Philippe DELANNOY - EPHE
Philippe DELANNOY - EPHE
Philippe DELANNOY - EPHE
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Pendant le développement embryonnaire, la N-cadhérine est exprimée au niveau des bourgeons des membres et une<br />
perturbation de l’adhésion cellulaire médiée par la N-cadhérine, inhibe l’agrégation cellulaire du mésenchyme et la<br />
chondrogenèse, in vivo et in vitro (Oberlender et Tuan, 1994a). Cette inhibition de la chondrogenèse semble être maximale<br />
pendant la phase de condensation des cellules mésenchymateuses différenciées. La N-cadhérine est régulée de façon spatiotemporelle<br />
au cours de la chondrogenèse et de la condensation cellulaire mésenchymateuse (Oberlender et Tuan, 1994b). En<br />
effet, le taux initial élevé de N-cadhérine est ensuite diminué dans les stades plus différenciés.<br />
Au cours de la formation osseuse, la N-cadhérine est transitoirement exprimée lors du développement des<br />
ostéoblastes (Lee et chuong, 1992). Toutefois, l'expression de la N-cadhérine persiste dans les os mâtures au niveau des<br />
cellules bordantes du périoste et des ostéocytes du tibia de rat (Ferrari et coll., 2000). Il a été observé que les cellules fœtales<br />
de calvaria humaine expriment principalement la N-cadhérine et la E-cadhérine, et que leur expression est augmentée par la<br />
BMP-2 (Haÿ et coll., 2000). De plus, l'effet de la BMP-2 sur l'expression des gènes de différenciation ostéoblastique dépend<br />
de la E- et de la N-cadhérine dans les ostéoblastes humains. Dans les cellules ostéoblastiques trabéculaires humaines et les<br />
cellules stromales de moelle osseuse, la BMP-2 ne régule pas l'expression de la N-cadhérine (Cheng et coll., 1998). Ainsi,<br />
cette régulation peut être différente en fonction du type d'ostéogenèse (membranaire ou endochondral) ou du stade de<br />
développement.<br />
L'étude de la régulation transcriptionnelle de la N-cadhérine et de la E-cadhérine par le FGF-2 indique que le FGF-2 induit,<br />
dans les cellules de calvaria normale de nouveau-nés, une augmentation de l'expression de la N-cadhérine alors que celle de<br />
la E-cadhérine n'est pas affectée. Ces résultats suggèrent donc un effet sélectif du FGF-2 sur les cadhérines (Debiais et coll.,<br />
2001).<br />
Toutes ces études montrent une régulation différente des cadhérines au cours de la différenciation ostéoblastique et<br />
certaines suggèrent un rôle de ces molécules d'adhésion cellulaire dans le contrôle de la différenciation cellulaire. Il existe<br />
encore peu d'études sur le rôle des cadhérines au cours de la différenciation ostéoblastique et les mécanismes impliqués<br />
restent encore àdéterminer.<br />
3) Les facteurs de croissance fibroblastiques (FGFs) et leurs récepteurs (FGFRs)<br />
3.1) Les facteurs de croissance fibroblastiques ou fibroblast growth factors<br />
Les facteurs de croissance fibroblastiques (FGFs) représentent une famille de polypeptides. Initialement, deux types<br />
de FGFs ont été isolés et nommés selon leur point isoélectrique respectif : le FGF acide (appelé maintenant FGF-1) et basique<br />
(appelé maintenant FGF-2). Cette famille est en constante évolution, puisqu’elle est passée de 15 membres en 1997 (Coulier<br />
et coll., 1997), à 19 à l’heure actuelle chez les vertébrés. Ces FGFs ont des activités diverses et présentent une régulation<br />
spatio-temporelle de leur expression au cours du développement. Outre leurs effets observés sur la réplication cellulaire et<br />
l’angiogenèse, les FGFs sont impliqués dans de nombreuses activités biologiques dont la survie cellulaire, l’apoptose,<br />
l’adhésion, la motilité et la différenciation cellulaire.<br />
Au niveau du tissu osseux, les FGFs ont d’importants effets directs ou indirects sur le recrutement, la différenciation<br />
et la survie des cellules osseuses au cours du développement, de la croissance et du remodelage osseux. Il semble que les<br />
effets cellulaires des FGFs soient dépendants de leur localisation cellulaire et tissulaire, de l’expression et la fonction de leurs<br />
récepteurs à tyrosine kinase et de leurs interactions avec leurs cofacteurs de faible affinité.<br />
Le FGF-2 est présent au niveau de la matrice extracellulaire et bien qu’il soit également présent dans le noyau des cellules<br />
ostéoblastiques humaines néonatales de calvaria (Debiais et coll., 1998), sa fonction reste inconnue.<br />
3.2) Les FGFRs<br />
Quatre récepteurs aux "fibroblast growth factors" peuvent être distingués Dénommés communément FGFR1,<br />
FGFR2, FGFR3 et FGFR4, Ils proviennent probablement d’un même gène ancestral (Coulier et coll., 1997).<br />
Les gènes des FGFRs peuvent coder pour des formes transmembranaires longues qui possèdent deux domaines<br />
intracytoplasmiques à activité tyrosine kinase et une région extracellulaire formée le plus fréquemment de deux ou trois<br />
structures pseudo-immunoglobulines (Ig).<br />
Les effets biologiques du FGF résultent de la transduction d'un signal intracellulaire initié par les FGFR activés.<br />
L'action peut intervenir directement au niveau nucléaire ou indirect via des molécules de transduction du signal qui sont la<br />
PLC-, Src Kinases et le FRS2 ("FGF receptor substrate 2").<br />
La phosphorylation de PLC- s'accompagne d'une hydrolyse du phosphatidylinositol 4,5 bisphosphate en inositol 1,<br />
<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 10