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Lumières<br />
N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
Numéro spécial 10 ans<br />
2014 - <strong>2024</strong><br />
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />
avec le programme Midjourney
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />
avec le programme Midjourney<br />
Éditorial<br />
Bon anniversaire !<br />
Isabelle Arnaud<br />
rédactrice en chef<br />
Lumières<br />
N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
Numéro spécial 10 ans<br />
2014 - <strong>2024</strong><br />
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />
avec le programme Midjourney<br />
Directeur de la publication<br />
Jean Tillinac<br />
Édition 3e Médias<br />
17, rue de l’Amiral Hamelin<br />
75016 Paris<br />
www.filiere-3e.fr<br />
Rédactrice en chef<br />
Isabelle Arnaud<br />
Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80<br />
lumieres@filiere-3e.fr<br />
Publicité<br />
Sandrine de Montmorillon<br />
Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68<br />
sdm@filiere-3e.fr<br />
Ont collaboré à ce numéro :<br />
Alexandre Arène, Milan Guillou,<br />
Roger Narboni<br />
Abonnements<br />
Juliette Aguelon<br />
compta.3emedias@gmail.com<br />
Corrections<br />
Laurence Chabrun<br />
laurencechabrun@gmail.com<br />
Conception graphique et réalisation<br />
Planète Graphique Studio<br />
95, boulevard Berthier<br />
75017 Paris<br />
Impression et routage<br />
Imprimerie Chirat<br />
42540 Saint-Just-La-Pendue<br />
© 3e Médias, Paris.<br />
Reproduction interdite.<br />
En 2014, la led battait déjà son plein. Pas tout à fait à maturité, elle gagnait<br />
cependant du terrain, ici dans les parkings, là dans les entrepôts et<br />
bientôt dans les bureaux, les lieux de vie, les espaces de détente et enfin<br />
dans la rue, lentement mais sûrement. Une décennie de transformations,<br />
d’innovations, de créations, mais pas seulement de lumières, d’idées. Roger Narboni<br />
ose parler de trame noire, d’obscurité. Très vite, les concepteurs lumière mettent en<br />
œuvre l’ombre… et la lumière. Puis, en 2018, le législateur publie de nouvelles règles :<br />
l’arrêté sur les nuisances lumineuses fait grand bruit mais n’éteint pas les ardeurs<br />
ni ne freine les esprits créateurs. Au contraire : les projets se dessinent dans des<br />
variations d’intensité et de températures de couleur juste où et quand il faut. D’un<br />
côté, les produits se font plus performants, plus discrets et surtout plus polyvalents.<br />
D’un autre côté, avec le développement de solutions connectées, contrôler la lumière<br />
devient un jeu d’enfant, et contribue à améliorer le confort, indispensable après la<br />
pandémie : au bureau, à l’école, au restaurant, dans les centres logistiques, les<br />
parkings, les espaces urbains, partout le pilotage apporte son lot de bien-être. S’y<br />
ajoute bientôt la crise énergétique. Économiser l’énergie n’est plus une option et<br />
l’éclairage constitue à la fois un des usages les plus consommateurs du bâtiment<br />
et un des plus importants générateurs d’économies. La filière se met en place,<br />
soutenue par un plan de sobriété énergétique qui incite à rénover le parc installé pour<br />
plus d’efficacité et de durabilité. La notion de réparabilité, inconnue hier, caractérise<br />
aujourd’hui les nouvelles solutions et conceptions. Le tout, dans le joli et l’agréable.<br />
Et c’est ce que la revue Lumières s’est appliquée à vous offrir avec votre aide, à vous,<br />
nombreux à nous accompagner depuis dix ans…<br />
À commencer par les incontournables, Catherine, la reine du verbe, puis Laurence,<br />
dite aussi « œil de lynx », qui virgule, apostrophe, vocabularise, pointillise…<br />
Michel, Émilie, François, les techniciens de la page bien mise, chic et graphique.<br />
Charles, Patrick et Milan, les geeks, experts en mise en ligne, au SEO vert pomme,<br />
connectés.<br />
Vous, imprimeurs et imprimeuses, encrant au rouge et au noir dans un juste équilibre,<br />
veillant aux traits de coupes, aux calages ajustés.<br />
Vincent, avec ses zooms de lumières et d’architecture.<br />
Roger, concepteur lumière et créateur d’idées, contributeur fidèle, à nos côtés dans<br />
cette édition anniversaire.<br />
Alexandre, rédacteur en chef là, pigiste ici, titreur aguerri complice, à la plume<br />
dynamique et efficace, jouant aussi bien avec la langue de Molière qu’avec celle de<br />
Shakespeare.<br />
Sandrine, au four et au moulin, sur le print et le net, qui advertize, call, poste et<br />
punchline sans relâche.<br />
Juliette qui veille au grain.<br />
Bon anniversaire !<br />
À vous, acteurs de l’éclairage, prescripteurs, architectes, conceptrices et concepteurs<br />
lumière, paysagistes, bureaux d’études, installateurs, distributeurs, maîtres d’ouvrage<br />
et maîtres d’œuvre, qui nous confiez vos histoires, vos images, votre enthousiasme,<br />
votre passion.<br />
À vous, fabricants, détenteurs de savoir-faire, producteurs d’innovations, qui nous<br />
apportez votre soutien.<br />
Bon anniversaire !<br />
À vous, chers lecteurs pour qui nous écoutons, transcrivons, traduisons,<br />
commentons, racontons…<br />
Bon anniversaire et bonne lecture !<br />
Dépôt légal : mars <strong>2024</strong><br />
ISSN : 2259-3772<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 3
Lumières Sommaire<br />
18<br />
© DR © DR<br />
INTERVIEW CROISÉE<br />
06 Rassembler pour créer des synergies<br />
Tristan DE WITTE, président du groupe Rivalen<br />
Sylvain PALOMBO, président du groupe Lighting Developpement<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
ACTUALITÉS<br />
10 Lauréats des prix ACEtylène 2023<br />
11 Elena Izzo rejoint Neko Lighting France<br />
Clareo Lighting réalise un tour de table de 35 M€<br />
Agora-Makers acquiert Nexiode<br />
12 La lumière inversée, réflexions sur le noir<br />
et l’obscurité, par Roger Narboni<br />
14 Etap et Planlicht, pour une approche circulaire<br />
Le Syndicat de l’éclairage accueille deux<br />
nouveaux adhérents : Artemide et Galaed<br />
15 Stéphane Vanel a rejoint Panzeri comme « country manager »<br />
Cohérence Développement : une montée<br />
en puissance<br />
ENTRETIEN<br />
16 Vincent THIESSON, président de l’ACE<br />
Akari-Lisa ISHII, vice-présidente de l’ACE<br />
Lionel BESSIÈRES, secrétaire de l’ACE<br />
Profession : conceptrice/concepteur lumière<br />
PROJETS<br />
18 Gare sud de Nantes : une mosaïque de lumières<br />
Conception lumière : Florian Collin, Coup d’éclat<br />
22 Lido 2 : des lumières haute couture<br />
Conception lumière : Simon Begué et<br />
Christophe Luquet, Ombrages<br />
© DR<br />
22<br />
DOSSIER<br />
27 10 ans de lumières : rétrospective et perspectives<br />
31 Ludovic Becourt, directeur adjoint B.E.G. France.<br />
Vers une détection intelligente<br />
33 Florence Ferrand, directrice des marques et de la relation client, Fermob.<br />
La lumière en couleur<br />
35 Renaud Lièvre, directeur général iGuzzini France.<br />
L’humain au cœur de l’innovation<br />
37 Christophe Kielwasser, directeur général Ledvance France.<br />
Le pouvoir par la lumière<br />
39 Stéphane Ragni, directeur général associé de Groupe Ragni<br />
et de la marque Ragni - Julien Rapin, directeur commercial Novéa Énergies -<br />
Thierry Suzanne, fondateur et directeur commercial SEVe.<br />
Partenaire de confiance des territoires<br />
41 Éric Drivon, directeur général Ridi France<br />
La réparabilité au service de la rénovation<br />
43 Christophe Houpiez, directeur commercial RZB France<br />
Tirer l’éclairage vers le haut<br />
45 Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode<br />
Innover et fabriquer en France<br />
47 Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France et directeur général<br />
de Feilo Sylvania Europe du Sud. Digital - Lighting - Solutions<br />
49 Christophe Vedel, directeur des ventes pour le marché d’éclairage<br />
intérieur - Rémi Blondel, directeur marketing, Zumtobel France.<br />
La politique « du berceau au berceau »<br />
50 Enquête produits : Programmés pour durer<br />
© Francis Amians<br />
4 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Sommaire<br />
© French Light<br />
56<br />
27<br />
© Isabelle Arnaud<br />
DESIGNER<br />
55 Éloi Chafaï et Jean-François Dingjian<br />
De l'industrie à l’architectural<br />
58<br />
© Aubrilam<br />
CAHIER TECHNIQUE<br />
58 Fabriqué en France, deuxième volet :<br />
éclairage extérieur<br />
55<br />
INGÉNIERIE<br />
56 French Light : sculpter et adapter la lumière<br />
© Morgane Le Gall<br />
PRODUITS<br />
66 Erco propose Axis pour l’éclairage de vitrine<br />
67 Nouveautés<br />
68 Carlotta de Bevilacqua signe Funivia pour Artemide<br />
Selux lance Aya, un luminaire au rythme de la nature<br />
70 Index<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 5
Lumières Interview croisée<br />
Rassembler<br />
pour créer des synergies<br />
Rivalen est un investisseur-architecte qui ordonne, bâtit et développe les activités de marques<br />
acquises dans un même projet participatif. Il a pour objectif de réussir une agrégation solide,<br />
source de synergies gagnantes en vue de pérenniser des entreprises, des emplois et des savoirfaire<br />
dans des territoires. Rivalen regroupe cinq marques :<br />
- Roger Pradier : créateur et fabricant français de luminaires d’extérieur depuis plus de 100 ans.<br />
Siège et site de production à Châteauroux, dans l’Indre.<br />
- Sécurlite, fabricant français de luminaires longue durée et antivandalisme depuis plus de 30 ans.<br />
Siège et site de production à La Ferté-Bernard, dans la Sarthe.<br />
- Brossier Saderne, né dans les années 1980 de la rencontre de deux ébénistes : Jean Brossier<br />
et Claude Saderne, qui, en 1987, créent la marque et se lancent dans la fabrication de luminaires<br />
sur mesure, principalement dédiés à l’hôtellerie. Siège et site de production à Beaucouzé,<br />
dans le Maine-et-Loire.<br />
- Luzeva conçoit et fabrique depuis plus de 30 ans des luminaires d’intérieur originaux<br />
et qualitatifs. Siège et site de production à Lyon.<br />
- Radian, créé par Gérard de Longcamp en 1985, développe et fabrique des luminaires pour<br />
répondre aux exigences des architectes, concepteurs, bureaux d’études, ou donneurs d’ordres.<br />
Siège et showroom à Paris ; site de production à Bouaye, en Loire-Atlantique.<br />
- Hoël : accélérateur de la croissance des marques et de leur autonomie, féconde et rassemble<br />
toutes les énergies créatrices de valeur.<br />
Lighting Developpement accompagne ses clients, depuis 2018, tout au long de leurs projets<br />
d’éclairage fonctionnel et les soutient dans leur démarche de transition énergétique. Lighting<br />
Developpement regroupe quatre marques :<br />
- Lébénoïd, depuis 1922, fabrique des produits et solutions à destination des professionnels via<br />
la distribution professionnelle. Des gammes de luminaires fonctionnels avec un large choix de<br />
performances, flux lumineux et designs. Siège et site de production dans le Rhône et en Tunisie.<br />
- Integratech, fondée en 2009, se spécialise dans l’éclairage pour les domaines de l’industrie,<br />
du tertiaire, de l’extérieur sportif et urbain, disponibles via la distribution professionnelle. Siège<br />
à Montaigu-Zichem Belgique.<br />
- Sunlux : entreprise fondée en 1985 à Clermont-Ferrand, spécialiste dans le développement,<br />
la fabrication et la commercialisation des matériels d’éclairage destinés aux professionnels.<br />
- Specilux, basée à Bailly, dans les Yvelines, commercialise les produits issus de l’usine<br />
de production de Saint-Julien-du-Sault, dans l’Yonne, qui, depuis plus de 30 ans, imagine<br />
et fabrique des appareils d’éclairage pour les professionnels de la GSA, GSB et du commerce.<br />
6 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Interview croisée<br />
© DR<br />
Tristan DE WITTE<br />
Président du groupe Rivalen<br />
Sylvain PALOMBO<br />
Président du groupe Lighting Developpement<br />
© DR<br />
Comment vos groupes respectifs, Lighting Developpement et Rivalen,<br />
ont-ils été créés ?<br />
Sylvain Palombo – Lighting Developpement fait suite au MBO<br />
que j’ai porté en 2018, lors de la cession de Lébénoïd par<br />
le groupe ABB. Le groupe réalise aujourd’hui environ<br />
50 millions de chiffre d’affaires. Il intègre quatre marques,<br />
quatre sites de production et emploie 135 personnes.<br />
Notre offre comprend des luminaires fonctionnels<br />
couvrant différents secteurs d’activité : industrie,<br />
logistique, commerces, bureaux, bâtiments publics (locaux<br />
d’enseignement, hôpitaux, etc.). Lighting Developpement<br />
est un groupe hybride par la nature des produits qu’il<br />
commercialise et le mode de commercialisation : c’està-dire<br />
via des circuits de distribution professionnelle, les<br />
installateurs ou les utilisateurs, selon les marchés adressés.<br />
Nos quatre sites de production – dont trois en France –,<br />
chacun dédié à une typologie de fabrication définie, ou<br />
bien à un savoir-faire industriel particulier (électronique,<br />
plasturgie, métallerie, assemblage manuel) assurent<br />
un service de proximité pour tout type de volumes de<br />
production.<br />
Tristan De Witte – J’ai créé Rivalen en 2017, une holding<br />
industrielle, pour racheter et consolider un certain<br />
nombre de fabricants locaux et s’ancrer dans un contexte<br />
d’économie circulaire concernant le monde du bâtiment, de<br />
l’habitat. Je trouve intéressant de répondre avec l’industrie<br />
aux enjeux environnementaux : fabriquer là on l’on<br />
consomme. Issu d’une famille industrielle dont j’ai vu le<br />
groupe textile vendu par appartement dans ma jeunesse,<br />
j’ai travaillé au sein d’un fonds d’investissement dédié aux<br />
PME dans l’idée de me préparer à la création de ce collectif<br />
industriel, avec des acteurs qui doivent trouver des synergies<br />
entre eux via, notamment, la prescription dans l’éclairage.<br />
Je pense aller aussi vers d’autres univers de la maison : le<br />
mobilier, les robinets, etc. L’architecte trouvera ainsi toutes<br />
les entreprises dont il a besoin au sein d’un même groupe.<br />
Je suis entré dans le monde de la lumière par Roger Pradier,<br />
la première société que j’ai rachetée, puis l’ont rejointe<br />
Sécurlite, Brossier Saderne, Luzeva, et la dernière, Radian,<br />
ce qui fait un total de cinq usines réparties sur le territoire<br />
français. Ajoutée à ce groupe, Hoël, société de conseils,<br />
garante des synergies que l’on met en œuvre. Rivalen est une<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 7
Lumières Interview croisée<br />
société à mission, c’est-à-dire qui déclare sa raison d’être à<br />
travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux.<br />
Pourquoi avez-vous choisi le secteur de l’éclairage ?<br />
Tristan De Witte – Pour moi, il s’agit d’un hasard, car au<br />
départ, c’est l’habitat qui m’intéresse, et les matériaux<br />
et les équipements que l’on utilise pour la maison. Dans<br />
le domaine de l’éclairage, à l’aspect décoration s’ajoute<br />
la notion d’optimisation énergétique, et la lumière est<br />
un moyen d’embellir les choses, d’apporter du soin aux<br />
choses qui nous entourent. De plus, c’est un secteur<br />
assez morcelé où il reste beaucoup à faire avec un tissu<br />
industriel et des acteurs dont on manque en France. J’ai le<br />
sentiment, aujourd’hui, qu’avec toutes ces sociétés, nous<br />
arrivons au bout de ce que nous pouvons faire en termes<br />
de synergies et d’ambition de croissance organique, alors<br />
que l’éclairage renferme des gisements intéressants dans<br />
ce domaine.<br />
Sylvain Palombo – La lumière c’est la vie. Je reste moi aussi<br />
convaincu qu’elle ouvre le champ des possibles, en imaginant<br />
des systèmes qui portent plusieurs fonctions complémentaires<br />
à la génération de lumière. C’est ce qui rend le<br />
domaine passionnant. Pour ma part, je suis « tombé dans<br />
la lumière » par accident, en 2006. Mes fonctions dans<br />
l’électronique m’ont conduit à tenir dans mes mains les<br />
toutes premières leds de puissance, sorties du laboratoire<br />
d’un fabricant européen. Je me suis alors interrogé quant<br />
aux applications de ces composants, qui étonnaient par<br />
leur compacité et leur robustesse. J’ai déposé deux brevets<br />
: un qui concernait une lampe de plongée à led, et<br />
l’autre l’éclairage linéaire pour les grandes surfaces. En<br />
parallèle et au sein de ma TPE, j’ai commencé à travailler<br />
l’électronique de puissance associée à l’éclairage à led en<br />
tant que prestataire pour de multiples entreprises d’éclairage<br />
« conventionnel ». Puis, je suis entré chez Lébénoïd,<br />
jusqu’au MBO. Le marché de l’éclairage passionne aussi<br />
d’un point de vue financier et industriel, du fait qu’il reste<br />
encore très éclaté et propice à la consolidation, à laquelle<br />
nous participons. Les sociétés, une fois intégrées dans le<br />
groupe, continuent à servir leurs clients historiques, sans<br />
redondance et sans interférences négatives avec l’existant.<br />
Ainsi, nos marques multiplient l’intérêt industriel, économique<br />
et commercial pour nos clients.<br />
Quelles sont les singularités de Lighting Developpement, de Rivalen ?<br />
Sylvain Palombo – Les entreprises se complètent au sein de<br />
Lighting Developpement et les savoir-faire s’additionnent.<br />
Du fait des possibilités de fourniture multiples sur nos<br />
marchés, notre agilité permet une réponse flexible aux<br />
clients. Nos sites de production locaux nous permettent de<br />
diminuer notre empreinte carbone en général, et de générer<br />
des économies plus vertueuses. Grâce à notre empreinte<br />
industrielle locale, nos clients trouvent une vraie réponse<br />
à la recyclabilité de leurs déchets avec nos possibilités de<br />
« déconstruction ». Notre proximité permet de considérer<br />
pragmatiquement le thème de l’économie circulaire. Nous<br />
maîtrisons parfaitement l’achat des matières premières,<br />
leur transformation à l’aide de procédés industriels<br />
propriétaires : cette intégration verticale rend possible la<br />
valorisation interne de ce qui pourrait être un déchet. Il<br />
s’agit du réemploi de tout ou partie du luminaire ou de sa<br />
transformation en matière recyclée.<br />
Les avantages économiques actuels du groupe répondront<br />
aux exigences futures de nos clients.<br />
Tristan De Witte – Nous sommes dans le même état d’esprit : nous<br />
capitalisons sur les marques dont les savoir-faire, s’appuyant<br />
souvent sur plusieurs dizaines d’années d’expérience,<br />
apportent une grande légitimité à ce collectif. Et, en effet,<br />
elles peuvent s’inscrire dans les synergies industrielles que<br />
l’on veut mettre en œuvre, chacune apportant aux autres<br />
sa propre expertise. C’est un des avantages de l’ancrage<br />
local : les sites de production travaillent dans un périmètre<br />
relativement restreint, ce qui facilite les flux, la logistique,<br />
les transports, favorisant ainsi l’économie circulaire (la<br />
durabilité, la recyclabilité). Ajoutons à cela l’aspect social.<br />
Pour ma part, je préfère vivre dans un monde où ce que<br />
je consomme est issu d’une production locale qui crée des<br />
emplois ; c’est l’idée du « cradle to cradle », « du berceau<br />
au berceau, en français », modèle d’écoconception basé<br />
sur le principe de la pollution zéro et la réutilisation totale<br />
des matières premières qui servent à fabriquer un produit.<br />
Nous, industriels, sommes dépositaires de quelque chose.<br />
Si je me projette dans un business model que j’aimerais<br />
construire, je pars de la matière première qui n’appartient<br />
à personne, on l’utilise, on lui donne une vie et on doit<br />
sans arrêt la recycler, c’est notre responsabilité d’industriel<br />
aujourd’hui.<br />
“La révolution de la led est suivie d’une autre révolution :<br />
celle de la recyclabilité, de l’économie circulaire.” Sylvain Palombo<br />
8 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Interview croisée<br />
“Nos marques s’inscrivent dans les synergies<br />
industrielles que nous mettons en œuvre, chacune<br />
apportant aux autres sa propre expertise.” Tristan De Witte<br />
Comment décririez-vous l’évolution de l’éclairage ces dix dernières années ?<br />
Tristan De Witte – Je suis arrivé dans le domaine de l’éclairage<br />
juste après la led et j’ai l’impression que, selon les marchés,<br />
il y a une certaine perte des valeurs très liée à toute cette<br />
importation massive et à une course aux prix pour des<br />
raisons de coût de main-d’œuvre éloignée, on a déflaté<br />
un marché. Pour autant, je pense qu’en termes de qualité<br />
de lumière, l’industrie de l’éclairage y a gagné, car la<br />
technologie avance très vite, avec d’énormes progrès. C’est<br />
par la technique que l’on parvient à maintenir ou à recréer<br />
de la valeur. Il faut retrouver une certaine autonomie dans<br />
ce que l’on consomme : ce processus de réindustrialisation<br />
dans un cadre d’économie circulaire est primordial. C’est<br />
là que nos groupes ont une place à reprendre, et je pense<br />
qu’on a vraiment une réponse à apporter aux besoins, c’est<br />
ce que j’appelle « reconstruire ».<br />
Sylvain Palombo – La révolution de la led a en effet eu un impact<br />
pour les acteurs de l’éclairage, qu’ils soient producteurs ou<br />
utilisateurs. Un marché de type oligopole est devenu éclaté.<br />
Les barrières à l’entrée, affaiblies, ont permis l’introduction<br />
de produits fabriqués à moindres efforts donc à coûts<br />
moindres, suscitant tout un tas de vocations. Depuis, nous<br />
constatons un effondrement régulier des prix, sur l’effet<br />
d’une pression concurrentielle très forte – Tristan citait<br />
le faible coût de main-d’œuvre. Je suis d’accord avec lui :<br />
la valeur a fondu de façon inversement proportionnelle<br />
à l’augmentation des performances des produits. Nous,<br />
industriels, n’avons eu de cesse de nous adapter en<br />
proposant des évolutions technologiques, des méthodes de<br />
fabrication, des méthodes de distribution innovantes afin de<br />
satisfaire aux attentes légitimes de nos clients. Cependant,<br />
il nous semble entrevoir la fin d’un cycle et, peut-être, le<br />
réalisme et le pragmatisme, nés des années Covid, sont-ils<br />
en train de gagner la conscience collective. Nous sommes<br />
armés pour faire face à cette tendance.<br />
Comment envisagez-vous les 10 prochaines années de l’éclairage ?<br />
Sylvain Palombo – J’espère que l’éclairage sera responsable,<br />
durable, et multifonctionnel. Responsable parce<br />
qu’épargnant des ressources que l’on sait comptées via<br />
des circuits les plus courts possibles. Durable, parce que<br />
les technologies permettront d’ancrer l’achat dans une<br />
logique de réemploi. Multifonctionnel, car on trouve une<br />
vraie opportunité à disposer de points lumineux avec leur<br />
énergie disponible dans une enveloppe mécanique : leur<br />
combinaison transforme le rôle du luminaire. Il peut dès<br />
lors apporter d’autres services pour bien d’autres usages. Le<br />
luminaire deviendra le couteau suisse du bâtiment.<br />
Tristan De Witte – J’adhère à tout ce que vient de dire Sylvain<br />
Palombo. Rien de plus passionnant que faire appel à tous<br />
les moyens dont on dispose pour atteindre ces objectifs. Je<br />
suis assez optimiste sur toute cette phase dans un moment<br />
où le contexte est assez morose. Dans nos métiers, on a<br />
vraiment quelque chose à transformer et on est à notre<br />
place pour le faire. Finalement, la crise sanitaire nous a fait<br />
prendre conscience de beaucoup de choses, et le moment<br />
est venu de réagir au changement et de se doter des moyens<br />
financiers nécessaires. En tant qu’industriels, nous devons<br />
nous responsabiliser pour dessiner le futur. Nous sommes<br />
tous les deux, Sylvain Palombo et moi-même, engagés<br />
dans l’action de Bpifrance qui a lancé en 2023 la première<br />
promotion de « l’Accélérateur Fabricants d’éclairage ».<br />
Composé de 10 entreprises à fort potentiel, ce programme<br />
d’accompagnement de proximité aide les entrepreneurs<br />
dans la définition d’une feuille de route stratégique propre<br />
à la filière française durant 18 mois. Construire cette feuille<br />
de route de la filière nous permettra de répondre à ces<br />
enjeux d’économie circulaire et de reprendre notre place en<br />
tant qu’acteur responsable de l’industrie et du changement !<br />
Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 9
Lumières Actualités<br />
Lauréats des prix ACEtylène 2023<br />
L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) a remis les prix de l’ACEtylène en décembre 2023.<br />
Prix de la conception lumière extérieure et paysagère<br />
Parvis Sud de la gare de Nantes<br />
Concepteur lumière : Florian Colin, Atelier Coup d’éclat<br />
L’Atelier Ruelle a sollicité Coup d’éclat pour<br />
le projet d’éclairage, il fallait tenir compte à<br />
la fois de l’éclairage de la mezzanine, des<br />
flux des voyageurs, des îlots végétaux<br />
composés d’espaces détente, des<br />
Abribus situés en bordure du parvis, des<br />
allées qui conduisent jusqu’au canal Saint-<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
Félix, très arborées et disposant d’assises<br />
en pierre tout le long du cheminement. L’enjeu nocturne réside dans<br />
l’imbrication de ces lieux et de leurs usages de telle manière que chacun<br />
reste identifiable et pertinent tout en contribuant à faire émerger une identité<br />
globale qui les dépasse. C’est tout l’art d’une mosaïque nocturne qui, à<br />
travers les matières, reflets, couleurs, ombres et éclats des ensembles qui<br />
la composent, donne à voir ses multiples facettes pour attirer, accueillir,<br />
orienter, divertir et rassurer dans un même geste.<br />
Prix mise en lumière du patrimoine bâti<br />
Église Notre-Dame de Laeken à Bruxelles<br />
Concepteur lumière : Fiorenzo Namèche, Light-to-Light<br />
L’objectif de ce projet d’éclairage est de<br />
révéler par la lumière la symbolique de la<br />
couronne inhérente à l’architecture toute<br />
particulière de cette église. La conception<br />
lumière s’étend sur tout l’édifice, du<br />
massif avant jusqu’à la chapelle à l’arrière,<br />
en ciblant les éléments prépondérants de<br />
manière à offrir une lecture complète et<br />
harmonieuse de l’ensemble de l’édifice<br />
© Marc Detiffe<br />
depuis l’espace public. Deux tonalités<br />
de lumière, l’une blanche, l’autre dorée, ont été choisies. Le blanc illumine<br />
les éléments de surface, le doré met en valeur les creux et donne de la<br />
profondeur et du volume à l’architecture. Les luminaires sont positionnés<br />
au plus près des éléments architecturaux afin de modeler les volumes et<br />
les reliefs avec une très grande précision, permettant ainsi de limiter les<br />
consommations et d’éviter toute nuisance lumineuse.<br />
Prix de la conception lumière intérieure<br />
d’un établissement public<br />
Cité du Vitrail à Troyes<br />
Conceptrice lumière, Emmanuelle Sébie, 8’18’<br />
La Cité du Vitrail donne<br />
au visiteur l’opportunité<br />
de porter son attention<br />
sur des vitraux uniques,<br />
du Moyen-Âge à nos<br />
jours. Les vitraux se<br />
tiennent « debout » sur<br />
de grands socles étudiés<br />
pour être vus à distance.<br />
Le visiteur peut toutefois<br />
© 8’18’’<br />
s’en approcher, tourner<br />
autour et amorcer sa promenade, saisi par des éclats colorés disséminés<br />
dans l’espace. Des feuilles de lumière viennent s’adosser aux vitraux pour<br />
en révéler toutes les nuances et la finesse.<br />
Prix de la conception lumière intérieure d’un client privé<br />
Culture Culinaire à Vitznau<br />
Conceptrice lumière : Nawel Dehouche, Cosil<br />
Les murs de la salle sont constitués<br />
de panneaux orientables qui<br />
permettent d’adapter l’acoustique<br />
en fonction des besoins. Ils sont<br />
fabriqués à la main, et des feuilles<br />
de laiton très fines y ont été<br />
appliquées à l’aide du procédé<br />
© Raphl Feiner<br />
de métal par impact. La lumière<br />
accompagne et sublime ce travail en révélant les volumes et les matières.<br />
Prix petit budget (budget éclairage inférieur à 70 000 € HT<br />
Obscurothérapie (square du Temps des Cerises) à l’Île-Saint-Denis<br />
Conceptrices lumière : Sara Castagné et Margot Jacob, Concepto<br />
Obscurothérapie est un projet sans lumière artificielle. Il s’implante au<br />
cœur du square du Temps des Cerises à l’Île-Saint-Denis qui reste ouvert<br />
toute la nuit. Obscurothérapie ne se voit que dans l’obscurité totale. C’est<br />
une fresque réalisée avec de la peinture photoluminescente, évoquant de<br />
façon figurative et poétique la présence<br />
de la biodiversité nocturne, de la Seine<br />
toute proche et les étoiles de la nuit. On<br />
crée une émotion et une scénographie<br />
vivante, le choix de dessiner des figures<br />
emblématiques de la nuit est assumé<br />
et s’adresse aux plus jeunes dans la<br />
volonté d’offrir un cadre pédagogique<br />
pour réenchanter la nuit et la préservation<br />
du vivant.<br />
© Concepto<br />
Coup de cœur catégorie lumière extérieure<br />
et paysagère<br />
Pétales de Rose<br />
Concepteur lumière : Marc Dumas, Dumas Lumière<br />
Face à la gare régionale de Saint-<br />
Quentin-en-Yvelines, le jardin du<br />
Centre dessert des habitations,<br />
des entreprises, un campus<br />
et des écoles. Marc Dumas a<br />
déployé une imagerie poétique<br />
dans des lieux stratégiques afin<br />
que l’usager s’approprie le site.<br />
Toute l’attention du projet s’est<br />
portée sur l’équilibre entre deux<br />
Extrait du film Pétales de rose – Éclairage public<br />
© Marc Dumas<br />
ambiances complémentaires,<br />
l’une fonctionnelle, l’autre<br />
scénographique, avec un soin particulier sur la dimension des pétales, les<br />
nuances de leurs textures, la saturation des couleurs et leur place dans le<br />
paysage.<br />
10 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Elena Izzo rejoint<br />
Neko Lighting France<br />
Neko Lighting France, filiale dirigée<br />
par Bruno Touzery, poursuit<br />
son développement et accueille, au<br />
sein de son équipe commerciale<br />
Paris-Île-de-France, Elena Izzo.<br />
« Elena a effectué la majorité de<br />
sa carrière au sein de fabricants<br />
prestigieux en éclairage architectural<br />
tels qu’Artemide, Regent, Targetti<br />
et Louis Poulsen. Son expertise<br />
technique et son goût pour la lumière<br />
décorative permettent à Elena d’être<br />
un conseil de tout premier plan<br />
en prescription », déclare Bruno<br />
Touzery.<br />
Neko Lighting France a démarré son activité en 2019 avec Bruno Touzery,<br />
rejoint en janvier 2020 par Martin Ariza, devenu associé, puis Gilles Bures<br />
en 2021 également associé. « La filiale a connu une belle évolution en<br />
2022 et 2023, ce qui nous a permis d’attirer de nouveaux talents à Paris<br />
et d’agents commerciaux couvrant toute la France ; ce qui constitue une<br />
équipe d’une quinzaine de personnes, dont deux en back office. Nous<br />
renforçons notre position dans le secteur de l’éclairage architectural,<br />
notamment par notre présence en tant que partenaire de l’Association<br />
des concepteurs lumière et éclairagistes », ajoute Bruno Touzery. n<br />
Clareo Lighting réalise<br />
un tour de table de 35 M€<br />
Clareo Lighting annonce un tour de table de plus de 35 millions d’euros<br />
auprès de NextStage AM, MI3, BNP Paribas Développement et Adelie.<br />
NextStage AM et les autres partenaires financiers deviennent actionnaires<br />
minoritaires, notamment à travers le fonds Pépites & Territoires by AXA &<br />
NextStage AM. Clareo entend ainsi accélérer son développement pour<br />
devenir une référence sur le marché de l’éclairage led en France et en Europe.<br />
« En 12 ans, Clareo a réalisé la plus forte croissance organique de son<br />
marché. Aujourd’hui, avec plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires,<br />
Clareo est un acteur référent par sa taille, la qualité de ses produits, son<br />
avance sur les services, ainsi que son approche marketing et digitale »,<br />
déclare Olivier Maschino, co-fondateur et président de Clareo. n<br />
Agora-Makers acquiert Nexiode<br />
A<br />
gora-Makers, qui porte notamment les marques GHM et Eclatec, vient de<br />
faire l’acquisition de Nexiode, spécialisée dans les solutions connectées<br />
pour l’éclairage urbain et sportif. « Nexiode est une entreprise reconnue pour<br />
son expertise technique et son innovation dans le domaine de l’éclairage<br />
intelligent, déclare David Lelièvre, président du groupe. Cette acquisition,<br />
qui fait suite à une collaboration étroite établie depuis plusieurs années entre<br />
notre marque, Eclatec et Nexiode, s’inscrit parfaitement dans notre vision<br />
stratégique visant à offrir des solutions d’éclairage public de pointe, adaptées<br />
aux besoins évolutifs de nos clients et des villes du monde entier. » n<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 11
Lumières Actualités<br />
La lumière inversée,<br />
réflexions sur le noir et l’obscurité<br />
Par Roger Narboni<br />
Célébrer les 10 ans de la revue Lumières avec un texte sur le noir et l’obscurité peut<br />
sembler paradoxal. Pourtant, en ces temps de bouleversement climatique et de nécessités<br />
écologiques, il me semble important, voire fondamental, d’appréhender et de redécouvrir<br />
la noirceur de la nuit pour la remettre au cœur de nos débats, de nos concepts lumière<br />
et de nos projets.<br />
« Et la lumière fut…<br />
Et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres… » (Bible, Genèse 1:3) Ainsi,<br />
pour les croyants, c’est l’obscurité qui aurait régné sur l’univers et sur<br />
toutes choses, et ce, bien avant la lumière.<br />
Mais pour les scientifiques, est-ce que cet état obscur préexistait avant le<br />
Big Bang ou après la naissance de l’Univers, il y a environ 13,8 milliards<br />
d’années ?<br />
Plusieurs centaines de millions d’années après sa naissance, l’Univers vivait<br />
en effet son Âge sombre, avant la formation des étoiles et des galaxies.<br />
Et aujourd’hui, avec environ 400 milliards d’étoiles dans notre galaxie et<br />
2 000 milliards de galaxies, c’est l’ère des étoiles, l’ère de la lumière.<br />
Mais les étoiles finiront toutes par s’éteindre et l’Univers entrera dans une<br />
nouvelle ère sans aucune étoile après des milliards de milliards d’années.<br />
Ce sera de nouveau l’ère de l’obscurité, une ère qui se prolongera alors à<br />
l’infini. Une ère sans aucune lumière.<br />
L’une des définitions de l’obscurité en astrophysique est « l’absence de<br />
lumière », ce qui est donc paradoxal puisque l’obscurité aurait été là bien<br />
avant la lumière et donc qu’elle existait déjà par elle-même, sans comparaison<br />
ou confrontation avec sa jumelle ou son alter ego, la lumière.<br />
Un ciel nocturne noir ou un ciel étoilé ?<br />
Pour les astronomes du 17 e siècle, observer un ciel nocturne majoritairement<br />
noir interrogeait en fait la quantité infinie d’étoiles contenue dans<br />
l’Univers. Car si l’Univers contenait une infinité d’étoiles, le ciel aurait dû<br />
leur apparaître extrêmement lumineux.<br />
Edmond Halley tenta, à la fin du 17 e , de calculer cette luminosité. Ce fut<br />
ensuite Edgar Allan Poe qui imagina, au début du 18 e , qu’un très grand<br />
nombre d’étoiles émettaient de la lumière qui n’avait pas eu le temps de<br />
nous atteindre, ou qu’elles avaient disparu avant que cette lumière ne nous<br />
parvienne.<br />
Donc, si nous voyons un ciel globalement noir, c’est parce que nous ne<br />
voyons que les étoiles suffisamment proches de nous, celles dont la lumière<br />
a eu la possibilité de nous parvenir en un temps inférieur à leur durée<br />
de vie (source : Les idées noires de la physique, de Vincent Bontems et<br />
Roland Lehoucq, édition Les Belles Lettres, 2017). Ce qui relativise notre<br />
perception de l’obscurité et qui la rend de manière étonnante dépendante<br />
du temps.<br />
La quête de l’obscurité en dehors des villes<br />
Cette quête génère un paradoxe. En effet, plus on s’éloigne des zones<br />
urbaines éclairées, plus les étoiles et les galaxies visibles dans le ciel nocturne<br />
prennent de l’importance et nous donnent une perception très claire<br />
de la Voie lactée, bien loin d’une supposée obscurité. Pour celles et ceux<br />
qui ont eu la chance d’aller la nuit dans des déserts, loin de toute agglomération<br />
et donc de pollution lumineuse, cette connexion à la voûte céleste<br />
très lumineuse est bien connue. D’autant plus que notre œil s’adapte et<br />
s’ouvre au maximum, nous permettant même de percevoir la surface terrestre<br />
dans cette très faible lumière naturelle. Ainsi, dans une région dénuée<br />
de toute pollution lumineuse, située loin de toute zone urbaine, le ciel nocturne<br />
apparaît en fait très lumineux, constellé de milliers de points et d’amas<br />
lumineux, de tailles et de colorations très variées, loin de l’idée d’une voûte<br />
noire qu’on pourrait imaginer.<br />
La recherche de la noirceur en ville<br />
Contrairement à ce qui se passe hors des zones urbaines, la recherche<br />
d’une obscurité totale en ville est très difficile, si ce n’est quasiment impossible.<br />
En effet, la pollution lumineuse en ville, générée à la fois par l’éclairage<br />
public et par les éclairages privés et domestiques, comme par les<br />
enseignes et les publicités lumineuses, crée au-dessus de nous un halo<br />
lumineux hémisphérique de grande dimension et visible de loin qui modifie<br />
et perturbe notre perception du ciel nocturne. Ce halo rediffuse aussi de la<br />
lumière vers le sol, ce qui rend toute recherche de secteur totalement obscur<br />
en ville extrêmement improbable.<br />
Même si la perception de l’obscurité est une notion relative, liée aux<br />
contrastes et au différentiel avec la luminosité visible alentour, la sensation<br />
d’être plongé, réellement en ville, dans une profonde obscurité est pratiquement<br />
inatteignable.<br />
Il faut donc, pour mener à bien cette recherche d’une relative obscurité en<br />
ville, choisir un très grand espace, non construit et si possible densément<br />
boisé pour occulter les lumières environnantes, sans présence de plan<br />
d’eau qui réfléchit toute lumière alentour, et situé le plus loin possible de<br />
toute zone brillamment éclairée.<br />
La peur du noir<br />
Sans aller jusqu’à une peur pathologique de l’obscurité, la peur du noir<br />
comme la lutte contre les ténèbres sont ancrées chez nous depuis la nuit<br />
des temps, dans nos gènes comme dans notre histoire. Ce sont certainement<br />
des réminiscences de ce qu’ont dû éprouver les premiers humains<br />
face à l’inconnu et aux nombreux dangers qui les menaçaient une fois la<br />
nuit tombée, avant la découverte puis la maîtrise du feu. C’est pourquoi,<br />
il nous faut réapprendre à apprivoiser et à redécouvrir l’obscurité en ville<br />
comme en dehors de la ville, si nous souhaitons dans le futur lutter contre<br />
la pollution lumineuse et préserver la biodiversité, mais aussi profiter de la<br />
relative fraîcheur de la nuit mise en danger par les changements climatiques<br />
en cours.<br />
L’obscurothérapie<br />
L’obscurité peut aussi procurer du bien-être. Elle peut aider à déstresser<br />
des personnes soumises à trop de lumières artificielles.<br />
Cette capacité de l’obscurité à interagir psychologiquement et physiolo-<br />
12 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
giquement avec les humains est peu étudiée, alors que la luminothérapie<br />
a fait l’objet d’un nombre important de recherches. Être plongé dans une<br />
profonde obscurité, dans des conditions optimales de confort et de sécurité,<br />
notamment après avoir baigné longuement dans un éclairage artificiel<br />
intense, permet de se recentrer, de mieux se focaliser sur ses sensations et<br />
de vivre une expérience sensorielle réparatrice.<br />
Un espace obscur, né de l’absence de lumière artificielle, n’est pas forcément<br />
noir. Il peut accueillir des objets, des décors ou des fresques phosphorescentes<br />
colorées, visibles seulement dans l’obscurité, qui restituent<br />
la lumière reçue.<br />
En ville, il n’existe quasiment pas d’espaces publics dédiés à l’obscurothérapie,<br />
alors qu’ils pourraient participer, et de manière disruptive, à réenchanter<br />
la nuit.<br />
Une obscurité bienfaisante ou malfaisante ?<br />
Si l’obscurité fait partie de la famille des ambiances visuelles, nocturnes<br />
ou lumineuses, on peut considérer que sa perception dépend de l’endroit<br />
où elle se situe, de l’observateur et de ses capacités de vision, mais aussi<br />
de son positionnement dans l’espace comme de son état d’esprit, de sa<br />
connaissance du lieu dans lequel l’obscurité existe, et bien sûr des besoins<br />
et des activités qui y seront éventuellement pratiquées.<br />
L’obscurité peut donc être ressentie très différemment en fonction des personnes,<br />
des moments et des lieux. On peut même considérer que l’obscurité<br />
peut s’apprivoiser si on souhaite en profiter. Il faut pour cela apprendre à<br />
mieux la connaître et à l’expérimenter dans différentes conditions.<br />
Dans le monde occidental, nous avons été nourris, dès notre enfance, de<br />
mythes, de contes et de légendes qui décrivaient l’obscurité, mais aussi,<br />
souvent, la nuit qui y était associée, comme un univers peuplé de monstres<br />
et de créatures malfaisantes.<br />
La lumière était supposée, alors, nous aider à vaincre cette peur des ténèbres.<br />
Ces récits ont façonné de manière durable notre perception de<br />
l’obscurité et il nous est très difficile de la percevoir naturellement comme<br />
bienfaisante.<br />
Paradoxalement, le monde asiatique a, au contraire, souvent considéré<br />
l’obscurité comme un espace bienveillant, parfois même menacé par des<br />
lumières malfaisantes.<br />
En fait, nous avons tous des expériences mémorielles de l’obscurité, à la<br />
fois bienveillantes et malveillantes.<br />
Cette brève analyse de l’ambivalence perpétuelle qui existe entre lumière<br />
et obscurité (qui fera l’objet, je l’espère, d’un ouvrage) démontre que cette<br />
dernière est l’essence même du travail des concepteurs lumière et de tous<br />
ceux qui conçoivent des ambiances ou des environnements lumineux. n<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 13
Lumières Actualités<br />
ETAP et Planlicht :<br />
pour une approche circulaire<br />
ETAP Lighting et Planlicht s’associent afin de valoriser leur croisement<br />
d’offres et leur complémentarité. Ce partenariat ambitionne de conquérir<br />
le marché de l’éclairage intérieur premium en France et prône une stratégie<br />
antigaspi. Acteurs de la transition technologique et énergétique, ETAP<br />
Lighting et Planlicht mettent au jour un nouveau modèle d’entrepreneuriat<br />
collaboratif qui repose sur l’idée de louer la lumière, tel un service sur mesure.<br />
« Nous intégrons une large sélection de gammes Planlicht dans notre<br />
catalogue afin de proposer à nos clients une offre globale, fonctionnelle et<br />
architecturale, déclare Benoit Gamas, directeur général d’ETAP Lighting.<br />
Nous nous adressons à une même typologie de clientèle, qui veille à la<br />
qualité et la pérennité des produits. Nous devons donc constamment<br />
innover et demeurer audacieux. »<br />
ETAP Lighting et Planlicht sont des entreprises 100 % familiales qui<br />
conçoivent, développent et fabriquent l’ensemble de leurs références<br />
haut de gamme en Europe, respectivement en Belgique et en Autriche.<br />
Écoresponsables, ETAP Lighting et Planlicht prônent l’antigaspi et ne<br />
raisonnent plus uniquement en achats/ventes. Ce partenariat permet<br />
donc aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre de disposer d’une<br />
offre exhaustive autour d’une signature esthétique additionnelle, mais<br />
aussi de proposer, outre la vente traditionnelle, un service de location<br />
sur mesure.<br />
L’approche circulaire comme objectif<br />
« La circularité pleine et entière n’existera pas tant que le fabricant ne<br />
restera pas propriétaire de ses produits, affirme Benoit Gamas. La location<br />
de lumière est donc assortie d’un loyer annuel incluant l’installation<br />
de l’éclairage, le financement et la prise en charge de la maintenance,<br />
possiblement jusqu’à 20 ans chez ETAP Lighting. Cet engagement de<br />
moyenne ou longue durée demeurera, le plus souvent, inférieur à la charge<br />
des coûts d’exploitation (ainsi qu’aux frais d’entretien devenus quasi nuls)<br />
et se traduira par d’importantes économies d’énergie. »<br />
Il s’agit d’un réel contrat<br />
de performances, personnalisé<br />
du diagnostic à la<br />
prescription, de la mise<br />
en œuvre à la réparabilité.<br />
Cette approche circulaire<br />
permet des retours sur<br />
investissement très courts<br />
– inférieurs à 4 ans –, ne<br />
grève pas le capital des<br />
clients et préserve nos<br />
ressources naturelles. La<br />
Supension Ophelia de Planlicht intégrée<br />
à la nouvelle collection d’ETAP Lighting.<br />
© Planlicht<br />
conception circulaire est une façon de lutter contre les importations exotiques,<br />
souvent synonymes de produits irréparables.<br />
« L’avenir doit se construire autour de solutions de réemploi et de réparabilité,<br />
poursuit Benoit Gamas. La promesse d’ETAP Lighting et de Planlicht est de<br />
proposer des éclairages leds qualitatifs offrant un confort d’usage constant,<br />
une faible consommation d’énergie, une empreinte carbone minimale et<br />
répondant aux normes les plus exigeantes. Nos savoir-faire permettant<br />
d’entretenir et d’offrir une deuxième – voire une troisième – vie à leurs<br />
produits. Notre objectif est de produire des solutions d’éclairage pérennes,<br />
d’optimiser et de quantifier au plus juste les installations de nos clients<br />
et de permettre une réparabilité qui puisse upgrader les produits. Notre<br />
promesse : une lumière infinie, sans effort et sans déchets. »<br />
La France comme terre d’expérimentation<br />
« Notre volonté est d’asseoir ce partenariat pilote dans l’Hexagone, car il y a<br />
un vrai ancrage architectural et le marché français de l’éclairage possède un<br />
fort potentiel de développement. C’est un terrain fertile et très dynamique »,<br />
souligne Jimmy Gauthier, directeur commercial de Planlicht en France.<br />
Dans le secteur de l’éclairage, c’est un changement de paradigme absolu.<br />
Une démarche singulière selon laquelle le collectif prime afin d’appréhender<br />
au mieux la lumière, de valoriser sa fiabilité et sa longévité ainsi que d’optimiser<br />
les économies d’énergie grâce, notamment, aux systèmes de gestion<br />
intelligents. Inaltérable… telle doit être la lumière artificielle de demain. n<br />
Le Syndicat de l’éclairage<br />
accueille deux nouveaux adhérents<br />
• Le conseil d’administration du Syndicat de l’éclairage a approuvé à<br />
l’unanimité la demande d’adhésion de la société Artemide.<br />
Fondée à Milan en 1960 par Ernesto Gismondi et Sergio Mazza, Artemide<br />
est une entreprise renommée dans le monde entier pour ses créations<br />
dans le domaine du design et de la conception de luminaires.<br />
Associant les technologies les plus avancées, les matériaux de haute qualité<br />
et une sensibilité esthétique toujours surprenante, les appareils d’éclairage<br />
édités par Artemide ont marqué l’histoire de l’industrie de l’éclairage.<br />
Tolomeo, Eclisse, Nessino, récemment Unterlinden, les luminaires conçus<br />
par des designers de renom réinterprètent la relation entre l’homme, la<br />
lumière et l’architecture.<br />
Carlotta de Bevilacqua, architecte, designer, enseignante, P.D.G. d’Artemide,<br />
poursuit l’œuvre de son mari Ernesto Gismondi, pour une conception durable<br />
et sociale de la lumière, source d’émotion esthétique et de bien-être physiologique<br />
et psychologique, fidèle à la devise de l’entreprise : « The Human Light ».<br />
Artemide France est dirigée par Guillaume Bastien.<br />
• Galaed, important groupe français de 230 salariés, est spécialiste de<br />
l’éclairage à l’intention des professionnels, à travers ses cinq sociétés :<br />
- Miidex Lighting, à Plaisance-du-Touch, près de Colomiers, qui propose<br />
des luminaires d’entrée de gamme pour des applications d’éclairage<br />
résidentiel, tertiaire et industriel.<br />
- Europole, à Ternay, près de Lyon, avec de nombreuses références de<br />
luminaires destinés au marché du résidentiel, en intérieur et extérieur.<br />
- Electra, à Riom, avec des produits de milieu de gamme technique et<br />
sur mesure, pour le résidentiel, le tertiaire et l’industrie.<br />
Ces produits sont essentiellement diffusés par la distribution professionnelle<br />
de matériels électriques.<br />
- S’ajoute Hoplights, à Ternay, qui propose la conception et la mise en<br />
œuvre de l’éclairage et de l’agencement des espaces de vente, avec<br />
une approche technique et des produits sur mesure, dans le domaine du<br />
grand commerce et de l’industrie.<br />
- En complémentarité avec le groupe, pour une première implantation<br />
européenne, Aurora UK, à Welwyn Garden City, au nord de Londres, avec<br />
des gammes de luminaires résidentiel, tertiaire et industrie.<br />
Au total, Galaed ce sont 13 000 m 2 d’infrastructures logistiques, 2 900 m 2<br />
de bureaux et showrooms, et 2 100 m 2 consacrés à la production,<br />
l’assemblage et aux tests en laboratoire.<br />
Le groupe Galaed est présidé par Sébastien Bonneville. n<br />
14 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Actualités<br />
Stéphane Vanel a rejoint<br />
Panzeri comme “country<br />
manager”<br />
Stéphane Vanel commence sa carrière chez Claude Éclairage<br />
(Groupe Sylvania aujourd’hui) en 1987, où il reste six ans. Il intègre<br />
ensuite le groupe Osram où il occupera différents postes de direction<br />
au cours des vingt années suivantes, dont celui de directeur des<br />
ventes, activité projets pour les marques Siteco et Traxon. Il intègre<br />
ensuite la société RZB où, pendant six ans, Stéphane Vanel développe<br />
l’activité commerciale et projets, ainsi que la force de vente de la filiale<br />
française, notamment auprès de la distribution spécialisée.<br />
Depuis janvier <strong>2024</strong>, Stéphane Vanel est directeur de la filiale Panzeri<br />
France. « Je suis très heureux de rejoindre cette entreprise familiale<br />
qui, depuis 70 ans, produit des solutions d’éclairage et commercialise<br />
le made in Italy dans les milieux les plus exclusifs du monde entier.<br />
Je suis en parfaite cohésion avec les valeurs de l’entreprise et sa<br />
conception de l’éclairage : haute qualité, tradition et innovation. C’est<br />
avec plaisir que je retrouve mes contacts prescripteurs pour monter<br />
des projets avec des solutions architecturales de qualité. »<br />
En 1947, Carlo Panzeri crée un atelier mécanique qui deviendra, en<br />
1963, une société spécialisée dans la production de composants pour<br />
luminaires. Aujourd’hui, l’entreprise, présidée par Federico Panzeri,<br />
fabrique des luminaires décoratifs destinés aux projets architecturaux<br />
(tertiaire, hôtels, restaurants) et est présente dans plus de 60 pays<br />
avec des bureaux à Munich, Paris et Dubaï. n<br />
© DR<br />
© DR<br />
Cohérence Développement :<br />
une montée en puissance<br />
Àl’issue de la crise sanitaire, David Meyer lance Cohérence<br />
Développement, et capitalise sur son expertise<br />
marketing et communication en ajoutant une branche<br />
formation, essentiellement marketing et managériale.<br />
Alors que l’incandescence s’éteint, David Meyer commence<br />
sa carrière dans l’éclairage chez Osram comme chef de produits au<br />
moment où la led apparaît. Il devient responsable de la division projets<br />
et chef de marché d’une seconde marque du groupe, puis prend la<br />
direction du marketing professionnel. Il rejoint, au bout de quinze ans,<br />
une ETI et en particulier une business unit éclairage dont il est coresponsable<br />
avec une empreinte marketing importante. Deux ans après<br />
sa création, Cohérence Développement accompagne les entreprises en<br />
BtoB dans leur stratégie marketing et communication, dans le domaine<br />
de l’éclairage et d’autres secteurs industriels. « J’interviens en temps<br />
partagé, c’est-à-dire que j’accompagne plusieurs entreprises en même<br />
temps, en allouant à chacune un temps déterminé, ce qui leur permet<br />
de maîtriser leurs coûts et leurs risques. »<br />
Ainsi, David Meyer intervient en marketing stratégique et opérationnel,<br />
c’est-à-dire analyse de marché, redéfinition de l’offre, lancement de<br />
produits, promotions, communication…<br />
Basé en Alsace et doté d’une longue expérience dans des groupes<br />
allemands, il est à même de développer localement des plans d’action<br />
issus des maisons mères de l’autre côté de la frontière. David Meyer<br />
agit aussi au niveau national comme un membre détaché de l’entreprise<br />
le temps qu’il l’accompagne.<br />
https://coherencedeveloppement.fr/<br />
david.meyer@coherencedeveloppement.fr n<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 15
Lumières Entretien<br />
Vincent THIESSON,<br />
président de l’ACE<br />
Akari-Lisa ISHII,<br />
vice-présidente de l’ACE<br />
Lionel BESSIÈRES,<br />
secrétaire de l’ACE<br />
Parcours• • •<br />
1995, Georges Berne, Pierre Bideau,<br />
Philippe de Bozzi, Louis Clair, Laurent Fachard,<br />
Gérard Foucault, Philippe Hutinet,<br />
Roger Narboni et Jean Sabatier, tous<br />
« éclairagistes », décident de se fédérer<br />
en association et créent l’Association<br />
des concepteurs lumière et éclairagistes.<br />
Présidents successifs depuis 2014 :<br />
Marc Dumas, Sara Castagné, Virginie Nicolas,<br />
Vincent Thiesson.<br />
2010 : création des Rencards de l’ACEtylène.<br />
Tribune libre d’expression nouvelle,<br />
les Rencards de l’ACEtylène actionnent<br />
un processus exploratoire inédit au cœur<br />
de la conception lumière. C’est le lieu<br />
de la présentation et du débat centré<br />
autour du projet lumière et de ses différents<br />
mécanismes de construction.<br />
Les prix de l’ACEtylène : L’ACE souhaite,<br />
par le biais d’une manifestation de remise<br />
de prix, favoriser les partenariats avec<br />
les métiers associés à cette profession.<br />
6 prix sont attribués.<br />
2023 : ACE-MANIFESTE pour des projets<br />
d’éclairage raisonnés et engagés, Acte 2.<br />
Profession<br />
conceptrice/concepteur lumière<br />
En presque trente ans, l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes<br />
n’a jamais constaté autant de transformations de la profession qu’au cours<br />
de cette dernière décennie. Vincent Thiesson (agence ON), Akari-Lisa Ishii<br />
(I.C.O.N.) et Lionel Bessières (Quartiers Lumières) nous apportent leurs<br />
témoignages sur l’évolution du métier et les actions de l’ACE.<br />
Quelle est la mission de l’ACE ?<br />
Vincent Thiesson – L’association, qui compte<br />
aujourd’hui 130 adhérents et 50 partenaires,<br />
a pour vocation de promouvoir le métier de<br />
concepteur lumière et le matériau lumière et<br />
d’organiser des échanges entre les adhérents,<br />
à la fois sur le plan technique et intellectuel.<br />
Les questions de recrutement et de formation<br />
sont venues s’ajouter récemment à nos<br />
sujets de débat, notamment au cours des<br />
Rencards de l’ACEtylène qui rassemblent la<br />
profession tous les ans. Comment peut-on<br />
replacer le métier de concepteur lumière au<br />
cœur d’un mouvement professionnel au sens<br />
large (architecture, urbanisme, et la ville en<br />
général) face aux enjeux environnementaux ?<br />
Nous sommes convaincus que les concepteurs<br />
lumière ont leur pierre à apporter à cet édifice.<br />
Les formations au métier de concepteur<br />
lumière sont un peu dispersées, mais nous nous<br />
efforçons d’apporter de la cohérence et de la<br />
lisibilité dans l’information que nous diffusons,<br />
notamment auprès des étudiants.<br />
Lionel Bessières – Ce manque de formation<br />
commune et reconnue par l’État fait que notre<br />
métier comprend des profils très diversifiés et<br />
des services rendus assez différents, ce qui en<br />
fait notre richesse mais peut aussi apporter<br />
de la confusion pour nos interlocuteurs qui<br />
ne savent pas si l’approche du concepteur<br />
lumière sera plutôt artistique ou technique.<br />
Je pense que c’est, aujourd’hui encore, une<br />
profession qui cherche une identité, même si,<br />
depuis dix ans, elle a indéniablement gagné en<br />
crédibilité.<br />
Akari-Lisa Ishii – L’ACE s’est fait connaître<br />
par un certain nombre d’actions, dont<br />
l’organisation des prix de l’ACEtylène, qui a<br />
représenté un plus pour la profession : classés<br />
en 6 catégories, ils sont l’occasion de montrer<br />
des réalisations exemplaires et aussi que les<br />
appels d’offres publics demandent de plus en<br />
plus souvent l’intervention d’un concepteur.<br />
Quelle place occupe la conception lumière<br />
aujourd’hui ?<br />
Vincent Thiesson – Nous avons lancé un<br />
questionnaire auprès de tous nos adhérents,<br />
© DR<br />
16 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Entretien<br />
responsables d’agences et salariés. 35 structures emploient<br />
150 personnes, génèrent un chiffre d’affaires de 11 millions<br />
d’euros et 215 millions d’euros de prescriptions. Nous nous<br />
rendons compte que les enjeux et les réponses techniques<br />
deviennent de plus en plus complexes au fil des années.<br />
Akari-Lisa Ishii – Notre approche est tridimensionnelle : on<br />
doit justifier et établir notre identité auprès de la maîtrise<br />
d’ouvrage, de la maîtrise d’œuvre et du grand public. Nous<br />
sommes sans cesse en train de nous adapter aux besoins des<br />
uns et des autres. Je pense que notre notoriété diffère aussi<br />
selon que l’on travaille en intérieur ou en extérieur. Dans<br />
certaines applications, comme les bureaux, il est un peu<br />
plus rare que l’on fasse appel à notre expertise. Cependant,<br />
la culture de la lumière, sa compréhension est relativement<br />
élevée en France. Notre expertise est appréciée, car les<br />
différences entre les produits (tous en led) se réduisent<br />
considérablement, et rendent nos interventions encore plus<br />
pointues.<br />
Lionel Bessières – … et notre rôle essentiel. Il ressort du<br />
questionnaire que nous sommes souvent amenés à expliquer<br />
les subtilités inhérentes à notre travail. Cela laisse la place<br />
à l’expression de chacun et permet à chaque concepteur<br />
lumière d’apporter sa touche personnelle à ses projets,<br />
comme une identité propre.<br />
Comment décririez-vous l’évolution de la conception lumière<br />
ces 10 dernières années ?<br />
Lionel Bessières – La technologie, mais aussi le changement<br />
des mentalités, nous ont conduits à modifier notre façon de<br />
travailler et ont donné un autre sens à nos interventions.<br />
La conception lumière devient de plus en plus un travail<br />
d’orfèvre, très précis, qui doit trouver un équilibre afin de<br />
proposer des projets sociaux, durables et maintenables. On<br />
ne va pas proposer l’installation d’une gestion compliquée<br />
si un simple interrupteur peut répondre aux besoins.<br />
Certes, notre métier se complexifie mais en même temps,<br />
nous pouvons apporter plus de solutions. La concertation<br />
se généralise et tient compte des enjeux administratifs,<br />
techniques, sociaux, environnementaux.<br />
Vincent Thiesson – Les trois chocs, confinement, crise<br />
énergétique, émeutes, ont mis la lumière au premier plan.<br />
Akari-Lisa Ishii – J’ajouterais l’impact de l’arrêté de 2018<br />
sur les nuisances lumineuses. J’ai parfois l’impression que<br />
le poids des contraintes nous a un peu privés d’une certaine<br />
liberté d’expression. Nous ne sommes pas des artistes qui<br />
laissons libre cours à notre créativité, nous sommes des<br />
designers dont le travail ne peut être dissocié des événements<br />
sociétaux.<br />
Lionel Bessières – L’arrêté sur les nuisances lumineuses a<br />
sans doute indirectement participé à développer encore plus<br />
la professionnalisation de notre activité. Il nous a appris à<br />
devenir résilients et nous a incités à rechercher cet équilibre<br />
entre respect de la nuit, sobriété et magie de la lumière.<br />
En <strong>2024</strong>, où en est-on ?<br />
Vincent Thiesson – Le centre de gravité s’est légèrement<br />
déplacé : la led vient tout juste d’atteindre sa maturité. Elle<br />
nous prouve tout ce qu’elle peut nous apporter : en gains<br />
énergétiques, en termes de photométrie. Le pilotage de<br />
l’éclairage nous offre de multiples possibilités, une intelligence<br />
et une précision microchirurgicale. La lumière, de sécuritaire,<br />
est devenue touristique, puis urbaine et aujourd’hui<br />
responsable. Un élément reste et nous caractérise : c’est la<br />
créativité qui nous pousse à continuer à inventer.<br />
Et dans 10 ans ?<br />
Akari-Lisa Ishii – J’attends d’autres technologies : le<br />
laser, peut-être. Et je pense que nous allons disposer de<br />
plus d’intelligence dans les systèmes qui nous permettra<br />
d’améliorer le bien-être des utilisateurs de façon à jouer sur<br />
les interactivités de ces outils. Quant à l’ACE, elle évolue<br />
vers plus de parité, des conceptrices nous rejoignent encore.<br />
La nouvelle génération apporte un certain dynamisme : les<br />
jeunes concepteurs et conceptrices lumière ont l’habitude<br />
de travailler ensemble, de collaborer avec les architectes et<br />
les paysagistes, et de faire appel aux outils connectés qui<br />
rendent la lumière plus accessible, libre.<br />
Vincent Thiesson – L’ACE vient justement de lancer une<br />
réflexion sur cette thématique ainsi que sur l’impact de<br />
l’intelligence artificielle sur notre métier. Pour moi, la<br />
lumière de demain est liée à l’évolution de la ville : avec sans<br />
doute davantage de mobilité, une autre manière de travailler,<br />
un paysage différent, des enjeux environnementaux et<br />
d’usage au centre des préoccupations.<br />
Lionel Bessieres – J’observe avec des plus en plus d’intérêt<br />
les évolutions de la société, des besoins, des usages et des<br />
technologies. J’espère que dans 10 ans, on aimera parler de<br />
sobriété heureuse et lumineuse. n<br />
Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 17
Lumières Projets<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
Maître d’ouvrage<br />
Nantes Aménagement<br />
Architecte – Paysagiste<br />
Atelier Ruelle<br />
Concepteur lumière<br />
Florian Colin, Coup d’éclat<br />
Installateur<br />
CITEOS<br />
Bureau d’études<br />
Océanis Ingénierie<br />
Matériel d’éclairage<br />
Ado Lights, Ewo, Comatelec,<br />
TMC Innovation (mât), We-Ef<br />
GARE SUD DE NANTES :<br />
UNE MOSAÏQUE DE LUMIÈRES<br />
Prix ACEtylène de la conception lumière extérieure et paysagère 2023,<br />
le projet d’éclairage réalisé par Florian Colin, Coup d’éclat, autour de<br />
la gare, accompagne la reconquête urbaine du quartier Malakoff. Douce<br />
et fonctionnelle, la lumière se glisse dans les espaces publics partagés, créant<br />
des respirations colorées qui rythment les cheminements et les lieux de repos.<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
Pour inscrire la gare dans une nouvelle dynamique,<br />
les architectes-paysagistes de l’Atelier<br />
Ruelle ont repensé l’accès sud. Le parvis est<br />
devenu une place arborée qui fait le lien entre<br />
la gare et le quartier sud de la ville. « L’Atelier<br />
Ruelle nous a sollicités pour le projet d’éclairage,<br />
commente Florian Colin, concepteur lumière,<br />
Coup d’éclat. Les voyageurs empruntent cet<br />
espace tôt le matin et jusque tard le soir (minuit).<br />
En accord avec la maîtrise d’ouvrage et l’Atelier<br />
Ruelle, nous avons voulu un accompagnement<br />
lumineux sobre, confortable et à la fois ludique<br />
et rassurant. » La transformation de la gare a<br />
commencé en 2020, avec l’apparition, à 6 m de<br />
haut, de la grande mezzanine de verre signée Rudy<br />
Ricciotti, qui relie le nord au sud de la ville. Pour<br />
le concepteur lumière, la tâche était plus complexe<br />
qu’il n’y paraissait : il fallait tenir compte à<br />
la fois de l’éclairage de la mezzanine, des flux des<br />
voyageurs, des îlots végétaux composés d’espaces<br />
détente, des Abribus situés en bordure du parvis,<br />
des allées qui conduisent jusqu’au canal Saint-<br />
Félix, très arborées et disposant d’assises en pierre<br />
tout le long du cheminement.<br />
18 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Projets<br />
© We-ef<br />
Des transitions douces<br />
La composition générale du projet s’est développée<br />
à différentes échelles : la gare, les passages, les<br />
assises, le sol. Pour rester dans l’esprit de l’aménagement<br />
doux et ludique, confortable et chaleureux,<br />
Coup d’éclat a imaginé une mosaïque nocturne<br />
où chaque espace trouve sa place dans une<br />
identité lumineuse.<br />
« Dans cette configuration, nous devions tenir<br />
compte des éclairages intérieurs assez blancs<br />
et puissants issus de la mezzanine et des larges<br />
baies vitrées du rez-de-chaussée, explique Florian<br />
Colin. Pour l’extérieur, la maîtrise d’ouvrage et<br />
la ville demandaient des tonalités plutôt chaudes<br />
et confortables le long des déambulations piétonnes.<br />
» Ainsi, d’un niveau d’éclairement entre<br />
200 lux et 300 lux pour une température de couleur<br />
de 4 000 K à l’intérieur de la gare, on passe<br />
à environ 10 lux et 2 700 K à peine à l’extérieur.<br />
Pour mettre en place une transition visuelle la plus<br />
douce possible de la gare vers le parvis, et inversement,<br />
des appliques sont intégrées à la façade et en<br />
soulignent les vagues et les arches.<br />
© Adolight<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 19
Lumières Projets<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
« Cette applique est la déclinaison d’un luminaire<br />
Comatelec que j’avais dessiné pour un autre projet<br />
et que nous avons adapté afin d’éviter d’encombrer<br />
le parvis avec des mâts, précise Florian Colin.<br />
En partie inférieure de l’applique, l’appareil, en<br />
3 000 K, équipé d’une optique elliptique, fournit<br />
un éclairage rasant des piliers qui offre un socle<br />
lumineux à la gare, interface entre l’intérieur et<br />
l’extérieur. »<br />
Cette disposition procure un bandeau lumineux<br />
de 20 lux sur toute la longueur du bâtiment. Le<br />
projecteur en partie haute présente une température<br />
de couleur plus chaude, de 2 700 K, et éclaire<br />
jusqu’au milieu du parvis, sur une base d’une<br />
dizaine de lux.<br />
Lumière fonctionnelle<br />
et mosaïque nocturne<br />
« L’enjeu nocturne, souligne Florian Colin, réside<br />
dans l’imbrication de ces lieux et de leurs usages<br />
de façon que chacun d’eux reste reconnaissable et<br />
pertinent, tout en contribuant à faire émerger une<br />
identité globale. C’est tout l’art d’une mosaïque<br />
nocturne qui, à travers les matières, reflets, couleurs,<br />
ombres et éclats des ensembles qui la composent,<br />
donne à voir ses multiples facettes pour<br />
attirer, accueillir, orienter, divertir et rassurer dans<br />
un même geste. »<br />
Par exemple, en périphérie du parvis, les Abribus<br />
sont éclairés par des projecteurs installés au sommet<br />
de mâts de 10 m de hauteur. Côté gare et sur<br />
les mêmes mâts, d’autres projecteurs dessinent une<br />
mosaïque chromatique sur toute la surface du parvis,<br />
apportant une autre lecture à la place.<br />
« Nous nous sommes inspirés d’un travail réalisé<br />
par nos confrères de Concepto à Saclay, commente<br />
Florian Colin, en utilisant un verre spécifique et une<br />
lentille de Fresnel. Notre composition chromatique se<br />
déploie sur le parvis, en vert, rouge et bleu, dans des<br />
pastels de plus en plus flous au fur et à mesure que<br />
l’on s’approche de la gare. Dans les espaces de repos,<br />
les couleurs sont plus marquées et plus chaleureuses. »<br />
L’Atelier Ruelle a dessiné des bancs de pierre qui<br />
intègrent un rétroéclairage en sous-face des assises,<br />
ainsi que des tables de salon, en pierre également, qui<br />
invitent les voyageurs à faire une pause sur la place.<br />
Des petits mâts ont été intégrés au centre des tables<br />
et sont équipés de lanternes dont le masque métallique<br />
rappelle le motif de la résille de la passerelle.<br />
Elles s’allument via un module de détection de<br />
présence dans une lumière chaude de 2 200 K.<br />
C’est un tout autre paysage urbain qui accueille<br />
désormais les utilisateurs, comme une transition<br />
douce vers le voyage qui peut commencer. n<br />
Isabelle Arnaud<br />
20 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Projets<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />
© we-ef<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 21
Lumières Projets<br />
© Francis Amians<br />
Maîtrise d’ouvrage<br />
Lido 2<br />
Jean-Luc Choplin, directeur artistique<br />
AMO<br />
The Cortex Project : Arnaud Patat,<br />
Cyril Sault, Stéphane Hamel<br />
Décorateur<br />
Beaubow : Alexis Mabille<br />
Conception lumière :<br />
Simon Begué et Christophe Luquet,<br />
Ombrages<br />
Solutions d’éclairage :<br />
Ambiance Lumière, Atea, Eclipse Conseil,<br />
Lumenscia, Ombres & Facettes, Prolicht<br />
Bet Électricité<br />
Ariess : Nicolas Kacimi, Bruno Oswald<br />
Électricien<br />
Neutrino : Youcef, Zakaria Aoulagha<br />
LIDO 2 : DES LUMIÈRES<br />
HAUTE COUTURE<br />
Le Lido 2, dont la direction a été confiée à Jean-Luc Choplin, s’est transformé<br />
en un théâtre dédié aux comédies musicales dont Philippe Pumain est<br />
l’architecte, avec une décoration signée de l’agence Beaubow. Le couturier<br />
et décorateur Alexis Mabille a travaillé en concertation avec les concepteurs<br />
lumière Christophe Luquet et Simon Begué, agence Ombrages, pour définir<br />
un éclairage décoratif et fonctionnel, chaleureux et confortable.<br />
© Francis Amians<br />
Situé à l’origine au 78, avenue des Champs-<br />
Élysées à Paris (8 e arrondissement), le Lido<br />
est, avant la Seconde Guerre mondiale, un<br />
lieu de divertissement et de baignades des classes<br />
sociales favorisées. La décoration est inspirée<br />
par Venise et sa célèbre plage du Lido et qui a<br />
connu une grande vogue à la Belle Époque sous<br />
le nom de « La Plage de Paris ». En 1933, à la<br />
suite d’une liquidation judiciaire, l’établissement<br />
ferme. En 1936, Léon Volterra en prend la direction<br />
et remplace la piscine par une salle de spectacle.<br />
En 1946, Joseph et Louis Clerico, d’origine<br />
italienne, rachètent le Lido à Léon Volterra et le<br />
transforment entièrement. Avec la collaboration<br />
de Pierre-Louis Guérin puis de René Fraday, le<br />
Lido développe la formule « dîner-spectacle ». Le<br />
succès du Lido conduit ses exploitants à ouvrir<br />
une nouvelle salle de spectacles et à s’agrandir,<br />
en 1977, sous la direction de Jean-Robert<br />
Boudre, plus haut sur les Champs-Élysées, dans<br />
l’immeuble Normandie, au 116 bis, sur plus de<br />
6 000 m 2 . Une salle panoramique sans poutres<br />
sur deux niveaux de 1 150 places est créée par<br />
les architectes italiens Giorgio Vecchia et Franco<br />
Bartoccini. Un ascenseur permet au parterre,<br />
où sont assis 300 convives pendant le dîner, de<br />
s’enfoncer de 80 cm dans le sol pour assurer une<br />
bonne visibilité.<br />
22 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Projets<br />
© Francis Amians<br />
Les encastrés dans<br />
le plafond et les appliques<br />
murales dessinées par<br />
Alexis Mabille éclairent<br />
le hall d'entrée doté d’un<br />
plafond miroir qui lui redonne<br />
de la profondeur.<br />
En 2006, le groupe Sodexo entre au capital du<br />
Lido, et devient actionnaire à 100 % en 2009,<br />
après le retrait définitif des Clerico. Début 2022,<br />
le groupe Accor rachète le cabaret, qui devient<br />
une salle destinée à la comédie musicale. Pour<br />
autant, Jean-Luc Choplin, directeur général et<br />
artistique, a souhaité de conserver, voire renforcer<br />
son caractère de cabaret, tout en créant<br />
les conditions optimales d’accueil de spectacles<br />
de haut niveau. L’un des principaux objectifs a<br />
été de redonner de la fluidité au parcours entre<br />
les différents espaces accessibles au public : hall<br />
d’entrée, rotonde d’accueil avec bar intégré,<br />
foyer des fontaines et nouveau bar au niveau du<br />
balcon, foyer des colonnes au niveau inférieur.<br />
Les trois niveaux sont reliés par l’escalier historique,<br />
complété par le nouvel escalier entre la<br />
rotonde et le foyer des colonnes.<br />
Le design<br />
au cœur de la lumière<br />
Arnaud Patat, directeur de The Cortex Project,<br />
assistance à maîtrise d’ouvrage, et Alexis Mabille<br />
prennent contact avec l’équipe d’Ombrages pour<br />
lui confier la conception lumière du Lido 2.<br />
« Alexis Mabille nous a présenté son projet de<br />
décoration, dans lequel il avait déjà intégré des<br />
créations lumière, explique Christophe Luquet,<br />
concepteur lumière. Nous avons échangé sur ce<br />
© Francis Amians<br />
Les nez de marche<br />
restent allu més pour assurer<br />
une déambulation sécurisée<br />
dans les circulations.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 23
Lumières Projets<br />
© Francis Amians<br />
© Francis Amians<br />
Dans la salle de spectacle,<br />
Ombrages et Alexis Mabille ont<br />
développé un éclairage composé de<br />
lumi naires fonctionnels formant un ciel<br />
étoilé, et des lampes de table et des<br />
lustres créés par le décorateur.<br />
qu’il voulait en termes de rendus afin d’adapter<br />
les ambiances lumineuses des différents espaces<br />
et d’organiser l’éclairage fonctionnel. » Pour<br />
Simon Begué, concepteur lumière, chef de projet,<br />
« il fallait concilier les exigences des ERP<br />
et garder l’esprit de la décoration imaginée par<br />
Alexis Mabille ». « Alexis Mabille souhaitait des<br />
ambiances très dorées et rouges, ajoute Christophe<br />
Luquet, nous devions donc réaliser un<br />
éclairage fonctionnel qui s’harmonise avec les<br />
créations lumineuses d’Alexis Mabille et proposer<br />
un pilotage de l’ensemble de l’installation. »<br />
Pour Alexis Mabille, « la haute couture et le<br />
design intérieur sont intimement liés : je choisis<br />
un produit particulier qui fait l’objet d’une<br />
création à partir de matériaux qualitatifs, de<br />
textures, de couleurs qui lui sont propres et qui<br />
vont apporter le standing que je souhaite donner<br />
à l’environnement. La lumière en fait partie, tant<br />
en ce qui concerne l’objet lumineux en lui-même<br />
que les effets qui habillent les espaces. La lumière<br />
ne se limite pas à une question de décor, elle est<br />
bien plus que cela : elle participe à notre bien-être,<br />
par son intensité et sa tonalité, sa couleur et nous<br />
aide à nous sentir jolis ! En concertation avec<br />
les concepteurs lumière, nous avons accordé un<br />
soin particulier au confort dans tous les espaces<br />
afin que l’expérience du public, depuis l’entrée,<br />
à travers les couloirs, jusque dans les salons de<br />
réception, propose une atmosphère agréable ».<br />
Ainsi, le long du couloir de 40 m, des panneaux<br />
leds offrent une animation vidéo pendant que<br />
les spectateurs attendent, avant d’arriver dans la<br />
rotonde où une ambiance intimiste les accueille.<br />
« Nous avons joué sur les teintes du bois ciré,<br />
du laiton, de la mosaïque, des marbres aux couleurs<br />
d’or, de la moquette rouge à grands motifs,<br />
sur des effets miroirs et la chaleur des lumières<br />
douces », poursuit Alexis Mabille. L’onyx s’illumine,<br />
le cristal scintille, revisités pour un monde<br />
interactif faisant appel aux technologies de programmation.<br />
Plus on descend en température et<br />
plus la subtilité et les reflets sont intéressants, se<br />
mariant avec le mobilier confortable, constitué<br />
de bois, de marbre, de velours… Tout est à la<br />
fois noir et lumineux, dans une composition de<br />
luminaires fonctionnels, dissimulés dans les plafonds<br />
pour créer des ciels étoilés, de lampes de<br />
table et de lustres spécialement conçus par Alexis<br />
Mabille pour le Lido 2.<br />
Un éclairage fonctionnel<br />
intégré à l’architecture<br />
L’accueil, au niveau des Champs-Élysées, bas de<br />
plafond, à 2,30 m de hauteur, ne dispose d’aucune<br />
ouverture vers l’extérieur. Alexis Mabille<br />
24 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
a travaillé l’espace en le dotant d’un plafond<br />
miroir qui lui redonne de la profondeur, notamment.<br />
« Nous avons équipé le lieu d’un éclairage<br />
fonctionnel composé d’appareils en plusieurs<br />
finitions – dorée, noire, noire/or, inox miroir –<br />
encastrés discrètement dans le plafond et qui<br />
s’harmonisent avec les appliques murales dessinées<br />
par Alexis Mabille, détaille Simon Begué. Le<br />
bar est rétroéclairé par un ruban led intégré en<br />
partie supérieure du comptoir. »<br />
Ces luminaires s’accompagnent de systèmes<br />
de pilotage différents : DMX et DALI qui permettent<br />
de faire varier l’intensité et la température<br />
de couleur en fonction des heures d’utilisation,<br />
des moments du spectacle (avant, pendant,<br />
après).<br />
Dans la salle de spectacle, le parterre associe des<br />
banquettes de différentes tailles et des chaises<br />
regroupées autour de petits guéridons. Il conserve<br />
sa partie mobile près de la scène et intègre toujours<br />
un vaste bar. « Nous avons proposé des<br />
éclairages qui tiennent compte des sources de<br />
lumière apportée par les lampes à pampilles et les<br />
lustres monumentaux conçus par Alexis Mabille<br />
et développés par Ombres & Facettes, poursuit<br />
Simon Begué. Les projecteurs les plus puissants<br />
sont installés sur le grill technique, tandis qu’au<br />
fond de la salle et aux balcons, des luminaires sont<br />
encastrés dans les plafonds à 2,50 m de hauteur. »<br />
Pendant les représentations, l’éclairage fonctionnel<br />
disparaît, et l’éclairage décoratif est maintenu<br />
à un niveau très faible afin de créer de petits<br />
points lumineux sans impact négatif sur la scène<br />
ni dans la salle. Les nez de marche restent allumés<br />
pour assurer une déambulation sécurisée<br />
dans les circulations.<br />
« Toutes les sources présentent un IRC supérieur<br />
à 90, précise Simon Begué. Afin de respecter les<br />
teintes très chaudes (bois, rouge et doré) du décor<br />
d’Alexis Mabille, nous avons choisi des températures<br />
de couleur entre 1 800 K et 2 700 K selon<br />
les espaces et les moments. Nous avons séparé<br />
le pilotage de l’intensité et des températures de<br />
couleur pour conserver, selon les situations, des<br />
teintes très chaudes, même avec une intensité<br />
plus élevée. En revanche, les luminaires décoratifs<br />
varient de 2 200 K à 2 700 K en même temps<br />
que l’intensité. Nous avons aussi travaillé sur les<br />
volumes du bar en créant des verticalités lumineuses<br />
le long des quatre colonnes en bois et staff<br />
doré, à l’aide de rubans leds dotés d’optiques<br />
elliptiques. Enfin, dans le foyer qui accueille le<br />
public avant le spectacle, on a disposé, sur les<br />
miroirs, des appliques murales dessinées par<br />
Alexis Mabille. »<br />
Tous les systèmes de contrôle (DMX) sont<br />
regroupés dans la cabine technique. L’éclairagiste<br />
du Lido contrôle à la fois l’éclairage scénique et<br />
l’éclairage fonctionnel ainsi que les lustres. n<br />
Isabelle Arnaud<br />
Simon Begué, concepteur lumière, a travaillé<br />
sur les volumes du bar en créant des verticalités<br />
lumineuses le long des quatre colonnes en<br />
bois et staff doré, à l’aide de rubans leds dotés<br />
d’optiques elliptiques.<br />
Les appliques murales d'Alexis Mabille éclairent<br />
le foyer qui accueille le public avant le spectacle.<br />
© Francis Amians<br />
© Francis Amians<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 25
Lumières Dossier<br />
10 ans de lumières :<br />
rétrospective<br />
et perspectives<br />
Avec les contributions de :<br />
B.E.G., Fermob, iGuzzini, Ledvance, Ragni,<br />
Ridi, RZB, Sammode, Sylvania, Zumtobel<br />
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />
© Isabelle Arnaud<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 27
Lumières Dossier<br />
Première de couverture de Lumières N° 6 mars 2014.<br />
Projection sur Nextower conçue par le studio Sounds of Silence -<br />
Luminale 2014 « bunny s/w » présenté par KP Investments,<br />
en marge de light+building à Francfort.<br />
Première de couverture de Lumières N° 46 mars <strong>2024</strong>.<br />
Image réalisée par Lionel Bessières, concepteur lumière,<br />
Quartiers Lumières, avec le programme Midjourney.<br />
Dix ans de la revue Lumières représentent 40 numéros, près de 2 500 pages imprimées qui<br />
racontent l’évolution de la lumière au fil des ans. Notre premier numéro, le N° 6, était une<br />
édition bilingue, light+building oblige, comme toutes celles qui ont été diffusées sur le salon<br />
international de Francfort, jusqu’en 2020, année du confinement. Alors que les fabricants ont<br />
marqué leur grand retour à cette exposition cette année, nous avons fait le choix de consacrer<br />
cette publication anniversaire aux dix dernières années d’éclairage. Nous reviendrons sur les<br />
innovations présentées à light+building cette année dans notre prochain numéro.<br />
Dix fabricants ont accepté d’apporter leur contribution dans ce dossier un peu transformé<br />
pour l’occasion. Remercions : Ludovic Becourt (B.E.G.), Florence Ferrand (Fermob),<br />
Renaud Lièvre (iGuzzini), Christophe Kielwasser (Ledvance), Stéphane Ragni (Groupe Ragni),<br />
Julien Rapin (Novéa Énergies), Thierry Suzanne (SEVe), Éric Drivon (Ridi),<br />
Christophe Houpiez (RZB), Emmanuel Gagnez (Sammode), Hervé Le Guédard (Sylvania Group),<br />
Christophe Vedel et Rémi Blondel (Zumtobel).<br />
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Lumières Dossier<br />
Dans la plupart des industries, les développements technologiques<br />
s’étalent sur des décennies, voire des siècles. En éclairage,<br />
les progrès s’effectuent à très grande vitesse. Les témoignages<br />
qui suivent dans ce dossier spécial 10 ans le montrent<br />
bien : dès que la led a pu atteindre des efficacités et performances<br />
fiables, les luminaires se sont tous équipés de la diode. Cependant,<br />
le marché a été envahi un moment par des produits exotiques qui<br />
ne tenaient pas leurs promesses et fournissaient des rendus pour<br />
le moins discutables.<br />
Un bond en avant spectaculaire<br />
L’industrie de l’éclairage a dû redoubler de créativité, donner des<br />
garanties de performances, expliquer, informer, convaincre. Christophe<br />
Kielwasser, directeur général Ledvance France, et acteur de<br />
la filière de l’éclairage depuis plus de 25 ans, remarque : « Dès<br />
le début de la led, on a dû faire face à un grand changement : de<br />
1 ou 2 ans de durée de vie, les produits sont passés à une dizaine<br />
d’années, avec des consommations considérablement réduites et<br />
la possibilité de piloter l’éclairage, quelle que soit l’installation.<br />
La transformation s’est effectuée par vagues successives de bannissements<br />
technologiques, tandis que les lampes leds s’amélioraient<br />
et promettaient un éclairage meilleur. »<br />
C’est dans les applications intérieures que le développement de<br />
la led s’est effectué, en particulier dans les bureaux. Sans doute<br />
parce que c’était là que subsistaient encore, dans les années 2010,<br />
des sources énergivores. Ce sont à la fois les gains sur la facture<br />
d’électricité et l’amélioration du confort qui ont incité les maîtres<br />
d’ouvrage à franchir le pas vers la led. « On a assisté à une accélération<br />
exponentielle de sorties de nouveaux produits, commente<br />
Renaud Lièvre, due à l’évolution constante des leds, avec deux<br />
impacts majeurs : l’adaptation des optiques et celui du design. »<br />
Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode, le souligne : « la fluorescence<br />
a marqué une grande étape tout comme la led a initié<br />
de nouveaux concepts. Nous étions déjà dans un processus de<br />
perfectionnement en continu de notre offre produits ; nous avons<br />
révolutionné nos modèles dans la continuité. » Il est rejoint dans<br />
cette analyse par Christophe Houpiez, directeur commercial RZB<br />
France, et arrivé chez RZB en 2014, justement : « La technologie<br />
led a entraîné de nouvelles contraintes, comme la nécessité<br />
de créer des dissipateurs de chaleur, mais elle a aussi permis de<br />
concevoir de nouvelles esthétiques et de maîtriser davantage la<br />
production, grâce à l’interchangeabilité des composants. »<br />
Plus petits, moins énergivores, dotés de plusieurs fonctions, les<br />
luminaires s’adaptent aux préférences, ou envies, et parfois même<br />
créent le besoin. L’offre est tellement pléthorique que les concepteurs<br />
lumière reconnaissent que les différences sont si subtiles d’un<br />
appareil à un autre que les choix deviennent difficiles, les études<br />
se complexifient tandis que les réalisations se simplifient pour les<br />
utilisateurs grâce à l’intelligence embarquée des solutions. Ludovic<br />
Becourt, directeur adjoint B.E.G. France, le confirme : « Au<br />
cours de ces dix dernières années, les technologies de l’éclairage<br />
ont évolué de façon exponentielle, et nous n’avons cessé de développer<br />
de nouveaux détecteurs pour accompagner cette avancée.<br />
Ils permettent aussi de faire varier l’intensité selon les apports de<br />
lumière naturelle, avec une temporisation à l’extinction qui évite<br />
de plonger la pièce dans l’obscurité brutalement ».<br />
L’éclairage intelligent<br />
ou l’intelligence de l’éclairage<br />
Pour Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France et<br />
directeur général de Feilo Sylvania Europe du Sud, nul doute que<br />
« le smartlighting et les services associés ont fait effectivement<br />
l’objet d’innovations afin de répondre aux besoins du client final<br />
qui, dans certains cas, cherche à avoir un seul interlocuteur qui<br />
gère à la fois les produits, l’installation, la mise en service et potentiellement<br />
des contrats de maintenance. »<br />
Le ton est donné, on est bien entré dans l’ère de l’intelligence<br />
de l’éclairage. Rémi Blondel, directeur marketing, Zumtobel, va<br />
même jusqu’à affirmer que « l’avenir des fabricants de luminaires<br />
se trouve dans leur collaboration avec d’autres entreprises issues<br />
d’autres industries. Ce ne sera plus au client de faire appel aux<br />
différents experts, mais ce sera à l’entreprise d’apporter ces différentes<br />
expertises ». Pour Christophe Vedel, directeur des ventes<br />
pour le marché d’éclairage intérieur, Zumtobel, la conception et<br />
la fabrication des produits se sont modifiées pour proposer des<br />
luminaires « multi-usages et durables, notamment en matière de<br />
réutilisation. La tendance du réemploi commence à s’ancrer dans<br />
les esprits. Le groupe Zumtobel s’oriente déjà dans cette direction<br />
en développant des produits “du berceau au berceau” ».<br />
Chez Fermob, Florence Ferrand, directrice des marques et de la<br />
relation client, insiste sur la démarche éco-responsable du fabricant<br />
: « Tous nos luminaires sont éco-conçus, durables, à longue<br />
durée de vie, réparables, qualitatifs avec une grande facilité<br />
d’usage. »<br />
Éric Drivon, directeur général, Ridi France, espère, quant à lui,<br />
que « d’ici à 10 ans, le marché de l’éclairage aura basculé pour<br />
de bon vers la réparabilité ». Stéphane Ragni, directeur général<br />
associé de Groupe Ragni et de la marque Ragni, reste convaincu<br />
« qu’il nous [les fabricants] incombe de mieux communiquer sur<br />
les technologies, sur l’éclairage autonome, sur la connectivité.<br />
Dix ans, en fait, c’est court. Essayons de poser, de structurer ce<br />
qui existe aujourd’hui. » n<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 29
Lumières Dossier
Lumières Dossier<br />
B.E.G.<br />
Vers une détection<br />
intelligente<br />
Depuis près de 50 ans, B.E.G. (Brück Electronic GmbH, basée à Lindlar<br />
en Allemagne) conçoit et fabrique des détecteurs dédiés à l’éclairage<br />
et ne cesse de se développer dans le monde entier : la société compte<br />
aujourd’hui 16 filiales et plus de 260 employés. Ludovic Becourt, directeur<br />
adjoint de la filiale française (créée il y a tout juste 25 ans par Philippe<br />
Batlle, directeur de B.E.G. France et Luxembourg), revient sur les avancées<br />
technologiques du détecteur de présence qui en font aujourd’hui un<br />
équipement indispensable à une bonne gestion de l’énergie des bâtiments<br />
non résidentiels.<br />
Ludovic BECOURT<br />
Directeur adjoint B.E.G. France<br />
© DR<br />
Le détecteur de B.E.G. a presque un demi-siècle,<br />
quelle est son histoire ?<br />
Lorsque Friedrich Brück créa les premiers détecteurs, il s’agissait<br />
de répondre à la demande de ses clients qui souhaitaient des détecteurs<br />
pour assurer la sécurité et le confort à l’extérieur du bâtiment.<br />
Cela concernait un marché relativement confidentiel. Puis,<br />
dans les années 2000, nous avons proposé un capteur adapté à<br />
l’éclairage intérieur, qui réagissait à la présence de personnes mais<br />
qui allait plus loin dans la gestion d’éclairage, permettant ainsi de<br />
réaliser des économies d’énergie et d’intégrer une intelligence à<br />
l’éclairage. Je suis arrivé peu après chez B.E.G. France, en 2006,<br />
et Philippe Batlle m’a confié la tâche de créer un pôle prescriptions.<br />
Aujourd’hui, 6 prescripteurs couvrent toute la France afin de<br />
présenter nos différentes solutions et de préconiser des systèmes<br />
de gestion de l’éclairage à l’intérieur des bâtiments pour répondre<br />
aux demandes des architectes et des bureaux d’études. À cette<br />
époque, nous étions en pleine phase d’innovation de marché : si<br />
la gestion de l’éclairage existait techniquement, elle restait néanmoins<br />
mal connue des maîtres d’ouvrage et des installateurs. Cela<br />
était considéré comme une solution luxueuse et aucune obligation<br />
réglementaire n’imposait son installation.<br />
Vous voulez dire que la détection doit<br />
son développement aux réglementations ?<br />
La RT2005 ne comportait aucune exigence en matière de gestion<br />
de l’éclairage, la RT2012 a effectivement mis en avant la possibilité<br />
d’apporter de la gestion à l’intérieur des bâtiments publics et privés.<br />
Il y avait une prise de conscience importante à apporter une<br />
gestion de l’éclairage à l’intérieur du bâtiment. Au cours de ces<br />
dix dernières années, les technologies de l’éclairage ont évolué de<br />
façon exponentielle, et nous n’avons cessé de développer de nouveaux<br />
détecteurs pour accompagner cette avancée. Par exemple,<br />
nous avons conçu des détecteurs qui fonctionnent en version<br />
DALI : ils ne se limitent plus à allumer et éteindre la lumière en<br />
fonction d’une présence mais ils permettent aussi de faire varier<br />
l’intensité selon les apports de lumière naturelle, avec une temporisation<br />
à l’extinction qui évite de plonger la pièce dans l’obscurité<br />
brutalement. Tout le marché a évolué et est prêt à faire face à la<br />
crise énergétique qui nous touche. Le décret tertiaire et le décret<br />
BACS imposent désormais une gestion automatique de l’énergie<br />
dans les bâtiments non résidentiels. L’objectif est de réduire les<br />
consommations énergétiques de 40 % d’ici 2030, de 50 % d’ici<br />
2040 et de 60 % d’ici 2050.<br />
Quelle est votre vision des développements à venir ?<br />
Je pense que la gestion de l’éclairage, et donc les fonctions des<br />
détecteurs vont évoluer en offrant aux maîtres d’ouvrage des<br />
outils qui réduisent leurs consommations dans le respect de<br />
ces textes et en améliorant la qualité des éclairages ; je pense<br />
notamment au HCL. Au fil des années, la technologie led a<br />
permis d’étendre les systèmes de détection à l’ensemble des<br />
applications sans que cela nuise à l’installation d’éclairage.<br />
Prenons l’exemple des fluocompactes dont la durée de vie se<br />
voyait écourtée par les allumages et extinctions intempestifs<br />
des détecteurs alors que ces derniers n’ont aucun impact sur<br />
la longévité des luminaires leds, bien au contraire. Idem pour<br />
les entrepôts et les plateformes logistiques : la détection était<br />
quasiment inutilisable car les lampes à décharge mettaient<br />
beaucoup de temps à se rallumer ; aujourd’hui, la plupart de ces<br />
bâtiments se sont dotés de détecteurs, permettant de réduire<br />
de façon drastique les consommations liées à l’éclairage. L’utilisateur<br />
devient de plus en plus sensible aux économies d’énergie,<br />
et pour cause ! Nous, industriels, devrons proposer des solutions<br />
simples à installer, à manipuler et à programmer. Plus les<br />
solutions sont complexes, ou disons intelligentes, et plus elles<br />
doivent être faciles d’utilisation. Mais elles ont un coût : un système<br />
de détection intelligent va coûter plus cher qu’un simple<br />
interrupteur, c’est évident. Il faut donc que les maîtres d’ouvrage<br />
se préparent à investir davantage dans ces nouveaux équipements<br />
qui permettront à terme d’atteindre ces objectifs. Des<br />
GTC et GTB devront être mises en place pour répondre à ces<br />
décrets avec des systèmes de supervision, de temps d’occupation,<br />
de comptage, et aussi avec cette notion de maintenance<br />
du bâtiment (déceler un luminaire défectueux, une ventilation<br />
en permanence en fonctionnement). Les dix prochaines années<br />
vont accueillir de plus en plus de solutions connectées, avec<br />
des systèmes intelligents qui permettront d’anticiper et de réduire<br />
les consommations.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 31
Lumières Dossier<br />
FERMOB<br />
La lumière en couleur<br />
Fermob, entreprise française qui dessine, conçoit et fabrique du mobilier<br />
d’extérieur en métal et en couleurs est implantée dans l’Ain, à Thoissey.<br />
Bernard Reybier rachète l’entreprise en 1989 et renouvelle la marque<br />
à travers la couleur qui exprime la joie de vivre. Florence Ferrand nous<br />
dépeint cette réussite à travers les décennies et raconte comment une<br />
lampe baladeuse portative a créé l’événement il y a presque 10 ans.<br />
Florence FERRAND<br />
Directrice des marques et de la relation client, FERMOB<br />
© DR<br />
Quelle est l'histoire de la lampe Balad ?<br />
Lorsque Bernard Reybier, actuel président de la société, reprend<br />
Fermob, le marché du mobilier de jardin est alors dominé par le<br />
plastique et limité à deux teintes, vert et blanc. Bernard Reybier<br />
choisit le métal et la couleur avec du mandarine, citron, vert anis,<br />
une véritable révolution à l’époque. Et Fermob commence ainsi à<br />
créer des tendances, dirait-on aujourd’hui. Petit à petit, l’entreprise<br />
étend son territoire au textile et aux accessoires de terrasses et de<br />
jardins. Ainsi, en 2015, la marque lance la collection « Balad », la<br />
première lampe nomade qui révolutionne l’univers du luminaire<br />
extérieur résidentiel. Depuis son lancement, le modèle devenu<br />
emblématique reprend à son compte les codes qui font le succès<br />
de Fermob. Un design évident et ludique, une praticité d’usage à<br />
toute épreuve, des coloris exclusifs.<br />
Fermob a fait appel à un designer extérieur pour ce<br />
premier luminaire ?<br />
Oui, c’est à Tristan Lohner que revient la paternité des lampes<br />
Balad. Il rêvait d’une lampe autonome qui pourrait répondre aux<br />
nouveaux besoins de mobilité. Une idée qui a pris vie dans la<br />
lampe Balad et sa fameuse poignée inspirée des casques audio.<br />
Libérée de tout fil, la collection de lampes baladeuses à led abolit<br />
les frontières entre intérieur et extérieur. Et pour pousser plus loin<br />
le concept de lampes nomades, la collection Balad s’est enrichie<br />
depuis de différents formats et de multiples finitions. Tour à tour<br />
baladeuse, lampe à poser, lampe à suspendre… La première version<br />
faisait 25 cm de hauteur, puis Balad s’est déclinée jusqu’à<br />
38 cm, et très vite on a développé les 6 mini Balad de 12 cm seulement,<br />
destinées au marché « Contract », c’est-à-dire aux professionnels<br />
avec un système spécifique où le client peut disposer<br />
jusqu’à 6 lampes en même temps sur leur socle de recharge. Depuis<br />
10 ans, nous étoffons notre offre de luminaires, notamment<br />
en direction des prescripteurs qui s’intéressent de plus en plus<br />
à ces lampes autonomes, pratiques et décoratives. Nous avons<br />
touché cette clientèle par le design de nos lampes et bien sûr par<br />
la couleur, singularité de Fermob, et avons su également y associer<br />
la gestion de la lumière.<br />
Vous proposez des systèmes de gestion de la lumière ?<br />
L’éclairage est pilotable un peu partout maintenant, et encore<br />
davantage en extérieur. Nous proposons différents scénarios<br />
d’éclairage grâce à la technologie Bluetooth, et via l’application<br />
Fermob Lighting ou l’interrupteur Ludo, qui permet de gérer facilement<br />
et à distance les séquences lumineuses. L’application<br />
Fermob Lighting facilite le pilotage depuis un smartphone, et<br />
permet de faire varier (séparément) la température de couleur et<br />
l’intensité de la lumière, de programmer ses ambiances favorites,<br />
de suivre l’autonomie du luminaire en temps réel pour anticiper<br />
sa recharge. Avec la fonction « Timer », les luminaires sont programmables,<br />
tant en termes d’allumage que d’extinction, jouant<br />
en parallèle une fonction de simulateur de présence à domicile.<br />
La fonction « Groupe de luminaires » autorise même le contrôle à<br />
distance de plusieurs luminaires connectés.<br />
Balad a été suivie d’autres collections ?<br />
Oui, plusieurs collections existent aujourd’hui : Mooon ! et Aplô<br />
signées de Tristan Lohner, Hoopik designée par Joseph Mazoyer,<br />
DO-Design Office, le tabouret lumineux Inouï ainsi que les<br />
lampes Ulli et Oto de notre propre Studio Design Fermob. Nous<br />
proposerons deux nouvelles lampes d’ici 2025, sans compter un<br />
accroissement des gammes existantes. Le luminaire représente<br />
entre 10 % et 15 % de notre chiffre d’affaires, et la progression se<br />
poursuit. Nos luminaires sont toujours pensés pour s’intégrer à<br />
l’agencement d’un espace extérieur et/ou intérieur Fermob avec<br />
la singularité de la couleur, mais chaque luminaire possède sa<br />
propre identité en fonction de l’usage pour lequel il est destiné.<br />
Tous nos luminaires sont éco-conçus, durables, à longue durée<br />
de vie, réparables, qualitatifs avec une grande facilité d’usage<br />
(à transporter et à recharger). Nous collaborons avec la société<br />
Smart and Green, spécialisée dans le développement de lampes<br />
led nomades et connectées destinées à tous les marchés.<br />
Et dans 10 ans, comment voyez-vous la lumière ?<br />
Nous allons continuer à renforcer notre singularité avec des<br />
designs couleurs, et à concevoir des gammes destinées aux espaces<br />
intérieurs également. Nous sommes très engagés sur l’aspect<br />
durabilité et réparabilité. Aujourd’hui, 95 % de nos lampes<br />
sont démontables, réparables et recyclables. Je pense que les<br />
luminaires de demain seront davantage ancrés dans la sobriété<br />
énergétique, via l’éco-conception… Au-delà de la technique et de<br />
la robustesse, nos luminaires dépassent leur fonction utilitaire,<br />
pour devenir des catalyseurs de vie, de joie et de convivialité.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 33
Lumières Dossier<br />
iGUZZINI<br />
L’humain au cœur<br />
de l’innovation<br />
Le Groupe iGuzzini, qui a son siège et un site de production à Recanati,<br />
dans la province de Macerata, emploie 1 500 employés et comprend<br />
plus de 40 bureaux dans le monde, dont la filiale française, située à Paris<br />
dans le 12 e arrondissement. Renaud Lièvre nous explique comment<br />
iGuzzini, forte d’une expérience de 65 ans, s’emploie à mettre en valeur<br />
l’architecture et les espaces par la lumière, en contribuant à l’amélioration<br />
du bien-être des personnes et de la qualité de leurs espaces de vie. Les dix<br />
dernières années ont transformé les process de production du fabricant<br />
italien et ouvert de nouvelles perspectives de développement.<br />
Renaud LIÈVRE<br />
Directeur général, iGUZZINI France<br />
© DR<br />
Comment l’industrie de l’éclairage a-t-elle relevé les<br />
défis liés à la led ?<br />
La dernière décennie a vécu la progression de la led en termes de<br />
qualité, de performances, d’efficacité et de miniaturisation, ce qui<br />
a bouleversé notre façon de produire. On a assisté à une accélération<br />
exponentielle de sorties de nouveaux produits, due à l’évolution<br />
constante des leds, avec deux impacts majeurs : l’adaptation<br />
des optiques et celui du design. iGuzzini a montré son agilité à<br />
modifier la précision du faisceau comme avec le Laser Blade ou<br />
le luminaire Trick, qui diffuse une lumière graphique, exactement<br />
là où on le souhaite, un peu comme si on donnait un pinceau à<br />
un artiste pour qu’il puisse dessiner avec de la lumière. Mais ces<br />
progrès n’ont pas pu se faire sans contrainte. Aujourd’hui, l’éclairage<br />
est une industrie 4.0 par nécessité, car le marché n’attend<br />
pas. À peine avons-nous le temps d’adapter un luminaire qu’il faut<br />
déjà penser à la prochaine version. La fabrication de nos produits<br />
est entièrement digitalisée : nos machines-outils sont interconnectées,<br />
du développement jusqu’à la production. Dès que nous<br />
devons effectuer une modification, l’information part directement<br />
aux approvisionnements de composants, au design des optiques,<br />
tout se fait de manière automatique et connectée. Cette évolution<br />
a aussi eu un impact sur l’environnement et sur notre gestion<br />
du personnel, nos collaborateurs deviennent acteurs du changement.<br />
Ce mouvement, que nous aimons appeler le World Class<br />
Lighting (en référence au World Class Manufacturing) est considéré<br />
comme une nouvelle façon de travailler ; la sécurité, l’hygiène<br />
et les conditions de travail sont des valeurs inaliénables. En parallèle,<br />
on a assisté à un autre phénomène, celui de la commoditisation<br />
: plus la led atteint un niveau de maturité, plus elle est<br />
banalisée.<br />
Qu’est-ce que la commoditisation ?<br />
Il s’agit du processus par lequel un produit ou un service différencié<br />
par un autre attribut que le prix perd cette différenciation.<br />
Par exemple, lorsqu’on est passé des portables à touches à des<br />
écrans tactiles, les fabricants communiquaient sur la sensibilité<br />
au toucher, jusqu’à ce que cet attribut devienne une banalité.<br />
C’est ce qui s’est passé avec la led : les fabricants de luminaires<br />
sont allés plus loin en développant des systèmes de gestion, en<br />
améliorant la performance, en prolongeant la durée de vie, sans<br />
compromission sur la qualité des produits, afin d’éviter cet effet<br />
de commoditisation. iGuzzini investit ainsi 6 % de son chiffre<br />
d’affaires dans l’innovation ; nous avons travaillé avec plus<br />
de 120 architectes et designers pour concevoir nos produits,<br />
avons reçu les plus prestigieux prix design (plus de 100 produits<br />
récompensés), déposé 45 brevets. Toute notre organisation<br />
industrielle et commerciale repose sur un savoir-faire, une inventivité<br />
et des outils de production sans cesse mis à jour. Il s’agit,<br />
pour iGuzzini, d’une implication culturelle et humaine qui donne<br />
de la valeur ajoutée à nos solutions. Nous sommes les témoins<br />
de la mutation des usages. Les frontières entre les mondes du<br />
tertiaire, de l’accueil, du domestique et parfois des boutiques<br />
s’atténuent. Cette perméabilité entre ces segments de marché<br />
se poursuit ; par exemple, ce qu’on a perdu dans le domaine<br />
des magasins depuis le covid, on l’a gagné dans l’hôtellerie, la<br />
restauration et le particulier. Cette tendance nous a conduits à<br />
exploiter les avancées technologiques pour répondre au mieux<br />
à nos besoins, comme avec la digitalisation. iGuzzini place l’humain<br />
au centre de ses innovations afin qu’il se sente bien dans<br />
toutes les situations, en travaillant, en se relaxant. Pour moi,<br />
c’est ça le monde d’aujourd’hui.<br />
Et le monde de demain ? À quoi ressemblera-t-il ?<br />
Il sera différent, pour faire face à l’urgence que nous imposent<br />
notre mode de vie actuel et les conséquences sur notre environnement.<br />
iGuzzini est acteur dans l’inversion de ce phénomène :<br />
moins polluer, moins consommer, utiliser moins de matière, des<br />
matériaux recyclés et recyclables, etc. Notre objectif pour 2030 :<br />
des solutions 100 % intelligentes avec des produits connectés,<br />
pilotables, et la capacité de recueillir des informations sur<br />
l’état des luminaires, pouvoir collecter des données et agir en<br />
conséquence ; par exemple, savoir combien d’heures le luminaire<br />
a fonctionné pour le réutiliser sur un autre projet. L’avenir<br />
se construira sur des solutions connectées intuitives comme la<br />
technologie Organic Response, issue du groupe Fagerhult. Il faut<br />
sortir de notre mode d’ingénierie. L’intelligence artificielle nous<br />
aidera à simplifier ces systèmes qui vont collaborer pour prendre<br />
des décisions ensemble afin de piloter et de modifier la lumière.<br />
Tout cela commence déjà à se mettre en place, accompagné par<br />
la notion de service.<br />
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Lumières Dossier
Lumières Dossier<br />
LEDVANCE<br />
Le pouvoir<br />
par la lumière<br />
Ledvance, issue de la scission du groupe Osram en 2016, développe<br />
des solutions lampes, luminaires et systèmes de gestion de l’éclairage<br />
en s’appuyant sur le rôle de la lumière pour améliorer le bien-être des<br />
utilisateurs et en tenant compte des enjeux environnementaux. Christophe<br />
Kielwasser, fort d’une expérience de 28 ans dans la société et témoin<br />
de la transformation de la filière, explique comment l’éclairage incarne<br />
aujourd’hui une force dynamique de changement positif.<br />
Christophe KIELWASSER<br />
Directeur général LEDVANCE France<br />
© DR<br />
Comment la révolution technologique de l’éclairage<br />
a-t-elle impacté Ledvance ?<br />
Elle a fait plus que l’impacter, elle a fait naître la marque. Aujourd’hui,<br />
Ledvance, dont le siège est situé à Munich en Allemagne, affiche<br />
un chiffre d’affaires monde de 1,4 milliard d’euros, dont environ<br />
600 millions en Europe. Elle a une présence en propre dans une<br />
cinquantaine de pays. La chaîne des valeurs du Groupe est très<br />
large puisqu’on part du semi-conducteur, de la led pour fabriquer<br />
des lampes et des luminaires. La force de Ledvance provient de<br />
son implantation et de l’expertise de ses équipes en éclairage :<br />
en France, 90 % des équipes Ledvance France possèdent une<br />
longue expérience de l’éclairage, et par conséquent une très<br />
bonne compréhension du marché. Dans l’Hexagone, Ledvance<br />
emploie 550 personnes (dont 400 permanents) et comprend le<br />
plus grand centre logistique européen. Elle propose une activité<br />
de modification et de customisation des luminaires et dispose de<br />
laboratoires capables d’analyser et de certifier les produits.<br />
Quel regard portez-vous sur les 10 dernières années ?<br />
Le premier événement marquant a été, je crois, le bannissement<br />
des lampes incandescentes du marché européen, qui a débuté<br />
en 2009, le premier domino qui a fait bouger tous les autres. Nous<br />
appartenions à ce groupe de quatre grands acteurs de l’éclairage<br />
qui détenaient des tickets d’entrée dans tous les domaines d’application<br />
; quelle que soit la technologie de la source, finalement,<br />
nous travaillions l’industrie du verre ! Dès le début de la led, on<br />
a dû faire face à un grand changement : de 1 ou 2 ans de durée<br />
de vie, les produits sont passés à une dizaine d’années, avec des<br />
consommations considérablement réduites et la possibilité de<br />
piloter l’éclairage, quelle que soit l’installation. La transformation<br />
s’est effectuée par vagues successives de bannissements technologiques,<br />
tandis que les lampes leds s’amélioraient et promettaient<br />
un éclairage meilleur. Les acteurs ont changé de main, le<br />
bouleversement a été énorme. La lampe led n’a été qu’un intermédiaire<br />
vers la fabrication de luminaires. Ledvance, startup centenaire,<br />
a préservé ses équipes et su adapter leurs compétences<br />
techniques et humaines pour offrir des produits leds fiables et<br />
performants et développer tout le potentiel supplémentaire de<br />
la led, notamment aux systèmes de gestion, indispensable aujourd’hui<br />
pour proposer un éclairage plus juste adapté aux besoins<br />
de chaque application. Les utilisateurs souhaitent pouvoir<br />
contrôler et maîtriser les éclairages tant en ce qui concerne les<br />
consommations que le confort. Le Human Centric Lighting, par<br />
exemple, participe de cette évolution, avec la possibilité de reproduire<br />
le cycle de la lumière naturelle en termes d’intensité et de<br />
températures de couleur, d’indice de rendu des couleurs dans la<br />
même temporalité en lançant juste un programme ! Il est même<br />
possible de modifier les scénarios prédéfinis pour les régler selon<br />
ses préférences !<br />
L’éclairage de demain ressemblera à quoi, selon vous ?<br />
Au-delà de la numérisation et de l’intégration de l’éclairage dans<br />
des écosystèmes plus larges, je vois trois grandes tendances<br />
qui se dégagent. La première est liée au fait que l’éclairage se<br />
rapproche de l’humain avec notamment les solutions HCL.<br />
La deuxième tendance concerne la RSE et le développement<br />
durable. Ledvance a mis en place un certain nombre de profils<br />
environnementaux de ses produits et qui donnent des résultats<br />
très intéressants. D’ici le mois d’avril, près de 375 produits<br />
seront publiés sur le site officiel Pep Ecopassport. J’aime bien<br />
poser cette devinette : sur un luminaire, quelle est la part de la<br />
fabrication de la supply chain et la part de l’utilisation du produit<br />
dans l’impact environnemental du produit ? Pour un panel led,<br />
l’utilisation compte pour 96 %, ce qui ne laisse finalement que<br />
4 % pour la fabrication et le transport. On voit bien là le rôle primordial<br />
que la gestion peut jouer. Ledvance travaille aussi sur la<br />
réparabilité des produits. Nous lançons une gamme, Everloop,<br />
qui comprend une source lumineuse séparable, et une série de<br />
lampes, Natureloop, constituée de 40 % de matériaux recyclés.<br />
Enfin, le troisième axe concerne l’extension de notre périmètre<br />
via une nouvelle branche, « Renewable Energy », qui comprend<br />
des panneaux, onduleurs et batteries photovoltaïques. Ces tendances<br />
de fond vont fortement se développer dans les 10 ans à<br />
venir. Toutes ces tendances se croisent et créent des nouveaux<br />
concepts intéressants et complexes. L’intelligence artificielle<br />
va nous aider à dessiner des scénarios plus simples, efficaces,<br />
faciles à mettre en place et à utiliser.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 37
Lumières Dossier<br />
GROUPE RAGNI<br />
Partenaire<br />
de confiance<br />
des territoires<br />
© Groupe Ragni<br />
Julien RAPIN, directeur commercial NOVÉA ÉNERGIES<br />
Stéphane RAGNI, directeur général associé du GROUPE RAGNI<br />
et de la marque RAGNI<br />
Thierry SUZANNE, fondateur et directeur commercial SEVe<br />
Ragni, entreprise familiale française spécialisée dans la<br />
conception et la fabrication de solutions d’éclairage public,<br />
s’est imposée depuis quatre générations. La petite entreprise<br />
s’est mue en un groupe constitué de la maison mère Ragni,<br />
de Novéa Énergies spécialisée dans l’éclairage autonome<br />
solaire et de SEVe, une entreprise à mission dédiée à la<br />
fourniture de solutions connectées et durables. Stéphane<br />
Ragni, Julien Rapin et Thierry Suzanne reviennent sur les<br />
valeurs des trois marques qui ont permis de construire le<br />
groupe Ragni.<br />
Quels ont été les points forts de ces dix dernières<br />
années ?<br />
Stéphane Ragni – L’entreprise familiale s’est transformée en<br />
groupe ! Cela a commencé en 2015, avec le rachat de Novéa<br />
Énergies. Petit à petit, nous avons développé nos ressources<br />
de propositions aux clients finaux et proposé la totalité du<br />
scope lié à l’éclairage public. En 10 ans, Groupe Ragni est<br />
devenu un des leaders de l’éclairage public en France. Avec<br />
la création de SEVe, et le développement de notre service<br />
technique, on a eu de plus en plus de têtes pensantes<br />
et d’ingénierie en interne qui ont permis de maîtriser 100 %<br />
des compétences de la filière éclairage, autonome, raccordé<br />
au réseau ou connecté. La connectivité a représenté un pas<br />
énorme, encore plus que la led. Le groupe Ragni a étendu<br />
son expertise pour aller vers l’interopérabilité, des plateformes<br />
connectées, une supervision de l’éclairage public et<br />
devenir un fabricant de solutions complètes. Lorsqu’en 2008,<br />
je rachète les parts de mes oncles et tantes, Ragni compte<br />
46 salariés, dont 9 « Ragni » ; en <strong>2024</strong>, nous sommes 3 Ragni<br />
et le groupe emploie 420 salariés directs. Nous avons connu<br />
une croissance à deux chiffres tout au long des dix dernières<br />
années. C’est cela qui m’a marqué : notre agilité à nous inscrire<br />
parmi les leaders français et, je l’espère, européens,<br />
notamment à la suite de l’achat de l’entreprise Hess basée<br />
en Allemagne<br />
Julien Rapin – En 10 ans, Novéa a vécu plusieurs révolutions,<br />
à commencer par une nouvelle technologie de batteries validée<br />
avec le CEA de Grenoble, qui a amélioré la durée de vie<br />
des batteries. Endurance+, qui associe lithium, fer et phosphate<br />
apporte, à nos ensembles solaires, une durée de vie<br />
de 25 ans. Dimensionnée pour fonctionner toute l’année à la<br />
même puissance d’éclairage, elle est dotée d’un caisson en<br />
fonderie d’aluminium qui lui procure robustesse et pérennité,<br />
et l’électronique offre le pilotage. Novéa Énergies a conçu la<br />
carte électronique et a choisi les algorithmes. Nous avons<br />
bénéficié des évolutions sur la led, passer de 40 lm/W en<br />
2007 à 160 lm/W nous a ouvert d’autres applications. Éclairer<br />
quatre fois plus pour les mêmes puissances consommées<br />
nous a fait faire un grand bond en avant. De plus, on<br />
a quasiment multiplié par deux la puissance de production<br />
pour une même surface. Un panneau solaire de 1,6 m² il y<br />
a 10 ans produisait 200-220 watts crête (Wc), aujourd’hui, il<br />
en produit entre 350 Wc et 400 Wc. Tous ces éléments, ainsi<br />
que la baisse des prix, ont rendu le produit beaucoup plus<br />
compétitif. Nous sommes passés de 10 employés et 1,5 million<br />
d’euros de chiffre d’affaires, à 47 salariés et un CA de<br />
25,5 millions d’euros.<br />
Thierry Suzanne – Les collectivités ont fait face à plusieurs<br />
révolutions dans le milieu de l’éclairage : la led, l’entrée de<br />
l’électronique dans le secteur de l’éclairage public et aujourd’hui<br />
l’internet des objets, c’est-à-dire la connectivité<br />
des luminaires. À l’issue de ces 10 ans, il faut se poser à la<br />
fois la question de la pertinence de la connectivité et de la<br />
technologie la mieux adaptée, tout en assurant un suivi au<br />
quotidien pour maintenir l’installation. Qui est le garant de<br />
ces solutions ? Les grandes collectivités s’en chargent, mais<br />
en France on compte plus de 20 000 communes de moins<br />
de 5 000 habitants qui n’ont pas les ressources humaines.<br />
Alors, comment construire un outil qui réponde aux besoins<br />
de chaque projet, de chaque collectivité, qui sait s’adapter,<br />
et rende la technologie accessible à tout le monde ? SEVe,<br />
analyse les besoins en fonction de la géolocalisation de la<br />
commune, de son environnement, et prend en compte tout<br />
l’écosystème existant.<br />
Et aujourd’hui, quel état des lieux dressez-vous ?<br />
Julien Rapin – Il y a 10 ans, on ne traitait encore que des<br />
points ponctuels en éclairage autonome. Aujourd’hui, on<br />
réalise des voies structurantes, les clients ont davantage<br />
confiance dans le produit. L’intégration de la led et les abais-<br />
38 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Dossier<br />
sements de puissance ont participé à la prise de conscience<br />
des collectivités qui se sont rendu compte qu’éclairer à 100 %<br />
toute la nuit n’était pas pertinent ; la norme EN 13 201 a autorisé<br />
le déclassement de voies ; la détection de présence s’est<br />
démocratisée ; tous ces facteurs ont conduit à considérer<br />
l’éclairage autonome comme un véritable atout dans certaines<br />
applications.<br />
Stéphane Ragni – Groupe Ragni réalise un CA de 100 millions<br />
d’euros et notre ambition est de nous installer en Europe<br />
de manière pérenne via la société Hess que nous avons<br />
rachetée. Il faut maintenant prendre le temps d’aller au fond<br />
des technologies développées. Quand on parle d’éclairage<br />
connecté, les gens le comprennent beaucoup mieux mais<br />
cela ne veut pas dire qu’ils optent pour ces systèmes. La lenteur<br />
de l’éclairage public est liée à la lenteur des décisions<br />
politiques. Quand, en <strong>2024</strong>, 25 % du parc national d’éclairage<br />
est en led, c’est difficile d’imaginer que dans dix ans on aura<br />
révolutionné l’éclairage public ! En revanche, on doit y apporter<br />
notre contribution, notamment en ce qui concerne l’éclairage<br />
intelligent. Chaque année, la led gagne en technologie,<br />
en puissance, en pilotabilité, elle va devenir plus accessible.<br />
Thierry Suzanne – Aujourd’hui, les collectivités ne veulent<br />
plus s’engager avec une solution propriétaire ; SEVe peut<br />
donc les accompagner dans le choix des protocoles. En<br />
connectant les armoires de distribution, il est possible de<br />
piloter chaque départ de façon indépendante et l’on peut<br />
connecter tous les points lumineux en fonction des zones<br />
avec une stratégie de pilotage différent. SEVe a intégré des<br />
solutions de 5 et bientôt 6 technologies en fonction de la stratégie<br />
que la ville veut appliquer.<br />
Et dans dix ans, comment imaginez-vous l’éclairage<br />
public ?<br />
Thierry Suzanne – J’espère que les territoires continueront à<br />
développer leur démarche de décarbonation, de la réduction<br />
des consommations, des ressources naturelles. Nous allons<br />
consommer intelligemment et pragmatiquement. Les projets<br />
de territoires connectés vont remettre du liant humain, car<br />
tout le monde se greffera sur ces solutions pour être plus efficace.<br />
Les services communiqueront entre eux. On s’oriente<br />
vers la technologie citoyenne. SEVe, a été créée sous forme<br />
d’entreprise à mission avec pour raison d’être : « favoriser les<br />
transitions environnementales numériques et sociales des<br />
territoires en leur donnant accès aux technologies intelligentes<br />
et responsables ».<br />
Julien Rapin – Dans les 10 ans à venir, nos clients auront plus<br />
de facilité à proposer l’éclairage autonome là où c’est pertinent<br />
: on peut penser qu’il représentera 10 à 15 % de l’éclairage<br />
public. D’un point de vue de la technologie, l’évolution<br />
sera sans doute moins spectaculaire, mais elle touchera<br />
davantage la connectivité des produits, pour favoriser l’interopérabilité<br />
entre l’éclairage raccordé et autonome et aussi<br />
entre les marques.<br />
Stéphane Ragni – L’évolution de demain a besoin de passer<br />
par l’évolution des mentalités, il nous incombe de mieux<br />
communiquer sur les technologies, sur l’éclairage autonome,<br />
sur la connectivité. Dix ans, en fait, c’est court. Essayons de<br />
poser, de structurer ce qui existe aujourd’hui.<br />
© SEVe<br />
© SEVe<br />
Grâce à un système de gestion et de contrôle à distance de nouvelle génération, libérant les données urbaines, SEVe Connect améliore la qualité<br />
des services en proposant des solutions réactives, adaptables et connectées. Éclairage, eau, mobilité, environnement, énergie, bâtiments publics :<br />
toutes les infrastructures sont pilotées en temps réel à l’aide la plateforme SEVe Connect, quel que soit le protocole de communication.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 39
Lumières Dossier
Lumières Dossier<br />
RIDI<br />
La réparabilité<br />
au service<br />
de la rénovation<br />
Ridi, société industrielle familiale à 100 %, a été fondée par Richard Diez<br />
qui, au départ, fabriquait des luminaires pour particuliers et a rapidement<br />
développé une gamme de luminaires pour le marché intérieur, notamment<br />
les bureaux. La société est aujourd’hui présente dans une trentaine de<br />
pays, dont l’Allemagne où se trouve le siège, et à travers ses filiales dans<br />
8 pays européens. Éric Drivon rappelle comment Ridi s’est engagé dans la<br />
conception écologique et la réparabilité depuis plus de 10 ans.<br />
Éric DRIVON<br />
Directeur général RIDI France<br />
© DR<br />
Quels champs d’application couvre Ridi aujourd’hui ?<br />
Puisque nous célébrons un anniversaire, je souhaite rappeler<br />
quelques dates : Ridi France fête ses 30 ans cette année, et<br />
compte 21 personnes. Je suis entré chez Ridi en 2002, et j’ai<br />
pris la direction de l’entreprise en 2014 ! Ridi a élargi son champ<br />
d’action et couvre aujourd’hui les secteurs tertiaire, bureaux et<br />
établissements scolaires, sportif, hospitalier, et l’éclairage des<br />
transports, notamment avec la marque Norka. Dans tous ces<br />
domaines, notre activité est liée à la prescription. L’année dernière,<br />
26,5 % de notre chiffre d’affaires étaient liés au marché<br />
de la rénovation.<br />
Comment Ridi a-t-elle pris le virage<br />
technologique de la led ?<br />
Nous avons su anticiper et proposer des solutions globales en<br />
pensant en particulier à la rénovation. Avec le bannissement<br />
des tubes fluorescents, on va sans doute connaître une accélération<br />
de la rénovation, et Ridi s’y est préparée en fabriquant<br />
des produits réparables. Nous défendons des solutions techniques<br />
à valeur ajoutée pour les maîtres d’ouvrage que nous<br />
approchons de manière assez directe, en rencontrant leurs<br />
équipes internes pour expliquer les changements qui se sont<br />
opérés et surtout, les solutions durables que nous leur proposons.<br />
Plus que le passage à la led en soi, c’est la bascule<br />
d’anciennes technologies à la led en très peu de temps qui a<br />
marqué notre industrie. On annonçait un switch du marché<br />
sous 10 ans, mais il a été beaucoup plus rapide, il s’est fait en<br />
4 ou 5 ans seulement. Le premier secteur concerné a été celui<br />
des downlights fluorescents installés dans les circulations et<br />
qui rencontraient pas mal de problèmes avec les détecteurs de<br />
présence ; la led a complètement changé la donne. Dès 2011,<br />
Ridi Group a effectué d’importants investissements avec les<br />
R-tubes (Ridi tubes qui s’installent sur des douilles) qui ont été<br />
le premier dominateur commun de la réparabilité chez Ridi ;<br />
et les L-tubes (L pour linéaire, principalement intégrés dans<br />
les équipements sportifs), modules réparables qui s’intègrent<br />
dans le caisson dont l’électronique n’est pas embarquée dans le<br />
module mais séparée et alimentée par un driver. Le fait d’avoir<br />
investi dans des lignes de production de nos propres modules<br />
leds nous a donné un avantage important. Nous avons pu basculer<br />
nos gammes fluorescentes vers la led et fabriquer toutes<br />
les typologies de modules leds, pour les luminaires étanches,<br />
les downlights, etc., de toute forme, en maîtrisant nos développements.<br />
C’est ce qui a conduit Ridi à proposer<br />
des produits réparables ?<br />
En effet, la nouvelle composante de l’éclairage passe par une<br />
réflexion sur la réparabilité, l’écoconception, le réemploi. Le<br />
Syndicat de l’éclairage a déjà créé un groupe de travail sur ces<br />
trois sujets qui ont un moteur commun : une conception plus<br />
écologique, avec une empreinte carbone la plus réduite possible.<br />
Le marché s’oriente vers plus de réparabilité : 90 % des<br />
luminaires vendus par Ridi France en 2023 étaient des luminaires<br />
réparables. Quand les collectivités seront suffisamment<br />
structurées avec un service de maintenance, savoir que leurs<br />
équipes pourront elles-mêmes intervenir sur les luminaires, ou<br />
changer les drivers en fin de vie, les incitera à opter pour la<br />
réparabilité. De plus, cela permettra de soulager la filière de<br />
recyclage, seuls les drivers sont recyclés.<br />
La réparabilité est donc ancrée au programme<br />
des prochains développements ?<br />
J’espère, en tant que fabricant et aussi en tant que citoyen,<br />
que, d’ici à 10 ans, le marché de l’éclairage aura basculé pour<br />
de bon vers la réparabilité. Je crois qu’il existe une réelle prise<br />
de conscience à la fois au sein de la filière et dans le grand public<br />
de la possibilité de faire appel à des solutions réparables<br />
dans tous les corps d’État. On a déjà évoqué un indice de réparabilité,<br />
je pense qu’il s’imposera dans les années à venir<br />
dans beaucoup d’applications, dont celles de l’éclairage, ce qui<br />
apportera une véritable information à l’utilisateur final, soit en<br />
BtoB soit en BtoC. Est-ce qu’on aura basculé vers une autre<br />
technologie ? Vers l’oled ? Difficile de le dire. Tant que la led<br />
continuera à évoluer en efficacité, le marché restera sur cette<br />
technologie. La plus grande maturation à venir se fera dans le<br />
développement de solutions à économies d’énergie, liées aux<br />
systèmes de gestion, avec des dispositifs intelligents. Nous<br />
accompagnerons les maîtres d’ouvrage vers plus de sobriété<br />
énergétique, vers une autre façon de dimensionner l’éclairage,<br />
avec des produits réparables et réutilisables.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 41
Lumières Dossier
Lumières Dossier<br />
RZB<br />
Tirer l’éclairage vers<br />
le haut<br />
Entreprise familiale allemande (Rudolf Zimmermann, Bamberg GmbH),<br />
RZB est dirigée par Alexander Zimmermann et fête ses 85 ans cette<br />
année. À partir de 2011, la société allemande s’implante dans plusieurs<br />
pays européens, notamment la France dont la filiale, située à Hoerdt,<br />
emploie aujourd’hui 9 personnes. RZB couvre différents secteurs de<br />
l’éclairage, aussi bien en intérieur qu’à l’extérieur : tertiaire, commerces,<br />
établissements scolaires et de santé, industries, CHR, résidentiel et<br />
architectural pour l’extérieur. Christophe Houpiez présente RZB et son<br />
évolution ces dix dernières années.<br />
Christophe HOUPIEZ<br />
Directeur commercial RZB France<br />
© DR<br />
Où sont fabriqués les produits RZB ?<br />
Le site de production se situe à Bamberg, et fait appel à des procédés<br />
maîtrisés en interne tels que la découpe métal au laser, la<br />
plasturgie, et nous fabriquons nos propres outils pour fabriquer<br />
nos luminaires. C’est aussi là que nos solutions sont conçues,<br />
développées, testées et certifiées. RZB a reçu la certification Eco-<br />
Vadis argent en 2023, attestant de notre engagement RSE. RZB<br />
dépasse la valeur de référence dans tous les domaines : conception<br />
de produits en matière de réemploi et de remplaçabilité des<br />
éléments, développement de concepts d’emballage durables en<br />
papier ou passage à des matières plastiques recyclées, contrats<br />
avec des prestataires au sujet de l’élimination durable et de la reprise<br />
de pièces. Grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables, de<br />
la récupération de chaleur et de l’emploi d’une électricité verte sur<br />
le site de Bamberg, nos produits sont fabriqués avec de l’énergie<br />
durable. Nous proposons des composants interchangeables et<br />
maintenables sur 80 % de nos produits. La réparabilité est devenue<br />
un de nos principaux axes de développement.<br />
Cela fait partie des éléments marquants de l’évolution<br />
de l’éclairage depuis 10 ans ?<br />
Oui, j’en suis convaincu. Arrivé moi-même en janvier 2014 chez<br />
RZB, je constate le chemin parcouru ! À l’époque, la led n’offrait<br />
pas encore le confort de lumière attendu. Rien n’était encore uniformisé<br />
: la profession parlait de flux sans préciser s’il s’agissait<br />
du luminaire ou du module led, le maintien du flux dans le temps<br />
n’était pas évoqué et les luminaires proposaient une seule température<br />
de couleur, 4 000 K. On mettait l’accent sur les économies<br />
d’énergie et la durée de vie, de 50 000 heures : une révolution ! Il<br />
a fallu réinventer ou, tout du moins, expliquer de manière différente<br />
les fondamentaux en éclairage pour comprendre pourquoi<br />
des luminaires leds ne donnaient pas les mêmes résultats que les<br />
appareils fluorescents. RZB a développé des solutions avec des<br />
rendus équivalents en termes de qualité de lumière, en allant audelà<br />
des seules performances énergétiques. La technologie led a<br />
entraîné de nouvelles contraintes, comme la nécessité de créer<br />
des dissipateurs de chaleur, mais elle a aussi permis de concevoir<br />
de nouvelles esthétiques et de maîtriser davantage la production,<br />
grâce à l’interchangeabilité des composants.<br />
En <strong>2024</strong>, quel état des lieux pouvez-vous dresser ?<br />
RZB n’a cessé d’améliorer la technologie : l’efficacité lumineuse<br />
peut atteindre aujourd’hui 160 lm/W. Les produits sont devenus<br />
multi-puissances, multi-températures de couleur, multi-types<br />
d’installation (encastré, plafonnier ou saillie, sur rails ou suspendus).<br />
Ainsi, nous proposons des solutions à contraintes techniques<br />
fortes, avec des IP ou IK élevés, des détecteurs embarqués,<br />
des produits à valeur ajoutée, en termes de diffusion de<br />
lumière, de températures de couleur disponibles, notamment<br />
via nos systèmes HCL, et des fonctions de gestion et de pilotage<br />
de l’éclairage. L’offre a aussi évolué dans son aspect esthétique,<br />
avec des formes et tailles très variées, des personnalisations de<br />
couleurs sur certaines gammes, et nous couplons ces avancées<br />
avec une installation facile et rapide, comme avec notre chemin<br />
lumineux Linedo. Nous venons aussi de lancer un concept<br />
entièrement modulaire de luminaires équipés d’une fonction<br />
de charge intégrée pour véhicules électriques. Les bornes ou<br />
les mâts « RZB Energy » sont disponibles en trois variantes :<br />
BASIC, SMART et PRO équipées d’une protection de charge,<br />
d’une détection de courants de fuite CC, d’une commande<br />
d’accès RFID et d’un compteur MID. Ce produit permet au propriétaire<br />
de refacturer l’électricité consommée par l’utilisateur.<br />
La puissance de charge peut atteindre 22 kW.<br />
Et dans 10 ans ? Comment voyez-vous l’éclairage ?<br />
J’ai plutôt une vision cartésienne du marché et pragmatique, aussi<br />
bien sur le plan technologique qu’industriel. Le décret tertiaire<br />
oblige les propriétaires de bâtiments d’une superficie de plus de<br />
1 000 m² à réduire les énergies d’ici à 2050, ce qui nous incite<br />
à proposer des produits de plus en plus efficients, pertinents,<br />
polyvalents et réparables. Par ailleurs, le produit jetable n’est plus<br />
dans l’air du temps, même s’il ne l’a jamais été pour nous : on<br />
parle quotidiennement de notre impact sur l’environnement et de<br />
notre nécessité de consommer différemment. L’accès aux pièces<br />
détachées va un jour devenir obligatoire avec la mise en place de<br />
laboratoires de reconditionnement de luminaires. Et les produits<br />
continueront à intégrer de plus en plus d’intelligence embarquée<br />
afin de collecter des informations sur plusieurs usages pour une<br />
gestion affinée et plus performante du bâtiment.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 43
Lumières Dossier<br />
SAMMODE<br />
Innover et fabriquer<br />
en France<br />
Sammode (Société d’Application des Méthodes MODernes d’Éclairage<br />
électrique), société indépendante industrielle, conçoit, développe et<br />
fabrique des luminaires et des sous-ensembles à partir du travail sur<br />
métal et tôlerie fine, depuis presque 100 ans. Sammode couvre un<br />
spectre d’applications, qui va des environnements industriels extrêmes<br />
à l’éclairage décoratif, en passant par des infrastructures de transport,<br />
et l’éclairage architectural professionnel aux équipements collectifs.<br />
Emmanuel Gagnez commente l’ascension de l’entreprise familiale<br />
et ses perspectives de développement au sein d’un marché en<br />
constante évolution.<br />
Emmanuel GAGNEZ<br />
PDG de SAMMODE<br />
© DR<br />
Sammode est opérationnelle sur trois sites, tous situés<br />
en France…<br />
Notre siège est situé à Paris dans le 20 e arrondissement, le site de<br />
production se trouve à Châtillon-sur-Saône, dans les Vosges (lieu<br />
de fondation de Sammode), et le centre de R&D a ouvert ses portes<br />
en 2017 à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Sammode dispose<br />
d’une implantation commerciale en Allemagne et une en Australie.<br />
Cette dernière décennie a vu des changements<br />
importants chez Sammode...<br />
L’entreprise s’est réinventée, ou plutôt a réinventé ses produits<br />
selon une segmentation affinée avec une offre plus pertinente,<br />
performante, profonde et différenciée par rapport à ce que nous<br />
pouvions proposer à nos clients il y a dix ans. D’un certain point<br />
de vue, cela a été un accélérateur dans l’excellence du développement<br />
de nouveaux segments tout en conservant notre singularité,<br />
un éclairage durable qui allie efficacité, sobriété, longue<br />
durée de vie, réparabilité et résistance dans les environnements<br />
auxquels le produit est soumis. La question de l’amélioration des<br />
produits et de l’intégration des meilleures technologies est une<br />
constante dans l’histoire de Sammode : la fluorescence a marqué<br />
une grande étape tout comme la led a initié de nouveaux<br />
concepts. Nous étions déjà dans un processus de perfectionnement<br />
en continu de notre offre produits ; nous avons révolutionné<br />
nos modèles dans la continuité. A posteriori, je me rends compte<br />
que nous avons accompli un travail remarquable en préservant<br />
notre excellence et notre centre de Lamotte-Beuvron en a été<br />
l’accélérateur, et nous a permis d’accroître nos capacités de<br />
développement, à une époque où d’autres faisaient le choix de<br />
délocaliser.<br />
Comment Sammode a-t-elle ajouté des collections<br />
architecturales à son segment strictement industriel ?<br />
Dès 1985, les produits Sammode, très industriels, sont détournés<br />
comme éléments architecturaux par les architectes de la grande<br />
halle de La Villette, Bernard Reichen et Philippe Robert. L’année<br />
suivante, Sammode travaille avec Patrick Bouchain pour éclairer<br />
les soubassements des colonnes de Buren et, en 1995, avec<br />
Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost pour la BNF. Ces<br />
réalisations ouvrent une nouvelle période au cours de laquelle<br />
Sammode est identifiée comme concepteur et fabricant d’éclairage<br />
architectural. Nous avons donc continué à développer des<br />
solutions dédiées à ces applications. Puis, dans les années 2010,<br />
Sammode est de plus en plus sollicitée pour travailler sur des<br />
projets à une échelle un peu plus domestique ; c’est à ce moment-là<br />
que Philippe Starck choisit nos produits pour une chaîne<br />
d’hôtels. C’est ainsi qu’en 2015, nous sommes amenés à créer des<br />
collections décoratives avec les designers de Normal Studio et<br />
en 2020 avec le designer allemand Stefan Diez. En parallèle, nous<br />
avons réédité plus de 20 modèles de Pierre Guariche, qui a probablement<br />
dessiné les plus beaux luminaires des années 1950.<br />
En 10 ans, Sammode n’a pas seulement refondé son offre à l’aune<br />
d’une nouvelle technologie en améliorant encore la promesse<br />
séculaire à ses clients, mais a aussi, par mouvements successifs,<br />
développé de nouvelles offres pour de nouveaux clients.<br />
Comment envisagez-vous l’extension de cette offre<br />
dans les dix prochaines années ?<br />
On constate le retour de tendances très lourdes, sur des notions<br />
de qualité, de réparabilité, de disponibilité des pièces, et toute une<br />
réflexion qui s’opère dans les milieux normatifs et réglementaires.<br />
On recommence à percevoir que la question d’un modèle industriel<br />
et de produits durables, performants et évolutifs redevient<br />
un authentique sujet. Cela passe par le caractère vertueux des<br />
outils de production, la question du réemploi des produits, et à ce<br />
titre, Sammode possède évidemment des atouts considérables.<br />
Dans dix ans, les business models seront en place, grâce à la<br />
bonne maîtrise, l’intégration et l’interopérabilité des systèmes de<br />
gestion qui est un des principaux vecteurs d’économie d’énergie.<br />
L’éclairage aura réalisé la promesse d’une réduction des consommations<br />
et de l’empreinte carbone et il aura contribué à la préservation<br />
de l’environnement et de la biodiversité. Dans dix ans, on<br />
sera mieux éclairé, dans tous les sens du terme, et espérons que<br />
l’Europe aura repris sa place de leader du secteur, via des entreprises<br />
comme Sammode, qui continuent à concevoir, développer<br />
et fabriquer en France.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 45
Lumières Dossier<br />
SYLVANIA GROUP<br />
Digital<br />
Lighting<br />
Solutions<br />
Sylvania Group comprend aujourd’hui deux marques, Sylvania, centenaire cette<br />
année, et Concord, qui fête ses cinquante ans. Acteur historique dans le secteur<br />
de l’éclairage, l’entreprise a conservé des sites de production en Europe, en<br />
Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni, et en France à Saint-Étienne (Loire).<br />
Hervé Le Guédard, 35 années d’expérience dans l’éclairage, arrivé chez Sylvania<br />
en 2011, revient sur les déploiements technologiques de la marque.<br />
Hervé LE GUÉDARD<br />
Président de FEILO SYLVANIA France et<br />
directeur général de FEILO SYLVANIA Europe du Sud<br />
© DR<br />
Sylvania Group détient un solide héritage. Quelle place<br />
occupe-t-il dans le monde et en Europe ?<br />
Sylvania est fournisseur et fabricant de solutions d’éclairage<br />
architectural, professionnel et résidentiel. Sa marque leader,<br />
Sylvania, est forte de plus d’un siècle d’expertise dans le domaine<br />
des lampes et des luminaires. Elle approvisionne les secteurs<br />
publics, privés et commerciaux du monde entier en produits<br />
et systèmes de haute technologie. L’Europe représente entre<br />
65 % et 70 % du chiffre d’affaires du groupe. Nous couvrons<br />
tous les segments de marché (lampes et luminaires) : tertiaire,<br />
éducation, muséographie, logistique et industrie, commerces,<br />
CHR, résidentiel, avec des positions de leader dans certains pays<br />
d’Amérique centrale.<br />
Sylvania Group a développé de nombreux outils<br />
qui concernent l’éclairage intelligent…<br />
Le smartlighting et les services associés ont fait effectivement<br />
l’objet d’innovations afin de répondre aux besoins du client final<br />
qui, dans certains cas, cherche à avoir un seul interlocuteur qui<br />
gère à la fois les produits, l’installation, la mise en service et potentiellement<br />
des contrats de maintenance. Qui plus est, nous pouvons<br />
en complément apporter l’analyse et la gestion de données<br />
grâce à nos luminaires SSA. Notre nouvelle signature repose sur<br />
trois notions essentielles « Digital – Lighting – Solutions ». Ce qui<br />
signifie que Sylvania Group ne s’interdit pas à l’avenir de commercialiser<br />
des solutions autres que celles purement liées à l’éclairage.<br />
Nous sommes adossés à un actionnariat public Inesa très<br />
engagé dans tout ce qui touche à l’Internet des objets et à l’intelligence<br />
artificielle, notamment au sein de partenariats avec des<br />
grands groupes tels que Google ou Microsoft.<br />
Comment Sylvania Group France a-t-il évolué<br />
dans sa stratégie commerciale ?<br />
Nous nous sommes appuyés sur des produits innovants qui nous<br />
permettent d’approcher les clients finaux avec des solutions à valeur<br />
ajoutée. Notre stratégie commerciale consiste à promouvoir<br />
ces produits, solutions et services afin de créer de la valeur sur le<br />
marché et générer de la demande auprès de nos partenaires distributeurs.<br />
C’est ce qui a construit notre succès alors même que<br />
la crise frappait le secteur de l’éclairage. Nous avons également<br />
beaucoup travaillé sur la qualité de la lumière et l’amélioration de<br />
l’espace de vie au travail au travers, par exemple, de notre solution<br />
LumiNature. Par ailleurs, le contexte économique et législatif<br />
nous incite à installer des systèmes d’éclairage qui génèrent<br />
des économies substantielles. Avec des luminaires équipés de<br />
SylSmart, il est possible d’atteindre 80 % d’économies d’énergie,<br />
ce qui n’est pas négligeable, sachant que l’éclairage représente<br />
l’un des postes de consommation les plus importants dans un<br />
bâtiment. Le rôle de Sylvania Group France est d’aider ses clients<br />
à réaliser ces gains d’énergie en les accompagnant dans leurs<br />
choix de dispositifs d’éclairage efficaces et intelligents. Nous<br />
nous appuyons sur notre centre logistique européen au Plessis-<br />
Belleville et sur notre site de production de Saint-Étienne qui<br />
fabrique des produits tertiaires, essentiellement, et industriels.<br />
Bénéficier d’une usine en France constitue un atout incomparable<br />
qui permet à nos clients de faire appel à notre savoir-faire et à<br />
nos capacités de fournir des luminaires adaptés à des demandes<br />
spécifiques en un temps record. En tout, avec le siège de Gennevilliers<br />
près de Paris, qui regroupe les services commerciaux et<br />
marketing, la filiale française emploie près de 250 personnes.<br />
Fabriquer en France signifie également réduire notre empreinte<br />
carbone, une démarche choisie par le groupe depuis longtemps.<br />
Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’engagement<br />
du groupe dans la protection de l’environnement ?<br />
Sylvania Group vient de recevoir la certification EcoVadis Silver<br />
qui traduit sa volonté et sa capacité à œuvrer pour un impact positif<br />
sur l’environnement et la société. Sylvania Group s’est engagé<br />
à réduire les émissions de CO 2<br />
, de la conception à la réparabilité<br />
de nos solutions, un défi important en France, et bien entendu à<br />
réduire les consommations liées aussi bien à leur production qu’à<br />
leur utilisation. Ce sont là les enjeux des années à venir : des produits<br />
écoresponsables, associés à la digitalisation de l’éclairage,<br />
la gestion des données, et à l’intelligence artificielle.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 47
Lumières Dossier
Lumières Dossier<br />
ZUMTOBEL<br />
La politique<br />
« du berceau<br />
au berceau »<br />
En 1950, le Dr Walter Zumtobel fonde la société Elektrogeräte und<br />
Kunstharzpresswerk W. Zumtobel KG et commence à fabriquer<br />
des ballasts pour tubes fluorescents, puis, deux ans après, se<br />
lance dans la production de luminaires. Aujourd’hui, le groupe,<br />
présidé par Karin Zumtobel-Chammah, compte avec ses trois<br />
marques, Zumtobel, Thorn et Tridonic, environ 6 000 employés<br />
à l’international. Christophe Vedel et Rémi Blondel retracent le<br />
parcours de l’entreprise autrichienne, devenue un des leaders<br />
mondiaux de l’éclairage.<br />
© DR<br />
Christophe VEDEL<br />
Directeur des ventes pour le marché<br />
d’éclairage intérieur, ZUMTOBEL France<br />
Rémi BLONDEL<br />
Directeur marketing,<br />
ZUMTOBEL France<br />
© DR<br />
Comment les différentes marques sont-elles représentées<br />
au sein de la filiale française du groupe Zumtobel ?<br />
Christophe Vedel – La filiale française, située à Paris, emploie<br />
130 personnes avec le bureau d’études, les commerciaux, les<br />
agents administratifs et les salariés de l’usine qui se trouve aux<br />
Andelys, dans l’Eure. Zumtobel couvre toute l’offre pour l’éclairage<br />
intérieur et l’éclairage extérieur que l’on peut découvrir<br />
dans notre showroom de 400 m² dans de nombreux domaines<br />
d’application : bureaux, locaux d’enseignement, muséographie,<br />
commerces, abords du bâtiment, équipements sportifs, routiers,<br />
espaces urbains, hôtellerie. Nous proposons un service autour<br />
de l’éclairage, le produit n’arrive qu’à la fin d’un échange avec les<br />
prescripteurs.<br />
C’est ce qui a changé aujourd’hui dans votre métier :<br />
la notion de service ?<br />
Christophe Vedel – Oui, Zumtobel ne se contente pas de livrer<br />
un produit prêt à être installé, mais apporte un accompagnement<br />
avant, pendant et après la vente, tout au long de la durée<br />
de vie du produit et des systèmes de gestion associés. Nous<br />
allons même un peu plus loin avec l’introduction de l’IoT : avec<br />
l’infrastructure éclairage, nous proposons des systèmes de<br />
géolocalisation soit des personnes qui travaillent sur le site pour<br />
leur sécurité, soit des objets fabriqués, soit des outils si l’on est<br />
dans une usine. Ainsi, les supports d’éclairage, équipés d’objets<br />
connectés, deviennent des vecteurs d’informations via le<br />
Bluetooth.<br />
Rémi Blondel – Un luminaire occupe de l’espace physique sur<br />
le plafond et peut être associé à d’autres fonctions : l’internet<br />
des objets, l’isolation phonique, une gestion électronique intelligente.<br />
Les automatismes, les objets connectés se trouvent au<br />
cœur de nos développements axés sur les économies d’énergie<br />
certes, mais aussi sur la durabilité et le développement durable.<br />
Vous faites allusion au « cradle to cradle », du « berceau au<br />
berceau », la devise du groupe ?<br />
Christophe Vedel – En intérieur comme en extérieur, nous travaillons<br />
sur la qualité des leds, les températures de couleur,<br />
les optiques, la gestion de l’éclairage, la biodiversité, avec en<br />
fil rouge, l’impact sur l’environnement. Zumtobel utilise des<br />
matériaux recyclables, voire déjà recyclés, et met en œuvre<br />
en effet ce concept d’éthique écologique du « berceau au berceau<br />
». Notre usine à Dornbirn comprend 7 500 m² de panneaux<br />
photovoltaïques. Depuis 10 ans, la famille Zumtobel s’investit<br />
dans une démarche écologique. Sur les dix sites industriels<br />
du groupe, huit se trouvent en Europe : Autriche, France, Allemagne,<br />
Grande-Bretagne, Serbie ; les deux autres aux États-<br />
Unis et en Asie. En tant que multispécialistes, nous maîtrisons<br />
toute cette chaîne des valeurs, depuis les composants électroniques<br />
fabriqués par Tridonic jusqu’à l’installation effectuée par<br />
nos partenaires.<br />
Rémi Blondel – Nous nous appuyons sur des experts dans tous<br />
nos domaines d’intervention ; la valorisation des œuvres dans<br />
les musées, le bien-être des soignants et des patients dans les<br />
hôpitaux, les ambiances dans les magasins et les restaurants,<br />
le confort visuel dans les bureaux, la concentration dans les<br />
écoles, l’aspect sécurité à l’extérieur.<br />
Comment voyez-vous l’évolution de l’éclairage d’ici à 10 ans ?<br />
Rémi Blondel – Les luminaires sont en train de devenir de véritables<br />
sources d’information, permettant le développement de<br />
l’IoT, à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments. L’avenir des<br />
fabricants de luminaires se trouve dans leur collaboration avec<br />
d’autres entreprises issues d’autres industries. Ce ne sera plus<br />
au client de faire appel aux différents experts, mais ce sera à<br />
l’entreprise d’apporter ces différentes expertises.<br />
Christophe Vedel – On entre dans une ère de produits multiusages<br />
et durables, notamment en matière de réutilisation. La<br />
tendance du réemploi commence à s’ancrer dans les esprits. Le<br />
groupe Zumtobel s’oriente déjà dans cette direction en développant<br />
des produits « du berceau au berceau ». Par exemple, le<br />
bâtiment du New York Times vient d’être rénové. Zumtobel, fournisseur<br />
des appareils d’origine équipés de tubes fluorescents<br />
a pu intervenir en remplaçant les tubes par des modules leds<br />
dotés de nouvelles optiques et compatibles avec le système de<br />
pilotage de l’éclairage existant. Zumtobel continuera à porter le<br />
même message : créer un éclairage efficace dans le respect de<br />
l’environnement.<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 49
Lumières Dossier<br />
Enquête produits<br />
Programmés pour durer<br />
Connectés, remplaçables, durables, intelligents, les luminaires ont subi<br />
une métamorphose spectaculaire en une décennie. Aujourd’hui, en plus<br />
de procurer une lumière qui apporte du bien-être, économe en énergie,<br />
adaptable, ils proposent bien d’autres fonctions qui améliorent la<br />
qualité de vie aussi bien dans les espaces intérieurs qu’extérieurs.<br />
Equinox de SYLVANIA<br />
Récompensé par le Red Dot Design<br />
Award 2023 dans la catégorie Lighting<br />
Design, le luminaire architectural<br />
Equinox, signé Concord, se dote<br />
désormais de la solution LumiNature ;<br />
la plus naturelle des lumières artificielles.<br />
Un luminaire qui combine bien-être de ses usagers<br />
et design d’exception. En reproduisant fidèlement la lumière du soleil, LumiNature stimule notre<br />
biorythme, améliore notre sommeil, notre productivité et, de façon générale, notre humeur. Combinée à<br />
la gestion d’éclairage sans fil SylSmart Standalone, elle permet de reproduire l’évolution de la lumière<br />
naturelle tout au long de la journée. Idéale dans le cadre d’une installation dans des espaces n’ayant<br />
pas accès à la lumière du jour ou pour des usagers travaillant de nuit.<br />
www.sylvania-lighting.com<br />
Tramao de ZUMTOBEL<br />
Un luminaire performant et acoustique. Rien que le nom de<br />
ce luminaire suspendu évoque déjà sa matière : « la trama »<br />
est un mot italien qui signifie « le tissu », au sens propre<br />
comme au figuré. Son revêtement en textile à l’aspect feutré<br />
ne procure pas seulement un aspect chaleureux à la pièce,<br />
il remplit également la fonction d’absorbeur de son efficace,<br />
avec différentes densités. Sa lumière possède une composante<br />
directe et une composante indirecte. Une version avec des<br />
microréflecteurs complète la lumière diffuse avec une lumière<br />
dirigée, garantissant ainsi des conditions de travail et de vision<br />
optimales au bureau. Il peut être géré individuellement<br />
en fonction des besoins des utilisateurs à l’aide de sa<br />
commande DALI ou Bluetooth.<br />
www.zumtobel.com/fr-fr<br />
PD11 de B.E.G.<br />
Ce détecteur se distingue par son design discret et extra-plat, ainsi que par une<br />
zone de détection qui lui permet une intégration esthétique et élégante dans divers<br />
environnements tels que les open spaces, petits bureaux, dégagements et circulations.<br />
Dotée d’une polyvalence reconnue, cette famille de produits propose une solution<br />
maître/esclave en version ON/OFF et une version DALI-2 pour un contrôle avancé de<br />
l’éclairage. Compatible avec les systèmes<br />
GTB multicapteurs, cette gamme offre<br />
également des variantes DALI-2<br />
Linear IndiviLED Everloop de LEDVANCE<br />
Les produits Everloop sont conçus pour permettre un remplacement<br />
facile des sources lumineuses et des alimentations, ce qui signifie que<br />
les luminaires eux-mêmes peuvent être utilisés presque indéfiniment.<br />
Conformément aux principes de l’économie circulaire, le point fort de<br />
ces nouveaux luminaires réside dans la possibilité de mettre à jour<br />
rapidement et de remplacer facilement les composants essentiels tels<br />
que les sources lumineuses et les alimentations. Cela permet d’optimiser<br />
la durée de vie des luminaires, d’économiser les ressources et de<br />
limiter les déchets. La suspension IndiviLED à double émission, directe/<br />
indirecte, se décline en deux longueurs, 1 200 mm et 1 500 mm avec un<br />
IRC de 90 et une efficacité de plus de 130 lm/W.<br />
www.ledvance.fr<br />
BMS et KNX, assurant<br />
ainsi une intégration dans<br />
des systèmes domotiques<br />
étendus et une gestion intelligente<br />
de l’éclairage. Une alliance parfaite<br />
entre flexibilité, esthétisme, praticité et<br />
économies d’énergie.<br />
www.beg-luxomat.com/fr<br />
50 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Dossier<br />
Filorail d’iGUZZINI<br />
Ce système se déploie au plafond en créant une présence subtile mais perceptible,<br />
comme un fil d’ombre, offrant une esthétique d’une simplicité raffinée. Avec une<br />
ouverture de seulement 3,6 mm. Grâce à un simple adaptateur, le Filorail peut<br />
accueillir des produits tels que les Newfo, Palco LV, Robin, Libera, Laser, Laser Blade<br />
XS, en leur donnant une place centrale, pour éclairer les espaces sans distraction<br />
visuelle. Il peut être installé en versions encastré, minimal et frame, en saillie ou en<br />
suspension. Il peut courir sur des surfaces horizontales et verticales, en traçant une<br />
ligne droite ou courbe.<br />
www.iguzzini.com/fr<br />
Linedo de RZB<br />
Avec 7 types de distributions lumineuses et 5 niveaux de puissance, ainsi qu’une efficacité lumineuse jusqu’à 180 lm/W,<br />
ce luminaire trouve sa place non seulement dans les bâtiments industriels et les supermarchés, mais également dans les<br />
environnements exigeants d’un point de vue architectural, comme les concessions<br />
automobiles, les musées ou encore les édifices religieux. Il convient parfaitement aux<br />
zones de bureaux (UGR ≤ 19) et les postes de travail avec écran, conformément à la<br />
norme EN 12464-1. Il existe en 3 coloris de profilé, mais il est également personnalisable<br />
en fonction du projet. Les connecteurs permettent de créer de multiples structures<br />
linéaires. Montage ultrarapide grâce aux modules en un seul bloc et système plug & play,<br />
et câblage continu à 5, 7 ou 14 conducteurs en standard. IP54.<br />
www.rzb.de/fr<br />
EBRME6-R4X055-2 de RIDI<br />
Luminaire pour montage au plafond avec une efficacité de 123 lm/W, doté<br />
d’une optique parabolique double « SM » en aluminium très pur, anodisé<br />
satin mat, surface Argentée. Système socle/douille Ridi-Tube avec interface<br />
électrique et mécanique, protégé contre l’inversion de polarité. Changement<br />
des lampes sans outil par un mécanisme de verrouillage rotatif, comme<br />
pour les lampes fluorescentes traditionnelles. Fixation à l’intérieur de la<br />
douille par des ergots côté mécanique et électrique. Modules leds sous<br />
forme de platine linéaire. Led Mid-Power pour un éclairement homogène<br />
et une efficacité maximale. Profilé en aluminium extrudé massif pour un<br />
thermomanagement optimal. Platine led linéaire maintenue sur toute la<br />
longueur du profilé aluminium. Existe en finition PMMA clair, satiné<br />
ou opale pour un flux lumineux efficient. Douille en polycarbonate<br />
blanc de haute résistance.<br />
www.ridi.de/fr<br />
Elgar Floor de SAMMODE<br />
Cette collection de luminaires tubulaires<br />
sur pied est signée Normal Studio. Avec<br />
son interrupteur intégré, ce lampadaire<br />
trouvera toute sa place dans les intérieurs,<br />
dotant ainsi le tube d’une autonomie<br />
spatiale intégrale et d’une nouvelle liberté<br />
d’usage. Ancré au sol, dans une structure<br />
en métal noir, le modèle Elgar existe dans<br />
une version de 1,20 m ou de 0,85 m de<br />
hauteur. Grille de défilement longitudinale<br />
en aluminium cuivré à lamelles inclinées.<br />
Les modules leds, démontables, offrent<br />
un flux lumineux de 700 lm efficacité<br />
(IRC>80, 3 SDCM) avec une température<br />
de couleur de 2 700 K. Optique primaire<br />
diffusante satinée spécifique. Driver à<br />
sortie en courant constant, gradable par<br />
bouton-poussoir intégré.<br />
www.sammode.com<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 51
Lumières Dossier<br />
E-Line Pro de TRILUX<br />
Le système de ligne lumineuse a encore été amélioré, avec un nouveau profil-support précâblé : les<br />
platines-appareillages peuvent être positionnées librement. Le montage simplifié permet de gagner encore<br />
plus de temps et se réalise toujours sans aucun outil. C’est le cas aussi pour la dépose. Grâce à une grande<br />
variété de versions et des modules combinables (21 optiques différentes), le système garantit des conditions<br />
d’éclairage sur mesure pour chaque environnement : industrie, tertiaire, commerces ou établissements<br />
scolaires, avec une efficacité énergétique élevée. Cette ligne lumineuse se distingue aussi par son antiéblouissement<br />
et son indice de rendu des couleurs supérieur à 90.<br />
www.trilux.com<br />
Projecteur 85165K3 de BEGA<br />
Ce projecteur avec raccord fileté G½ selon DIN ISO<br />
288 offre une répartition lumineuse symétrique,<br />
et un angle de diffusion à demi-intensité<br />
modifiable de 15° à 52° par réglage rotatif du<br />
module de lentille optique. Il présente un flux<br />
lumineux de 2 087 lm, avec une température<br />
de couleur de 3 000 K et un IRC supérieur<br />
à 90. Il est équipé de module remplaçable,<br />
prévu pour une durée de vie d’au moins 50 000<br />
heures et protégé contre la surchauffe. Avec BEGA<br />
Ultimate Driver bloc d’alimentation, pour pilotage<br />
DALI, 220-240 V, 0/50-60 Hz. IP 65. Corps en fonderie<br />
d’aluminium, aluminium et acier inoxydable, technologie<br />
de revêtement Unidure. Inclinaison -30°/+100°.<br />
Dimensions : 145 x 225 x 130 mm.<br />
www.bega.com/fr-fr<br />
Nanozoom de HOLIGHT<br />
Conçu et fabriqué en France, ce projecteur convient<br />
à de nombreuses applications. Intégrant un module<br />
led de dernière génération et un convertisseur à<br />
haut rendement, il est équipé d’une optique à focale<br />
variable de 19° à 47°. Son dissipateur passif est<br />
spécialement conçu pour optimiser le flux d’air<br />
de convection naturelle assurant une durée de<br />
vie optimale dans un volume compact, discret et<br />
esthétique. Le résultat : jusqu’à 2 000 lm avec un<br />
IRC de 90 et un faisceau ajustable qui tient dans le<br />
creux de la main. Couleur parmi plus de cent RAL<br />
disponibles. Il existe en DALI, et décliné en version<br />
semi-encastré.<br />
www.holight.com<br />
Dune de LÉBÉNOÏD<br />
Cette applique bénéficie d’un degré de protection IP65 lui permettant d’être utilisée dans des<br />
conditions climatiques sévères. Elle offre une efficacité lumineuse supérieure à 100 lm/W<br />
et une température de couleur de 3 000 K. Avec sa casquette et sa platine led spécifique et<br />
orientée, le flux lumineux est dirigé vers le bas et possède ainsi un ULR (Upward Light Ratio)<br />
inférieur à 1 %. L’ULR définit la proportion de lumière qui est dirigée vers le ciel. L’applique<br />
est éligible au certificat d’économie d’énergie (CEE) dans le cadre de la fiche d’opération<br />
standardisée RES-EC-104.<br />
www.lebenoid.fr<br />
QBM IoT Gateway d’INVENTRONICS<br />
La technologie HubSense s’ouvre désormais au monde de l’IoT (Internet of Things, l’Internet des Objets)<br />
et à la connexion aux autres systèmes intelligents, comme les GTB. La nouvelle passerelle QBM IoT<br />
permet d’interconnecter les produits de l’univers Qualified Bluetooth Mesh, le nouveau Bluetooth NLC<br />
(Networked Lighting Control), et tout le portfolio HubSense vers l’IP. Du paramétrage sur site avec un<br />
simple smartphone à la remontée d’informations – consommation, occupation, défauts – et au pilotage<br />
à distance, il n’est plus nécessaire de choisir parmi les possibilités souhaitées grâce à la passerelle<br />
développée pour le futur.<br />
www.inventronicsglobal.com<br />
52 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Dossier<br />
Hydro Style 972 de DISANO<br />
Avec un IP66, une résistance aux chocs<br />
mécaniques IK07, ce luminaire offre une haute résistance<br />
aux agents chimiques (ammoniac, produits alcalins, nettoyants<br />
à base de savon, alcools et gazole, industrie avec huile de coupe). Cette<br />
version comporte, en effet, un corps et un diffuseur transparent fabriqués dans<br />
un matériau spécial, en mesure de résister. Il propose un flux de plus de 7 700 lm,<br />
soit une efficacité lumineuse de 166 lm/W avec une température de couleur de<br />
4 000 K et un indice de rendu des couleurs de 80. Durée de vie de 50 000 heures<br />
(L80/B20).<br />
www.disano.it/fr<br />
Candle de THORN<br />
Ces bornes et les colonnes lumineuses n’émettent quasiment pas<br />
de flux lumineux vers le ciel avec un ULR < 1 %, ce qui permet de<br />
minimiser le halo lumineux. Disponible en trois températures de<br />
couleurs 2 200 K, 2700 K et 3 000 K. Ces dernières permettent de<br />
créer une atmosphère conviviale dans les zones urbaines, les parcs<br />
paysagés et les allées piétonnes, tout en respectant la faune nocturne.<br />
Cette gamme fait partie d’une famille de produits durables, grâce à sa<br />
haute résistance à la corrosion (catégorie C5), sa longue durée de vie<br />
(100 000 heures) et sa haute résistance aux chocs (IK10).<br />
www.thornlighting.fr/fr-fr<br />
Oto de FERMOB<br />
Alliant personnalité et fonctionnalité, Oto, créée<br />
par le Studio Design Fermob, est une lampe<br />
à poser sans fil et autonome qui s’utilise en<br />
intérieur comme en extérieur. Elle est dotée de deux<br />
diffuseurs de lumière orientables à 360° qui lui confèrent une<br />
symbolique sculpturale et totémique. Indépendantes l’une de l’autre,<br />
ces deux sources lumineuses s’orientent selon l’usage souhaité :<br />
lampe de bureau, liseuse, projecteur décoratif, lampe de table<br />
à manger, etc. Pensée pour délivrer un éclairage à la fois diffus<br />
et dirigé, cette lampe à poser offre une nouvelle maîtrise de la<br />
lumière en résidentiel comme en tertiaire (bureaux, hôtellerie,<br />
restauration, etc.).<br />
www.fermob.com/fr<br />
Combi Top 3 de NOVÉA ÉNERGIES<br />
Cette solution d’éclairage public est fiable et<br />
robuste. Personnalisable avec un large choix de RAL<br />
de consoles et de luminaires de la marque Ragni,<br />
cet ensemble s’adapte à une variété d’applications :<br />
zones résidentielles, parkings, voies piétonnes et<br />
pistes cyclables, axes routiers ou encore Abrisbus.<br />
Cet ensemble solaire, d’une hauteur de feu de<br />
4 à 8 m, comprend un panneau solaire d’une<br />
puissance minimale de 175 Wc dont l’inclinaison<br />
varie en fonction de la zone géographique du<br />
lieu d’installation. Le programme d’éclairage est<br />
personnalisable (permanent, veille, coupure mais<br />
aussi détection) pour s’adapter au mieux aux<br />
besoins des parties prenantes du lieu (usagers,<br />
biodiversité…).<br />
www.novea-energies.com<br />
Les Salons nocturnes de RAGNI<br />
Grâce à leur modularité, à leur design esthétique<br />
et aux ambiances lumineuses pilotables par les<br />
usagers au gré de leur humeur, ces structures,<br />
conçues par Roger Narboni, concepteur lumière,<br />
et Gaia Lemmens, designeuse, s’adaptent à<br />
tout type d’environnement et fournissent des<br />
atmosphères dédiées. Que ce soit en longueur,<br />
en hauteur, en couleur, en module d’ambiance et<br />
bien plus encore, il devient possible de recréer un<br />
lieu de vie chaleureux. De la version la plus simple<br />
en forme d’arche équipée d’une ligne lumineuse<br />
à une version composée de 4 montants verticaux, le fabricant a créé<br />
3 modèles standards totalement personnalisables : couleur, hauteur,<br />
éclairage linéaire, éclairage circulaire et modules fonctionnels.<br />
www.ragni.com<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 53
Lumières Designer<br />
© Morgane Le Gall<br />
Éloi Chafaï et Jean-François Dingjian<br />
Créée en 2006 par Jean-François Dingjian et Éloi Chafaï, Normal Studio est une agence de création<br />
et de design industriel. Les deux designers ont basé leur approche sur un design élémentaire, la<br />
recherche de formes justes, pour créer des objets intemporels. Depuis 2014, Normal Studio assure la<br />
direction artistique du fabricant de luminaires industriels Sammode, avec pour objectif de structurer<br />
l’offre et affirmer la dimension domestique et architecturale des luminaires étanches, pour répondre<br />
à tous types de projets. Le luminaire Vendôme Floor illustre cette diversification des applications des<br />
luminaires Sammode, de l’éclairage industriel au design.<br />
De l'industrie à<br />
l’architectural<br />
Pouvez-vous nous expliquer comment se déroule<br />
votre collaboration avec Sammode ?<br />
Notre mission de direction artistique pour Sammode<br />
nous amène à réfléchir à l’identité de la marque et à<br />
diversifier les domaines d’applications, en apportant<br />
de nouvelles références. L’objectif est de trouver des<br />
biais pour rendre les tubes étanches industriels plus<br />
domestiques, en leur apportant une dimension design<br />
et architecturale. Sammode crée un objet ultime, qui ne<br />
triche pas. Notre rôle est de transposer ces qualités pour<br />
les adapter à un nouvel univers, mais le point de départ<br />
reste l’objet industriel.<br />
Quelle est votre démarche<br />
lors de la conception d’un luminaire ?<br />
Ce qui est intéressant avec la conception d’un luminaire,<br />
c’est la capacité que peut avoir l’objet éteint à se<br />
transformer lorsqu’il est allumé. Éteint, l’objet doit être<br />
esthétique, avec une forme attractive et s’intégrer à<br />
son environnement. Mais ce qui nous intéresse avant<br />
tout, c’est la qualité de la lumière. Le point de départ<br />
est évidemment le contexte dans lequel on conçoit un<br />
luminaire. Dans la lignée de notre travail de création<br />
pour Sammode, nous souhaitions ajouter un luminaire<br />
sur pied pour structurer encore davantage la collection<br />
Paname.<br />
Pouvez-vous nous en dire davantage<br />
sur cette collection Paname ?<br />
Le premier modèle de la collection Paname était le<br />
Rivoli, que nous avons dessiné pour éclairer les galeries<br />
contemporaines du musée des Arts décoratifs de Paris. La<br />
collection Paname, lancée en 2018, est une déclaration<br />
d’amour à la ville de Paris. Elle vise à donner au tube<br />
Sammode une approche plus domestique. La gamme est<br />
un clin d’œil à la diversité architecturale de la ville, avec<br />
plusieurs finitions, des tailles variées, différentes formes<br />
de grilles métalliques et des typologies d’installation<br />
multiples, indoor comme outdoor, suspensions,<br />
appliques ou lampadaires.<br />
Pouvez-vous revenir sur la conception et les<br />
caractéristiques du luminaire Vendôme Floor ?<br />
Notre idée était de rendre le tube autonome, indépendant<br />
du mur et du plafond. Nous avons donc réalisé<br />
des premiers dessins que nous avons partagés avec<br />
Sammode et nous avons poursuivi notre travail avec<br />
plusieurs maquettes, pour arriver au résultat que nous<br />
recherchions. Nous avons ensuite modélisé le luminaire<br />
en 3D pour mieux appréhender ses proportions, son<br />
intégration dans l’espace, et la lumière qu’il produisait.<br />
Une fois validé, c’est le bureau d’études de Sammode<br />
qui se charge du développement de l’industrialisation.<br />
Le luminaire, entouré d’une structure métallique noire,<br />
est posé au sol avec un système de trépied, pour mettre<br />
en valeur le tube industriel. Pour le modèle Vendôme<br />
Floor, le luminaire est habillé d’une grille diffusante<br />
en laiton, de façon à contraindre la lumière et donner<br />
un aspect décoratif et un éclairage plus doux. La grille<br />
ajoute de la subtilité. Nous avons travaillé sur les<br />
usages, et le trépied, qui est l’expression minimale de<br />
la stabilité, en fait un lampadaire domestique simple<br />
et élégant. Le luminaire a été lancé en avril 2023, à<br />
l’occasion du salon Euroluce de Milan.<br />
Rubrique réalisée par Alexandre Arène<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 55
Lumières Ingénierie<br />
© French Light<br />
FRENCH LIGHT :<br />
sculpter et adapter la lumière<br />
Créée en 2017 par Frédéric Gervais, French Light est une agence de design lumineux qui conçoit des textures lumineuses<br />
et des éclairages sur mesure, d’une manière artisanale. French Light dispose d’un atelier à Montreuil (Seine-Saint-Denis),<br />
composé d’un bureau de recherche optique et d’un espace d’assemblage et de découpe des profilés. L’objectif est de<br />
prendre part à des projets de A à Z, en assurant la direction artistique, de la conception à la maintenance, en passant par<br />
la fabrication, l’installation et la programmation. Frédéric Gervais accueille les concepteurs lumière dans son atelier pour<br />
donner vie à leurs idées et veille à les impliquer pleinement dans les différents projets.<br />
Projet Icade<br />
© French Light<br />
« Nous cherchons des solutions techniques<br />
pour servir l’esthétisme »<br />
Réalisé entre 2018 et 2019, ce projet a été lancé sous l’impulsion<br />
d’Olivier Fassio, architecte associé chez BFV Architecture. Ce<br />
système d’éclairage devait être résistant au feu pour répondre aux<br />
normes. 100 tubes lumineux en polycarbonate suspendus éclairent<br />
l’atrium, avec des sources leds positionnées à 360° à l’intérieur des<br />
tubes. French Light a développé un système de ventilation innovant<br />
pour dissiper la chaleur générée par les leds et a adapté une carte<br />
électronique sur mesure. Chaque tube est piloté en DMX, ce qui<br />
a permis d’utiliser des câbles de suspension fins. L’ensemble des<br />
points a été réparti dans l’espace sur Dialux pour créer un rendu<br />
esthétique, avec un effet dansant et pour répondre à l’objectif de<br />
150 lux au sol. Ce projet a nécessité une année de développement.<br />
56 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Ingénierie<br />
Totems RATP, station de RER Auber, à Paris<br />
« Les totems de la station Auber génèrent cinq familles<br />
d’effets lumineux, qui évoluent au fil de la journée, au<br />
rythme du soleil »<br />
Le projet d’implanter 6 totems lumineux dans l’échangeur de la station RER Auber a<br />
été imaginé par l’agence 8’18’’. French Light est intervenu pour réaliser la mise au point<br />
technique des totems, et ce projet est le plus important que l’entreprise ait réalisé à ce<br />
jour. Les totems sont constitués de bandeaux leds, pilotés point par point pour faire<br />
varier les couleurs au fil de la journée. Une structure en nid-d’abeilles thermoformée,<br />
où chaque led est intégrée à une alvéole, a été créée pour obtenir un mélange de couleurs<br />
optimal. L’éclairage des différents totems est indépendant, mais synchronisé, et se<br />
base sur l’idée de thérapie par la couleur, avec des effets qui varient selon l’heure de<br />
la journée. Des programmes événementiels se déclenchent pour certaines occasions :<br />
14-Juillet, Saint-Valentin…<br />
© French Light<br />
© French Light<br />
© French Light<br />
Couloir<br />
« Une fois les éléments mécaniques réalisés et le câblage<br />
effectué, les luminaires sont assemblés. Tous les<br />
accessoires sont fabriqués à cette étape avant<br />
leur intégration »<br />
Réalisé avec l’Agence ON, ce projet visait à créer un plafond lumineux<br />
rétroéclairé dans un couloir aveugle, chez un particulier. Les sources utilisées<br />
sont des bandeaux leds RGBW d’une grande intensité lumineuse. Ces bandeaux<br />
sont installés horizontalement, pour créer du mouvement. Les ambiances choisies<br />
évoluent au fil de la journée. On distingue sur la photo un coucher de soleil et une<br />
lumière nocturne, par exemple. Ces choix ont donné lieu à un important travail<br />
de programmation, bandeau par bandeau, pour donner un effet de mouvement.<br />
Révélateur lumineux de l’œuvre de l’artiste canadien Ed Pien, tours Duo<br />
« French Light a été appelé pour fabriquer l’œuvre qui mesure 10 m de long<br />
pour 5 m de haut, et réaliser le révélateur lumineux »<br />
Fruit d’une collaboration avec l’Agence ON et les Ateliers Jean Nouvel, ce projet était destiné à l’intégration d’une<br />
œuvre monumentale dessinée par l’artiste canadien Ed Pien, dans le lobby des tours Duo. Il a nécessité un important<br />
travail de fabrication, avec des découpes au jet d’eau sur des plaques d’aluminium de 12 mm d’épaisseur. La face<br />
arrière a été usinée pour incruster les leds, les passages de câbles et des boîtes de dérivation miniatures. Une des<br />
exigences des Ateliers Jean Nouvel était de ne voir aucun câble depuis la tranche. L’aluminium a également été brossé<br />
horizontalement avec un grain marqué et un sens de brossage bien précis, pour laisser accrocher la lumière. Il a fallu<br />
deux ans d’études à French Light, qui a également créé les sources sur mesure, pour obtenir un bandeau led dual<br />
color de 2 200 K et 3 000 K.<br />
Rubrique réalisée par Alexande Arène<br />
© French Light<br />
© French Light<br />
© French Light<br />
French Light<br />
49, rue des Messiers<br />
93100 Montreuil<br />
Tél. : 06 77 08 05 53<br />
Mail : hello@french-light.com<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 57
Lumières Cahier technique<br />
Fabriqué en France,<br />
deuxième partie :<br />
l’éclairage extérieur<br />
Abel, Aubrilam, Lenzi, Ragni, Selux, Technilum<br />
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />
Site de production d’Aubrilam<br />
à Brioude (43)<br />
© Aubrilam<br />
58 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Cahier technique<br />
Dans ce deuxième volet consacré au « Fabriqué<br />
en France », nous avons interrogé six<br />
sociétés d’éclairage public qui ont bien voulu<br />
répondre à nos questions. Souvent entreprises<br />
familiales devenues de grands groupes, elles ont<br />
su garder ce savoir-faire patrimonial qui ont fait<br />
leur valeur.<br />
Depuis sa création en 2005, le label EPV met en<br />
lumière des entreprises uniques qui savent concilier<br />
l’innovation et la tradition, le savoir-faire et<br />
la création, le patrimoine et l’avenir, le local et<br />
l’international. Ce label d’État est rattaché au<br />
ministère de l’Économie, des Finances et de la<br />
Souveraineté industrielle et numérique, et il est<br />
décerné par les préfets de région. Attribué pour<br />
une période de cinq ans, le label EPV rassemble<br />
des fabricants partageant une certaine vision des<br />
activités qui doivent être celles de leur entreprise :<br />
une vision entrepreneuriale où le respect du caractère<br />
historique et patrimonial de l’entreprise<br />
et ses outils ne s’opposent en rien, mais viennent<br />
plutôt nourrir la qualité de la production.<br />
Depuis 2019, l’Institut national des métiers d’art<br />
pilote la labellisation et la promotion du label<br />
EPV au niveau national et international dans<br />
le but de faire rayonner les Entreprises du Patrimoine<br />
Vivant au travers des valeurs qu’elles<br />
véhiculent, des savoir-faire d’exception qu’elles<br />
exercent, des dirigeants qui les incarnent et de<br />
leur intérêt économique national. Début juillet<br />
2022, le label EPV a signé un partenariat avec les<br />
Douanes afin de renforcer les actions communes<br />
au service de la protection des entreprises et de<br />
la valorisation du savoir-faire français. Trois thématiques<br />
sont au cœur de cette convention : le<br />
Fabriqué en France ; les accords internationaux ;<br />
la protection de la propriété intellectuelle.<br />
Lenzi, labellisée « Entreprise du Patrimoine<br />
Vivant »<br />
Lenzi a été labellisée EPV la première fois en 2014.<br />
La modeste entreprise de chaudronnerie-tôleriecarrosserie<br />
fondée en 1933 à Aulnay-sous-Bois,<br />
par Léopold Lenzi, émigré italien, s’oriente vers<br />
l’éclairage public 20 ans plus tard, à l’occasion<br />
de la grande restauration des sites et monuments<br />
de la ville de Paris. Titulaire du marché de remise<br />
en état de luminaires anciens sélectionnés par la<br />
commission des sites, l’entreprise, qui disposait<br />
de spécialistes, devait rapidement fabriquer des<br />
« ensembles complets », propres à chaque site :<br />
Champs-Élysées, avenue de l’Opéra, rue de Rivoli,<br />
butte Montmartre, Place de la Concorde,<br />
quartier du Marais, Palais Royal, etc. Dès le départ,<br />
une collaboration fructueuse s’était instaurée<br />
avec l’Administration des Beaux-Arts et EDF,<br />
déterminant les premiers éléments d’une gamme<br />
de luminaires qui allait devenir célèbre.<br />
© Lenzi<br />
« Tranchant délibérément sur la grande série,<br />
conciliant pour la première fois esthétique et<br />
technique, ces modèles, adaptés à chaque circonstance,<br />
pouvaient enfin résoudre le difficile<br />
problème d’intégration harmonieuse du luminaire<br />
au cadre environnant, même s’il n’est pas<br />
classé, explique Antoine Bonneville, président de<br />
Lenzi depuis 2004. Aujourd’hui, notre société<br />
est la seule héritière de ce patrimoine unique en<br />
France et à l’étranger. Héritière de ces "lanternes<br />
de Paris" dont elle a déposé le nom. Depuis<br />
2018, Lenzi complète son offre de produits avec<br />
une gamme décorative originale dessinée par<br />
des designers. Lenzi est également adhérente à<br />
la French Fab ». Lancée le 2 octobre 2017 par<br />
le ministre de l’Économie, des Finances et de la<br />
Souveraineté industrielle et numérique, la French<br />
Fab incarne les entreprises, acteurs économiques,<br />
institutions et sites industriels situés en France<br />
qui se reconnaissent dans la volonté de développer<br />
l’industrie française.<br />
« En 2022, nous avons complètement modernisé<br />
notre outil de production pour faire davantage<br />
du made in France », poursuit Antoine Bonneville.<br />
Le site de production est divisé en plusieurs<br />
ateliers :<br />
- l’atelier de tôlerie : qui comprend une unité<br />
de découpe laser dernier cri, et pliage, à commande<br />
numérique ;<br />
- l’atelier de peinture : avec une chaîne de traitement<br />
de surface (sablage et zingage pour les<br />
supports), et deux chaînes de thermolaquage,<br />
une pour les lanternes et une pour les supports ;<br />
- l’atelier d’assemblage où la partie led et l’électronique<br />
(y compris pour les lanternes de Paris)<br />
sont intégrées ;<br />
- l’atelier soudure cintrage dédié aux crosses et<br />
consoles ;<br />
© Lenzi<br />
Le site de production Lenzi<br />
à Argenton-sur-Creuse, et les<br />
ateliers modernisés en 2022.<br />
La lanterne de la place de la place<br />
de la République à Paris, rénovée<br />
dans les ateliers Lenzi.<br />
© Lenzi<br />
© Lenzi<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 59
Lumières Cahier technique<br />
Groupe Ragni dispose d’un site à Tourrettes<br />
dans le Var, dédié au traitement de surface et<br />
à la peinture des mâts. En 2020, il a inauguré<br />
près du site industriel historique de Cagnessur-Mer<br />
dans les Alpes-Maritimes, le nouveau<br />
siège social et le centre logistique, qui peut<br />
abriter jusqu’à 3 500 palettes de stocks de<br />
matières premières.<br />
© Groupe Ragni<br />
- l’atelier fabrication : lanternes de fonderie qui<br />
nécessitent du perçage, du taraudage, lanternes<br />
de ferronnerie, et processus pour les supports ;<br />
- l’atelier consacré à la rénovation. « Par<br />
exemple, en 2013, la place de la République<br />
à Paris a été entièrement refaite et on nous a<br />
demandé de rénover les lanternes (100 kg de<br />
bronze, 1,20 m de haut), se souvient Antoine<br />
Bonneville. On a dû refaire des outillages car<br />
il manquait des pièces. Dans ces lanternes, il<br />
existe des feuilles qu’on a dû refaire en respectant<br />
les plans de l’époque. Nous utilisons aussi<br />
bien l’aluminium, le cuivre, l’inox, le laiton,<br />
selon nos modèles . Nous sous-traitons tout ce<br />
qui est injection plastique, repoussage (formes<br />
rondes en ferronnerie), et fonderie, et, à part les<br />
pour les leds, nos fournisseurs sont tous français<br />
».<br />
L’arrêté de 2018 a contraint Lenzi à investir dans<br />
un laboratoire virtuel qui utilise un logiciel de<br />
simulation des flux optiques. « Même si nous<br />
avons bénéficié d’un certain nombre d’exonérations,<br />
nous devions pouvoir répondre aux exigences<br />
de l’arrêté, poursuit Antoine Bonneville.<br />
On rentre la conception du produit, sa couleur,<br />
la vasque, la puissance, la photométrie, etc. Nous<br />
effectuons tous les tests chez nous : d’étanchéité,<br />
électriques, sur chaîne. Nous disposons d’un<br />
banc de contrôle très sophistiqué qui nous permet<br />
d’enregistrer toutes les données de chacun<br />
des luminaires. Toutes nos étiquettes disposent<br />
d’un QR code qui envoie sur votre smartphone<br />
les caractéristiques du produit. À noter que notre<br />
bureau d’études travaille sur des produits spéciaux<br />
à la demande d’architectes. »<br />
Lenzi réalise 25 % de son CA à l’export, dans<br />
une cinquantaine de pays et une vingtaine de capitales,<br />
y compris Tokyo. « Fabriquer en France<br />
est essentiel pour créer des emplois localement et<br />
former les jeunes générations », conclut Antoine<br />
Bonneville.<br />
© Groupe Ragni © Groupe Ragni<br />
Ragni, de l’entreprise artisanale<br />
à Groupe Ragni<br />
Comme Lenzi, le fondateur de Ragni, vient aussi<br />
d’Italie. L’aventure commence en 1927 avec Victor<br />
Ragni, arrière-grand-père de Stéphane Ragni,<br />
directeur général associé de Groupe Ragni et de<br />
la marque Ragni, qui ouvre son propre atelier de<br />
ferronnerie au Cros-de-Cagnes. Des lustres, des<br />
appliques, du mobilier et autres pièces décoratives<br />
y sont également fabriquées dans l’atelier<br />
des Vespins. À la fin des années 1980, Ragni<br />
commence à s’atteler à la production de luminaires<br />
décoratifs et fonctionnels. « Les agents<br />
commerciaux de Clarel, spécialiste de l’éclairage<br />
fonctionnel, demandent alors aux frères Ragni<br />
(Victor, Roger et Marcel) de lui fabriquer des<br />
lanternes de style. C’est ainsi que de ferronniers<br />
d’art, nous sommes devenus industriels de l’éclairage,<br />
raconte Stéphane Ragni. Nos gammes se<br />
sont étoffées en même temps que nous avons<br />
ouvert un deuxième site à Tourrettes dans le Var,<br />
dédié au traitement de surface et à la peinture<br />
des mâts. En 2020, nous avons inauguré près<br />
du site industriel historique de Cagnes-sur-Mer<br />
dans les Alpes-Maritimes, le nouveau siège social<br />
et le centre logistique qui peut abriter jusqu’à<br />
3 500 palettes de stocks de matières premières ».<br />
La partie tôlerie regroupe des machines numériques,<br />
des robots qui découpent et plient la tôle<br />
pour créer les luminaires – de style, les luminaires<br />
routiers et contemporains. Puis viennent la peinture<br />
et le thermolaquage. Outre les ateliers de<br />
montage et d’assemblage, le site dispose également<br />
d’un laboratoire de tests, pour la résistance<br />
aux chocs (IK) et la protection contre l’humidité<br />
(IP). « Ce laboratoire nous fait gagner un temps<br />
considérable : ce que nous testons en 24 heures<br />
nous prendrait trois semaines à l’extérieur,<br />
ajoute Stéphane Ragni. Bien entendu, nos sites<br />
de production, de proximité, nous permettent de<br />
répondre à du sur-mesure. Déjà, mon oncle et<br />
mon père répondaient toujours<br />
favorablement à des<br />
demandes d’adaptation,<br />
c’est ainsi que Ragni s’est<br />
développée ! Nous avons<br />
reçu, en 2017, le label<br />
EPV. Pour nous, cela fait<br />
partie de l’histoire de Ragni,<br />
car notre savoir-faire<br />
s’appuie sur l’histoire des<br />
anciens : il se transmet de<br />
génération en génération.<br />
Et qui dit transmission<br />
dit aussi formation, sujet<br />
auquel nous réfléchissons<br />
sérieusement. Parce que<br />
fabriquer en France, c’est<br />
60 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Cahier technique<br />
œuvrer pour que notre industrie perdure localement.<br />
C’est crucial et cela nous tient à cœur ;<br />
c’est ce qui a fait qu’on a décidé d’agrandir notre<br />
site, sans changer de département. On aurait pu,<br />
sans parler de délocaliser à l’étranger, partir des<br />
Alpes-Maritimes, et pour le même prix, trouver<br />
un terrain quatre fois plus grand dans un autre<br />
département. Mais nous avons fait le choix de<br />
garder la famille professionnelle. Le message fort<br />
que je souhaite faire passer, c’est que nous nous<br />
attachons à protéger notre industrie et notre savoir-faire<br />
et à redonner de la force à notre pays.<br />
Aujourd’hui, Ragni est un des leaders du marché<br />
de l’éclairage public en France. Il n’y a pas que la<br />
sobriété énergétique qui compte, les collectivités<br />
font attention au développement durable et au<br />
comportement des fabricants. Nous sommes un<br />
des premiers à fournir des PEP (profil environnemental<br />
du produit) Ecopassports qui prennent<br />
en compte l’ensemble du cycle de vie du produit,<br />
de l’extraction des matières premières à sa fin de<br />
vie, sans oublier les transports, la mise en œuvre<br />
et l’usage même du produit. »<br />
Groupe Ragni comprend aussi, entre autres,<br />
Novéa Énergies qui fabrique ses luminaires<br />
d’éclairage autonome à Beaucouzé, dans le<br />
Maine-et-Loire avec une technologie de batteries<br />
développée avec le CEA de Grenoble. « Nous<br />
sommes engagés dans le Fabriqué en France et<br />
fiers d’avoir conservé notre site dans la région<br />
où mon aïeul est arrivé d’Italie, il y a tout juste<br />
100 ans », déclare Stéphane Ragni.<br />
Technilum : plus de 50 ans<br />
de techniques et de lumières à la française<br />
L’entreprise, créée en 1971 à Béziers, par Guy<br />
Jullian, au moment de l’aménagement des stations<br />
du littoral languedocien, dans le cadre de<br />
la mission Racine, se spécialise initialement dans<br />
l’éclairage intérieur et extérieur, avec un parti<br />
pris pour l’aluminium. « Ce choix a été fait pour<br />
des raisons intrinsèques de l’aluminium liées à<br />
sa pérennité, la maturité du matériau et sa robustesse,<br />
avec les techniques de fabrication de<br />
l’époque, restées valables aujourd’hui, à savoir<br />
sans soudure », commente Agnès Jullian, présidente<br />
de Technilum Group. Tous les assemblages<br />
sont sans soudure pour éviter les points de faiblesse<br />
et de corrosion sur l’aluminium.<br />
Le site de production est resté dans la région de<br />
Béziers, à Lézigno, où Technilum s’est installée<br />
dans un ancien chai en 1998 auquel a été ajoutée,<br />
en 2017, une extension qui a triplé la surface,<br />
offrant ainsi de plus grandes capacités de<br />
production. « Le site, de plus de 6 000 m², fait<br />
partie de l’identité de Technilum, c’est un vecteur<br />
de communication, mais aussi d’identité, qui<br />
porte les valeurs de l’entreprise, que ce soit en<br />
création, innovation et design. Nous fabriquons<br />
des luminaires depuis toujours ; ils sont conçus<br />
dans la continuité de nos profils, comme Mikado<br />
ou Shiraz. Nous développons aussi des gammes<br />
de projecteurs. Nos collections nous permettent<br />
de couvrir tous les sujets, de l’éclairage décoratif<br />
au fonctionnel ».<br />
Les différents ateliers de Lézigno comprennent<br />
tous les usinages, qu’il s’agisse des mâts, des<br />
luminaires et des composants, tandis que le<br />
traitement de surface est externalisé. Puis les<br />
produits reviennent à l’usine pour le montage<br />
et les tests effectués dans le laboratoire. « Nous<br />
ne fabriquons pas à l’avance mais nous proposons<br />
une gamme “prête-à-poser”. Notre objectif<br />
est de faire du 40 %/60 %, standard /spécifique<br />
Et même le standard chez nous est personnalisable<br />
au niveau de la finition, de la hauteur, de la<br />
puissance, etc. Nous avons été labellisés EPV en<br />
2017, puis en 2022. Notre certification EcoVadis<br />
Or consacre nos engagements RSE. »<br />
Pour Agnès Jullian, « le principal atout du fabriqué<br />
en France c’est la souplesse, l’adaptabilité et<br />
le délai. Et, pour la chef d’entreprise que je suis,<br />
c’est d’abord une fierté de travailler en France. Et<br />
je souhaite que ce soit aussi un métier d’avenir de<br />
travailler dans une usine comme la nôtre. Ici pas<br />
d’intelligence artificielle, tout passe par l’humain<br />
et le travail manuel : c’est important de toucher<br />
la matière, de la percevoir, de la sentir, d’avoir la<br />
satisfaction de produire sur place, de voir ce que<br />
devient le produit, et d’attacher un soin particulier<br />
aux matériaux. C’est pour cette raison que<br />
nous recrutons beaucoup via l’alternance. Une<br />
grosse partie du savoir-faire interne se transmet<br />
de personne à personne. Technilum a fait partie<br />
des premières entreprises sélectionnées pour<br />
la Grande Exposition du Fabriqué en France à<br />
l’Élysée en 2020. Nos collectivités doivent encourager<br />
le Fabriqué en France. Nombreux sont nos<br />
produits qui, installés il y a 50 ans, sont toujours<br />
© Corentin Vincent<br />
© Technilum<br />
© Technilum<br />
Le site de production de Technilum est<br />
resté dans la région de Béziers, à Lézigno, où<br />
Technilum s’est installée dans un ancien chai<br />
en 1998. « Le principal atout du « fabriqué en<br />
France » c’est la souplesse, l’adaptabilité et<br />
le délai, déclare Agnès Jullian, présidente de<br />
Technilum Group. Et, pour la chef d’entreprise<br />
que je suis, c’est d’abord une fierté de travailler<br />
en France. »<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 61
Lumières Cahier technique<br />
Fondée par Jacques Gouteyron en 1978,<br />
Aubrilam (Auvergne, Brioude et lamellé collé,<br />
compte une centaine de personnes réparties<br />
sur deux sites : le siège à Clermont-Ferrand<br />
avec les fonctions support, commerce,<br />
finance, bureau d’études ; et à Brioude, le<br />
site historique qui fabrique les mâts et une<br />
plateforme logistique ouverte en 2022.<br />
© Aubrilam<br />
en place, ni rouillés, ni cassés. Prenons l’exemple<br />
de la Grande Motte avec Jean Balladur, historiquement,<br />
on avait dessiné des luminaires et des<br />
lampadaires très spécifiques, qui s’appellent les<br />
Fées, installés devant l’hôtel de ville et ils sont<br />
toujours en place. Aujourd’hui, on les a refaits,<br />
réhabilités, on a changé les luminaires. Ce qui<br />
ne nous a pas empêchés de retravailler sur la<br />
Grande Motte, en créant un nouveau design très<br />
identitaire de la ville. Technilum s’inscrit dans<br />
cette démarche comme une entreprise à mission,<br />
avec l’agilité qui la caractérise, pour des projets<br />
urbains durables, sobres, à faible impact environnemental<br />
afin de créer une identité architecturale<br />
et urbaine ».<br />
Aubrilam, le travail du bois<br />
ancré en Auvergne<br />
L’entreprise de fabrication de mâts en bois, une<br />
ancienne scierie créée vers 1850 qui appartenait à<br />
la famille Chambriard à Brioude, a été fondée par<br />
Jacques Gouteyron en 1978. Elle est aujourd’hui<br />
sous la direction de Soufyane Miloudi (président<br />
actionnaire majoritaire d’Aubrilam depuis 2021) au<br />
sein du groupe Bega. Aubrilam signifie en fait Auvergne,<br />
Brioude et lamellé collé. L’entreprise compte<br />
une centaine de personnes réparties sur deux sites : le<br />
siège à Clermont-Ferrand avec les fonctions support,<br />
commerce, finance, bureau d’études ; et à Brioude<br />
le site historique (45 personnes) qui fabrique les<br />
mâts et une plateforme logistique (15 personnes) de<br />
2 100 m² ouverte en 2022.<br />
« Environ 5 000 mâts sortent de notre usine<br />
chaque année. Le site de production, de<br />
10 000 m², a été agrandi pour y intégrer un<br />
nouveau process et une nouvelle machine ainsi<br />
qu’un showroom extérieur, explique Lysandre<br />
De Pizzol directeur commercial et marketing.<br />
Les poutres de lamellé collé de 15,50 m de long,<br />
0,66 m de large et 0,66 m d’épaisseur, arrivent à<br />
l’usine pour y être coupées (délignage ou sillage)<br />
en 4 planches à l’aide d’une scie à ruban existante<br />
que nous avons modernisée pour notre usage.<br />
On coupe deux grandes et deux petites planches<br />
pour constituer un parallélépipède qui va être<br />
passé au banc de collage et soumis à un serrage.<br />
Il existe quatre types de mâts : rond droit, rond<br />
conique et idem en section carrée. Pour les mâts,<br />
on n’utilise que le pin sylvestre lamellé-collé qui<br />
vient de Finlande. »<br />
Des mesures sont réalisées en laboratoire sur<br />
la tenue du collage : il s’agit du test du cisaillement.<br />
Le bois étant un matériau vivant, l’usine<br />
est contrôlée en permanence en termes d’hygrométrie<br />
et de température. À noter que pour les<br />
bornes, c’est plutôt le bois Accoya qui est utilisé<br />
; il résulte de la transformation par un procédé<br />
d’acétylation de bois durables à croissance<br />
rapide. Il en découle un produit particulièrement<br />
performant, sain et écologique. Il est imputrescible<br />
et très résistant au contact avec l’eau. Il<br />
offre les certifications FSC, Cradle to Cradle Certified<br />
Gold et a reçu la certification pour la catégorie<br />
Material Health (impact sur la santé). Son<br />
impact carbone est très faible et il est recyclable<br />
à 100 %.<br />
Lors de l’étape suivante, les fûts entrent dans<br />
une machine à commande numérique de fraisage<br />
à 5 axes qui va effectuer des percements et<br />
des épaulements pour venir emboîter les parties<br />
métalliques.<br />
« Pour les finitions, nous utilisons des lasures<br />
100 % en phase aqueuse, qui ne contiennent pas<br />
de solvants, poursuit Lysandre De Pizzol. Ce process<br />
permet de mettre en couleur les mâts pour<br />
leur donner la teinte choisie, soit en fonction<br />
du modèle catalogue, ou pour répondre à une<br />
demande spécifique. Nos process nous offrent<br />
beaucoup de souplesse, ce qui facilite le sur-mesure<br />
de A à Z, du dessin du mât jusqu’à l’assemblage<br />
dont la qualité détermine la durabilité des<br />
mâts. Plusieurs éléments métalliques peuvent être<br />
assemblés selon la demande : l’embase de liaison<br />
au sol, l’intégration des leds, des interfaces pour<br />
la signalétique, etc. »<br />
Aubrilam est certifiée ISO 9001 et ISO 14040 et<br />
14025 pour l’analyse des cycles de vie et les produits<br />
ont tous le marquage CE.<br />
62 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
© Aubrilam © Aubrilam
Lumières Cahier technique<br />
Lysandre De Pizzol en convient : « Nous créons<br />
des synergies industrielles intéressantes, avec<br />
tout un tissu local et des gens avec lesquels on interagit,<br />
que ce soient les sous-traitants, les partenaires<br />
industriels. Par exemple, pour le nouveau<br />
bâtiment, nous avons sollicité une entreprise<br />
locale que nous connaissons bien. La transmission<br />
du savoir-faire des métiers du bois fait que<br />
nous comptons les uns sur les autres : on n’est<br />
pas dans un process complètement automatisé où<br />
on appuie sur des boutons. Aux côtés des spécialistes<br />
de la commande numérique, travaillent des<br />
personnes dont les interventions manuelles sur le<br />
bois et les connaissances de la matière sont tout<br />
aussi indispensables. »<br />
Abel : créativité et réactivité<br />
Abel conçoit, fabrique et commercialise des<br />
solutions d’éclairage durables, fonctionnelles,<br />
décoratives et personnalisables à destination des<br />
espaces publics. Créée en 1953 à Brive-la-Gaillarde,<br />
en Corrèze, par les frères Fronty – dont<br />
certains descendants travaillent encore dans l’entreprise<br />
–, Abel commence son activité dans la fabrication<br />
de ballasts. Aujourd’hui, elle participe<br />
à la rénovation du parc en maîtrisant intégralement<br />
et en local ses fabrications et accompagne<br />
les communes et les professionnels de l’éclairage<br />
dans la modernisation des installations. Les<br />
gammes comprennent aussi bien des luminaires<br />
à alimentation filaire que solaire, des accessoires<br />
de raccordement et de sécurité, des transformateurs<br />
pour les réseaux électriques.<br />
Entreprise familiale et indépendante, Abel compte<br />
85 salariés ainsi qu’une quinzaine d’agences<br />
commerciales partenaires. Son site de production<br />
unique est situé depuis 1994 à quelques mètres<br />
d’un nœud autoroutier (A20/A89), dans la zone<br />
industrielle de Cana. « Abel tient une position<br />
stratégique pour ses échanges commerciaux et<br />
rayonne sur toute la France, et dans le monde,<br />
grâce à ses agences partenaires, commente<br />
Denis Pomarel, PDG d'Abel et privilégie les circuits<br />
courts. Sur l’ensemble des composants qui<br />
constituent le luminaire 6000-R, plus de 87 % des<br />
fournisseurs sont en France dont plus de 50 % en<br />
Corrèze. Nos solutions sont adaptées à l’éclairage<br />
des rues, routes, places, parkings, promenades,<br />
pistes cyclables, aires résidentielles. Nous misons<br />
également sur l’éclairage à alimentation solaire<br />
pour éclairer partout et simplement, en ayant la<br />
possibilité de s’émanciper des réseaux filaires. Ce<br />
type d’éclairage s’inscrit dans la transition énergétique<br />
en rendant les points lumineux autonomes<br />
et axés sur l’autoconsommation. La conception,<br />
la fabrication et le montage de la chaîne sont<br />
réalisés en interne par nos équipes. 14 ingénieurs<br />
travaillent au sein de notre bureau d’études ».<br />
La superficie totale des locaux de Brive-la-Gaillarde<br />
est de 13 000 m² dont 6 300 m² sont couverts<br />
et 1 000 m² sont dédiés à l’atelier de montage<br />
solaire PhotoLight. L’usine est organisée<br />
en plusieurs ateliers. L’atelier de tôlerie / mécanique<br />
où les feuilles d’aluminium sont coupées et<br />
pliées ; une ligne de montage permet de réaliser<br />
l’assemblage et le câblage des collections de lanternes<br />
dites « runner » avec 6 opérateurs/trices et<br />
l’alimentation de la matière première en picking<br />
(bord de ligne), et facilite l’acheminement et la<br />
préparation des matières premières. Elle apporte<br />
aussi un confort ergonomique avec moins de<br />
manutention que sur un poste de montage classique.<br />
Des ilots permettent d’assembler les lanternes<br />
avec des designs un peu plus atypiques et<br />
de réaliser le câblage. L’atelier peinture est équipé<br />
d’une chaîne automatisée de traitement poudre<br />
polyester et d’une cuve d’imprégnation de vernis<br />
sous vide. L’atelier bobinage comprend, quant à<br />
lui, 4 machines à bobiner numériques et semi-automatiques<br />
et une machine à empiler les circuits<br />
magnétiques et à les souder. Enfin, une zone protégée<br />
contre les effets électrostatiques est destinée<br />
au montage des cartes électroniques (drivers et<br />
leds). Les tests en brouillard salin, d’étanchéité et<br />
de résistance aux chocs mécaniques sont réalisés<br />
en interne, au sein du laboratoire.<br />
« Nous pouvons adapter un produit pour répondre<br />
à une demande spécifique, cela fait partie<br />
de notre savoir-faire, affirme Denis Pomarel. Cela<br />
a été le cas pour notre borne S-Pass. Nous avons<br />
mené une réflexion commune avec le client pour<br />
développer une solution lumineuse novatrice, capable<br />
d’offrir une meilleure visibilité côté piéton<br />
et côté automobiliste. Nous avons obtenu le Prix<br />
de l’innovation au salon des maires et des collectivités<br />
locales en 2015-2016. Nous faisons le<br />
Créée en 1953 à Brive-la-Gaillarde, en<br />
Corrèze, par les frères Fronty, Abel commence<br />
son activité dans la fabrication de ballasts.<br />
Aujourd’hui, elle participe à la rénovation du<br />
parc en maîtrisant intégralement et en local<br />
ses fabrications et accompagne les communes<br />
et les professionnels de l’éclairage dans la<br />
modernisation des installations.<br />
© Abel<br />
© Abel<br />
© Abel<br />
LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 63
Lumières Cahier technique<br />
C’est en 2014, que la filiale française<br />
Selux est créée avec un site de production à<br />
Miribel au nord-est de Lyon. L'usine actuelle<br />
aux Échets emploie environ 65 personnes<br />
travaillant principalement sur des luminaires<br />
décoratifs et routiers, avec des zones de<br />
montage, d'assemblage, de programmation et<br />
de stockage.<br />
© Selux<br />
choix de partenaires responsables et privilégions<br />
les circuits d’approvisionnement courts avec des<br />
fournisseurs locaux en France et en Europe afin<br />
d’optimiser les impacts financiers et environnementaux.<br />
Acheter des produits d’éclairage public<br />
fabriqués en France est un gage de qualité. Abel<br />
consacre plus de 5 % de son chiffre d’affaires à<br />
la R&D pour développer des solutions d’éclairage<br />
d’aujourd’hui et de demain. C’est un soutien<br />
renouvelé à l’industrie et à l’économie françaises.<br />
Du bureau d’études aux ateliers, nous maîtrisons<br />
totalement nos process pour optimiser notre<br />
flexibilité et la gestion de nos coûts. »<br />
Selux : créer sécurité, bien-être et beauté<br />
Lorsque Hermann Bansbach fonde son entreprise<br />
à Berlin après la Seconde Guerre mondiale, la ville,<br />
gravement détruite, est presque sans électricité ni<br />
lumière. Bansbach apporte de la lumière dans les<br />
moments sombres en facilitant la vie des Berlinois<br />
avec un chargeur de batterie. Il estime que la lumière<br />
a une signification sociale et culturelle qui<br />
va bien au-delà de l'aspect purement économique.<br />
La volonté de Selux France est de créer durablement<br />
de la valeur pour ses clients, pour l’ensemble<br />
de son personnel et pour ses actionnaires, tout<br />
en protégeant l’environnement et limitant les<br />
consommations des ressources naturelles.<br />
C’est en 2014, que la filiale française ouvre ses<br />
portes avec un site de production à Miribel au<br />
nord-est de Lyon. L'usine actuelle aux Échets<br />
emploie environ 65 personnes travaillant principalement<br />
sur des luminaires décoratifs et routiers,<br />
avec des zones de montage, d’assemblage,<br />
de programmation et de stockage. Selux France<br />
est un centre de compétences et un centre industriel<br />
pour le groupe.<br />
« Au fil des années, l’entreprise française a su<br />
s’imposer auprès des interlocuteurs les plus exigeants<br />
grâce à sa fiabilité, son sérieux et sa créativité,<br />
rappelle Yves Farion, PDG de Selux France.<br />
Notre démarche est basée sur la conviction que<br />
l’éclairage correspond autant à une attente sociale<br />
et culturelle qu’à un besoin purement technique,<br />
économique et fonctionnel. Notre philosophie<br />
est toujours restée la même : penser global,<br />
agir local. La proximité géographique avec les<br />
sous-traitants renforce la relation avec les clients,<br />
tout en insistant sur une démarche respectueuse<br />
de l'environnement. L’entreprise valorise également<br />
une approche locale et durable dans toute<br />
sa chaîne de production, mettant en avant des<br />
équipes dédiées pour assurer un contrôle rigoureux<br />
de la qualité. Le site de Miribel assemble<br />
15 000 pièces par an ».<br />
À Brive-La-Gaillarde, les corps des luminaires<br />
viennent de fournisseurs, de fondeurs de la région,<br />
ou d’Italie, du Portugal, d’Allemagne bien<br />
sûr, toujours d’Europe. Les platines led sont<br />
placées à l’intérieur de la tête de luminaire, puis<br />
vient se fixer le verre trempé, issu d’un fournisseur<br />
allemand, et les câbles (entre 5 m et 10 m)<br />
sont connectés. Le site de Miribel, outre les<br />
zones d’assemblage et de montage, qui couvrent<br />
une surface de 1 400 m², intègre une plateforme<br />
logistique, avec une zone de réception et d’expédition<br />
de 800 m².<br />
Selux France s’est organisé en processus orientés<br />
clients avec des objectifs, des indicateurs, et des<br />
plans d’actions gérés par les pilotes en cohérence<br />
avec les priorités définies et suivis régulièrement<br />
afin d’en évaluer l’efficacité.<br />
« Nos priorités et les objectifs associés sont revus<br />
annuellement, afin d’être en adéquation permanente<br />
avec les attentes des clients, le contexte<br />
économique, les évolutions normatives et notre<br />
budget, ajoute Yves Farion. Le responsable Qualité<br />
Environnement est un support aux pilotes<br />
de processus, pour mettre en œuvre et surveiller<br />
le fonctionnement de notre système, qui intègre<br />
les exigences concernant le marquage CE et la<br />
sécurité électrique des produits. Selux met régulièrement<br />
en place des actions visant à engager<br />
l’ensemble de ses parties prenantes dans une<br />
démarche responsable sur le long terme. À ce<br />
titre, nos certifications ISO9001 (Qualité, depuis<br />
2002) et ISO14001 (Environnement, depuis<br />
2011) permettent de fixer un cadre de travail et<br />
d’organisation. » Depuis 2022 Selux est membre<br />
de la communauté du Coq Vert, qui regroupe<br />
des entreprises engagées dans la transition écologique<br />
et énergétique. n<br />
64 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
© Selux © Selux
Lumières Produits<br />
ERCO propose Axis<br />
pour l’éclairage de vitrine<br />
Axis est un système modulaire d’éclairage, doté d’une connectivité numérique,<br />
qui comprend des luminaires miniaturisés sur tige, des luminaires apparents<br />
et des luminaires semi-encastrés que l’on peut individuellement configurer en<br />
fonction de leurs applications.<br />
Axis complète la gamme existante<br />
de produits Erco pour les musées,<br />
permettant la mise en œuvre très<br />
cohérente de concepts d’éclairage<br />
holistiques : dans des atriums de<br />
plusieurs étages accueillant de<br />
grandes sculptures, dans des salles<br />
et galeries de tous formats ou encore<br />
dans des espaces plus intimes – une<br />
expérience désormais possible dans<br />
les vitrines, les présentoirs et les<br />
dioramas.<br />
Lorsque l’on éclaire des objets exposés dans des vitrines, il est nécessaire de créer<br />
de la magie sur une petite scène – tout en préservant au mieux les matériaux et les<br />
couleurs sensibles. C’est pourquoi avec Axis, l’éclairage led répond à des exigences<br />
élevées en matière de conservation : exempt de rayonnements UV, avec un rendu<br />
des couleurs de très grande qualité (>97) et un très faible facteur de nuisance de<br />
0,140 – 0,187 mW/lm.<br />
Un positionnement<br />
particulièrement variable<br />
Axis fonctionne avec des modules led de<br />
forme sphérique, pivotants et inclinables,<br />
d’un diamètre de 25 mm seulement. Le<br />
système offre diverses possibilités pour le<br />
positionnement de ces modules d’éclairage :<br />
les luminaires semi-encastrés simples,<br />
doubles et quadruples s’intègrent sur<br />
les socles et les plafonds des vitrines de<br />
manière élégante. En tant que luminaire<br />
modulaire apparent, un ou plusieurs modules<br />
d’éclairage fixés sur une base cylindrique se dressent dans la vitrine. Le luminaire sur<br />
tige apporte une flexibilité supplémentaire pour ce qui est de la hauteur des points<br />
lumineux. La connexion mécanique et électrique stable entre un maximum de trois<br />
modules d’éclairage (ou deux modules dans le cas d’un montage au plafond) se fait<br />
à l’aide de supports magnétiques et ne nécessite aucun outil. L’association de trois<br />
optiques à lentilles interchangeables – Spot (env. 17°), Flood (env. 32°) et Wide flood<br />
(env. 45°) – permet d’éclairer les objets exposés de manière nuancée dans toutes les<br />
directions souhaitées.<br />
Adaptable grâce à des accessoires personnalisés<br />
Les luminaires semi-encastrés Axis permettent une rotation de 360° et une inclinaison<br />
sur 140°. Les éléments magnétiques sur tige et apparents peuvent tourner librement<br />
autour de leur axe cylindrique. Les modules sont inclinables à 270°. Un driver Axis<br />
peut alimenter jusqu’à 12 modules. Il est possible de les grader, jusqu’à 1 % du<br />
flux lumineux, directement sur le driver au moyen d’un potentiomètre, sans fil via<br />
Casambi Bluetooth ou par DALI via une passerelle. Il est également possible de<br />
réduire individuellement le flux lumineux de chaque module en utilisant des filtres de<br />
densité neutre à clipser (accessoires). Les différentes Lens Units, des filtres Blue Light<br />
pour une protection supplémentaire des objets d’exposition sensibles, des lentilles<br />
soft ou des lentilles à sculpture, ainsi que des accessoires permettant de contrôler<br />
l’éblouissement tels que des snoots ou des grilles nid d’abeilles sont disponibles en<br />
tant qu’accessoires, faisant d’Axis une solution particulièrement adaptable.<br />
Testé et certifié par des organismes indépendants<br />
C’est justement lorsqu’il est combiné avec d’autres outils d’éclairage Erco, tels que<br />
les projecteurs et projecteurs à faisceau mural 48 V, qu’Axis révèle ses atouts. Il<br />
permet une accentuation précise à courte distance, tandis que les projecteurs Eclipse<br />
48V sont utilisés pour des distances plus importantes ou pour des éclairements plus<br />
puissants. Dans les vitrines de grandes dimensions, les appareils à faisceau mural<br />
48 V peuvent éclairer les murs en arrière-plan de manière uniforme, tandis qu’Axis<br />
met en valeur de manière efficace les différents objets exposés.<br />
Axis est disponible en plusieurs températures de couleur : de 2 700 K à 4 000 K avec<br />
un IRC 92 ainsi qu’en 3 000 K avec un IRC 97. SDCM de 1,5, ce qui signifie que même<br />
des yeux exercés ne peuvent distinguer une quelconque différence chromatique. Par<br />
ailleurs, Axis est certifié ENEC et UL, offrant ainsi un haut niveau de sécurité testé par<br />
un organisme indépendant.<br />
www.erco.com/fr<br />
66 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières Produits<br />
MAXI XION 384 F2<br />
EAS SOLUTIONS<br />
Ce luminaire, conçu et fabriqué en<br />
France, offre un flux de 23 000 lm. IP52, il<br />
est disponible en plusieurs versions,<br />
températures de couleur (4 000 K,<br />
5 000 K, 3 000 K en option), alimentations,<br />
systèmes de variation et de pilotage<br />
Radio (0-10V, PWM ou DALI). Équipé<br />
de capteurs intégrés (présence ou/et<br />
luminosité) fonctionnant avec SiteWorx<br />
de Digital Lumens et l’Intelligence Smart<br />
Facility Mist, il économise jusqu’à 95 %<br />
d’énergie. 150 000 heures.<br />
www.eas-solutions.fr<br />
LAMPES NATURELOOP<br />
LEDVANCE<br />
Ces lampes sont fabriquées à partir<br />
d’au moins 40 % de plastiques recyclés<br />
post-consommation (PCR), en fonction<br />
de la teneur en plastique du produit.<br />
De plus, moins de CO 2<br />
est émis<br />
pendant la production par rapport aux<br />
produits précédents. Elles couvrent des<br />
puissances de remplacement de 40 W à<br />
100 W avec un flux lumineux de 470 lm<br />
à 1 521 lm, dans trois formes avec des<br />
températures de couleur de 2 700 K et<br />
4 000 K.<br />
www.ledvance.fr<br />
CYNIUS<br />
MIIDEX<br />
Ce downlight est disponible en<br />
3 diamètres (132 mm, 169 mm et 215 mm).<br />
Il offre 18 possibilités. Ses collerettes sont<br />
remplaçables : plates, incurvées, basse<br />
luminance, avec des finitions blanches<br />
ou noires. Il est proposé en version ON/<br />
OFF ou DALI PUSH. La température de<br />
couleur est réglable en 3 000 K, 4 000 K<br />
ou 6 500 K. Il a une efficacité jusqu’à<br />
135 lm/W et des flux lumineux de<br />
1 045 lm jusqu’à 3 090 lm. IP65 et répond<br />
aux exigences RE2020 et BBC.<br />
www.miidex.com<br />
MINUX 38<br />
NEKO LIGHTING<br />
Ce downlight se décline dans une<br />
finition brossée ou mate parfois<br />
brillante en différents coloris : bronze,<br />
champagne, bronze argenté, doré. Le<br />
réflecteur ainsi que la collerette sont<br />
de la même couleur pour une meilleure<br />
intégration à l’architecture. Avec<br />
un diamètre extérieur de 45 mm et<br />
seulement 6 W, ce downlight a un flux de<br />
450 lm. Il propose des angles de 18,<br />
38 et 50° en standard et se décline en<br />
2 700 K, 3 000 K ou 4 000 K avec un IRC<br />
de 90. UGR
Lumières Produits<br />
Carlotta de Bevilacqua<br />
signe Funivia pour Artemide<br />
Pour Funivia, l’innovation est un dialogue qui dépasse les limites de tous les<br />
espaces. C’est un principe durable au niveau de la production, de la distribution,<br />
de l’installation, de la consommation, de l’utilisation et de l’intégration d’éléments<br />
existants, sans qu’il soit nécessaire de créer de nouveaux produits. Funivia rompt<br />
avec le schéma commun des systèmes d’éclairage existants, en reléguant la rigidité<br />
des modules fixes (dans l’espace, le stock et la production) au passé.<br />
Le câble, avec une section spéciale minimale mais capable de supporter des<br />
contraintes mécaniques et thermiques, est le canal de distribution de l’énergie du<br />
système et l’élément porteur sur lequel sont connectés les éléments lumineux. Il<br />
est fixé sur le côté, au sol ou au plafond par des éléments mécaniques. Il circule à<br />
l’intérieur de ceux-ci sans avoir besoin d’être coupé et donc interrompu, dessinant<br />
dans l’espace un réseau de lignes régulières, horizontales ou verticales, mais<br />
aussi librement inclinées. À partir d’un seul point d’alimentation, il peut fonctionner<br />
indéfiniment, la seule limite étant la puissance installée sur sa longueur.<br />
Funivia n’est pas lié à un réseau électrique ou à un design prédéfini, il peut entrer<br />
dans n’importe quel espace à n’importe quel moment et offrir de la lumière avec<br />
la plus grande liberté, il peut générer une qualité de performance même sans une<br />
installation ad hoc ou une intervention spécifique dans l’espace.<br />
Les éléments lumineux sont reliés au câble par un élément « pont », une sorte de<br />
connexion électrique qui fixe mécaniquement l’appareil et utilise l’énergie du câble<br />
pour l’alimenter. Le système est inclusif et accueille des produits qui existent déjà ;<br />
le module de connexion du câble est un système universel qui traduit l’énergie en<br />
un « espéranto » de lumière. Dans ce réseau numérique, chaque luminaire a sa<br />
propre identité, sa propre adresse IP, qui lui permet d’être géré par les systèmes<br />
Dali ou Artemide App.<br />
www.artemide.com/fr<br />
Selux lance Aya,<br />
un luminaire au rythme de la nature<br />
Aya, combinée aux profils lumineux circulaires, harmonise les besoins des personnes<br />
et de la nature en ajustant la couleur et l’intensité de la lumière en fonction de la<br />
période de l’année et du moment de la journée, économisant ainsi de l’énergie<br />
et préservant l’environnement. Cela permet à toutes les communes d’avoir des<br />
solutions d’éclairage durables dans tous les lieux. L’algorithme est préinstallé dans<br />
chaque luminaire sur le Selux Core. Il n’y a pas besoin d’une conception et d’une<br />
assistance qui prennent du temps. Le luminaire est livré prêt à l’emploi.<br />
La forme organique permet à l’eau de pluie d’être guidée à travers l’ensemble<br />
du corps d’éclairage, le nettoyant<br />
ainsi naturellement. Cela permet<br />
non seulement d’éliminer la saleté<br />
qui s’accumule au cours de la vie<br />
de l’appareil, mais aussi d’améliorer<br />
l’efficacité de la lumière.<br />
Des optiques spécialement conçues,<br />
combinées à la forme du luminaire,<br />
permettent de contrôler l’émission de<br />
lumière. Selon la disposition des optiques modulaires, la distribution de la lumière<br />
peut être symétrique ou asymétrique. L’utilisation d’optiques de protection permet<br />
d’exclure de manière ciblée les zones inutilisées ou à réflexion diffuse, ainsi que les<br />
espaces verts et résidentiels.<br />
Il est possible de personnaliser l’identité d’un espace urbain grâce à diverses options<br />
d’installation, tout en conservant un concept de design cohérent. Les options vont<br />
des luminaires sur mât pour les rues résidentielles, les chemins ou les places, aux<br />
luminaires suspendus ou caténaires pour les rues larges et les grandes zones.<br />
La version symétrique offre un flux de 6 000 lm et la version asymétrique 4 500 lm.<br />
ULR du luminaire inférieur à 1 %<br />
Code de flux CIE n°3 supérieur à 95 %<br />
Températures de couleur : 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K.<br />
www.selux.com/fra/fr<br />
68 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
Lumières<br />
Lumières<br />
Lumières<br />
N° 44 - OCTOBRE 2023<br />
N° 43 - JUIN 2023<br />
N° 45 - DÉCEMBRE 2023<br />
Lumières<br />
N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
INTERVIEW CROISÉE<br />
DOSSIER<br />
Éclairage<br />
extérieur<br />
Des solutions écoresponsables<br />
dans le respect de l'environnement<br />
Roger NARBONI, concepteur lumière,<br />
et de la maîtrise de l'énergie<br />
directeur associé Concepto<br />
Rozenn LECOUILLARD, conceptrice lumière, Noctiluca<br />
CAHIER TECHNIQUE<br />
Fabriqué en France<br />
Première partie : l'éclairage intérieur<br />
Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />
DOSSIER<br />
Établissements scolaires<br />
DOSSIER<br />
Centres logistiques<br />
et industrie<br />
Numéro spécial 10 ans<br />
2014 - <strong>2024</strong><br />
20 000 lecteurs<br />
• Concepteurs lumière<br />
• Architectes<br />
• Designers<br />
• Bureaux d’étude<br />
• Collectivités<br />
• Installateurs, distributeurs<br />
Rejoignez les annonceurs<br />
de Lumières<br />
Contactez :<br />
Sandrine de Montmorillon<br />
Directrice commerciale<br />
Groupe 3e Médias<br />
sdm@filiere-3e.fr<br />
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />
avec le programme Midjourney
Lumières Index<br />
ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS<br />
8'18''................................... www.8-18lumiere.com.................................................. 10<br />
Abel...................................... www.abeleclairage.fr............................................... 58, 63<br />
ACE...................................... www.ace-fr.org.................................................. 10, 16, 17<br />
Ado-Lights............................ www.ado-lights.com...................................................... 18<br />
Agence Beaubow................. www.beaubowparis.com.............................. 22, 23, 24, 25<br />
Agence ON........................... www.agence-on.com............................................... 16, 17<br />
Agora-Makers...................... www.agora-makers.com/fr............................................ 11<br />
Ambiance Lumière............... www.ambiance-lumiere.com......................................... 22<br />
Artemide.............................. www.artemide.com........................................................ 68<br />
Atelier Coup d'éclat.............. www.coupdeclat.fr................................. 10, 18, 19, 20, 21<br />
Atelier Ruelle........................ www.atelier-ruelle.fr...................................................... 18<br />
Aubrilam.............................. www.aubrilam.com/fr.............................................. 58, 62<br />
B.E.G.................................... www.begfrance.com.............................. 27, 28, 29, 31, 50<br />
Bega..................................... www.bega.com/fr-fr....................................................... 52<br />
Brossier-Saderne................. www.brossier-saderne.com/fr.......................................... 6<br />
Citeos................................... www.citeos.fr................................................................. 18<br />
Clareo Lighting..................... www.clareolighting.com................................................. 11<br />
Cohérence Développement..... www.coherencedeveloppement.fr.................................. 15<br />
Comatelec Schréder............. www.fr.schreder.com/fr.................................................. 18<br />
Concepto.............................. www.concepto.fr............................................................ 10<br />
Disano.................................. www.disano.it/it/home................................................... 53<br />
EAS Solutions....................... www.eas-solutions.fr..................................................... 67<br />
Eclatec................................. www.eclatec.com/fr....................................................... 11<br />
Erco...................................... www.erco.com/fr/.......................................................... 66<br />
Etap...................................... www.etaplighting.com/fr................................................ 14<br />
Fermob................................. www.fermob.com/fr............................... 27, 28, 29, 33, 53<br />
French Light......................... www.french-light.com............................................. 56, 57<br />
Holight.................................. www.holight.com........................................................... 52<br />
I.C.O.N.................................. www.icon-lighting.com/fr......................................... 16, 17<br />
iGuzzini................................ www.iguzzini.com.................................. 27, 28, 29, 35, 51<br />
Inventronics.......................... www.inventronicsglobal.com......................................... 15<br />
Lébénoïd.............................. www.lebenoid.fr......................................................... 6, 52<br />
Ledvance............................. www.ledvance.fr...............................27, 28, 29, 37, 50, 67<br />
Lenzi.................................... www.lenzi.fr............................................................. 58, 59<br />
Lighting Developpement........ www.lightingdev.group..........................................6, 7, 8, 9<br />
Light-to-Lighjt...................... www.light-to-light.com/fr............................................... 10<br />
Lumenscia........................... www.lumenscia.com...................................................... 22<br />
Luzeva................................. www.luzeva.fr/fr............................................................... 6<br />
Miidex.................................. www.miidex.com........................................................... 67<br />
Neko Lighting....................... www.nekolighting.com/fr......................................... 11, 67<br />
Nexiode................................ www.nexiode.com/fr/..................................................... 11<br />
Normal Studio...................... www.normalstudio.fr...................................................... 55<br />
Novéa Energies.................... www.novea-energies.com................................. 38, 39, 53<br />
Ombrages............................ www.ombrages.com/nouvelles.................... 22, 23, 24, 25<br />
Panzeri................................. www.panzeri.it/fr............................................................ 15<br />
Philippe Pumain Architecte... www.pumain.fr.............................................................. 22<br />
Planlicht............................... www.planlicht.com........................................................ 14<br />
Prolicht................................. www.prolicht.at/fr.......................................................... 22<br />
Quartiers Lumières............... www.quartierslumieres.com.................................... 16, 17<br />
Radian.................................. www.radian.fr................................................................ 14<br />
Ragni.................................... www.ragni.com............................................ 27, 28, 29, 53<br />
Ridi....................................... www.ridi.de/fr........................................ 27, 28, 29, 41, 60<br />
Rivalen................................. www.rivalen.fr.......................................................6, 7, 8, 9<br />
Roger Pradier....................... roger-pradier.com............................................................ 6<br />
RZB...................................... www.rzb.de/fr........................................ 27, 28, 29, 43, 51<br />
Sammode............................. www.sammode.com.............................. 27, 28, 29, 45, 55<br />
Sécurlite............................... www.securlite.com.......................................................... 6<br />
SEV-e................................... www.sev-e.com....................................................... 38, 39<br />
Specilux............................... www.specilux.fr............................................................... 6<br />
Selux.................................... www.selux.com................................................. 58, 64, 68<br />
Sunlux.................................. www.sunlux-group.com................................................... 6<br />
Sylvania Group..................... www.sylvania-lighting.com/fr-fr............. 27, 28, 29, 47, 50<br />
Syndicat de l'éclairage........... www.syndicat-eclairage.com......................................... 14<br />
Technilum............................ www.technilum.com................................................ 58, 61<br />
Thorn Lighting...................... www.thornlighting.fr/fr-fr............................................... 53<br />
TMC Innovation.................... www.tmc-innovation.fr.................................................. 18<br />
Trilux.................................... www.trilux.com/fr.......................................................... 52<br />
We-Ef................................... www.we-ef.com/ch_fr................................................... 18<br />
Zumtobel.............................. www.zumtobel.com/fr-fr........................ 27, 28, 29, 49, 50<br />
ANNONCEURS<br />
BEGA.................................... www.bega.com/fr-fr............................................... 2 e couv.<br />
AGI-ROBUR.......................... www.agi-robur.com............................................... 3 e couv.<br />
ARCHITECT@WORK............. https://www.architectatwork.fr/..................................... 54<br />
B.E.G.................................... www.begfrance.com...................................................... 30<br />
CITEL.................................... www.citel.fr/fr................................................................ 67<br />
DISANO................................ www.disano.it/it/home................................................... 11<br />
ELECTRICIENS<br />
SANS FRONTIERES............... www.electriciens-sans-frontieres.org............................ 26<br />
ERCO.................................... www.erco.com/fr/.......................................................... 13<br />
FERMOB............................... www.fermob.com/fr....................................................... 32<br />
GROUPE RAGNI..................... www.ragni.com........................................................ 37, 38<br />
IGUZZINI............................... www.iguzzini.com.......................................................... 34<br />
INVENTRONICS..................... www.inventronicsglobal.com......................................... 15<br />
LEBENOID............................ www.lebenoid.fr............................................................. 65<br />
LEDVANCE............................ www.ledvance.fr............................................................ 36<br />
RIDI...................................... www.ridi.de/fr.......................................................... 40, 51<br />
RZB...................................... www.rzb.de/fr................................................................ 42<br />
SAMMODE........................... www.sammode.com................................................ 44, 51<br />
SYLVANIA GROUP................. www.sylvania-lighting.com/fr-fr..................................... 46<br />
ZUMTOBEL........................... www.zumtobel.com/fr-fr................................................ 48<br />
SALONS<br />
SITEM<br />
3 et 4 avril <strong>2024</strong><br />
Carrousel du Louvre, Paris<br />
Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et<br />
prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre<br />
« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de<br />
l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques<br />
des exposants, sélectionnées par un jury international.<br />
SALONE DEL MOBILE<br />
Du 16 au 21 avril <strong>2024</strong><br />
Fiera Milano<br />
28, Strada Statale del Sempione<br />
20017 Rho, Milan<br />
Le Salone del Mobile est l’un des salons du meuble et du<br />
design les plus importants et les plus renommés au monde,<br />
qui a lieu chaque année, généralement en avril, à la Fiera<br />
Milano de Rho, une banlieue de Milan.<br />
SANTEXPO<br />
Du 21 au 23 mai <strong>2024</strong><br />
Paris Expo - Porte de Versailles - Hall 7<br />
Santexpo est l’événement leader français de la Fédération<br />
hospitalière de France qui rassemble chaque année tous<br />
les décideurs et professionnels de santé impliqués dans<br />
le management, la gestion, le numérique, le parcours de<br />
soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la<br />
construction et la transformation des établissements de santé.<br />
www.santexpo.com<br />
ARCHITECT@WORK<br />
5 et 6 juin <strong>2024</strong><br />
La Halle Tony Garnier, Lyon<br />
Ce salon, qui présente conférences et produits, est<br />
exclusivement réservé aux architectes.<br />
www.architectatwork.fr<br />
70 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>
évènement<br />
Michaël Scherpe,<br />
Pdg Messe Frankfurt :<br />
“Apiet que ipsam re nonsent otatia”<br />
entretien<br />
Michaël Scherpe,<br />
Président de Lighting Europe :<br />
“Nihiliciandi dolorit faccae<br />
con repuda”<br />
event<br />
Michaël Scherpe,<br />
Pdg Messe Frankfurt:<br />
“Apiet que ipsam re nonsent otatia”<br />
interview<br />
Michaël Scherpe,<br />
Lighting Europe CIO:<br />
“Nihiliciandi dolorit faccae<br />
con repuda”<br />
GROUP<br />
ENTRETIEN<br />
PROJET<br />
eNtretieN<br />
Jean-Paul Viguier et Associés,<br />
Architecture et Urbanisme<br />
INTERVIEW CROISÉE<br />
Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de l’agence<br />
de paysage et d’urbanisme Osty et associés<br />
Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />
et présidente de la commission éclairage extérieur<br />
du Syndicat de l’éclairage<br />
Partenaire officiel de l’Année internationale de la Lumière 2015<br />
n° 10 - mars 2015 - 15 e<br />
Des solutions écoresponsables<br />
dans le respect de l'environnement<br />
et de la maîtrise de l'énergie<br />
EntrEtiEn<br />
Président du Comité national<br />
« 2015, Année de la Lumière<br />
en France »<br />
INTERVIEW CROISÉE<br />
Julien ARNAL, président<br />
du Syndicat de l’éclairage<br />
Gaël OBEIN, président<br />
de l’Association française de l’éclairage<br />
ENTRETIEN<br />
Jean PISTRE<br />
Valode et Pistre Architectes<br />
PROJET<br />
Parc des expositions, porte de Versailles<br />
Conception lumière : Seulsoleil<br />
n° 11 - juin 2015 - 15 e<br />
N° 45 - DÉCEMBRE 2023<br />
CAHIER TECHNIQUE<br />
Fabriqué en France – Partie 1<br />
Exemples : Ambiance Lumière, Holight , Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />
intErViEW<br />
Chief Operating Officer<br />
de Lighting Industry Association (GB)<br />
EntrEtiEn<br />
plasticien lumière,<br />
agence 8’18’’<br />
PROJET<br />
Pressoria, voyage<br />
sensoriel au cœur<br />
du champagne<br />
Conception lumière :<br />
Atelier Hervé Audibert<br />
DOSSIER<br />
N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />
avec le programme Midjourney<br />
Lumières<br />
N° 6 - Mars/avril 2014 Spécial light+building<br />
Lumières<br />
N° 8 - octobre 2014 - 15 e<br />
Lumières<br />
Lumières<br />
Partenaire officiel de l’Année internationale de la Lumière 2015<br />
projets exemplaires<br />
Santé<br />
et bien-être<br />
exemplary projects<br />
Health and<br />
well-being<br />
Dossier<br />
Titre éclairage<br />
des musées<br />
Jean-Paul Viguier,<br />
Dossier<br />
Éclairage<br />
des locaux scolaires<br />
Costel Subran<br />
Dossier<br />
Éclairage<br />
des commerces<br />
alimentaires<br />
Peter Hunt,<br />
François Migeon,<br />
Lumières<br />
N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />
Numéro spécial 10 ans<br />
2014 - <strong>2024</strong><br />
© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />
avec le programme Midjourney<br />
Lumières<br />
N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 19 E<br />
Lumières<br />
N° 38 - <strong>MARS</strong> 2022<br />
DOSSIER<br />
Éclairage<br />
des centres commerciaux<br />
et grandes surfaces<br />
Magasins<br />
de mode<br />
et accessoires<br />
Lumières<br />
N° 41 - DÉCEMBRE 2022<br />
Lumières<br />
N° 42 - <strong>MARS</strong> 2023<br />
Lumières<br />
Lumières<br />
N° 44 - OCTOBRE 2023<br />
Lumières<br />
Vincent COTTET, paysagiste et urbaniste<br />
Richez_Associés<br />
Ligne du tramway T9<br />
Paysagisme et urbanisme : Richez_Associés<br />
Conception lumière : Concepto<br />
DOSSIER<br />
Éclairage<br />
extérieur<br />
DOSSIER<br />
Terrains de sport<br />
DOSSIER<br />
Établissements<br />
de santé<br />
DOSSIER<br />
Centres logistiques<br />
et industrie<br />
Numéro spécial 10 ans<br />
2014 - <strong>2024</strong>