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LUMIERES_N°46_MARS_2024

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Lumières<br />

N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

Numéro spécial 10 ans<br />

2014 - <strong>2024</strong><br />

© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />

avec le programme Midjourney


© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />

avec le programme Midjourney<br />

Éditorial<br />

Bon anniversaire !<br />

Isabelle Arnaud<br />

rédactrice en chef<br />

Lumières<br />

N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

Numéro spécial 10 ans<br />

2014 - <strong>2024</strong><br />

© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />

avec le programme Midjourney<br />

Directeur de la publication<br />

Jean Tillinac<br />

Édition 3e Médias<br />

17, rue de l’Amiral Hamelin<br />

75016 Paris<br />

www.filiere-3e.fr<br />

Rédactrice en chef<br />

Isabelle Arnaud<br />

Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80<br />

lumieres@filiere-3e.fr<br />

Publicité<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68<br />

sdm@filiere-3e.fr<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Alexandre Arène, Milan Guillou,<br />

Roger Narboni<br />

Abonnements<br />

Juliette Aguelon<br />

compta.3emedias@gmail.com<br />

Corrections<br />

Laurence Chabrun<br />

laurencechabrun@gmail.com<br />

Conception graphique et réalisation<br />

Planète Graphique Studio<br />

95, boulevard Berthier<br />

75017 Paris<br />

Impression et routage<br />

Imprimerie Chirat<br />

42540 Saint-Just-La-Pendue<br />

© 3e Médias, Paris.<br />

Reproduction interdite.<br />

En 2014, la led battait déjà son plein. Pas tout à fait à maturité, elle gagnait<br />

cependant du terrain, ici dans les parkings, là dans les entrepôts et<br />

bientôt dans les bureaux, les lieux de vie, les espaces de détente et enfin<br />

dans la rue, lentement mais sûrement. Une décennie de transformations,<br />

d’innovations, de créations, mais pas seulement de lumières, d’idées. Roger Narboni<br />

ose parler de trame noire, d’obscurité. Très vite, les concepteurs lumière mettent en<br />

œuvre l’ombre… et la lumière. Puis, en 2018, le législateur publie de nouvelles règles :<br />

l’arrêté sur les nuisances lumineuses fait grand bruit mais n’éteint pas les ardeurs<br />

ni ne freine les esprits créateurs. Au contraire : les projets se dessinent dans des<br />

variations d’intensité et de températures de couleur juste où et quand il faut. D’un<br />

côté, les produits se font plus performants, plus discrets et surtout plus polyvalents.<br />

D’un autre côté, avec le développement de solutions connectées, contrôler la lumière<br />

devient un jeu d’enfant, et contribue à améliorer le confort, indispensable après la<br />

pandémie : au bureau, à l’école, au restaurant, dans les centres logistiques, les<br />

parkings, les espaces urbains, partout le pilotage apporte son lot de bien-être. S’y<br />

ajoute bientôt la crise énergétique. Économiser l’énergie n’est plus une option et<br />

l’éclairage constitue à la fois un des usages les plus consommateurs du bâtiment<br />

et un des plus importants générateurs d’économies. La filière se met en place,<br />

soutenue par un plan de sobriété énergétique qui incite à rénover le parc installé pour<br />

plus d’efficacité et de durabilité. La notion de réparabilité, inconnue hier, caractérise<br />

aujourd’hui les nouvelles solutions et conceptions. Le tout, dans le joli et l’agréable.<br />

Et c’est ce que la revue Lumières s’est appliquée à vous offrir avec votre aide, à vous,<br />

nombreux à nous accompagner depuis dix ans…<br />

À commencer par les incontournables, Catherine, la reine du verbe, puis Laurence,<br />

dite aussi « œil de lynx », qui virgule, apostrophe, vocabularise, pointillise…<br />

Michel, Émilie, François, les techniciens de la page bien mise, chic et graphique.<br />

Charles, Patrick et Milan, les geeks, experts en mise en ligne, au SEO vert pomme,<br />

connectés.<br />

Vous, imprimeurs et imprimeuses, encrant au rouge et au noir dans un juste équilibre,<br />

veillant aux traits de coupes, aux calages ajustés.<br />

Vincent, avec ses zooms de lumières et d’architecture.<br />

Roger, concepteur lumière et créateur d’idées, contributeur fidèle, à nos côtés dans<br />

cette édition anniversaire.<br />

Alexandre, rédacteur en chef là, pigiste ici, titreur aguerri complice, à la plume<br />

dynamique et efficace, jouant aussi bien avec la langue de Molière qu’avec celle de<br />

Shakespeare.<br />

Sandrine, au four et au moulin, sur le print et le net, qui advertize, call, poste et<br />

punchline sans relâche.<br />

Juliette qui veille au grain.<br />

Bon anniversaire !<br />

À vous, acteurs de l’éclairage, prescripteurs, architectes, conceptrices et concepteurs<br />

lumière, paysagistes, bureaux d’études, installateurs, distributeurs, maîtres d’ouvrage<br />

et maîtres d’œuvre, qui nous confiez vos histoires, vos images, votre enthousiasme,<br />

votre passion.<br />

À vous, fabricants, détenteurs de savoir-faire, producteurs d’innovations, qui nous<br />

apportez votre soutien.<br />

Bon anniversaire !<br />

À vous, chers lecteurs pour qui nous écoutons, transcrivons, traduisons,<br />

commentons, racontons…<br />

Bon anniversaire et bonne lecture !<br />

Dépôt légal : mars <strong>2024</strong><br />

ISSN : 2259-3772<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 3


Lumières Sommaire<br />

18<br />

© DR © DR<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

06 Rassembler pour créer des synergies<br />

Tristan DE WITTE, président du groupe Rivalen<br />

Sylvain PALOMBO, président du groupe Lighting Developpement<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

ACTUALITÉS<br />

10 Lauréats des prix ACEtylène 2023<br />

11 Elena Izzo rejoint Neko Lighting France<br />

Clareo Lighting réalise un tour de table de 35 M€<br />

Agora-Makers acquiert Nexiode<br />

12 La lumière inversée, réflexions sur le noir<br />

et l’obscurité, par Roger Narboni<br />

14 Etap et Planlicht, pour une approche circulaire<br />

Le Syndicat de l’éclairage accueille deux<br />

nouveaux adhérents : Artemide et Galaed<br />

15 Stéphane Vanel a rejoint Panzeri comme « country manager »<br />

Cohérence Développement : une montée<br />

en puissance<br />

ENTRETIEN<br />

16 Vincent THIESSON, président de l’ACE<br />

Akari-Lisa ISHII, vice-présidente de l’ACE<br />

Lionel BESSIÈRES, secrétaire de l’ACE<br />

Profession : conceptrice/concepteur lumière<br />

PROJETS<br />

18 Gare sud de Nantes : une mosaïque de lumières<br />

Conception lumière : Florian Collin, Coup d’éclat<br />

22 Lido 2 : des lumières haute couture<br />

Conception lumière : Simon Begué et<br />

Christophe Luquet, Ombrages<br />

© DR<br />

22<br />

DOSSIER<br />

27 10 ans de lumières : rétrospective et perspectives<br />

31 Ludovic Becourt, directeur adjoint B.E.G. France.<br />

Vers une détection intelligente<br />

33 Florence Ferrand, directrice des marques et de la relation client, Fermob.<br />

La lumière en couleur<br />

35 Renaud Lièvre, directeur général iGuzzini France.<br />

L’humain au cœur de l’innovation<br />

37 Christophe Kielwasser, directeur général Ledvance France.<br />

Le pouvoir par la lumière<br />

39 Stéphane Ragni, directeur général associé de Groupe Ragni<br />

et de la marque Ragni - Julien Rapin, directeur commercial Novéa Énergies -<br />

Thierry Suzanne, fondateur et directeur commercial SEVe.<br />

Partenaire de confiance des territoires<br />

41 Éric Drivon, directeur général Ridi France<br />

La réparabilité au service de la rénovation<br />

43 Christophe Houpiez, directeur commercial RZB France<br />

Tirer l’éclairage vers le haut<br />

45 Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode<br />

Innover et fabriquer en France<br />

47 Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France et directeur général<br />

de Feilo Sylvania Europe du Sud. Digital - Lighting - Solutions<br />

49 Christophe Vedel, directeur des ventes pour le marché d’éclairage<br />

intérieur - Rémi Blondel, directeur marketing, Zumtobel France.<br />

La politique « du berceau au berceau »<br />

50 Enquête produits : Programmés pour durer<br />

© Francis Amians<br />

4 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Sommaire<br />

© French Light<br />

56<br />

27<br />

© Isabelle Arnaud<br />

DESIGNER<br />

55 Éloi Chafaï et Jean-François Dingjian<br />

De l'industrie à l’architectural<br />

58<br />

© Aubrilam<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

58 Fabriqué en France, deuxième volet :<br />

éclairage extérieur<br />

55<br />

INGÉNIERIE<br />

56 French Light : sculpter et adapter la lumière<br />

© Morgane Le Gall<br />

PRODUITS<br />

66 Erco propose Axis pour l’éclairage de vitrine<br />

67 Nouveautés<br />

68 Carlotta de Bevilacqua signe Funivia pour Artemide<br />

Selux lance Aya, un luminaire au rythme de la nature<br />

70 Index<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 5


Lumières Interview croisée<br />

Rassembler<br />

pour créer des synergies<br />

Rivalen est un investisseur-architecte qui ordonne, bâtit et développe les activités de marques<br />

acquises dans un même projet participatif. Il a pour objectif de réussir une agrégation solide,<br />

source de synergies gagnantes en vue de pérenniser des entreprises, des emplois et des savoirfaire<br />

dans des territoires. Rivalen regroupe cinq marques :<br />

- Roger Pradier : créateur et fabricant français de luminaires d’extérieur depuis plus de 100 ans.<br />

Siège et site de production à Châteauroux, dans l’Indre.<br />

- Sécurlite, fabricant français de luminaires longue durée et antivandalisme depuis plus de 30 ans.<br />

Siège et site de production à La Ferté-Bernard, dans la Sarthe.<br />

- Brossier Saderne, né dans les années 1980 de la rencontre de deux ébénistes : Jean Brossier<br />

et Claude Saderne, qui, en 1987, créent la marque et se lancent dans la fabrication de luminaires<br />

sur mesure, principalement dédiés à l’hôtellerie. Siège et site de production à Beaucouzé,<br />

dans le Maine-et-Loire.<br />

- Luzeva conçoit et fabrique depuis plus de 30 ans des luminaires d’intérieur originaux<br />

et qualitatifs. Siège et site de production à Lyon.<br />

- Radian, créé par Gérard de Longcamp en 1985, développe et fabrique des luminaires pour<br />

répondre aux exigences des architectes, concepteurs, bureaux d’études, ou donneurs d’ordres.<br />

Siège et showroom à Paris ; site de production à Bouaye, en Loire-Atlantique.<br />

- Hoël : accélérateur de la croissance des marques et de leur autonomie, féconde et rassemble<br />

toutes les énergies créatrices de valeur.<br />

Lighting Developpement accompagne ses clients, depuis 2018, tout au long de leurs projets<br />

d’éclairage fonctionnel et les soutient dans leur démarche de transition énergétique. Lighting<br />

Developpement regroupe quatre marques :<br />

- Lébénoïd, depuis 1922, fabrique des produits et solutions à destination des professionnels via<br />

la distribution professionnelle. Des gammes de luminaires fonctionnels avec un large choix de<br />

performances, flux lumineux et designs. Siège et site de production dans le Rhône et en Tunisie.<br />

- Integratech, fondée en 2009, se spécialise dans l’éclairage pour les domaines de l’industrie,<br />

du tertiaire, de l’extérieur sportif et urbain, disponibles via la distribution professionnelle. Siège<br />

à Montaigu-Zichem Belgique.<br />

- Sunlux : entreprise fondée en 1985 à Clermont-Ferrand, spécialiste dans le développement,<br />

la fabrication et la commercialisation des matériels d’éclairage destinés aux professionnels.<br />

- Specilux, basée à Bailly, dans les Yvelines, commercialise les produits issus de l’usine<br />

de production de Saint-Julien-du-Sault, dans l’Yonne, qui, depuis plus de 30 ans, imagine<br />

et fabrique des appareils d’éclairage pour les professionnels de la GSA, GSB et du commerce.<br />

6 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Interview croisée<br />

© DR<br />

Tristan DE WITTE<br />

Président du groupe Rivalen<br />

Sylvain PALOMBO<br />

Président du groupe Lighting Developpement<br />

© DR<br />

Comment vos groupes respectifs, Lighting Developpement et Rivalen,<br />

ont-ils été créés ?<br />

Sylvain Palombo – Lighting Developpement fait suite au MBO<br />

que j’ai porté en 2018, lors de la cession de Lébénoïd par<br />

le groupe ABB. Le groupe réalise aujourd’hui environ<br />

50 millions de chiffre d’affaires. Il intègre quatre marques,<br />

quatre sites de production et emploie 135 personnes.<br />

Notre offre comprend des luminaires fonctionnels<br />

couvrant différents secteurs d’activité : industrie,<br />

logistique, commerces, bureaux, bâtiments publics (locaux<br />

d’enseignement, hôpitaux, etc.). Lighting Developpement<br />

est un groupe hybride par la nature des produits qu’il<br />

commercialise et le mode de commercialisation : c’està-dire<br />

via des circuits de distribution professionnelle, les<br />

installateurs ou les utilisateurs, selon les marchés adressés.<br />

Nos quatre sites de production – dont trois en France –,<br />

chacun dédié à une typologie de fabrication définie, ou<br />

bien à un savoir-faire industriel particulier (électronique,<br />

plasturgie, métallerie, assemblage manuel) assurent<br />

un service de proximité pour tout type de volumes de<br />

production.<br />

Tristan De Witte – J’ai créé Rivalen en 2017, une holding<br />

industrielle, pour racheter et consolider un certain<br />

nombre de fabricants locaux et s’ancrer dans un contexte<br />

d’économie circulaire concernant le monde du bâtiment, de<br />

l’habitat. Je trouve intéressant de répondre avec l’industrie<br />

aux enjeux environnementaux : fabriquer là on l’on<br />

consomme. Issu d’une famille industrielle dont j’ai vu le<br />

groupe textile vendu par appartement dans ma jeunesse,<br />

j’ai travaillé au sein d’un fonds d’investissement dédié aux<br />

PME dans l’idée de me préparer à la création de ce collectif<br />

industriel, avec des acteurs qui doivent trouver des synergies<br />

entre eux via, notamment, la prescription dans l’éclairage.<br />

Je pense aller aussi vers d’autres univers de la maison : le<br />

mobilier, les robinets, etc. L’architecte trouvera ainsi toutes<br />

les entreprises dont il a besoin au sein d’un même groupe.<br />

Je suis entré dans le monde de la lumière par Roger Pradier,<br />

la première société que j’ai rachetée, puis l’ont rejointe<br />

Sécurlite, Brossier Saderne, Luzeva, et la dernière, Radian,<br />

ce qui fait un total de cinq usines réparties sur le territoire<br />

français. Ajoutée à ce groupe, Hoël, société de conseils,<br />

garante des synergies que l’on met en œuvre. Rivalen est une<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 7


Lumières Interview croisée<br />

société à mission, c’est-à-dire qui déclare sa raison d’être à<br />

travers plusieurs objectifs sociaux et environnementaux.<br />

Pourquoi avez-vous choisi le secteur de l’éclairage ?<br />

Tristan De Witte – Pour moi, il s’agit d’un hasard, car au<br />

départ, c’est l’habitat qui m’intéresse, et les matériaux<br />

et les équipements que l’on utilise pour la maison. Dans<br />

le domaine de l’éclairage, à l’aspect décoration s’ajoute<br />

la notion d’optimisation énergétique, et la lumière est<br />

un moyen d’embellir les choses, d’apporter du soin aux<br />

choses qui nous entourent. De plus, c’est un secteur<br />

assez morcelé où il reste beaucoup à faire avec un tissu<br />

industriel et des acteurs dont on manque en France. J’ai le<br />

sentiment, aujourd’hui, qu’avec toutes ces sociétés, nous<br />

arrivons au bout de ce que nous pouvons faire en termes<br />

de synergies et d’ambition de croissance organique, alors<br />

que l’éclairage renferme des gisements intéressants dans<br />

ce domaine.<br />

Sylvain Palombo – La lumière c’est la vie. Je reste moi aussi<br />

convaincu qu’elle ouvre le champ des possibles, en imaginant<br />

des systèmes qui portent plusieurs fonctions complémentaires<br />

à la génération de lumière. C’est ce qui rend le<br />

domaine passionnant. Pour ma part, je suis « tombé dans<br />

la lumière » par accident, en 2006. Mes fonctions dans<br />

l’électronique m’ont conduit à tenir dans mes mains les<br />

toutes premières leds de puissance, sorties du laboratoire<br />

d’un fabricant européen. Je me suis alors interrogé quant<br />

aux applications de ces composants, qui étonnaient par<br />

leur compacité et leur robustesse. J’ai déposé deux brevets<br />

: un qui concernait une lampe de plongée à led, et<br />

l’autre l’éclairage linéaire pour les grandes surfaces. En<br />

parallèle et au sein de ma TPE, j’ai commencé à travailler<br />

l’électronique de puissance associée à l’éclairage à led en<br />

tant que prestataire pour de multiples entreprises d’éclairage<br />

« conventionnel ». Puis, je suis entré chez Lébénoïd,<br />

jusqu’au MBO. Le marché de l’éclairage passionne aussi<br />

d’un point de vue financier et industriel, du fait qu’il reste<br />

encore très éclaté et propice à la consolidation, à laquelle<br />

nous participons. Les sociétés, une fois intégrées dans le<br />

groupe, continuent à servir leurs clients historiques, sans<br />

redondance et sans interférences négatives avec l’existant.<br />

Ainsi, nos marques multiplient l’intérêt industriel, économique<br />

et commercial pour nos clients.<br />

Quelles sont les singularités de Lighting Developpement, de Rivalen ?<br />

Sylvain Palombo – Les entreprises se complètent au sein de<br />

Lighting Developpement et les savoir-faire s’additionnent.<br />

Du fait des possibilités de fourniture multiples sur nos<br />

marchés, notre agilité permet une réponse flexible aux<br />

clients. Nos sites de production locaux nous permettent de<br />

diminuer notre empreinte carbone en général, et de générer<br />

des économies plus vertueuses. Grâce à notre empreinte<br />

industrielle locale, nos clients trouvent une vraie réponse<br />

à la recyclabilité de leurs déchets avec nos possibilités de<br />

« déconstruction ». Notre proximité permet de considérer<br />

pragmatiquement le thème de l’économie circulaire. Nous<br />

maîtrisons parfaitement l’achat des matières premières,<br />

leur transformation à l’aide de procédés industriels<br />

propriétaires : cette intégration verticale rend possible la<br />

valorisation interne de ce qui pourrait être un déchet. Il<br />

s’agit du réemploi de tout ou partie du luminaire ou de sa<br />

transformation en matière recyclée.<br />

Les avantages économiques actuels du groupe répondront<br />

aux exigences futures de nos clients.<br />

Tristan De Witte – Nous sommes dans le même état d’esprit : nous<br />

capitalisons sur les marques dont les savoir-faire, s’appuyant<br />

souvent sur plusieurs dizaines d’années d’expérience,<br />

apportent une grande légitimité à ce collectif. Et, en effet,<br />

elles peuvent s’inscrire dans les synergies industrielles que<br />

l’on veut mettre en œuvre, chacune apportant aux autres<br />

sa propre expertise. C’est un des avantages de l’ancrage<br />

local : les sites de production travaillent dans un périmètre<br />

relativement restreint, ce qui facilite les flux, la logistique,<br />

les transports, favorisant ainsi l’économie circulaire (la<br />

durabilité, la recyclabilité). Ajoutons à cela l’aspect social.<br />

Pour ma part, je préfère vivre dans un monde où ce que<br />

je consomme est issu d’une production locale qui crée des<br />

emplois ; c’est l’idée du « cradle to cradle », « du berceau<br />

au berceau, en français », modèle d’écoconception basé<br />

sur le principe de la pollution zéro et la réutilisation totale<br />

des matières premières qui servent à fabriquer un produit.<br />

Nous, industriels, sommes dépositaires de quelque chose.<br />

Si je me projette dans un business model que j’aimerais<br />

construire, je pars de la matière première qui n’appartient<br />

à personne, on l’utilise, on lui donne une vie et on doit<br />

sans arrêt la recycler, c’est notre responsabilité d’industriel<br />

aujourd’hui.<br />

“La révolution de la led est suivie d’une autre révolution :<br />

celle de la recyclabilité, de l’économie circulaire.” Sylvain Palombo<br />

8 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Interview croisée<br />

“Nos marques s’inscrivent dans les synergies<br />

industrielles que nous mettons en œuvre, chacune<br />

apportant aux autres sa propre expertise.” Tristan De Witte<br />

Comment décririez-vous l’évolution de l’éclairage ces dix dernières années ?<br />

Tristan De Witte – Je suis arrivé dans le domaine de l’éclairage<br />

juste après la led et j’ai l’impression que, selon les marchés,<br />

il y a une certaine perte des valeurs très liée à toute cette<br />

importation massive et à une course aux prix pour des<br />

raisons de coût de main-d’œuvre éloignée, on a déflaté<br />

un marché. Pour autant, je pense qu’en termes de qualité<br />

de lumière, l’industrie de l’éclairage y a gagné, car la<br />

technologie avance très vite, avec d’énormes progrès. C’est<br />

par la technique que l’on parvient à maintenir ou à recréer<br />

de la valeur. Il faut retrouver une certaine autonomie dans<br />

ce que l’on consomme : ce processus de réindustrialisation<br />

dans un cadre d’économie circulaire est primordial. C’est<br />

là que nos groupes ont une place à reprendre, et je pense<br />

qu’on a vraiment une réponse à apporter aux besoins, c’est<br />

ce que j’appelle « reconstruire ».<br />

Sylvain Palombo – La révolution de la led a en effet eu un impact<br />

pour les acteurs de l’éclairage, qu’ils soient producteurs ou<br />

utilisateurs. Un marché de type oligopole est devenu éclaté.<br />

Les barrières à l’entrée, affaiblies, ont permis l’introduction<br />

de produits fabriqués à moindres efforts donc à coûts<br />

moindres, suscitant tout un tas de vocations. Depuis, nous<br />

constatons un effondrement régulier des prix, sur l’effet<br />

d’une pression concurrentielle très forte – Tristan citait<br />

le faible coût de main-d’œuvre. Je suis d’accord avec lui :<br />

la valeur a fondu de façon inversement proportionnelle<br />

à l’augmentation des performances des produits. Nous,<br />

industriels, n’avons eu de cesse de nous adapter en<br />

proposant des évolutions technologiques, des méthodes de<br />

fabrication, des méthodes de distribution innovantes afin de<br />

satisfaire aux attentes légitimes de nos clients. Cependant,<br />

il nous semble entrevoir la fin d’un cycle et, peut-être, le<br />

réalisme et le pragmatisme, nés des années Covid, sont-ils<br />

en train de gagner la conscience collective. Nous sommes<br />

armés pour faire face à cette tendance.<br />

Comment envisagez-vous les 10 prochaines années de l’éclairage ?<br />

Sylvain Palombo – J’espère que l’éclairage sera responsable,<br />

durable, et multifonctionnel. Responsable parce<br />

qu’épargnant des ressources que l’on sait comptées via<br />

des circuits les plus courts possibles. Durable, parce que<br />

les technologies permettront d’ancrer l’achat dans une<br />

logique de réemploi. Multifonctionnel, car on trouve une<br />

vraie opportunité à disposer de points lumineux avec leur<br />

énergie disponible dans une enveloppe mécanique : leur<br />

combinaison transforme le rôle du luminaire. Il peut dès<br />

lors apporter d’autres services pour bien d’autres usages. Le<br />

luminaire deviendra le couteau suisse du bâtiment.<br />

Tristan De Witte – J’adhère à tout ce que vient de dire Sylvain<br />

Palombo. Rien de plus passionnant que faire appel à tous<br />

les moyens dont on dispose pour atteindre ces objectifs. Je<br />

suis assez optimiste sur toute cette phase dans un moment<br />

où le contexte est assez morose. Dans nos métiers, on a<br />

vraiment quelque chose à transformer et on est à notre<br />

place pour le faire. Finalement, la crise sanitaire nous a fait<br />

prendre conscience de beaucoup de choses, et le moment<br />

est venu de réagir au changement et de se doter des moyens<br />

financiers nécessaires. En tant qu’industriels, nous devons<br />

nous responsabiliser pour dessiner le futur. Nous sommes<br />

tous les deux, Sylvain Palombo et moi-même, engagés<br />

dans l’action de Bpifrance qui a lancé en 2023 la première<br />

promotion de « l’Accélérateur Fabricants d’éclairage ».<br />

Composé de 10 entreprises à fort potentiel, ce programme<br />

d’accompagnement de proximité aide les entrepreneurs<br />

dans la définition d’une feuille de route stratégique propre<br />

à la filière française durant 18 mois. Construire cette feuille<br />

de route de la filière nous permettra de répondre à ces<br />

enjeux d’économie circulaire et de reprendre notre place en<br />

tant qu’acteur responsable de l’industrie et du changement !<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 9


Lumières Actualités<br />

Lauréats des prix ACEtylène 2023<br />

L’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) a remis les prix de l’ACEtylène en décembre 2023.<br />

Prix de la conception lumière extérieure et paysagère<br />

Parvis Sud de la gare de Nantes<br />

Concepteur lumière : Florian Colin, Atelier Coup d’éclat<br />

L’Atelier Ruelle a sollicité Coup d’éclat pour<br />

le projet d’éclairage, il fallait tenir compte à<br />

la fois de l’éclairage de la mezzanine, des<br />

flux des voyageurs, des îlots végétaux<br />

composés d’espaces détente, des<br />

Abribus situés en bordure du parvis, des<br />

allées qui conduisent jusqu’au canal Saint-<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

Félix, très arborées et disposant d’assises<br />

en pierre tout le long du cheminement. L’enjeu nocturne réside dans<br />

l’imbrication de ces lieux et de leurs usages de telle manière que chacun<br />

reste identifiable et pertinent tout en contribuant à faire émerger une identité<br />

globale qui les dépasse. C’est tout l’art d’une mosaïque nocturne qui, à<br />

travers les matières, reflets, couleurs, ombres et éclats des ensembles qui<br />

la composent, donne à voir ses multiples facettes pour attirer, accueillir,<br />

orienter, divertir et rassurer dans un même geste.<br />

Prix mise en lumière du patrimoine bâti<br />

Église Notre-Dame de Laeken à Bruxelles<br />

Concepteur lumière : Fiorenzo Namèche, Light-to-Light<br />

L’objectif de ce projet d’éclairage est de<br />

révéler par la lumière la symbolique de la<br />

couronne inhérente à l’architecture toute<br />

particulière de cette église. La conception<br />

lumière s’étend sur tout l’édifice, du<br />

massif avant jusqu’à la chapelle à l’arrière,<br />

en ciblant les éléments prépondérants de<br />

manière à offrir une lecture complète et<br />

harmonieuse de l’ensemble de l’édifice<br />

© Marc Detiffe<br />

depuis l’espace public. Deux tonalités<br />

de lumière, l’une blanche, l’autre dorée, ont été choisies. Le blanc illumine<br />

les éléments de surface, le doré met en valeur les creux et donne de la<br />

profondeur et du volume à l’architecture. Les luminaires sont positionnés<br />

au plus près des éléments architecturaux afin de modeler les volumes et<br />

les reliefs avec une très grande précision, permettant ainsi de limiter les<br />

consommations et d’éviter toute nuisance lumineuse.<br />

Prix de la conception lumière intérieure<br />

d’un établissement public<br />

Cité du Vitrail à Troyes<br />

Conceptrice lumière, Emmanuelle Sébie, 8’18’<br />

La Cité du Vitrail donne<br />

au visiteur l’opportunité<br />

de porter son attention<br />

sur des vitraux uniques,<br />

du Moyen-Âge à nos<br />

jours. Les vitraux se<br />

tiennent « debout » sur<br />

de grands socles étudiés<br />

pour être vus à distance.<br />

Le visiteur peut toutefois<br />

© 8’18’’<br />

s’en approcher, tourner<br />

autour et amorcer sa promenade, saisi par des éclats colorés disséminés<br />

dans l’espace. Des feuilles de lumière viennent s’adosser aux vitraux pour<br />

en révéler toutes les nuances et la finesse.<br />

Prix de la conception lumière intérieure d’un client privé<br />

Culture Culinaire à Vitznau<br />

Conceptrice lumière : Nawel Dehouche, Cosil<br />

Les murs de la salle sont constitués<br />

de panneaux orientables qui<br />

permettent d’adapter l’acoustique<br />

en fonction des besoins. Ils sont<br />

fabriqués à la main, et des feuilles<br />

de laiton très fines y ont été<br />

appliquées à l’aide du procédé<br />

© Raphl Feiner<br />

de métal par impact. La lumière<br />

accompagne et sublime ce travail en révélant les volumes et les matières.<br />

Prix petit budget (budget éclairage inférieur à 70 000 € HT<br />

Obscurothérapie (square du Temps des Cerises) à l’Île-Saint-Denis<br />

Conceptrices lumière : Sara Castagné et Margot Jacob, Concepto<br />

Obscurothérapie est un projet sans lumière artificielle. Il s’implante au<br />

cœur du square du Temps des Cerises à l’Île-Saint-Denis qui reste ouvert<br />

toute la nuit. Obscurothérapie ne se voit que dans l’obscurité totale. C’est<br />

une fresque réalisée avec de la peinture photoluminescente, évoquant de<br />

façon figurative et poétique la présence<br />

de la biodiversité nocturne, de la Seine<br />

toute proche et les étoiles de la nuit. On<br />

crée une émotion et une scénographie<br />

vivante, le choix de dessiner des figures<br />

emblématiques de la nuit est assumé<br />

et s’adresse aux plus jeunes dans la<br />

volonté d’offrir un cadre pédagogique<br />

pour réenchanter la nuit et la préservation<br />

du vivant.<br />

© Concepto<br />

Coup de cœur catégorie lumière extérieure<br />

et paysagère<br />

Pétales de Rose<br />

Concepteur lumière : Marc Dumas, Dumas Lumière<br />

Face à la gare régionale de Saint-<br />

Quentin-en-Yvelines, le jardin du<br />

Centre dessert des habitations,<br />

des entreprises, un campus<br />

et des écoles. Marc Dumas a<br />

déployé une imagerie poétique<br />

dans des lieux stratégiques afin<br />

que l’usager s’approprie le site.<br />

Toute l’attention du projet s’est<br />

portée sur l’équilibre entre deux<br />

Extrait du film Pétales de rose – Éclairage public<br />

© Marc Dumas<br />

ambiances complémentaires,<br />

l’une fonctionnelle, l’autre<br />

scénographique, avec un soin particulier sur la dimension des pétales, les<br />

nuances de leurs textures, la saturation des couleurs et leur place dans le<br />

paysage.<br />

10 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Elena Izzo rejoint<br />

Neko Lighting France<br />

Neko Lighting France, filiale dirigée<br />

par Bruno Touzery, poursuit<br />

son développement et accueille, au<br />

sein de son équipe commerciale<br />

Paris-Île-de-France, Elena Izzo.<br />

« Elena a effectué la majorité de<br />

sa carrière au sein de fabricants<br />

prestigieux en éclairage architectural<br />

tels qu’Artemide, Regent, Targetti<br />

et Louis Poulsen. Son expertise<br />

technique et son goût pour la lumière<br />

décorative permettent à Elena d’être<br />

un conseil de tout premier plan<br />

en prescription », déclare Bruno<br />

Touzery.<br />

Neko Lighting France a démarré son activité en 2019 avec Bruno Touzery,<br />

rejoint en janvier 2020 par Martin Ariza, devenu associé, puis Gilles Bures<br />

en 2021 également associé. « La filiale a connu une belle évolution en<br />

2022 et 2023, ce qui nous a permis d’attirer de nouveaux talents à Paris<br />

et d’agents commerciaux couvrant toute la France ; ce qui constitue une<br />

équipe d’une quinzaine de personnes, dont deux en back office. Nous<br />

renforçons notre position dans le secteur de l’éclairage architectural,<br />

notamment par notre présence en tant que partenaire de l’Association<br />

des concepteurs lumière et éclairagistes », ajoute Bruno Touzery. n<br />

Clareo Lighting réalise<br />

un tour de table de 35 M€<br />

Clareo Lighting annonce un tour de table de plus de 35 millions d’euros<br />

auprès de NextStage AM, MI3, BNP Paribas Développement et Adelie.<br />

NextStage AM et les autres partenaires financiers deviennent actionnaires<br />

minoritaires, notamment à travers le fonds Pépites & Territoires by AXA &<br />

NextStage AM. Clareo entend ainsi accélérer son développement pour<br />

devenir une référence sur le marché de l’éclairage led en France et en Europe.<br />

« En 12 ans, Clareo a réalisé la plus forte croissance organique de son<br />

marché. Aujourd’hui, avec plus de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires,<br />

Clareo est un acteur référent par sa taille, la qualité de ses produits, son<br />

avance sur les services, ainsi que son approche marketing et digitale »,<br />

déclare Olivier Maschino, co-fondateur et président de Clareo. n<br />

Agora-Makers acquiert Nexiode<br />

A<br />

gora-Makers, qui porte notamment les marques GHM et Eclatec, vient de<br />

faire l’acquisition de Nexiode, spécialisée dans les solutions connectées<br />

pour l’éclairage urbain et sportif. « Nexiode est une entreprise reconnue pour<br />

son expertise technique et son innovation dans le domaine de l’éclairage<br />

intelligent, déclare David Lelièvre, président du groupe. Cette acquisition,<br />

qui fait suite à une collaboration étroite établie depuis plusieurs années entre<br />

notre marque, Eclatec et Nexiode, s’inscrit parfaitement dans notre vision<br />

stratégique visant à offrir des solutions d’éclairage public de pointe, adaptées<br />

aux besoins évolutifs de nos clients et des villes du monde entier. » n<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 11


Lumières Actualités<br />

La lumière inversée,<br />

réflexions sur le noir et l’obscurité<br />

Par Roger Narboni<br />

Célébrer les 10 ans de la revue Lumières avec un texte sur le noir et l’obscurité peut<br />

sembler paradoxal. Pourtant, en ces temps de bouleversement climatique et de nécessités<br />

écologiques, il me semble important, voire fondamental, d’appréhender et de redécouvrir<br />

la noirceur de la nuit pour la remettre au cœur de nos débats, de nos concepts lumière<br />

et de nos projets.<br />

« Et la lumière fut…<br />

Et Dieu sépara la lumière d’avec les ténèbres… » (Bible, Genèse 1:3) Ainsi,<br />

pour les croyants, c’est l’obscurité qui aurait régné sur l’univers et sur<br />

toutes choses, et ce, bien avant la lumière.<br />

Mais pour les scientifiques, est-ce que cet état obscur préexistait avant le<br />

Big Bang ou après la naissance de l’Univers, il y a environ 13,8 milliards<br />

d’années ?<br />

Plusieurs centaines de millions d’années après sa naissance, l’Univers vivait<br />

en effet son Âge sombre, avant la formation des étoiles et des galaxies.<br />

Et aujourd’hui, avec environ 400 milliards d’étoiles dans notre galaxie et<br />

2 000 milliards de galaxies, c’est l’ère des étoiles, l’ère de la lumière.<br />

Mais les étoiles finiront toutes par s’éteindre et l’Univers entrera dans une<br />

nouvelle ère sans aucune étoile après des milliards de milliards d’années.<br />

Ce sera de nouveau l’ère de l’obscurité, une ère qui se prolongera alors à<br />

l’infini. Une ère sans aucune lumière.<br />

L’une des définitions de l’obscurité en astrophysique est « l’absence de<br />

lumière », ce qui est donc paradoxal puisque l’obscurité aurait été là bien<br />

avant la lumière et donc qu’elle existait déjà par elle-même, sans comparaison<br />

ou confrontation avec sa jumelle ou son alter ego, la lumière.<br />

Un ciel nocturne noir ou un ciel étoilé ?<br />

Pour les astronomes du 17 e siècle, observer un ciel nocturne majoritairement<br />

noir interrogeait en fait la quantité infinie d’étoiles contenue dans<br />

l’Univers. Car si l’Univers contenait une infinité d’étoiles, le ciel aurait dû<br />

leur apparaître extrêmement lumineux.<br />

Edmond Halley tenta, à la fin du 17 e , de calculer cette luminosité. Ce fut<br />

ensuite Edgar Allan Poe qui imagina, au début du 18 e , qu’un très grand<br />

nombre d’étoiles émettaient de la lumière qui n’avait pas eu le temps de<br />

nous atteindre, ou qu’elles avaient disparu avant que cette lumière ne nous<br />

parvienne.<br />

Donc, si nous voyons un ciel globalement noir, c’est parce que nous ne<br />

voyons que les étoiles suffisamment proches de nous, celles dont la lumière<br />

a eu la possibilité de nous parvenir en un temps inférieur à leur durée<br />

de vie (source : Les idées noires de la physique, de Vincent Bontems et<br />

Roland Lehoucq, édition Les Belles Lettres, 2017). Ce qui relativise notre<br />

perception de l’obscurité et qui la rend de manière étonnante dépendante<br />

du temps.<br />

La quête de l’obscurité en dehors des villes<br />

Cette quête génère un paradoxe. En effet, plus on s’éloigne des zones<br />

urbaines éclairées, plus les étoiles et les galaxies visibles dans le ciel nocturne<br />

prennent de l’importance et nous donnent une perception très claire<br />

de la Voie lactée, bien loin d’une supposée obscurité. Pour celles et ceux<br />

qui ont eu la chance d’aller la nuit dans des déserts, loin de toute agglomération<br />

et donc de pollution lumineuse, cette connexion à la voûte céleste<br />

très lumineuse est bien connue. D’autant plus que notre œil s’adapte et<br />

s’ouvre au maximum, nous permettant même de percevoir la surface terrestre<br />

dans cette très faible lumière naturelle. Ainsi, dans une région dénuée<br />

de toute pollution lumineuse, située loin de toute zone urbaine, le ciel nocturne<br />

apparaît en fait très lumineux, constellé de milliers de points et d’amas<br />

lumineux, de tailles et de colorations très variées, loin de l’idée d’une voûte<br />

noire qu’on pourrait imaginer.<br />

La recherche de la noirceur en ville<br />

Contrairement à ce qui se passe hors des zones urbaines, la recherche<br />

d’une obscurité totale en ville est très difficile, si ce n’est quasiment impossible.<br />

En effet, la pollution lumineuse en ville, générée à la fois par l’éclairage<br />

public et par les éclairages privés et domestiques, comme par les<br />

enseignes et les publicités lumineuses, crée au-dessus de nous un halo<br />

lumineux hémisphérique de grande dimension et visible de loin qui modifie<br />

et perturbe notre perception du ciel nocturne. Ce halo rediffuse aussi de la<br />

lumière vers le sol, ce qui rend toute recherche de secteur totalement obscur<br />

en ville extrêmement improbable.<br />

Même si la perception de l’obscurité est une notion relative, liée aux<br />

contrastes et au différentiel avec la luminosité visible alentour, la sensation<br />

d’être plongé, réellement en ville, dans une profonde obscurité est pratiquement<br />

inatteignable.<br />

Il faut donc, pour mener à bien cette recherche d’une relative obscurité en<br />

ville, choisir un très grand espace, non construit et si possible densément<br />

boisé pour occulter les lumières environnantes, sans présence de plan<br />

d’eau qui réfléchit toute lumière alentour, et situé le plus loin possible de<br />

toute zone brillamment éclairée.<br />

La peur du noir<br />

Sans aller jusqu’à une peur pathologique de l’obscurité, la peur du noir<br />

comme la lutte contre les ténèbres sont ancrées chez nous depuis la nuit<br />

des temps, dans nos gènes comme dans notre histoire. Ce sont certainement<br />

des réminiscences de ce qu’ont dû éprouver les premiers humains<br />

face à l’inconnu et aux nombreux dangers qui les menaçaient une fois la<br />

nuit tombée, avant la découverte puis la maîtrise du feu. C’est pourquoi,<br />

il nous faut réapprendre à apprivoiser et à redécouvrir l’obscurité en ville<br />

comme en dehors de la ville, si nous souhaitons dans le futur lutter contre<br />

la pollution lumineuse et préserver la biodiversité, mais aussi profiter de la<br />

relative fraîcheur de la nuit mise en danger par les changements climatiques<br />

en cours.<br />

L’obscurothérapie<br />

L’obscurité peut aussi procurer du bien-être. Elle peut aider à déstresser<br />

des personnes soumises à trop de lumières artificielles.<br />

Cette capacité de l’obscurité à interagir psychologiquement et physiolo-<br />

12 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


giquement avec les humains est peu étudiée, alors que la luminothérapie<br />

a fait l’objet d’un nombre important de recherches. Être plongé dans une<br />

profonde obscurité, dans des conditions optimales de confort et de sécurité,<br />

notamment après avoir baigné longuement dans un éclairage artificiel<br />

intense, permet de se recentrer, de mieux se focaliser sur ses sensations et<br />

de vivre une expérience sensorielle réparatrice.<br />

Un espace obscur, né de l’absence de lumière artificielle, n’est pas forcément<br />

noir. Il peut accueillir des objets, des décors ou des fresques phosphorescentes<br />

colorées, visibles seulement dans l’obscurité, qui restituent<br />

la lumière reçue.<br />

En ville, il n’existe quasiment pas d’espaces publics dédiés à l’obscurothérapie,<br />

alors qu’ils pourraient participer, et de manière disruptive, à réenchanter<br />

la nuit.<br />

Une obscurité bienfaisante ou malfaisante ?<br />

Si l’obscurité fait partie de la famille des ambiances visuelles, nocturnes<br />

ou lumineuses, on peut considérer que sa perception dépend de l’endroit<br />

où elle se situe, de l’observateur et de ses capacités de vision, mais aussi<br />

de son positionnement dans l’espace comme de son état d’esprit, de sa<br />

connaissance du lieu dans lequel l’obscurité existe, et bien sûr des besoins<br />

et des activités qui y seront éventuellement pratiquées.<br />

L’obscurité peut donc être ressentie très différemment en fonction des personnes,<br />

des moments et des lieux. On peut même considérer que l’obscurité<br />

peut s’apprivoiser si on souhaite en profiter. Il faut pour cela apprendre à<br />

mieux la connaître et à l’expérimenter dans différentes conditions.<br />

Dans le monde occidental, nous avons été nourris, dès notre enfance, de<br />

mythes, de contes et de légendes qui décrivaient l’obscurité, mais aussi,<br />

souvent, la nuit qui y était associée, comme un univers peuplé de monstres<br />

et de créatures malfaisantes.<br />

La lumière était supposée, alors, nous aider à vaincre cette peur des ténèbres.<br />

Ces récits ont façonné de manière durable notre perception de<br />

l’obscurité et il nous est très difficile de la percevoir naturellement comme<br />

bienfaisante.<br />

Paradoxalement, le monde asiatique a, au contraire, souvent considéré<br />

l’obscurité comme un espace bienveillant, parfois même menacé par des<br />

lumières malfaisantes.<br />

En fait, nous avons tous des expériences mémorielles de l’obscurité, à la<br />

fois bienveillantes et malveillantes.<br />

Cette brève analyse de l’ambivalence perpétuelle qui existe entre lumière<br />

et obscurité (qui fera l’objet, je l’espère, d’un ouvrage) démontre que cette<br />

dernière est l’essence même du travail des concepteurs lumière et de tous<br />

ceux qui conçoivent des ambiances ou des environnements lumineux. n<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 13


Lumières Actualités<br />

ETAP et Planlicht :<br />

pour une approche circulaire<br />

ETAP Lighting et Planlicht s’associent afin de valoriser leur croisement<br />

d’offres et leur complémentarité. Ce partenariat ambitionne de conquérir<br />

le marché de l’éclairage intérieur premium en France et prône une stratégie<br />

antigaspi. Acteurs de la transition technologique et énergétique, ETAP<br />

Lighting et Planlicht mettent au jour un nouveau modèle d’entrepreneuriat<br />

collaboratif qui repose sur l’idée de louer la lumière, tel un service sur mesure.<br />

« Nous intégrons une large sélection de gammes Planlicht dans notre<br />

catalogue afin de proposer à nos clients une offre globale, fonctionnelle et<br />

architecturale, déclare Benoit Gamas, directeur général d’ETAP Lighting.<br />

Nous nous adressons à une même typologie de clientèle, qui veille à la<br />

qualité et la pérennité des produits. Nous devons donc constamment<br />

innover et demeurer audacieux. »<br />

ETAP Lighting et Planlicht sont des entreprises 100 % familiales qui<br />

conçoivent, développent et fabriquent l’ensemble de leurs références<br />

haut de gamme en Europe, respectivement en Belgique et en Autriche.<br />

Écoresponsables, ETAP Lighting et Planlicht prônent l’antigaspi et ne<br />

raisonnent plus uniquement en achats/ventes. Ce partenariat permet<br />

donc aux maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre de disposer d’une<br />

offre exhaustive autour d’une signature esthétique additionnelle, mais<br />

aussi de proposer, outre la vente traditionnelle, un service de location<br />

sur mesure.<br />

L’approche circulaire comme objectif<br />

« La circularité pleine et entière n’existera pas tant que le fabricant ne<br />

restera pas propriétaire de ses produits, affirme Benoit Gamas. La location<br />

de lumière est donc assortie d’un loyer annuel incluant l’installation<br />

de l’éclairage, le financement et la prise en charge de la maintenance,<br />

possiblement jusqu’à 20 ans chez ETAP Lighting. Cet engagement de<br />

moyenne ou longue durée demeurera, le plus souvent, inférieur à la charge<br />

des coûts d’exploitation (ainsi qu’aux frais d’entretien devenus quasi nuls)<br />

et se traduira par d’importantes économies d’énergie. »<br />

Il s’agit d’un réel contrat<br />

de performances, personnalisé<br />

du diagnostic à la<br />

prescription, de la mise<br />

en œuvre à la réparabilité.<br />

Cette approche circulaire<br />

permet des retours sur<br />

investissement très courts<br />

– inférieurs à 4 ans –, ne<br />

grève pas le capital des<br />

clients et préserve nos<br />

ressources naturelles. La<br />

Supension Ophelia de Planlicht intégrée<br />

à la nouvelle collection d’ETAP Lighting.<br />

© Planlicht<br />

conception circulaire est une façon de lutter contre les importations exotiques,<br />

souvent synonymes de produits irréparables.<br />

« L’avenir doit se construire autour de solutions de réemploi et de réparabilité,<br />

poursuit Benoit Gamas. La promesse d’ETAP Lighting et de Planlicht est de<br />

proposer des éclairages leds qualitatifs offrant un confort d’usage constant,<br />

une faible consommation d’énergie, une empreinte carbone minimale et<br />

répondant aux normes les plus exigeantes. Nos savoir-faire permettant<br />

d’entretenir et d’offrir une deuxième – voire une troisième – vie à leurs<br />

produits. Notre objectif est de produire des solutions d’éclairage pérennes,<br />

d’optimiser et de quantifier au plus juste les installations de nos clients<br />

et de permettre une réparabilité qui puisse upgrader les produits. Notre<br />

promesse : une lumière infinie, sans effort et sans déchets. »<br />

La France comme terre d’expérimentation<br />

« Notre volonté est d’asseoir ce partenariat pilote dans l’Hexagone, car il y a<br />

un vrai ancrage architectural et le marché français de l’éclairage possède un<br />

fort potentiel de développement. C’est un terrain fertile et très dynamique »,<br />

souligne Jimmy Gauthier, directeur commercial de Planlicht en France.<br />

Dans le secteur de l’éclairage, c’est un changement de paradigme absolu.<br />

Une démarche singulière selon laquelle le collectif prime afin d’appréhender<br />

au mieux la lumière, de valoriser sa fiabilité et sa longévité ainsi que d’optimiser<br />

les économies d’énergie grâce, notamment, aux systèmes de gestion<br />

intelligents. Inaltérable… telle doit être la lumière artificielle de demain. n<br />

Le Syndicat de l’éclairage<br />

accueille deux nouveaux adhérents<br />

• Le conseil d’administration du Syndicat de l’éclairage a approuvé à<br />

l’unanimité la demande d’adhésion de la société Artemide.<br />

Fondée à Milan en 1960 par Ernesto Gismondi et Sergio Mazza, Artemide<br />

est une entreprise renommée dans le monde entier pour ses créations<br />

dans le domaine du design et de la conception de luminaires.<br />

Associant les technologies les plus avancées, les matériaux de haute qualité<br />

et une sensibilité esthétique toujours surprenante, les appareils d’éclairage<br />

édités par Artemide ont marqué l’histoire de l’industrie de l’éclairage.<br />

Tolomeo, Eclisse, Nessino, récemment Unterlinden, les luminaires conçus<br />

par des designers de renom réinterprètent la relation entre l’homme, la<br />

lumière et l’architecture.<br />

Carlotta de Bevilacqua, architecte, designer, enseignante, P.D.G. d’Artemide,<br />

poursuit l’œuvre de son mari Ernesto Gismondi, pour une conception durable<br />

et sociale de la lumière, source d’émotion esthétique et de bien-être physiologique<br />

et psychologique, fidèle à la devise de l’entreprise : « The Human Light ».<br />

Artemide France est dirigée par Guillaume Bastien.<br />

• Galaed, important groupe français de 230 salariés, est spécialiste de<br />

l’éclairage à l’intention des professionnels, à travers ses cinq sociétés :<br />

- Miidex Lighting, à Plaisance-du-Touch, près de Colomiers, qui propose<br />

des luminaires d’entrée de gamme pour des applications d’éclairage<br />

résidentiel, tertiaire et industriel.<br />

- Europole, à Ternay, près de Lyon, avec de nombreuses références de<br />

luminaires destinés au marché du résidentiel, en intérieur et extérieur.<br />

- Electra, à Riom, avec des produits de milieu de gamme technique et<br />

sur mesure, pour le résidentiel, le tertiaire et l’industrie.<br />

Ces produits sont essentiellement diffusés par la distribution professionnelle<br />

de matériels électriques.<br />

- S’ajoute Hoplights, à Ternay, qui propose la conception et la mise en<br />

œuvre de l’éclairage et de l’agencement des espaces de vente, avec<br />

une approche technique et des produits sur mesure, dans le domaine du<br />

grand commerce et de l’industrie.<br />

- En complémentarité avec le groupe, pour une première implantation<br />

européenne, Aurora UK, à Welwyn Garden City, au nord de Londres, avec<br />

des gammes de luminaires résidentiel, tertiaire et industrie.<br />

Au total, Galaed ce sont 13 000 m 2 d’infrastructures logistiques, 2 900 m 2<br />

de bureaux et showrooms, et 2 100 m 2 consacrés à la production,<br />

l’assemblage et aux tests en laboratoire.<br />

Le groupe Galaed est présidé par Sébastien Bonneville. n<br />

14 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Actualités<br />

Stéphane Vanel a rejoint<br />

Panzeri comme “country<br />

manager”<br />

Stéphane Vanel commence sa carrière chez Claude Éclairage<br />

(Groupe Sylvania aujourd’hui) en 1987, où il reste six ans. Il intègre<br />

ensuite le groupe Osram où il occupera différents postes de direction<br />

au cours des vingt années suivantes, dont celui de directeur des<br />

ventes, activité projets pour les marques Siteco et Traxon. Il intègre<br />

ensuite la société RZB où, pendant six ans, Stéphane Vanel développe<br />

l’activité commerciale et projets, ainsi que la force de vente de la filiale<br />

française, notamment auprès de la distribution spécialisée.<br />

Depuis janvier <strong>2024</strong>, Stéphane Vanel est directeur de la filiale Panzeri<br />

France. « Je suis très heureux de rejoindre cette entreprise familiale<br />

qui, depuis 70 ans, produit des solutions d’éclairage et commercialise<br />

le made in Italy dans les milieux les plus exclusifs du monde entier.<br />

Je suis en parfaite cohésion avec les valeurs de l’entreprise et sa<br />

conception de l’éclairage : haute qualité, tradition et innovation. C’est<br />

avec plaisir que je retrouve mes contacts prescripteurs pour monter<br />

des projets avec des solutions architecturales de qualité. »<br />

En 1947, Carlo Panzeri crée un atelier mécanique qui deviendra, en<br />

1963, une société spécialisée dans la production de composants pour<br />

luminaires. Aujourd’hui, l’entreprise, présidée par Federico Panzeri,<br />

fabrique des luminaires décoratifs destinés aux projets architecturaux<br />

(tertiaire, hôtels, restaurants) et est présente dans plus de 60 pays<br />

avec des bureaux à Munich, Paris et Dubaï. n<br />

© DR<br />

© DR<br />

Cohérence Développement :<br />

une montée en puissance<br />

Àl’issue de la crise sanitaire, David Meyer lance Cohérence<br />

Développement, et capitalise sur son expertise<br />

marketing et communication en ajoutant une branche<br />

formation, essentiellement marketing et managériale.<br />

Alors que l’incandescence s’éteint, David Meyer commence<br />

sa carrière dans l’éclairage chez Osram comme chef de produits au<br />

moment où la led apparaît. Il devient responsable de la division projets<br />

et chef de marché d’une seconde marque du groupe, puis prend la<br />

direction du marketing professionnel. Il rejoint, au bout de quinze ans,<br />

une ETI et en particulier une business unit éclairage dont il est coresponsable<br />

avec une empreinte marketing importante. Deux ans après<br />

sa création, Cohérence Développement accompagne les entreprises en<br />

BtoB dans leur stratégie marketing et communication, dans le domaine<br />

de l’éclairage et d’autres secteurs industriels. « J’interviens en temps<br />

partagé, c’est-à-dire que j’accompagne plusieurs entreprises en même<br />

temps, en allouant à chacune un temps déterminé, ce qui leur permet<br />

de maîtriser leurs coûts et leurs risques. »<br />

Ainsi, David Meyer intervient en marketing stratégique et opérationnel,<br />

c’est-à-dire analyse de marché, redéfinition de l’offre, lancement de<br />

produits, promotions, communication…<br />

Basé en Alsace et doté d’une longue expérience dans des groupes<br />

allemands, il est à même de développer localement des plans d’action<br />

issus des maisons mères de l’autre côté de la frontière. David Meyer<br />

agit aussi au niveau national comme un membre détaché de l’entreprise<br />

le temps qu’il l’accompagne.<br />

https://coherencedeveloppement.fr/<br />

david.meyer@coherencedeveloppement.fr n<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 15


Lumières Entretien<br />

Vincent THIESSON,<br />

président de l’ACE<br />

Akari-Lisa ISHII,<br />

vice-présidente de l’ACE<br />

Lionel BESSIÈRES,<br />

secrétaire de l’ACE<br />

Parcours• • •<br />

1995, Georges Berne, Pierre Bideau,<br />

Philippe de Bozzi, Louis Clair, Laurent Fachard,<br />

Gérard Foucault, Philippe Hutinet,<br />

Roger Narboni et Jean Sabatier, tous<br />

« éclairagistes », décident de se fédérer<br />

en association et créent l’Association<br />

des concepteurs lumière et éclairagistes.<br />

Présidents successifs depuis 2014 :<br />

Marc Dumas, Sara Castagné, Virginie Nicolas,<br />

Vincent Thiesson.<br />

2010 : création des Rencards de l’ACEtylène.<br />

Tribune libre d’expression nouvelle,<br />

les Rencards de l’ACEtylène actionnent<br />

un processus exploratoire inédit au cœur<br />

de la conception lumière. C’est le lieu<br />

de la présentation et du débat centré<br />

autour du projet lumière et de ses différents<br />

mécanismes de construction.<br />

Les prix de l’ACEtylène : L’ACE souhaite,<br />

par le biais d’une manifestation de remise<br />

de prix, favoriser les partenariats avec<br />

les métiers associés à cette profession.<br />

6 prix sont attribués.<br />

2023 : ACE-MANIFESTE pour des projets<br />

d’éclairage raisonnés et engagés, Acte 2.<br />

Profession<br />

conceptrice/concepteur lumière<br />

En presque trente ans, l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes<br />

n’a jamais constaté autant de transformations de la profession qu’au cours<br />

de cette dernière décennie. Vincent Thiesson (agence ON), Akari-Lisa Ishii<br />

(I.C.O.N.) et Lionel Bessières (Quartiers Lumières) nous apportent leurs<br />

témoignages sur l’évolution du métier et les actions de l’ACE.<br />

Quelle est la mission de l’ACE ?<br />

Vincent Thiesson – L’association, qui compte<br />

aujourd’hui 130 adhérents et 50 partenaires,<br />

a pour vocation de promouvoir le métier de<br />

concepteur lumière et le matériau lumière et<br />

d’organiser des échanges entre les adhérents,<br />

à la fois sur le plan technique et intellectuel.<br />

Les questions de recrutement et de formation<br />

sont venues s’ajouter récemment à nos<br />

sujets de débat, notamment au cours des<br />

Rencards de l’ACEtylène qui rassemblent la<br />

profession tous les ans. Comment peut-on<br />

replacer le métier de concepteur lumière au<br />

cœur d’un mouvement professionnel au sens<br />

large (architecture, urbanisme, et la ville en<br />

général) face aux enjeux environnementaux ?<br />

Nous sommes convaincus que les concepteurs<br />

lumière ont leur pierre à apporter à cet édifice.<br />

Les formations au métier de concepteur<br />

lumière sont un peu dispersées, mais nous nous<br />

efforçons d’apporter de la cohérence et de la<br />

lisibilité dans l’information que nous diffusons,<br />

notamment auprès des étudiants.<br />

Lionel Bessières – Ce manque de formation<br />

commune et reconnue par l’État fait que notre<br />

métier comprend des profils très diversifiés et<br />

des services rendus assez différents, ce qui en<br />

fait notre richesse mais peut aussi apporter<br />

de la confusion pour nos interlocuteurs qui<br />

ne savent pas si l’approche du concepteur<br />

lumière sera plutôt artistique ou technique.<br />

Je pense que c’est, aujourd’hui encore, une<br />

profession qui cherche une identité, même si,<br />

depuis dix ans, elle a indéniablement gagné en<br />

crédibilité.<br />

Akari-Lisa Ishii – L’ACE s’est fait connaître<br />

par un certain nombre d’actions, dont<br />

l’organisation des prix de l’ACEtylène, qui a<br />

représenté un plus pour la profession : classés<br />

en 6 catégories, ils sont l’occasion de montrer<br />

des réalisations exemplaires et aussi que les<br />

appels d’offres publics demandent de plus en<br />

plus souvent l’intervention d’un concepteur.<br />

Quelle place occupe la conception lumière<br />

aujourd’hui ?<br />

Vincent Thiesson – Nous avons lancé un<br />

questionnaire auprès de tous nos adhérents,<br />

© DR<br />

16 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Entretien<br />

responsables d’agences et salariés. 35 structures emploient<br />

150 personnes, génèrent un chiffre d’affaires de 11 millions<br />

d’euros et 215 millions d’euros de prescriptions. Nous nous<br />

rendons compte que les enjeux et les réponses techniques<br />

deviennent de plus en plus complexes au fil des années.<br />

Akari-Lisa Ishii – Notre approche est tridimensionnelle : on<br />

doit justifier et établir notre identité auprès de la maîtrise<br />

d’ouvrage, de la maîtrise d’œuvre et du grand public. Nous<br />

sommes sans cesse en train de nous adapter aux besoins des<br />

uns et des autres. Je pense que notre notoriété diffère aussi<br />

selon que l’on travaille en intérieur ou en extérieur. Dans<br />

certaines applications, comme les bureaux, il est un peu<br />

plus rare que l’on fasse appel à notre expertise. Cependant,<br />

la culture de la lumière, sa compréhension est relativement<br />

élevée en France. Notre expertise est appréciée, car les<br />

différences entre les produits (tous en led) se réduisent<br />

considérablement, et rendent nos interventions encore plus<br />

pointues.<br />

Lionel Bessières – … et notre rôle essentiel. Il ressort du<br />

questionnaire que nous sommes souvent amenés à expliquer<br />

les subtilités inhérentes à notre travail. Cela laisse la place<br />

à l’expression de chacun et permet à chaque concepteur<br />

lumière d’apporter sa touche personnelle à ses projets,<br />

comme une identité propre.<br />

Comment décririez-vous l’évolution de la conception lumière<br />

ces 10 dernières années ?<br />

Lionel Bessières – La technologie, mais aussi le changement<br />

des mentalités, nous ont conduits à modifier notre façon de<br />

travailler et ont donné un autre sens à nos interventions.<br />

La conception lumière devient de plus en plus un travail<br />

d’orfèvre, très précis, qui doit trouver un équilibre afin de<br />

proposer des projets sociaux, durables et maintenables. On<br />

ne va pas proposer l’installation d’une gestion compliquée<br />

si un simple interrupteur peut répondre aux besoins.<br />

Certes, notre métier se complexifie mais en même temps,<br />

nous pouvons apporter plus de solutions. La concertation<br />

se généralise et tient compte des enjeux administratifs,<br />

techniques, sociaux, environnementaux.<br />

Vincent Thiesson – Les trois chocs, confinement, crise<br />

énergétique, émeutes, ont mis la lumière au premier plan.<br />

Akari-Lisa Ishii – J’ajouterais l’impact de l’arrêté de 2018<br />

sur les nuisances lumineuses. J’ai parfois l’impression que<br />

le poids des contraintes nous a un peu privés d’une certaine<br />

liberté d’expression. Nous ne sommes pas des artistes qui<br />

laissons libre cours à notre créativité, nous sommes des<br />

designers dont le travail ne peut être dissocié des événements<br />

sociétaux.<br />

Lionel Bessières – L’arrêté sur les nuisances lumineuses a<br />

sans doute indirectement participé à développer encore plus<br />

la professionnalisation de notre activité. Il nous a appris à<br />

devenir résilients et nous a incités à rechercher cet équilibre<br />

entre respect de la nuit, sobriété et magie de la lumière.<br />

En <strong>2024</strong>, où en est-on ?<br />

Vincent Thiesson – Le centre de gravité s’est légèrement<br />

déplacé : la led vient tout juste d’atteindre sa maturité. Elle<br />

nous prouve tout ce qu’elle peut nous apporter : en gains<br />

énergétiques, en termes de photométrie. Le pilotage de<br />

l’éclairage nous offre de multiples possibilités, une intelligence<br />

et une précision microchirurgicale. La lumière, de sécuritaire,<br />

est devenue touristique, puis urbaine et aujourd’hui<br />

responsable. Un élément reste et nous caractérise : c’est la<br />

créativité qui nous pousse à continuer à inventer.<br />

Et dans 10 ans ?<br />

Akari-Lisa Ishii – J’attends d’autres technologies : le<br />

laser, peut-être. Et je pense que nous allons disposer de<br />

plus d’intelligence dans les systèmes qui nous permettra<br />

d’améliorer le bien-être des utilisateurs de façon à jouer sur<br />

les interactivités de ces outils. Quant à l’ACE, elle évolue<br />

vers plus de parité, des conceptrices nous rejoignent encore.<br />

La nouvelle génération apporte un certain dynamisme : les<br />

jeunes concepteurs et conceptrices lumière ont l’habitude<br />

de travailler ensemble, de collaborer avec les architectes et<br />

les paysagistes, et de faire appel aux outils connectés qui<br />

rendent la lumière plus accessible, libre.<br />

Vincent Thiesson – L’ACE vient justement de lancer une<br />

réflexion sur cette thématique ainsi que sur l’impact de<br />

l’intelligence artificielle sur notre métier. Pour moi, la<br />

lumière de demain est liée à l’évolution de la ville : avec sans<br />

doute davantage de mobilité, une autre manière de travailler,<br />

un paysage différent, des enjeux environnementaux et<br />

d’usage au centre des préoccupations.<br />

Lionel Bessieres – J’observe avec des plus en plus d’intérêt<br />

les évolutions de la société, des besoins, des usages et des<br />

technologies. J’espère que dans 10 ans, on aimera parler de<br />

sobriété heureuse et lumineuse. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 17


Lumières Projets<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

Maître d’ouvrage<br />

Nantes Aménagement<br />

Architecte – Paysagiste<br />

Atelier Ruelle<br />

Concepteur lumière<br />

Florian Colin, Coup d’éclat<br />

Installateur<br />

CITEOS<br />

Bureau d’études<br />

Océanis Ingénierie<br />

Matériel d’éclairage<br />

Ado Lights, Ewo, Comatelec,<br />

TMC Innovation (mât), We-Ef<br />

GARE SUD DE NANTES :<br />

UNE MOSAÏQUE DE LUMIÈRES<br />

Prix ACEtylène de la conception lumière extérieure et paysagère 2023,<br />

le projet d’éclairage réalisé par Florian Colin, Coup d’éclat, autour de<br />

la gare, accompagne la reconquête urbaine du quartier Malakoff. Douce<br />

et fonctionnelle, la lumière se glisse dans les espaces publics partagés, créant<br />

des respirations colorées qui rythment les cheminements et les lieux de repos.<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

Pour inscrire la gare dans une nouvelle dynamique,<br />

les architectes-paysagistes de l’Atelier<br />

Ruelle ont repensé l’accès sud. Le parvis est<br />

devenu une place arborée qui fait le lien entre<br />

la gare et le quartier sud de la ville. « L’Atelier<br />

Ruelle nous a sollicités pour le projet d’éclairage,<br />

commente Florian Colin, concepteur lumière,<br />

Coup d’éclat. Les voyageurs empruntent cet<br />

espace tôt le matin et jusque tard le soir (minuit).<br />

En accord avec la maîtrise d’ouvrage et l’Atelier<br />

Ruelle, nous avons voulu un accompagnement<br />

lumineux sobre, confortable et à la fois ludique<br />

et rassurant. » La transformation de la gare a<br />

commencé en 2020, avec l’apparition, à 6 m de<br />

haut, de la grande mezzanine de verre signée Rudy<br />

Ricciotti, qui relie le nord au sud de la ville. Pour<br />

le concepteur lumière, la tâche était plus complexe<br />

qu’il n’y paraissait : il fallait tenir compte à<br />

la fois de l’éclairage de la mezzanine, des flux des<br />

voyageurs, des îlots végétaux composés d’espaces<br />

détente, des Abribus situés en bordure du parvis,<br />

des allées qui conduisent jusqu’au canal Saint-<br />

Félix, très arborées et disposant d’assises en pierre<br />

tout le long du cheminement.<br />

18 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Projets<br />

© We-ef<br />

Des transitions douces<br />

La composition générale du projet s’est développée<br />

à différentes échelles : la gare, les passages, les<br />

assises, le sol. Pour rester dans l’esprit de l’aménagement<br />

doux et ludique, confortable et chaleureux,<br />

Coup d’éclat a imaginé une mosaïque nocturne<br />

où chaque espace trouve sa place dans une<br />

identité lumineuse.<br />

« Dans cette configuration, nous devions tenir<br />

compte des éclairages intérieurs assez blancs<br />

et puissants issus de la mezzanine et des larges<br />

baies vitrées du rez-de-chaussée, explique Florian<br />

Colin. Pour l’extérieur, la maîtrise d’ouvrage et<br />

la ville demandaient des tonalités plutôt chaudes<br />

et confortables le long des déambulations piétonnes.<br />

» Ainsi, d’un niveau d’éclairement entre<br />

200 lux et 300 lux pour une température de couleur<br />

de 4 000 K à l’intérieur de la gare, on passe<br />

à environ 10 lux et 2 700 K à peine à l’extérieur.<br />

Pour mettre en place une transition visuelle la plus<br />

douce possible de la gare vers le parvis, et inversement,<br />

des appliques sont intégrées à la façade et en<br />

soulignent les vagues et les arches.<br />

© Adolight<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 19


Lumières Projets<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

« Cette applique est la déclinaison d’un luminaire<br />

Comatelec que j’avais dessiné pour un autre projet<br />

et que nous avons adapté afin d’éviter d’encombrer<br />

le parvis avec des mâts, précise Florian Colin.<br />

En partie inférieure de l’applique, l’appareil, en<br />

3 000 K, équipé d’une optique elliptique, fournit<br />

un éclairage rasant des piliers qui offre un socle<br />

lumineux à la gare, interface entre l’intérieur et<br />

l’extérieur. »<br />

Cette disposition procure un bandeau lumineux<br />

de 20 lux sur toute la longueur du bâtiment. Le<br />

projecteur en partie haute présente une température<br />

de couleur plus chaude, de 2 700 K, et éclaire<br />

jusqu’au milieu du parvis, sur une base d’une<br />

dizaine de lux.<br />

Lumière fonctionnelle<br />

et mosaïque nocturne<br />

« L’enjeu nocturne, souligne Florian Colin, réside<br />

dans l’imbrication de ces lieux et de leurs usages<br />

de façon que chacun d’eux reste reconnaissable et<br />

pertinent, tout en contribuant à faire émerger une<br />

identité globale. C’est tout l’art d’une mosaïque<br />

nocturne qui, à travers les matières, reflets, couleurs,<br />

ombres et éclats des ensembles qui la composent,<br />

donne à voir ses multiples facettes pour<br />

attirer, accueillir, orienter, divertir et rassurer dans<br />

un même geste. »<br />

Par exemple, en périphérie du parvis, les Abribus<br />

sont éclairés par des projecteurs installés au sommet<br />

de mâts de 10 m de hauteur. Côté gare et sur<br />

les mêmes mâts, d’autres projecteurs dessinent une<br />

mosaïque chromatique sur toute la surface du parvis,<br />

apportant une autre lecture à la place.<br />

« Nous nous sommes inspirés d’un travail réalisé<br />

par nos confrères de Concepto à Saclay, commente<br />

Florian Colin, en utilisant un verre spécifique et une<br />

lentille de Fresnel. Notre composition chromatique se<br />

déploie sur le parvis, en vert, rouge et bleu, dans des<br />

pastels de plus en plus flous au fur et à mesure que<br />

l’on s’approche de la gare. Dans les espaces de repos,<br />

les couleurs sont plus marquées et plus chaleureuses. »<br />

L’Atelier Ruelle a dessiné des bancs de pierre qui<br />

intègrent un rétroéclairage en sous-face des assises,<br />

ainsi que des tables de salon, en pierre également, qui<br />

invitent les voyageurs à faire une pause sur la place.<br />

Des petits mâts ont été intégrés au centre des tables<br />

et sont équipés de lanternes dont le masque métallique<br />

rappelle le motif de la résille de la passerelle.<br />

Elles s’allument via un module de détection de<br />

présence dans une lumière chaude de 2 200 K.<br />

C’est un tout autre paysage urbain qui accueille<br />

désormais les utilisateurs, comme une transition<br />

douce vers le voyage qui peut commencer. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

20 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Projets<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

© Jean-Baptiste Guerlesquin<br />

© we-ef<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 21


Lumières Projets<br />

© Francis Amians<br />

Maîtrise d’ouvrage<br />

Lido 2<br />

Jean-Luc Choplin, directeur artistique<br />

AMO<br />

The Cortex Project : Arnaud Patat,<br />

Cyril Sault, Stéphane Hamel<br />

Décorateur<br />

Beaubow : Alexis Mabille<br />

Conception lumière :<br />

Simon Begué et Christophe Luquet,<br />

Ombrages<br />

Solutions d’éclairage :<br />

Ambiance Lumière, Atea, Eclipse Conseil,<br />

Lumenscia, Ombres & Facettes, Prolicht<br />

Bet Électricité<br />

Ariess : Nicolas Kacimi, Bruno Oswald<br />

Électricien<br />

Neutrino : Youcef, Zakaria Aoulagha<br />

LIDO 2 : DES LUMIÈRES<br />

HAUTE COUTURE<br />

Le Lido 2, dont la direction a été confiée à Jean-Luc Choplin, s’est transformé<br />

en un théâtre dédié aux comédies musicales dont Philippe Pumain est<br />

l’architecte, avec une décoration signée de l’agence Beaubow. Le couturier<br />

et décorateur Alexis Mabille a travaillé en concertation avec les concepteurs<br />

lumière Christophe Luquet et Simon Begué, agence Ombrages, pour définir<br />

un éclairage décoratif et fonctionnel, chaleureux et confortable.<br />

© Francis Amians<br />

Situé à l’origine au 78, avenue des Champs-<br />

Élysées à Paris (8 e arrondissement), le Lido<br />

est, avant la Seconde Guerre mondiale, un<br />

lieu de divertissement et de baignades des classes<br />

sociales favorisées. La décoration est inspirée<br />

par Venise et sa célèbre plage du Lido et qui a<br />

connu une grande vogue à la Belle Époque sous<br />

le nom de « La Plage de Paris ». En 1933, à la<br />

suite d’une liquidation judiciaire, l’établissement<br />

ferme. En 1936, Léon Volterra en prend la direction<br />

et remplace la piscine par une salle de spectacle.<br />

En 1946, Joseph et Louis Clerico, d’origine<br />

italienne, rachètent le Lido à Léon Volterra et le<br />

transforment entièrement. Avec la collaboration<br />

de Pierre-Louis Guérin puis de René Fraday, le<br />

Lido développe la formule « dîner-spectacle ». Le<br />

succès du Lido conduit ses exploitants à ouvrir<br />

une nouvelle salle de spectacles et à s’agrandir,<br />

en 1977, sous la direction de Jean-Robert<br />

Boudre, plus haut sur les Champs-Élysées, dans<br />

l’immeuble Normandie, au 116 bis, sur plus de<br />

6 000 m 2 . Une salle panoramique sans poutres<br />

sur deux niveaux de 1 150 places est créée par<br />

les architectes italiens Giorgio Vecchia et Franco<br />

Bartoccini. Un ascenseur permet au parterre,<br />

où sont assis 300 convives pendant le dîner, de<br />

s’enfoncer de 80 cm dans le sol pour assurer une<br />

bonne visibilité.<br />

22 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Projets<br />

© Francis Amians<br />

Les encastrés dans<br />

le plafond et les appliques<br />

murales dessinées par<br />

Alexis Mabille éclairent<br />

le hall d'entrée doté d’un<br />

plafond miroir qui lui redonne<br />

de la profondeur.<br />

En 2006, le groupe Sodexo entre au capital du<br />

Lido, et devient actionnaire à 100 % en 2009,<br />

après le retrait définitif des Clerico. Début 2022,<br />

le groupe Accor rachète le cabaret, qui devient<br />

une salle destinée à la comédie musicale. Pour<br />

autant, Jean-Luc Choplin, directeur général et<br />

artistique, a souhaité de conserver, voire renforcer<br />

son caractère de cabaret, tout en créant<br />

les conditions optimales d’accueil de spectacles<br />

de haut niveau. L’un des principaux objectifs a<br />

été de redonner de la fluidité au parcours entre<br />

les différents espaces accessibles au public : hall<br />

d’entrée, rotonde d’accueil avec bar intégré,<br />

foyer des fontaines et nouveau bar au niveau du<br />

balcon, foyer des colonnes au niveau inférieur.<br />

Les trois niveaux sont reliés par l’escalier historique,<br />

complété par le nouvel escalier entre la<br />

rotonde et le foyer des colonnes.<br />

Le design<br />

au cœur de la lumière<br />

Arnaud Patat, directeur de The Cortex Project,<br />

assistance à maîtrise d’ouvrage, et Alexis Mabille<br />

prennent contact avec l’équipe d’Ombrages pour<br />

lui confier la conception lumière du Lido 2.<br />

« Alexis Mabille nous a présenté son projet de<br />

décoration, dans lequel il avait déjà intégré des<br />

créations lumière, explique Christophe Luquet,<br />

concepteur lumière. Nous avons échangé sur ce<br />

© Francis Amians<br />

Les nez de marche<br />

restent allu més pour assurer<br />

une déambulation sécurisée<br />

dans les circulations.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 23


Lumières Projets<br />

© Francis Amians<br />

© Francis Amians<br />

Dans la salle de spectacle,<br />

Ombrages et Alexis Mabille ont<br />

développé un éclairage composé de<br />

lumi naires fonctionnels formant un ciel<br />

étoilé, et des lampes de table et des<br />

lustres créés par le décorateur.<br />

qu’il voulait en termes de rendus afin d’adapter<br />

les ambiances lumineuses des différents espaces<br />

et d’organiser l’éclairage fonctionnel. » Pour<br />

Simon Begué, concepteur lumière, chef de projet,<br />

« il fallait concilier les exigences des ERP<br />

et garder l’esprit de la décoration imaginée par<br />

Alexis Mabille ». « Alexis Mabille souhaitait des<br />

ambiances très dorées et rouges, ajoute Christophe<br />

Luquet, nous devions donc réaliser un<br />

éclairage fonctionnel qui s’harmonise avec les<br />

créations lumineuses d’Alexis Mabille et proposer<br />

un pilotage de l’ensemble de l’installation. »<br />

Pour Alexis Mabille, « la haute couture et le<br />

design intérieur sont intimement liés : je choisis<br />

un produit particulier qui fait l’objet d’une<br />

création à partir de matériaux qualitatifs, de<br />

textures, de couleurs qui lui sont propres et qui<br />

vont apporter le standing que je souhaite donner<br />

à l’environnement. La lumière en fait partie, tant<br />

en ce qui concerne l’objet lumineux en lui-même<br />

que les effets qui habillent les espaces. La lumière<br />

ne se limite pas à une question de décor, elle est<br />

bien plus que cela : elle participe à notre bien-être,<br />

par son intensité et sa tonalité, sa couleur et nous<br />

aide à nous sentir jolis ! En concertation avec<br />

les concepteurs lumière, nous avons accordé un<br />

soin particulier au confort dans tous les espaces<br />

afin que l’expérience du public, depuis l’entrée,<br />

à travers les couloirs, jusque dans les salons de<br />

réception, propose une atmosphère agréable ».<br />

Ainsi, le long du couloir de 40 m, des panneaux<br />

leds offrent une animation vidéo pendant que<br />

les spectateurs attendent, avant d’arriver dans la<br />

rotonde où une ambiance intimiste les accueille.<br />

« Nous avons joué sur les teintes du bois ciré,<br />

du laiton, de la mosaïque, des marbres aux couleurs<br />

d’or, de la moquette rouge à grands motifs,<br />

sur des effets miroirs et la chaleur des lumières<br />

douces », poursuit Alexis Mabille. L’onyx s’illumine,<br />

le cristal scintille, revisités pour un monde<br />

interactif faisant appel aux technologies de programmation.<br />

Plus on descend en température et<br />

plus la subtilité et les reflets sont intéressants, se<br />

mariant avec le mobilier confortable, constitué<br />

de bois, de marbre, de velours… Tout est à la<br />

fois noir et lumineux, dans une composition de<br />

luminaires fonctionnels, dissimulés dans les plafonds<br />

pour créer des ciels étoilés, de lampes de<br />

table et de lustres spécialement conçus par Alexis<br />

Mabille pour le Lido 2.<br />

Un éclairage fonctionnel<br />

intégré à l’architecture<br />

L’accueil, au niveau des Champs-Élysées, bas de<br />

plafond, à 2,30 m de hauteur, ne dispose d’aucune<br />

ouverture vers l’extérieur. Alexis Mabille<br />

24 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


a travaillé l’espace en le dotant d’un plafond<br />

miroir qui lui redonne de la profondeur, notamment.<br />

« Nous avons équipé le lieu d’un éclairage<br />

fonctionnel composé d’appareils en plusieurs<br />

finitions – dorée, noire, noire/or, inox miroir –<br />

encastrés discrètement dans le plafond et qui<br />

s’harmonisent avec les appliques murales dessinées<br />

par Alexis Mabille, détaille Simon Begué. Le<br />

bar est rétroéclairé par un ruban led intégré en<br />

partie supérieure du comptoir. »<br />

Ces luminaires s’accompagnent de systèmes<br />

de pilotage différents : DMX et DALI qui permettent<br />

de faire varier l’intensité et la température<br />

de couleur en fonction des heures d’utilisation,<br />

des moments du spectacle (avant, pendant,<br />

après).<br />

Dans la salle de spectacle, le parterre associe des<br />

banquettes de différentes tailles et des chaises<br />

regroupées autour de petits guéridons. Il conserve<br />

sa partie mobile près de la scène et intègre toujours<br />

un vaste bar. « Nous avons proposé des<br />

éclairages qui tiennent compte des sources de<br />

lumière apportée par les lampes à pampilles et les<br />

lustres monumentaux conçus par Alexis Mabille<br />

et développés par Ombres & Facettes, poursuit<br />

Simon Begué. Les projecteurs les plus puissants<br />

sont installés sur le grill technique, tandis qu’au<br />

fond de la salle et aux balcons, des luminaires sont<br />

encastrés dans les plafonds à 2,50 m de hauteur. »<br />

Pendant les représentations, l’éclairage fonctionnel<br />

disparaît, et l’éclairage décoratif est maintenu<br />

à un niveau très faible afin de créer de petits<br />

points lumineux sans impact négatif sur la scène<br />

ni dans la salle. Les nez de marche restent allumés<br />

pour assurer une déambulation sécurisée<br />

dans les circulations.<br />

« Toutes les sources présentent un IRC supérieur<br />

à 90, précise Simon Begué. Afin de respecter les<br />

teintes très chaudes (bois, rouge et doré) du décor<br />

d’Alexis Mabille, nous avons choisi des températures<br />

de couleur entre 1 800 K et 2 700 K selon<br />

les espaces et les moments. Nous avons séparé<br />

le pilotage de l’intensité et des températures de<br />

couleur pour conserver, selon les situations, des<br />

teintes très chaudes, même avec une intensité<br />

plus élevée. En revanche, les luminaires décoratifs<br />

varient de 2 200 K à 2 700 K en même temps<br />

que l’intensité. Nous avons aussi travaillé sur les<br />

volumes du bar en créant des verticalités lumineuses<br />

le long des quatre colonnes en bois et staff<br />

doré, à l’aide de rubans leds dotés d’optiques<br />

elliptiques. Enfin, dans le foyer qui accueille le<br />

public avant le spectacle, on a disposé, sur les<br />

miroirs, des appliques murales dessinées par<br />

Alexis Mabille. »<br />

Tous les systèmes de contrôle (DMX) sont<br />

regroupés dans la cabine technique. L’éclairagiste<br />

du Lido contrôle à la fois l’éclairage scénique et<br />

l’éclairage fonctionnel ainsi que les lustres. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

Simon Begué, concepteur lumière, a travaillé<br />

sur les volumes du bar en créant des verticalités<br />

lumineuses le long des quatre colonnes en<br />

bois et staff doré, à l’aide de rubans leds dotés<br />

d’optiques elliptiques.<br />

Les appliques murales d'Alexis Mabille éclairent<br />

le foyer qui accueille le public avant le spectacle.<br />

© Francis Amians<br />

© Francis Amians<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 25


Lumières Dossier<br />

10 ans de lumières :<br />

rétrospective<br />

et perspectives<br />

Avec les contributions de :<br />

B.E.G., Fermob, iGuzzini, Ledvance, Ragni,<br />

Ridi, RZB, Sammode, Sylvania, Zumtobel<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

© Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 27


Lumières Dossier<br />

Première de couverture de Lumières N° 6 mars 2014.<br />

Projection sur Nextower conçue par le studio Sounds of Silence -<br />

Luminale 2014 « bunny s/w » présenté par KP Investments,<br />

en marge de light+building à Francfort.<br />

Première de couverture de Lumières N° 46 mars <strong>2024</strong>.<br />

Image réalisée par Lionel Bessières, concepteur lumière,<br />

Quartiers Lumières, avec le programme Midjourney.<br />

Dix ans de la revue Lumières représentent 40 numéros, près de 2 500 pages imprimées qui<br />

racontent l’évolution de la lumière au fil des ans. Notre premier numéro, le N° 6, était une<br />

édition bilingue, light+building oblige, comme toutes celles qui ont été diffusées sur le salon<br />

international de Francfort, jusqu’en 2020, année du confinement. Alors que les fabricants ont<br />

marqué leur grand retour à cette exposition cette année, nous avons fait le choix de consacrer<br />

cette publication anniversaire aux dix dernières années d’éclairage. Nous reviendrons sur les<br />

innovations présentées à light+building cette année dans notre prochain numéro.<br />

Dix fabricants ont accepté d’apporter leur contribution dans ce dossier un peu transformé<br />

pour l’occasion. Remercions : Ludovic Becourt (B.E.G.), Florence Ferrand (Fermob),<br />

Renaud Lièvre (iGuzzini), Christophe Kielwasser (Ledvance), Stéphane Ragni (Groupe Ragni),<br />

Julien Rapin (Novéa Énergies), Thierry Suzanne (SEVe), Éric Drivon (Ridi),<br />

Christophe Houpiez (RZB), Emmanuel Gagnez (Sammode), Hervé Le Guédard (Sylvania Group),<br />

Christophe Vedel et Rémi Blondel (Zumtobel).<br />

28 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Dossier<br />

Dans la plupart des industries, les développements technologiques<br />

s’étalent sur des décennies, voire des siècles. En éclairage,<br />

les progrès s’effectuent à très grande vitesse. Les témoignages<br />

qui suivent dans ce dossier spécial 10 ans le montrent<br />

bien : dès que la led a pu atteindre des efficacités et performances<br />

fiables, les luminaires se sont tous équipés de la diode. Cependant,<br />

le marché a été envahi un moment par des produits exotiques qui<br />

ne tenaient pas leurs promesses et fournissaient des rendus pour<br />

le moins discutables.<br />

Un bond en avant spectaculaire<br />

L’industrie de l’éclairage a dû redoubler de créativité, donner des<br />

garanties de performances, expliquer, informer, convaincre. Christophe<br />

Kielwasser, directeur général Ledvance France, et acteur de<br />

la filière de l’éclairage depuis plus de 25 ans, remarque : « Dès<br />

le début de la led, on a dû faire face à un grand changement : de<br />

1 ou 2 ans de durée de vie, les produits sont passés à une dizaine<br />

d’années, avec des consommations considérablement réduites et<br />

la possibilité de piloter l’éclairage, quelle que soit l’installation.<br />

La transformation s’est effectuée par vagues successives de bannissements<br />

technologiques, tandis que les lampes leds s’amélioraient<br />

et promettaient un éclairage meilleur. »<br />

C’est dans les applications intérieures que le développement de<br />

la led s’est effectué, en particulier dans les bureaux. Sans doute<br />

parce que c’était là que subsistaient encore, dans les années 2010,<br />

des sources énergivores. Ce sont à la fois les gains sur la facture<br />

d’électricité et l’amélioration du confort qui ont incité les maîtres<br />

d’ouvrage à franchir le pas vers la led. « On a assisté à une accélération<br />

exponentielle de sorties de nouveaux produits, commente<br />

Renaud Lièvre, due à l’évolution constante des leds, avec deux<br />

impacts majeurs : l’adaptation des optiques et celui du design. »<br />

Emmanuel Gagnez, PDG de Sammode, le souligne : « la fluorescence<br />

a marqué une grande étape tout comme la led a initié<br />

de nouveaux concepts. Nous étions déjà dans un processus de<br />

perfectionnement en continu de notre offre produits ; nous avons<br />

révolutionné nos modèles dans la continuité. » Il est rejoint dans<br />

cette analyse par Christophe Houpiez, directeur commercial RZB<br />

France, et arrivé chez RZB en 2014, justement : « La technologie<br />

led a entraîné de nouvelles contraintes, comme la nécessité<br />

de créer des dissipateurs de chaleur, mais elle a aussi permis de<br />

concevoir de nouvelles esthétiques et de maîtriser davantage la<br />

production, grâce à l’interchangeabilité des composants. »<br />

Plus petits, moins énergivores, dotés de plusieurs fonctions, les<br />

luminaires s’adaptent aux préférences, ou envies, et parfois même<br />

créent le besoin. L’offre est tellement pléthorique que les concepteurs<br />

lumière reconnaissent que les différences sont si subtiles d’un<br />

appareil à un autre que les choix deviennent difficiles, les études<br />

se complexifient tandis que les réalisations se simplifient pour les<br />

utilisateurs grâce à l’intelligence embarquée des solutions. Ludovic<br />

Becourt, directeur adjoint B.E.G. France, le confirme : « Au<br />

cours de ces dix dernières années, les technologies de l’éclairage<br />

ont évolué de façon exponentielle, et nous n’avons cessé de développer<br />

de nouveaux détecteurs pour accompagner cette avancée.<br />

Ils permettent aussi de faire varier l’intensité selon les apports de<br />

lumière naturelle, avec une temporisation à l’extinction qui évite<br />

de plonger la pièce dans l’obscurité brutalement ».<br />

L’éclairage intelligent<br />

ou l’intelligence de l’éclairage<br />

Pour Hervé Le Guédard, président de Feilo Sylvania France et<br />

directeur général de Feilo Sylvania Europe du Sud, nul doute que<br />

« le smartlighting et les services associés ont fait effectivement<br />

l’objet d’innovations afin de répondre aux besoins du client final<br />

qui, dans certains cas, cherche à avoir un seul interlocuteur qui<br />

gère à la fois les produits, l’installation, la mise en service et potentiellement<br />

des contrats de maintenance. »<br />

Le ton est donné, on est bien entré dans l’ère de l’intelligence<br />

de l’éclairage. Rémi Blondel, directeur marketing, Zumtobel, va<br />

même jusqu’à affirmer que « l’avenir des fabricants de luminaires<br />

se trouve dans leur collaboration avec d’autres entreprises issues<br />

d’autres industries. Ce ne sera plus au client de faire appel aux<br />

différents experts, mais ce sera à l’entreprise d’apporter ces différentes<br />

expertises ». Pour Christophe Vedel, directeur des ventes<br />

pour le marché d’éclairage intérieur, Zumtobel, la conception et<br />

la fabrication des produits se sont modifiées pour proposer des<br />

luminaires « multi-usages et durables, notamment en matière de<br />

réutilisation. La tendance du réemploi commence à s’ancrer dans<br />

les esprits. Le groupe Zumtobel s’oriente déjà dans cette direction<br />

en développant des produits “du berceau au berceau” ».<br />

Chez Fermob, Florence Ferrand, directrice des marques et de la<br />

relation client, insiste sur la démarche éco-responsable du fabricant<br />

: « Tous nos luminaires sont éco-conçus, durables, à longue<br />

durée de vie, réparables, qualitatifs avec une grande facilité<br />

d’usage. »<br />

Éric Drivon, directeur général, Ridi France, espère, quant à lui,<br />

que « d’ici à 10 ans, le marché de l’éclairage aura basculé pour<br />

de bon vers la réparabilité ». Stéphane Ragni, directeur général<br />

associé de Groupe Ragni et de la marque Ragni, reste convaincu<br />

« qu’il nous [les fabricants] incombe de mieux communiquer sur<br />

les technologies, sur l’éclairage autonome, sur la connectivité.<br />

Dix ans, en fait, c’est court. Essayons de poser, de structurer ce<br />

qui existe aujourd’hui. » n<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 29


Lumières Dossier


Lumières Dossier<br />

B.E.G.<br />

Vers une détection<br />

intelligente<br />

Depuis près de 50 ans, B.E.G. (Brück Electronic GmbH, basée à Lindlar<br />

en Allemagne) conçoit et fabrique des détecteurs dédiés à l’éclairage<br />

et ne cesse de se développer dans le monde entier : la société compte<br />

aujourd’hui 16 filiales et plus de 260 employés. Ludovic Becourt, directeur<br />

adjoint de la filiale française (créée il y a tout juste 25 ans par Philippe<br />

Batlle, directeur de B.E.G. France et Luxembourg), revient sur les avancées<br />

technologiques du détecteur de présence qui en font aujourd’hui un<br />

équipement indispensable à une bonne gestion de l’énergie des bâtiments<br />

non résidentiels.<br />

Ludovic BECOURT<br />

Directeur adjoint B.E.G. France<br />

© DR<br />

Le détecteur de B.E.G. a presque un demi-siècle,<br />

quelle est son histoire ?<br />

Lorsque Friedrich Brück créa les premiers détecteurs, il s’agissait<br />

de répondre à la demande de ses clients qui souhaitaient des détecteurs<br />

pour assurer la sécurité et le confort à l’extérieur du bâtiment.<br />

Cela concernait un marché relativement confidentiel. Puis,<br />

dans les années 2000, nous avons proposé un capteur adapté à<br />

l’éclairage intérieur, qui réagissait à la présence de personnes mais<br />

qui allait plus loin dans la gestion d’éclairage, permettant ainsi de<br />

réaliser des économies d’énergie et d’intégrer une intelligence à<br />

l’éclairage. Je suis arrivé peu après chez B.E.G. France, en 2006,<br />

et Philippe Batlle m’a confié la tâche de créer un pôle prescriptions.<br />

Aujourd’hui, 6 prescripteurs couvrent toute la France afin de<br />

présenter nos différentes solutions et de préconiser des systèmes<br />

de gestion de l’éclairage à l’intérieur des bâtiments pour répondre<br />

aux demandes des architectes et des bureaux d’études. À cette<br />

époque, nous étions en pleine phase d’innovation de marché : si<br />

la gestion de l’éclairage existait techniquement, elle restait néanmoins<br />

mal connue des maîtres d’ouvrage et des installateurs. Cela<br />

était considéré comme une solution luxueuse et aucune obligation<br />

réglementaire n’imposait son installation.<br />

Vous voulez dire que la détection doit<br />

son développement aux réglementations ?<br />

La RT2005 ne comportait aucune exigence en matière de gestion<br />

de l’éclairage, la RT2012 a effectivement mis en avant la possibilité<br />

d’apporter de la gestion à l’intérieur des bâtiments publics et privés.<br />

Il y avait une prise de conscience importante à apporter une<br />

gestion de l’éclairage à l’intérieur du bâtiment. Au cours de ces<br />

dix dernières années, les technologies de l’éclairage ont évolué de<br />

façon exponentielle, et nous n’avons cessé de développer de nouveaux<br />

détecteurs pour accompagner cette avancée. Par exemple,<br />

nous avons conçu des détecteurs qui fonctionnent en version<br />

DALI : ils ne se limitent plus à allumer et éteindre la lumière en<br />

fonction d’une présence mais ils permettent aussi de faire varier<br />

l’intensité selon les apports de lumière naturelle, avec une temporisation<br />

à l’extinction qui évite de plonger la pièce dans l’obscurité<br />

brutalement. Tout le marché a évolué et est prêt à faire face à la<br />

crise énergétique qui nous touche. Le décret tertiaire et le décret<br />

BACS imposent désormais une gestion automatique de l’énergie<br />

dans les bâtiments non résidentiels. L’objectif est de réduire les<br />

consommations énergétiques de 40 % d’ici 2030, de 50 % d’ici<br />

2040 et de 60 % d’ici 2050.<br />

Quelle est votre vision des développements à venir ?<br />

Je pense que la gestion de l’éclairage, et donc les fonctions des<br />

détecteurs vont évoluer en offrant aux maîtres d’ouvrage des<br />

outils qui réduisent leurs consommations dans le respect de<br />

ces textes et en améliorant la qualité des éclairages ; je pense<br />

notamment au HCL. Au fil des années, la technologie led a<br />

permis d’étendre les systèmes de détection à l’ensemble des<br />

applications sans que cela nuise à l’installation d’éclairage.<br />

Prenons l’exemple des fluocompactes dont la durée de vie se<br />

voyait écourtée par les allumages et extinctions intempestifs<br />

des détecteurs alors que ces derniers n’ont aucun impact sur<br />

la longévité des luminaires leds, bien au contraire. Idem pour<br />

les entrepôts et les plateformes logistiques : la détection était<br />

quasiment inutilisable car les lampes à décharge mettaient<br />

beaucoup de temps à se rallumer ; aujourd’hui, la plupart de ces<br />

bâtiments se sont dotés de détecteurs, permettant de réduire<br />

de façon drastique les consommations liées à l’éclairage. L’utilisateur<br />

devient de plus en plus sensible aux économies d’énergie,<br />

et pour cause ! Nous, industriels, devrons proposer des solutions<br />

simples à installer, à manipuler et à programmer. Plus les<br />

solutions sont complexes, ou disons intelligentes, et plus elles<br />

doivent être faciles d’utilisation. Mais elles ont un coût : un système<br />

de détection intelligent va coûter plus cher qu’un simple<br />

interrupteur, c’est évident. Il faut donc que les maîtres d’ouvrage<br />

se préparent à investir davantage dans ces nouveaux équipements<br />

qui permettront à terme d’atteindre ces objectifs. Des<br />

GTC et GTB devront être mises en place pour répondre à ces<br />

décrets avec des systèmes de supervision, de temps d’occupation,<br />

de comptage, et aussi avec cette notion de maintenance<br />

du bâtiment (déceler un luminaire défectueux, une ventilation<br />

en permanence en fonctionnement). Les dix prochaines années<br />

vont accueillir de plus en plus de solutions connectées, avec<br />

des systèmes intelligents qui permettront d’anticiper et de réduire<br />

les consommations.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 31


Lumières Dossier<br />

FERMOB<br />

La lumière en couleur<br />

Fermob, entreprise française qui dessine, conçoit et fabrique du mobilier<br />

d’extérieur en métal et en couleurs est implantée dans l’Ain, à Thoissey.<br />

Bernard Reybier rachète l’entreprise en 1989 et renouvelle la marque<br />

à travers la couleur qui exprime la joie de vivre. Florence Ferrand nous<br />

dépeint cette réussite à travers les décennies et raconte comment une<br />

lampe baladeuse portative a créé l’événement il y a presque 10 ans.<br />

Florence FERRAND<br />

Directrice des marques et de la relation client, FERMOB<br />

© DR<br />

Quelle est l'histoire de la lampe Balad ?<br />

Lorsque Bernard Reybier, actuel président de la société, reprend<br />

Fermob, le marché du mobilier de jardin est alors dominé par le<br />

plastique et limité à deux teintes, vert et blanc. Bernard Reybier<br />

choisit le métal et la couleur avec du mandarine, citron, vert anis,<br />

une véritable révolution à l’époque. Et Fermob commence ainsi à<br />

créer des tendances, dirait-on aujourd’hui. Petit à petit, l’entreprise<br />

étend son territoire au textile et aux accessoires de terrasses et de<br />

jardins. Ainsi, en 2015, la marque lance la collection « Balad », la<br />

première lampe nomade qui révolutionne l’univers du luminaire<br />

extérieur résidentiel. Depuis son lancement, le modèle devenu<br />

emblématique reprend à son compte les codes qui font le succès<br />

de Fermob. Un design évident et ludique, une praticité d’usage à<br />

toute épreuve, des coloris exclusifs.<br />

Fermob a fait appel à un designer extérieur pour ce<br />

premier luminaire ?<br />

Oui, c’est à Tristan Lohner que revient la paternité des lampes<br />

Balad. Il rêvait d’une lampe autonome qui pourrait répondre aux<br />

nouveaux besoins de mobilité. Une idée qui a pris vie dans la<br />

lampe Balad et sa fameuse poignée inspirée des casques audio.<br />

Libérée de tout fil, la collection de lampes baladeuses à led abolit<br />

les frontières entre intérieur et extérieur. Et pour pousser plus loin<br />

le concept de lampes nomades, la collection Balad s’est enrichie<br />

depuis de différents formats et de multiples finitions. Tour à tour<br />

baladeuse, lampe à poser, lampe à suspendre… La première version<br />

faisait 25 cm de hauteur, puis Balad s’est déclinée jusqu’à<br />

38 cm, et très vite on a développé les 6 mini Balad de 12 cm seulement,<br />

destinées au marché « Contract », c’est-à-dire aux professionnels<br />

avec un système spécifique où le client peut disposer<br />

jusqu’à 6 lampes en même temps sur leur socle de recharge. Depuis<br />

10 ans, nous étoffons notre offre de luminaires, notamment<br />

en direction des prescripteurs qui s’intéressent de plus en plus<br />

à ces lampes autonomes, pratiques et décoratives. Nous avons<br />

touché cette clientèle par le design de nos lampes et bien sûr par<br />

la couleur, singularité de Fermob, et avons su également y associer<br />

la gestion de la lumière.<br />

Vous proposez des systèmes de gestion de la lumière ?<br />

L’éclairage est pilotable un peu partout maintenant, et encore<br />

davantage en extérieur. Nous proposons différents scénarios<br />

d’éclairage grâce à la technologie Bluetooth, et via l’application<br />

Fermob Lighting ou l’interrupteur Ludo, qui permet de gérer facilement<br />

et à distance les séquences lumineuses. L’application<br />

Fermob Lighting facilite le pilotage depuis un smartphone, et<br />

permet de faire varier (séparément) la température de couleur et<br />

l’intensité de la lumière, de programmer ses ambiances favorites,<br />

de suivre l’autonomie du luminaire en temps réel pour anticiper<br />

sa recharge. Avec la fonction « Timer », les luminaires sont programmables,<br />

tant en termes d’allumage que d’extinction, jouant<br />

en parallèle une fonction de simulateur de présence à domicile.<br />

La fonction « Groupe de luminaires » autorise même le contrôle à<br />

distance de plusieurs luminaires connectés.<br />

Balad a été suivie d’autres collections ?<br />

Oui, plusieurs collections existent aujourd’hui : Mooon ! et Aplô<br />

signées de Tristan Lohner, Hoopik designée par Joseph Mazoyer,<br />

DO-Design Office, le tabouret lumineux Inouï ainsi que les<br />

lampes Ulli et Oto de notre propre Studio Design Fermob. Nous<br />

proposerons deux nouvelles lampes d’ici 2025, sans compter un<br />

accroissement des gammes existantes. Le luminaire représente<br />

entre 10 % et 15 % de notre chiffre d’affaires, et la progression se<br />

poursuit. Nos luminaires sont toujours pensés pour s’intégrer à<br />

l’agencement d’un espace extérieur et/ou intérieur Fermob avec<br />

la singularité de la couleur, mais chaque luminaire possède sa<br />

propre identité en fonction de l’usage pour lequel il est destiné.<br />

Tous nos luminaires sont éco-conçus, durables, à longue durée<br />

de vie, réparables, qualitatifs avec une grande facilité d’usage<br />

(à transporter et à recharger). Nous collaborons avec la société<br />

Smart and Green, spécialisée dans le développement de lampes<br />

led nomades et connectées destinées à tous les marchés.<br />

Et dans 10 ans, comment voyez-vous la lumière ?<br />

Nous allons continuer à renforcer notre singularité avec des<br />

designs couleurs, et à concevoir des gammes destinées aux espaces<br />

intérieurs également. Nous sommes très engagés sur l’aspect<br />

durabilité et réparabilité. Aujourd’hui, 95 % de nos lampes<br />

sont démontables, réparables et recyclables. Je pense que les<br />

luminaires de demain seront davantage ancrés dans la sobriété<br />

énergétique, via l’éco-conception… Au-delà de la technique et de<br />

la robustesse, nos luminaires dépassent leur fonction utilitaire,<br />

pour devenir des catalyseurs de vie, de joie et de convivialité.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 33


Lumières Dossier<br />

iGUZZINI<br />

L’humain au cœur<br />

de l’innovation<br />

Le Groupe iGuzzini, qui a son siège et un site de production à Recanati,<br />

dans la province de Macerata, emploie 1 500 employés et comprend<br />

plus de 40 bureaux dans le monde, dont la filiale française, située à Paris<br />

dans le 12 e arrondissement. Renaud Lièvre nous explique comment<br />

iGuzzini, forte d’une expérience de 65 ans, s’emploie à mettre en valeur<br />

l’architecture et les espaces par la lumière, en contribuant à l’amélioration<br />

du bien-être des personnes et de la qualité de leurs espaces de vie. Les dix<br />

dernières années ont transformé les process de production du fabricant<br />

italien et ouvert de nouvelles perspectives de développement.<br />

Renaud LIÈVRE<br />

Directeur général, iGUZZINI France<br />

© DR<br />

Comment l’industrie de l’éclairage a-t-elle relevé les<br />

défis liés à la led ?<br />

La dernière décennie a vécu la progression de la led en termes de<br />

qualité, de performances, d’efficacité et de miniaturisation, ce qui<br />

a bouleversé notre façon de produire. On a assisté à une accélération<br />

exponentielle de sorties de nouveaux produits, due à l’évolution<br />

constante des leds, avec deux impacts majeurs : l’adaptation<br />

des optiques et celui du design. iGuzzini a montré son agilité à<br />

modifier la précision du faisceau comme avec le Laser Blade ou<br />

le luminaire Trick, qui diffuse une lumière graphique, exactement<br />

là où on le souhaite, un peu comme si on donnait un pinceau à<br />

un artiste pour qu’il puisse dessiner avec de la lumière. Mais ces<br />

progrès n’ont pas pu se faire sans contrainte. Aujourd’hui, l’éclairage<br />

est une industrie 4.0 par nécessité, car le marché n’attend<br />

pas. À peine avons-nous le temps d’adapter un luminaire qu’il faut<br />

déjà penser à la prochaine version. La fabrication de nos produits<br />

est entièrement digitalisée : nos machines-outils sont interconnectées,<br />

du développement jusqu’à la production. Dès que nous<br />

devons effectuer une modification, l’information part directement<br />

aux approvisionnements de composants, au design des optiques,<br />

tout se fait de manière automatique et connectée. Cette évolution<br />

a aussi eu un impact sur l’environnement et sur notre gestion<br />

du personnel, nos collaborateurs deviennent acteurs du changement.<br />

Ce mouvement, que nous aimons appeler le World Class<br />

Lighting (en référence au World Class Manufacturing) est considéré<br />

comme une nouvelle façon de travailler ; la sécurité, l’hygiène<br />

et les conditions de travail sont des valeurs inaliénables. En parallèle,<br />

on a assisté à un autre phénomène, celui de la commoditisation<br />

: plus la led atteint un niveau de maturité, plus elle est<br />

banalisée.<br />

Qu’est-ce que la commoditisation ?<br />

Il s’agit du processus par lequel un produit ou un service différencié<br />

par un autre attribut que le prix perd cette différenciation.<br />

Par exemple, lorsqu’on est passé des portables à touches à des<br />

écrans tactiles, les fabricants communiquaient sur la sensibilité<br />

au toucher, jusqu’à ce que cet attribut devienne une banalité.<br />

C’est ce qui s’est passé avec la led : les fabricants de luminaires<br />

sont allés plus loin en développant des systèmes de gestion, en<br />

améliorant la performance, en prolongeant la durée de vie, sans<br />

compromission sur la qualité des produits, afin d’éviter cet effet<br />

de commoditisation. iGuzzini investit ainsi 6 % de son chiffre<br />

d’affaires dans l’innovation ; nous avons travaillé avec plus<br />

de 120 architectes et designers pour concevoir nos produits,<br />

avons reçu les plus prestigieux prix design (plus de 100 produits<br />

récompensés), déposé 45 brevets. Toute notre organisation<br />

industrielle et commerciale repose sur un savoir-faire, une inventivité<br />

et des outils de production sans cesse mis à jour. Il s’agit,<br />

pour iGuzzini, d’une implication culturelle et humaine qui donne<br />

de la valeur ajoutée à nos solutions. Nous sommes les témoins<br />

de la mutation des usages. Les frontières entre les mondes du<br />

tertiaire, de l’accueil, du domestique et parfois des boutiques<br />

s’atténuent. Cette perméabilité entre ces segments de marché<br />

se poursuit ; par exemple, ce qu’on a perdu dans le domaine<br />

des magasins depuis le covid, on l’a gagné dans l’hôtellerie, la<br />

restauration et le particulier. Cette tendance nous a conduits à<br />

exploiter les avancées technologiques pour répondre au mieux<br />

à nos besoins, comme avec la digitalisation. iGuzzini place l’humain<br />

au centre de ses innovations afin qu’il se sente bien dans<br />

toutes les situations, en travaillant, en se relaxant. Pour moi,<br />

c’est ça le monde d’aujourd’hui.<br />

Et le monde de demain ? À quoi ressemblera-t-il ?<br />

Il sera différent, pour faire face à l’urgence que nous imposent<br />

notre mode de vie actuel et les conséquences sur notre environnement.<br />

iGuzzini est acteur dans l’inversion de ce phénomène :<br />

moins polluer, moins consommer, utiliser moins de matière, des<br />

matériaux recyclés et recyclables, etc. Notre objectif pour 2030 :<br />

des solutions 100 % intelligentes avec des produits connectés,<br />

pilotables, et la capacité de recueillir des informations sur<br />

l’état des luminaires, pouvoir collecter des données et agir en<br />

conséquence ; par exemple, savoir combien d’heures le luminaire<br />

a fonctionné pour le réutiliser sur un autre projet. L’avenir<br />

se construira sur des solutions connectées intuitives comme la<br />

technologie Organic Response, issue du groupe Fagerhult. Il faut<br />

sortir de notre mode d’ingénierie. L’intelligence artificielle nous<br />

aidera à simplifier ces systèmes qui vont collaborer pour prendre<br />

des décisions ensemble afin de piloter et de modifier la lumière.<br />

Tout cela commence déjà à se mettre en place, accompagné par<br />

la notion de service.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 35


Lumières Dossier


Lumières Dossier<br />

LEDVANCE<br />

Le pouvoir<br />

par la lumière<br />

Ledvance, issue de la scission du groupe Osram en 2016, développe<br />

des solutions lampes, luminaires et systèmes de gestion de l’éclairage<br />

en s’appuyant sur le rôle de la lumière pour améliorer le bien-être des<br />

utilisateurs et en tenant compte des enjeux environnementaux. Christophe<br />

Kielwasser, fort d’une expérience de 28 ans dans la société et témoin<br />

de la transformation de la filière, explique comment l’éclairage incarne<br />

aujourd’hui une force dynamique de changement positif.<br />

Christophe KIELWASSER<br />

Directeur général LEDVANCE France<br />

© DR<br />

Comment la révolution technologique de l’éclairage<br />

a-t-elle impacté Ledvance ?<br />

Elle a fait plus que l’impacter, elle a fait naître la marque. Aujourd’hui,<br />

Ledvance, dont le siège est situé à Munich en Allemagne, affiche<br />

un chiffre d’affaires monde de 1,4 milliard d’euros, dont environ<br />

600 millions en Europe. Elle a une présence en propre dans une<br />

cinquantaine de pays. La chaîne des valeurs du Groupe est très<br />

large puisqu’on part du semi-conducteur, de la led pour fabriquer<br />

des lampes et des luminaires. La force de Ledvance provient de<br />

son implantation et de l’expertise de ses équipes en éclairage :<br />

en France, 90 % des équipes Ledvance France possèdent une<br />

longue expérience de l’éclairage, et par conséquent une très<br />

bonne compréhension du marché. Dans l’Hexagone, Ledvance<br />

emploie 550 personnes (dont 400 permanents) et comprend le<br />

plus grand centre logistique européen. Elle propose une activité<br />

de modification et de customisation des luminaires et dispose de<br />

laboratoires capables d’analyser et de certifier les produits.<br />

Quel regard portez-vous sur les 10 dernières années ?<br />

Le premier événement marquant a été, je crois, le bannissement<br />

des lampes incandescentes du marché européen, qui a débuté<br />

en 2009, le premier domino qui a fait bouger tous les autres. Nous<br />

appartenions à ce groupe de quatre grands acteurs de l’éclairage<br />

qui détenaient des tickets d’entrée dans tous les domaines d’application<br />

; quelle que soit la technologie de la source, finalement,<br />

nous travaillions l’industrie du verre ! Dès le début de la led, on<br />

a dû faire face à un grand changement : de 1 ou 2 ans de durée<br />

de vie, les produits sont passés à une dizaine d’années, avec des<br />

consommations considérablement réduites et la possibilité de<br />

piloter l’éclairage, quelle que soit l’installation. La transformation<br />

s’est effectuée par vagues successives de bannissements technologiques,<br />

tandis que les lampes leds s’amélioraient et promettaient<br />

un éclairage meilleur. Les acteurs ont changé de main, le<br />

bouleversement a été énorme. La lampe led n’a été qu’un intermédiaire<br />

vers la fabrication de luminaires. Ledvance, startup centenaire,<br />

a préservé ses équipes et su adapter leurs compétences<br />

techniques et humaines pour offrir des produits leds fiables et<br />

performants et développer tout le potentiel supplémentaire de<br />

la led, notamment aux systèmes de gestion, indispensable aujourd’hui<br />

pour proposer un éclairage plus juste adapté aux besoins<br />

de chaque application. Les utilisateurs souhaitent pouvoir<br />

contrôler et maîtriser les éclairages tant en ce qui concerne les<br />

consommations que le confort. Le Human Centric Lighting, par<br />

exemple, participe de cette évolution, avec la possibilité de reproduire<br />

le cycle de la lumière naturelle en termes d’intensité et de<br />

températures de couleur, d’indice de rendu des couleurs dans la<br />

même temporalité en lançant juste un programme ! Il est même<br />

possible de modifier les scénarios prédéfinis pour les régler selon<br />

ses préférences !<br />

L’éclairage de demain ressemblera à quoi, selon vous ?<br />

Au-delà de la numérisation et de l’intégration de l’éclairage dans<br />

des écosystèmes plus larges, je vois trois grandes tendances<br />

qui se dégagent. La première est liée au fait que l’éclairage se<br />

rapproche de l’humain avec notamment les solutions HCL.<br />

La deuxième tendance concerne la RSE et le développement<br />

durable. Ledvance a mis en place un certain nombre de profils<br />

environnementaux de ses produits et qui donnent des résultats<br />

très intéressants. D’ici le mois d’avril, près de 375 produits<br />

seront publiés sur le site officiel Pep Ecopassport. J’aime bien<br />

poser cette devinette : sur un luminaire, quelle est la part de la<br />

fabrication de la supply chain et la part de l’utilisation du produit<br />

dans l’impact environnemental du produit ? Pour un panel led,<br />

l’utilisation compte pour 96 %, ce qui ne laisse finalement que<br />

4 % pour la fabrication et le transport. On voit bien là le rôle primordial<br />

que la gestion peut jouer. Ledvance travaille aussi sur la<br />

réparabilité des produits. Nous lançons une gamme, Everloop,<br />

qui comprend une source lumineuse séparable, et une série de<br />

lampes, Natureloop, constituée de 40 % de matériaux recyclés.<br />

Enfin, le troisième axe concerne l’extension de notre périmètre<br />

via une nouvelle branche, « Renewable Energy », qui comprend<br />

des panneaux, onduleurs et batteries photovoltaïques. Ces tendances<br />

de fond vont fortement se développer dans les 10 ans à<br />

venir. Toutes ces tendances se croisent et créent des nouveaux<br />

concepts intéressants et complexes. L’intelligence artificielle<br />

va nous aider à dessiner des scénarios plus simples, efficaces,<br />

faciles à mettre en place et à utiliser.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 37


Lumières Dossier<br />

GROUPE RAGNI<br />

Partenaire<br />

de confiance<br />

des territoires<br />

© Groupe Ragni<br />

Julien RAPIN, directeur commercial NOVÉA ÉNERGIES<br />

Stéphane RAGNI, directeur général associé du GROUPE RAGNI<br />

et de la marque RAGNI<br />

Thierry SUZANNE, fondateur et directeur commercial SEVe<br />

Ragni, entreprise familiale française spécialisée dans la<br />

conception et la fabrication de solutions d’éclairage public,<br />

s’est imposée depuis quatre générations. La petite entreprise<br />

s’est mue en un groupe constitué de la maison mère Ragni,<br />

de Novéa Énergies spécialisée dans l’éclairage autonome<br />

solaire et de SEVe, une entreprise à mission dédiée à la<br />

fourniture de solutions connectées et durables. Stéphane<br />

Ragni, Julien Rapin et Thierry Suzanne reviennent sur les<br />

valeurs des trois marques qui ont permis de construire le<br />

groupe Ragni.<br />

Quels ont été les points forts de ces dix dernières<br />

années ?<br />

Stéphane Ragni – L’entreprise familiale s’est transformée en<br />

groupe ! Cela a commencé en 2015, avec le rachat de Novéa<br />

Énergies. Petit à petit, nous avons développé nos ressources<br />

de propositions aux clients finaux et proposé la totalité du<br />

scope lié à l’éclairage public. En 10 ans, Groupe Ragni est<br />

devenu un des leaders de l’éclairage public en France. Avec<br />

la création de SEVe, et le développement de notre service<br />

technique, on a eu de plus en plus de têtes pensantes<br />

et d’ingénierie en interne qui ont permis de maîtriser 100 %<br />

des compétences de la filière éclairage, autonome, raccordé<br />

au réseau ou connecté. La connectivité a représenté un pas<br />

énorme, encore plus que la led. Le groupe Ragni a étendu<br />

son expertise pour aller vers l’interopérabilité, des plateformes<br />

connectées, une supervision de l’éclairage public et<br />

devenir un fabricant de solutions complètes. Lorsqu’en 2008,<br />

je rachète les parts de mes oncles et tantes, Ragni compte<br />

46 salariés, dont 9 « Ragni » ; en <strong>2024</strong>, nous sommes 3 Ragni<br />

et le groupe emploie 420 salariés directs. Nous avons connu<br />

une croissance à deux chiffres tout au long des dix dernières<br />

années. C’est cela qui m’a marqué : notre agilité à nous inscrire<br />

parmi les leaders français et, je l’espère, européens,<br />

notamment à la suite de l’achat de l’entreprise Hess basée<br />

en Allemagne<br />

Julien Rapin – En 10 ans, Novéa a vécu plusieurs révolutions,<br />

à commencer par une nouvelle technologie de batteries validée<br />

avec le CEA de Grenoble, qui a amélioré la durée de vie<br />

des batteries. Endurance+, qui associe lithium, fer et phosphate<br />

apporte, à nos ensembles solaires, une durée de vie<br />

de 25 ans. Dimensionnée pour fonctionner toute l’année à la<br />

même puissance d’éclairage, elle est dotée d’un caisson en<br />

fonderie d’aluminium qui lui procure robustesse et pérennité,<br />

et l’électronique offre le pilotage. Novéa Énergies a conçu la<br />

carte électronique et a choisi les algorithmes. Nous avons<br />

bénéficié des évolutions sur la led, passer de 40 lm/W en<br />

2007 à 160 lm/W nous a ouvert d’autres applications. Éclairer<br />

quatre fois plus pour les mêmes puissances consommées<br />

nous a fait faire un grand bond en avant. De plus, on<br />

a quasiment multiplié par deux la puissance de production<br />

pour une même surface. Un panneau solaire de 1,6 m² il y<br />

a 10 ans produisait 200-220 watts crête (Wc), aujourd’hui, il<br />

en produit entre 350 Wc et 400 Wc. Tous ces éléments, ainsi<br />

que la baisse des prix, ont rendu le produit beaucoup plus<br />

compétitif. Nous sommes passés de 10 employés et 1,5 million<br />

d’euros de chiffre d’affaires, à 47 salariés et un CA de<br />

25,5 millions d’euros.<br />

Thierry Suzanne – Les collectivités ont fait face à plusieurs<br />

révolutions dans le milieu de l’éclairage : la led, l’entrée de<br />

l’électronique dans le secteur de l’éclairage public et aujourd’hui<br />

l’internet des objets, c’est-à-dire la connectivité<br />

des luminaires. À l’issue de ces 10 ans, il faut se poser à la<br />

fois la question de la pertinence de la connectivité et de la<br />

technologie la mieux adaptée, tout en assurant un suivi au<br />

quotidien pour maintenir l’installation. Qui est le garant de<br />

ces solutions ? Les grandes collectivités s’en chargent, mais<br />

en France on compte plus de 20 000 communes de moins<br />

de 5 000 habitants qui n’ont pas les ressources humaines.<br />

Alors, comment construire un outil qui réponde aux besoins<br />

de chaque projet, de chaque collectivité, qui sait s’adapter,<br />

et rende la technologie accessible à tout le monde ? SEVe,<br />

analyse les besoins en fonction de la géolocalisation de la<br />

commune, de son environnement, et prend en compte tout<br />

l’écosystème existant.<br />

Et aujourd’hui, quel état des lieux dressez-vous ?<br />

Julien Rapin – Il y a 10 ans, on ne traitait encore que des<br />

points ponctuels en éclairage autonome. Aujourd’hui, on<br />

réalise des voies structurantes, les clients ont davantage<br />

confiance dans le produit. L’intégration de la led et les abais-<br />

38 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Dossier<br />

sements de puissance ont participé à la prise de conscience<br />

des collectivités qui se sont rendu compte qu’éclairer à 100 %<br />

toute la nuit n’était pas pertinent ; la norme EN 13 201 a autorisé<br />

le déclassement de voies ; la détection de présence s’est<br />

démocratisée ; tous ces facteurs ont conduit à considérer<br />

l’éclairage autonome comme un véritable atout dans certaines<br />

applications.<br />

Stéphane Ragni – Groupe Ragni réalise un CA de 100 millions<br />

d’euros et notre ambition est de nous installer en Europe<br />

de manière pérenne via la société Hess que nous avons<br />

rachetée. Il faut maintenant prendre le temps d’aller au fond<br />

des technologies développées. Quand on parle d’éclairage<br />

connecté, les gens le comprennent beaucoup mieux mais<br />

cela ne veut pas dire qu’ils optent pour ces systèmes. La lenteur<br />

de l’éclairage public est liée à la lenteur des décisions<br />

politiques. Quand, en <strong>2024</strong>, 25 % du parc national d’éclairage<br />

est en led, c’est difficile d’imaginer que dans dix ans on aura<br />

révolutionné l’éclairage public ! En revanche, on doit y apporter<br />

notre contribution, notamment en ce qui concerne l’éclairage<br />

intelligent. Chaque année, la led gagne en technologie,<br />

en puissance, en pilotabilité, elle va devenir plus accessible.<br />

Thierry Suzanne – Aujourd’hui, les collectivités ne veulent<br />

plus s’engager avec une solution propriétaire ; SEVe peut<br />

donc les accompagner dans le choix des protocoles. En<br />

connectant les armoires de distribution, il est possible de<br />

piloter chaque départ de façon indépendante et l’on peut<br />

connecter tous les points lumineux en fonction des zones<br />

avec une stratégie de pilotage différent. SEVe a intégré des<br />

solutions de 5 et bientôt 6 technologies en fonction de la stratégie<br />

que la ville veut appliquer.<br />

Et dans dix ans, comment imaginez-vous l’éclairage<br />

public ?<br />

Thierry Suzanne – J’espère que les territoires continueront à<br />

développer leur démarche de décarbonation, de la réduction<br />

des consommations, des ressources naturelles. Nous allons<br />

consommer intelligemment et pragmatiquement. Les projets<br />

de territoires connectés vont remettre du liant humain, car<br />

tout le monde se greffera sur ces solutions pour être plus efficace.<br />

Les services communiqueront entre eux. On s’oriente<br />

vers la technologie citoyenne. SEVe, a été créée sous forme<br />

d’entreprise à mission avec pour raison d’être : « favoriser les<br />

transitions environnementales numériques et sociales des<br />

territoires en leur donnant accès aux technologies intelligentes<br />

et responsables ».<br />

Julien Rapin – Dans les 10 ans à venir, nos clients auront plus<br />

de facilité à proposer l’éclairage autonome là où c’est pertinent<br />

: on peut penser qu’il représentera 10 à 15 % de l’éclairage<br />

public. D’un point de vue de la technologie, l’évolution<br />

sera sans doute moins spectaculaire, mais elle touchera<br />

davantage la connectivité des produits, pour favoriser l’interopérabilité<br />

entre l’éclairage raccordé et autonome et aussi<br />

entre les marques.<br />

Stéphane Ragni – L’évolution de demain a besoin de passer<br />

par l’évolution des mentalités, il nous incombe de mieux<br />

communiquer sur les technologies, sur l’éclairage autonome,<br />

sur la connectivité. Dix ans, en fait, c’est court. Essayons de<br />

poser, de structurer ce qui existe aujourd’hui.<br />

© SEVe<br />

© SEVe<br />

Grâce à un système de gestion et de contrôle à distance de nouvelle génération, libérant les données urbaines, SEVe Connect améliore la qualité<br />

des services en proposant des solutions réactives, adaptables et connectées. Éclairage, eau, mobilité, environnement, énergie, bâtiments publics :<br />

toutes les infrastructures sont pilotées en temps réel à l’aide la plateforme SEVe Connect, quel que soit le protocole de communication.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 39


Lumières Dossier


Lumières Dossier<br />

RIDI<br />

La réparabilité<br />

au service<br />

de la rénovation<br />

Ridi, société industrielle familiale à 100 %, a été fondée par Richard Diez<br />

qui, au départ, fabriquait des luminaires pour particuliers et a rapidement<br />

développé une gamme de luminaires pour le marché intérieur, notamment<br />

les bureaux. La société est aujourd’hui présente dans une trentaine de<br />

pays, dont l’Allemagne où se trouve le siège, et à travers ses filiales dans<br />

8 pays européens. Éric Drivon rappelle comment Ridi s’est engagé dans la<br />

conception écologique et la réparabilité depuis plus de 10 ans.<br />

Éric DRIVON<br />

Directeur général RIDI France<br />

© DR<br />

Quels champs d’application couvre Ridi aujourd’hui ?<br />

Puisque nous célébrons un anniversaire, je souhaite rappeler<br />

quelques dates : Ridi France fête ses 30 ans cette année, et<br />

compte 21 personnes. Je suis entré chez Ridi en 2002, et j’ai<br />

pris la direction de l’entreprise en 2014 ! Ridi a élargi son champ<br />

d’action et couvre aujourd’hui les secteurs tertiaire, bureaux et<br />

établissements scolaires, sportif, hospitalier, et l’éclairage des<br />

transports, notamment avec la marque Norka. Dans tous ces<br />

domaines, notre activité est liée à la prescription. L’année dernière,<br />

26,5 % de notre chiffre d’affaires étaient liés au marché<br />

de la rénovation.<br />

Comment Ridi a-t-elle pris le virage<br />

technologique de la led ?<br />

Nous avons su anticiper et proposer des solutions globales en<br />

pensant en particulier à la rénovation. Avec le bannissement<br />

des tubes fluorescents, on va sans doute connaître une accélération<br />

de la rénovation, et Ridi s’y est préparée en fabriquant<br />

des produits réparables. Nous défendons des solutions techniques<br />

à valeur ajoutée pour les maîtres d’ouvrage que nous<br />

approchons de manière assez directe, en rencontrant leurs<br />

équipes internes pour expliquer les changements qui se sont<br />

opérés et surtout, les solutions durables que nous leur proposons.<br />

Plus que le passage à la led en soi, c’est la bascule<br />

d’anciennes technologies à la led en très peu de temps qui a<br />

marqué notre industrie. On annonçait un switch du marché<br />

sous 10 ans, mais il a été beaucoup plus rapide, il s’est fait en<br />

4 ou 5 ans seulement. Le premier secteur concerné a été celui<br />

des downlights fluorescents installés dans les circulations et<br />

qui rencontraient pas mal de problèmes avec les détecteurs de<br />

présence ; la led a complètement changé la donne. Dès 2011,<br />

Ridi Group a effectué d’importants investissements avec les<br />

R-tubes (Ridi tubes qui s’installent sur des douilles) qui ont été<br />

le premier dominateur commun de la réparabilité chez Ridi ;<br />

et les L-tubes (L pour linéaire, principalement intégrés dans<br />

les équipements sportifs), modules réparables qui s’intègrent<br />

dans le caisson dont l’électronique n’est pas embarquée dans le<br />

module mais séparée et alimentée par un driver. Le fait d’avoir<br />

investi dans des lignes de production de nos propres modules<br />

leds nous a donné un avantage important. Nous avons pu basculer<br />

nos gammes fluorescentes vers la led et fabriquer toutes<br />

les typologies de modules leds, pour les luminaires étanches,<br />

les downlights, etc., de toute forme, en maîtrisant nos développements.<br />

C’est ce qui a conduit Ridi à proposer<br />

des produits réparables ?<br />

En effet, la nouvelle composante de l’éclairage passe par une<br />

réflexion sur la réparabilité, l’écoconception, le réemploi. Le<br />

Syndicat de l’éclairage a déjà créé un groupe de travail sur ces<br />

trois sujets qui ont un moteur commun : une conception plus<br />

écologique, avec une empreinte carbone la plus réduite possible.<br />

Le marché s’oriente vers plus de réparabilité : 90 % des<br />

luminaires vendus par Ridi France en 2023 étaient des luminaires<br />

réparables. Quand les collectivités seront suffisamment<br />

structurées avec un service de maintenance, savoir que leurs<br />

équipes pourront elles-mêmes intervenir sur les luminaires, ou<br />

changer les drivers en fin de vie, les incitera à opter pour la<br />

réparabilité. De plus, cela permettra de soulager la filière de<br />

recyclage, seuls les drivers sont recyclés.<br />

La réparabilité est donc ancrée au programme<br />

des prochains développements ?<br />

J’espère, en tant que fabricant et aussi en tant que citoyen,<br />

que, d’ici à 10 ans, le marché de l’éclairage aura basculé pour<br />

de bon vers la réparabilité. Je crois qu’il existe une réelle prise<br />

de conscience à la fois au sein de la filière et dans le grand public<br />

de la possibilité de faire appel à des solutions réparables<br />

dans tous les corps d’État. On a déjà évoqué un indice de réparabilité,<br />

je pense qu’il s’imposera dans les années à venir<br />

dans beaucoup d’applications, dont celles de l’éclairage, ce qui<br />

apportera une véritable information à l’utilisateur final, soit en<br />

BtoB soit en BtoC. Est-ce qu’on aura basculé vers une autre<br />

technologie ? Vers l’oled ? Difficile de le dire. Tant que la led<br />

continuera à évoluer en efficacité, le marché restera sur cette<br />

technologie. La plus grande maturation à venir se fera dans le<br />

développement de solutions à économies d’énergie, liées aux<br />

systèmes de gestion, avec des dispositifs intelligents. Nous<br />

accompagnerons les maîtres d’ouvrage vers plus de sobriété<br />

énergétique, vers une autre façon de dimensionner l’éclairage,<br />

avec des produits réparables et réutilisables.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 41


Lumières Dossier


Lumières Dossier<br />

RZB<br />

Tirer l’éclairage vers<br />

le haut<br />

Entreprise familiale allemande (Rudolf Zimmermann, Bamberg GmbH),<br />

RZB est dirigée par Alexander Zimmermann et fête ses 85 ans cette<br />

année. À partir de 2011, la société allemande s’implante dans plusieurs<br />

pays européens, notamment la France dont la filiale, située à Hoerdt,<br />

emploie aujourd’hui 9 personnes. RZB couvre différents secteurs de<br />

l’éclairage, aussi bien en intérieur qu’à l’extérieur : tertiaire, commerces,<br />

établissements scolaires et de santé, industries, CHR, résidentiel et<br />

architectural pour l’extérieur. Christophe Houpiez présente RZB et son<br />

évolution ces dix dernières années.<br />

Christophe HOUPIEZ<br />

Directeur commercial RZB France<br />

© DR<br />

Où sont fabriqués les produits RZB ?<br />

Le site de production se situe à Bamberg, et fait appel à des procédés<br />

maîtrisés en interne tels que la découpe métal au laser, la<br />

plasturgie, et nous fabriquons nos propres outils pour fabriquer<br />

nos luminaires. C’est aussi là que nos solutions sont conçues,<br />

développées, testées et certifiées. RZB a reçu la certification Eco-<br />

Vadis argent en 2023, attestant de notre engagement RSE. RZB<br />

dépasse la valeur de référence dans tous les domaines : conception<br />

de produits en matière de réemploi et de remplaçabilité des<br />

éléments, développement de concepts d’emballage durables en<br />

papier ou passage à des matières plastiques recyclées, contrats<br />

avec des prestataires au sujet de l’élimination durable et de la reprise<br />

de pièces. Grâce à l’utilisation d’énergies renouvelables, de<br />

la récupération de chaleur et de l’emploi d’une électricité verte sur<br />

le site de Bamberg, nos produits sont fabriqués avec de l’énergie<br />

durable. Nous proposons des composants interchangeables et<br />

maintenables sur 80 % de nos produits. La réparabilité est devenue<br />

un de nos principaux axes de développement.<br />

Cela fait partie des éléments marquants de l’évolution<br />

de l’éclairage depuis 10 ans ?<br />

Oui, j’en suis convaincu. Arrivé moi-même en janvier 2014 chez<br />

RZB, je constate le chemin parcouru ! À l’époque, la led n’offrait<br />

pas encore le confort de lumière attendu. Rien n’était encore uniformisé<br />

: la profession parlait de flux sans préciser s’il s’agissait<br />

du luminaire ou du module led, le maintien du flux dans le temps<br />

n’était pas évoqué et les luminaires proposaient une seule température<br />

de couleur, 4 000 K. On mettait l’accent sur les économies<br />

d’énergie et la durée de vie, de 50 000 heures : une révolution ! Il<br />

a fallu réinventer ou, tout du moins, expliquer de manière différente<br />

les fondamentaux en éclairage pour comprendre pourquoi<br />

des luminaires leds ne donnaient pas les mêmes résultats que les<br />

appareils fluorescents. RZB a développé des solutions avec des<br />

rendus équivalents en termes de qualité de lumière, en allant audelà<br />

des seules performances énergétiques. La technologie led a<br />

entraîné de nouvelles contraintes, comme la nécessité de créer<br />

des dissipateurs de chaleur, mais elle a aussi permis de concevoir<br />

de nouvelles esthétiques et de maîtriser davantage la production,<br />

grâce à l’interchangeabilité des composants.<br />

En <strong>2024</strong>, quel état des lieux pouvez-vous dresser ?<br />

RZB n’a cessé d’améliorer la technologie : l’efficacité lumineuse<br />

peut atteindre aujourd’hui 160 lm/W. Les produits sont devenus<br />

multi-puissances, multi-températures de couleur, multi-types<br />

d’installation (encastré, plafonnier ou saillie, sur rails ou suspendus).<br />

Ainsi, nous proposons des solutions à contraintes techniques<br />

fortes, avec des IP ou IK élevés, des détecteurs embarqués,<br />

des produits à valeur ajoutée, en termes de diffusion de<br />

lumière, de températures de couleur disponibles, notamment<br />

via nos systèmes HCL, et des fonctions de gestion et de pilotage<br />

de l’éclairage. L’offre a aussi évolué dans son aspect esthétique,<br />

avec des formes et tailles très variées, des personnalisations de<br />

couleurs sur certaines gammes, et nous couplons ces avancées<br />

avec une installation facile et rapide, comme avec notre chemin<br />

lumineux Linedo. Nous venons aussi de lancer un concept<br />

entièrement modulaire de luminaires équipés d’une fonction<br />

de charge intégrée pour véhicules électriques. Les bornes ou<br />

les mâts « RZB Energy » sont disponibles en trois variantes :<br />

BASIC, SMART et PRO équipées d’une protection de charge,<br />

d’une détection de courants de fuite CC, d’une commande<br />

d’accès RFID et d’un compteur MID. Ce produit permet au propriétaire<br />

de refacturer l’électricité consommée par l’utilisateur.<br />

La puissance de charge peut atteindre 22 kW.<br />

Et dans 10 ans ? Comment voyez-vous l’éclairage ?<br />

J’ai plutôt une vision cartésienne du marché et pragmatique, aussi<br />

bien sur le plan technologique qu’industriel. Le décret tertiaire<br />

oblige les propriétaires de bâtiments d’une superficie de plus de<br />

1 000 m² à réduire les énergies d’ici à 2050, ce qui nous incite<br />

à proposer des produits de plus en plus efficients, pertinents,<br />

polyvalents et réparables. Par ailleurs, le produit jetable n’est plus<br />

dans l’air du temps, même s’il ne l’a jamais été pour nous : on<br />

parle quotidiennement de notre impact sur l’environnement et de<br />

notre nécessité de consommer différemment. L’accès aux pièces<br />

détachées va un jour devenir obligatoire avec la mise en place de<br />

laboratoires de reconditionnement de luminaires. Et les produits<br />

continueront à intégrer de plus en plus d’intelligence embarquée<br />

afin de collecter des informations sur plusieurs usages pour une<br />

gestion affinée et plus performante du bâtiment.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 43


Lumières Dossier<br />

SAMMODE<br />

Innover et fabriquer<br />

en France<br />

Sammode (Société d’Application des Méthodes MODernes d’Éclairage<br />

électrique), société indépendante industrielle, conçoit, développe et<br />

fabrique des luminaires et des sous-ensembles à partir du travail sur<br />

métal et tôlerie fine, depuis presque 100 ans. Sammode couvre un<br />

spectre d’applications, qui va des environnements industriels extrêmes<br />

à l’éclairage décoratif, en passant par des infrastructures de transport,<br />

et l’éclairage architectural professionnel aux équipements collectifs.<br />

Emmanuel Gagnez commente l’ascension de l’entreprise familiale<br />

et ses perspectives de développement au sein d’un marché en<br />

constante évolution.<br />

Emmanuel GAGNEZ<br />

PDG de SAMMODE<br />

© DR<br />

Sammode est opérationnelle sur trois sites, tous situés<br />

en France…<br />

Notre siège est situé à Paris dans le 20 e arrondissement, le site de<br />

production se trouve à Châtillon-sur-Saône, dans les Vosges (lieu<br />

de fondation de Sammode), et le centre de R&D a ouvert ses portes<br />

en 2017 à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). Sammode dispose<br />

d’une implantation commerciale en Allemagne et une en Australie.<br />

Cette dernière décennie a vu des changements<br />

importants chez Sammode...<br />

L’entreprise s’est réinventée, ou plutôt a réinventé ses produits<br />

selon une segmentation affinée avec une offre plus pertinente,<br />

performante, profonde et différenciée par rapport à ce que nous<br />

pouvions proposer à nos clients il y a dix ans. D’un certain point<br />

de vue, cela a été un accélérateur dans l’excellence du développement<br />

de nouveaux segments tout en conservant notre singularité,<br />

un éclairage durable qui allie efficacité, sobriété, longue<br />

durée de vie, réparabilité et résistance dans les environnements<br />

auxquels le produit est soumis. La question de l’amélioration des<br />

produits et de l’intégration des meilleures technologies est une<br />

constante dans l’histoire de Sammode : la fluorescence a marqué<br />

une grande étape tout comme la led a initié de nouveaux<br />

concepts. Nous étions déjà dans un processus de perfectionnement<br />

en continu de notre offre produits ; nous avons révolutionné<br />

nos modèles dans la continuité. A posteriori, je me rends compte<br />

que nous avons accompli un travail remarquable en préservant<br />

notre excellence et notre centre de Lamotte-Beuvron en a été<br />

l’accélérateur, et nous a permis d’accroître nos capacités de<br />

développement, à une époque où d’autres faisaient le choix de<br />

délocaliser.<br />

Comment Sammode a-t-elle ajouté des collections<br />

architecturales à son segment strictement industriel ?<br />

Dès 1985, les produits Sammode, très industriels, sont détournés<br />

comme éléments architecturaux par les architectes de la grande<br />

halle de La Villette, Bernard Reichen et Philippe Robert. L’année<br />

suivante, Sammode travaille avec Patrick Bouchain pour éclairer<br />

les soubassements des colonnes de Buren et, en 1995, avec<br />

Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost pour la BNF. Ces<br />

réalisations ouvrent une nouvelle période au cours de laquelle<br />

Sammode est identifiée comme concepteur et fabricant d’éclairage<br />

architectural. Nous avons donc continué à développer des<br />

solutions dédiées à ces applications. Puis, dans les années 2010,<br />

Sammode est de plus en plus sollicitée pour travailler sur des<br />

projets à une échelle un peu plus domestique ; c’est à ce moment-là<br />

que Philippe Starck choisit nos produits pour une chaîne<br />

d’hôtels. C’est ainsi qu’en 2015, nous sommes amenés à créer des<br />

collections décoratives avec les designers de Normal Studio et<br />

en 2020 avec le designer allemand Stefan Diez. En parallèle, nous<br />

avons réédité plus de 20 modèles de Pierre Guariche, qui a probablement<br />

dessiné les plus beaux luminaires des années 1950.<br />

En 10 ans, Sammode n’a pas seulement refondé son offre à l’aune<br />

d’une nouvelle technologie en améliorant encore la promesse<br />

séculaire à ses clients, mais a aussi, par mouvements successifs,<br />

développé de nouvelles offres pour de nouveaux clients.<br />

Comment envisagez-vous l’extension de cette offre<br />

dans les dix prochaines années ?<br />

On constate le retour de tendances très lourdes, sur des notions<br />

de qualité, de réparabilité, de disponibilité des pièces, et toute une<br />

réflexion qui s’opère dans les milieux normatifs et réglementaires.<br />

On recommence à percevoir que la question d’un modèle industriel<br />

et de produits durables, performants et évolutifs redevient<br />

un authentique sujet. Cela passe par le caractère vertueux des<br />

outils de production, la question du réemploi des produits, et à ce<br />

titre, Sammode possède évidemment des atouts considérables.<br />

Dans dix ans, les business models seront en place, grâce à la<br />

bonne maîtrise, l’intégration et l’interopérabilité des systèmes de<br />

gestion qui est un des principaux vecteurs d’économie d’énergie.<br />

L’éclairage aura réalisé la promesse d’une réduction des consommations<br />

et de l’empreinte carbone et il aura contribué à la préservation<br />

de l’environnement et de la biodiversité. Dans dix ans, on<br />

sera mieux éclairé, dans tous les sens du terme, et espérons que<br />

l’Europe aura repris sa place de leader du secteur, via des entreprises<br />

comme Sammode, qui continuent à concevoir, développer<br />

et fabriquer en France.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 45


Lumières Dossier<br />

SYLVANIA GROUP<br />

Digital<br />

Lighting<br />

Solutions<br />

Sylvania Group comprend aujourd’hui deux marques, Sylvania, centenaire cette<br />

année, et Concord, qui fête ses cinquante ans. Acteur historique dans le secteur<br />

de l’éclairage, l’entreprise a conservé des sites de production en Europe, en<br />

Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni, et en France à Saint-Étienne (Loire).<br />

Hervé Le Guédard, 35 années d’expérience dans l’éclairage, arrivé chez Sylvania<br />

en 2011, revient sur les déploiements technologiques de la marque.<br />

Hervé LE GUÉDARD<br />

Président de FEILO SYLVANIA France et<br />

directeur général de FEILO SYLVANIA Europe du Sud<br />

© DR<br />

Sylvania Group détient un solide héritage. Quelle place<br />

occupe-t-il dans le monde et en Europe ?<br />

Sylvania est fournisseur et fabricant de solutions d’éclairage<br />

architectural, professionnel et résidentiel. Sa marque leader,<br />

Sylvania, est forte de plus d’un siècle d’expertise dans le domaine<br />

des lampes et des luminaires. Elle approvisionne les secteurs<br />

publics, privés et commerciaux du monde entier en produits<br />

et systèmes de haute technologie. L’Europe représente entre<br />

65 % et 70 % du chiffre d’affaires du groupe. Nous couvrons<br />

tous les segments de marché (lampes et luminaires) : tertiaire,<br />

éducation, muséographie, logistique et industrie, commerces,<br />

CHR, résidentiel, avec des positions de leader dans certains pays<br />

d’Amérique centrale.<br />

Sylvania Group a développé de nombreux outils<br />

qui concernent l’éclairage intelligent…<br />

Le smartlighting et les services associés ont fait effectivement<br />

l’objet d’innovations afin de répondre aux besoins du client final<br />

qui, dans certains cas, cherche à avoir un seul interlocuteur qui<br />

gère à la fois les produits, l’installation, la mise en service et potentiellement<br />

des contrats de maintenance. Qui plus est, nous pouvons<br />

en complément apporter l’analyse et la gestion de données<br />

grâce à nos luminaires SSA. Notre nouvelle signature repose sur<br />

trois notions essentielles « Digital – Lighting – Solutions ». Ce qui<br />

signifie que Sylvania Group ne s’interdit pas à l’avenir de commercialiser<br />

des solutions autres que celles purement liées à l’éclairage.<br />

Nous sommes adossés à un actionnariat public Inesa très<br />

engagé dans tout ce qui touche à l’Internet des objets et à l’intelligence<br />

artificielle, notamment au sein de partenariats avec des<br />

grands groupes tels que Google ou Microsoft.<br />

Comment Sylvania Group France a-t-il évolué<br />

dans sa stratégie commerciale ?<br />

Nous nous sommes appuyés sur des produits innovants qui nous<br />

permettent d’approcher les clients finaux avec des solutions à valeur<br />

ajoutée. Notre stratégie commerciale consiste à promouvoir<br />

ces produits, solutions et services afin de créer de la valeur sur le<br />

marché et générer de la demande auprès de nos partenaires distributeurs.<br />

C’est ce qui a construit notre succès alors même que<br />

la crise frappait le secteur de l’éclairage. Nous avons également<br />

beaucoup travaillé sur la qualité de la lumière et l’amélioration de<br />

l’espace de vie au travail au travers, par exemple, de notre solution<br />

LumiNature. Par ailleurs, le contexte économique et législatif<br />

nous incite à installer des systèmes d’éclairage qui génèrent<br />

des économies substantielles. Avec des luminaires équipés de<br />

SylSmart, il est possible d’atteindre 80 % d’économies d’énergie,<br />

ce qui n’est pas négligeable, sachant que l’éclairage représente<br />

l’un des postes de consommation les plus importants dans un<br />

bâtiment. Le rôle de Sylvania Group France est d’aider ses clients<br />

à réaliser ces gains d’énergie en les accompagnant dans leurs<br />

choix de dispositifs d’éclairage efficaces et intelligents. Nous<br />

nous appuyons sur notre centre logistique européen au Plessis-<br />

Belleville et sur notre site de production de Saint-Étienne qui<br />

fabrique des produits tertiaires, essentiellement, et industriels.<br />

Bénéficier d’une usine en France constitue un atout incomparable<br />

qui permet à nos clients de faire appel à notre savoir-faire et à<br />

nos capacités de fournir des luminaires adaptés à des demandes<br />

spécifiques en un temps record. En tout, avec le siège de Gennevilliers<br />

près de Paris, qui regroupe les services commerciaux et<br />

marketing, la filiale française emploie près de 250 personnes.<br />

Fabriquer en France signifie également réduire notre empreinte<br />

carbone, une démarche choisie par le groupe depuis longtemps.<br />

Pouvez-vous nous en dire davantage sur l’engagement<br />

du groupe dans la protection de l’environnement ?<br />

Sylvania Group vient de recevoir la certification EcoVadis Silver<br />

qui traduit sa volonté et sa capacité à œuvrer pour un impact positif<br />

sur l’environnement et la société. Sylvania Group s’est engagé<br />

à réduire les émissions de CO 2<br />

, de la conception à la réparabilité<br />

de nos solutions, un défi important en France, et bien entendu à<br />

réduire les consommations liées aussi bien à leur production qu’à<br />

leur utilisation. Ce sont là les enjeux des années à venir : des produits<br />

écoresponsables, associés à la digitalisation de l’éclairage,<br />

la gestion des données, et à l’intelligence artificielle.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 47


Lumières Dossier


Lumières Dossier<br />

ZUMTOBEL<br />

La politique<br />

« du berceau<br />

au berceau »<br />

En 1950, le Dr Walter Zumtobel fonde la société Elektrogeräte und<br />

Kunstharzpresswerk W. Zumtobel KG et commence à fabriquer<br />

des ballasts pour tubes fluorescents, puis, deux ans après, se<br />

lance dans la production de luminaires. Aujourd’hui, le groupe,<br />

présidé par Karin Zumtobel-Chammah, compte avec ses trois<br />

marques, Zumtobel, Thorn et Tridonic, environ 6 000 employés<br />

à l’international. Christophe Vedel et Rémi Blondel retracent le<br />

parcours de l’entreprise autrichienne, devenue un des leaders<br />

mondiaux de l’éclairage.<br />

© DR<br />

Christophe VEDEL<br />

Directeur des ventes pour le marché<br />

d’éclairage intérieur, ZUMTOBEL France<br />

Rémi BLONDEL<br />

Directeur marketing,<br />

ZUMTOBEL France<br />

© DR<br />

Comment les différentes marques sont-elles représentées<br />

au sein de la filiale française du groupe Zumtobel ?<br />

Christophe Vedel – La filiale française, située à Paris, emploie<br />

130 personnes avec le bureau d’études, les commerciaux, les<br />

agents administratifs et les salariés de l’usine qui se trouve aux<br />

Andelys, dans l’Eure. Zumtobel couvre toute l’offre pour l’éclairage<br />

intérieur et l’éclairage extérieur que l’on peut découvrir<br />

dans notre showroom de 400 m² dans de nombreux domaines<br />

d’application : bureaux, locaux d’enseignement, muséographie,<br />

commerces, abords du bâtiment, équipements sportifs, routiers,<br />

espaces urbains, hôtellerie. Nous proposons un service autour<br />

de l’éclairage, le produit n’arrive qu’à la fin d’un échange avec les<br />

prescripteurs.<br />

C’est ce qui a changé aujourd’hui dans votre métier :<br />

la notion de service ?<br />

Christophe Vedel – Oui, Zumtobel ne se contente pas de livrer<br />

un produit prêt à être installé, mais apporte un accompagnement<br />

avant, pendant et après la vente, tout au long de la durée<br />

de vie du produit et des systèmes de gestion associés. Nous<br />

allons même un peu plus loin avec l’introduction de l’IoT : avec<br />

l’infrastructure éclairage, nous proposons des systèmes de<br />

géolocalisation soit des personnes qui travaillent sur le site pour<br />

leur sécurité, soit des objets fabriqués, soit des outils si l’on est<br />

dans une usine. Ainsi, les supports d’éclairage, équipés d’objets<br />

connectés, deviennent des vecteurs d’informations via le<br />

Bluetooth.<br />

Rémi Blondel – Un luminaire occupe de l’espace physique sur<br />

le plafond et peut être associé à d’autres fonctions : l’internet<br />

des objets, l’isolation phonique, une gestion électronique intelligente.<br />

Les automatismes, les objets connectés se trouvent au<br />

cœur de nos développements axés sur les économies d’énergie<br />

certes, mais aussi sur la durabilité et le développement durable.<br />

Vous faites allusion au « cradle to cradle », du « berceau au<br />

berceau », la devise du groupe ?<br />

Christophe Vedel – En intérieur comme en extérieur, nous travaillons<br />

sur la qualité des leds, les températures de couleur,<br />

les optiques, la gestion de l’éclairage, la biodiversité, avec en<br />

fil rouge, l’impact sur l’environnement. Zumtobel utilise des<br />

matériaux recyclables, voire déjà recyclés, et met en œuvre<br />

en effet ce concept d’éthique écologique du « berceau au berceau<br />

». Notre usine à Dornbirn comprend 7 500 m² de panneaux<br />

photovoltaïques. Depuis 10 ans, la famille Zumtobel s’investit<br />

dans une démarche écologique. Sur les dix sites industriels<br />

du groupe, huit se trouvent en Europe : Autriche, France, Allemagne,<br />

Grande-Bretagne, Serbie ; les deux autres aux États-<br />

Unis et en Asie. En tant que multispécialistes, nous maîtrisons<br />

toute cette chaîne des valeurs, depuis les composants électroniques<br />

fabriqués par Tridonic jusqu’à l’installation effectuée par<br />

nos partenaires.<br />

Rémi Blondel – Nous nous appuyons sur des experts dans tous<br />

nos domaines d’intervention ; la valorisation des œuvres dans<br />

les musées, le bien-être des soignants et des patients dans les<br />

hôpitaux, les ambiances dans les magasins et les restaurants,<br />

le confort visuel dans les bureaux, la concentration dans les<br />

écoles, l’aspect sécurité à l’extérieur.<br />

Comment voyez-vous l’évolution de l’éclairage d’ici à 10 ans ?<br />

Rémi Blondel – Les luminaires sont en train de devenir de véritables<br />

sources d’information, permettant le développement de<br />

l’IoT, à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments. L’avenir des<br />

fabricants de luminaires se trouve dans leur collaboration avec<br />

d’autres entreprises issues d’autres industries. Ce ne sera plus<br />

au client de faire appel aux différents experts, mais ce sera à<br />

l’entreprise d’apporter ces différentes expertises.<br />

Christophe Vedel – On entre dans une ère de produits multiusages<br />

et durables, notamment en matière de réutilisation. La<br />

tendance du réemploi commence à s’ancrer dans les esprits. Le<br />

groupe Zumtobel s’oriente déjà dans cette direction en développant<br />

des produits « du berceau au berceau ». Par exemple, le<br />

bâtiment du New York Times vient d’être rénové. Zumtobel, fournisseur<br />

des appareils d’origine équipés de tubes fluorescents<br />

a pu intervenir en remplaçant les tubes par des modules leds<br />

dotés de nouvelles optiques et compatibles avec le système de<br />

pilotage de l’éclairage existant. Zumtobel continuera à porter le<br />

même message : créer un éclairage efficace dans le respect de<br />

l’environnement.<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 49


Lumières Dossier<br />

Enquête produits<br />

Programmés pour durer<br />

Connectés, remplaçables, durables, intelligents, les luminaires ont subi<br />

une métamorphose spectaculaire en une décennie. Aujourd’hui, en plus<br />

de procurer une lumière qui apporte du bien-être, économe en énergie,<br />

adaptable, ils proposent bien d’autres fonctions qui améliorent la<br />

qualité de vie aussi bien dans les espaces intérieurs qu’extérieurs.<br />

Equinox de SYLVANIA<br />

Récompensé par le Red Dot Design<br />

Award 2023 dans la catégorie Lighting<br />

Design, le luminaire architectural<br />

Equinox, signé Concord, se dote<br />

désormais de la solution LumiNature ;<br />

la plus naturelle des lumières artificielles.<br />

Un luminaire qui combine bien-être de ses usagers<br />

et design d’exception. En reproduisant fidèlement la lumière du soleil, LumiNature stimule notre<br />

biorythme, améliore notre sommeil, notre productivité et, de façon générale, notre humeur. Combinée à<br />

la gestion d’éclairage sans fil SylSmart Standalone, elle permet de reproduire l’évolution de la lumière<br />

naturelle tout au long de la journée. Idéale dans le cadre d’une installation dans des espaces n’ayant<br />

pas accès à la lumière du jour ou pour des usagers travaillant de nuit.<br />

www.sylvania-lighting.com<br />

Tramao de ZUMTOBEL<br />

Un luminaire performant et acoustique. Rien que le nom de<br />

ce luminaire suspendu évoque déjà sa matière : « la trama »<br />

est un mot italien qui signifie « le tissu », au sens propre<br />

comme au figuré. Son revêtement en textile à l’aspect feutré<br />

ne procure pas seulement un aspect chaleureux à la pièce,<br />

il remplit également la fonction d’absorbeur de son efficace,<br />

avec différentes densités. Sa lumière possède une composante<br />

directe et une composante indirecte. Une version avec des<br />

microréflecteurs complète la lumière diffuse avec une lumière<br />

dirigée, garantissant ainsi des conditions de travail et de vision<br />

optimales au bureau. Il peut être géré individuellement<br />

en fonction des besoins des utilisateurs à l’aide de sa<br />

commande DALI ou Bluetooth.<br />

www.zumtobel.com/fr-fr<br />

PD11 de B.E.G.<br />

Ce détecteur se distingue par son design discret et extra-plat, ainsi que par une<br />

zone de détection qui lui permet une intégration esthétique et élégante dans divers<br />

environnements tels que les open spaces, petits bureaux, dégagements et circulations.<br />

Dotée d’une polyvalence reconnue, cette famille de produits propose une solution<br />

maître/esclave en version ON/OFF et une version DALI-2 pour un contrôle avancé de<br />

l’éclairage. Compatible avec les systèmes<br />

GTB multicapteurs, cette gamme offre<br />

également des variantes DALI-2<br />

Linear IndiviLED Everloop de LEDVANCE<br />

Les produits Everloop sont conçus pour permettre un remplacement<br />

facile des sources lumineuses et des alimentations, ce qui signifie que<br />

les luminaires eux-mêmes peuvent être utilisés presque indéfiniment.<br />

Conformément aux principes de l’économie circulaire, le point fort de<br />

ces nouveaux luminaires réside dans la possibilité de mettre à jour<br />

rapidement et de remplacer facilement les composants essentiels tels<br />

que les sources lumineuses et les alimentations. Cela permet d’optimiser<br />

la durée de vie des luminaires, d’économiser les ressources et de<br />

limiter les déchets. La suspension IndiviLED à double émission, directe/<br />

indirecte, se décline en deux longueurs, 1 200 mm et 1 500 mm avec un<br />

IRC de 90 et une efficacité de plus de 130 lm/W.<br />

www.ledvance.fr<br />

BMS et KNX, assurant<br />

ainsi une intégration dans<br />

des systèmes domotiques<br />

étendus et une gestion intelligente<br />

de l’éclairage. Une alliance parfaite<br />

entre flexibilité, esthétisme, praticité et<br />

économies d’énergie.<br />

www.beg-luxomat.com/fr<br />

50 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Dossier<br />

Filorail d’iGUZZINI<br />

Ce système se déploie au plafond en créant une présence subtile mais perceptible,<br />

comme un fil d’ombre, offrant une esthétique d’une simplicité raffinée. Avec une<br />

ouverture de seulement 3,6 mm. Grâce à un simple adaptateur, le Filorail peut<br />

accueillir des produits tels que les Newfo, Palco LV, Robin, Libera, Laser, Laser Blade<br />

XS, en leur donnant une place centrale, pour éclairer les espaces sans distraction<br />

visuelle. Il peut être installé en versions encastré, minimal et frame, en saillie ou en<br />

suspension. Il peut courir sur des surfaces horizontales et verticales, en traçant une<br />

ligne droite ou courbe.<br />

www.iguzzini.com/fr<br />

Linedo de RZB<br />

Avec 7 types de distributions lumineuses et 5 niveaux de puissance, ainsi qu’une efficacité lumineuse jusqu’à 180 lm/W,<br />

ce luminaire trouve sa place non seulement dans les bâtiments industriels et les supermarchés, mais également dans les<br />

environnements exigeants d’un point de vue architectural, comme les concessions<br />

automobiles, les musées ou encore les édifices religieux. Il convient parfaitement aux<br />

zones de bureaux (UGR ≤ 19) et les postes de travail avec écran, conformément à la<br />

norme EN 12464-1. Il existe en 3 coloris de profilé, mais il est également personnalisable<br />

en fonction du projet. Les connecteurs permettent de créer de multiples structures<br />

linéaires. Montage ultrarapide grâce aux modules en un seul bloc et système plug & play,<br />

et câblage continu à 5, 7 ou 14 conducteurs en standard. IP54.<br />

www.rzb.de/fr<br />

EBRME6-R4X055-2 de RIDI<br />

Luminaire pour montage au plafond avec une efficacité de 123 lm/W, doté<br />

d’une optique parabolique double « SM » en aluminium très pur, anodisé<br />

satin mat, surface Argentée. Système socle/douille Ridi-Tube avec interface<br />

électrique et mécanique, protégé contre l’inversion de polarité. Changement<br />

des lampes sans outil par un mécanisme de verrouillage rotatif, comme<br />

pour les lampes fluorescentes traditionnelles. Fixation à l’intérieur de la<br />

douille par des ergots côté mécanique et électrique. Modules leds sous<br />

forme de platine linéaire. Led Mid-Power pour un éclairement homogène<br />

et une efficacité maximale. Profilé en aluminium extrudé massif pour un<br />

thermomanagement optimal. Platine led linéaire maintenue sur toute la<br />

longueur du profilé aluminium. Existe en finition PMMA clair, satiné<br />

ou opale pour un flux lumineux efficient. Douille en polycarbonate<br />

blanc de haute résistance.<br />

www.ridi.de/fr<br />

Elgar Floor de SAMMODE<br />

Cette collection de luminaires tubulaires<br />

sur pied est signée Normal Studio. Avec<br />

son interrupteur intégré, ce lampadaire<br />

trouvera toute sa place dans les intérieurs,<br />

dotant ainsi le tube d’une autonomie<br />

spatiale intégrale et d’une nouvelle liberté<br />

d’usage. Ancré au sol, dans une structure<br />

en métal noir, le modèle Elgar existe dans<br />

une version de 1,20 m ou de 0,85 m de<br />

hauteur. Grille de défilement longitudinale<br />

en aluminium cuivré à lamelles inclinées.<br />

Les modules leds, démontables, offrent<br />

un flux lumineux de 700 lm efficacité<br />

(IRC>80, 3 SDCM) avec une température<br />

de couleur de 2 700 K. Optique primaire<br />

diffusante satinée spécifique. Driver à<br />

sortie en courant constant, gradable par<br />

bouton-poussoir intégré.<br />

www.sammode.com<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 51


Lumières Dossier<br />

E-Line Pro de TRILUX<br />

Le système de ligne lumineuse a encore été amélioré, avec un nouveau profil-support précâblé : les<br />

platines-appareillages peuvent être positionnées librement. Le montage simplifié permet de gagner encore<br />

plus de temps et se réalise toujours sans aucun outil. C’est le cas aussi pour la dépose. Grâce à une grande<br />

variété de versions et des modules combinables (21 optiques différentes), le système garantit des conditions<br />

d’éclairage sur mesure pour chaque environnement : industrie, tertiaire, commerces ou établissements<br />

scolaires, avec une efficacité énergétique élevée. Cette ligne lumineuse se distingue aussi par son antiéblouissement<br />

et son indice de rendu des couleurs supérieur à 90.<br />

www.trilux.com<br />

Projecteur 85165K3 de BEGA<br />

Ce projecteur avec raccord fileté G½ selon DIN ISO<br />

288 offre une répartition lumineuse symétrique,<br />

et un angle de diffusion à demi-intensité<br />

modifiable de 15° à 52° par réglage rotatif du<br />

module de lentille optique. Il présente un flux<br />

lumineux de 2 087 lm, avec une température<br />

de couleur de 3 000 K et un IRC supérieur<br />

à 90. Il est équipé de module remplaçable,<br />

prévu pour une durée de vie d’au moins 50 000<br />

heures et protégé contre la surchauffe. Avec BEGA<br />

Ultimate Driver bloc d’alimentation, pour pilotage<br />

DALI, 220-240 V, 0/50-60 Hz. IP 65. Corps en fonderie<br />

d’aluminium, aluminium et acier inoxydable, technologie<br />

de revêtement Unidure. Inclinaison -30°/+100°.<br />

Dimensions : 145 x 225 x 130 mm.<br />

www.bega.com/fr-fr<br />

Nanozoom de HOLIGHT<br />

Conçu et fabriqué en France, ce projecteur convient<br />

à de nombreuses applications. Intégrant un module<br />

led de dernière génération et un convertisseur à<br />

haut rendement, il est équipé d’une optique à focale<br />

variable de 19° à 47°. Son dissipateur passif est<br />

spécialement conçu pour optimiser le flux d’air<br />

de convection naturelle assurant une durée de<br />

vie optimale dans un volume compact, discret et<br />

esthétique. Le résultat : jusqu’à 2 000 lm avec un<br />

IRC de 90 et un faisceau ajustable qui tient dans le<br />

creux de la main. Couleur parmi plus de cent RAL<br />

disponibles. Il existe en DALI, et décliné en version<br />

semi-encastré.<br />

www.holight.com<br />

Dune de LÉBÉNOÏD<br />

Cette applique bénéficie d’un degré de protection IP65 lui permettant d’être utilisée dans des<br />

conditions climatiques sévères. Elle offre une efficacité lumineuse supérieure à 100 lm/W<br />

et une température de couleur de 3 000 K. Avec sa casquette et sa platine led spécifique et<br />

orientée, le flux lumineux est dirigé vers le bas et possède ainsi un ULR (Upward Light Ratio)<br />

inférieur à 1 %. L’ULR définit la proportion de lumière qui est dirigée vers le ciel. L’applique<br />

est éligible au certificat d’économie d’énergie (CEE) dans le cadre de la fiche d’opération<br />

standardisée RES-EC-104.<br />

www.lebenoid.fr<br />

QBM IoT Gateway d’INVENTRONICS<br />

La technologie HubSense s’ouvre désormais au monde de l’IoT (Internet of Things, l’Internet des Objets)<br />

et à la connexion aux autres systèmes intelligents, comme les GTB. La nouvelle passerelle QBM IoT<br />

permet d’interconnecter les produits de l’univers Qualified Bluetooth Mesh, le nouveau Bluetooth NLC<br />

(Networked Lighting Control), et tout le portfolio HubSense vers l’IP. Du paramétrage sur site avec un<br />

simple smartphone à la remontée d’informations – consommation, occupation, défauts – et au pilotage<br />

à distance, il n’est plus nécessaire de choisir parmi les possibilités souhaitées grâce à la passerelle<br />

développée pour le futur.<br />

www.inventronicsglobal.com<br />

52 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Dossier<br />

Hydro Style 972 de DISANO<br />

Avec un IP66, une résistance aux chocs<br />

mécaniques IK07, ce luminaire offre une haute résistance<br />

aux agents chimiques (ammoniac, produits alcalins, nettoyants<br />

à base de savon, alcools et gazole, industrie avec huile de coupe). Cette<br />

version comporte, en effet, un corps et un diffuseur transparent fabriqués dans<br />

un matériau spécial, en mesure de résister. Il propose un flux de plus de 7 700 lm,<br />

soit une efficacité lumineuse de 166 lm/W avec une température de couleur de<br />

4 000 K et un indice de rendu des couleurs de 80. Durée de vie de 50 000 heures<br />

(L80/B20).<br />

www.disano.it/fr<br />

Candle de THORN<br />

Ces bornes et les colonnes lumineuses n’émettent quasiment pas<br />

de flux lumineux vers le ciel avec un ULR < 1 %, ce qui permet de<br />

minimiser le halo lumineux. Disponible en trois températures de<br />

couleurs 2 200 K, 2700 K et 3 000 K. Ces dernières permettent de<br />

créer une atmosphère conviviale dans les zones urbaines, les parcs<br />

paysagés et les allées piétonnes, tout en respectant la faune nocturne.<br />

Cette gamme fait partie d’une famille de produits durables, grâce à sa<br />

haute résistance à la corrosion (catégorie C5), sa longue durée de vie<br />

(100 000 heures) et sa haute résistance aux chocs (IK10).<br />

www.thornlighting.fr/fr-fr<br />

Oto de FERMOB<br />

Alliant personnalité et fonctionnalité, Oto, créée<br />

par le Studio Design Fermob, est une lampe<br />

à poser sans fil et autonome qui s’utilise en<br />

intérieur comme en extérieur. Elle est dotée de deux<br />

diffuseurs de lumière orientables à 360° qui lui confèrent une<br />

symbolique sculpturale et totémique. Indépendantes l’une de l’autre,<br />

ces deux sources lumineuses s’orientent selon l’usage souhaité :<br />

lampe de bureau, liseuse, projecteur décoratif, lampe de table<br />

à manger, etc. Pensée pour délivrer un éclairage à la fois diffus<br />

et dirigé, cette lampe à poser offre une nouvelle maîtrise de la<br />

lumière en résidentiel comme en tertiaire (bureaux, hôtellerie,<br />

restauration, etc.).<br />

www.fermob.com/fr<br />

Combi Top 3 de NOVÉA ÉNERGIES<br />

Cette solution d’éclairage public est fiable et<br />

robuste. Personnalisable avec un large choix de RAL<br />

de consoles et de luminaires de la marque Ragni,<br />

cet ensemble s’adapte à une variété d’applications :<br />

zones résidentielles, parkings, voies piétonnes et<br />

pistes cyclables, axes routiers ou encore Abrisbus.<br />

Cet ensemble solaire, d’une hauteur de feu de<br />

4 à 8 m, comprend un panneau solaire d’une<br />

puissance minimale de 175 Wc dont l’inclinaison<br />

varie en fonction de la zone géographique du<br />

lieu d’installation. Le programme d’éclairage est<br />

personnalisable (permanent, veille, coupure mais<br />

aussi détection) pour s’adapter au mieux aux<br />

besoins des parties prenantes du lieu (usagers,<br />

biodiversité…).<br />

www.novea-energies.com<br />

Les Salons nocturnes de RAGNI<br />

Grâce à leur modularité, à leur design esthétique<br />

et aux ambiances lumineuses pilotables par les<br />

usagers au gré de leur humeur, ces structures,<br />

conçues par Roger Narboni, concepteur lumière,<br />

et Gaia Lemmens, designeuse, s’adaptent à<br />

tout type d’environnement et fournissent des<br />

atmosphères dédiées. Que ce soit en longueur,<br />

en hauteur, en couleur, en module d’ambiance et<br />

bien plus encore, il devient possible de recréer un<br />

lieu de vie chaleureux. De la version la plus simple<br />

en forme d’arche équipée d’une ligne lumineuse<br />

à une version composée de 4 montants verticaux, le fabricant a créé<br />

3 modèles standards totalement personnalisables : couleur, hauteur,<br />

éclairage linéaire, éclairage circulaire et modules fonctionnels.<br />

www.ragni.com<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 53


Lumières Designer<br />

© Morgane Le Gall<br />

Éloi Chafaï et Jean-François Dingjian<br />

Créée en 2006 par Jean-François Dingjian et Éloi Chafaï, Normal Studio est une agence de création<br />

et de design industriel. Les deux designers ont basé leur approche sur un design élémentaire, la<br />

recherche de formes justes, pour créer des objets intemporels. Depuis 2014, Normal Studio assure la<br />

direction artistique du fabricant de luminaires industriels Sammode, avec pour objectif de structurer<br />

l’offre et affirmer la dimension domestique et architecturale des luminaires étanches, pour répondre<br />

à tous types de projets. Le luminaire Vendôme Floor illustre cette diversification des applications des<br />

luminaires Sammode, de l’éclairage industriel au design.<br />

De l'industrie à<br />

l’architectural<br />

Pouvez-vous nous expliquer comment se déroule<br />

votre collaboration avec Sammode ?<br />

Notre mission de direction artistique pour Sammode<br />

nous amène à réfléchir à l’identité de la marque et à<br />

diversifier les domaines d’applications, en apportant<br />

de nouvelles références. L’objectif est de trouver des<br />

biais pour rendre les tubes étanches industriels plus<br />

domestiques, en leur apportant une dimension design<br />

et architecturale. Sammode crée un objet ultime, qui ne<br />

triche pas. Notre rôle est de transposer ces qualités pour<br />

les adapter à un nouvel univers, mais le point de départ<br />

reste l’objet industriel.<br />

Quelle est votre démarche<br />

lors de la conception d’un luminaire ?<br />

Ce qui est intéressant avec la conception d’un luminaire,<br />

c’est la capacité que peut avoir l’objet éteint à se<br />

transformer lorsqu’il est allumé. Éteint, l’objet doit être<br />

esthétique, avec une forme attractive et s’intégrer à<br />

son environnement. Mais ce qui nous intéresse avant<br />

tout, c’est la qualité de la lumière. Le point de départ<br />

est évidemment le contexte dans lequel on conçoit un<br />

luminaire. Dans la lignée de notre travail de création<br />

pour Sammode, nous souhaitions ajouter un luminaire<br />

sur pied pour structurer encore davantage la collection<br />

Paname.<br />

Pouvez-vous nous en dire davantage<br />

sur cette collection Paname ?<br />

Le premier modèle de la collection Paname était le<br />

Rivoli, que nous avons dessiné pour éclairer les galeries<br />

contemporaines du musée des Arts décoratifs de Paris. La<br />

collection Paname, lancée en 2018, est une déclaration<br />

d’amour à la ville de Paris. Elle vise à donner au tube<br />

Sammode une approche plus domestique. La gamme est<br />

un clin d’œil à la diversité architecturale de la ville, avec<br />

plusieurs finitions, des tailles variées, différentes formes<br />

de grilles métalliques et des typologies d’installation<br />

multiples, indoor comme outdoor, suspensions,<br />

appliques ou lampadaires.<br />

Pouvez-vous revenir sur la conception et les<br />

caractéristiques du luminaire Vendôme Floor ?<br />

Notre idée était de rendre le tube autonome, indépendant<br />

du mur et du plafond. Nous avons donc réalisé<br />

des premiers dessins que nous avons partagés avec<br />

Sammode et nous avons poursuivi notre travail avec<br />

plusieurs maquettes, pour arriver au résultat que nous<br />

recherchions. Nous avons ensuite modélisé le luminaire<br />

en 3D pour mieux appréhender ses proportions, son<br />

intégration dans l’espace, et la lumière qu’il produisait.<br />

Une fois validé, c’est le bureau d’études de Sammode<br />

qui se charge du développement de l’industrialisation.<br />

Le luminaire, entouré d’une structure métallique noire,<br />

est posé au sol avec un système de trépied, pour mettre<br />

en valeur le tube industriel. Pour le modèle Vendôme<br />

Floor, le luminaire est habillé d’une grille diffusante<br />

en laiton, de façon à contraindre la lumière et donner<br />

un aspect décoratif et un éclairage plus doux. La grille<br />

ajoute de la subtilité. Nous avons travaillé sur les<br />

usages, et le trépied, qui est l’expression minimale de<br />

la stabilité, en fait un lampadaire domestique simple<br />

et élégant. Le luminaire a été lancé en avril 2023, à<br />

l’occasion du salon Euroluce de Milan.<br />

Rubrique réalisée par Alexandre Arène<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 55


Lumières Ingénierie<br />

© French Light<br />

FRENCH LIGHT :<br />

sculpter et adapter la lumière<br />

Créée en 2017 par Frédéric Gervais, French Light est une agence de design lumineux qui conçoit des textures lumineuses<br />

et des éclairages sur mesure, d’une manière artisanale. French Light dispose d’un atelier à Montreuil (Seine-Saint-Denis),<br />

composé d’un bureau de recherche optique et d’un espace d’assemblage et de découpe des profilés. L’objectif est de<br />

prendre part à des projets de A à Z, en assurant la direction artistique, de la conception à la maintenance, en passant par<br />

la fabrication, l’installation et la programmation. Frédéric Gervais accueille les concepteurs lumière dans son atelier pour<br />

donner vie à leurs idées et veille à les impliquer pleinement dans les différents projets.<br />

Projet Icade<br />

© French Light<br />

« Nous cherchons des solutions techniques<br />

pour servir l’esthétisme »<br />

Réalisé entre 2018 et 2019, ce projet a été lancé sous l’impulsion<br />

d’Olivier Fassio, architecte associé chez BFV Architecture. Ce<br />

système d’éclairage devait être résistant au feu pour répondre aux<br />

normes. 100 tubes lumineux en polycarbonate suspendus éclairent<br />

l’atrium, avec des sources leds positionnées à 360° à l’intérieur des<br />

tubes. French Light a développé un système de ventilation innovant<br />

pour dissiper la chaleur générée par les leds et a adapté une carte<br />

électronique sur mesure. Chaque tube est piloté en DMX, ce qui<br />

a permis d’utiliser des câbles de suspension fins. L’ensemble des<br />

points a été réparti dans l’espace sur Dialux pour créer un rendu<br />

esthétique, avec un effet dansant et pour répondre à l’objectif de<br />

150 lux au sol. Ce projet a nécessité une année de développement.<br />

56 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Ingénierie<br />

Totems RATP, station de RER Auber, à Paris<br />

« Les totems de la station Auber génèrent cinq familles<br />

d’effets lumineux, qui évoluent au fil de la journée, au<br />

rythme du soleil »<br />

Le projet d’implanter 6 totems lumineux dans l’échangeur de la station RER Auber a<br />

été imaginé par l’agence 8’18’’. French Light est intervenu pour réaliser la mise au point<br />

technique des totems, et ce projet est le plus important que l’entreprise ait réalisé à ce<br />

jour. Les totems sont constitués de bandeaux leds, pilotés point par point pour faire<br />

varier les couleurs au fil de la journée. Une structure en nid-d’abeilles thermoformée,<br />

où chaque led est intégrée à une alvéole, a été créée pour obtenir un mélange de couleurs<br />

optimal. L’éclairage des différents totems est indépendant, mais synchronisé, et se<br />

base sur l’idée de thérapie par la couleur, avec des effets qui varient selon l’heure de<br />

la journée. Des programmes événementiels se déclenchent pour certaines occasions :<br />

14-Juillet, Saint-Valentin…<br />

© French Light<br />

© French Light<br />

© French Light<br />

Couloir<br />

« Une fois les éléments mécaniques réalisés et le câblage<br />

effectué, les luminaires sont assemblés. Tous les<br />

accessoires sont fabriqués à cette étape avant<br />

leur intégration »<br />

Réalisé avec l’Agence ON, ce projet visait à créer un plafond lumineux<br />

rétroéclairé dans un couloir aveugle, chez un particulier. Les sources utilisées<br />

sont des bandeaux leds RGBW d’une grande intensité lumineuse. Ces bandeaux<br />

sont installés horizontalement, pour créer du mouvement. Les ambiances choisies<br />

évoluent au fil de la journée. On distingue sur la photo un coucher de soleil et une<br />

lumière nocturne, par exemple. Ces choix ont donné lieu à un important travail<br />

de programmation, bandeau par bandeau, pour donner un effet de mouvement.<br />

Révélateur lumineux de l’œuvre de l’artiste canadien Ed Pien, tours Duo<br />

« French Light a été appelé pour fabriquer l’œuvre qui mesure 10 m de long<br />

pour 5 m de haut, et réaliser le révélateur lumineux »<br />

Fruit d’une collaboration avec l’Agence ON et les Ateliers Jean Nouvel, ce projet était destiné à l’intégration d’une<br />

œuvre monumentale dessinée par l’artiste canadien Ed Pien, dans le lobby des tours Duo. Il a nécessité un important<br />

travail de fabrication, avec des découpes au jet d’eau sur des plaques d’aluminium de 12 mm d’épaisseur. La face<br />

arrière a été usinée pour incruster les leds, les passages de câbles et des boîtes de dérivation miniatures. Une des<br />

exigences des Ateliers Jean Nouvel était de ne voir aucun câble depuis la tranche. L’aluminium a également été brossé<br />

horizontalement avec un grain marqué et un sens de brossage bien précis, pour laisser accrocher la lumière. Il a fallu<br />

deux ans d’études à French Light, qui a également créé les sources sur mesure, pour obtenir un bandeau led dual<br />

color de 2 200 K et 3 000 K.<br />

Rubrique réalisée par Alexande Arène<br />

© French Light<br />

© French Light<br />

© French Light<br />

French Light<br />

49, rue des Messiers<br />

93100 Montreuil<br />

Tél. : 06 77 08 05 53<br />

Mail : hello@french-light.com<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 57


Lumières Cahier technique<br />

Fabriqué en France,<br />

deuxième partie :<br />

l’éclairage extérieur<br />

Abel, Aubrilam, Lenzi, Ragni, Selux, Technilum<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

Site de production d’Aubrilam<br />

à Brioude (43)<br />

© Aubrilam<br />

58 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Dans ce deuxième volet consacré au « Fabriqué<br />

en France », nous avons interrogé six<br />

sociétés d’éclairage public qui ont bien voulu<br />

répondre à nos questions. Souvent entreprises<br />

familiales devenues de grands groupes, elles ont<br />

su garder ce savoir-faire patrimonial qui ont fait<br />

leur valeur.<br />

Depuis sa création en 2005, le label EPV met en<br />

lumière des entreprises uniques qui savent concilier<br />

l’innovation et la tradition, le savoir-faire et<br />

la création, le patrimoine et l’avenir, le local et<br />

l’international. Ce label d’État est rattaché au<br />

ministère de l’Économie, des Finances et de la<br />

Souveraineté industrielle et numérique, et il est<br />

décerné par les préfets de région. Attribué pour<br />

une période de cinq ans, le label EPV rassemble<br />

des fabricants partageant une certaine vision des<br />

activités qui doivent être celles de leur entreprise :<br />

une vision entrepreneuriale où le respect du caractère<br />

historique et patrimonial de l’entreprise<br />

et ses outils ne s’opposent en rien, mais viennent<br />

plutôt nourrir la qualité de la production.<br />

Depuis 2019, l’Institut national des métiers d’art<br />

pilote la labellisation et la promotion du label<br />

EPV au niveau national et international dans<br />

le but de faire rayonner les Entreprises du Patrimoine<br />

Vivant au travers des valeurs qu’elles<br />

véhiculent, des savoir-faire d’exception qu’elles<br />

exercent, des dirigeants qui les incarnent et de<br />

leur intérêt économique national. Début juillet<br />

2022, le label EPV a signé un partenariat avec les<br />

Douanes afin de renforcer les actions communes<br />

au service de la protection des entreprises et de<br />

la valorisation du savoir-faire français. Trois thématiques<br />

sont au cœur de cette convention : le<br />

Fabriqué en France ; les accords internationaux ;<br />

la protection de la propriété intellectuelle.<br />

Lenzi, labellisée « Entreprise du Patrimoine<br />

Vivant »<br />

Lenzi a été labellisée EPV la première fois en 2014.<br />

La modeste entreprise de chaudronnerie-tôleriecarrosserie<br />

fondée en 1933 à Aulnay-sous-Bois,<br />

par Léopold Lenzi, émigré italien, s’oriente vers<br />

l’éclairage public 20 ans plus tard, à l’occasion<br />

de la grande restauration des sites et monuments<br />

de la ville de Paris. Titulaire du marché de remise<br />

en état de luminaires anciens sélectionnés par la<br />

commission des sites, l’entreprise, qui disposait<br />

de spécialistes, devait rapidement fabriquer des<br />

« ensembles complets », propres à chaque site :<br />

Champs-Élysées, avenue de l’Opéra, rue de Rivoli,<br />

butte Montmartre, Place de la Concorde,<br />

quartier du Marais, Palais Royal, etc. Dès le départ,<br />

une collaboration fructueuse s’était instaurée<br />

avec l’Administration des Beaux-Arts et EDF,<br />

déterminant les premiers éléments d’une gamme<br />

de luminaires qui allait devenir célèbre.<br />

© Lenzi<br />

« Tranchant délibérément sur la grande série,<br />

conciliant pour la première fois esthétique et<br />

technique, ces modèles, adaptés à chaque circonstance,<br />

pouvaient enfin résoudre le difficile<br />

problème d’intégration harmonieuse du luminaire<br />

au cadre environnant, même s’il n’est pas<br />

classé, explique Antoine Bonneville, président de<br />

Lenzi depuis 2004. Aujourd’hui, notre société<br />

est la seule héritière de ce patrimoine unique en<br />

France et à l’étranger. Héritière de ces "lanternes<br />

de Paris" dont elle a déposé le nom. Depuis<br />

2018, Lenzi complète son offre de produits avec<br />

une gamme décorative originale dessinée par<br />

des designers. Lenzi est également adhérente à<br />

la French Fab ». Lancée le 2 octobre 2017 par<br />

le ministre de l’Économie, des Finances et de la<br />

Souveraineté industrielle et numérique, la French<br />

Fab incarne les entreprises, acteurs économiques,<br />

institutions et sites industriels situés en France<br />

qui se reconnaissent dans la volonté de développer<br />

l’industrie française.<br />

« En 2022, nous avons complètement modernisé<br />

notre outil de production pour faire davantage<br />

du made in France », poursuit Antoine Bonneville.<br />

Le site de production est divisé en plusieurs<br />

ateliers :<br />

- l’atelier de tôlerie : qui comprend une unité<br />

de découpe laser dernier cri, et pliage, à commande<br />

numérique ;<br />

- l’atelier de peinture : avec une chaîne de traitement<br />

de surface (sablage et zingage pour les<br />

supports), et deux chaînes de thermolaquage,<br />

une pour les lanternes et une pour les supports ;<br />

- l’atelier d’assemblage où la partie led et l’électronique<br />

(y compris pour les lanternes de Paris)<br />

sont intégrées ;<br />

- l’atelier soudure cintrage dédié aux crosses et<br />

consoles ;<br />

© Lenzi<br />

Le site de production Lenzi<br />

à Argenton-sur-Creuse, et les<br />

ateliers modernisés en 2022.<br />

La lanterne de la place de la place<br />

de la République à Paris, rénovée<br />

dans les ateliers Lenzi.<br />

© Lenzi<br />

© Lenzi<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 59


Lumières Cahier technique<br />

Groupe Ragni dispose d’un site à Tourrettes<br />

dans le Var, dédié au traitement de surface et<br />

à la peinture des mâts. En 2020, il a inauguré<br />

près du site industriel historique de Cagnessur-Mer<br />

dans les Alpes-Maritimes, le nouveau<br />

siège social et le centre logistique, qui peut<br />

abriter jusqu’à 3 500 palettes de stocks de<br />

matières premières.<br />

© Groupe Ragni<br />

- l’atelier fabrication : lanternes de fonderie qui<br />

nécessitent du perçage, du taraudage, lanternes<br />

de ferronnerie, et processus pour les supports ;<br />

- l’atelier consacré à la rénovation. « Par<br />

exemple, en 2013, la place de la République<br />

à Paris a été entièrement refaite et on nous a<br />

demandé de rénover les lanternes (100 kg de<br />

bronze, 1,20 m de haut), se souvient Antoine<br />

Bonneville. On a dû refaire des outillages car<br />

il manquait des pièces. Dans ces lanternes, il<br />

existe des feuilles qu’on a dû refaire en respectant<br />

les plans de l’époque. Nous utilisons aussi<br />

bien l’aluminium, le cuivre, l’inox, le laiton,<br />

selon nos modèles . Nous sous-traitons tout ce<br />

qui est injection plastique, repoussage (formes<br />

rondes en ferronnerie), et fonderie, et, à part les<br />

pour les leds, nos fournisseurs sont tous français<br />

».<br />

L’arrêté de 2018 a contraint Lenzi à investir dans<br />

un laboratoire virtuel qui utilise un logiciel de<br />

simulation des flux optiques. « Même si nous<br />

avons bénéficié d’un certain nombre d’exonérations,<br />

nous devions pouvoir répondre aux exigences<br />

de l’arrêté, poursuit Antoine Bonneville.<br />

On rentre la conception du produit, sa couleur,<br />

la vasque, la puissance, la photométrie, etc. Nous<br />

effectuons tous les tests chez nous : d’étanchéité,<br />

électriques, sur chaîne. Nous disposons d’un<br />

banc de contrôle très sophistiqué qui nous permet<br />

d’enregistrer toutes les données de chacun<br />

des luminaires. Toutes nos étiquettes disposent<br />

d’un QR code qui envoie sur votre smartphone<br />

les caractéristiques du produit. À noter que notre<br />

bureau d’études travaille sur des produits spéciaux<br />

à la demande d’architectes. »<br />

Lenzi réalise 25 % de son CA à l’export, dans<br />

une cinquantaine de pays et une vingtaine de capitales,<br />

y compris Tokyo. « Fabriquer en France<br />

est essentiel pour créer des emplois localement et<br />

former les jeunes générations », conclut Antoine<br />

Bonneville.<br />

© Groupe Ragni © Groupe Ragni<br />

Ragni, de l’entreprise artisanale<br />

à Groupe Ragni<br />

Comme Lenzi, le fondateur de Ragni, vient aussi<br />

d’Italie. L’aventure commence en 1927 avec Victor<br />

Ragni, arrière-grand-père de Stéphane Ragni,<br />

directeur général associé de Groupe Ragni et de<br />

la marque Ragni, qui ouvre son propre atelier de<br />

ferronnerie au Cros-de-Cagnes. Des lustres, des<br />

appliques, du mobilier et autres pièces décoratives<br />

y sont également fabriquées dans l’atelier<br />

des Vespins. À la fin des années 1980, Ragni<br />

commence à s’atteler à la production de luminaires<br />

décoratifs et fonctionnels. « Les agents<br />

commerciaux de Clarel, spécialiste de l’éclairage<br />

fonctionnel, demandent alors aux frères Ragni<br />

(Victor, Roger et Marcel) de lui fabriquer des<br />

lanternes de style. C’est ainsi que de ferronniers<br />

d’art, nous sommes devenus industriels de l’éclairage,<br />

raconte Stéphane Ragni. Nos gammes se<br />

sont étoffées en même temps que nous avons<br />

ouvert un deuxième site à Tourrettes dans le Var,<br />

dédié au traitement de surface et à la peinture<br />

des mâts. En 2020, nous avons inauguré près<br />

du site industriel historique de Cagnes-sur-Mer<br />

dans les Alpes-Maritimes, le nouveau siège social<br />

et le centre logistique qui peut abriter jusqu’à<br />

3 500 palettes de stocks de matières premières ».<br />

La partie tôlerie regroupe des machines numériques,<br />

des robots qui découpent et plient la tôle<br />

pour créer les luminaires – de style, les luminaires<br />

routiers et contemporains. Puis viennent la peinture<br />

et le thermolaquage. Outre les ateliers de<br />

montage et d’assemblage, le site dispose également<br />

d’un laboratoire de tests, pour la résistance<br />

aux chocs (IK) et la protection contre l’humidité<br />

(IP). « Ce laboratoire nous fait gagner un temps<br />

considérable : ce que nous testons en 24 heures<br />

nous prendrait trois semaines à l’extérieur,<br />

ajoute Stéphane Ragni. Bien entendu, nos sites<br />

de production, de proximité, nous permettent de<br />

répondre à du sur-mesure. Déjà, mon oncle et<br />

mon père répondaient toujours<br />

favorablement à des<br />

demandes d’adaptation,<br />

c’est ainsi que Ragni s’est<br />

développée ! Nous avons<br />

reçu, en 2017, le label<br />

EPV. Pour nous, cela fait<br />

partie de l’histoire de Ragni,<br />

car notre savoir-faire<br />

s’appuie sur l’histoire des<br />

anciens : il se transmet de<br />

génération en génération.<br />

Et qui dit transmission<br />

dit aussi formation, sujet<br />

auquel nous réfléchissons<br />

sérieusement. Parce que<br />

fabriquer en France, c’est<br />

60 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Cahier technique<br />

œuvrer pour que notre industrie perdure localement.<br />

C’est crucial et cela nous tient à cœur ;<br />

c’est ce qui a fait qu’on a décidé d’agrandir notre<br />

site, sans changer de département. On aurait pu,<br />

sans parler de délocaliser à l’étranger, partir des<br />

Alpes-Maritimes, et pour le même prix, trouver<br />

un terrain quatre fois plus grand dans un autre<br />

département. Mais nous avons fait le choix de<br />

garder la famille professionnelle. Le message fort<br />

que je souhaite faire passer, c’est que nous nous<br />

attachons à protéger notre industrie et notre savoir-faire<br />

et à redonner de la force à notre pays.<br />

Aujourd’hui, Ragni est un des leaders du marché<br />

de l’éclairage public en France. Il n’y a pas que la<br />

sobriété énergétique qui compte, les collectivités<br />

font attention au développement durable et au<br />

comportement des fabricants. Nous sommes un<br />

des premiers à fournir des PEP (profil environnemental<br />

du produit) Ecopassports qui prennent<br />

en compte l’ensemble du cycle de vie du produit,<br />

de l’extraction des matières premières à sa fin de<br />

vie, sans oublier les transports, la mise en œuvre<br />

et l’usage même du produit. »<br />

Groupe Ragni comprend aussi, entre autres,<br />

Novéa Énergies qui fabrique ses luminaires<br />

d’éclairage autonome à Beaucouzé, dans le<br />

Maine-et-Loire avec une technologie de batteries<br />

développée avec le CEA de Grenoble. « Nous<br />

sommes engagés dans le Fabriqué en France et<br />

fiers d’avoir conservé notre site dans la région<br />

où mon aïeul est arrivé d’Italie, il y a tout juste<br />

100 ans », déclare Stéphane Ragni.<br />

Technilum : plus de 50 ans<br />

de techniques et de lumières à la française<br />

L’entreprise, créée en 1971 à Béziers, par Guy<br />

Jullian, au moment de l’aménagement des stations<br />

du littoral languedocien, dans le cadre de<br />

la mission Racine, se spécialise initialement dans<br />

l’éclairage intérieur et extérieur, avec un parti<br />

pris pour l’aluminium. « Ce choix a été fait pour<br />

des raisons intrinsèques de l’aluminium liées à<br />

sa pérennité, la maturité du matériau et sa robustesse,<br />

avec les techniques de fabrication de<br />

l’époque, restées valables aujourd’hui, à savoir<br />

sans soudure », commente Agnès Jullian, présidente<br />

de Technilum Group. Tous les assemblages<br />

sont sans soudure pour éviter les points de faiblesse<br />

et de corrosion sur l’aluminium.<br />

Le site de production est resté dans la région de<br />

Béziers, à Lézigno, où Technilum s’est installée<br />

dans un ancien chai en 1998 auquel a été ajoutée,<br />

en 2017, une extension qui a triplé la surface,<br />

offrant ainsi de plus grandes capacités de<br />

production. « Le site, de plus de 6 000 m², fait<br />

partie de l’identité de Technilum, c’est un vecteur<br />

de communication, mais aussi d’identité, qui<br />

porte les valeurs de l’entreprise, que ce soit en<br />

création, innovation et design. Nous fabriquons<br />

des luminaires depuis toujours ; ils sont conçus<br />

dans la continuité de nos profils, comme Mikado<br />

ou Shiraz. Nous développons aussi des gammes<br />

de projecteurs. Nos collections nous permettent<br />

de couvrir tous les sujets, de l’éclairage décoratif<br />

au fonctionnel ».<br />

Les différents ateliers de Lézigno comprennent<br />

tous les usinages, qu’il s’agisse des mâts, des<br />

luminaires et des composants, tandis que le<br />

traitement de surface est externalisé. Puis les<br />

produits reviennent à l’usine pour le montage<br />

et les tests effectués dans le laboratoire. « Nous<br />

ne fabriquons pas à l’avance mais nous proposons<br />

une gamme “prête-à-poser”. Notre objectif<br />

est de faire du 40 %/60 %, standard /spécifique<br />

Et même le standard chez nous est personnalisable<br />

au niveau de la finition, de la hauteur, de la<br />

puissance, etc. Nous avons été labellisés EPV en<br />

2017, puis en 2022. Notre certification EcoVadis<br />

Or consacre nos engagements RSE. »<br />

Pour Agnès Jullian, « le principal atout du fabriqué<br />

en France c’est la souplesse, l’adaptabilité et<br />

le délai. Et, pour la chef d’entreprise que je suis,<br />

c’est d’abord une fierté de travailler en France. Et<br />

je souhaite que ce soit aussi un métier d’avenir de<br />

travailler dans une usine comme la nôtre. Ici pas<br />

d’intelligence artificielle, tout passe par l’humain<br />

et le travail manuel : c’est important de toucher<br />

la matière, de la percevoir, de la sentir, d’avoir la<br />

satisfaction de produire sur place, de voir ce que<br />

devient le produit, et d’attacher un soin particulier<br />

aux matériaux. C’est pour cette raison que<br />

nous recrutons beaucoup via l’alternance. Une<br />

grosse partie du savoir-faire interne se transmet<br />

de personne à personne. Technilum a fait partie<br />

des premières entreprises sélectionnées pour<br />

la Grande Exposition du Fabriqué en France à<br />

l’Élysée en 2020. Nos collectivités doivent encourager<br />

le Fabriqué en France. Nombreux sont nos<br />

produits qui, installés il y a 50 ans, sont toujours<br />

© Corentin Vincent<br />

© Technilum<br />

© Technilum<br />

Le site de production de Technilum est<br />

resté dans la région de Béziers, à Lézigno, où<br />

Technilum s’est installée dans un ancien chai<br />

en 1998. « Le principal atout du « fabriqué en<br />

France » c’est la souplesse, l’adaptabilité et<br />

le délai, déclare Agnès Jullian, présidente de<br />

Technilum Group. Et, pour la chef d’entreprise<br />

que je suis, c’est d’abord une fierté de travailler<br />

en France. »<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 61


Lumières Cahier technique<br />

Fondée par Jacques Gouteyron en 1978,<br />

Aubrilam (Auvergne, Brioude et lamellé collé,<br />

compte une centaine de personnes réparties<br />

sur deux sites : le siège à Clermont-Ferrand<br />

avec les fonctions support, commerce,<br />

finance, bureau d’études ; et à Brioude, le<br />

site historique qui fabrique les mâts et une<br />

plateforme logistique ouverte en 2022.<br />

© Aubrilam<br />

en place, ni rouillés, ni cassés. Prenons l’exemple<br />

de la Grande Motte avec Jean Balladur, historiquement,<br />

on avait dessiné des luminaires et des<br />

lampadaires très spécifiques, qui s’appellent les<br />

Fées, installés devant l’hôtel de ville et ils sont<br />

toujours en place. Aujourd’hui, on les a refaits,<br />

réhabilités, on a changé les luminaires. Ce qui<br />

ne nous a pas empêchés de retravailler sur la<br />

Grande Motte, en créant un nouveau design très<br />

identitaire de la ville. Technilum s’inscrit dans<br />

cette démarche comme une entreprise à mission,<br />

avec l’agilité qui la caractérise, pour des projets<br />

urbains durables, sobres, à faible impact environnemental<br />

afin de créer une identité architecturale<br />

et urbaine ».<br />

Aubrilam, le travail du bois<br />

ancré en Auvergne<br />

L’entreprise de fabrication de mâts en bois, une<br />

ancienne scierie créée vers 1850 qui appartenait à<br />

la famille Chambriard à Brioude, a été fondée par<br />

Jacques Gouteyron en 1978. Elle est aujourd’hui<br />

sous la direction de Soufyane Miloudi (président<br />

actionnaire majoritaire d’Aubrilam depuis 2021) au<br />

sein du groupe Bega. Aubrilam signifie en fait Auvergne,<br />

Brioude et lamellé collé. L’entreprise compte<br />

une centaine de personnes réparties sur deux sites : le<br />

siège à Clermont-Ferrand avec les fonctions support,<br />

commerce, finance, bureau d’études ; et à Brioude<br />

le site historique (45 personnes) qui fabrique les<br />

mâts et une plateforme logistique (15 personnes) de<br />

2 100 m² ouverte en 2022.<br />

« Environ 5 000 mâts sortent de notre usine<br />

chaque année. Le site de production, de<br />

10 000 m², a été agrandi pour y intégrer un<br />

nouveau process et une nouvelle machine ainsi<br />

qu’un showroom extérieur, explique Lysandre<br />

De Pizzol directeur commercial et marketing.<br />

Les poutres de lamellé collé de 15,50 m de long,<br />

0,66 m de large et 0,66 m d’épaisseur, arrivent à<br />

l’usine pour y être coupées (délignage ou sillage)<br />

en 4 planches à l’aide d’une scie à ruban existante<br />

que nous avons modernisée pour notre usage.<br />

On coupe deux grandes et deux petites planches<br />

pour constituer un parallélépipède qui va être<br />

passé au banc de collage et soumis à un serrage.<br />

Il existe quatre types de mâts : rond droit, rond<br />

conique et idem en section carrée. Pour les mâts,<br />

on n’utilise que le pin sylvestre lamellé-collé qui<br />

vient de Finlande. »<br />

Des mesures sont réalisées en laboratoire sur<br />

la tenue du collage : il s’agit du test du cisaillement.<br />

Le bois étant un matériau vivant, l’usine<br />

est contrôlée en permanence en termes d’hygrométrie<br />

et de température. À noter que pour les<br />

bornes, c’est plutôt le bois Accoya qui est utilisé<br />

; il résulte de la transformation par un procédé<br />

d’acétylation de bois durables à croissance<br />

rapide. Il en découle un produit particulièrement<br />

performant, sain et écologique. Il est imputrescible<br />

et très résistant au contact avec l’eau. Il<br />

offre les certifications FSC, Cradle to Cradle Certified<br />

Gold et a reçu la certification pour la catégorie<br />

Material Health (impact sur la santé). Son<br />

impact carbone est très faible et il est recyclable<br />

à 100 %.<br />

Lors de l’étape suivante, les fûts entrent dans<br />

une machine à commande numérique de fraisage<br />

à 5 axes qui va effectuer des percements et<br />

des épaulements pour venir emboîter les parties<br />

métalliques.<br />

« Pour les finitions, nous utilisons des lasures<br />

100 % en phase aqueuse, qui ne contiennent pas<br />

de solvants, poursuit Lysandre De Pizzol. Ce process<br />

permet de mettre en couleur les mâts pour<br />

leur donner la teinte choisie, soit en fonction<br />

du modèle catalogue, ou pour répondre à une<br />

demande spécifique. Nos process nous offrent<br />

beaucoup de souplesse, ce qui facilite le sur-mesure<br />

de A à Z, du dessin du mât jusqu’à l’assemblage<br />

dont la qualité détermine la durabilité des<br />

mâts. Plusieurs éléments métalliques peuvent être<br />

assemblés selon la demande : l’embase de liaison<br />

au sol, l’intégration des leds, des interfaces pour<br />

la signalétique, etc. »<br />

Aubrilam est certifiée ISO 9001 et ISO 14040 et<br />

14025 pour l’analyse des cycles de vie et les produits<br />

ont tous le marquage CE.<br />

62 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

© Aubrilam © Aubrilam


Lumières Cahier technique<br />

Lysandre De Pizzol en convient : « Nous créons<br />

des synergies industrielles intéressantes, avec<br />

tout un tissu local et des gens avec lesquels on interagit,<br />

que ce soient les sous-traitants, les partenaires<br />

industriels. Par exemple, pour le nouveau<br />

bâtiment, nous avons sollicité une entreprise<br />

locale que nous connaissons bien. La transmission<br />

du savoir-faire des métiers du bois fait que<br />

nous comptons les uns sur les autres : on n’est<br />

pas dans un process complètement automatisé où<br />

on appuie sur des boutons. Aux côtés des spécialistes<br />

de la commande numérique, travaillent des<br />

personnes dont les interventions manuelles sur le<br />

bois et les connaissances de la matière sont tout<br />

aussi indispensables. »<br />

Abel : créativité et réactivité<br />

Abel conçoit, fabrique et commercialise des<br />

solutions d’éclairage durables, fonctionnelles,<br />

décoratives et personnalisables à destination des<br />

espaces publics. Créée en 1953 à Brive-la-Gaillarde,<br />

en Corrèze, par les frères Fronty – dont<br />

certains descendants travaillent encore dans l’entreprise<br />

–, Abel commence son activité dans la fabrication<br />

de ballasts. Aujourd’hui, elle participe<br />

à la rénovation du parc en maîtrisant intégralement<br />

et en local ses fabrications et accompagne<br />

les communes et les professionnels de l’éclairage<br />

dans la modernisation des installations. Les<br />

gammes comprennent aussi bien des luminaires<br />

à alimentation filaire que solaire, des accessoires<br />

de raccordement et de sécurité, des transformateurs<br />

pour les réseaux électriques.<br />

Entreprise familiale et indépendante, Abel compte<br />

85 salariés ainsi qu’une quinzaine d’agences<br />

commerciales partenaires. Son site de production<br />

unique est situé depuis 1994 à quelques mètres<br />

d’un nœud autoroutier (A20/A89), dans la zone<br />

industrielle de Cana. « Abel tient une position<br />

stratégique pour ses échanges commerciaux et<br />

rayonne sur toute la France, et dans le monde,<br />

grâce à ses agences partenaires, commente<br />

Denis Pomarel, PDG d'Abel et privilégie les circuits<br />

courts. Sur l’ensemble des composants qui<br />

constituent le luminaire 6000-R, plus de 87 % des<br />

fournisseurs sont en France dont plus de 50 % en<br />

Corrèze. Nos solutions sont adaptées à l’éclairage<br />

des rues, routes, places, parkings, promenades,<br />

pistes cyclables, aires résidentielles. Nous misons<br />

également sur l’éclairage à alimentation solaire<br />

pour éclairer partout et simplement, en ayant la<br />

possibilité de s’émanciper des réseaux filaires. Ce<br />

type d’éclairage s’inscrit dans la transition énergétique<br />

en rendant les points lumineux autonomes<br />

et axés sur l’autoconsommation. La conception,<br />

la fabrication et le montage de la chaîne sont<br />

réalisés en interne par nos équipes. 14 ingénieurs<br />

travaillent au sein de notre bureau d’études ».<br />

La superficie totale des locaux de Brive-la-Gaillarde<br />

est de 13 000 m² dont 6 300 m² sont couverts<br />

et 1 000 m² sont dédiés à l’atelier de montage<br />

solaire PhotoLight. L’usine est organisée<br />

en plusieurs ateliers. L’atelier de tôlerie / mécanique<br />

où les feuilles d’aluminium sont coupées et<br />

pliées ; une ligne de montage permet de réaliser<br />

l’assemblage et le câblage des collections de lanternes<br />

dites « runner » avec 6 opérateurs/trices et<br />

l’alimentation de la matière première en picking<br />

(bord de ligne), et facilite l’acheminement et la<br />

préparation des matières premières. Elle apporte<br />

aussi un confort ergonomique avec moins de<br />

manutention que sur un poste de montage classique.<br />

Des ilots permettent d’assembler les lanternes<br />

avec des designs un peu plus atypiques et<br />

de réaliser le câblage. L’atelier peinture est équipé<br />

d’une chaîne automatisée de traitement poudre<br />

polyester et d’une cuve d’imprégnation de vernis<br />

sous vide. L’atelier bobinage comprend, quant à<br />

lui, 4 machines à bobiner numériques et semi-automatiques<br />

et une machine à empiler les circuits<br />

magnétiques et à les souder. Enfin, une zone protégée<br />

contre les effets électrostatiques est destinée<br />

au montage des cartes électroniques (drivers et<br />

leds). Les tests en brouillard salin, d’étanchéité et<br />

de résistance aux chocs mécaniques sont réalisés<br />

en interne, au sein du laboratoire.<br />

« Nous pouvons adapter un produit pour répondre<br />

à une demande spécifique, cela fait partie<br />

de notre savoir-faire, affirme Denis Pomarel. Cela<br />

a été le cas pour notre borne S-Pass. Nous avons<br />

mené une réflexion commune avec le client pour<br />

développer une solution lumineuse novatrice, capable<br />

d’offrir une meilleure visibilité côté piéton<br />

et côté automobiliste. Nous avons obtenu le Prix<br />

de l’innovation au salon des maires et des collectivités<br />

locales en 2015-2016. Nous faisons le<br />

Créée en 1953 à Brive-la-Gaillarde, en<br />

Corrèze, par les frères Fronty, Abel commence<br />

son activité dans la fabrication de ballasts.<br />

Aujourd’hui, elle participe à la rénovation du<br />

parc en maîtrisant intégralement et en local<br />

ses fabrications et accompagne les communes<br />

et les professionnels de l’éclairage dans la<br />

modernisation des installations.<br />

© Abel<br />

© Abel<br />

© Abel<br />

LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong> - 63


Lumières Cahier technique<br />

C’est en 2014, que la filiale française<br />

Selux est créée avec un site de production à<br />

Miribel au nord-est de Lyon. L'usine actuelle<br />

aux Échets emploie environ 65 personnes<br />

travaillant principalement sur des luminaires<br />

décoratifs et routiers, avec des zones de<br />

montage, d'assemblage, de programmation et<br />

de stockage.<br />

© Selux<br />

choix de partenaires responsables et privilégions<br />

les circuits d’approvisionnement courts avec des<br />

fournisseurs locaux en France et en Europe afin<br />

d’optimiser les impacts financiers et environnementaux.<br />

Acheter des produits d’éclairage public<br />

fabriqués en France est un gage de qualité. Abel<br />

consacre plus de 5 % de son chiffre d’affaires à<br />

la R&D pour développer des solutions d’éclairage<br />

d’aujourd’hui et de demain. C’est un soutien<br />

renouvelé à l’industrie et à l’économie françaises.<br />

Du bureau d’études aux ateliers, nous maîtrisons<br />

totalement nos process pour optimiser notre<br />

flexibilité et la gestion de nos coûts. »<br />

Selux : créer sécurité, bien-être et beauté<br />

Lorsque Hermann Bansbach fonde son entreprise<br />

à Berlin après la Seconde Guerre mondiale, la ville,<br />

gravement détruite, est presque sans électricité ni<br />

lumière. Bansbach apporte de la lumière dans les<br />

moments sombres en facilitant la vie des Berlinois<br />

avec un chargeur de batterie. Il estime que la lumière<br />

a une signification sociale et culturelle qui<br />

va bien au-delà de l'aspect purement économique.<br />

La volonté de Selux France est de créer durablement<br />

de la valeur pour ses clients, pour l’ensemble<br />

de son personnel et pour ses actionnaires, tout<br />

en protégeant l’environnement et limitant les<br />

consommations des ressources naturelles.<br />

C’est en 2014, que la filiale française ouvre ses<br />

portes avec un site de production à Miribel au<br />

nord-est de Lyon. L'usine actuelle aux Échets<br />

emploie environ 65 personnes travaillant principalement<br />

sur des luminaires décoratifs et routiers,<br />

avec des zones de montage, d’assemblage,<br />

de programmation et de stockage. Selux France<br />

est un centre de compétences et un centre industriel<br />

pour le groupe.<br />

« Au fil des années, l’entreprise française a su<br />

s’imposer auprès des interlocuteurs les plus exigeants<br />

grâce à sa fiabilité, son sérieux et sa créativité,<br />

rappelle Yves Farion, PDG de Selux France.<br />

Notre démarche est basée sur la conviction que<br />

l’éclairage correspond autant à une attente sociale<br />

et culturelle qu’à un besoin purement technique,<br />

économique et fonctionnel. Notre philosophie<br />

est toujours restée la même : penser global,<br />

agir local. La proximité géographique avec les<br />

sous-traitants renforce la relation avec les clients,<br />

tout en insistant sur une démarche respectueuse<br />

de l'environnement. L’entreprise valorise également<br />

une approche locale et durable dans toute<br />

sa chaîne de production, mettant en avant des<br />

équipes dédiées pour assurer un contrôle rigoureux<br />

de la qualité. Le site de Miribel assemble<br />

15 000 pièces par an ».<br />

À Brive-La-Gaillarde, les corps des luminaires<br />

viennent de fournisseurs, de fondeurs de la région,<br />

ou d’Italie, du Portugal, d’Allemagne bien<br />

sûr, toujours d’Europe. Les platines led sont<br />

placées à l’intérieur de la tête de luminaire, puis<br />

vient se fixer le verre trempé, issu d’un fournisseur<br />

allemand, et les câbles (entre 5 m et 10 m)<br />

sont connectés. Le site de Miribel, outre les<br />

zones d’assemblage et de montage, qui couvrent<br />

une surface de 1 400 m², intègre une plateforme<br />

logistique, avec une zone de réception et d’expédition<br />

de 800 m².<br />

Selux France s’est organisé en processus orientés<br />

clients avec des objectifs, des indicateurs, et des<br />

plans d’actions gérés par les pilotes en cohérence<br />

avec les priorités définies et suivis régulièrement<br />

afin d’en évaluer l’efficacité.<br />

« Nos priorités et les objectifs associés sont revus<br />

annuellement, afin d’être en adéquation permanente<br />

avec les attentes des clients, le contexte<br />

économique, les évolutions normatives et notre<br />

budget, ajoute Yves Farion. Le responsable Qualité<br />

Environnement est un support aux pilotes<br />

de processus, pour mettre en œuvre et surveiller<br />

le fonctionnement de notre système, qui intègre<br />

les exigences concernant le marquage CE et la<br />

sécurité électrique des produits. Selux met régulièrement<br />

en place des actions visant à engager<br />

l’ensemble de ses parties prenantes dans une<br />

démarche responsable sur le long terme. À ce<br />

titre, nos certifications ISO9001 (Qualité, depuis<br />

2002) et ISO14001 (Environnement, depuis<br />

2011) permettent de fixer un cadre de travail et<br />

d’organisation. » Depuis 2022 Selux est membre<br />

de la communauté du Coq Vert, qui regroupe<br />

des entreprises engagées dans la transition écologique<br />

et énergétique. n<br />

64 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

© Selux © Selux


Lumières Produits<br />

ERCO propose Axis<br />

pour l’éclairage de vitrine<br />

Axis est un système modulaire d’éclairage, doté d’une connectivité numérique,<br />

qui comprend des luminaires miniaturisés sur tige, des luminaires apparents<br />

et des luminaires semi-encastrés que l’on peut individuellement configurer en<br />

fonction de leurs applications.<br />

Axis complète la gamme existante<br />

de produits Erco pour les musées,<br />

permettant la mise en œuvre très<br />

cohérente de concepts d’éclairage<br />

holistiques : dans des atriums de<br />

plusieurs étages accueillant de<br />

grandes sculptures, dans des salles<br />

et galeries de tous formats ou encore<br />

dans des espaces plus intimes – une<br />

expérience désormais possible dans<br />

les vitrines, les présentoirs et les<br />

dioramas.<br />

Lorsque l’on éclaire des objets exposés dans des vitrines, il est nécessaire de créer<br />

de la magie sur une petite scène – tout en préservant au mieux les matériaux et les<br />

couleurs sensibles. C’est pourquoi avec Axis, l’éclairage led répond à des exigences<br />

élevées en matière de conservation : exempt de rayonnements UV, avec un rendu<br />

des couleurs de très grande qualité (>97) et un très faible facteur de nuisance de<br />

0,140 – 0,187 mW/lm.<br />

Un positionnement<br />

particulièrement variable<br />

Axis fonctionne avec des modules led de<br />

forme sphérique, pivotants et inclinables,<br />

d’un diamètre de 25 mm seulement. Le<br />

système offre diverses possibilités pour le<br />

positionnement de ces modules d’éclairage :<br />

les luminaires semi-encastrés simples,<br />

doubles et quadruples s’intègrent sur<br />

les socles et les plafonds des vitrines de<br />

manière élégante. En tant que luminaire<br />

modulaire apparent, un ou plusieurs modules<br />

d’éclairage fixés sur une base cylindrique se dressent dans la vitrine. Le luminaire sur<br />

tige apporte une flexibilité supplémentaire pour ce qui est de la hauteur des points<br />

lumineux. La connexion mécanique et électrique stable entre un maximum de trois<br />

modules d’éclairage (ou deux modules dans le cas d’un montage au plafond) se fait<br />

à l’aide de supports magnétiques et ne nécessite aucun outil. L’association de trois<br />

optiques à lentilles interchangeables – Spot (env. 17°), Flood (env. 32°) et Wide flood<br />

(env. 45°) – permet d’éclairer les objets exposés de manière nuancée dans toutes les<br />

directions souhaitées.<br />

Adaptable grâce à des accessoires personnalisés<br />

Les luminaires semi-encastrés Axis permettent une rotation de 360° et une inclinaison<br />

sur 140°. Les éléments magnétiques sur tige et apparents peuvent tourner librement<br />

autour de leur axe cylindrique. Les modules sont inclinables à 270°. Un driver Axis<br />

peut alimenter jusqu’à 12 modules. Il est possible de les grader, jusqu’à 1 % du<br />

flux lumineux, directement sur le driver au moyen d’un potentiomètre, sans fil via<br />

Casambi Bluetooth ou par DALI via une passerelle. Il est également possible de<br />

réduire individuellement le flux lumineux de chaque module en utilisant des filtres de<br />

densité neutre à clipser (accessoires). Les différentes Lens Units, des filtres Blue Light<br />

pour une protection supplémentaire des objets d’exposition sensibles, des lentilles<br />

soft ou des lentilles à sculpture, ainsi que des accessoires permettant de contrôler<br />

l’éblouissement tels que des snoots ou des grilles nid d’abeilles sont disponibles en<br />

tant qu’accessoires, faisant d’Axis une solution particulièrement adaptable.<br />

Testé et certifié par des organismes indépendants<br />

C’est justement lorsqu’il est combiné avec d’autres outils d’éclairage Erco, tels que<br />

les projecteurs et projecteurs à faisceau mural 48 V, qu’Axis révèle ses atouts. Il<br />

permet une accentuation précise à courte distance, tandis que les projecteurs Eclipse<br />

48V sont utilisés pour des distances plus importantes ou pour des éclairements plus<br />

puissants. Dans les vitrines de grandes dimensions, les appareils à faisceau mural<br />

48 V peuvent éclairer les murs en arrière-plan de manière uniforme, tandis qu’Axis<br />

met en valeur de manière efficace les différents objets exposés.<br />

Axis est disponible en plusieurs températures de couleur : de 2 700 K à 4 000 K avec<br />

un IRC 92 ainsi qu’en 3 000 K avec un IRC 97. SDCM de 1,5, ce qui signifie que même<br />

des yeux exercés ne peuvent distinguer une quelconque différence chromatique. Par<br />

ailleurs, Axis est certifié ENEC et UL, offrant ainsi un haut niveau de sécurité testé par<br />

un organisme indépendant.<br />

www.erco.com/fr<br />

66 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières Produits<br />

MAXI XION 384 F2<br />

EAS SOLUTIONS<br />

Ce luminaire, conçu et fabriqué en<br />

France, offre un flux de 23 000 lm. IP52, il<br />

est disponible en plusieurs versions,<br />

températures de couleur (4 000 K,<br />

5 000 K, 3 000 K en option), alimentations,<br />

systèmes de variation et de pilotage<br />

Radio (0-10V, PWM ou DALI). Équipé<br />

de capteurs intégrés (présence ou/et<br />

luminosité) fonctionnant avec SiteWorx<br />

de Digital Lumens et l’Intelligence Smart<br />

Facility Mist, il économise jusqu’à 95 %<br />

d’énergie. 150 000 heures.<br />

www.eas-solutions.fr<br />

LAMPES NATURELOOP<br />

LEDVANCE<br />

Ces lampes sont fabriquées à partir<br />

d’au moins 40 % de plastiques recyclés<br />

post-consommation (PCR), en fonction<br />

de la teneur en plastique du produit.<br />

De plus, moins de CO 2<br />

est émis<br />

pendant la production par rapport aux<br />

produits précédents. Elles couvrent des<br />

puissances de remplacement de 40 W à<br />

100 W avec un flux lumineux de 470 lm<br />

à 1 521 lm, dans trois formes avec des<br />

températures de couleur de 2 700 K et<br />

4 000 K.<br />

www.ledvance.fr<br />

CYNIUS<br />

MIIDEX<br />

Ce downlight est disponible en<br />

3 diamètres (132 mm, 169 mm et 215 mm).<br />

Il offre 18 possibilités. Ses collerettes sont<br />

remplaçables : plates, incurvées, basse<br />

luminance, avec des finitions blanches<br />

ou noires. Il est proposé en version ON/<br />

OFF ou DALI PUSH. La température de<br />

couleur est réglable en 3 000 K, 4 000 K<br />

ou 6 500 K. Il a une efficacité jusqu’à<br />

135 lm/W et des flux lumineux de<br />

1 045 lm jusqu’à 3 090 lm. IP65 et répond<br />

aux exigences RE2020 et BBC.<br />

www.miidex.com<br />

MINUX 38<br />

NEKO LIGHTING<br />

Ce downlight se décline dans une<br />

finition brossée ou mate parfois<br />

brillante en différents coloris : bronze,<br />

champagne, bronze argenté, doré. Le<br />

réflecteur ainsi que la collerette sont<br />

de la même couleur pour une meilleure<br />

intégration à l’architecture. Avec<br />

un diamètre extérieur de 45 mm et<br />

seulement 6 W, ce downlight a un flux de<br />

450 lm. Il propose des angles de 18,<br />

38 et 50° en standard et se décline en<br />

2 700 K, 3 000 K ou 4 000 K avec un IRC<br />

de 90. UGR


Lumières Produits<br />

Carlotta de Bevilacqua<br />

signe Funivia pour Artemide<br />

Pour Funivia, l’innovation est un dialogue qui dépasse les limites de tous les<br />

espaces. C’est un principe durable au niveau de la production, de la distribution,<br />

de l’installation, de la consommation, de l’utilisation et de l’intégration d’éléments<br />

existants, sans qu’il soit nécessaire de créer de nouveaux produits. Funivia rompt<br />

avec le schéma commun des systèmes d’éclairage existants, en reléguant la rigidité<br />

des modules fixes (dans l’espace, le stock et la production) au passé.<br />

Le câble, avec une section spéciale minimale mais capable de supporter des<br />

contraintes mécaniques et thermiques, est le canal de distribution de l’énergie du<br />

système et l’élément porteur sur lequel sont connectés les éléments lumineux. Il<br />

est fixé sur le côté, au sol ou au plafond par des éléments mécaniques. Il circule à<br />

l’intérieur de ceux-ci sans avoir besoin d’être coupé et donc interrompu, dessinant<br />

dans l’espace un réseau de lignes régulières, horizontales ou verticales, mais<br />

aussi librement inclinées. À partir d’un seul point d’alimentation, il peut fonctionner<br />

indéfiniment, la seule limite étant la puissance installée sur sa longueur.<br />

Funivia n’est pas lié à un réseau électrique ou à un design prédéfini, il peut entrer<br />

dans n’importe quel espace à n’importe quel moment et offrir de la lumière avec<br />

la plus grande liberté, il peut générer une qualité de performance même sans une<br />

installation ad hoc ou une intervention spécifique dans l’espace.<br />

Les éléments lumineux sont reliés au câble par un élément « pont », une sorte de<br />

connexion électrique qui fixe mécaniquement l’appareil et utilise l’énergie du câble<br />

pour l’alimenter. Le système est inclusif et accueille des produits qui existent déjà ;<br />

le module de connexion du câble est un système universel qui traduit l’énergie en<br />

un « espéranto » de lumière. Dans ce réseau numérique, chaque luminaire a sa<br />

propre identité, sa propre adresse IP, qui lui permet d’être géré par les systèmes<br />

Dali ou Artemide App.<br />

www.artemide.com/fr<br />

Selux lance Aya,<br />

un luminaire au rythme de la nature<br />

Aya, combinée aux profils lumineux circulaires, harmonise les besoins des personnes<br />

et de la nature en ajustant la couleur et l’intensité de la lumière en fonction de la<br />

période de l’année et du moment de la journée, économisant ainsi de l’énergie<br />

et préservant l’environnement. Cela permet à toutes les communes d’avoir des<br />

solutions d’éclairage durables dans tous les lieux. L’algorithme est préinstallé dans<br />

chaque luminaire sur le Selux Core. Il n’y a pas besoin d’une conception et d’une<br />

assistance qui prennent du temps. Le luminaire est livré prêt à l’emploi.<br />

La forme organique permet à l’eau de pluie d’être guidée à travers l’ensemble<br />

du corps d’éclairage, le nettoyant<br />

ainsi naturellement. Cela permet<br />

non seulement d’éliminer la saleté<br />

qui s’accumule au cours de la vie<br />

de l’appareil, mais aussi d’améliorer<br />

l’efficacité de la lumière.<br />

Des optiques spécialement conçues,<br />

combinées à la forme du luminaire,<br />

permettent de contrôler l’émission de<br />

lumière. Selon la disposition des optiques modulaires, la distribution de la lumière<br />

peut être symétrique ou asymétrique. L’utilisation d’optiques de protection permet<br />

d’exclure de manière ciblée les zones inutilisées ou à réflexion diffuse, ainsi que les<br />

espaces verts et résidentiels.<br />

Il est possible de personnaliser l’identité d’un espace urbain grâce à diverses options<br />

d’installation, tout en conservant un concept de design cohérent. Les options vont<br />

des luminaires sur mât pour les rues résidentielles, les chemins ou les places, aux<br />

luminaires suspendus ou caténaires pour les rues larges et les grandes zones.<br />

La version symétrique offre un flux de 6 000 lm et la version asymétrique 4 500 lm.<br />

ULR du luminaire inférieur à 1 %<br />

Code de flux CIE n°3 supérieur à 95 %<br />

Températures de couleur : 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K, 4 000 K.<br />

www.selux.com/fra/fr<br />

68 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


Lumières<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

N° 44 - OCTOBRE 2023<br />

N° 43 - JUIN 2023<br />

N° 45 - DÉCEMBRE 2023<br />

Lumières<br />

N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l'environnement<br />

Roger NARBONI, concepteur lumière,<br />

et de la maîtrise de l'énergie<br />

directeur associé Concepto<br />

Rozenn LECOUILLARD, conceptrice lumière, Noctiluca<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France<br />

Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

DOSSIER<br />

Établissements scolaires<br />

DOSSIER<br />

Centres logistiques<br />

et industrie<br />

Numéro spécial 10 ans<br />

2014 - <strong>2024</strong><br />

20 000 lecteurs<br />

• Concepteurs lumière<br />

• Architectes<br />

• Designers<br />

• Bureaux d’étude<br />

• Collectivités<br />

• Installateurs, distributeurs<br />

Rejoignez les annonceurs<br />

de Lumières<br />

Contactez :<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Directrice commerciale<br />

Groupe 3e Médias<br />

sdm@filiere-3e.fr<br />

© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

avec le programme Midjourney


Lumières Index<br />

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS<br />

8'18''................................... www.8-18lumiere.com.................................................. 10<br />

Abel...................................... www.abeleclairage.fr............................................... 58, 63<br />

ACE...................................... www.ace-fr.org.................................................. 10, 16, 17<br />

Ado-Lights............................ www.ado-lights.com...................................................... 18<br />

Agence Beaubow................. www.beaubowparis.com.............................. 22, 23, 24, 25<br />

Agence ON........................... www.agence-on.com............................................... 16, 17<br />

Agora-Makers...................... www.agora-makers.com/fr............................................ 11<br />

Ambiance Lumière............... www.ambiance-lumiere.com......................................... 22<br />

Artemide.............................. www.artemide.com........................................................ 68<br />

Atelier Coup d'éclat.............. www.coupdeclat.fr................................. 10, 18, 19, 20, 21<br />

Atelier Ruelle........................ www.atelier-ruelle.fr...................................................... 18<br />

Aubrilam.............................. www.aubrilam.com/fr.............................................. 58, 62<br />

B.E.G.................................... www.begfrance.com.............................. 27, 28, 29, 31, 50<br />

Bega..................................... www.bega.com/fr-fr....................................................... 52<br />

Brossier-Saderne................. www.brossier-saderne.com/fr.......................................... 6<br />

Citeos................................... www.citeos.fr................................................................. 18<br />

Clareo Lighting..................... www.clareolighting.com................................................. 11<br />

Cohérence Développement..... www.coherencedeveloppement.fr.................................. 15<br />

Comatelec Schréder............. www.fr.schreder.com/fr.................................................. 18<br />

Concepto.............................. www.concepto.fr............................................................ 10<br />

Disano.................................. www.disano.it/it/home................................................... 53<br />

EAS Solutions....................... www.eas-solutions.fr..................................................... 67<br />

Eclatec................................. www.eclatec.com/fr....................................................... 11<br />

Erco...................................... www.erco.com/fr/.......................................................... 66<br />

Etap...................................... www.etaplighting.com/fr................................................ 14<br />

Fermob................................. www.fermob.com/fr............................... 27, 28, 29, 33, 53<br />

French Light......................... www.french-light.com............................................. 56, 57<br />

Holight.................................. www.holight.com........................................................... 52<br />

I.C.O.N.................................. www.icon-lighting.com/fr......................................... 16, 17<br />

iGuzzini................................ www.iguzzini.com.................................. 27, 28, 29, 35, 51<br />

Inventronics.......................... www.inventronicsglobal.com......................................... 15<br />

Lébénoïd.............................. www.lebenoid.fr......................................................... 6, 52<br />

Ledvance............................. www.ledvance.fr...............................27, 28, 29, 37, 50, 67<br />

Lenzi.................................... www.lenzi.fr............................................................. 58, 59<br />

Lighting Developpement........ www.lightingdev.group..........................................6, 7, 8, 9<br />

Light-to-Lighjt...................... www.light-to-light.com/fr............................................... 10<br />

Lumenscia........................... www.lumenscia.com...................................................... 22<br />

Luzeva................................. www.luzeva.fr/fr............................................................... 6<br />

Miidex.................................. www.miidex.com........................................................... 67<br />

Neko Lighting....................... www.nekolighting.com/fr......................................... 11, 67<br />

Nexiode................................ www.nexiode.com/fr/..................................................... 11<br />

Normal Studio...................... www.normalstudio.fr...................................................... 55<br />

Novéa Energies.................... www.novea-energies.com................................. 38, 39, 53<br />

Ombrages............................ www.ombrages.com/nouvelles.................... 22, 23, 24, 25<br />

Panzeri................................. www.panzeri.it/fr............................................................ 15<br />

Philippe Pumain Architecte... www.pumain.fr.............................................................. 22<br />

Planlicht............................... www.planlicht.com........................................................ 14<br />

Prolicht................................. www.prolicht.at/fr.......................................................... 22<br />

Quartiers Lumières............... www.quartierslumieres.com.................................... 16, 17<br />

Radian.................................. www.radian.fr................................................................ 14<br />

Ragni.................................... www.ragni.com............................................ 27, 28, 29, 53<br />

Ridi....................................... www.ridi.de/fr........................................ 27, 28, 29, 41, 60<br />

Rivalen................................. www.rivalen.fr.......................................................6, 7, 8, 9<br />

Roger Pradier....................... roger-pradier.com............................................................ 6<br />

RZB...................................... www.rzb.de/fr........................................ 27, 28, 29, 43, 51<br />

Sammode............................. www.sammode.com.............................. 27, 28, 29, 45, 55<br />

Sécurlite............................... www.securlite.com.......................................................... 6<br />

SEV-e................................... www.sev-e.com....................................................... 38, 39<br />

Specilux............................... www.specilux.fr............................................................... 6<br />

Selux.................................... www.selux.com................................................. 58, 64, 68<br />

Sunlux.................................. www.sunlux-group.com................................................... 6<br />

Sylvania Group..................... www.sylvania-lighting.com/fr-fr............. 27, 28, 29, 47, 50<br />

Syndicat de l'éclairage........... www.syndicat-eclairage.com......................................... 14<br />

Technilum............................ www.technilum.com................................................ 58, 61<br />

Thorn Lighting...................... www.thornlighting.fr/fr-fr............................................... 53<br />

TMC Innovation.................... www.tmc-innovation.fr.................................................. 18<br />

Trilux.................................... www.trilux.com/fr.......................................................... 52<br />

We-Ef................................... www.we-ef.com/ch_fr................................................... 18<br />

Zumtobel.............................. www.zumtobel.com/fr-fr........................ 27, 28, 29, 49, 50<br />

ANNONCEURS<br />

BEGA.................................... www.bega.com/fr-fr............................................... 2 e couv.<br />

AGI-ROBUR.......................... www.agi-robur.com............................................... 3 e couv.<br />

ARCHITECT@WORK............. https://www.architectatwork.fr/..................................... 54<br />

B.E.G.................................... www.begfrance.com...................................................... 30<br />

CITEL.................................... www.citel.fr/fr................................................................ 67<br />

DISANO................................ www.disano.it/it/home................................................... 11<br />

ELECTRICIENS<br />

SANS FRONTIERES............... www.electriciens-sans-frontieres.org............................ 26<br />

ERCO.................................... www.erco.com/fr/.......................................................... 13<br />

FERMOB............................... www.fermob.com/fr....................................................... 32<br />

GROUPE RAGNI..................... www.ragni.com........................................................ 37, 38<br />

IGUZZINI............................... www.iguzzini.com.......................................................... 34<br />

INVENTRONICS..................... www.inventronicsglobal.com......................................... 15<br />

LEBENOID............................ www.lebenoid.fr............................................................. 65<br />

LEDVANCE............................ www.ledvance.fr............................................................ 36<br />

RIDI...................................... www.ridi.de/fr.......................................................... 40, 51<br />

RZB...................................... www.rzb.de/fr................................................................ 42<br />

SAMMODE........................... www.sammode.com................................................ 44, 51<br />

SYLVANIA GROUP................. www.sylvania-lighting.com/fr-fr..................................... 46<br />

ZUMTOBEL........................... www.zumtobel.com/fr-fr................................................ 48<br />

SALONS<br />

SITEM<br />

3 et 4 avril <strong>2024</strong><br />

Carrousel du Louvre, Paris<br />

Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et<br />

prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre<br />

« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de<br />

l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques<br />

des exposants, sélectionnées par un jury international.<br />

SALONE DEL MOBILE<br />

Du 16 au 21 avril <strong>2024</strong><br />

Fiera Milano<br />

28, Strada Statale del Sempione<br />

20017 Rho, Milan<br />

Le Salone del Mobile est l’un des salons du meuble et du<br />

design les plus importants et les plus renommés au monde,<br />

qui a lieu chaque année, généralement en avril, à la Fiera<br />

Milano de Rho, une banlieue de Milan.<br />

SANTEXPO<br />

Du 21 au 23 mai <strong>2024</strong><br />

Paris Expo - Porte de Versailles - Hall 7<br />

Santexpo est l’événement leader français de la Fédération<br />

hospitalière de France qui rassemble chaque année tous<br />

les décideurs et professionnels de santé impliqués dans<br />

le management, la gestion, le numérique, le parcours de<br />

soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la<br />

construction et la transformation des établissements de santé.<br />

www.santexpo.com<br />

ARCHITECT@WORK<br />

5 et 6 juin <strong>2024</strong><br />

La Halle Tony Garnier, Lyon<br />

Ce salon, qui présente conférences et produits, est<br />

exclusivement réservé aux architectes.<br />

www.architectatwork.fr<br />

70 - LUMIÈRES N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong>


évènement<br />

Michaël Scherpe,<br />

Pdg Messe Frankfurt :<br />

“Apiet que ipsam re nonsent otatia”<br />

entretien<br />

Michaël Scherpe,<br />

Président de Lighting Europe :<br />

“Nihiliciandi dolorit faccae<br />

con repuda”<br />

event<br />

Michaël Scherpe,<br />

Pdg Messe Frankfurt:<br />

“Apiet que ipsam re nonsent otatia”<br />

interview<br />

Michaël Scherpe,<br />

Lighting Europe CIO:<br />

“Nihiliciandi dolorit faccae<br />

con repuda”<br />

GROUP<br />

ENTRETIEN<br />

PROJET<br />

eNtretieN<br />

Jean-Paul Viguier et Associés,<br />

Architecture et Urbanisme<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Jacqueline OSTY, paysagiste, directrice de l’agence<br />

de paysage et d’urbanisme Osty et associés<br />

Agnès JULLIAN, présidente de Technilum<br />

et présidente de la commission éclairage extérieur<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

Partenaire officiel de l’Année internationale de la Lumière 2015<br />

n° 10 - mars 2015 - 15 e<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l'environnement<br />

et de la maîtrise de l'énergie<br />

EntrEtiEn<br />

Président du Comité national<br />

« 2015, Année de la Lumière<br />

en France »<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Julien ARNAL, président<br />

du Syndicat de l’éclairage<br />

Gaël OBEIN, président<br />

de l’Association française de l’éclairage<br />

ENTRETIEN<br />

Jean PISTRE<br />

Valode et Pistre Architectes<br />

PROJET<br />

Parc des expositions, porte de Versailles<br />

Conception lumière : Seulsoleil<br />

n° 11 - juin 2015 - 15 e<br />

N° 45 - DÉCEMBRE 2023<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France – Partie 1<br />

Exemples : Ambiance Lumière, Holight , Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

intErViEW<br />

Chief Operating Officer<br />

de Lighting Industry Association (GB)<br />

EntrEtiEn<br />

plasticien lumière,<br />

agence 8’18’’<br />

PROJET<br />

Pressoria, voyage<br />

sensoriel au cœur<br />

du champagne<br />

Conception lumière :<br />

Atelier Hervé Audibert<br />

DOSSIER<br />

N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />

avec le programme Midjourney<br />

Lumières<br />

N° 6 - Mars/avril 2014 Spécial light+building<br />

Lumières<br />

N° 8 - octobre 2014 - 15 e<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

Partenaire officiel de l’Année internationale de la Lumière 2015<br />

projets exemplaires<br />

Santé<br />

et bien-être<br />

exemplary projects<br />

Health and<br />

well-being<br />

Dossier<br />

Titre éclairage<br />

des musées<br />

Jean-Paul Viguier,<br />

Dossier<br />

Éclairage<br />

des locaux scolaires<br />

Costel Subran<br />

Dossier<br />

Éclairage<br />

des commerces<br />

alimentaires<br />

Peter Hunt,<br />

François Migeon,<br />

Lumières<br />

N° 46 - <strong>MARS</strong> <strong>2024</strong><br />

Numéro spécial 10 ans<br />

2014 - <strong>2024</strong><br />

© Image réalisée par Lionel Bessières, Quartiers Lumières,<br />

avec le programme Midjourney<br />

Lumières<br />

N° 37 - DÉCEMBRE 2021 - 19 E<br />

Lumières<br />

N° 38 - <strong>MARS</strong> 2022<br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

des centres commerciaux<br />

et grandes surfaces<br />

Magasins<br />

de mode<br />

et accessoires<br />

Lumières<br />

N° 41 - DÉCEMBRE 2022<br />

Lumières<br />

N° 42 - <strong>MARS</strong> 2023<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

N° 44 - OCTOBRE 2023<br />

Lumières<br />

Vincent COTTET, paysagiste et urbaniste<br />

Richez_Associés<br />

Ligne du tramway T9<br />

Paysagisme et urbanisme : Richez_Associés<br />

Conception lumière : Concepto<br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

DOSSIER<br />

Terrains de sport<br />

DOSSIER<br />

Établissements<br />

de santé<br />

DOSSIER<br />

Centres logistiques<br />

et industrie<br />

Numéro spécial 10 ans<br />

2014 - <strong>2024</strong>

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