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Diplôme Séverine Croze - EPHE

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MINISTERE DE LA JEUNESSE, DE L’EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

MEMOIRE<br />

Présenté par<br />

<strong>Séverine</strong> <strong>Croze</strong><br />

pour l’obtention du diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />

JSRV (Jaagsiekte Sheep Retrovirus) :<br />

diversité génétique et approches diagnostiques<br />

Soutenu le 14 décembre 2005, devant le jury suivant :<br />

Dr. TERZIAN Christophe – Président<br />

Dr. CORDIER Geneviève – Examinateur<br />

Dr. LEROUX Caroline – Examinateur<br />

Dr. LEBLANC Pascal - Examinateur<br />

Laboratoire <strong>EPHE</strong> : « Interactions cellulaires, Directeur <strong>EPHE</strong> : Dr. G. CORDIER<br />

rétrovirus et cancer »<br />

Adressse : 50 avenue Tony Garnier, 69366 Lyon<br />

e-mail : gcordier@univ-lyon1.fr<br />

Laboratoire d’accueil : UMR 754 INRA-ENVL-UCBL Directeur : Pr. J.F. MORNEX<br />

«Rétrovirus et pathologie comparée»<br />

Adresse : 50 avenue Tony Garnier, 69366 Lyon<br />

Equipe « Rétrovirus, évolution et cancer » Responsable : Dr. C. LEROUX<br />

e-mail : cleroux@rockefeller.univ-lyon1.fr<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE<br />

JSRV (Jaagsiekte Sheep Retrovirus) :<br />

diversité génétique et approches diagnostiques<br />

<strong>Séverine</strong> <strong>Croze</strong><br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 1


Mémoire soutenu le 14 décembre 2005<br />

Résumé<br />

JSRV (Jaagsiekte Sheep RetroVirus) est l’agent étiologique de l’adénocarcinome pulmonaire ovin,<br />

une tumeur du poumon profond. JSRV possède une contrepartie endogène enJSRV insérée dans le<br />

génome ovin et caprin sous forme de 8 à 10 copies. Ces séquences endogènes sont génétiquement très<br />

proches de JSRV et de ENTV, un autre bêta-rétrovirus apparenté à JSRV qui induit un adénocarcinome<br />

nasal chez les ovins et caprins. L’absence d’un test sérologique rend le diagnostic de ces maladies<br />

dépendant de la symptomatologie clinique. De par la longue période d’incubation pré-clinique et la<br />

nature contagieuse de ces maladies, les virus peuvent se répandre largement dans un troupeau avant que<br />

les maladies ne soient identifiées. Nous avons donc voulu mettre en évidence une réponse humorale<br />

spécifique contre JSRV, en vue de l’établissement d’un test diagnostique. Nous avons également voulu<br />

connaître plus précisément la nature génétique des formes endogènes et exogènes de JSRV en France.<br />

Notre stratégie d’étude a consisté à rechercher la présence d’anticorps circulants dirigés contre la<br />

capside de JSRV. La caractérisation génétique des isolats de terrain français a été réalisée par<br />

amplification PCR, clonage puis séquençage et analyse phylogénique de certaines régions du génome<br />

de JSRV et enJSRV.<br />

Au cours de cette étude, nous avons mis en évidence la circulation en France de génotypes distincts de<br />

virus JSRV suggérant une ségrégation géographique. Nous avons également mis en évidence 6<br />

nouvelles séquences d’enJSRV. Enfin, nous avons pour la première fois, mis en évidence une réponse<br />

humorale spécifique ouvrant la possibilité à terme de développer un test de diagnostic sérologique.<br />

Mots-clés : Rétrovirus - Rétrovirus endogènes - JSRV - Anticorps - Phylogénie<br />

Sommaire<br />

Liste des abréviations -<br />

1 -<br />

Introduction<br />

- 3 -<br />

I. Les rétrovirus<br />

- 5 -<br />

I.1 Classification des rétrovirus -<br />

6 -<br />

I.2 Organisation génomique des bêtarétrovirus - 9<br />

-<br />

I.3 Structure de la particule virale -<br />

11 -<br />

I.4 Cycle rétroviral des bêtarétrovirus -<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2


12 -<br />

I.5 Pathologies associées aux bêtarétrovirus - 14<br />

-<br />

I.5.1 M-PMV et Syndrome d’immunodéficience - 14 -<br />

I.5.2 MMTV et tumeur mammaire - 14 -<br />

I.5.3 JSRV, ENTV et adénocarcinomes pulmonaire et nasal - 15 -<br />

I.5.4 SMRV (Squirrel Monkey RetroVirus) - 16 -<br />

I.6 Récepteurs cellulaires des bêtarétrovirus - 16<br />

-<br />

I.7 Régulation transcriptionnelle -<br />

17 -<br />

I.7.1 MMTV - 18 -<br />

I.7.2 JSRV et ENTV - 18 -<br />

II. Les rétrovirus endogènes - 19<br />

-<br />

II.1 Organisation génomique et classification - 19<br />

-<br />

II.2 Expression des rétrovirus endogènes - 22<br />

-<br />

III. Rôle physiologique des endogènes - 24 -<br />

III.1 Le réarrangement chromosomique et le modelage du génome - 24 -<br />

III.2 Régulation de gènes -<br />

24 -<br />

III.3 La placentation -<br />

25 -<br />

III.3.1 Formation du syncytiotrophoblaste chez l’homme - 25 -<br />

III.3.2 Rôle des endogènes - 27 -<br />

III.3.3 Rôle de enJSRV dans la placentation - 28 -<br />

III.4 Protection face aux rétrovirus exogènes - 28<br />

-<br />

III.4.1 MMTV et Mtv - 29 -<br />

III.4.2 enJSRV - 29 -<br />

IV. Rétrovirus endogènes et pathologies - 30 -<br />

IV.1 ALV (Avian Leukemia Virus) -<br />

30 -<br />

IV.2<br />

MMTV<br />

- 30 -<br />

IV.3 HERV-K et cancers<br />

- 30 -<br />

IV.3.1 Cancers des<br />

testicules - 31 -<br />

IV.3.2 Cancer<br />

du sein - 32 -<br />

IV.3.3<br />

Mélanome - 32 -<br />

IV.4 HERV-W et sclérose en plaques ou sclérose multiple - 33 -<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 3


IV.5 Diabète de type I ou IDDM (Insulin-Dependant Diabete Mellitus) - 34 -<br />

Conclusion<br />

- 34 -<br />

Liste des abréviations<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 4


Introduction<br />

La famille des rétrovirus possède un large spectre d’agents infectieux chez les vertébrés allant de<br />

l’oiseau à l’homme. Cette large gamme de virus conduit à une remarquable diversité dans les<br />

interactions des rétrovirus avec leur hôte. Tout d’abord, l’infection par certains rétrovirus conduit à<br />

diverses pathologies telles que des cancers (leucémies, lymphomes, carcinomes, sarcomes), des<br />

immunodéficiences comme le SIDA, des maladies neurologiques. D’autre part, certains rétrovirus ne<br />

sont pas pathogènes et provoquent seulement une virémie bénigne, comme le virus spumeux de<br />

l’homme, HFV (Human Foamy Virus). Par ailleurs, ces rétrovirus ont la capacité de s’intégrer dans la<br />

lignée germinale de leur hôte et de devenir ainsi des virus endogènes transmis de génération en<br />

génération.<br />

L’UMR 754 INRA-ENVL-UCBL « Rétrovirus et Pathologie Comparée » et plus<br />

particulièrement l’équipe «Rétrovirus, évolution et cancer» que j’ai intégrée, s’intéressent à deux<br />

rétrovirus génétiquement très semblables infectant les petits ruminants : JSRV (Jaagsiekte Sheep<br />

RetroVirus) et ENTV (Enzootic Nasal Tumor Virus). JSRV est l’agent étiologique de<br />

l’adénocarcinome pulmonaire ovin, une tumeur du poumon profond, ENTV provoque quant à lui un<br />

adénocarcinome nasal chez le mouton et la chèvre. JSRV possède une contrepartie endogène enJSRV<br />

insérée dans le génome ovin et caprin sous forme de 8 à 10 copies (21). Ces séquences endogènes sont<br />

génétiquement très proches de JSRV et de ENTV. L’adénocarcinome pulmonaire ovin et la tumeur<br />

enzootique nasale du mouton et de la chèvre présentent des caractères cliniques, radiologiques,<br />

histologiques et évolutifs analogues à des tumeurs malignes humaines, respectivement<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 5


l’adénocarcinome pulmonaire bronchiolo-alvéolaire et l’adénocarcinome ethmoïdien (56). Ces<br />

caractéristiques font de ces deux maladies animales des modèles uniques d’étude de ces<br />

adénocarcinomes humains.<br />

Dans une première partie nous nous familiariserons avec les rétrovirus en présentant les<br />

caractéristiques majeures de ces virus, à savoir leur classification, leur organisation génétique, leur<br />

structure, leur cycle réplicatif, les maladies associées, tout en décrivant plus particulièrement les<br />

rétrovirus JSRV et ENTV. Dans un second temps, nous nous intéresserons aux rétrovirus endogènes en<br />

général, puis en abordant plus particulièrement enJSRV, afin de tenter de comprendre les rôles qu’ils<br />

peuvent jouer dans la physiologie de leur hôte ou dans l’induction de pathologie.<br />

I. Les rétrovirus<br />

Les rétrovirus sont des particules sphériques et enveloppées de 80 à 100 nm de diamètre. Leur<br />

génome est composé de deux copies d’ARN simple brin, de polarité positive, d’environ 7 à 11 kb pour<br />

chaque brin. La particularité des rétrovirus est l’intégration de leur génome dans celui de la cellule hôte<br />

après une étape de rétrotranscription de leur ARN en ADN simple brin. Cette étape est réalisée par une<br />

enzyme spécifique codée par les rétrovirus : la transcriptase inverse ou RT (Reverse Transcriptase).<br />

Sous leur forme intégrée, les rétrovirus sont nommés provirus. Les rétrovirus persistent dans<br />

l’organisme de l’hôte malgré l’existence d’une réponse immunitaire spécifique. On distingue deux<br />

types de rétrovirus selon la complexité de leur génome : les virus simples, qui ne comportent que les<br />

gènes essentiels à leur réplication (gag, pro, pol et env) et les virus complexes qui possèdent en plus de<br />

ces quatre gènes des gènes dits accessoires comme vpr et tat d’HIV (Human Immunodeficiency Virus),<br />

permettant la régulation de leur cycle réplicatif. Les rétrovirus simples peuvent posséder des oncogènes<br />

cellulaires, acquis lors d’un précédent évènement réplicatif. Les rétrovirus sont dits compétents<br />

lorsqu’ils se répliquent dans une cellule en l’absence de tout autre rétrovirus. L’absence d’un ou<br />

plusieurs gènes essentiels conduit à des rétrovirus défectifs qui ne peuvent se répliquer qu’en présence<br />

d’un rétrovirus compétent appelé dans ce cas virus helper. Les virus contenant des oncogènes sont très<br />

souvent défectifs, l’oncogène récupéré prenant la place d’un des gènes rétroviraux essentiels.<br />

I.1 Classification des rétrovirus<br />

La taxonomie des rétrovirus est basée sur les homologies de séquences nucléotidiques du gène<br />

pol (100). La dernière classification du Comité International de Taxonomie des Virus ou ICTV<br />

(International Committee on Taxonomy of Viruses) publiée en 2002 distingue deux sous-familles chez<br />

les rétrovirus : la sous-famille des Orthoretrovirinae et la sous-famille des Spumaretrovirinae.<br />

· Les Orthoretrovirinae présentent six genres :<br />

- Le genre Alpharétrovirus est constitué de rétrovirus infectant les oiseaux. Les deux<br />

principaux représentants de ce genre sont le virus de la leucémie aviaire, ALV (Avian Leukosis Virus)<br />

et le virus du sarcome de Rous, RSV (Rous Sarcoma Virus). Les alpharétrovirus sont caractérisés par<br />

la présence dans leur génome de séquences oncogéniques dérivées de la cellule hôte, seul ALV n’en<br />

possède pas. Certains virus de ce genre sont défectifs pour la réplication et ont besoin de la présence<br />

d’un virus compétent pour être infectieux. Ainsi le virus myéloblastique aviaire, AMV (Avian<br />

Myeloblastosis Virus) comporte l’oncogène myb (myeloblastosis) mais est défectif par l’absence du<br />

gène pol dans son génome.<br />

- Le genre Bêtarétrovirus dont font partie les virus JSRV et ENTV, comprend également le<br />

virus de la tumeur mammaire de la souris, MMTV (Mouse Mammary Tumor Virus), le virus Mason-<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6


Pfizer, M-PMV (Mason-Pfizer Monkey Virus) isolé d’un carcinome de singe rhésus, ainsi que le<br />

virus du singe écureuil, SMRV (Squirrel Monkey RetroVirus). Ces rétrovirus ne possèdent pas de<br />

séquences oncogéniques.<br />

- Le genre Gammarétrovirus est constitué de rétrovirus mammifères, reptiliens et aviaires. Il<br />

comprend des virus simples, compétents ou défectifs, et certains présentent des séquences<br />

oncogéniques comme le virus de la leucémie féline, FeLV (Feline Leukemia Virus). Le virus de la<br />

leucémie murine, MLV (Murine Leukemia Virus) présente différentes souches comme<br />

AbMLV (Abelson Murine Leukemia Virus) qui possède l’oncogène abl (Abelson) ou MoMLV<br />

(Moloney Murine Leukemia Virus) qui lui présente l’oncogène mos.<br />

- Le genre Deltarétrovirus est composé des virus de la leucémie bovine, BLV (Bovine<br />

Leukemia Virus) et de la leucémie à cellule T humaine, HTLV (Human T-Lymphotropic Virus). Les<br />

virus appartenant à ce genre possèdent des génomes complexes sans séquences oncogéniques<br />

cellulaires. Mais le produit du gène tax de HTLV présente une activité oncogénique en fonctionnant<br />

comme transactivateur de gènes cellulaires impliqués dans la croissance cellulaire.<br />

- Le genre Epsilonrétrovirus est composé uniquement de virus infectant les poissons, le virus<br />

du sarcome dermique du saumon Walleye, WDSV (Walleye Dermal Sarcoma Virus), les virus 1 et 2<br />

de l’hyperplasie épidermique du saumon de Walleye, WEHV-1 et -2, le virus de l’hyperplasie de la<br />

perche, PHV (Perch Hyperplasia Virus). Ces rétrovirus sont oncogéniques et présentent des génomes<br />

complexes.<br />

- Le genre Lentivirus dont les virus types sont les virus de l’immunodéficience humaine, HIV<br />

(Human Immunodeficiency Virus), simienne SIV (Simian Immunodeficiency Virus) et féline, FIV<br />

(Feline Immunodeficiency Virus). Les lentivirus induisent des maladies caractérisées par de plus ou<br />

moins longues périodes de latence. Ce sont des rétrovirus complexes mais non oncogéniques.<br />

· La sous-famille des Spumaretrovirinae comprend le genre Spumavirus constitué<br />

des virus spumeux de l’homme, du chimpanzé et du bovin, respectivement nommés HFV (Human<br />

Foamy Virus), CFV (Chimpanzee Foamy Virus) et BFV (Bovine Foamy Virus). Ce sont des<br />

rétrovirus complexes non pathogènes.<br />

I.2 Organisation génomique des bêtarétrovirus<br />

Le génome de tous les bêtarétrovirus est dit simple puisqu’il ne présente pas de gènes de<br />

régulation. Il est composé des gènes de structure gag et env et des gènes codant les fonctions<br />

enzymatiques pro et pol, encadrés par les séquences terminales non codantes LTR (Long Terminal<br />

Repeat). L’extrémité 5’ de l’ARN viral débute par une courte séquence R (Repeat) suivie par une<br />

région unique nommée U5. L’extrémité 3’ débute par la séquence U3 suivi de la région R. Ainsi<br />

l’organisation générale de l’ARN viral est R-U5- gag-pro-pol-env-U3-R. L’ADN proviral obtenu<br />

après la rétrotranscription de l’ARN viral en ADN se retrouve encadré à chaque extrémité par des<br />

séquences de régulation identiques et répétées : les LTR, formées des régions U3-R-U5. Ces séquences<br />

LTR sont nécessaires à l’intégration et à l’expression du virus.<br />

Le gène gag (group specific antigen) code les protéines de matrice MA, de nucléocapside NC et<br />

de capside CA, des protéines essentielles dans l’assemblage et le bourgeonnement des particules<br />

virales. Ces protéines sont exprimées sous la forme d’un précurseur polyprotéique qui est ensuite clivé<br />

par la protéase virale. Le gène pro (protéase) code deux enzymes, la protéase (PR) et la déoxyuridine<br />

triphosphatase (dUTPase). La dUTPase est capable de prévenir les incorporations de dUTP<br />

(déoxyUridine TriPhosphate) par la transcriptase inverse lors de la rétrotranscription. Dans la famille<br />

des rétrovirus, seuls les lentivirus non primates possèdent également cette activité dUTPase, mais<br />

codée par le gène pol. Chez ces lentivirus, la réplication efficace dans les macrophages est réalisée<br />

grâce à la dUTPase. En effet, dans les cellules qui ne se divisent plus ou peu comme les macrophages<br />

différenciés, le métabolisme des déoxynucléotides et la dUTPase cellulaire sont réprimés, conduisant à<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 7


un taux très faible de dTTP (déoxyThymidine TriPhosphate) et dCTP (déoxyCytosine TriPhosphate) et<br />

à un taux élevé de dUTP. Cette rupture d’équilibre des précurseurs nucléotidiques favorise les<br />

mésappariements lors de la rétrotranscription par l’incorporation de dUTP au lieu de dCTP. Les<br />

mésappariements Guanosine:Uracile sont mutagènes et conduisent à des transitions G (Guanosine) vers<br />

A (Adénosine). Chez JSRV, elle permettrait également sa réplication dans les cellules de la lignée<br />

monocytes/macrophages des organes lymphoïdes qu’il infecte, mais aussi sa réplication dans les<br />

cellules de Clara et les pneumocytes de type II qui possèdent une très basse activité mitotique chez le<br />

mouton adulte (108). Le gène pol (polymérase) code les enzymes essentielles à la réplication virale : la<br />

transcriptase inverse ou RT (Reverse Transcriptase) associée à l’activité ribonucléase H (RNAse H) et<br />

l’intégrase (IN). Le gène env (enveloppe) code un précurseur qui est clivé pour donner la glycoprotéine<br />

de surface (SU) et la glycoprotéine transmembranaire (TM) constituant avec les protéines de la<br />

membrane cellulaire l’enveloppe virale. Le génome de MMTV possède un gène supplémentaire, le<br />

gène sag localisé dans la partie 3’ du génome chevauchant la région U3 du LTR3’. Le produit de ce<br />

gène fonctionne comme un super-antigène (23). Les génomes de JSRV et ENTV possèdent également<br />

un cadre de lecture ouvert conservé nommé « x », chevauchant le cadre de lecture du gène pol, qui code<br />

une protéine hypothétique de fonction inconnue (109), et pour lequel il a été montré qu’il était transcrit<br />

sous forme d’ARN messager épissé (70). Notre équipe a également montré sa transcription dans des<br />

poumons de moutons infectés (résultats non publiés).<br />

I.3 Structure de la particule virale<br />

La structure des particules virales des bêtarétrovirus est caractéristique des rétrovirus. La capside<br />

composée des protéines CA entoure le génome viral lié aux protéines NC et les enzymes RT, IN et PR.<br />

Un ARN de transfert (ARNt) cellulaire est associé au génome viral par une liaison spécifique avec un<br />

site particulier, le PBS (Primer Binding Site) situé contre la région U5 dans la séquence transcrite non<br />

traduite du génome. Cet ARNt permet l’amorçage de la rétrotranscription par la RT. Les protéines de la<br />

matrice forment une protection supplémentaire en englobant la capside. L’enveloppe virale est formée<br />

de la bicouche lipidique de la membrane plasmique de la cellule infectée dans laquelle sont ancrées les<br />

glycoprotéines virales SU et TM associées de manière non covalente. La morphologie des virions de<br />

MMTV se présente avec des spicules de surface proéminentes et une partie centrale excentrique<br />

condensée. Les autres bêtarétrovirus tels que JSRV présentent des virions avec des spicules moins<br />

denses à la surface et un coeur cylindrique (100).<br />

I.4 Cycle rétroviral des bêtarétrovirus<br />

La fixation de la glycoprotéine de surface sur un récepteur cellulaire entraîne la fusion des<br />

membranes plasmiques virales et cellulaires, la capside est alors injectée dans le cytoplasme de la<br />

cellule. Le génome viral est rétrotranscrit par la RT conduisant à la synthèse d’un brin ADN<br />

complémentaire qui sera dupliqué. Cet ADN double brin en association avec l’intégrase est libéré de la<br />

capside et transporté dans le noyau où il est intégré au génome cellulaire. L’ADN proviral est transcrit<br />

par la machinerie cellulaire à savoir l’ARN polymérase II. Cette transcription va générer des ARN<br />

génomiques coiffés en 5’ et polyadénylés en 3’. Ces ARN génomiques servent d’ARN messagers<br />

(ARNm) qui seront transportés dans le cytoplasme afin d’y être traduit en protéines. Les protéines des<br />

gènes gag, pro et pol sont traduites à partir d’ARNm non épissés sous forme de polyprotéines Gag,<br />

Gag-Pro et Gag-Pro-Pol. L’ARN génomique est épissé pour donner l’ARNm des glycoprotéines Env<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 8


(ainsi que pour la protéine Sag de MMTV et la protéine X de JSRV). Les glycoprotéines d’enveloppe<br />

sont incorporées à la membrane plasmique de la cellule. L’encapsidation de l’ARN génomique et des<br />

enzymes se réalise dans le cytoplasme formant des particules de type A ou ICAP (IntraCytoplasmic A-<br />

type Particle). Ces particules de type A immatures sont transportées à la membrane plasmique et les<br />

virions sont libérés par bourgeonnement de cette membrane cellulaire associée aux glycoprotéines<br />

virales. Pendant ou juste après le bourgeonnement la protéase virale va cliver les protéines Gag pour<br />

conduire à un virion mature.<br />

I.5 Pathologies associées aux bêtarétrovirus<br />

I.5.1 M-PMV et Syndrome d’immunodéficience<br />

M-PMV a été isolé à partir d’un carcinome du sein chez un singe macaque rhésus. L’inoculation<br />

expérimentale de M-PMV a des singes macaques naïfs n’induit aucune tumeur mais une maladie<br />

immunosuppressive accompagnée d’infections opportunistes (89). M-PMV provoque le syndrome<br />

d’immunodéficience acquise simien ou SAIDS (Simian Acquired Immuno-Deficiency Syndrome) en<br />

bloquant l’induction des lymphocytes T à une réponse antigène. Le syndrome simien induit par M-<br />

PMV est différent du syndrome lié au lentivirus SIV qui lui conduit à une diminution voire une perte<br />

des lymphocytes T qu’il infecte, M-PMV ne détruit pas les lymphocytes T mais les inactive. La<br />

fonction d’immunosuppresseur de M-PMV a été reliée à une séquence conservée de dix-huit acides<br />

aminés dans la transmembrane de l’enveloppe (13). Ainsi M-PMV ne serait pas oncogénique à<br />

proprement dit, mais serait impliqué secondairement dans des processus tumoraux associés à la<br />

diminution de l’efficacité du système immunitaire dans l’élimination des cellules transformées. On<br />

connaît six sérotypes de M-PMV nommés SRV-1 à 6 (Simian type D Retrovirus). Le sérotype 3<br />

correspond à la première séquence M-PMV isolée à partir du carcinome mammaire de macaque (88).<br />

I.5.2 MMTV et tumeur mammaire<br />

MMTV induit une tumeur de la glande mammaire chez la souris. La transmission de MMTV se<br />

réalise par le lait infecté d’une mère à ses nouveaux nés, MMTV se retrouve alors dans les plaques de<br />

Peyer où il infecte les lymphocytes B. Cette infection initiale est suivie d’une forte stimulation et<br />

prolifération des lymphocytes T due à l’expression du superantigène codé par le gène viral sag (1). En<br />

effet, un superantigène a pour caractéristique d’interagir simultanément avec les protéines du CMH de<br />

classe II (Complexe Majeur d’Histocompatibilité) et le domaine variable de la chaîne β du récepteur<br />

des lymphocytes T ou TCR (T-Cell Receptor), entraînant l’activation des lymphocytes T portant cette<br />

chaîne Vβ. Cette stimulation des lymphocytes T induit la prolifération de lymphocytes B, amplifiant le<br />

réservoir de cellules infectables. A plus long terme, la stimulation entraîne la délétion clonale des<br />

lymphocytes T. Les lymphocytes B infectés transmettent à leur tour le virus aux cellules épithéliales de<br />

la glande mammaire. Lors de la période de lactation d’une souris infectée, la production virale est<br />

induite en grande quantité en réponse aux hormones stéroïdes fortement présentes pendant cette<br />

période, le LTR de MMTV étant activé par ces hormones. Cette augmentation de l’expression du virus<br />

provoque de nouveaux et nombreux événements d’intégration du provirus, augmentant les chances<br />

d’une insertion près d’un protooncogène. Ainsi le développement de la tumeur est dû à l’insertion du<br />

provirus proche des gènes wnt1 à 3 (wingless-type integration site family member 1-3) (51). Ces gènes<br />

wnt sont homologues à la famille des gènes wingless de la drosophile, dont les protéines sont<br />

impliquées dans les processus développementaux. Les protooncogènes cellulaires wtn coderaient ainsi<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 9


des facteurs de croissance qui ne sont normalement pas produit dans le tissu mammaire. Le LTR active<br />

la transcription de ces protooncogènes par une action transactivatrice en réponse à sa propre activation<br />

par des glucocorticoïdes entraînant la formation de la tumeur (23).<br />

I.5.3 JSRV, ENTV et adénocarcinomes pulmonaire et nasal<br />

JSRV et ENTV induisent respectivement un adénocarcinome pulmonaire et un adénocarcinome<br />

de l’ethmoïde. JSRV transforme les pneumocytes de type II et les cellules de Clara, des cellules<br />

épithéliales sécrétrices du poumon profond. Les adénocarcinomes pulmonaire et nasal sont caractérisés<br />

par une longue période d’incubation. Le premier symptôme de l’adénocarcinome pulmonaire est un<br />

essoufflement après un exercice forcé. Puis l’animal maigrit et présente des troubles respiratoires de<br />

plus en plus graves, au fur et à mesure que se développe le processus tumoral (72). Les animaux<br />

infectés par ENTV commencent par développer des tumeurs intra-nasales qui peuvent progresser,<br />

causant de sévères déformations crâniennes et bloquer la respiration entraînant à terme la mort des<br />

animaux (101). Expérimentalement des lésions d’adénocarcinome pulmonaire apparaissent quelques<br />

semaines à quelques mois après inoculation de JSRV à de jeunes agneaux (78). Cette rapidité de<br />

développement et la multifocalité des lésions seraient en faveur d’une transformation cellulaire par un<br />

oncogène. Mais aucun oncogène cellulaire n’a été mis évidence dans le génome de JSRV.<br />

L’hypothétique protéine X de JSRV pourrait être un oncogène potentiel mais sa séquence ne présente<br />

aucune homologie avec un oncogène cellulaire connu. Par ailleurs, on observe une longue période de<br />

latence avant l’apparition des signes cliniques dans les troupeaux, favorisant l’hypothèse de mutations<br />

insertionnelles comme étant à l’origine de l’oncogénèse au cours de l’adénocarcinome pulmonaire.<br />

Plusieurs études in vitro ont montré le pouvoir transformant de la sous-unité TM de l’enveloppe de<br />

JSRV dans diverses cellules d’espèces différentes et l’importance d’un motif YXXM (tyrosinen’importe<br />

quel acide aminé-n’importe quel acide aminé-méthionine) dans la région de la queue<br />

cytoplasmique de cette protéine transmembranaire (3, 44, 48).<br />

Une récente étude montre que la protéine d’enveloppe est suffisante in vivo pour induire un<br />

adénocarcinome pulmonaire chez des souris immunodéprimées, semblable à celui trouvé chez le<br />

mouton infecté par JSRV (105). ENTV possède également la capacité à transformer in vitro des<br />

fibroblastes murins par son enveloppe (2, 31).<br />

I.5.4 SMRV (Squirrel Monkey RetroVirus)<br />

C’est un rétrovirus endogène sans contrepartie exogène. Des séquences provirales ont été trouvées<br />

uniquement chez le singe écureuil, un singe du nouveau monde (22, 24). Il n’induit aucune pathologie.<br />

I.6 Récepteurs cellulaires des bêtarétrovirus<br />

L’entrée des rétrovirus dans les cellules s’effectue par la reconnaissance entre une protéine<br />

virale de surface et une protéine de surface cellulaire. Cette interaction conduit à un changement de<br />

conformation de l’enveloppe du virus qui aboutit à la fusion des 2 membranes. Les récepteurs<br />

rétroviraux déterminent ainsi le tropisme cellulaire et la nature de l’hôte que ces virus peuvent infecter.<br />

Le récepteur de MMTV, TfR 1 (Transferrin Receptor 1) a comme fonction cellulaire d’être un<br />

récepteur à la protéine transferrine (77). Le récepteur TfR 1 est exprimé ubiquitairement à la surface<br />

des cellules murines. Le récepteur de M-PMV n’a pas encore été découvert. Les rétrovirus JSRV et<br />

ENTV possèdent le même récepteur cellulaire en la protéine hyaluronidase 2 (Hyal2) (31, 55, 76). Il<br />

semblerait que ENTV puisse requérir en plus un co-récepteur pour son entrée cellulaire (99). En effet,<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 10


une lignée cellulaire de rat exprimant la protéine Hyal2 humaine est très peu infectée par un vecteur<br />

rétroviral portant l’enveloppe de ENTV, bien que l’enveloppe se lie très bien à la protéine Hyal2<br />

humaine exprimée par cette lignée (99). Un vecteur portant l’enveloppe de JSRV infecte dix fois plus<br />

la même lignée cellulaire. La protéine Hyal2 est exprimée ubiquitairement à la surface des cellules<br />

ovines et caprines. Son rôle cellulaire est la dégradation des acides hyaluroniques, composant<br />

glycosaminoglycane de la matrice extracellulaire, en oligosaccharides. Hyal2 possède une localisation<br />

lysosomale mais est aussi présente à la surface de la cellule grâce à l’addition d’un élément<br />

glycosylphosphatidylinositol (GPI) qui lui permet de s’ancrer dans la membrane plasmique (76). Cette<br />

forme additionnée d’un GPI serait celle que JSRV utiliserait comme récepteur. JSRV infecte différents<br />

types cellulaires, le génome proviral étant détecté dans les pneumocytes de type II, dans les<br />

lymphocytes B, les lymphocytes T CD4+ et CD8+ des nœuds lymphoïdes médiastinaux et les cellules<br />

de la lignée monocyte/macrophage (37, 68, 93). JSRV s’exprime le plus fortement et majoritairement<br />

dans les cellules épithéliales du poumon profond que sont les pneumocytes de type II et les cellules de<br />

Clara, les cellules tumorales de l’adénocarcinome pulmonaire (65). Ce profil d’expression restreint à<br />

deux types cellulaires, alors que JSRV possède un tropisme plus étendu, est dû à l’activation<br />

préférentielle du LTR dans ces types cellulaires (65). Le provirus ENTV, quant à lui, est retrouvé<br />

uniquement dans les cellules épithéliales sécrétrices nasales qu’il infecte et transforme (64). Bien que<br />

possédant le même récepteur cellulaire, ces deux virus infectent et transforment des cellules différentes.<br />

La LTR de ENTV diffère très nettement de celle de JSRV au niveau de la région promotrice (26).<br />

Ainsi la spécificité tissulaire de chaque virus serait contrôlée au niveau transcriptionnel (31), comme<br />

nous le verrons plus en détail dans le paragraphe suivant.<br />

I.7 Régulation transcriptionnelle<br />

La régulation de l’activité transcriptionnelle des rétrovirus est réalisée au niveau des LTR. Ce<br />

sont eux qui portent les séquences de régulation et le promoteur viral. Les séquences de régulation sont<br />

appelées éléments de contrôle transcriptionnel et régulent positivement ou négativement la<br />

transcription. Ces éléments de contrôle répondent à différents facteurs exprimés par la cellule hôte. Des<br />

facteurs spécifiques sont exprimés dans chaque type cellulaire mais également selon le stade de<br />

différenciation cellulaire au sein d’un même type cellulaire. Ainsi l’activité transcriptionnelle<br />

rétrovirale est régulée selon le type cellulaire ou selon un stade cellulaire spécifique qui exprimera les<br />

bons facteurs.<br />

I.7.1 MMTV<br />

L’expression transcriptionnelle du bêtarétrovirus MMTV est induite par l’activation du LTR en<br />

réponse à des hormones stéroïdes. En effet, le LTR de MMTV contient 4 sites de liaison pour des<br />

glucocorticoïdes et la progestérone. Cette activation par les hormones stéroïdes est corrélée avec la<br />

production virale de MMTV dans la glande mammaire des souris pendant la lactation qui est induite<br />

par un taux élevé d’hormone. Ce sont donc les changements physiologiques accompagnant la lactation<br />

chez la souris qui conduisent à la diffusion virale et de ce fait à l’induction de la maladie (23).<br />

I.7.2 JSRV et ENTV<br />

L’expression de JSRV est préférentielle dans les pneumocytes de type II de par la présence dans<br />

ces cellules du facteur de transcription HNF3β (Hepatocyte Nuclear Factor 3β) (53). En effet, le LTR<br />

de JSRV possède deux sites de fixation pour ce facteur dans sa région régulatrice du promoteur viral.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 11


De plus, il comprend un site pour le facteur NF-1 (Nuclear Factor 1) qui en se liant à un des<br />

composants du complexe de transcription, stabilise les interactions entre les composants du complexe<br />

de transcription cellulaire et un site pour le facteur SP-1 (Specific Protein 1) (65).<br />

Le LTR de ENTV ne contient pas ces sites de liaison à HNF3β, mais un site de fixation pour le facteur<br />

de transcription nucléaire NF-Y (Nuclear Factor Y). Les LTR de ENTV et de JSRV n’ont en commun<br />

que le site du facteur SP-1 (31). Ce sont donc les LTR qui contrôlent la spécificité cellulaire de<br />

l’expression de chacun des deux virus.<br />

II. Les rétrovirus endogènes<br />

Une caractéristique unique des rétrovirus est leur présence au sein de la lignée germinale de<br />

nombreux eucaryotes comme éléments hérités. Ces éléments, nommés rétrovirus endogènes ou ERV<br />

(Endogenous RetroVirus) se comportent comme des gènes mendéliens stables et sont transmis<br />

verticalement à la génération suivante. On présume que ces endogènes dérivent d’événements<br />

intégratifs de rétrovirus exogènes (transmission horizontale) dans la lignée germinale d’un hôte<br />

spécifique. Durant l’évolution, ces endogènes ont modelé le génome de pratiquement tous les vertébrés.<br />

Aujourd’hui il a été estimé qu’environ 8 % du génome humain est composé de séquences endogènes<br />

nommées HERV (Human Endogenous RetroVirus) (42). Les rétrovirus endogènes ayant intégré la<br />

lignée germinale à différents temps, on distingue deux types d’ERV : les « anciens » et les<br />

« modernes ». Les ERV anciens sont présents au niveau d’un même site d’intégration chez plusieurs<br />

espèces. L’insertion de certains HERV anciens date de plus de 60 millions d’année. Ils ont accumulé de<br />

très nombreuses mutations et/ou des délétions dans leurs régions codantes ou régulatrices. En effet, on<br />

retrouve toujours de très nombreuses différences entre les deux LTR des ERV anciens (23, 34). Les<br />

ERV modernes ont été introduits dans la lignée germinale plus récemment et montrent ainsi une<br />

hétérogénéité génétique considérable dans les sites d’insertion d’une espèce à une autre. Ils n’ont pas<br />

été identifiés chez toutes les espèces de vertébrés. En effet, malgré la présence de rétrovirus endogènes<br />

modernes chez la souris, le poulet et de nombreux primates, les humains ne les possèdent pas dans leur<br />

génome (10, 23). Les rétrovirus endogènes modernes montrent beaucoup moins de mutations et il<br />

existe parfois des rétrovirus exogènes circulants qui leur sont très proches génétiquement.<br />

II.1 Organisation génomique et classification<br />

Les copies rétrovirales endogènes sont organisées de la même manière que les provirus<br />

exogènes. Ils possèdent des gènes de structure et des gènes codant des enzymes entourés par deux<br />

LTR. La plupart présentent des mutations ou des délétions, les rendant incompétents pour la réplication<br />

ou transcriptionnellement inactifs. Certains sont complets et actifs. Il existe aussi de nombreux LTR<br />

solitaires résultant de la recombinaison entre deux séquences endogènes.<br />

Les rétrovirus endogènes chez les animaux ont été nommés par rapport à leur homologie avec un<br />

rétrovirus exogène, les séquences endogènes proches du virus FeLV sont nommées enFeLV<br />

(endogenous Feline Leukemia Virus), il en est de même pour les séquences endogènes proches de<br />

JSRV nommées enJSRV (endogenous Jaagsiekte RetroVirus). Les séquences endogènes humaines ont<br />

quant à elles été classées tout d’abord selon la lettre de l’acide aminé codant l’ARNt complémentaire<br />

du site de liaison utilisé par la transcriptase inverse, le PBS. Par exemple, HERV-K appartient à la<br />

famille des HERV utilisant un ARNt Lysine comme amorce de la rétrotranscription alors que HERV-<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 12


H utilise un ARNt Histidine. Mais ce système de classement s’est révélé assez vite peu approprié pour<br />

plusieurs raisons : i) beaucoups de rétrovirus endogènes possèdent le même PBS et donc le même type<br />

d’ARNt, ii) de nombreuses familles d’HERV n’ont été que partiellement caractérisées ainsi la séquence<br />

du PBS n’est pas toujours connue. Récemment l’homologie de séquence du gène pol entre les HERV et<br />

les différents genres de rétrovirus exogènes a permis de diviser les HERV en trois classes. Ces classes<br />

sont composées de sous-groupes nommés selon la nomenclature basée sur le type d’ARNt utilisé. La<br />

classe I incluant les familles HERV-W et HERV-H présente des homologies avec les gammarétrovirus.<br />

La classe II proche des bêta- et deltarétrovirus se compose des nombreux éléments de la famille<br />

HERV-K. La classe III présente une certaine homologie de séquence avec les spumavirus et comprend<br />

les familles HERV-L et HERV-S. Actuellement, environ vingt-deux familles d’HERV distinctes ont<br />

été identifiées et caractérisées (96).<br />

Les huit à dix séquences endogènes enJSRV (endogenous JSRV) se localisent sur six<br />

chromosomes dans le génome ovin et sur huit chromosomes dans le génome caprin (21). Trois<br />

séquences complètes enJSRV ont été isolées, séquencées et analysées fonctionnellement (67). Un seul<br />

de ces trois provirus enJS56A1, maintient des cadres de lecture ouverts complets pour chacun des<br />

gènes gag, pro, pol et env. Les deux autres présentent des codons stop prématurés dans gag et pol et/ou<br />

des délétions dans les gènes env et pol. Ces séquences enJSRV sont très proches de celles de JSRV et<br />

montrent entre 90 et 98 % d’identité pour la totalité des séquences déduites en acides aminés du<br />

génome. Seulement quatre courtes régions variables VR1, VR2, VR3 (Variable Region 1-3) et une<br />

zone dans U3 du LTR sont distinctes entre JSRV et enJSRV. Les régions VR1 et VR2 se localisent<br />

dans la partie amino-terminale de la polyprotéine Gag, en amont de la séquence codant la protéine de<br />

capside. La région VR3 est située dans la partie carboxy-terminale de l’enveloppe virale, correspondant<br />

à la transmembrane (67).<br />

Une étude utilisant des vecteurs pseudotypés avec l’enveloppe de enJSRV montre qu’enJSRV utilise<br />

également Hyal2 comme récepteur cellulaire (90). Des plasmides contenant le virus JSRV sous<br />

contrôle de promoteur du CMV (CytoMegaloVirus) nommés pCMV2JS21, transfectés dans des<br />

cellules 293T produisent une quantité abondante de virus dans le surnageant de culture. Des agneaux<br />

expérimentalement infectés par ces surnageants développent un adénocarcinome pulmonaire (71). Au<br />

contraire, l’endogène enJS56A1 placé dans le même système d’expression pCMV2en56A1 est<br />

incapable de produire des particules virales dans le surnageant de culture des cellules 293T<br />

transfectées, bien que enJS56A1 possède des cadres de lecture ouverts intacts pour tous ses gènes (67).<br />

In vitro, enJS56A1 forme des particules intracytoplasmiques, mais montre un défaut dans la sortie de<br />

ces particules hors de la cellule (36, 58, 67). En créant des chimères entre JSRV et enJSRV, il a été<br />

montré que ce défaut était dû à une région située en 5’ du gène gag contenant les régions VR1 et VR2<br />

(67). VR1 de JSRV porte un motif de sept résidus proline consécutifs qui a été montré important pour<br />

le trafic intracellulaire et la maturation des protéines et également dans la libération des particules<br />

rétrovirales (16, 110). Ce motif, absent de VR1 chez enJSRV pourrait être la cause du défaut de largage<br />

des particules. Mais des mutations spécifiques sur VR1 et/ou VR2 sur JSRV et enJSRV montrent que<br />

ces deux régions ne sont pas responsables du défaut de sortie des virions d’enJSRV (36). Une étude sur<br />

l’interférence de enJSRV sur JSRV a montré que ce sont deux mutations d’acides aminés en position<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 13


98 et 102 de la polyprotéine Gag d’enJSRV qui empêchent la libération des particules virales<br />

d’enJSRV. Des résidus cystéine et valine chez enJSRV remplacent des résidus arginine et leucine chez<br />

JSRV, respectivement aux positions 98 et 102.<br />

Le motif YXXM montré important pour la transformation par l’enveloppe de JSRV se localise<br />

dans la région VR3 et est absent des copies enJSRV (3, 44, 48). Les clones moléculaires de JSRV ne<br />

sont plus capables de transformer des fibroblastes murins ou de poulet lorsqu’on remplace leur région<br />

VR3 par la région VR3 de enJSRV (69, 111). enJSRV n’a donc pas de pouvoir transformant, JSRV a<br />

donc acquis cette propriété grâce à une récente évolution de son enveloppe.<br />

II.2 Expression des rétrovirus endogènes<br />

Les rétrovirus endogènes sont très souvent défectifs mais certains ayant conservé des cadres de<br />

lecture ouverts intacts pour un ou plusieurs gènes et des éléments de régulation transcriptionnelle<br />

fonctionnels peuvent être transcrits voire traduits dans certaines cellules. En effet, de nombreuses<br />

expressions transcriptionnelles d’endogène ont été détectées dans différents tissus normaux ou<br />

pathologiques et dans des lignées cellulaires normales ou tumorales (91, 106, 107). Une expression<br />

protéique est également observée, mieux encore des études en microscopie électronique ont révélé une<br />

expression de particules virales des endogènes humains HERV-K et HERV-W, proches<br />

structuralement des rétrovirus exogènes (18, 73, 97).<br />

enJSRV s’exprime dans le fœtus et le mouton adulte. Des ARNm de enJSRV ont été détectés en<br />

très faible quantité dans divers organes et tissus tels que le poumon, les reins, la rate, les noeuds<br />

lymphoïdes périphériques et les amygdales (67). En revanche, cette expression est très abondante dans<br />

l’épithélium de l’appareil génital de la femelle. Dans l’utérus un taux élevé d’ARNm mais aussi une<br />

expression des protéines de capside et d’enveloppe sont observés uniquement dans l’épithélium<br />

endométrial et l’épithélium glandulaire (66, 67). L’expression de enJSRV est régulée temporellement et<br />

spatialement dans l’utérus des brebis et est concomitante à la maturation du blastocyste et à la période<br />

d’implantation de l’œuf, suggérant un possible rôle physiologique de enJSRV durant la gestation des<br />

brebis.<br />

Cette détection d’expression des endogènes nous amène à discuter du rôle qu’ils jouent chez leur<br />

hôte. La théorie de l’évolution prédirait que les endogènes ont un effet bénéfique pour l’hôte plus que<br />

délétère à la vue de leur longue présence au sein des génomes.<br />

III. Rôle physiologique des endogènes<br />

III.1 Le réarrangement chromosomique et le modelage du génome<br />

Le nombre considérable de rétroéléments, rétrovirus endogènes et éléments sans LTR ou SINE<br />

(Short Interspersed Nuclear Element) et LINE (Long Interspersed Nuclear Element), intégrés dans les<br />

chromosomes des mammifères a eu un profond impact sur le modelage et la plasticité des génomes.<br />

Les réarrangements génomiques provoqués par les multiples recombinaisons entre les séquences<br />

homologues provirales dispersées sur les chromosomes ont donné lieu à d’innombrables variations<br />

génétiques. Ces variations ont aussi évolué en fonction du temps sous des pressions de sélection et<br />

d’adaptation (38).<br />

Ce phénomène de réarrangements a eu une importance considérable car il a sans doute pu permettre<br />

une évolution plus rapide du génome qui n’était pas réalisable seulement par de simples mutations<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 14


ponctuelles (98). Ainsi il a été montré que des LTR solitaires contribuent à la variation allélique dans<br />

les populations contemporaines, comme cela à pu être montré pour le locus du CMH de classe II (5).<br />

Les rétrovirus endogènes ont donc pu jouer un rôle actif dans la diversification et l’expansion des<br />

familles de gènes, augmentant la vitesse d’évolution de l’homme et d’autres mammifères.<br />

III.2 Régulation de gènes<br />

Les LTR des séquences rétrovirales endogènes, ainsi que de nombreux LTR solitaires résiduels<br />

contenant des éléments de régulation comme des promoteurs, des transactivateurs, des "silencers" et<br />

des signaux de polyadénylation, peuvent spécifiquement interagir avec l’expression des gènes<br />

cellulaires. Ainsi les séquences endogènes peuvent contribuer à l’activation ou à la répression de<br />

nombreux gènes. Des promoteurs dérivés de HERV ont été trouvés dans pratiquement un quart de<br />

toutes les régions promotrices humaines examinées (39). Dans ces nombreux cas, le promoteur viral<br />

semble avoir une fonction relativement mineure. Cependant il a été démontré qu’un LTR de la famille<br />

HERV-L est le promoteur dominant du gène codant l’enzyme galactosyltransférase dans le colon et le<br />

petit intestin humain. L’insertion d’un HERV peut conférer au gène adjacent une expression tissulaire<br />

spécifique. C’est le cas de HERV-E qui en s’insérant dans la région 5’ non transcrite du gène de la<br />

pléiotrophine (PTN), un facteur de croissance, a créé un promoteur supplémentaire spécifique des<br />

trophoblastes. De plus l’expression de HERV-E-PTN a montré qu’elle était liée au phénotype invasif<br />

des trophoblastes dans des cas pathologique (choriocarcinome) et physiologique (développement du<br />

placenta) (83, 84). Cette insertion peut même entraîner un changement de phénotype d’expression au<br />

cours de l’évolution. En effet, plusieurs insertions de séquences provirales de HERV-E dans le locus du<br />

gène de l’amylase pendant l’évolution des primates, ont conduit à l’expansion de l’expression<br />

spécifique de ce gène dans des tissus où initialement il ne s’exprimait pas, à savoir les glandes<br />

salivaires et le pancréas (95). HERV-E est aussi impliqué dans la régulation de l’Apoliprotéine C1 dans<br />

le foie et du récepteur de l’endothéline B dont l’expression transcriptionnelle est restreinte au placenta<br />

grâce au LTR de HERV-E. L’expression spécifique du facteur de croissance INSL4 (insuline-like 4)<br />

apparaît aussi être le résultat de l’insertion d’un HERV (11). Il a été montré que des LTR solitaires<br />

provenant de HERV-H interviendraient dans la transcription de certains gènes en tant que signal de<br />

polyadénylation (49).<br />

III.3 La placentation<br />

L’expression des rétrovirus endogènes dans l’appareil génital et le placenta d’espèces animales<br />

variées est décrite depuis au moins une trentaine d’année, favorisant l’idée que ces séquences<br />

endogènes ont une importance dans l’évolution de la placentation des mammifères. Chez l’homme et<br />

les primates il a été montré que la formation du syncytiotrophoblaste du placenta est réalisée par des<br />

protéines codées par des séquences rétrovirales endogènes, plus particulièrement par les gènes env de<br />

deux familles d’HERV possédant des cadres de lecture ouverts intacts : ERV3 et HERV-W.<br />

Mais tout d’abord, faisons un bref rappel sur l’implantation de l’œuf dans l’utérus et la formation du<br />

syncytiotrophoblaste.<br />

III.3.1 Formation du syncytiotrophoblaste chez l’homme<br />

Après la fécondation, le zygote provenant de la fusion des noyaux de l’ovocyte et du<br />

spermatozoïde subit une série de divisions sans croissance cellulaire. Au bout de quatre jours, on<br />

compte seize à trente-deux cellules, le zygote ressemble alors à une mûre et est ainsi nommé morula.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 15


Dès le stade huit cellules de la morula, les cellules de la périphérie s’aplatissent et acquièrent une<br />

polarité qui conduit à la ségrégation de quelques cellules au centre de la morula et d’autres à la<br />

périphérie. La masse cellulaire interne à l’origine de l’embryon est appelée embryoblaste. La masse<br />

cellulaire externe est le trophoblaste et constitue la première membrane du placenta. Au quatrième jour<br />

de développement se forme une cavité au sein de la morula nommée blastocèle. Les cellules de<br />

l’embryoblaste sont alors localisées d’un côté de la cavité sous forme d’un amas compact mais<br />

différencié en deux couches : l’épiblaste (contre le trophoblaste) et l’hypoblaste (entre l’épiblaste et le<br />

blastocèle). Les cellules trophoblastiques s’organisent alors en un épithélium. A ce stade l’embryon est<br />

appelé blastocyste et le côté où se localise l’embryoblaste constitue le pôle embryonnaire, le pôle<br />

opposé est dit abembryonnaire. Lorsque le blastocyste arrive dans la cavité utérine il se sépare de la<br />

zone pellucide et interagit directement avec l’endomètre. Ce contact permet aux cellules du<br />

trophoblaste de proliférer en formant à la jonction du blastocyste et du tissu maternel une masse<br />

protoplasmique multinucléée sans limites cellulaires : le syncytiotrophoblaste. Ce syncytiotrophoblaste<br />

provient de la fusion des cellules du cytotrophoblaste situées immédiatement en dessous. Le<br />

cytotrophoblaste consiste en une couche irrégulière de précurseurs cellulaires ovoïdes mononucléés. Le<br />

trophoblaste se différencie ainsi en deux couches, le syncytiotrophoblaste et le cytotrophoblaste. Ces<br />

deux couches cellulaires s’infiltrent entre les cellules épithéliales de la muqueuse utérine en induisant<br />

leur apoptose et créent une brèche par laquelle le blastocyste pénètre dans l’endomètre. Le blastocyste<br />

pénètre complètement dans l’endomètre en obturant le point d’implantation par un caillot de fibrine.<br />

Une cavité amniotique commence à se former dans l’épiblaste puis s’agrandit et une couche de cellules<br />

se différencie en amnioblaste pour la séparer du cytotrophoblaste. Des vacuoles extracytoplasmiques<br />

apparaissent dans le syncytiotrophoblaste, elles vont se rassembler pour former des lacunes remplies de<br />

fluides tissulaires et de sécrétions utérines. En progressant dans l’endomètre le blastocyste se rapproche<br />

des capillaires sanguins maternels. Grâce à l’activité lytique du syncytiotrophoblaste, les parois des<br />

capillaires de l’endomètre sont progressivement digérées, permettant au sang de s’écouler dans les<br />

lacunes du syncytiotrophoblaste. Le syncytiotrophoblaste continue son extension, enveloppant un grand<br />

nombre de capillaires sanguins et étendant de ce fait son réseau lacunaire. Cette extension est<br />

indispensable à l’établissement d’un réservoir artériel et d’un système de drainage veineux, première<br />

étape de la mise en place du placenta.<br />

III.3.2 Rôle des endogènes<br />

ERV3 (ou HERV-R) existe sous forme d’une copie unique sur le chromosome 7. Ses gènes gag<br />

et pol possèdent des codons stop prématurés dans leur cadre de lecture (4). Seul le gène env possède un<br />

long cadre de lecture qui est tout de même prématurément terminé au niveau de la transmembrane,<br />

coupant le domaine hydrophobe qui ancre la protéine à la membrane plasmique. Ainsi la protéine Env<br />

de ERV3 doit exister comme molécule soluble (57). Son expression a été localisée dans la couche<br />

syncytiotrophoblastique par hybridation in-situ. La protéine Env de ERV3 semble avoir un rôle dans la<br />

régulation de la différenciation cellulaire dans le placenta, par une action hormonale en initiant la<br />

production d’hormone gonadotrophique et en agissant sur des protéines régulant le cycle cellulaire<br />

telles que la cycline B et p21 (57). La protéine Env de ERV3 tronquée porterait toujours une fonction<br />

immunosuppressive. Ainsi Env de ERV3 agirait comme une molécule soluble immunorégulatrice<br />

supprimant la réponse immune maternelle dirigée contre le foetus. Mais le rôle de Env de ERV3 dans<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 16


la reproduction ne peut être essentiel et unique puisque seulement 1% de la population caucasienne est<br />

homozygote pour un codon stop prématuré dans env (30).<br />

Une très forte expression de HERV-W s’observe exclusivement dans le placenta (14). En<br />

criblant une banque d’ADN complémentaire du placenta, il a été montré que la famille HERV-W<br />

contenait un locus unique nommé ERVWE1 codant une protéine d’enveloppe complète (14, 102). Des<br />

hybridations in situ localisent l’expression de Env dans le syncytiotrophoblaste du placenta à terme<br />

(54). In vitro, son niveau d’expression transcriptionnelle et protéique est augmenté au cours de la<br />

différenciation et de la fusion de cytotrophoblastes en cultures (35). La protéine codée par ce gène env<br />

de HERV-W a été nommée syncytine (54). Elle est responsable de la fusion des cellules<br />

cytotrophoblastiques pour former la couche syncytiale du placenta (15). Cette fusion se réaliserait par<br />

la reconnaisance de la syncytine avec un récepteur rétroviral de type D, RDR (Retroviral D-type<br />

Receptor) (15). La syncytine contient également une région immunossuppressive qui pourrait aussi<br />

jouer un rôle dans la protection du fœtus face à la réponse immune maternelle. Une seconde protéine<br />

fusogénique a été décrite comme ayant un rôle physiologique dans la placentation humaine, la<br />

syncytine 2 (12). Elle est codée par le gène env de la famille HERV-FRD. Elle possède les mêmes<br />

fonctions que la syncytine dans la fusion des cellules pour former un syncytia et l’immunosuppression<br />

mais elle agirait avec des récepteurs différents (12).<br />

Ces trois gènes env de ERV3, HERV-W et HERV-FRD, apparaissent donc comme des acteurs<br />

complémentaires, essentiels dans les étapes multiples de la placentation.<br />

III.3.3 Rôle de enJSRV dans la placentation<br />

Au niveau de l’utérus des brebis, un taux élevé d’ARNm mais également une expression des<br />

protéines de capside et d’enveloppe d’enJSRV sont observés exclusivement dans l’épithélium<br />

endométrial et l’épithélium glandulaire (66, 67). Une expression d’ARN est également détectée dans<br />

les cellules géantes binucléées du trophectoderme des brebis gestantes qui forment la couche externe du<br />

placenta et conduiront au syncytiotrophoblaste par leur fusion avec les cellules épithéliales de<br />

l’endométrium (66, 79). L’expression du récepteur Hyal2 de enJSRV (90) a été observée dans les<br />

cellules géantes binucléées et la plaque syncytiale pendant la gestation. La période et la localisation de<br />

l’expression de la protéine Env de enJSRV et de Hyal2 supportent la possibilité que Env jouerait un<br />

rôle dans la différenciation des cellules mononucléées du trophectoderme en cellules binucléées, ainsi<br />

que dans la fusion de ces cellules binucléées aux cellules endométriales pour former le<br />

syncytiotrophoblaste en utilisant Hyal2 comme récepteur (32). Ainsi l’enveloppe de enJSRV pourrait<br />

jouer le même rôle que la syncytine chez l’homme.<br />

III.4 Protection face aux rétrovirus exogènes<br />

L’expression de nombreux endogènes rétroviraux présente un effet bénéfique contre l’infection<br />

et la pathogénicité des rétrovirus exogènes par des phénomènes d’interférence. L’interférence peut se<br />

réaliser à différentes étapes du cycle rétroviral, par exemple lors de l’entrée du rétrovirus par blocage<br />

des récepteurs.<br />

L’enveloppe de HERV-W pourrait jouer ce rôle de protection face aux infections de rétrovirus<br />

exogènes dans le placenta par un mécanisme d’interférence au niveau de récepteur. Récemment, il a été<br />

montré que l’expression de Env de HERV-W dans une lignée cellulaire canine réduit substantiellement<br />

les infections par le rétrovirus SNV (Spleen Necrosis Virus), celui-ci utilise le récepteur RDR pour son<br />

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entrée dans la cellule comme Env de HERV-W pour induire la fusion de cellules (75).<br />

Chez différentes espèces animales, des rétrovirus endogènes confèrent une protection contre certaines<br />

infections rétrovirales exogènes. C’est le cas de l’enveloppe d’un endogène chez le poulet qui empêche<br />

l’infection par ALV. L’endogène félin enFeLV protège le chat de l’infection par son homologue<br />

exogène FeLV de type B.<br />

III.4.1 MMTV et Mtv<br />

Toutes les souches consanguines de souris et certaines souches sauvages possèdent dans leur<br />

génome des séquences endogènes proches de MMTV nommées Mtv. Selon les souches, on dénombre<br />

moins de dix copies distinctes de Mtv par souris. Environ cinquante gènes Mtv ont été identifiés et<br />

séquencés. Mtv, comme MMTV, code la protéine Sag possédant la fonction de superantigène. La<br />

stimulation prolongée des lymphocytes T activés par le superantigène induit l’apoptose conduisant à<br />

une délétion clonale de ces lymphocytes, protégeant ainsi la souris d’une infection par un exogène<br />

codant le même superantigène.<br />

III.4.2 enJSRV<br />

Du fait que enJSRV possède le même récepteur que JSRV, on peut supposer que l’enveloppe<br />

endogène bloque l’entrée de JSRV en se fixant sur le récepteur Hyal2. Une étude in vitro a d’ailleurs<br />

montré que l’expression de l’enveloppe enJSRV interférait bien avec l’entrée du virus JSRV (90). Les<br />

cellules exprimant Env de enJSRV seraient donc protégées face à l’infection par JSRV. De plus il a été<br />

montré que enJSRV pouvait interférer avec l’exogène par un nouveau mécanisme intervenant à un<br />

moment tardif du cycle viral dans une étape post intégration (58). En effet, la séquence enJSRV<br />

contenant les cadres de lecture ouverts intacts pour tous les gènes et nommée enJS56A1, est incapable<br />

de produire des particules virales dans des cellules transfectées mais exprime une importante quantité<br />

de protéine Gag intracellulaire (67). Mais enJS56A1 inhibe également l’export des particules de JSRV<br />

quand les deux sont co-transfectés dans des cellules (58). C’est un résidu tryptophane en position 21 de<br />

la séquence protéique du gène gag de enJSRV qui est responsable du blocage des particules JSRV dans<br />

le cytoplasme (JSRV ayant un résidu arginine en position 21) (58). Cette mutation sur la protéine Gag<br />

pourrait altérer sa capacité à interagir avec des facteurs cellulaires nécessaires dans le trafic des<br />

particules virales jusqu’à la membrane plasmique.<br />

IV. Rétrovirus endogènes et pathologies<br />

IV.1 ALV (Avian Leukemia Virus)<br />

Il a été montré que l’expression des endogènes ALV est directement responsable de la<br />

diminution du titre des anticorps neutralisants dirigés contre ALV. Cet appauvrissement du système<br />

immunitaire résulte probablement d’un phénomène de tolérance. Il conduit à un retardement du<br />

contrôle de l’infection virale exogène par le système immunitaire. D’un autre côté, les oiseaux<br />

exprimant les endogènes sont moins susceptibles de développer la conséquence pathogénique majeure<br />

de l’infection à ALV, la destruction par le système immunitaire de toutes les cellules infectées<br />

conduisant au dépérissement de l’animal (23).<br />

IV.2 MMTV<br />

Deux locus endogènes de MMTV, Mtv1 et Mtv2, ont été décrits comme pouvant exprimer des<br />

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particules virales infectieuses qui réinfectent le même tissu (23). Ces multiples réinfections conduisent<br />

à de nombreuses insertions pouvant induire la transformation des cellules et la formation d’une tumeur<br />

comme dans le cas du virus exogène MMTV. La meilleure preuve de cette réinfection par des<br />

endogènes Mtv se trouve dans les cas de tumeur spontanée chez des souris non infectées par MMTV,<br />

qui montrent une grande fréquence de nouvelles insertions à côté des gènes Wnt1 et Wnt2,<br />

communément activés dans les cas de tumeurs dûes à l’exogène.<br />

IV.3 HERV-K et cancers<br />

La famille HERV-K est présente sous forme de trente à cinquante copies par génome chez<br />

l’homme. Elle est la seule à posséder des séquences intactes contenant des cadres de lecture ouverts<br />

pour toutes les protéines structurales et enzymatiques (52). Il a été montré que deux types différents de<br />

séquences entières HERV-K existaient. Le type 1 présente une délétion de 292 nucléotides en 5’ du<br />

gène env par rapport au type 2 (9). Cette délétion n’a pas de conséquence délétère sur la protéine Env.<br />

Ces deux types de séquences de HERV-K possèdent également un gène supplémentaire accessoire, les<br />

gènes rec pour le type 2 et np9 pour le type 1 (7, 50 ). La protéine codée par rec montre une fonction<br />

analogue aux protéines Rev d’HIV et Rex de HTLV-1 dans les signaux d’import et d’export nucléaire.<br />

Une dérégulation de l’expression de Rec pourrait jouer un rôle dans le développement du cancer des<br />

testicules (17). Le gène np9 quant à lui, est largement retrouvé sous forme de transcrit dans les<br />

carcinomes mammaires (7). Une prédominance de transcrits de type 1 est observée par rapport au type<br />

2 dans les cancers du sein et les lignées cellulaires issues de ces tumeurs (103, 104). Mais à ce jour<br />

aucune évidence d’un potentiel tumorigénique de Rec et de Np9 n’a été montrée.<br />

IV.3.1 Cancers des testicules<br />

Les tumeurs testiculaires sont divisées en deux grandes catégories : les tumeurs germinales<br />

issues des cellules produisant les spermatozoïdes et les tumeurs non germinales. Les tumeurs<br />

germinales dérivent d’une cellule germinale souche qui prolifère à l’intérieur des tubes séminifères.<br />

Cette cellule souche tumorale peut alors se différencier selon la lignée gonadique pour produire un<br />

séminome, soit devenir totipotente et aller dans une différenciation embryonnaire ou extraembryonnaire<br />

pour donner tous les autres type de tumeur testiculaire (carcinome embryonnaire,<br />

tératome, choriocarcinome…). La classification de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)<br />

distingue ensuite les cancers à une seule composante (séminome, carcinome embryonnaire, tératome) et<br />

des cancers mixtes comme le tératocarcinome qui est l’association de carcinome embryonnaire et de<br />

tératome.<br />

Bien que l’expression d’ARNm de HERV-K soit détectable dans de nombreux tissus normaux,<br />

incluant le placenta, l’expression protéique et la formation de particules n’ont été démontrées que dans<br />

des lignées cellulaires établies à partir de tératocarcinomes humains (91). HERV-K est un des rares<br />

endogènes humains connus à former des particules virales, nommées HTDV pour Human<br />

Teratocarcinoma-Derived Virus (18). Ces particules HTDV sont arrêtées en phase de bourgeonnement<br />

dans ces lignées cellulaires et ne se montrent pas infectieuses (45). Chez des malades atteints de<br />

tératocarcinome ou de séminome, il existe une corrélation entre la maladie et l’expression de HERV-K<br />

(19). Bien que la formation de particules HTDV n’ait pas pu être mise en évidence dans des cellules<br />

tumorales in situ, les malades montrent une forte réaction immune contre HTDV. Cette réaction<br />

diminue rapidement après l’ablation de la tumeur (19). Une autre étude a mis en évidence une<br />

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éactivité contre la protéine Gag de HERV-K avec une haute fréquence dans les sera de patients<br />

atteints de seminome et tératocarcinome. Les tumeurs de ces patients montrent aussi une réaction<br />

spécifique avec un anti-sérum dirigé contre la protéine Gag de HERV-K (80). Mais il n’existe aucune<br />

indication prouvant que l’expression de particules HERV-K soit l’agent causal des tumeurs des cellules<br />

germinales. Il a été montré que la protéine Rec favorise la croissance de tumeurs chez des souris<br />

immunodéprimées et qu’elle s’associe à une protéine critique de la spermatogenèse chez la souris (17).<br />

Sachant qu’une spermatogenèse anormale prédisposerait un homme au développement de tumeur des<br />

cellules germinales, la protéine Rec de HERV-K pourrait contribuer au développement de tumeur en<br />

interférant avec des mécanismes impliqués dans la spermatogenèse (17).<br />

IV.3.2 Cancer du sein<br />

Des transcrits de l’enveloppe de HERV-K sont exprimés dans la plupart des cancers du sein<br />

humain et pas dans des tissus mammaires contrôles normaux (103, 104). Il y a une prédominance de<br />

transcrit de type 1 par rapport au type 2 dans les cancers du sein et les lignées cellulaires issues de<br />

cancer du sein (103). On retrouve cette différence au niveau de l’expression transcriptionnelle des<br />

gènes np9 et rec, avec une prédominance de transcrits np9 par rapport à rec. Alors que des transcrits de<br />

HERV-K type 1 sont exprimés dans de nombreux tissus sains et tumoraux, aucun transcrit du gène np9<br />

n’est généré dans les tissus normaux humains (7). Cette expression très spécifique de np9 dans les<br />

tissus tumoraux et particulièrement dans les carcinomes mammaires suggère une implication de ce gène<br />

dans la tumorigénicité. Mais cet hypothétique potentiel tumorigénique de la protéine Np9 reste encore à<br />

montrer. L’expression de HERV-K peut être induite par des glucocorticoïdes chez la lignée cellulaire<br />

T47D dérivée d’un carcinome mammaire humain (61). Dans cette lignée, il a été également observé<br />

une production de particules virales (85). Ce profil d’expression apparaît comme un nouveau marqueur<br />

de la maladie.<br />

IV.3.3 Mélanome<br />

Une séquence proche de l’enveloppe de HERV-K nommée HERV-K-MEL, a été identifiée dans<br />

des cellules tumorales issues d’un mélanome(82). HERV-K-MEL présente une expression dans la<br />

majorité des mélanomes cutanés et oculaires (82). HERV-K-MEL contient un court cadre de lecture<br />

ouvert codant un peptide antigénique qui est la cible des lymphocytes T cytolytiques (82). Il a été<br />

montré une expression d’ARN épissés des gènes env et rec dans 45% des biopsies de mélanomes<br />

métastatiques et dans 44% de lignées cellulaires dérivées de mélanome (20). Dans des mélanocytes<br />

normaux néonataux, l’ARN épissé de rec a été détecté alors qu’il n’y a pas d’ARN épissé de env. Une<br />

expression des protéines TM, Gag et Rec est détectée dans les mélanomes primaires, dans des<br />

métastases et dans des lignées cellulaires dérivées de mélanome (60). Une réponse anticorps contre<br />

HERV-K a été mise en évidence chez des patients atteints d’un mélanome. Il y a expression de<br />

particules virales avec des précurseurs protéiques de Env clivés donnant la protéine TM (60).<br />

IV.4 HERV-W et sclérose en plaques ou sclérose multiple<br />

L’enveloppe de HERV-W est transcrite et traduite (syncytine) en plus grande quantité dans le<br />

cerveau d’individus atteints de sclérose en plaque et dans un type cellulaire impliqué dans la neuroinflammation<br />

et la démyélinisation ainsi que dans des lésions démyélinisées (6). In vitro, la syncitine<br />

intervient dans la production de molécules inflammatoires et de réactifs d’oxydo-réduction entraînant<br />

une démyélinisation des neurones. Ces réactifs d’oxydo-réduction entraînent à haute dose des<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 20


dommages dans le cerveau. La syncytine jouerait donc dans le cerveau un rôle pathogénique en<br />

induisant la démyélinisation des neurones. Mais il semblerait aussi que son expression persistante dans<br />

les lésions entraînant un stress des cellules gliales induirait une remyélinisation. La syncitine pourrait<br />

ainsi avoir des rôles antagonistes (6). Physiologiquement, la protéine Gag de HERV-W est exprimée<br />

dans les neurones (corps cellulaires, axones et dendrites), alors que la protéine Env de HERV-W se<br />

localise dans la microglie des substances grise et blanche, ainsi que dans des cellules endothéliales de<br />

certains vaisseaux sanguins du cerveau. La protéine Gag de HERV-W pourrait donc avoir une fonction<br />

physiologique dans le cerveau humain comme la syncitine dans le placenta. Les lésions démyélinisées<br />

du cerveau présentent une accumulation de la protéine Gag dans les axones dystrophiques. Une<br />

expression spécifique de Env dans les macrophages est restreinte aux lésions précoces de sclérose<br />

multiple (74). Il y a donc une modulation de l’expression de Gag et Env de HERV-W dans le cas<br />

pathologique de la sclérose multiple.<br />

Des particules de HERV-W, MSRV (Multiple Sclerosis-associated RetroVirus) ont été produites à<br />

partir de monocytes en culture provenant de patients atteints de sclérose multiple (73). Ces virions ont<br />

été aussi isolés à partir d’échantillons de plasma et de sérum de malades atteints de sclérose multiple.<br />

IV.5 Diabète de type I ou IDDM (Insulin-Dependant Diabete Mellitus)<br />

Le diabète de type I est le résultat de la perte des cellules bêta sécrétrices de l’insuline dans le<br />

pancréas. Cette perte est due à une attaque spécifique des cellules pancréatiques par le système<br />

immunitaire, c’est pourquoi le diabète de type I est considéré comme une maladie auto-immune. Il<br />

existe une susceptibilité génétique d’être atteint par le diabète de type I qui est liée aux antigènes du<br />

complexe d’histocompatibilité (HLA) localisés sur le chromosome 6. Ce fond génétique associé à une<br />

expression de HERV conduirait à la formation de superantigènes. Un nouveau membre de la famille<br />

HERV-K a été isolé de malades atteints de diabète de type I. Cette séquence a été nommée<br />

IDDMK1 ,222 et coderait un superantigène. IDDMK1 ,222 est alors apparu comme un bon candidat de<br />

l’induction de l’autoimmunité dans le diabète de type I. L’expression de ce superantigène conduit à<br />

l’activation de lymphocyte T Vβ7 circulant, incluant des lymphocytes T autoréactifs. Ces lymphocytes<br />

T Vβ7 activés et autoréactifs acquièrent le potentiel de quitter la circulation sanguine et par la suite<br />

d’entrer dans le pancréas où ils pourront détruire les cellules cibles β des individus génétiquement<br />

susceptibles. IDDMK1 ,222 est transcrit dans le plasma de patient atteint de diabète de type I et pas<br />

dans les contrôles analysés (25). Cependant plusieurs études postérieures n’ont pas confirmé ces<br />

résultats en montrant qu’il n’y avait aucune association entre la maladie et la détection de l’expression<br />

de IDDM K1 ,222 (41, 47, 59).<br />

Conclusion<br />

La capacité des rétrovirus à s’intégrer dans le génome de leur hôte leur a donné la possibilité<br />

d’envahir la lignée germinale. Faisant alors partie intégrante de l’hôte, ils se transmettent à chaque<br />

génération comme des gènes mendéliens stables. Cette présence rétrovirale dans la lignée germinale a<br />

été importante dans l’évolution des espèces. Nous venons de voir que les rétrovirus endogènes<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 21


semblent être aussi importants dans de nombreux phénomènes physiologiques ou pathologiques. Mais<br />

leur implication réelle et active reste difficile à comprendre. En effet, leur expression reflète-t-elle un<br />

rôle de marqueur ou une implication active dans certains phénomènes ? Il semble important de les<br />

étudier afin de connaître leurs mécanismes d’action.<br />

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