Hommage à Lazare Ponticelli - Le dernier Poilu - Numilog
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HOMMAGE À LAZARE PONTICELLI - LE DERNIER POILU<br />
fonctionnement: salaire du maître et fournitures nécessaires aux<br />
élèves. Très tôt, ces <strong>dernier</strong>s participent aux travaux nécessaires <strong>à</strong><br />
une survie immédiate.<br />
La migration saisonnière que la faim justifie est bien insuffisante<br />
pour améliorer le niveau de vie des habitants aussi, depuis longtemps,<br />
se sont constituées, <strong>à</strong> partir de réseaux familiaux plus ou moins efficaces,<br />
plus ou moins compliqués, des filières d’émigration vers des<br />
pays étrangers: la Suisse, la France, voire l’Amérique. Ces routes<br />
aventurières ont été ouvertes longtemps auparavant par les<br />
Giramonda. Ceux-l<strong>à</strong> étaient colporteurs, dresseurs et montreurs<br />
d’animaux savants: chiens, singes, ours. Ils partaient pour de très<br />
longues périodes et des chemins parfois imprévus les conduisaient<br />
jusqu’au bout de l’Europe, en Scandinavie, au Caucase.<br />
Mais pour les crève-la-faim de Bettola qui n’avaient que leur<br />
courage et leurs bras, il fallait pour partir réunir l’argent du voyage<br />
qui les mènerait vers des amis, des parents déj<strong>à</strong> en place. Cela prenait<br />
du temps et exigeait, de la part de la famille, de multiples sacrifices.<br />
En cas de réussite dans son nouveau pays, l’émigré participait<br />
aux frais de voyage d’un autre volontaire qui viendrait le rejoindre.<br />
UNE ENFANCE DIFFICILE<br />
La famille <strong>Ponticelli</strong> fait partie des plus pauvres parmi les pauvres<br />
de Cordani, un des hameaux accrochés <strong>à</strong> la montagne <strong>à</strong> plus de<br />
mille mètres d’altitude comme les hameaux voisins : Furlini,<br />
Costello… Dans ces groupes de masures, on compte souvent<br />
moins d’une dizaine de familles. Ainsi, autour de l’église, <strong>à</strong> Grappo<br />
Ducale, une seule famille est installée.<br />
Philomène est née <strong>à</strong> Cordani en 1866. Elle avait dix-huit ans<br />
lorsqu’elle a épousé Jean <strong>Ponticelli</strong>, âgé de dix ans de plus qu’elle.<br />
Lui venait d’ailleurs, peut-être de Rome ou de Naples. L’aînée de<br />
leurs sept enfants est une fille, Catherine, née en 1885. Viennent<br />
ensuite cinq garçons: Pierre, né en 1887, François, en 1892,<br />
Céleste, en 1894, Bonfils en 1896, <strong>Lazare</strong>, en 1897. <strong>Le</strong> <strong>dernier</strong>-né<br />
est une fille, Adèle, qui a vu le jour en 1900.<br />
Outre les multiples charges familiales, Philomène s’occupe des<br />
cultures proches de la maison, de la chèvre et du mouton. Elle<br />
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