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Philippe DELANNOY - EPHE

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MINISTERE DE L'EDUCATION NATIONALE<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

MEMOIRE<br />

présenté<br />

par<br />

<strong>Philippe</strong> <strong>DELANNOY</strong><br />

pour l'obtention du diplôme de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />

Expression et rôle de la N-cadhérine dans la différenciation<br />

ostéoblastique et l'ostéogenèse<br />

devant le jury suivant suivant :<br />

Soutenu le : 5 Octobre 2001<br />

Laboratoire E.P.H.E : Laboratoire de Pharmacologie Cellulaire et Moléculaire.<br />

Professeur Jean CHAMBAZ, sophie.thenet-u505@bhdc.jussieu.fr<br />

Centre de Recherches Biomédicales des Cordeliers<br />

15, rue de l’école de Médecine 75006 PARIS<br />

Laboratoire d’accueil : INSERM U349, Biologie et Pathologique de l'Os.<br />

Monsieur le Docteur Bernard LACOUR - Président<br />

Madame le Docteur Sophie THENET - Rapporteur<br />

Madame le Docteur Elisabeth LAJEUNIE - Examinateur<br />

Monsieur le Docteur Pierre MARIE - Examinateur<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 1


Docteur Pierre MARIE, pierre.marie@inserm.lrb.ap-hop-paris.fr<br />

2, Rue Ambroise Paré 75010 PARIS<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

EXPRESSION ET ROLE DE LA N-CADHERINE DANS LA<br />

DIFFERENCIATION OSTEOBLASTIQUE ET L'OSTEOGENESE<br />

<strong>Philippe</strong> <strong>DELANNOY</strong><br />

Soutenance le : 5 Octobre 2001<br />

RESUME<br />

Les interactions cellulaires jouent un rôle essentiel dans l'induction de la différenciation ostéoblastique. C'est<br />

pourquoi, il est important d'identifier le type de protéines d'adhésion cellulaire (cadhérine en particulier) qui peuvent jouer un<br />

rôle initial dans l'ostéogenèse et de déterminer la régulation de ces protéines.<br />

L'objectif de ce travail est d'identifier le type de cadhérine exprimé in vivo et in vitro par les cellules<br />

ostéoblastiques humaines en lien avec les caractéristiques phénotypiques de ces cellules, de déterminer si ces cadhérines sont<br />

impliquées dans l'ostéogenèse normale ou pathologique (syndrome Apert), et d'identifier le rôle de la PKC dans le contrôle de<br />

l'adhésion intercellulaire et la différenciation ostéoblastique.<br />

Le syndrome d'Apert induit une augmentation de la différenciation cellulaire in vitro et in vivo sans modification<br />

de la prolifération cellulaire. L'expression de la N-cadhérine et de la E-cadhérine est plus forte dans les cellules Apert que<br />

dans les cellules normales. Ces résultats nous montre que l'expression de la N-cadhérine et de la E-cadhérine est associée à<br />

une augmentation de la différenciation ostéoblastique.<br />

Les variations de l'expression de la N-cadhérine ont été également étudiées sous l'effet d'un agent connu pour<br />

activer la PKC dans une lignée d'ostéoblastes de calvaria humaine et immortalisés. Le phorbol ester en activant la PKC a pour<br />

effet d'augmenter l'expression de la N-cadhérine et la différenciation ostéoblastique. De plus, un test d'agrégation permet de<br />

préciser que cette augmentation de la N-cadhérine se traduit par une augmentation fonctionnelle de l'agrégation cellulaire.<br />

En conclusion, l'ensemble de ces données montre le rôle important de la PKC dans l'induction de l'adhésion<br />

cellules-cellules et dans la différenciation cellulaire induite par la N-cadhérine dans les cellules ostéoblastiques humaines.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2


Mots-Clefs : N-cadhérine, Apert, différenciation, ostéoblaste, PKC<br />

1) Le tissu osseux<br />

INTRODUCTION<br />

L’os est un tissu conjonctif très spécialisé formant, avec le cartilage, le squelette. Il est constitué de cellules et d’une<br />

matrice extracellulaire qui a la particularité de se minéraliser. Le tissu osseux est mis en place dès la période fœtale et reste<br />

sous le contrôle de facteurs hormonaux et locaux pendant toute la croissance. Ce tissu assure trois fonctions : une fonction<br />

mécanique (support et site de fixation des muscles pour la locomotion), une fonction protectrice (des organes vitaux) et une<br />

fonction métabolique par sa capacité à stocker et à relarguer un certain nombre d’éléments minéraux, principalement du<br />

calcium et du phosphate, afin d’assurer l’homéostasie minérale.<br />

Deux types d’os dans le squelette sont à distinguer. Ils dérivent de deux mécanismes histogénétiques différents : les os longs<br />

(tels que tibia, fémur, humérus) dérivant d’une ossification endochondrale, dans laquelle l’os se forme à partir du<br />

mésenchyme indifférencié par l’intermédiaire d’une maquette cartilagineuse ; et les os plats (os du crâne, omoplates) dérivant<br />

d’une ossification membranaire, dans laquelle le tissu osseux se développe directement par différenciation du tissu<br />

mésenchymateux embryonnaire (Uhthoff et coll., 1990 ; Larsen et coll., 1993).<br />

- la diaphyse qui est un os compact très rigide (formé par une couche minéralisée dense et fine) creusé en son centre par la<br />

cavité médullaire remplie de moelle osseuse,<br />

- les métaphyses, situées sous la plaque de croissance, qui sont le siège de l’ossification endochondrale, responsable de la<br />

croissance en longueur de l’os,<br />

- et les épiphyses composées d’os spongieux (ou trabéculaires), recouvertes à l’extrémité par le cartilage articulaire.<br />

Cette organisation fournit une surface externe (ou périoste, qui est une membrane recouvrant l’os complètement sauf au<br />

niveau des épiphyses qui sont revêtues de cartilage hyalin) et une surface interne (ou endoste).<br />

1.1) Structure osseuse chez l'adulte<br />

1.1.1) Os cortical<br />

Le squelette est contitué essentiellement d'os cortical (80 % à 90 %), formant la diaphyse des os longs et entourant<br />

les os plats. Cet os est compact, 95 % de son volume étant occupé par la matrice osseuse (Marie 1998 ; Sims et Baron, 2000).<br />

Ce type d'os est composé principalement de systèmes haversiens ou ostéons, unités structurales osseuses<br />

cylindriques formant la trame essentielle de l'os compact et orientées parallèlement à l'axe principal de l'os. Les ostéons sont<br />

constitués de lamelles concentriques de collagène entourant un canal central ; ils sont entourés d'os intersticiel plus ancien et<br />

plus calcifié provenant de la résorption d'anciens ostéons. Les canaux haversiens peuvent être reliés entre eux par des canaux<br />

latéraux : les canaux de Volkan. Ces derniers sont orientés perpendiculairement aux ostéons et permettent le passage de<br />

vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que de nerfs provenant du périoste.<br />

L'organisation de l'os compact lui confère des propriétés fonctionnelles particulières : la rigidité de l'os cortical<br />

résulte de l'arrangement compact des structures ostéonales maintenues entre elles par l'os intersticiel ; ses propriétés<br />

d'élasticité résultent de l'apposition parallèle et alternée des fibres de collagène le long de l'axe principal de l'os et sa<br />

résistance dépend de l'activité du processus de remodelage dans son ensemble.<br />

1.1.2) Os spongieux<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 3


L'os spongieux ou trabéculaire constitue 10 % à 20 % du squelette est situé au niveau des métaphyses et des épiphyses des os<br />

longs et à la partie centrale des os plats ; cet os est constitué essentiellement de tissu hématopoïétique et pour 20 % de matrice<br />

osseuse. La matrice osseuse est arrangée en travées de 150 à 200 m de diamètre, connectées entre elles. Ces travées<br />

anastomosées forment un réseau tridimensionnel dont l'orientation est imposée par les forces mécaniques principales<br />

s'exerçant sur l'os.<br />

Les propriétés mécaniques de résistance à la compression de l'os trabéculaire dérivent de l'orientation et de la répartition des<br />

travées osseuses. En dehors de ses fonctions d'ordre structural, l'os trabéculaire tient une place importante dans le contrôle de<br />

l'équilibre phospho-calcique. L'étendue de l'os trabéculaire en contact avec la moelle osseuse est importante et permet une<br />

mobilisation rapide du calcium de l'os calcifié.<br />

Bien que l'os compact et l'os trabéculaire soient différents du point de vue de leur structure, l'activité cellulaire présidant à<br />

leur renouvellement est qualitativement identique. Os cortical et os trabéculaire sont tous deux formés d'unités fonctionnelles,<br />

correspondant aux canaux de Havers au niveau de l'os cortical, au niveau trabéculaires les sites de remodelage ne sont pas<br />

constitués en tunnel mais sont disposés linéairement le long des travées.<br />

Au sein de chacune de ces unités fonctionnelles se succèdent les différentes phases du remodelage osseux.<br />

1.2) Le remodelage osseux<br />

Le remodelage se caractérise par deux activités opposées, la formation d'os nouveau par les ostéoblastes, et la dégradation<br />

(résorption) d'os ancien par les ostéoclastes et permet ainsi le maintien et le renouvellement permanent de la matrice osseuse.<br />

Ces deux activités qui définissent le remodelage osseux sont étroitement couplées dans le temps et dans l'espace.<br />

Ce processus est complexe et régulé de façon indépendante au niveau de chaque unité fonctionnelle de remodelage.<br />

Il se caractérise par la succession de cinq phases (Marie, 1992) :<br />

- Une phase d’activation, où les précurseurs mononucléés des ostéoclastes prolifèrent et fusionnent au niveau d’une<br />

zone particulière de la surface osseuse destinée à être résorbée. Cette phase est probablement initiée par des facteurs<br />

systémiques et locaux agissant directement sur les ostéoclastes et leurs précurseurs. Cependant, la nature des facteurs et les<br />

mécanismes par lequels ces facteurs activent les préostéoclastes ne sont pas tous connus.<br />

- Une phase de résorption, pendant laquelle l’ostéoclaste résorbe la matrice minéralisée, creusant une lacune de résorption.<br />

- Une phase d’inversion, pendant laquelle les précurseurs ostéoblastiques prolifèrent et se différencient en ostéoblastes<br />

matures. Le recrutement de ces cellules ostéogéniques serait dû à la libération de facteurs cellulaires et matriciels durant la<br />

phase de résorption.<br />

- Une phase de formation, pendant laquelle les ostéoblastes comblent la lacune de résorption en apposant une nouvelle<br />

matrice collagénique. Le tissu ostéoïde sera ensuite minéralisé. La surface osseuse retourne alors dans un état latent. Cette<br />

activité de formation dépend davantage du nombre d’ostéoblastes que de l’activité propre de chaque cellule.<br />

1.3) Les cellules osseuses<br />

Chez l’adulte, la matrice extracellulaire calcifiée est le siège d’un remodelage permanent, qui dépend de l’action<br />

concertée des ostéoclastes et des ostéoblastes. L’intégration de la fonction de ces deux types cellulaires est nécessaire lors du<br />

remodelage osseux qui a lieu pendant la croissance de l’os, pour le maintien qualitatif et quantitatif du squelette durant la vie<br />

adulte, pour réparer l’os après un traumatisme ou une fracture, et pour assurer l’homéostasie du calcium sérique de<br />

l’organisme.<br />

1.3.1) Les ostéoclastes<br />

Les ostéoclastes différenciés sont des cellules géantes (de 50 à 200 m de diamètre) multinucléées (de 4 à 20<br />

noyaux), étroitement associées à la matrice minéralisée et chargées de résorber l’os en formant des lacunes de résorption. Ces<br />

cellules couvrent moins de 1 % de la surface osseuse chez le jeune adulte et ont une durée de vie très courte.<br />

Les cellules ostéoclastiques sont polarisées, leurs noyaux sont apicaux, elles ont un appareil de Golgi très abondant<br />

disposé autour de chaque noyau, et de nombreuses mitochondries et lysosomes. La zone de contact avec l’os est caractérisée<br />

par une membrane cytoplasmique présentant de nombreux replis. L’ostéoclaste est une cellule très mobile et son attachement<br />

sur la matrice se fait par l’intermédiaire de podosomes. La cellule ostéoclastique possède des protéines transmembranaires de<br />

la famille des intégrines, pouvant lier les protéines adhésives synthétisées par les ostéoblastes et incorporées dans la matrice<br />

osseuse : la thrombospondine, l’ostéopontine et la sialoprotéine osseuse (Helfrich et coll., 1992). L’ostéoclaste, fixé à la<br />

matrice par ses podosomes, forme ainsi un microcompartiment entre la bordure plissée et l’os.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 4


Une fois fixé sur la matrice osseuse, l’ostéoclaste synthétise puis sécrète par sa bordure en brosse apicale plusieurs<br />

types d’enzymes (dont la phosphatase acide). De plus, une acidification du microcompartiment par une pompe à protons<br />

ATPasique de la membrane ostéoclastique induit une dissolution de la phase minérale de la matrice osseuse et permet à ces<br />

différentes enzymes de dégrader complètement le collagène. Cette dégradation de la matrice entraîne une augmentation du<br />

taux de calcium intracellulaire qui va provoquer une désorganisation des podosomes et par conséquent un détachement de<br />

l’ostéoclaste.<br />

1.3.2) Les ostéoblastes<br />

Les ostéoblastes sont des cellules ostéoformatrices, responsables de la production des constituants de la matrice osseuse et de<br />

sa minéralisation. Les cellules de la lignée ostéoblastique jouent un rôle important dans le contrôle du remodelage osseux, de<br />

par leur capacité à synthétiser de nombreux facteurs de croissance (Marie, 1994).<br />

a) Origine et différenciation des ostéoblastes<br />

Les ostéoblastes ont pour origine une cellule souche mésenchymateuse présente principalement dans le stroma médullaire,<br />

mais que l’on peut retrouver au niveau du périoste et de l’endoste. Ces cellules ostéogéniques du stroma médullaire<br />

proviennent de la prolifération clonale de cellules souches pluripotentes pouvant donner naissance à des clones de cellules<br />

adipeuses mésenchymateuses ou chondroblastiques après induction par des facteurs hormonaux et locaux. Ceci suggère<br />

l’existence d’un précurseur commun aux chondroblastes, aux ostéoblastes aux adipocytes, aux myoblastes et aux fibroblastes<br />

(Owen, 1988).<br />

La différenciation des cellules précurseurs vers la voie ostéoblastique se caractérise in vitro par la succession :<br />

- d'une phase de prolifération cellulaire, associée à l'expression de gènes précoces (oncogènes fos et myc, histone H4),<br />

- puis d'une phase de maturation cellulaire caractérisée par l'induction de gènes associés à la production de la matrice<br />

extracellulaire (phosphatase alcaline, collagène de type 1, TGF ß, fibronectine, ostéopontine), puis associés à sa minéralisation<br />

(sialoprotéine osseuse, ostéocalcine) (Owen et coll., 1990 ; Machwate et coll., 1995 ; Aubin et Liu, 1996).<br />

- les contacts cellule-cellules entre les ostéoblastes et les interactions entre les cellules et les protéines matricielles sont<br />

importants pour l'expression du phénotye ostéoblastique. D’autre part, les protéines non collagéniques jouent un rôle dans<br />

l’attraction et l’adhérence cellulaire (la fibronectine et l’ostéopontine, par exemple, favorisent l’adhésion cellulaire) et<br />

pourraient ainsi être impliquées dans la régulation de l’activité fonctionnelle des cellules osseuses.<br />

b) Marqueurs phénotypiques des ostéoblastes<br />

Les ostéoblastes différenciés sont des cellules cuboïdales alignées le long de la matrice osseuse. Leur cytoplasme,<br />

basophile, est riche en réticulum endoplasmique granulaire, en mitochondries et présente un appareil de Golgi très développé,<br />

démontrant une activité de synthèse très importante. Les cellules préostéoblastiques ont le même aspect morphologique, mais<br />

ne montrent pas d’activité de biosynthèse importante. Les ostéoblastes mâtures, en tant que cellules différenciées, ne se<br />

divisent pas. A la fin de leur activité de synthèse, certains ostéoblastes sont englobés dans la matrice, et deviennent des<br />

ostéocytes reliés entre eux et aux ostéoblastes par des jonctions cellulaires (Marie, 1992). D’autres cellules prennent un aspect<br />

aplati le long de la nouvelle matrice et sont dites bordantes.<br />

Les différents marqueurs caractéristiques du phénotype ostéoblastique au cours de la différenciation sont :<br />

- une activité phosphatase alcaline. Celle-ci est précoce et apparaît dés le stade de précurseur ostéoblastique. Son activité se<br />

traduit par l’hydrolyse des pyrophosphates inorganiques, qui sont des inhibiteurs de la calcification.<br />

- le collagène de type I et l'ostéopontine : le collagène, essentiellement de type I, contitue 90 % de la matrice osseuse<br />

organique. Il forme une trame fibrillaire, qui sera ensuite minéralisée. L'ostéopontine est une phosphoglycoprotéine qui n'est<br />

pas spécifique de l'os. Elle comporte une séquence RGD et intervient dans la phase d'ancrage des ostéoblastes à la matrice<br />

osseuse minéralisée. Son degré de phosphorylation pourrait moduler la mobilité des ostéoblastes à la surface de la matrice.<br />

Lorsqu'elle est phosphorylée, elle inhibe la formation des cristaux d'hydroxyapatite et pourrait donc réguler le processus de<br />

minéralisation de la matrice osseuse.<br />

La sialoprotéine osseuse et l'ostéocalcine sont des marqueurs plus tardifs et ne sont exprimés que par les ostéoblastes<br />

différenciés. La sialoprotéine osseuse est une phosphoglycoprotéine également synthétisée par les ostéoclastes. Elle a les<br />

mêmes effets que l'ostéopontine sur les ostéoclastes, mais par contre favorise, in vitro, la formation et la nucléation de<br />

cristaux d'hydroxyapatite. L'ostéocalcine est spécifique du tissu osseux et y existe en quantité abondante, représentant 15 à 25<br />

% des protéines non collagèniques de l'os. Elle semble avoir un rôle chimiotactique pour les ostéoclastes et favoriser<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 5


l'adhésion et l'étalement de ces cellules.<br />

c) Fonction de l'ostéoblaste mature<br />

La fonction essentielle de l'ostéoblaste mature est la synthèse, le dépôt et la minéralisation de la matrice osseuse<br />

organique.<br />

_ Production de la matrice osseuse (Malaval et coll., 1996)<br />

La matrice ossseuse organique est constituée essentiellement de collagène de type I, de protéoglycanes, de protéines non<br />

collagèniques et de facteurs de croissance.<br />

L'ostéoblaste mature synthétise du collagène de type I, qui forme la majorité de la substance organique osseuse ; les<br />

molécules de collagène s'assemblent dans le milieu extracellulaire en fibrilles après coupure enzymatique des propeptides C et<br />

N terminaux. La stabilité et l'organisation des fibrilles de collagène assurent la rigidité nécessaire à la résistance aux forces de<br />

compression tout en assurant une certaine élasticité. Un rôle important de la trame collagénique osseuse est de se lier aux<br />

protéines non collagéniques et aux facteurs de croissance produits par l'ostéoblaste ; cette liaison assure leur stabilité<br />

moléculaire.<br />

L'ostéoblaste synthétise de nombreuses protéines non collagéniques qui se lient au collagène osseux. Certaines protéines<br />

contiennent des résidus acides carboxyglutamiques (gla) dont la carboxylation est dépendante de la vitamine K : la "matix Gla<br />

protein" (MGP), présente dans le cartilage et l'os immature et la "Bone Gla Protein" (BGP) ou ostéocalcine, spécifiquement<br />

produite par les ostéoblastes et incorporée dans l'os mature. Certaines de ces protéines se caractérisent par la présence de la<br />

séquence de trois acides aminés RGD, qui se lient aux récepteurs membranaires cellulaires (intégrines) et permettent<br />

l'attachement cellulaire à la matrice : il s'agit de la fibronectine, de la thrombospondine et des sialoprotéines (ostéopontine,<br />

sialoprotéine osseuse).<br />

_ Minéralisation de la matrice<br />

Le processus de minéralisation du tissu osseux dépend d'une part de la présence d'une structure matricielle extracellulaire, et<br />

d'autre part d'une concentration adéquate en minéraux. La minéralisation de la matrice doit être initiée par un processus de<br />

nucléation. Les cristaux sont ensuite disposés régulièrement et parallèlement aux fibres de collagène de la matrice. Le<br />

collagène de type I est un site possible de nucléation ; certaines protéines telles que l'ostéocalcine et l'ostéonectine, ont une<br />

forte affinité pour le calcium et pourraient contribuer à la minéralisation du collagène auquel elles sont associées.<br />

1.4) Régulation de l'ostéogenèse<br />

L'activité de formation osseuse dépend essentiellement du nombre de cellules ostéoblastiques plutôt que de<br />

l'activité de chaque ostéoblaste (Marie, 1994). Un grand nombre d'hormones et de facteurs de croissance agissant au niveau<br />

du recrutement et de la prolifération des cellules ostéoblastiques jouent donc un rôle essentiel dans le contrôle de la formation<br />

osseuse.<br />

1.4.1) La régulation hormonale<br />

Les hormones peuvent avoir soit une action directe via des récepteurs spécifiques, soit une action indirecte en<br />

augmentant la synthèse de facteurs locaux par les ostéoblastes. Ainsi l’hormone parathyroïdienne (PTH), la 1,25dihydroxyvitamine<br />

D (1,25(OH)2D3) mais également les œstrogènes et l’hormone de croissance régulent la formation<br />

osseuse.<br />

1.4.2) La régulation par les facteurs de croissance et les cytokines<br />

L’ostéogenèse est régulée par de nombreux facteurs de croissance produits par les cellules médullaires ou les<br />

ostéoblastes. Certains de ces facteurs de croissance sont systémiques, d’autres sont locaux et peuvent être incorporés dans la<br />

matrice osseuse (Marie, 1994 ; Marie et deVernejoul, 1996). Parmi ces facteurs de croisssance, on peut citer les "Fibroblast<br />

Growth Factor "ou FGF, les "Transforming Growth Factor b"ou TGFb et "l’Insulin-Like growth Factor" ou IGF.<br />

2) Développement du tissu osseux<br />

Le développement des os composant le squelette comporte deux processus distincts (Sims et Baron, 2000).<br />

2.1) Ossification endochondrale<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6


L'ossification endochondrale est un processus au cours de laquelle l'os se forme à partir du mésenchyme<br />

indifférencié par l'intermédiaire d'une maquette cartilagineuse. La base du crâne, les vertèbres, les côtes et les os longs des<br />

membres subissent ce processus d'ossification.<br />

Le développement des os longs commence avec la condensation du mésenchyme formant tout d'abord un modèle<br />

cartilagineux. Les cellules mésenchymateuses se divisent et se différencient en préchondroblastes puis en chondroblastes ; ces<br />

derniers sécrètent la matrice cartilagineuse et sont progessivement emmurés dans la matrice à l'intérieur de lacunes puis<br />

deviennent des chondrocytes qui continuent à proliférer.<br />

L'ossification des longs débute au centre du fût diaphysaire. Au niveau du centre du modèle cartilagineux, les<br />

chondrocytes se différencient et s'hypertrophient ; la matrice se minéralise puis les chondrocytes meurent par apoptose ou par<br />

nécrose. Aprés cette phase de minéralisation, des vaisseaux sanguins envahissent au niveau du point d'ossification primaire et<br />

permettent la formation de la moelle osseuse hématopoïétique et l'apparition par les ostéoclastes pour la résorption du<br />

cartilage calcifié. Aprés ces phases de résorption et d'inversion, des ostéoblastes se différencient et commencent à édifier du<br />

tissu osseux sur les vestiges de la matrice cartilagineuse calcifiée.<br />

De part et d’autre de la zone d’hypertrophie, les chondrocytes s'aplatissent, prolifèrent et s’organisent en colonnes<br />

parallèles à l'axe de l'os, constituant le cartilage prolifératif qui assurera la croissance en longueur de l'os jusqu'à la puberté.<br />

Ainsi se constitue la plaque de croissance , ou site de l'ossification endochondrale, assurant l'ostéogenèse.<br />

2.2) Ossification membranaire<br />

L'ossification membranaire (ou endoconjonctive) est une ossification au cours de laquelle le tissu osseux se<br />

développe directement par différenciation du tissu mésenchymateux embryonnaire.<br />

Cette ossification est responsable de la croissance en épaisseur des os de la voûte du crâne, de la plupart des os de<br />

la face, des clavicules et de la partie périostée des os longs. Elle n'implique pas la formation de cartilage.<br />

Des cellules mésenchymateuses au niveau d'une zone très vascularisée du tissu conjonctif embryonnaire prolifèrent,<br />

formant des condensations cellulaires puis les cellules se différencient directement en préostéoblastes puis en ostéoblastes.<br />

Ces cellules synthétiseront une matrice osseuse, alors qu'à la périphérie, des cellules mésenchymateuses continuent à se<br />

différencier en ostéoblastes ; des vaisseaux sanguins sont incorporés entre les travées osseuses et formeront la moelle osseuse<br />

hématopoïétique. Plus tard, cet os fibreux sera remodelé et progressivement remplacé par un os mature lamellaire.<br />

2.3) Développement de la calvaria<br />

Les os du crâne peuvent être divisés en deux catégories : le viscerocrâne qui représente les os de la face, et le<br />

neurocrâne qui entoure le cerveau. Le neurocrâne comprend la base du crâne et la calvaria (ou voûte crânienne). Cette<br />

dernière est composée de deux os frontaux, deux os pariétaux et d'un os interpariétal. La base et la voûte du crâne ont des<br />

structures et des modes de croissance complètement différents. Alors que la base du crâne s’ossifie à partir de maquettes<br />

cartilagineuses, la voûte est constituée d’os membranaire. Les os de la voûte crânienne se différencient au sein d’une<br />

membrane de mésenchyme assez dense qui sépare l’encéphale de la peau.<br />

2.3.1) Les sutures et les fontanelles<br />

Les sutures sont les articulations entre les os du complexe crâniofacial chez les vertébrés. Lorsque la taille des os de<br />

la calvaria augmente, leurs bords se rapprochent et forment une suture au lieu de fusionner. Ainsi, la suture est une<br />

articulation avec deux fronts osseux entre lesquels on trouve du mésenchyme ou du tissu fibreux. Lorsque la suture est établie,<br />

la formation ou la résorption osseuse peut alors se produire et contrôler la taille, la forme et l'orientation des parties de la<br />

voûte crânienne au cours du développement et de la croissance de l'individu.<br />

Les fontanelles ont des structures similaires aux sutures, mais sont généralement formées au niveau de la rencontre<br />

de trois os de la voûte du crâne. Elles sont généralement plus larges que les sutures et se ferment juste après la naissance.<br />

Les sutures et les fontanelles permettent une liberté de mouvement des os lors de la poussée cérébrale et facilitent<br />

ainsi l'augmentation du rayon de courbure de chaque os (Cohen, 1993).<br />

2.3.2) Morphologie des sutures<br />

L'ossification membranaire est responsable de la formation des sutures. Elle est précédée par une phase de vascularisation<br />

intense de la membrane au niveau des futurs centres d'ossification. Les cellules mésenchymateuses situées à l'intérieur de cette<br />

zone hautement vascularise, se divisent et se différencient en préostéoblastes puis en ostéoblastes qui synthétisent une matrice<br />

osseuse très dense composée de fibres de collagène (principalement de type I) non orientées : l’ostéoïde. L’ostéogenèse se<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 7


poursuit au bout de quelques jours par la minéralisation de la substance ostéoïde (Decker et Hall, 1985). Les ostéoblastes<br />

continuent de déposer de la matrice osseuse et l’os ainsi néoformé s’épaissit. En périphérie de l’ébauche osseuse, l’ossification<br />

membranaire au niveau de la suture progresse et chaque point d’ossification s’étale dans la membrane, recouvrant l’encéphale.<br />

Lorsque les fronts ostéogéniques se sont rapprochés, le tissu mésenchymateux s'épaissit et une zone centrale fibreuse apparaît<br />

entre les os, qui ne sont séparés que d’une fraction de millimètre, et constituent une suture. Ces sutures membranaires sont<br />

constituées schématiquement d’une zone centrale à croissance fibroblastique et de deux zones marginales composées<br />

d’ostéoblastes. L’os membranaire restera jusqu’à la naissance de type fibreux, puis il prendra une texture lamellaire conférant<br />

au tissu une résistance mécanique et une élasticité.<br />

2.4) Les interactions cellulaires<br />

2.4.1) Condensation cellulaire<br />

La formation de condensation de cellules mésenchymateuses joue un rôle essentiel pour l'iniation du développement<br />

embryonnaire du squelette. (Hall et Miyake, 2000). La squelettogenèse peut se diviser en quatre étapes :<br />

1) migration des cellules vers le futur site de squelettogenèse,<br />

2) interactions entre cellules épithéliales et mésenchymateuse,<br />

3) condensation cellulaire,<br />

4) différenciation des cellules en chondroblastes ou en ostéoblastes.<br />

Le processus de condensation prend place lorsqu’une population de cellules mésenchymateuses s’agrège, ce qui est<br />

le premier signe de l’initiation de la formation du squelette (Hall et Miyake, 1992; Hall et Miyake, 1995). Il résulte de la<br />

combinaison d’un ou plusieurs évènements : les condensations peuvent être reconnues soit au niveau cellulaire, par la<br />

formation d’un groupement de cellules, soit au niveau moléculaire par des taux élevés de molécules de la matrice<br />

extracellulaire ou de protéines de la surface cellulaire comme les syndécans ou la N-CAM ("neural cell adhesion molecules")<br />

(Hall et Miyake, 2000).<br />

Des études récentes montrent l’importance de la taille de la condensation pour conduire à la différenciation<br />

chondrogénique ou ostéoblastique (Richman et Mitchell, 1996).<br />

2.4.2) Adhésion cellulaire<br />

L'adhésion cellulaire est un phénomène d'importance majeure qui intervient à tous les stades du développement<br />

embryonnaire, et est à la base de toute structure organisée.<br />

Les molécules responsables des phénomènes d'adhérence cellulaire sont des glycoprotéines appelées CAM ("cell adhesion<br />

molecules"). Ces molécules induisent des interactions entre les cellules elles-mêmes et entre cellules et matrice extracellulaire.<br />

Il existe quatre grandes familles de CAM : les CAM de la superfamille des immunoglobulines avec en particulier la N-CAM,<br />

les cadhérines, les intégrines et les sélectines.<br />

Ces molécules d'adhésions cellulaires sont divisées en 2 grandes groupes : les CAM Ca2+ indépendantes représentées par la<br />

première famille et les CAM Ca2+ dépendantes , auxquelles appartiennent les 3 dernières familles.<br />

Chaque famille est définie par une similitude de structure au niveau des gènes et de leur séquence en acides aminés. Toutes<br />

ces molécules comprennent en général un grand domaine extracellulaire, une région transmembranaire et une courte région<br />

cytoplasmique.<br />

Seules la N-CAM et les cadhérines induisant des interactions cellulaires homotypiques seront décrites ici, les autres<br />

molécules n'ayant pas été étudiées dans notre travail.<br />

2.4.3) N-CAM<br />

La N-CAM est une molécule indépendante du calcium induisant des interactions cellulaires homotypiques. Les<br />

trois formes majoritaires ont le même domaine extracellulaire avec 5 domaines d'homologie des immunoglobulines et des<br />

domaines répétitifs de type III de la fibronectine (Mège, 1991). Elles diffèrent par leur mode d'ancrage ou la longueur de leur<br />

domaine cytoplasmique.<br />

2.4.4) Les cadhérines<br />

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Les cadhérines représentent une superfamille de molécules d’adhésion cellulaire responsables des liaisons cellulecellule,<br />

de façon calcium dépendante. Ces glycoprotéines transmembranaires ont été identifiées dans un grand nombre<br />

d’organismes différents (Suzuki, 1996). La grande majorité des cadhérines sont constituées d’une région extracellulaire<br />

amino-terminale comprenant cinq domaines internes répétitifs de sites de liaisons au calcium, une région transmembranaire,<br />

et une région cytoplasmique carboxy-terminale, de 150 acides aminés, permettant des interactions avec le cytosquelette (Yagi<br />

et Takeichi, 2000).<br />

Les domaines répétitifs permettent des interactions généralement homotypiques avec les cadhérines des cellules<br />

voisines. La superfamille des cadhérines peut être divisée en trois classes :<br />

- Les protocadhérines : elles contiennent des domaines répétitifs au niveau extracellulaire et ont des activités<br />

d’adhésion cellulaire, ce qui explique leur appartenance à cette superfamille.<br />

- Les cadhérines desmosomales : elles sont des molécules d’adhésion cellulaire calcium dépendantes présentes au<br />

niveau des desmosomes. Cette classe peut être divisée en deux sous classes appelées desmogleine et desmocolline. Leur<br />

domaine cytoplasmique contient des séquences identiques aux cadhérines classiques (Goodwin et coll., 1990).<br />

- Les cadhérines classiques : elle appartiennent à une famille de plus de quarante membres, dont les premières<br />

caractérisées sont la E-, la N- et la P-cadhérine (Suzuki, 1996 ; Shimoyama et coll., 1999). La région extracellulaire,<br />

permettant la liaison intercellulaire, contient cinq domaines répétitifs ayant de 30 % à 60 % d’homologie entre les différentes<br />

cadhérines, et la région cytoplasmique peut atteindre 90 % d’homologie dans la même espèce.<br />

Ces cadhérines jouent donc un rôle essentiel de régulateurs morphogènes dans la formation et le maintien des<br />

tissus, spécialement dans les étapes de développement embryonnaire des vertébrés, durant la gastrulation, la neurulation et<br />

l’organogenèse (Takeichi, 1991). Mais elles interviennent aussi dans la régulation de nombreux processus cellulaires tels que<br />

la migration, la prolifération, l’apoptose et la différenciation cellulaire. En effet, elles assurent le lien entre l’adhésion<br />

cellulaire et la transduction intracellulaire pouvant réguler la différenciation.<br />

2.4.5) Interactions cadhérines-cytosquelette<br />

Les cadhérines classiques forment des complexes avec des protéines du cytosquelette par l’intermédiaire de leur<br />

région carboxy-terminale (Ozawa et coll., 1989) : la a-caténine, la b-caténine, et la g-caténine. Ces dernières relient les<br />

cadhérines aux filaments d'actine. Cette liaison est nécessaire pour l'action d'adhésion des cadhérines et entraîne un signal de<br />

tranduction (Grunwald,1993 ; Gumbiner, 1995 ;Aberle et coll. 1996 ; Daniel et Reynolds, 1997 ; Knudsen et coll., 1998).<br />

Différentes études ont également montré que la phosphorylation des cadhérines et des caténines pourrait jouer un<br />

rôle important dans leur fonction d’adhésion cellulaire (Sefton et coll., 1992).<br />

2.4.6) Rôle des cadhérines au cours du développement et de la différenciation<br />

L’expression des cadhérines est régulée de façon spatio-temporelle au cours du développement et ces modifications<br />

d’expression sont associées à différents évènements morphogénétiques impliquant l’agrégation, ou non, des cellules, comme<br />

dans le cas de la formation du tube neural (Takeichi, 1988).<br />

La E-cadhérine joue un rôle essentiel très tôt au cours du développement embryonnaire et pendant l’organogenèse.<br />

De plus, la E-cadhérine est essentielle pour la formation et le maintien des épithéliums, et une perte de sa fonction est corrélée<br />

avec une augmentation de l’invasion tumorale et du nombre de métastases (Bracke et coll., 1996).<br />

La N-cadhérine est responsable de l’adhésion cellulaire indispensable au moment de l’étape de condensation lors<br />

du développement embryonnaire. Elle est aussi une molécule d’adhésion essentielle aux myocytes cardiaques et au<br />

développement du cœur (Radice et coll., 1997).<br />

2.4.7) Les cadhérines et le tissu osseux<br />

L’importance de l’adhésion cellulaire au cours de l’ostéogenèse est montrée par la condensation cellulaire qui<br />

s’effectue au cours du développement de la calvaria notamment, ainsi que par la tendance des cellules de la calvaria à former<br />

des nodules ostéogéniques (structures tridimentionnelles) in vitro (Stein et coll., 1990).<br />

La condensation est une étape primordiale dans le développement des tissus squelettiques. De plus, les cadhérines<br />

peuvent réguler la différenciation et la morphogenèse en activant différentes voies de transduction. Cela a conduit à l'étude de<br />

l’expression des cadhérines dans les cellules osseuses. In vitro, les cellules osseuses expriment, de façon variable, différentes<br />

cadhérines : la E-cadhérine, la N-cadhérine, la cadhérine 11 ou la cadhérine 6.<br />

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Pendant le développement embryonnaire, la N-cadhérine est exprimée au niveau des bourgeons des membres et une<br />

perturbation de l’adhésion cellulaire médiée par la N-cadhérine, inhibe l’agrégation cellulaire du mésenchyme et la<br />

chondrogenèse, in vivo et in vitro (Oberlender et Tuan, 1994a). Cette inhibition de la chondrogenèse semble être maximale<br />

pendant la phase de condensation des cellules mésenchymateuses différenciées. La N-cadhérine est régulée de façon spatiotemporelle<br />

au cours de la chondrogenèse et de la condensation cellulaire mésenchymateuse (Oberlender et Tuan, 1994b). En<br />

effet, le taux initial élevé de N-cadhérine est ensuite diminué dans les stades plus différenciés.<br />

Au cours de la formation osseuse, la N-cadhérine est transitoirement exprimée lors du développement des<br />

ostéoblastes (Lee et chuong, 1992). Toutefois, l'expression de la N-cadhérine persiste dans les os mâtures au niveau des<br />

cellules bordantes du périoste et des ostéocytes du tibia de rat (Ferrari et coll., 2000). Il a été observé que les cellules fœtales<br />

de calvaria humaine expriment principalement la N-cadhérine et la E-cadhérine, et que leur expression est augmentée par la<br />

BMP-2 (Haÿ et coll., 2000). De plus, l'effet de la BMP-2 sur l'expression des gènes de différenciation ostéoblastique dépend<br />

de la E- et de la N-cadhérine dans les ostéoblastes humains. Dans les cellules ostéoblastiques trabéculaires humaines et les<br />

cellules stromales de moelle osseuse, la BMP-2 ne régule pas l'expression de la N-cadhérine (Cheng et coll., 1998). Ainsi,<br />

cette régulation peut être différente en fonction du type d'ostéogenèse (membranaire ou endochondral) ou du stade de<br />

développement.<br />

L'étude de la régulation transcriptionnelle de la N-cadhérine et de la E-cadhérine par le FGF-2 indique que le FGF-2 induit,<br />

dans les cellules de calvaria normale de nouveau-nés, une augmentation de l'expression de la N-cadhérine alors que celle de<br />

la E-cadhérine n'est pas affectée. Ces résultats suggèrent donc un effet sélectif du FGF-2 sur les cadhérines (Debiais et coll.,<br />

2001).<br />

Toutes ces études montrent une régulation différente des cadhérines au cours de la différenciation ostéoblastique et<br />

certaines suggèrent un rôle de ces molécules d'adhésion cellulaire dans le contrôle de la différenciation cellulaire. Il existe<br />

encore peu d'études sur le rôle des cadhérines au cours de la différenciation ostéoblastique et les mécanismes impliqués<br />

restent encore àdéterminer.<br />

3) Les facteurs de croissance fibroblastiques (FGFs) et leurs récepteurs (FGFRs)<br />

3.1) Les facteurs de croissance fibroblastiques ou fibroblast growth factors<br />

Les facteurs de croissance fibroblastiques (FGFs) représentent une famille de polypeptides. Initialement, deux types<br />

de FGFs ont été isolés et nommés selon leur point isoélectrique respectif : le FGF acide (appelé maintenant FGF-1) et basique<br />

(appelé maintenant FGF-2). Cette famille est en constante évolution, puisqu’elle est passée de 15 membres en 1997 (Coulier<br />

et coll., 1997), à 19 à l’heure actuelle chez les vertébrés. Ces FGFs ont des activités diverses et présentent une régulation<br />

spatio-temporelle de leur expression au cours du développement. Outre leurs effets observés sur la réplication cellulaire et<br />

l’angiogenèse, les FGFs sont impliqués dans de nombreuses activités biologiques dont la survie cellulaire, l’apoptose,<br />

l’adhésion, la motilité et la différenciation cellulaire.<br />

Au niveau du tissu osseux, les FGFs ont d’importants effets directs ou indirects sur le recrutement, la différenciation<br />

et la survie des cellules osseuses au cours du développement, de la croissance et du remodelage osseux. Il semble que les<br />

effets cellulaires des FGFs soient dépendants de leur localisation cellulaire et tissulaire, de l’expression et la fonction de leurs<br />

récepteurs à tyrosine kinase et de leurs interactions avec leurs cofacteurs de faible affinité.<br />

Le FGF-2 est présent au niveau de la matrice extracellulaire et bien qu’il soit également présent dans le noyau des cellules<br />

ostéoblastiques humaines néonatales de calvaria (Debiais et coll., 1998), sa fonction reste inconnue.<br />

3.2) Les FGFRs<br />

Quatre récepteurs aux "fibroblast growth factors" peuvent être distingués Dénommés communément FGFR1,<br />

FGFR2, FGFR3 et FGFR4, Ils proviennent probablement d’un même gène ancestral (Coulier et coll., 1997).<br />

Les gènes des FGFRs peuvent coder pour des formes transmembranaires longues qui possèdent deux domaines<br />

intracytoplasmiques à activité tyrosine kinase et une région extracellulaire formée le plus fréquemment de deux ou trois<br />

structures pseudo-immunoglobulines (Ig).<br />

Les effets biologiques du FGF résultent de la transduction d'un signal intracellulaire initié par les FGFR activés.<br />

L'action peut intervenir directement au niveau nucléaire ou indirect via des molécules de transduction du signal qui sont la<br />

PLC-, Src Kinases et le FRS2 ("FGF receptor substrate 2").<br />

La phosphorylation de PLC- s'accompagne d'une hydrolyse du phosphatidylinositol 4,5 bisphosphate en inositol 1,<br />

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4, 5 triphosphate (IP3) et diacylglycérol (DAG). IP3 entraîne la libéralisation de Ca 2+ intracellulaire, alors que le DAG est un<br />

activateur de la famille de la protéine-kinase C (PKC), une sérine / thréonine kinase.<br />

3.3) Les PKCs<br />

Les voies de signalisation induites par les FGFs vias les FGFRs sont complexes et impliquent de nombreuses<br />

protéines, dont les PKCs.<br />

La famille des PKCs est constituée d'au moins dix membres (Nishizuka,1986 ; Newton, 1995). Elle est divisée en<br />

trois sous classes : les PKCs classiques dépendantes du calcium et du DAG qui regroupe les isoformes a, bI, bII, et g ; les<br />

PKCs nouvelles, indépendantes du calcium, mais dépendantes du DAG, qui regroupe les isoformes q, h, d et e; les PKCs<br />

atypiques qui sont indépendantes du calcium et du DAG, et regroupent les isoformes x, l et m.<br />

Contrairement aux PKC atypiques, les PKC classiques et nouvelles dépendantes du DAG sont sensibles à l'ester de<br />

phorbol. Un traitement court par l'ester de phorbol active les PKCs sensibles au DAG. Cependant un traitement prolongé<br />

régule négativement l'activité PKC en augmentant sa dégradation (Sanders et Stern, 1996).<br />

L'activité PKC est impliquée dans les signaux associés à de nombreuses réponses cellulaires, incluant la résorption osseuse.<br />

Cependant, le rôle de la PKC dans le remodelage osseux n'est pas clairement défini.<br />

Peu d'informations sont connues sur l'implication possible de ces isoenzymes dans le contrôle de l'ostéogenèse. La PKC est<br />

connue pour être activée par l'hormone parathyroïdienne (PTH) et pourrait être impliquée dans la production IL-6 induite par<br />

la PTH dans les ostéoblastes (Abou-Samra et coll., 1999 ; Fujimori et coll., 1992 ; Sanders et coll., 2000). D'autre part, l'effet<br />

mitogénique du FGF-2 dans les cellules ostéoblastiques de rat implique des isoformes de la PKC non sensibles à l'ester de<br />

phorbol (Hurley et coll., 1996).<br />

Plusieurs isoformes de PKC (a, bI, e, x, l) ont été identifiées dans les cellules ostéoblastiques (Sakai et coll., 1992 ; Bourgoin<br />

et coll., 1990 ; Fragale et coll.1999). Seules quelques-unes d'entres elles pourraient intervenir dans le contrôle de<br />

l'ostéogenèse.<br />

4) Les craniosténoses<br />

4.1) Généralités<br />

Les craniosténoses sont des pathologies liées à la disparition prénatale ou à la fusion prématurée d’une ou plusieurs<br />

sutures crâniennes (Renier et Marchac, 1989). La très grande majorité des craniosténoses a un début prénatal, évoquent une<br />

anomalie embryologique. La fréquence des craniosténoses est élevée, puisqu’elle est estimée à environ 1 pour 2000<br />

naissances. Des facteurs génétiques et environnementaux sont à l'origine de craniosténoses.<br />

Les craniosténoses non syndromiques n’ont pas d’origine génétique connue, et les cas sporadiques sont de loin les<br />

plus nombreux (Renier et Marchac, 1989). Les bases cellulaires des fusions prématurées sont encore inconnues et peuvent être<br />

attribuées à des facteurs vasculaires, mécaniques ou génétiques. Il a été montré que l’activité de formation osseuse est<br />

augmentée (De Pollack et coll., 1996) dans les sutures fusionnées prématurément par rapport aux sutures normales. De plus,<br />

cette activité est associée, in vitro, à une augmentation des paramètres de différenciation des cellules ostéoblastiques (De<br />

Pollack et coll., 1996). Cette maturation précoce des cellules ostéoblastiques au site de la suture pourrait conduire à<br />

l’ossification prématurée.<br />

Les craniosténoses syndromiques ont un déterminisme génétique assez bien connu : mutation dominante pour la<br />

maladie d’Apert, transmission autosomique dominante pour les syndromes de Crouzon et Pfeiffer.<br />

4.2) Le syndrome d’Apert<br />

Bien que la plupart des cas de syndrome d’Apert soient sporadiques et corrélés à l’âge du père, de rares<br />

observations familiales montrent que cette malformation sévère présente un caractère autosomique dominant, avec une<br />

fréquence d’apparition de 1 naissance sur 65000 (Cohen et coll., 1992).<br />

4.2.1) Aspects cliniques<br />

Ce syndrome est caractérisé par une fusion prématurée des sutures du crâne et la présence de syndactylies, mais plusieurs<br />

autres malformations ont été décrites. La déformation du crâne est présente in utero permettant, avec les anomalies des<br />

extrémités, le diagnostic anténatal de la maladie. La suture coronale est fermée dès la naissance et le crâne a une hauteur<br />

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excessive, surtout au niveau frontal. La brachycéphalie est très importante, avec un os frontal très étroit. Ces nouveau nés<br />

présentent un hypertélorisme et des malpositions dentaires dues à un palais étroit et parfois arqué. Le nez a une forme de bec<br />

d’aigle.<br />

Les anomalies des extrémités sont variables : parfois tous les doigts sont fusionnés, dans d’autres cas, plus<br />

fréquents, la fusion n’intéresse que les quatre derniers doigts, et un pouce plus ou moins mal formé est présent. La syndactylie<br />

peut n’atteindre que les 3 doigts médians, la brachydactylie est fréquente, avec des anomalies de longueur des phalanges,<br />

surtout au niveau du pouce, et les ongles sont malformés (Lajeunie et coll., 1999)<br />

Ces synostoses augmentent avec le temps, de même qu’apparaissent des fusions des articulations interphalangiennes.<br />

Progressivement, se développent également des synostoses vertébrales ou des os longs. Les mêmes variations existent au<br />

niveau des orteils. Alors que la taille est normale à la naissance, un défaut de croissance peut s’établir, lié à des anomalies de<br />

la morphologie épiphysaire ou à des synostoses (Cohen et Kreiborg, 1993). Le retard mental est constant, même après<br />

prise en charge chirurgicale précoce, à rapprocher probablement de la fréquence des malformations cérébrales associées.<br />

4.2.2) Aspect moléculaire<br />

Le syndrome d’Apert est consécutif à la substitution d’acides aminés situés au niveau de l’exon IIIa, entre le<br />

deuxième et le troisième domaine immunoglobuline du FGFR-2. Deux substitutions principales ont été décrites : le<br />

tryptophane remplaçant une sérine en position 252 (Ser252Trp, ou S252W), ou une arginine remplaçant une proline en<br />

position 253 (Pro253Arg, ou P253R) (Wilkie et coll., 1995). La fréquence des mutations S252W et P253R est respectivement<br />

de 71 % et de 26 % (Park et coll., 1995). La première mutation semble correspondre à une atteinte moins sévère des mains,<br />

mais s’associe plus fréquemment à une fente palatine (Slaney et coll., 1996).<br />

Dans ce syndrome, les mutations de FGFR-2 engendrent un gain de fonction. C'est à dire qu'elles augmentent la<br />

liaison du récepteur par les ligands FGF et/ou augmentent la durée de signalisation du récepteur. Elles peuvent induire<br />

également une dimérisation des monomères de FGFRs, indépendamment du ligand, et conduire alors à une activation<br />

permanente, constitutive, du récepteur (Neilson et Friesel, 1996; Webster et Donoghue, 1996.<br />

Bien que Slaney et coll. (1996) aient décrits des différences phénotypiques cliniques entre la mutation S252W et la mutation<br />

P253R, les répercussions phénotypiques, biochimiques ou moléculaires de ces mutations dans les cellules ou les animaux<br />

transgéniques ne sont pas encore bien caractérisées. Des études récentes sont contradictoires en ce qui concerne le phénotype<br />

cellulaire dans le syndrome d'Apert. En effet, alors que Fragale et coll. (1999) montrent une augmentation de la<br />

différenciation cellulaire dans des cultures primaires ostéoblastiques de patients présentant un syndrome d'Apert, Mansukhani<br />

et coll. (2000) montrent une diminution de la différenciation ostéoblastique dans des cellules transfectées avec la mutation<br />

S252W du FGFR-2.<br />

Au laboratoire, une première approche a été réalisée sur les conséquences phénotypiques des mutations de FGFR-2 à un<br />

niveau cellulaire et tissulaire (Lomri et coll., 1998). In vivo, les sutures sont caractérisées au cours du syndrome d'Apert par<br />

une augmentation du dépôt de matrice osseuse par les ostéoblastes au niveau sous périosté par rapport à la suture normale. La<br />

prolifération des cellules mésenchymateuse ou préostéoblastiques apparaît normale mais l'expression de collagéne de type I,<br />

d'ostéopontine, et d'ostéocalcine est retrouvée plus précocement. Les cellules primaires humaines de calvaria avec la mutation<br />

Ser252Trp du FGFR-2 présentent également une augmentation de l'expression des gènes des marqueurs du phénotype<br />

ostéoblastique et de l'ostéogenèse in vitro (Lomri et coll., 1998).<br />

Toutefois, les répercussions phénotypiques plus complète induites par les mutations dans le syndrome d'Apert<br />

restent à déterminer.<br />

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