Hommage à Lazare Ponticelli - Le dernier Poilu - Numilog
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HOMMAGE À LAZARE PONTICELLI - LE DERNIER POILU<br />
distrait ou maladroit, il écrit mal le chiffre 2 qui disparaîtra des<br />
documents officiels. Ainsi <strong>Lazare</strong> <strong>Ponticelli</strong> est réputé être venu<br />
au monde le 7 décembre 1897, déj<strong>à</strong> vieilli de trois semaines.<br />
1899. <strong>Lazare</strong> a deux ans lorsque Philomène, sa mère, décide de<br />
partir en France comme nombre de ses compatriotes, afin d’échapper<br />
<strong>à</strong> une existence matérielle de plus en plus incertaine. Enceinte<br />
de son septième enfant, elle reviendra dans quelques mois pour<br />
l’accouchement. Elle emmène avec elle deux de ses petits,<br />
Catherine et François.<br />
À Nogent-sur-Marne où résident déj<strong>à</strong> des émigrés originaires de<br />
la région de Cordani, on l’accueille et on lui trouve un travail. À<br />
quatorze ans, Catherine est casée dans une usine; bien qu’il n’ait<br />
que sept ans, François, pour quelques sous, aide les grands dans les<br />
travaux du bâtiment où ils sont employés.<br />
De retour <strong>à</strong> Cordani où la situation matérielle de la famille est toujours<br />
aussi précaire, Philomène met au monde Adèle. Quelques mois<br />
après elle reprend la direction de la France. Cette fois, elle emmène<br />
avec elle Céleste, un autre de ses garçons qui vient d’avoir cinq ans.<br />
La petite Alice est confiée aux soins d’une voisine.<br />
Jean, le père, reste <strong>à</strong> Cordani avec Pierre, l’aîné des garçons, Bonfils<br />
et <strong>Lazare</strong>. En raison des fréquentes absences du père, Pierre, du haut<br />
de ses quinze ans, s’improvise chef de famille. Il s’occupe des deux<br />
cadets qui, comme lui, travaillent aux champs et soignent les bêtes.<br />
<strong>Lazare</strong>, instinctivement très proche de son père, rêve de l’accompagner<br />
dans ses déplacements, pour nourrir cet esprit curieux toujours<br />
en éveil. Il aimerait découvrir ce monde inconnu qui entoure<br />
les quelques maisons du hameau.<br />
Après s’être longuement fait prier, le père accepte d’emmener<br />
son fils tout juste âgé de quatre ans jusqu’<strong>à</strong> la foire de Bettola.<br />
<strong>Lazare</strong> se souviendra toujours de cette expédition. Pour lui, la<br />
marche est longue et difficile. Pour atteindre la vallée, il n’existe en<br />
effet pas d’autre chemin que le sentier raboteux tracé par l’usage. La<br />
main de son père est souvent une aide appréciable et toujours la<br />
certitude d’une protection efficace et affectueuse.<br />
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