr............................................31, 51, 65<br />

Les Eclairagistes<br />

associés.......................https://lea.lighting/fr/conception-lumiere...................14<br />

les éclaireurs................www.leseclaireurs.net........................14, 20, 21, 30, 31<br />

Lacroix City..................www.lacroix-city.fr.....................................................50<br />

Neko Lighting...............https://nekolighting.com/fr...................................49, 64<br />

Novéa Energies............www.novea-energies.com.........................6, 7, 8, 9, 52<br />

Nowatt Lighting............https://nowatt-lighting.com........................................52<br />

Proclus.........................https://proclus.eco.....................................................62<br />

Quartiers Lumières.......www.quartierslumieres.com...............Couverture, 3, 29,<br />

31, 34, 35, 36, 37, 43<br />

Ragni............................www.ragni.com...................................................41, 48<br />

Ridi...............................www.ridi.de/fr............................................................59<br />

Roger Pradier...............https://roger-pradier.com...........................................51<br />

RZB..............................www.rzb.de.fr......................................................50, 64<br />

Sammode.....................www.sammode.com......................................11, 56, 57<br />

Sécurlite.......................www.securlite.com..............................................10, 60<br />

Selux............................www.selux.com/fra/fr................................................50<br />

Serce............................https://serce.fr...............................................14, 15, 43<br />

Soliled..........................www.soliled.com.......................................................14<br />

SPIE CityNetworks........www.spie.com/fr/spie-citynetworks-0.......................14<br />

Sunna Design...............www.sunna-design.com............................................52<br />

Sydev...........................https://sydev-vendee.fr..............................................15<br />

Sylvania.......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.....................13, 49, 65<br />

Syndicat de l’éclairage....www.syndicat-eclairage.com... 6, 7, 8, 9, 10, 34, 43, 46<br />

Technilum....................www.technilum.com................................10, 34, 39, 49<br />

Thorn...........................www.thornlighting.fr/fr-fr...........................................50<br />

Trilux............................www.trilux.com/fr......................................................64<br />

ANNONCEURS<br />

NISSAN........................www.nissan.fr....................................................2 e couv.<br />

LEDVANCE....................www.ledvance.fr................................................4 e couv.<br />

AGI ROBUR...................www.agi-robur.com .......................................... 3 e couv<br />

ARCHITECTATWORK.....www.architectatwork.fr.............................................54<br />

CITEL............................https://citel.fr/fr..........................................................43<br />

DISANO/FOSNOVA........www.disano.it/it/home...............................................13<br />

EAS SOLUTIONS...........www.eas-solutions.fr.................................................46<br />

ERCO............................www.erco.com/fr.......................................................11<br />

INVENTRONICS.............www.inventronics-co.com.........................................15<br />

PAYSALIA......................www.paysalia.com/fr.................................................53<br />

PERFORMANCE<br />

IN LIGHTING.................www.performanceinlighting.com/fr/fr........................17<br />

RAGNI...........................www.ragni.com.........................................................45<br />

SYLVANIA......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.................................25<br />

TECHNILUM..................www.technilum.com..................................................33<br />

SALONS<br />

ARCHITECT@WORK<br />

Le salon, basé sur l’innovation, présente des conférences et des<br />

produits, et réservé uniquement aux architectes.<br />

PARIS - La Grande Halle de La Villette<br />

211, avenue Jean-Jaurès - 75019 Paris<br />

Le 8 novembre <strong>2023</strong>, de 10 h à 20 h.<br />

Le 9 novembre <strong>2023</strong>, de 10 h à 19 h.<br />

BORDEAUX - Parc des Expositions - Hall 3<br />

Cours Jules-Ladoumègue, 33000 Bordeaux<br />

Les 30 novembre et 1 er décembre <strong>2023</strong>, de 10 h à 19 h<br />

www.architectatwork.fr<br />

PAYSALIA<br />

EUREXPO LYON<br />

Du 5 au 7 décembre <strong>2023</strong><br />

Les thèmes de <strong>2023</strong> : la biodiversité, solution durable ; la<br />

végétalisation des villes ; les nouveaux enjeux de la filière.<br />

www.paysalia.com/fr<br />

LIGHT+BUILDING<br />

Du 3 au 8 mars 2024<br />

Les exposants présenteront toutes les facettes de l’éclairage<br />

dans la partie est du Parc des Expositions : bureaux,<br />

établissements scolaires, industrie, commerces, et luminaires<br />

décoratifs ; avec une section dédiée au design, aux<br />

composants, à la connectivité et à l’éclairage public.<br />

https://light-building.messefrankfurt.com<br />

WORKSPACE EXPO<br />

Les 6, 27 et 28 mars 2024<br />

Paris porte de Versailles Hall 1<br />

Salon dédié au design, au mobilier de bureau et à<br />

l’aménagement des espaces de travail.<br />

www.workspace-expo.com<br />

66 - LUMIÈRES N° 44 - <strong>OCTOBRE</strong> <strong>2023</strong>

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