67-Intercalaire page témoignages - Centre Musiflore
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Coucou :<br />
Par ses rayures et sa couleur<br />
grise, le coucou ressemble à<br />
l’épervier. Par sa forme, longue<br />
queue, ailes en faux, il ressemble<br />
au faucon crécerelle. Mais il n’a<br />
pas le bec crochu. En vol, il garde<br />
la tête haute alors que les rapaces<br />
volent le plus souvent la tête<br />
baissée pour observer le sol.<br />
Faucon crécerelle :<br />
Petit rapace. Reconnaissable à<br />
son vol battu face au vent ou<br />
sur place : on dit qu’il fait le<br />
“Saint-Esprit”. Envergure : 75<br />
cm.<br />
76<br />
La tuade du cochon<br />
-“ Dis, Honorine, il faudrait tuer le cochon. La lune va être bonne (1). Il<br />
ne doit pas être loin des 200 kg ”.<br />
-“ Il faut le dire à Gustou pour qu’il vienne le saigner et nous aider à<br />
boudiner. Tu iras chercher la bachasse (2) . Moi, j’irai ramasser des<br />
sautournes (3) pour faire les boudins ”.<br />
Cinq heures du matin : Nestor allume la chaudière (4). L’eau doit<br />
bouillir quand le tueur arrivera.<br />
Sept heures : Gustou arrive en même temps que deux ou trois<br />
voisins qui sont venus prêter main forte pour tenir le ministre (5) .<br />
D’un doigt expert, il va tâter la chaudière pour savoir si l’eau est à<br />
point, puis prépare tout le matériel pour la mise à mort.<br />
Il entre alors dans l’écurie où, à l’aide d’une corde il mouraille (6) le<br />
cochon. La bête amenée près de la bachasse est basculée dessus.<br />
Une fois l’animal complètement immobilisé, chacun tenant<br />
fermement l’une de ses pattes, Gustou enfonce d’un geste sûr le<br />
couteau dans la gorge du cochon. Attention de ne pas couper la<br />
courgnole (7) ! ! !<br />
Le sang qui jaillit est recueilli dans une bassine où il est remué en<br />
permanence pour éviter sa coagulation. La saignée terminée, on<br />
enlève les étoupes en filtrant le liquide.<br />
Ensuite, la pesée : on laisse choir le cochon mort sur une petite<br />
échelle que l’on installe sur la bascule. La maîtresse de maison bien<br />
sûr assiste à la pesée. Pensez donc ! Elle est concernée au plus<br />
haut point car c’est elle qui a apasturé (8) la bête.<br />
Ensuite on installe l’animal dans la bachasse, bien en long ,les<br />
pattes dégagées. Le saigneur prépare l’eau, la coupe (9) , et la verse<br />
sur le corps tout entier de la bête. Puis à l’aide de racloirs, de<br />
sonnailles et de chaînes, il racle tout le corps de la bête.<br />
Tout en maintenant la tête du cochon avec un crochet, l hisse la bête sur<br />
une claie (10) que l’on met en travers de la bachasse. Et là, on béjuscle (11)<br />
les derniers poils réticents de l’animal et à l’aide d’un seau d’eau froide,<br />
on l’arrose pour lui rendre la couenne d’un blanc immaculé.<br />
Puis on va boire la goutte. C’est la tradition !<br />
Ensuite le tueur commence à débiter la bête. Première chose : il<br />
détache les jambons et les épaules. Puis il ouvre complètement<br />
l’animal à l’aide de couteaux et d’une petite hache. Il en extrait les<br />
boyaux qui sont posés sur une corbeille avant d’être nettoyés,<br />
dégraissés, coupés en longueurs égales, lavés à l’eau tiède, tournés<br />
et retournés afin de ne laisser plus aucune impureté. Enfin, ils seront<br />
lavés et rincés une dernière fois dans une solution salée et<br />
vinaigrée.<br />
Les boudins : pour faire les boudins, il faut 18 ingrédients différents :<br />
le sang bien sûr, des sautournes, des blettes, des épinards, du chou,<br />
du thym , du persil, de l’oignon, du sel, du poivre, des épices, de la<br />
crème fraîche, des œufs battus, du rhum, de l’eau de fleur d’oranger,<br />
du madère, un peu de farine,… sans oublier les petits lardons (12) ! ! !<br />
Quand les boyaux sont remplis, les femmes mettent les boudins à cuire<br />
dans la chaudière. Les hommes ne sont pas admis près du feu ! ! !<br />
Puis elles préparent la pantène (13) sur le fond de laquelle elles<br />
déposent un peu de jolie paille. Au bout de 20mn, les boudins cuits<br />
sont retirés de la chaudière fumante et installés circulairement sur<br />
ladite pantène. N’oublions pas de les goûter au passage.<br />
Quand toutes ces opérations sont terminées il est midi et c’est la<br />
pause autour d’une table copieusement garnie avec boudins, jailles<br />
(14) et fricassée.<br />
Pendant ce temps, la viande fraîchement débitée a été mise à<br />
refroidir dans une pièce froide et le lard sur le saloir en attendant<br />
d’être salé dans les jours prochains, ceci afin de permettre sa<br />
conservation.