Appel d'un enfant : rôle de la régulation médicale - SFMU
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URGENCES<br />
2011<br />
co-fondateurs<br />
6. Au collège : l’adolescent <strong>de</strong> 11 à 16 ans<br />
C’est au collège que les élèves apprennent à faire face à une obstruction totale <strong>de</strong>s<br />
voies aériennes, à agir face à une personne en arrêt cardiaque. Comme ils peuvent<br />
faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> gar<strong>de</strong> d’<strong>enfant</strong>s, les gestes sont appris sur les nourrissons et le petit<br />
<strong>enfant</strong> (3, 4). Dans le livret <strong>de</strong> compétence, les élèves sortant du collège <strong>de</strong>vraient<br />
être titu<strong>la</strong>ires du PSC1 (2).<br />
À cette pério<strong>de</strong>, souvent difficile <strong>de</strong> <strong>la</strong> puberté, le fait <strong>de</strong> toucher l’autre peut être<br />
un facteur limitant dans l’apprentissage <strong>de</strong>s manœuvres <strong>de</strong> désobstructions et <strong>de</strong><br />
mise sur le côté. Ils ne semblent pas tentés <strong>de</strong> pratiquer sur l’autre <strong>de</strong>s gestes pour<br />
s’entraîner, en particulier lorsqu’il s’agit d’un camara<strong>de</strong> <strong>de</strong> sexe différent. Aucune<br />
étu<strong>de</strong> n’a montré qu’en situation d’urgence cette gêne aurait un impact dans<br />
l’ai<strong>de</strong> à l’autre. Au minimum, le fait <strong>de</strong> l’avoir vu, favorise sa réalisation lorsque le<br />
régu<strong>la</strong>teur l’ai<strong>de</strong> au téléphone. Ces techniques (PLS, tapes dorsales et manœuvre<br />
<strong>de</strong> Heimlich) sont peu vues dans les programmes télévisuels contrairement au<br />
massage cardiaque ou à l’utilisation <strong>de</strong>s défibril<strong>la</strong>teurs (séries télévisées sur les<br />
« urgences »).<br />
À l’adolescence, on <strong>de</strong>vient soi et plus « l’<strong>enfant</strong> <strong>de</strong> ses parents », les espaces <strong>de</strong><br />
libertés grandissent et tous les risques sont pris. C’est l’âge où l’adolescent<br />
n’évalue plus ses capacités physiques par rapport à un risque mais par rapport aux<br />
capacités <strong>de</strong> l’autre : « s’il est capable <strong>de</strong> le faire... moi aussi ». Les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
vie courante touche ainsi plus les garçons que les filles (6). L’appel émanant d’un<br />
adolescent dans le cadre d’un événement traumatique lors <strong>de</strong> réunion en groupe<br />
doit être particulièrement pris au sérieux.<br />
Hors situations traumatiques, un nouveau type d’appel : l’alcoolisation aiguë, est<br />
apparue pour <strong>de</strong>s <strong>enfant</strong>s <strong>de</strong> plus en plus jeunes. En effet, le « binge drinking »<br />
qui consiste à absorber une quantité excessive et intensive d’alcool pour parvenir<br />
le plus rapi<strong>de</strong>ment possible à l’ivresse est en progression. Pour ce type<br />
d’alcoolisation aiguë, les lieux <strong>de</strong> consommation sont extérieurs (parcs...) et moins<br />
fréquemment le domicile ou les lieux collectifs (7).<br />
Le rapport 2010 <strong>de</strong> l’observatoire français <strong>de</strong>s drogues et <strong>de</strong>s toxicomanies révèle<br />
« qu’environ 6 jeunes <strong>de</strong> 17 ans sur 10 (60 %) déc<strong>la</strong>rent avoir déjà été ivres au<br />
cours <strong>de</strong> leur vie, plus <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié (51 %) au cours <strong>de</strong>s douze <strong>de</strong>rniers mois et un<br />
sur dix (9 %) au moins dix fois au cours <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong>. Comme <strong>la</strong><br />
consommation d’alcool, l’ivresse s’avère très masculine : le sex ratio atteint 1,2<br />
pour l’ivresse au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, 1,3 pour l’ivresse au cours <strong>de</strong> l’année et 2,7 pour<br />
l’ivresse régulière (au moins dix épiso<strong>de</strong>s au cours <strong>de</strong> l’année) ».<br />
Ces appels proviennent <strong>de</strong> portables ou <strong>de</strong> cabines publiques. Ils surviennent dans<br />
un contexte <strong>de</strong> groupe qui peut favoriser l’impression d’un faux appel car il peut y<br />
avoir <strong>de</strong>s rires, <strong>de</strong>s cris, <strong>de</strong> <strong>la</strong> musique... mais parfois aussi du silence... c’est toute<br />
<strong>la</strong> difficulté <strong>de</strong> ces appels d’<strong>enfant</strong>s.<br />
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■ SITUATION DIFFICILE EN RÉGULATION