du génie - Amicale 17 RGP
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Que de nombreux officiers des formations aient pu<br />
ignorer, comme il a été écrit, tout des fortifications de campagne,<br />
la diffusion de notices d'organisation <strong>du</strong> terrain ne<br />
leur fut pas d'une grande aide dans la mesure où ils manquaient<br />
de matériaux.<br />
En effet, le problème majeur résida dans une<br />
"immense pénurie" de matériaux. A titre d'exemple, le bois,<br />
tant nécessaire, fut prélevé dans les villages au grand désespoir<br />
des indigènes, ainsi que dans les forêts. Mais, les 2<br />
200 tonnes ainsi récupérées, auxquelles s'ajoutèrent 3 500<br />
tonnes aérotransportées ne suffisèrent pas à assurer la protection.<br />
Quand bien même l'option de fortifier la position<br />
aurait été retenue, l'acheminement de tonnages faramineux<br />
de ciment, de bois de coffrage et d'installations de concassage<br />
aurait été impossible.<br />
Le commandant SUDRAT, commandant <strong>du</strong> Génie<br />
de DBP évalua les besoins à 36 000 tonnes.<br />
L'acheminement exclusif de ce fret aurait mobilisé la totalité<br />
<strong>du</strong> potentiel de transport aérien <strong>du</strong>rant 5 mois.<br />
De surcroît, même si les bataillons avaient pu<br />
disposer des matériaux, encore aurait-il fallu qu'ils puissent<br />
s'attacher aux travaux de protection pendant 2 mois alors<br />
qu'ils étaient très souvent engagés.<br />
Dans les faits, <strong>du</strong> 20 novembre au 7 mai 1954, le<br />
tonnage <strong>du</strong> matériel livré à DBP (largué ou déposé) s'éleva<br />
à 22 275 tonnes. A noter qu'à partir <strong>du</strong> mois d'avril, 30 %<br />
étaient per<strong>du</strong>s, largués dans les lignes ennemies.<br />
Pour le Génie, il fut alloué en supplément <strong>du</strong> bois 4<br />
000 tonnes décomposées principalement en 3 000 t de fil<br />
de fer barbelé (dont les rouleaux de 150 kg étaient appelés<br />
"oreillers de fakir"), 510 t de plaques PSP (22 800 pièces<br />
qui recouvrirent les 6 000 m² de piste), 44 t d'éléments de<br />
pont Bailey, 5 t de fers I.P.N., 40 t d'engins, 30 000 mines…<br />
08<br />
HISTOIRE<br />
On était loin des 36 000 t réclamées.<br />
On ne put pas davantage "tirer DPB de l'eau" ni<br />
s'appliquer au camouflage d'autant que le Génie eut d'autres<br />
tâches à remplir : abris pour avions, dépôt de ravitaillement,<br />
fourniture d'énergie électrique et alimentation en eau<br />
potable…<br />
4. CONCLUSION.<br />
Il n'est pas exagéré de dire que dans ce déploiement<br />
d'urgence, les sapeurs parachutistes ont su par la<br />
maîtrise des savoir-faire techniques, l'audace et l'ingéniosité<br />
devant les situations et la ténacité farouche, remplir leur<br />
mission de manière exemplaire.<br />
En leur rendant hommage en ce cinquantième<br />
anniversaire de la chute <strong>du</strong> camp retranché de DBP, n'oublions<br />
pas tous nos camarades <strong>du</strong> 31 e BMG, marqués par le<br />
sacrifice de 24 des leurs, qui ont poursuivi avec courage et<br />
abnégation sous les feux et les assauts des "viets" pendant<br />
cinq mois, le travail que nous avions commencé dans la<br />
cuvette.<br />
Le Génie, une fois de plus, fit des miracles. Mais,<br />
il ne faudrait pas oublier la formule :<br />
"Pas assez…… trop tard."