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Samy-Félix PICARD - EPHE

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MINISTERE DE LA JEUNESSE, DE L'EDUCATION NATIONALE<br />

ET DE LA RECHERCHE<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

MEMOIRE<br />

Présenté par<br />

<strong>Samy</strong>-<strong>Félix</strong> <strong>PICARD</strong><br />

Pour l'obtention du diplôme de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />

Rôle de l'instabilité génétique dans la réponse aux traitements dans une population<br />

de cancers du sein localement avancés et traités par chimiothérapie première<br />

Soutenu le 2 décembre 2003 Devant le jury suivant :<br />

Andràs PALDI Président<br />

Joseph ABECASSIS Examinateur<br />

Sylvie REVENEAU Examinateur<br />

Sarab LIZARD-NACOL Examinateur<br />

Laboratoire <strong>EPHE</strong> : Laboratoire d'Immunologie et Immunothérapie des cancers<br />

Faculté de Médecine et de Pharmacie<br />

21000 Dijon<br />

Directeur : M. Jean-François JEANNIN<br />

Laboratoire de Laboratoire de Génétique Moléculaire<br />

recherche : Centre George François Leclerc – Unité INSERM 517<br />

21000 Dijon<br />

Directeur : Mme Sarab LIZARD-NACOL<br />

(slizard@dijon.fnclcc.fr)<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE<br />

RÔLE DE L'INSTABILITÉ GÉNÉTIQUE DANS LA RÉPONSE AUX<br />

TRAITEMENTS DANS UNE POPULATION DE CANCERS DU SEIN<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 1


LOCALEMENT AVANCÉS ET TRAITÉS PAR CHIMIOTHÉRAPIE<br />

PREMIÈRE<br />

<strong>Samy</strong>-<strong>Félix</strong> <strong>PICARD</strong><br />

Soutenu le 16 décembre 2003<br />

L'altération génétique la plus fréquente dans le cancer du sein est la LOH (Loss of heterozygosity ou<br />

perte d'allèle) qui résulte d'une instabilité génétique due aux erreurs de réparation des cassures double<br />

brin de l'ADN par le système de recombinaison. Le but de cette étude est de déterminer le rôle de<br />

l'instabilité génétique dans la tumorigenèse mammaire ainsi que dans la résistance aux traitements.<br />

L'analyse des lésions non cancéreuses liées ou non au cancer du sein montre que la LOH est un<br />

événement spécifique aux cellules tumorales. De plus, l’accumulation de LOH sur des loci impliqués<br />

dans la réparation des cassures double brin (P53, BRCA1 et ATM) aurait un certain effet sur l'apparition<br />

spontanée de LOH dès les stades les plus précoces de la tumorigenèse mammaire. Dans les lésions<br />

cancéreuses, P53 est liée à une forte instabilité génétique. Nos résultats montrent aussi que les récidives<br />

suite au traitement pourraient avoir comme origine des clones résistants contenant des altérations<br />

spécifiques. En effet, la LOH au loci du gène FHIT apparaît liée à un mauvais pronostic. En outre, nos<br />

résultats, bien que préliminaires, montrent que la LOH du gène BRCA1 pourrait diminuer son expression<br />

et que l'instabilité génétique est associée à sa surexpression. L'ensemble de ces données indique que<br />

l'étude des altérations génétiques contribue à la compréhension des mécanismes de la cancérisation<br />

mammaire et de la résistance aux traitements. Ces altérations mettent en avant le rôle du système de<br />

réparation par recombinaison des cassures double brin dans la stabilité génétique et la tumorigenèse<br />

mammaire. D'autre part, l'étude de nouveaux gènes impliqués dans les mécanismes de réparation des<br />

cassures double brin tels que c-Myc ou FHIT est envisagée. Les résultats seront complétés par la suite<br />

par des études statistiques approfondies liées aux données cliniques.<br />

MOTS-CLEFS : Cancer du sein localement avancé, instabilité génétique, analyse de fragments,<br />

système de réparation des cassures doubles brins, BRCA1.<br />

Table des matières<br />

ble des matières 1<br />

te des abréviations 6<br />

roduction 7<br />

I. Le cancer du sein : épidémiologie et dépistage_____________________________ 8<br />

A) Epidémiologie______________________________________________________ 8<br />

1. Facteurs de risque___________________________________________________________________ 8<br />

a) Facteurs de risque hormonaux______________________________________________________ 8<br />

b) Facteurs de risque génétiques______________________________________________________ 9<br />

c) Facteurs de risque comportementaux________________________________________________ 9<br />

d) Groupes à haut et faible risque_____________________________________________________ 9<br />

B) Dépistage_________________________________________________________ 10<br />

II. Progression tumorale des lésions mammaires_____________________________ 10<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2


A) Les lésions bénignes________________________________________________ 10<br />

B) Les lésions précancéreuses__________________________________________ 11<br />

C) Les lésions préinvasives_____________________________________________ 11<br />

D) Les lésions invasives________________________________________________ 11<br />

III. Bilan pronostique du cancer du sein____________________________________ 12<br />

A) Les facteurs pronostiques classiques__________________________________ 12<br />

1. Classification TNM________________________________________________________________ 12<br />

2. Classification de Feldman___________________________________________________________ 13<br />

3. Classification de Chevalier___________________________________________________________ 13<br />

4. Classification de Sataloff____________________________________________________________ 14<br />

5. Classification de Honkoop___________________________________________________________ 14<br />

6. Classification d'Aberdeen____________________________________________________________ 15<br />

B) Les nouveaux facteurs pronostiques___________________________________ 16<br />

IV. Les anomalies génétiques du cancer du sein______________________________ 16<br />

A) Niveau nucléotidique_______________________________________________ 16<br />

B) Niveau chromosomique_____________________________________________ 17<br />

V. Localisations chromosomiques les plus affectées dans le cancer du sein<br />

sporadique________________________________________________________ 18<br />

A) Proto-oncogènes___________________________________________________ 18<br />

B) Gènes suppresseurs de tumeur_______________________________________ 19<br />

VI. Réparation des lésions de l'ADN_______________________________________ 20<br />

A) BER______________________________________________________________ 21<br />

B) NER______________________________________________________________ 21<br />

C) La réversion directe________________________________________________ 22<br />

D) MMR_____________________________________________________________ 22<br />

E) La tolérance_______________________________________________________ 23<br />

F) TCR______________________________________________________________ 23<br />

VII. Sources cellulaires spontanées de Cassure double brin (CDB) de l’ADN_______ 24<br />

A) Topoisomérase_____________________________________________________ 24<br />

B) Réplication________________________________________________________ 24<br />

C) Méiose___________________________________________________________ 25<br />

D) Sites fragiles______________________________________________________ 25<br />

E) CDB : résultant de réparation par excision_____________________________ 25<br />

F) Autres mécanismes_________________________________________________ 26<br />

VIII. Rôle des CDB dans l’apparition de l'instabilité génétique__________________ 26<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 3


IX. Syndromes humains d'instabilité génétique______________________________ 26<br />

A) Ataxie télangiectasie (AT)___________________________________________ 27<br />

B) Syndrome de Nijmegen_____________________________________________ 27<br />

C) Anémie de Fanconi_________________________________________________ 28<br />

D) Syndrome de Bloom________________________________________________ 28<br />

E) Syndrome de Werner_______________________________________________ 29<br />

X. Mécanismes de réparation des CDB_____________________________________ 29<br />

XI. Mécanisme dépendant de l'homologie (HRR)____________________________ 30<br />

XII. HRR conservatrice__________________________________________________ 31<br />

A) Modèle DSBR (Double Strand Break Repair : Réparation des CDB)________ 31<br />

B) Modèle SDSA (Synthesis Dependant Strand Annealing : Hybridation de brins<br />

néosynthétisés)______________________________________________ 32<br />

C) Modèle BIR (Break-Induced Replication : Réplication induite par cassure)_ 32<br />

XIII. HRR non conservatrice_______________________________________________ 33<br />

A) Modèle SSA (Single Strand Annealing : Hybridation simple brin)_________ 33<br />

XIV. Mécanismes indépendants des homologies_______________________________ 33<br />

A) NHEJ fidèle_______________________________________________________ 34<br />

B) NHEJ génératrice d'erreurs (GE)_____________________________________ 35<br />

XV. CDB et aberrations chromosomiques____________________________________ 36<br />

XVI. Les mécanismes d'apparition des LOH__________________________________ 38<br />

XVII. Résistance et réparation des altérations de l'ADN__________________________ 41<br />

atériel et méthodes 46<br />

I. Les échantillons analysés<br />

A) Les lignées cellulaires<br />

1. Lignées mammaires<br />

2. Lignées leucémiques<br />

3. Lignées du col utérin<br />

4. Lignées coliques<br />

B) Les lésions tumorales du sein<br />

1. Tumeurs bénignes<br />

2. Tumeurs localement avancées<br />

C) Les prélèvements<br />

1. Origines<br />

2. Extractions<br />

3. Quantification<br />

a) Au spectrophotomètre<br />

b) Au spectrofluorimètre<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 4


4. Préparation des échantillons<br />

c) Issus de sang, de tumeurs congelées et de paraffine<br />

d) Issus de microdissection<br />

5. Stockage<br />

XVIII. Technique d'analyse des microsatellites<br />

A) Les microsatellites<br />

B) "Polymerase chain reaction" (PCR) ou réaction de polymérisation en chaîne<br />

1. Principe<br />

2. Les composants de la PCR<br />

e) L’ADN<br />

f) L’ADN polymérase<br />

g) Les amorces<br />

h) Les désoxyribonucléotides<br />

i) Le chlorure de magnésium<br />

j) Le tampon<br />

3. Contrôle de l’amplification<br />

C) Analyse des microsatellites par électrophorèse capillaire<br />

1. Principe<br />

2. Techniques<br />

a) La fluorescence<br />

b) Préparation des échantillons<br />

c) Lancement de l'analyse<br />

3. Mise au point technique<br />

a) Les conditions initiales<br />

b) L'analyse en multiplex<br />

(i) Principe<br />

(ii) Mises au point et validation<br />

D) Interprétation des Résultats<br />

1. Exploitation des résultats<br />

a) LOH ou Perte d'hétérozygotie<br />

b) MIN ou Instabilité de microsatellite<br />

c) Analyses statistiques<br />

2. Caractéristiques des électrophorégrammes<br />

a) Les pics "+A" ou l'addition non amorcée d'adénine<br />

b) Les pics "stutter" ou le dérapage chromatidien<br />

c) L'amplification préférentielle<br />

d) L'utilisation d'ADN extrait de coupes en paraffine<br />

XIX. Quantification de l'expression génique en RT-PCR en temps réel par la méthode<br />

TAQMAN<br />

A) Préparation des échantillons<br />

1. Extraction de l’ARN total<br />

2. Contrôle qualitatif et quantitatif des ARN<br />

3. Transcription inverse<br />

B) Principe de la technique Taqman<br />

C) Mises au point de PCR simplex<br />

1. Détermination des concentrations optimales<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 5


sultats<br />

2. Vérification de l'efficacité<br />

D) Vérification de la qualité des ADNc par méthode TAQMAN<br />

E) Quantification de l'expression du gène BRCA1<br />

1. Les Références<br />

a) Le calibrateur<br />

(i) TMN I<br />

(ii) TMN 2<br />

(iii) TMN 3<br />

b) Les gènes de référence<br />

(i) 18S<br />

(ii) TBP<br />

2. BRCA1 ou le gène cible<br />

3. Technique d'analyse en Biplex de BRCA1 et 18S<br />

I. Analyse de fragments<br />

A) Les microsatellites étudiés<br />

B) TP53 dinucléotide et TP53 Pentanucléotide<br />

C) La population des fibroadénomes<br />

D) Les lignées cellulaires<br />

1. Analyse dans les lignées parentales<br />

2. Analyse dans les lignées résistantes<br />

3. La population des tumeurs localement avancées<br />

a) Altérations observées dans les tumeurs avant traitement<br />

b) Altérations observées dans les tumeurs après traitement<br />

XX. Quantification de l'expression génique du gène BRCA1 par RT-PCR en temps réel par la<br />

méthode TAQMAN<br />

A) Mises au point<br />

B) Quantification en biplex du gène BRCA1<br />

scussion<br />

liographie<br />

nexes<br />

avaux et publications<br />

Liste des abréviations<br />

ADN Acide déoxyribo nucléotidique<br />

ADNc ADN complémentaire<br />

AP Site apurique ou apyrimidique<br />

ARN Acide ribonucléique<br />

ATP Adénosine triphosphate<br />

BER Réparation par excision de bases (base excision repair)<br />

BET Bromure d'éthidium<br />

BIR Réparation induite par cassure (break induced repair)<br />

BRCA Breast cancer<br />

BRP Bleu de bromophénol<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6


CCD Charged coupled devise<br />

Ct Cycle seuil (Cycle Threshold)<br />

ddNTP Dideoxyribo nucléotide triphosphate<br />

dNTP Deoxyribo nucléotide triphosphate<br />

DO Densité optique<br />

Dox Doxorubicine<br />

DSB Cassure double brin (double strand break)<br />

DSBR Réparation de cassures double brin (double strand break repair)<br />

DTT Dithiothreitol<br />

EDTA Acide éthylène diamine tétracétique<br />

EGF Facteur de croissance épithélial (Epitelial growth factor)<br />

FGF Facteur de croissance fibroblastique (Fibroblast growth factor)<br />

FHIT Fragile histidine triade<br />

HNPCC Syndrome familial de cancer colorectal non polyposique (hereditary non polyposis<br />

colorectal cancer)<br />

LOH Perte d'hétérozygotie ou d'allèle (loss of heterozygosity)<br />

MgCl2 Chlorure de magnesium<br />

MIN Instabilité des microsatellites (microsatellite instability)<br />

MMR Réparation de mésappariements (mismatch repair)<br />

NER Réparation par excision de nucléotides (nucleotide excision repair)<br />

NHEJ Jonction d'extrémités non homologues (non homologous end joining)<br />

NHEJ F NHEJ fidèle<br />

NHEJ GE NHEJ génératrice d'erreurs<br />

NIN ou NER Instabilité nucléotidique<br />

pb Paires de bases<br />

PBS Tampon phosphate salin (phosphate buffer saline)<br />

PCR Réaction de polymérisation en chaîne (polymerase chain reaction)<br />

pH Potentiel d'hydrogène<br />

POP Performed Optimised Polymer<br />

PPI Préparation pour injection<br />

qsp Quantité suffisante pour<br />

RER Erreur de réplication (replication error)<br />

RFLP Polymorphisme de restriction (restriction fragment length polymorphism)<br />

RH Recombinaison homologue<br />

SDS Sodium dodecyl sulphate<br />

SDSA Hybridation de brins néosynthétisés (synthesis dependent strand annealing)<br />

SSA Hybridation simple brin (single strand annealing)<br />

SSCP Polymorphisme de conformation simple brin (single strand conformation polymorphism)<br />

STR Répétition courte en tandem (short tandem repeat)<br />

Taq Thermus Aquaticus<br />

TCR Réparation couplée à la transcription (Transcription coupled repair)<br />

Tm Température de fusion (temperature melting)<br />

TMN Tumeur – Ganglion – Métastase (Tumor-Node-Metastasis)<br />

UV Ultra-violet<br />

VBL Vinblastine<br />

I. Le cancer du sein : épidémiologie et dépistage<br />

A) Epidémiologie<br />

Le cancer du sein constitue l'affection tumorale maligne la plus fréquemment rencontrée chez la<br />

femme. Les études épidémiologiques ont mises en évidence la prédominance de ce type de cancer dans<br />

les pays industrialisés de l'hémisphère Nord où le régime alimentaire est plutôt riche en graisses et où la<br />

fécondité est faible et contrôlée. En effet, une femme sur 10 est atteinte par le cancer du sein dans ces<br />

populations. En France, le cancer du sein représente la première cause de mortalité chez les femmes de 40<br />

à 55 ans (19% des décès par cancer) (Berlie, 1996), avec environ 34 000 nouveaux cas par an soit 32%<br />

des cancers (Ministère de la santé Juillet 2001). L’incidence du cancer du sein augmente rapidement avec<br />

l’âge jusqu’à 55 ans mais se prolonge ensuite tardivement, avec un maximum de fréquence entre 65 et<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 7


75 ans (Faure, 2000). Au contraire, l'incidence de cette pathologie est très faible dans les pays asiatiques<br />

et dans les pays en voie de développement. Le risque de décès dépend du stade de la maladie au moment<br />

du diagnostic et de son agressivité biologique qui peut être très variable. Après traitement, le taux de<br />

survie global tous stades confondus est de 60% à 5 ans et de 45% à 10 ans (Oudard, 1997). Le cancer du<br />

sein chez l'homme est rare, représentant à peine 1% de l'ensemble des cancers du sein, et est souvent<br />

associé à une prédisposition familiale (Oudard, 1997).<br />

1. Facteurs de risque<br />

a) Facteurs de risque hormonaux<br />

Les règles précoces, une ménopause tardive (> 55ans), la nulli ou pauciparité, un âge tardif de la<br />

première grossesse (> 35ans), toutes ces caractéristiques augmentent les facteurs de risque du cancer du<br />

sein.<br />

L'utilisation de contraceptifs oraux et l'augmentation du risque de cancer du sein ont fait l'objet de<br />

nombreuses publications depuis plusieurs années, mais il ne semble pas exister d'augmentation du risque<br />

de cancer du sein liée à la prise de contraceptifs.<br />

Le traitement substitutif de la ménopause a entraîné de nombreuses polémiques. Aux Etats-Unis, la<br />

plupart des études n'ont montré aucune augmentation des facteurs de risque de développer un cancer du<br />

sein. L'une d'entre elles aurait montré que l'utilisation d'oestrogènes favoriserait ce risque, mais<br />

uniquement pendant la période de prise d'oestrogènes. Par ailleurs, le traitement substitutif de la<br />

ménopause n'est pas le même aux USA et en France.<br />

b) Facteurs de risque génétiques<br />

Il existe des familles où les cancers du sein sont nombreux. Plus le lien de parenté avec des<br />

personnes atteintes est étroit, plus le facteur de risque est élevé. Par ailleurs, ce type de cancer du sein se<br />

développe plus souvent chez la femme jeune. Cette transmission héréditaire pourrait être à l'origine de<br />

10% des cancers du sein. Ce sujet a été récemment débattu dans l'actualité puisque dans certains cas,<br />

certaines équipes ont proposé une mastectomie préventive.<br />

c) Facteurs de risque comportementaux<br />

Ils sont principalement liés à l'alimentation, au tabagisme et à l'environnement. Dans le cas du<br />

cancer du sein, le facteur alimentaire constituerait un facteur de risque important. Il semble que la<br />

consommation excessive de graisses animales, de sucres et d'alcool puisse être incriminée.<br />

L'observation des migrations corrobore le rôle de l'alimentation dans l'apparition des cancers du<br />

sein. Au Japon, les femmes ont moins de risque de développer un cancer du sein que les femmes nordaméricaines.<br />

En outre, une femme japonaise migrant aux USA garde le même risque de développer un<br />

cancer du sein que celui qu'elle aurait eu en restant au Japon. Sa descendance féminine, quant à elle,<br />

présentera un risque qui tendra à se rapprocher de celui des femmes du pays d'adoption : cela pourrait<br />

s'expliquer par la modification des habitudes alimentaires d'origine au profit de celles du pays d'adoption.<br />

d) Groupe à haut et faible risque<br />

En 1995, Hulka a publié dans The Lancet un tableau récapitulatif des facteurs caractérisant les<br />

groupes de femmes à risque élevé et à risque faible.<br />

Le groupe au risque le plus faible serait constitué de femmes jeunes, asiatiques ou africaines sans<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 8


antécédents familiaux de cancer du sein, et originaires de milieux simples et/ou ruraux. Ce groupe de<br />

femme présente des mammographies de faible densité, ont eu des règles tardives, des grossesses précoces<br />

et multiples, accompagnées d'allaitement des enfants.<br />

Ainsi, la fréquence, la gravité du cancer du sein, les facteurs de risque multiples suggèrent le grand<br />

intérêt d'un dépistage du cancer du sein. Une réduction du risque de décès a été démontrée surtout à partir<br />

de 50 ans.<br />

B) Dépistage<br />

Le dépistage et le diagnostic du cancer du sein reposent sur des méthodes de détection dont la plus<br />

importante est la mammographie. Cependant, il ne faut pas négliger l'importance de l'examen clinique<br />

des seins et l'autopalpation des seins et des aisselles par la femme elle-même. Ces dernières années, le<br />

taux de décès lié au cancer du sein a chuté d'environ 15% suivant les pays, grâce, notamment, à un<br />

diagnostic plus précoce et au développement de meilleurs traitements. Plus le diagnostic est précoce et<br />

plus les chances de guérison sont grandes. Les données épidémiologiques soulignent la nécessité d'un<br />

dépistage précoce afin de pouvoir contrôler la maladie le plus tôt possible lorsque la tumeur est petite et<br />

localisée au sein. En effet, un gain de 12 mois dans le diagnostic d'un carcinome mammaire aboutit à une<br />

réduction d'environ 30% de la probabilité de métastases.<br />

II. Progression tumorale des lésions mammaires<br />

Il existe une grande variété histologique parmi les lésions de la glande mammaire. Des études<br />

menées sur des populations importantes de patientes ont permis d'estimer les risques relatifs de<br />

développer un cancer du sein associé à ces différentes lésions. Ce risque est déterminé en comparant<br />

l'incidence du cancer du sein chez des femmes présentant un facteur de risque, avec des femmes du<br />

même âge dans la population générale.<br />

Le risque associé à toute lésion mammaire doit être évalué dans un contexte global, tenant compte<br />

aussi bien des caractéristiques histologiques, de l'histoire familiale, de l'âge et de l'existence de biopsies<br />

mammaires antérieures. Les lésions du sein peuvent être regroupées en quatre grandes catégories sur la<br />

base des données histologiques.<br />

A) Les lésions bénignes<br />

Parmi les lésions bénignes du sein, on distingue les lésions sans relation avec le cancer du sein<br />

(gynécomastie, maladie fibreuse) et les mastopathies bénignes pouvant être associées au cancer. Ainsi,<br />

quatre principaux types de lésions bénignes peuvent être définies :<br />

· Kystes : dus à une prolifération épithéliale. Ils peuvent être isolés ou plus souvent<br />

disséminés dans un ou deux seins.<br />

· Papillomes intracanalaires : néoplasmes épithéliaux bénins apparaissant dans un<br />

galactophore. Ces lésions peuvent être multiples (papillomatose).<br />

· Fibroadénome : lésion typique de la femme jeune. Cette tumeur bénigne est souvent unique<br />

et constituée d'une prolifération conjonctive et épithéliale.<br />

· Tumeur phyllode de grade I : lésion formée par une hyperplasie cellulaire importante. Elle<br />

peut aussi avoir des formes malignes au départ du tissu conjonctif (grade II et III).<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 9


B) Les lésions précancéreuses<br />

L'hyperplasie est une prolifération désordonnée de cellules épithéliales observées à tous les niveaux<br />

de l'arbre galactophorique. Suivant l'épaisseur de la couche cellulaire, elle est classée en hyperplasie<br />

légère (3 à 4 couches de cellules), modérée (5 à 6) ou floride (plus de 6). Ces trois types histologiques<br />

sont définis comme hyperplasies typiques et constituent des lésions bénignes. En revanche, l'hyperplasie<br />

atypique comporte certaines caractéristiques d'un carcinome in situ et appartient aux lésions risquant de<br />

développer un cancer du sein (Fitzgibbons et al. 1998).<br />

C) Les lésions préinvasives<br />

On distingue plus particulièrement les carcinomes intracanalaires des carcinomes lobulaires in situ.<br />

Le carcinome intracanalaire in situ est un carcinome des canaux galactophores fréquemment multifocal<br />

qui ne franchit pas la membrane basale. Le carcinome lobulaire in situ (CLIS) est défini comme un<br />

carcinome des canalicules intralobulaires souvent multicentriques.<br />

D) Les lésions invasives<br />

Il existe des phénomènes d'invasion microscopique de la membrane basale qui font passer la tumeur<br />

d'un état de carcinome in situ à un état de carcinome invasif. L'identification et la classification des<br />

tumeurs malignes sont basées sur des critères anatomopathologiques. Généralement, les états invasifs sont<br />

répartis de la façon suivante :<br />

· Les carcinomes canalaires infiltrants, représentant 75% des cancers du sein, sont des<br />

tumeurs qui métastasent souvent au niveau des ganglions axillaires et sont par conséquent de<br />

mauvais pronostique.<br />

· Les carcinomes lobulaires infiltrants, représentant 5 à 10% des tumeurs du sein.<br />

· Les carcinomes infiltrants plus rares tels que les carcinomes mucineux, tubuleux,<br />

médullaires, papillaires et la maladie de Paget du mamelon (15% des cancers du sein).<br />

D'autres tumeurs (


le statut des ganglions lymphatiques axillaires et homolatéraux ainsi que sur la détermination de<br />

métastases.<br />

De plus, la classification TNM doit être complétée :<br />

· Par des critères d'évolutivité clinique, établit par l'Institut Gustave-Roussy en 1969, définis<br />

par 4 stades de "poussée évolutive" (PEV) :<br />

§ PEV 0 : absence de modification récente de la taille de la tumeur<br />

§ PEV 1 : doublement de volume en moins de 6 mois<br />

§ PEV 2 : signes inflammatoires limités au voisinage de la tumeur<br />

§ PEV 3 : mastite carcinomateuse<br />

· Par l'état histologique des ganglions axillaires :<br />

§ N- : absence d'envahissement ganglionnaire<br />

§ N+ : présence d'envahissement ganglionnaire<br />

· Par le grade histopronostique de Scarff-Bloom-Richardson (SBR), fondé sur le degré de<br />

différenciation de la tumeur, le pléïomorphisme de ses noyaux et l'activité mitotique. Chaque<br />

élément est coté de 1 à 3. La somme va donc de 3 à 9 et permet le classement en 3 catégories<br />

: SBR I (3,4,5), SBR II (6,7),<br />

SBR III (8,9).<br />

L'envahissement des ganglions axillaires est fonction de la taille de la tumeur. En effet, pour une<br />

tumeur N+, dont T6 cm. La survie sans récidive<br />

est inversement proportionnelle à l'étendue de l'atteinte ganglionnaire (Rosen et al., 1989).<br />

2. Classification de Feldman (Feldman et al., 1986)<br />

La classification de Feldman, la plus ancienne, évalue seulement la réponse macroscopique sur la<br />

pièce d'exérèse mammaire.<br />

Les tumeurs sont classées en deux catégories :<br />

· A : réponse pathologique complète macroscopique<br />

· B : aspect de tumeur résiduelle<br />

Cette classification ne tient pas compte du statut axillaire.<br />

Elle devrait se superposer à la réponse clinique et radiologique. Dans la série de Feldman, cette<br />

réponse pathologique présente une valeur pronostique importante supérieure aux réponses cliniques et<br />

histopathologiques.<br />

3. Classification de Chevalier (Chevalier et al., 1995)<br />

Il s'agit d'une étude macroscopique et microscopique portant sur la pièce opératoire et sur le curage<br />

axillaire.<br />

· Grade 1 : rémission complète, disparition tumorale complète macro- et microscopique dans<br />

le sein et l'aisselle<br />

· Grade 2 : carcinome in situ, pas d'atteinte ganglionnaire<br />

· Grade 3 : carcinome invasif avec altérations stromales<br />

· Grade 4 : rares altérations ou absence d'altération des cellules tumorales<br />

Classification de référence, utilisée classiquement en France. Le grade 3 recouvre un spectre<br />

hétérogène de type de réponses allant de réponses presque complètes (rares cellules tumorales<br />

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ésiduelles) à des réponses partielles, voire faibles. Une tumeur stérilisée mais accompagnée d'un<br />

envahissement axillaire est cotée grade 3.<br />

4. Classification de Sataloff (Sataloff et al., 1995)<br />

Il s'agit d'une étude microscopique portant sur la pièce opératoire et le curage axillaire.<br />

· Réponse histopathologique au site primaire<br />

§ T-A : effet thérapeutique total ou pratiquement complet<br />

§ T-B : effet thérapeutique supérieur subjectivement à 50%<br />

§ T-C : moins de 50% d'effet thérapeutique, mais effet évident<br />

§ T-D : pas d'effet thérapeutique<br />

· Réponse histopathologique ganglionnaire<br />

§ N-A : effet thérapeutique présent, pas de métastases<br />

§ N-B : pas de métastases, pas d'effet thérapeutique<br />

§ N-C : aspect d'effet thérapeutique, mais présence de métastases<br />

§ N-D : métastases viables, pas d'effet thérapeutique<br />

L'effet thérapeutique est défini par la présence d'altérations microscopiques, fibrose, nécrose,<br />

infiltration myxoïde, hémorragie, dépôts d'hémosidérine, foyer de calcifications, histiocytes spumeux<br />

avec ou sans infiltrat inflammatoire polymorphe.<br />

Cette classification élargit le groupe des patientes ayant très bien répondu au traitement. Le groupe<br />

TA englobe (Pathologic Complete response) mais comprend également les tumeurs ayant pratiquement<br />

totalement régressé sous traitement (correspondant à des grades 3 de Chevalier).<br />

Dans l'étude de Sataloff, les patientes classées TA ont un taux de survie globale à 5 ans de 79%<br />

contre 34% pour les autres.<br />

5. Classification de Honkoop (Honkoop et al., 1997)<br />

La classification de Honkoop divise les pièces opératoires en deux groupes après examen<br />

macroscopique et microscopique.<br />

· Maladie résiduelle minime<br />

(examen macroscopique normal dans le sein et le curage), comprenant :<br />

§ pCR : réponse complète pathologique (sein & ganglion) (correspondant aux<br />

groupes 1 et 2 de Chevalier)<br />

§ mPR (microscopic Pathologic Response) : macroscopie normale, rares cellules<br />

néoplasiques dispersées (sein ou ganglion) (correspondant au TA de Sataloff pour<br />

la tumeur)<br />

· Maladie résiduelle macroscopique<br />

§ Macroscopique (Nodulaire)<br />

§ Diffuse (sans véritable masse tumorale, correspond à ce que l'on observe en cas de<br />

carcinome lobulaire par exemple).<br />

La réponse ganglionnaire est stratifiée sur le modèle pronostique classique du nombre de ganglions<br />

envahis :<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 12


Pas de métastases<br />

1-3 N+<br />

4-10 N+<br />

> 10 N+<br />

Dans leur étude, les patientes du groupe maladie résiduelle minime ont un meilleur taux de survie<br />

globale et sans maladie (p=00,4) par rapport au groupe maladie résiduelle macroscopique.<br />

axillaire.<br />

6. Classification d'Aberdeen (Costa et al., 1999)<br />

Cette classification est élaborée après étude microscopique des pièces mammaires et le curage<br />

· Grade 1 : aucun changement (non répondeur)<br />

· Grade 2 : persistance de foyers tumoraux<br />

· Grade 3 : réduction majeure du nombre de cellules tumorales<br />

· Grade 4 : quelques cellules tumorales résiduelles<br />

· Grade 5 : aucune cellule tumorale résiduelle<br />

Cette classification est intéressante car elle isole à la fois les réponses complètes et stratifie les<br />

réponses partielles. Elle présente un système de cotation inversé par rapport à celui des autres<br />

classifications.<br />

Les tumeurs définies comme préinvasives représentent les types histologiques dont l'évolution est la<br />

plus favorable. Les lésions invasives constituent des types intermédiaires pour lesquels la classification<br />

histopronostique SBR constitue un facteur pronostique indépendant (Contesso et al., 1987). Les<br />

récepteurs des hormones stéroïdiennes, récepteurs des oestrogènes (RE) et de la progestérone (RP) sont<br />

les principaux facteurs pronostiques de la réponse au traitement hormonal (Robertson et al., 1994).<br />

B) Les nouveaux facteurs pronostiques<br />

Ces facteurs ne sont pas encore utilisés en diagnostic de routine.<br />

· SPF (S-phase fraction) : la fraction de cellules en phase S est corrélée à un grade<br />

histologique élevé (Sjöström et al., 1998). Une SPF élevée est également associée à une<br />

survie sans récidive et globale courte (Romero et al., 1996).<br />

· La cathepsine D est une protéase cytosolique qui facilite la migration des cellules<br />

cancéreuses et l'invasion de la membrane basale. Un taux élevé (au niveau local et sérique) de<br />

cathepsine D est corrélé à un mauvais pronostic dans les cancers du sein primaire (Foekens et<br />

al., 1999).<br />

· Les récepteurs à l'EGF (Epidermal Growth Factor) : un taux élevé (au niveau local et<br />

sérique) de ces récepteurs est associé à un mauvais pronostic et à une diminution de<br />

l'efficacité du traitement hormonal (Nicholson et al., 1994).<br />

IV. Les anomalies génétiques du cancer du sein<br />

Le cancer en général et celui du sein en particulier sont caractérisés par une instabilité du génome à<br />

l'origine de nombreuses altérations génétiques. Ces altérations affectent les mécanismes contrôlant la<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 13


prolifération, la différenciation, la mort cellulaire et la stabilité génomique elle-même. L'instabilité<br />

génétique existe à deux niveaux différents :<br />

A) Niveau nucléotidique<br />

Les altérations nucléotidiques concernent les substitutions de bases (NIN pour nucleotide instability<br />

ou instabilité de nucléotide) et la délétion ou insertion de plusieurs nucléotides (MIN pour microsatellite<br />

instability ou instabilité des microsatellites). Ces mutations sont liées au dysfonctionnement de certains<br />

systèmes de réparation de l'ADN, tels que les systèmes NER (nucleotide excision repair ou réparation par<br />

excision des nucléotides), BER (base excision repair ou réparation par excision de bases) (Lengauer et<br />

al., 1998) et MMR (mismatch repair ou réparation des mésappariements). Dans le cancer du sein, les<br />

altérations NIN ne semblent avoir un rôle significatif dans l'initiation du phénotype MIN observé que<br />

dans une faible fraction des tumeurs (moins de 10%) (Shen et al., 2000).<br />

B) Niveau chromosomique<br />

L'instabilité génétique au niveau chromosomique, manifestée par l'aneuploïdie, les réarrangements<br />

chromosomiques et les délétions interstitielles, est couramment observée dans le cancer du sein. Les<br />

gènes dont le dysfonctionnement est à l'origine de ce type d'instabilité codent pour des protéines<br />

impliquées dans des fonctions cellulaires variées, telles que la condensation des chromosomes, la<br />

cohésion entre chromatides sœurs, la structure des kinétochores, la formation et la dynamique des<br />

microtubules, la duplication des centrosomes et le contrôle du cycle cellulaire. Ces dernières fonctions<br />

interviennent dans le maintien de la stabilité génétique en empêchant les cellules, soit de progresser dans<br />

le cycle cellulaire, soit d'entamer un nouveau cycle lorsque la réplication de l'ADN ne s'est pas<br />

correctement déroulée, ou que des erreurs non corrigées (provoquées par des sources exogènes,<br />

endogènes ou par une réparation incomplète) subsistent dans l'ADN. Parmi les gènes impliqués à la fois<br />

dans le maintien de la stabilité génomique et dans la tumorigenèse figurent ATM, ATR, BRCA1, BRCA2<br />

et P53. Plusieurs études ont montré que les cassures double brin de l'ADN sont à l’origine de la<br />

formation des translocations, des réarrangements chromosomiques et des délétions interstitielles et que<br />

ces gènes jouent un rôle important dans la réparation de ces lésions (Lengauer et al., 1998).<br />

L'amplification de proto-oncogènes constitue une autre altération génétique fréquemment observée<br />

dans les cancers, et particulièrement dans le cancer du sein, mais le mécanisme à l'origine de cette<br />

amplification reste inconnu. En effet, ces amplicons de 0,5 à<br />

10 Mb d'ADN contiennent un ou plusieurs gènes de prolifération et se distinguent des duplications<br />

chromosomiques issues d'aneuploïdie ou de translocation, celles-ci étant beaucoup plus importantes en<br />

taille. A la différence des autres altérations génétiques décrites (NIN, MIN et instabilité chromosomique),<br />

les amplifications ont lieu en général à des stades plus tardifs de la tumorigenèse, et affectent uniquement<br />

un nombre restreint de gènes (Lengauer et al., 1998).<br />

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V. Localisations chromosomiques les plus affectées dans le cancer du sein<br />

sporadique<br />

Les anomalies génétiques les plus fréquemment observées dans les tumeurs du sein sont des<br />

amplifications d'ADN au niveau de proto-oncogènes, des mutations, des hyperméthylations au niveau de<br />

promoteurs en amont de certains gènes et des pertes d'hétérozygotie capables d'inactiver des gènes<br />

suppresseurs de tumeurs.<br />

A) Proto-oncogènes<br />

Les proto-oncogènes codent pour des protéines ayant un rôle positif sur la prolifération des cellules<br />

et leur altération par mutation, amplification génique ou translocation chromosomique peut avoir des<br />

effets néfastes sur le contrôle du cycle cellulaire. Ces altérations sont considérées comme dominantes car<br />

la modification d'un seul allèle est suffisante pour induire une stimulation de la prolifération. Dans le<br />

cancer du sein, les proto-oncogènes les plus souvent amplifiés sont c-MYC, c-ERBb2 et CCND1 (plus de<br />

15% des cas). Ces amplifications sont corrélées à une surexpression des protéines correspondantes.<br />

· Le gène c-MYC est localisé en 8q24 et il est surexprimé dans environ 15% des tumeurs du<br />

sein (Berns et al., 1992). Il code pour un facteur de transcription nucléaire qui agit sous forme<br />

d'hétérodimère avec la protéine Max, impliqué dans la croissance, la différenciation et<br />

l'apoptose (Amati et al., 1992). Son amplification est associée à des tumeurs hautement<br />

prolifératives et à une survie sans récidive et globale courte (Kreipe et al., 1993 ; Berns et al.,<br />

1992), sans persister systématiquement dans les localisations métastatiques (Driouch et al.,<br />

1997).<br />

· Le gène c-ERBb2 appartient à la famille des gènes ERB (récepteurs aux EGF), codant pour<br />

des récepteurs transmembranaires à activité tyrosine kinase. Ce gène, localisé en 17q11 est<br />

amplifié et surexprimé dans 15 à 20% des cancers du sein (Lovekin et al., 1991). Cette<br />

surexpression est associée à un mauvais pronostic et à une faible réponse à la chimiothérapie<br />

basée sur les anthracyclines (doxorubicine ou épirubicine) (Vargas-Roig et al., 1999).<br />

· Le gène CCND1 est localisé en 11q13 et code pour la cycline D1, impliquée dans la<br />

régulation de la transition G1-S du cycle cellulaire en association avec la kinase CDK4. Il est<br />

surexprimé dans 50% des cancers du sein, incluant le stade très précoce des carcinomes in<br />

situ (Gillett et al., 1994). En revanche, il n'y a pas de surexpression dans les lésions bénignes<br />

(Bièche et al., 1997).<br />

· D'autres régions contenant des gènes non encore identifiés subissent également des taux<br />

d'amplification élevés, comme par exemple les régions 8p-cen, 17q22-24, 20q13 et 1q41-44<br />

(Bièche et al., 1997).<br />

B) Gènes suppresseurs de tumeur<br />

Les gènes suppresseurs de tumeur se comportent comme des régulateurs négatifs de la division<br />

cellulaire. En général, leur inactivation nécessite l'altération des deux allèles. Cependant, cette<br />

inactivation bi-allélique n'est pas toujours nécessaire pour contribuer au processus néoplasique, la<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 15


diminution du niveau d'expression par l'altération d'un seul allèle est parfois suffisante pour créer un état<br />

d'haploinsuffisance. Ce phénotype d'haploinsuffisance a été observé notamment lors de la délétion des<br />

gènes ATM et de P53 (Shen et al., 2000).<br />

L'identification de gènes suppresseurs de tumeur est basée, d'une part sur l'étude de familles<br />

atteintes de cancers héréditaires grâce à des analyses de coségrégation, et d'autre part sur les cas<br />

sporadiques à partir de la détection de délétions somatiques. En effet, la cytogénétique et l'analyse<br />

moléculaire, basée sur les RFLP (restriction fragment length polymorphism ou polymorphisme de<br />

restriction) et les microsatellites, ont permis l'identification de localisations chromosomiques<br />

fréquemment altérées par perte d'hétérozygotie ou LOH (loss of heterozygosity). Pour certaines d'entre<br />

elles, les gènes suppresseurs de tumeur altérés sont non identifiés.<br />

Le tableau 3 montre, par ordre décroissant, les douze localisations chromosomiques les plus<br />

fréquemment altérées par LOH dans le cancer du sein, avec le gène associé lorsqu'il a été identifié. Il est<br />

basé sur une revue compilant les résultats d'un grand nombre d'études (Bièche et al., 1997) ainsi que sur<br />

deux études effectuées sur des populations de taille moyenne (100 à 115 patientes) avec des marqueurs<br />

polymorphiques permettant de cartographier la totalité du génome (Kerangueven et al., 1997 ; Shen et al.,<br />

2000).<br />

Quatre de ces gènes fréquemment altérés dans les cancers du sein (ATM, P53, BRCA1 et BRCA2)<br />

sont impliqués dans la réparation des cassures double brin. Le gène ATM (dont l'inactivation des deux<br />

allèles est responsable de la maladie dégénérative ataxie télangiectasie) se trouve muté dans 1% de la<br />

population générale. Les hétérozygotes ne présentent aucune anomalie mais ont un risque relatif égal à 3<br />

de développer un cancer du sein (Bay et al., 2000). D'ailleurs, l'expression de ce gène a été trouvée<br />

réduite dans les lésions bénignes et les cancers du sein (Waha et al., 1998).<br />

Le gène P53 se trouve muté dans environ 20% des cancers du sein (Soussi et al., 2000). Dans la<br />

plupart des cas il s'agit de mutations non sens. L'altération de P53 est associée à une diminution de la<br />

réponse à la chimiothérapie (Aas et al., 1996 ; Lizard-Nacol et al., 1997a). Des LOH de P53 ont été plus<br />

fréquemment détectées dans les cancers du sein sans envahissement ganglionnaire (Lizard-Nacol et al.,<br />

1997b)<br />

Par ailleurs, des mutations dans les gènes BRCA1 et BRCA2 rendent compte de la majorité des<br />

cancers du sein héréditaires (représentant 10% des cancers du sein). En effet, les femmes portant une<br />

mutation germinale sur un de ces gènes ont un risque absolu de 85% de développer un cancer du sein<br />

avant l'âge de 70 ans. En revanche, des mutations sur ces gènes n’ont jamais été détectées dans les<br />

cancers sporadiques (Bertwistle et al., 1998). Leur mode d'inactivation est plutôt lié à la LOH, capable de<br />

créer un phénotype d'haploinsuffisance, ou à des mécanismes épigénétiques tels que la méthylation du<br />

promoteur ayant un effet inhibiteur sur le niveau d'expression (Chodosh, 1998).<br />

Afin de mieux comprendre l'origine de l'instabilité génomique, il est important de connaître les<br />

différents systèmes de réparation dont dispose la cellule pour éliminer les lésions de son ADN, ainsi que<br />

de situer dans ce contexte, les gènes de réparation altérés dans le cancer du sein.<br />

VI. Réparation des lésions de l'ADN<br />

La cellule dispose d'un ensemble de mécanismes de réparation lui permettant d'éliminer les lésions<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 16


ainsi que les erreurs introduites par l'appareil réplicatif, afin de préserver son intégrité génomique. Les<br />

agressions de l'ADN peuvent être d'origine exogène (comme les rayonnements UV et ionisants ou les<br />

carcinogènes chimiques) ou endogène (tels que les radicaux libres). Chaque agent mutagène génère un<br />

type de lésion qui lui est propre, et ce sont celles produites à fréquence élevée qui induisent les<br />

mécanismes de réparation les mieux adaptés.<br />

Chez l'homme, ces mécanismes de réparation sont classifiés en 7 groupes principaux constitués par<br />

les réparations de type : BER (base excision repair ou réparation par excision de base), NER (nucleotide<br />

excision repair ou réparation par excision de nucléotide),<br />

MMR (mismatch repair ou réparation des mésappariements), DSBR (double-strand break repair ou<br />

réparation de cassure double brin), TCR (transcription coupled repair ou réparation par transmission<br />

couplée), réversion directe et tolérance. Des maladies héréditaires comme le xeroderma pigmentosum<br />

(XP), le Nijmegen breakage syndrome (NBS), l'ataxia telangiectasia (AT), l'anémie de Fanconi, les<br />

syndromes de Bloom et de Cockayne et le syndrome familial de cancer colorectal non polyposique<br />

(hereditary non-polyposis colorectal cancer ou HNPCC), liées à la mutation de gènes impliqués dans ces<br />

voies et présentant une prédisposition au cancer, illustrent l'importance de ces mécanismes dans la<br />

sauvegarde du génome. D'autres gènes de réparation sont indispensables à la viabilité, comme ceux<br />

impliqués dans la voie BER. Dans ce chapitre une brève description des différents mécanismes de<br />

réparation est présentée (Danzter et Murcia, 1998 ; Lindhal et Wood, 1999 ; Pegg, 1999 ; Rich et al.,<br />

2000 ; Khanna et Jackson, 2001).<br />

A) BER<br />

La réparation par excision de bases concerne un large spectre de petites lésions n'ayant pas d'effet<br />

de distorsion important sur l'ADN et dont les plus fréquentes sont produites par oxydation ou alkylation.<br />

L'hydrolyse spontanée du lien b-glycosidique entre une purine ou, moins fréquemment, une pyrimidine et<br />

leur désoxyribose, conduit à la formation d'environ 10000 sites apurique/apyrimidique par cellule par<br />

jour. La désamination de cytosine en uracile et de 5-méthylcytosine en thymine a lieu à la fréquence<br />

d'environ 100 par jour par cellule. La réaction d'oxydation peut être induite par la présence de radicaux<br />

libres issus de la respiration aérobie et ayant échappé à la mitochondrie, mais également par ceux issus<br />

d'un stress oxydatif exogène comme l'exposition aux rayonnements ionisants ou au tabac. Parmi les<br />

sources endogènes, il y a l'eau, qui est capable de provoquer l'hydrolyse spontanée des nucléotides à<br />

37°C, ainsi que des petites molécules alkylantes comme la S-adénosylméthionine (Lindhal et Wood,<br />

1999).<br />

B) NER<br />

La réparation par excision-resynthèse des nucléotides concerne les adduits de l'ADN impliquant des<br />

liaisons covalentes anormales au sein du même brin ou entre brins opposés et qui ont pour effet de créer<br />

des distorsions de la double hélice. Chez l'homme, le mutagène principal à l'origine de ces lésions est le<br />

rayonnement UV, lequel produit principalement des dimères de pyrimidine. D'autres carcinogènes<br />

chimiques tels que le benzo-a-pyrène (contenu dans le tabac), l'aflatoxine (produite par un champignon<br />

qui contamine la nourriture dans certaines régions africaines et chinoises) et le cisplatine (drogue utilisée<br />

en chimiothérapie) produisent également des adduits réparés par cette voie. Ce système n'ayant aucun<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 17


mécanisme de substitution, même partiel, rend les personnes qui en sont déficientes totalement<br />

vulnérables aux mutations photoinduites. En effet, l'affection héréditaire XP, liée à la mutation d'un des 8<br />

gènes codant les protéines XP-A à G et la forme variante XP-V, participant à la voie NER, est<br />

caractérisée par l'accroissement d'un facteur 1000 du risque de développer un cancer cutané.<br />

C) La réversion directe<br />

Elle concerne principalement l'élimination du O6 -méthylguanine (m6G) produit par des molécules<br />

endogènes telles que la S-adénosylméthionine et les composés N-méthyl-N-nitroso. Ce dérivé étant<br />

capable de s'apparier aussi bien avec une cytosine ou une thymine il constitue une source dangereuse de<br />

mutation par transition. La réparation est effectuée par la MGT (O6-méthylguanine-ADN méthyltransférase) qui transfert un groupement méthyl de la guanine sur une de ses propres cystéines.<br />

Cette voie est source d'un taux d'erreur assez faible (taux d'alkylation endogène normal) du fait que la<br />

réparation d'une lésion est consommatrice d'une protéine qui ne sera pas régénérée. Lorsque le système<br />

MGT est saturé par une méthylation trop massive, la cellule est amenée vers l'apoptose via le système<br />

MMR, lequel reconnaît la lésion mais n'est pas adapté à la corriger.<br />

D) MMR<br />

Ce système de réparation prend en charge les erreurs commises par l'ADN polymérase lors de la<br />

réplication induisant des mésappariements d'une ou plusieurs bases. Il joue également un rôle dans la<br />

réparation des mésappariements créés lors de la recombinaison homologue ainsi que dans la suppression<br />

de recombinaison entre séquences non homologues (Bertrand et al., 1998).<br />

Le système MMR (gènes hMSH2, hMLH1 et hPMS2 notamment) joue un rôle critique dans la<br />

protection contre la tumorigenèse, comme le montre le syndrome HNPCC, lequel a une incidence<br />

relativement élevée dans la population humaine (1/300) et est associé à des mutations des gènes hMSH2,<br />

hMLH1 et hPMS2 dans respectivement 45%, 49% et 6% des cas. En outre, le syndrome HNPCC est<br />

associé au phénomène d'instabilité des microsatellites (MIN), lequel consiste en une variation anormale<br />

du nombre de répétitions dans les microsatellites de l'ADN tumoral. En effet, l'ADN polymérase ayant<br />

une forte tendance à déraper lors de la réplication de séquences en tandem (rajoutant ou éliminant des<br />

répétitions), les mésappariements ainsi créés sont couramment éliminés par la voie MMR, mais lorsque<br />

ce système est déficient, ils subsistent et entraînent un raccourcissement ou un rallongement des<br />

microsatellites.<br />

E) La tolérance<br />

Les cellules sont capables de tolérer une grande quantité de dommages de leur ADN et de<br />

continuer à progresser dans le cycle. C'est le cas des dimères pyrimidiques induits par des rayonnements<br />

UV, lesquels constituent la lésion tolérée la mieux connue. Bien que la présence de cet adduit bloque la<br />

progression des polymérases de réplication, il existe d'autres polymérases, dénommées z et h, qui sont<br />

spécialement adaptées à continuer la réplication à travers les sites endommagés en ignorant la distorsion<br />

et en incorporant des nucléotides de façon arbitraire. Ces enzymes présentent une fréquence de<br />

mutagenèse différente vis à vis de la réparation d'adduits pyrimidiques (souvent dimères de thymine)<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 18


étant donné que la polymérase h a tendance à rajouter des adénines alors que z rajoute d'autres<br />

nucléotides, créant ainsi des mutations ponctuelles. L'importance de la polymérase h est illustrée par la<br />

forme variante du Xeroderma Pigmentosum (XP-V), maladie dans laquelle l'absence de cette protéine se<br />

traduit par une hypermutabilité du génome lors de l'exposition aux UV, probablement due à sa<br />

substitution par la polymérase-z. Cependant, il est possible que pour d'autres types de dommages la<br />

contribution de ces polymérases dans l'induction des mutations soit inversée.<br />

F) TCR<br />

La réparation couplée à la transcription consiste à réparer en priorité le brin activement transcrit de<br />

l'ADN par les différents mécanismes décrits précédemment, avec la participation supplémentaire de<br />

protéines spécifiques.<br />

Les différents mécanismes abordés dans ce chapitre sont essentiels à la cellule pour préserver son<br />

génome des effets mutagènes provoqués par les lésions de l'ADN. Un défaut de réparation peut conduire<br />

la cellule en apoptose, ou bien, lui faire accumuler des mutations pouvant contribuer au processus de<br />

tumorigenèse. En effet, la quantité élevée d'altérations génétiques retrouvées dans les cancers humains<br />

suggère le rôle important des dysfonctionnements des systèmes de réparation. Bien que l'ensemble des<br />

mécanismes de réparation abordés dans ce chapitre puissent être impliqués dans le cancer du sein, la voie<br />

affectée de manière prédominante semble être la réparation des cassures double brin.<br />

VII. Sources cellulaires spontanées de Cassure double brin (CDB) de l’ADN<br />

Les cassures double brin (CDB) spontanées peuvent survenir à n'importe quel stade du cycle<br />

cellulaire. Les études récentes montrent que les CDB, supposées être les lésions initiales de la formation<br />

d'aberrations chromosomiques, ne sont pas si rares et peuvent avoir lieu spontanément par différents<br />

mécanismes cellulaires.<br />

A) Topoisomérase<br />

Les topoisomérases (Topo) sont des enzymes chargées de réguler la structure dans l’espace de<br />

l'ADN en induisant des coupures qu’elles réparent ensuite. Elles forment une liaison covalente avec<br />

l'ADN pour changer son statut hélicoïdal, ce qui est nécessaire pour la réplication, la recombinaison, la<br />

ségrégation chromosomique et la transcription. Tandis que la Topo I génère des cassures simple brin, la<br />

Topo II génère des CDB spécifiquement pendant la mitose et la méiose, qui sont indispensables à la<br />

séparation des chromatides sœurs. Pendant le cycle cellulaire, des CDB spontanées surviennent à la suite<br />

d'un clivage de l'ADN par ces enzymes. Les deux enzymes sont donc impliquées dans la stabilisation du<br />

génome mais peuvent également promouvoir des recombinaisons illégitimes qui peuvent engendrer la<br />

formation d'aberrations chromosomiques (Wang, 1996).<br />

B) Réplication<br />

Une des sources les plus impliquées dans les CDB est la réplication de l'ADN qui génère environ 10<br />

CDB par cellule et par division. Ce taux élevé serait dû au fait qu'une cassure simple brin présente dans<br />

le brin parental, à un site de la Topo I, peut être converti en CDB par l'arrêt de la fourche de réplication à<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 19


cette lésion (Roth et Wilson, 1988).<br />

Ainsi, si ces lésions ne sont pas réparées, il peut en résulter une perte de chromosome et/ou une<br />

induction d’apoptose. Si elles sont mal réparées, il peut survenir des réarrangements chromosomiques.<br />

C) Méiose<br />

La méiose est le meilleur modèle pour un processus cellulaire dans lequel les CDB sont formées<br />

par un système spécial qui initie la haute efficacité de la RH entre les chromatides homologues des<br />

chromosomes parentaux dans la cellule germinale afin d'augmenter la variabilité génétique (Sun et al.,<br />

1989). Dans la levure, le mécanisme de création des CDB pendant la méiose a été établi comme lié à une<br />

endonucléase (SpoII) proche de la Topo II humaine. Bien que des interactions enzyme-CDB spécifiques<br />

de la méiose chez l'homme n'ont pas encore été confirmées physiquement, des protéines similaires à la<br />

SpoII ont été identifiées. Ce qui laisse penser à un mécanisme similaire de l'initiation de la RH méiotique<br />

chez l'homme (Keeney et al., 1997, 1999 ; McKim et Hayashi-Hagihara, 1998 ; Romanienko et<br />

Camerini-Otero, 1999).<br />

D) Sites fragiles<br />

Les séquences répétées, mini- et microsatellites, peuvent aussi être la source de CDB. Ces<br />

séquences subissent un processus dynamique d'extension et de délétion qui est souvent associé à des<br />

maladies génétiques, comme les maladies à triplets (syndrome du X fragile) (Sutherland et al., 1998).<br />

Cependant, le mécanisme exact de formation des CDB à ces sites n'est pas encore déterminé.<br />

E) CDB : résultant de réparation par excision<br />

Le processus de réparation par excision qui élimine les dommages sur une base de l'ADN peut aussi<br />

être considéré comme une source potentielle de CDB (Doutriaux et al., 1986). Une des sources les plus<br />

importantes de dommages spontanés de l'ADN est le stress oxydatif généré par différentes réactions<br />

redox dans les métabolismes aérobies qui causent environ 20000 lésions oxydatives par jour dans chaque<br />

cellule. De tels dommages de l’ADN sont pris en charge par le système de réparation par excision de<br />

base. Ainsi, si deux de ces altérations se retrouvent localisées sur les brins opposés à moins de 10 pb<br />

l'une de l'autre, l'excision simultanée de ces bases modifiées peut générer une CDB (Croteau et Bohr,<br />

1997 ; Cunningham, 1997 ; Wilson et Thompson, 1997).<br />

F) Autres mécanismes<br />

D'autres mécanismes générant des CDB ont été identifiés chez la levure. Par exemple, les<br />

transposons et rétrotransposons, lors de leur excision et réinsertion, peuvent également générer des CDB<br />

et ainsi contribuer à la restructuration des chromosomes. Chez l’homme, des études ont démontré que des<br />

éléments transposables sont aussi actifs et qu’ils peuvent contribuer à l'apparition d'aberrations<br />

chromosomiques (Finnegan, 1994 ; Lim et Simmons, 1994 ; Erickson et Lewis, 1995 ; Hall et Collis,<br />

1995 ; Britten, 1997 ; Labrador et Corces, 1997).<br />

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VIII. Rôle des CDB dans l’apparition de l'instabilité génétique<br />

Actuellement, il est bien admis que les mécanismes impliqués dans la réparation des CDB et dans<br />

les recombinaisons génétiques sont les principaux responsables de la formation d’une instabilité<br />

génétique conduisant à de nombreuses aberrations chromosomiques. Le support le plus convainquant de<br />

cette notion est probablement dérivé de l'analyse des altérations chromosomiques générant des maladies<br />

rares autosomales qui sont associées à des fréquences élevées d’instabilité génétique (Cornforth, 1998).<br />

IX. Syndromes humains d'instabilité génétique<br />

Les maladies connues caractérisées par une instabilité génétique sont le syndrome de Nijmegen-<br />

Breakage (NBS), l'anémie de Fanconi (FA), le syndrome de Bloom (BS), le syndrome de Werner (WS)<br />

et l'ataxie télangiectasie (AT). Ce sont toutes des maladies autosomiques récessives rares. Les cellules<br />

provenant des patients atteints de ces syndromes présentent un phénotype similaire manifesté par une<br />

hypersensibilité aux radiations ionisantes ainsi que, à l’exception des cellules AT, aux agents pontant<br />

l’ADN, tel que la mitomycine C.<br />

A) Ataxie télangiectasie (AT)<br />

L’ataxie (trouble de coordination) cérébelleuse se révèle au moment de l’apprentissage de la<br />

marche, puis viennent les télangiectasies, au niveau des yeux (petits vaisseaux des conjonctives dilatés)<br />

et plus tard, de façon inconstante, de la peau (visage, voire cou, membres…). D’autres signes sont<br />

fréquents : troubles oculomoteurs, autres signes neurologiques (hypotonie du visage, athétose). L’absence<br />

de détérioration mentale est caractéristique. Il peut exister des troubles de la pigmentation cutanée ou la<br />

présence de cheveux blancs dès l’enfance qui traduisent un vieillissement prématuré. Le risque de cancers<br />

est élevé ainsi que des complications infectieuses en raison du déficit immunitaire.<br />

Le gène responsable de cette pathologie est situé en 11q23 et code pour une protéine de 350 KDa<br />

(ATM) qui serait impliquée dans le contrôle du cycle cellulaire, dans la réparation des CDB de l'ADN,<br />

dans la recombinaison au cours de la méiose et également dans la maturation des gènes<br />

d'immunoglobulines. L’apparition d’un cancer, assez fréquente chez les personnes atteintes d’AT,<br />

résulterait d’un défaut de reconnaissance des altérations de l’ADN, et donc de leur réparation. Ceci<br />

conduit à perdurer une mutation génétique initiale. Les sujets hétérozygotes (porteurs du gène mais non<br />

malades) sont exposés à ce risque mais dans une bien moindre mesure.<br />

B) Syndrome de Nijmegen<br />

Le syndrome de Nijmegen, a longtemps été considéré comme une variante de l'AT. Le clonage<br />

récent du gène NBS montre qu'il s'agit d'un syndrome à part. Sa prévalence est très hétérogène avec une<br />

fréquence plus élevée dans les pays de l'Est. Les patients atteints de NBS présentent généralement une<br />

microcéphalie associée à un retard mental, à un déficit immunitaire, à une hypofertilité. Ils ont une<br />

prédisposition élevée à développer des hémopathies malignes. Le gène responsable de ce syndrome<br />

(NBS1) est localisé sur le bras long du chromosome 18 en 18q21.3. Chez la plupart des patients atteints<br />

de NBS, des mutations, de types délétion ou insertion ont été retrouvées dans la partie centrale du gène<br />

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NBS1. De plus, l'analyse des haplotypes montre un effet fondateur très important avec une quasi majorité<br />

de délétions.<br />

Le gène NBS1 code pour une protéine de 85 KDa appelée nibrine. Elle présente un domaine FHA<br />

(forkhead associated) ainsi qu'un domaine BRCT (breast cancer carboxy-terminal) qui sont retrouvés<br />

dans de nombreuses protéines impliquées dans la réparation de l'ADN ou dans les points de contrôle du<br />

cycle cellulaire. La protéine NBS1 est une composante du complexe MRE11/Rad50 impliqué dans la<br />

réparation des CDB par le mécanisme de RH ainsi que par le mécanisme de NHEJ.<br />

C) Anémie de Fanconi<br />

Les patients atteints d'anémie de Fanconi ont une prédisposition aux leucémies myéloïdes aiguës<br />

(jusqu'à 50% peuvent développer une leucémie). On observe également une plus grande fréquence de<br />

tumeurs du foie ou de l'appareil gastro-intestinal. Les principales anomalies sont un ensemble<br />

malformatif et surtout une aplasie médullaire progressive d'évolution fatale qui apparaît dans l'enfance.<br />

L'aspect invariable de ce syndrome est l'anémie aplasique alors que les anomalies congénitales sont très<br />

hétérogènes (malformation du squelette et de l'appareil urinaire, anomalies multiples du développement,<br />

etc…)<br />

L'anémie de Fanconi résulte de mutations bialléliques dans l’un des gènes FANC (A, B, C, D1, D2,<br />

E, F, et G). Les groupes A (66%) et C (14%) sont les plus fréquents. Sept des gènes FANC ont été clonés<br />

et il a été montré que leurs produits sont impliqués dans les points de contrôle du cycle cellulaire et dans<br />

les mécanismes de réparation des CDB. En effet, les protéines Fanc interagissent avec les autres protéines<br />

telles que NBS1, ATM et BRCA1 pour réparer les aberrations chromosomiques qui apparaissent durant<br />

la RH. De ce fait, une déficience des gènes FANC conduit à l’instabilité génétique (Grompe et Andrea,<br />

2002).<br />

D) Syndrome de Bloom<br />

Le syndrome de Bloom est la pathologie présentant une des meilleures corrélations connues entre<br />

instabilités génétiques et prédisposition tumorale. Ce syndrome est associé aux caractéristiques cliniques<br />

suivantes : retard staturo-pondéral, un déficit immunitaire variable, une photosensibilité plus ou moins<br />

marquée, une stérilité masculine, une fertilité réduite chez les femmes et une très forte prédisposition à<br />

développer tous types de cancers, mais à un âge plus précoce que la population générale (âge moyen du<br />

diagnostic : 25 ans).<br />

Le gène responsable de ce syndrome (BLM) est situé au locus 15q21.1 Neuf mutations du gène<br />

BLM ont été décrites à ce jour, dont 5 sont des mutations ponctuelles et 4 des petites délétions conduisant<br />

à la synthèse de protéines tronquées. Une mutation fondatrice est retrouvée chez les patients d'origine<br />

juive ashkénaze.<br />

Le gène BLM code pour une protéine de 158 KDa qui fait partie de la famille des hélicases RecQ et<br />

qui est très conservée d’E. Coli à l’homme. Les protéines de la famille des hélicases RecQ sont capables<br />

d’induire la séparation de 2 brins d’ADN de 3’ vers 5’. Bien que la fonction de la protéine BLM ne soit<br />

pas encore bien connue, plusieurs études ont montré qu’elle aurait un rôle essentiel dans les mécanismes<br />

de réparation des CDB, du fait de son association avec le complexe BASC en réponse aux stress<br />

génotoxiques (Lindor et al., 2000).<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 22


E) Syndrome de Werner<br />

Le phénotype clinique majeur est le développement rapide de signes et de symptômes qui<br />

caractérisent un vieillissement prématuré. Ce phénotype comprend un grisonnement prématuré des<br />

cheveux ou une calvitie précoce, une structure de la peau pseudo-sclérodermique avec des<br />

hyperkératoses aux points d'appui, une ostéoporose, une artériosclérose, la formation d'une cataracte<br />

bilatérale et un diabète non insulino-dépendant. La plupart des patients atteints décèdent majoritairement<br />

vers l'âge de 47 ans de cancers ou de maladies cardiovasculaires.<br />

Le gène responsable est situé sur le chromosome 8 et code pour une protéine (WRN) qui possède<br />

un domaine hélicase homologue à RecQ d'E.coli, ainsi qu'un domaine exonucléase 3'→ 5'. Les mutations<br />

à l'origine du syndrome conduisent toutes à une protéine WRN tronquée, avec la perte du signal de<br />

localisation nucléaire situé à l'extrémité carboxy terminale. Les mutations déstabilisent autant l'ARNm<br />

que la protéine et provoquent donc une perte des deux fonctions hélicase et exonucléase.<br />

X. Mécanismes de réparation des CDB<br />

Tous les processus de réparation (MMR, BER, NER) qui éliminent une base ou un sucre<br />

endommagé de l'ADN, comptent sur la présence d'un brin intact à l'opposé de la lésion afin de servir de<br />

matrice pour la restauration de la séquence originelle dans le brin endommagé. Dans le cas d'une CDB,<br />

les deux brins sont endommagés, éliminant ainsi la possibilité de recopier le brin opposé, ce qui implique<br />

l'obligation d'utiliser d'autres moyens afin de restaurer la séquence initiale. De la sorte, différents types de<br />

procédés de réparation existent, séparés en deux groupes : les mécanismes dépendants et indépendants de<br />

l'homologie entre les séquences concernées.<br />

Le premier s'apparente à la RH (aussi appelé réparation par recombinaison homologue (HRR :<br />

Homologous Recombination Repair) et ainsi ne requiert essentiellement qu’une extension de la région<br />

homologue (en général une centaine de pb), tandis que le second s'apparente à une recombinaison<br />

illégitime, caractérisée par une jonction non homologue des extrémités libres au niveau des points de<br />

cassures. Ce mécanisme appelé NHEJ (Non Homologous End Joining ou jonction des extrémités non<br />

homologues) peut se passer des séquences homologues, mais nécessite tout de même des séquences de<br />

micro-homologie d'environ 1à 10 pb, et peux simplement coller ensemble deux extrémités cassées.<br />

Par ailleurs, dans ce contexte d’instabilité génétique, il est important de mentionner le rôle des<br />

gènes BRCA1 et BRCA2 dans la réparation des CDB, notamment par RH. En effet, le gène BRCA1 fait<br />

partie du complexe macromoléculaire BASC (Brca1 associated genome surveillance complex) qui<br />

comprend ATM, MSH2, MSH6, MLH1, RAD50, MRE11 et NBS1. En présence de dommages de l’ADN,<br />

une interaction directe entre BRCA1et BRCA2 a été mise en évidence.<br />

XI. Mécanisme dépendant de l'homologie (HRR)<br />

La plupart des connaissances sur cette voie de réparation est issue de recherches basées sur les<br />

phages, les bactéries et les levures, là ou la HRR est la plus courante et efficace. Dans les cellules des<br />

vertébrés, la faible fréquence d'évènements touchant fidèlement des cibles géniques et le taux élevé de<br />

fusions des extrémités des ADN, mènent à penser que la NHEJ serait bien plus déployée que la HRR.<br />

Cependant, des évidences récentes indiquent que lorsqu'une CDB apparaît à l'intérieur d'un chromosome<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 23


des mécanismes de HRR efficaces apparaissent aussi dans les cellules des vertébrés (Liang et al., 1998).<br />

Des études génétiques dans la levure ont montré que la HRR est strictement dépendante des gènes<br />

RAD52 et RAD51. La récente identification de gènes homologues à ces derniers dans des cellules de<br />

mammifères indiquerait que la HRR serait un processus hautement conservé qui pourrait jouer un rôle<br />

plus important dans la réparation des CDB dans les cellules vertébrées que ce qu'il a été envisagé<br />

auparavant.<br />

Les mécanismes de réparation HRR sont subdivisés en deux processus, conservateurs et non<br />

conservateurs. Le premier groupe est caractérisé par une réparation fidèle de la CDB redonnant ainsi<br />

deux copies intactes. La HRR non conservatrice se déroule notamment lorsque les CDB se trouvent entre<br />

deux séquences répétées consécutives qui interagissent l'une avec l'autre, ce qui fait que l'une des copies<br />

répétées et la séquence intermédiaire seront perdues.<br />

XII. HRR conservatrice<br />

La caractéristique de base de la HRR conservatrice est la capacité à reconstituer un chromosome<br />

cassé en copiant les informations depuis la chromatide sœur ou le chromosome homologue. Ceci permet<br />

de restaurer la séquence originale au niveau de la cassure. Cette voie de réparation peut concerner une<br />

séquence à échelle génique ou englobant plusieurs gènes, voire même un bras chromosomique entier.<br />

A) Modèle DSBR (Double Strand Break Repair : Réparation des CDB)<br />

Ce processus, également appelé conversion génique, nécessite que les deux extrémités des points de<br />

cassure présentent des homologies avec une séquence intacte qui peut servir d’amorce. Le mécanisme<br />

met en jeu RAD52, chargée de protéger les extrémités libres de la cassure. Suit une résection effectuée<br />

par exonucléase en 5'® 3' afin de créer des régions simple brin 3' qui vont pouvoir envahir le<br />

chromosome homologue (méiose) ou la chromatide sœur (mitose) au site d'homologie. Le complexe<br />

RAD50/MRE11/NBS1, lequel possède des activités exonucléase et hélicase, est nécessaire au<br />

déroulement de ce processus. L'étape clé de l'invasion du brin et de l'échange est effectuée à l'aide des<br />

protéines Rad51 et RPA qui forment des filaments au long du brin cassé pour faciliter l'invasion du brin<br />

donneur et produire l'échange (Nishinaka et al., 1998). Deux autres protéines, BRCA1 et BRCA2,<br />

interagissant avec RAD51 et le complexe RAD50/MRE11/NBS1 aide à promouvoir la RH. Une ADN<br />

polymérase assure la synthèse de l'ADN et la structure de réplication peut migrer le long du chromosome.<br />

L'extrémité 3' du brin invasif sert d’amorce pour effectuer une synthèse de réparation semi-conservatrice.<br />

Ainsi, un nouveau brin synthétisé est présent dans les deux molécules (donneuse et receveuse) à l’aide<br />

d’une nouvelle fourche de réplication. Enfin, la Ligase IV avec son facteur XRCC4 ferme la brèche. La<br />

molécule d'ADN résultant contient donc une région hétéroduplex entourée par deux jonctions de<br />

Holliday (HJ) qui ne sont pas fixées dans l'espace et qui peuvent donc agrandir cette zone hétéroduplex.<br />

Ensuite, la résolution endonucléolytique des HJ va donner des produits croisés (issus des crossing-over)<br />

ou non croisés, aussi appelés respectivement recombinants épissés ou patchés.<br />

B) Modèle SDSA (Synthesis Dependant Strand Annealing : Hybridation de<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 24


ins néosynthétisés)<br />

Le principe de ce modèle est de déplacer les deux brins néosynthétisés des brins donneurs et de les<br />

retourner à la molécule réparée en les hybridant ensemble, de sorte que tout l'ADN se retrouve dans la<br />

molécule receveuse. Les brins néosynthétisés retournent donc à la molécule initialement endommagée<br />

(Pâques et Haber, 1999). Contrairement au modèle DSBR, où la réparation est semi-conservatrice, dans<br />

la SDSA elle est conservatrice, tous les brins néosynthétisés sont sur la même molécule.<br />

C) Modèle BIR (Break-Induced Replication : Réplication induite par cassure)<br />

La conversion génique concerne généralement des séquences assez courtes impliquant un échange<br />

avec un duplex homologue comme donneur au niveau des points de cassures. Cependant, la cassure peut<br />

toucher de très grandes séquences qui se produisent à proximité de la fourche de réplication où seulement<br />

une des extrémités de la cassure présente une homologie avec une séquence homologue. Dans ces cas,<br />

l’extrémité 3’ de la cassure envahie soit le chromosome homologue, soit la chromatide sœur. Dans cette<br />

voie de réparation, appelée BIR (pour Break-Induced Replication), l'extension est complétée par la<br />

synthèse des deux molécules filles à la fois en établissant une nouvelle fourche de réplication (Mosig,<br />

1987 ; Kogoma, 1996, 1997 ; Chen et Kolodner, 1999). Un mécanisme commun avec la réparation par<br />

DSBR est donc retrouvé visant à établir une nouvelle fourche de réplication. La réparation par BIR<br />

procède généralement jusqu'à la fin du chromosome. Si elle rencontre une fourche de réplication de<br />

conversion génique, elle peut se transformer en DSBR en impliquant la seconde extrémité de la cassure.<br />

La voie de réparation BIR est particulièrement importante du fait de la conversion qui peut se faire sur un<br />

bras entier. La BIR est également le mécanisme tenu pour responsable de la maintenance des télomères<br />

dans les cellules dépourvues de télomérase, l'enzyme qui normalement ajoute les courtes séquences<br />

répétées télomériques à la fin des chromosomes (Pâques et Haber, 1999).<br />

XIII. HRR non conservatrice<br />

A) Modèle SSA (Single Strand Annealing : Hybridation simple brin)<br />

Lorsque les CDB se produisent entre des séquences homologues, comme des répétitions en tandem,<br />

et en l’absence d’un duplex donneur, une réparation par RH génératrice d’erreurs prend place. Cette voie<br />

de réparation consiste en une recombinaison entre ces séquences homologues. Le mécanisme de SSA est<br />

initié par une résection extensive dans le sens 5'→ 3' mettant ainsi la cassure en présence de longues<br />

queues 3' simple brin qui peuvent s'hybrider lorsqu’une région d'homologie importante (»400 pb) est<br />

exposée sur les deux brins libres. Lorsque les séquences répétées sont situées près l'une de l'autre sur un<br />

même chromosome, la recombinaison intrachromosomique provoque, par élimination nucléolytique, des<br />

délétions interstitielles incluant l’une des répétitions ainsi que de la région non homologue contenue entre<br />

les deux séquences. Dans le cas où les séquences répétées sont localisées sur des chromosomes différents<br />

il en résulte, par recombinaison interchromosomique, une translocation.<br />

XIV. Mécanismes indépendants des homologies<br />

A l'opposé de la situation dans la levure, où la voie HRR prédomine pour la réparation des CDB,<br />

les mécanismes de recombinaison indépendants des homologies, qui sont capables de recoller les<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 25


extrémités des CDB directement, aussi appelés NHEJ (pour Non Homologous End Joining), prévalent<br />

dans les cellules de mammifères. Cependant, l'indépendance de la NHEJ par rapport à des séquences<br />

homologues n’est pas totale. Bien au contraire, des séquences de micro-homologies (d’environ 1-10 pb)<br />

sont dans la plupart des cas utilisées.<br />

Le type de NHEJ le plus simple est la jonction des extrémités compatibles (cohésives ou franches)<br />

qui peuvent être liées de façon précise. Toutefois, il arrive assez fréquemment que les extrémités<br />

subissent une dégradation conduisant à des mutations, des insertions ou des délétions plus ou moins<br />

importantes au niveau de la jonction. La NHEJ est donc capable de lier des extrémités non<br />

complémentaires, sans tenir compte de leurs séquences ou structures. Ceci explique le potentiel mutagène<br />

de cette voie de réparation.<br />

Une étape cruciale dans ce mécanisme est donc la protection des extrémités générées par la cassure,<br />

laquelle est accomplie par l'hétérodimère protéique KU70/KU80 (codées par XRCC6 et XRCC6,<br />

respectivement). En effet, ces protéines se lient à l'ADN pour le protéger de la dégradation ainsi que pour<br />

aligner les extrémités pendant le processus de réparation en formant un pont protéique (Feldmann et al.,<br />

2000). La liaison de KU70/KU80 à l'ADN permet en outre d'attirer la DNA-PKcs (ou unité catalytique<br />

de la protéine kinase ADN dépendante, homologue de ATM et ATR) pour former l'holoenzyme DNA-<br />

PK, ce qui a pour effet d'augmenter son activité kinase. Bien que ses cibles in vivo restent mal connues,<br />

l'autophosphorylation de son unité catalytique induit un changement de conformation permettant l'accès à<br />

d'autres protéines, telles que la polymérase chargée du remplissage et la ligase IV/XRCC4, qui accomplit<br />

la ligature de la molécule. Le complexe RAD50/MRE11/NBS1 participe également à cette voie. En effet,<br />

la nucléase MRE11 possède une activité in vitro capable de promouvoir la ligature de fragments<br />

présentant des microhomologies aux extrémités en présence d'une ligase, ce qui suggère une<br />

collaboration avec les protéines KU dans les réactions de jonction (Thompson et al., 1999).<br />

A) NHEJ fidèle<br />

La séquence originelle est donc restaurée si la CDB génère deux extrémités complémentaires. Le<br />

mécanisme de NHEJ fidèle a été longuement étudié dans des extraits d'œufs de Xénopes (Pfeiffer et<br />

Vielmetter, 1988). Dans ce système in vitro, la majeure partie des NHEJ est effectuée avec une grande<br />

fidélité, non seulement par des jonctions précises des extrémités cohésives ou franches qui restauraient la<br />

cassure, mais aussi parce qu'elle parvient à préserver les séquences non-complémentaires des extrémités<br />

en générant deux types prépondérants de produits : insérés ou chevauchés. Le type de produit formé<br />

dépend de la structure des extrémités jointives : les jonctions insérées se présentent généralement pendant<br />

la liaison d'extrémités franches, tandis que le produit de chevauchement est formé pendant la liaison<br />

d'extrémités cohésives.<br />

D'après ces données, il a été suggéré l’existence d'un facteur d'alignement qui pourrait servir à<br />

maintenir les deux extrémités alignées afin de faciliter leur reconfiguration biochimique en une structure<br />

liable (Thode et al., 1990). Des jonctions semblables ont été observées dans des cellules de mammifères<br />

in vivo et in vitro (Bøe et al., 1995 ; Daza et al., 1996 ; Roth et Wilson, 1986). Des études récentes ont<br />

montré que la présence en quantité suffisante de l'hétérodimère KU70/KU80, qui est capable de se lier à<br />

une grande variété des extrémités d’ADN, peut fonctionner comme le facteur supposé d'alignement en<br />

assurant la protection des extrémités de l’ADN contre les dégradations et de ce fait d’augmenter<br />

l’efficacité de cette voie de NHEJ.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 26


B) NHEJ génératrice d'erreurs (GE)<br />

Lorsque deux extrémités non assorties sont générées (par exemple après irradiation), elles sont<br />

transformées en une structure liable par des modifications enzymatiques qui causeront des insertions d'un<br />

petit nombre de pb (Pfeiffer, 1998). Ce processus est régulé d’une façon fortement dépendante du cycle<br />

cellulaire. Bien que cette voie NHEJ conduise habituellement à de petites mutations au site de jonction,<br />

les conséquences apparaissent comme étant tolérables dans les organismes multicellulaires. En effet, la<br />

probabilité est faible pour que ces petites altérations touchent une région critique codant pour un gène<br />

essentiel par rapport à la possibilité de toucher une région non codante ou de faible importance. Dans<br />

l'éventualité d'une mutation dans une région sensible, l'allèle intact peut, dans certains cas, compenser la<br />

perte de l'autre allèle dans les cellules diploïdes.<br />

Cependant, il arrive que l’hybridation des séquences de micro-homologies et l’élimination des<br />

extrémités simple brin puisse conduire à des délétions incluant quelques pb jusqu’à plusieurs kb. Ceci<br />

consiste à rechercher des séquences de micro homologies (1-10 pb) physiquement proches du point de<br />

cassure et à les hybrider ensemble en éliminant la région qui les sépare par l'action d'une endonucléase.<br />

Le résultat est une délétion dont le point de cassure contient la région de micro homologie, pouvant<br />

représenter une perte d'information importante du fait de la dégradation des extrémités en l'absence des<br />

protéines KU (Pfeiffer et al., 2000 ; Khanna et Jackson, 2001).<br />

Cette voie de réparation est donc caractérisée par deux traits, premièrement, elle est indépendante<br />

de Ku70/80, en fait, elle est uniquement détectable lorsque que Ku70/80 est non fonctionnel (Boulton et<br />

Jackson, 1996 ; Critchlow et Jackson, 1998 ; Feldmann et al., 2000) et deuxièmement, elle crée des<br />

délétions dont le point de cassure est encadré de micro homologies localisées à l'extrémité d'au moins un<br />

des simples brins engagés dans la réparation. Cette dernière caractéristique indique un mécanisme dans<br />

lequel les micro homologies localisées à proximité des extrémités de la CDB sont exposées en simple<br />

brin par des résections exonucléolitiques et/ou enroulées par un duplex d'hélicases. C’est un mécanisme<br />

présentant des points communs avec la voie SSA avec la différence que cette dernière requiert des zones<br />

d'homologies bien plus étendues (400 pb). Pour cette raison, la NHEJ GE est également appelée jonction<br />

directe des extrémités répétées (DREJ) (Thacker et al., 1992 ; Mason et al., 1996 ; Thacker, 1999c),<br />

NHEJ basée sur micro homologies (Lehman et al., 1994), SSA modifiée (Nicolás et Young, 1994 ;<br />

Nicolás et al., 1995) ou SSA conduite par micro homologies (Götllich et al., 1998). Bien que les facteurs<br />

impliqués dans la voie de NHEJ GE sont encore inconnus, la similarité entre cette voie et la SSA<br />

indiquerait que certains des facteurs seraient communs à ces deux voies de réparation (Götllich et al.,<br />

1998).<br />

XV. CDB et aberrations chromosomiques<br />

Le nombre important de séquences répétitives et de pseudogènes présents dans les génomes de<br />

mammifère constitue une voie ouverte à des échanges entre séquences non homologues, pouvant créer<br />

des délétions, des translocations et des réarrangements chromosomiques. En effet, les modèles exprimant<br />

des protéines de réparation des CDB sont caractérisés par un niveau élevé d’instabilité génétique. En<br />

respectant le potentiel des différentes voies de réparation à créer des aberrations chromosomiques, il est<br />

tout de même important de considérer le nombre de CDB nécessaire à l'initiation d'un évènement<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 27


particulier pendant la réparation. Chaque extrémité de CDB est hautement recombinogène du fait de sa<br />

capacité à envahir un duplex d'ADN à chaque site de séquence plus ou moins homologue. Ainsi, les<br />

différents mécanismes de réparation des CDB sont capables de générer des altérations chromosomiques<br />

s'ils ne sont pas correctement régulés. La façon dont les différents mécanismes sont régulés durant le<br />

cycle cellulaire n'est pas très claire, mais serait importante dans la compréhension de la formation des<br />

aberrations chromosomiques.<br />

Du fait de leur dépendance à une homologie de séquence, les voies HRR sont principalement<br />

actives en fin de phase S et G2 du cycle cellulaire, quand les chromosomes sont répliqués. Ainsi, deux<br />

copies identiques sont disponibles ce qui est manifesté avec le taux élevé d'échange spontané de<br />

chromatides sœurs. Bien que les mécanismes de HRR conservateurs sont supposés être le plus souvent<br />

fidèles, ils peuvent tout de même être mutagènes. Il est important de noter que la HRR est initiée par une<br />

simple CDB qui est suffisante pour induire un échange chromosomique par recombinaison ectopique. Le<br />

mécanisme a été observé par FISH dans des cellules irradiées en phase G0/G1. En effet, une extrémité de<br />

CDB peut envahir un chromosome non homologue à un site d'homologie (Savage, 1996). Puisque<br />

l'invasion du duplex initie chaque type de voie HRR et peut conduire à des crossing-over dans la DSBR<br />

et la BIR, la HRR a donc un haut potentiel d'induction d'aberration chromosomique. Car si l'invasion ne<br />

se fait pas avec le site homologue approprié ou le chromosome homologue, mais avec une séquence d'un<br />

autre chromosome, une recombinaison ectopique est générée créant ainsi translocation, délétion ou<br />

inversion (Lehrman et al., 1985, 1986 ; Vnencak-Jones et al., 1988 ; Liefshitz et al., 1995). Du fait de<br />

leur potentiel à générer des conversions géniques, ils peuvent résulter en une réduction à homozygotie<br />

péjorative quand l'allèle sauvage cassé est remplacé par un allèle mutant non fonctionnel (par exemple<br />

l'inactivation d'un gène suppresseur de tumeur).<br />

Une autre source de petites mutations interstitielles se produisant pendant la synthèse réparatrice de<br />

la HRR peut être l'incorporation de nucléotides en plus ou un "slippage" à une séquence mini- ou microsatellites,<br />

un site de légère répétition en tandem ou encore de répétition inversée qui peuvent conduire à<br />

des substitutions, insertions ou délétions (Rippley, 1982 ; Streisinger et Owen, 1985 ; Pâques et al.,<br />

1998).<br />

Du fait de leur potentiel à induire des crossing-over ainsi que des aberrations chromosomiques, il<br />

apparaît comme nécessaire que la HRR conservatrice soit fermement régulée. A l'exception de la<br />

possibilité que la HRR soit régulée par le cycle cellulaire, un autre élément de régulation est très<br />

important. Il s'agit du système de réparation des mésappariements qui détecte de l'intérieur des<br />

hétéroduplex, les systèmes formés entre des séquences qui ne sont pas totalement identiques mais<br />

seulement similaires (homologues) et ainsi empêche la recombinaison (Radman, 1989, 1991 ; Rayssiguier<br />

et al., 1989, 1991).<br />

Au contraire, la SSA et la NHEJ ne dépendent pas de la présence de chromatide sœur et donc sont<br />

supposées se produire durant tout le cycle cellulaire mais attendues particulièrement en phase G1. Dans<br />

ces deux systèmes, deux extrémités de CDB doivent interagirent directement avec deux autres, ce qui<br />

signifie que ces mécanismes nécessitent deux CDB initiales (4 extrémités) pour induire un échange<br />

chromosomique. Ceci renforce l'idée que chaque extrémité de CDB cherche dans tout le génome un<br />

partenaire de recombinaison (Haber et Leung, 1996).<br />

La SSA de même que la NHEJ GE produisent obligatoirement des délétions plus ou moins<br />

étendues. La NHEJ produit également des mutations ponctuelles au point de cassures, comme des<br />

substitutions de bases, petite insertion et/ou délétion, si l'extrémité n'est pas compatible et ne peut pas<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 28


directement être associée (Pfeiffer, 1998). Ainsi, la SSA et la NHEJ apparaissent comme étant des<br />

mécanismes jouant un rôle important dans la création de ces aberrations chromosomiques (Thacker,<br />

1999c ; Klugbauer et al., 2000).<br />

XVI. Les mécanismes d'apparition des LOH<br />

Dans le cancer du sein, l'altération génétique la plus souvent relevée est la perte d'allèle qui sera<br />

également appelée LOH pour loss of Heterozygosity ou perte d'hétérozygotie. Ces anomalies sont, selon<br />

Knudson, généralement localisées au niveau de loci de gènes suppresseurs de tumeurs, dont elles ont<br />

d'ailleurs permis l'identification et la localisation (Knudson, 1985).<br />

Plusieurs mécanismes ont été supposés à l'origine des LOH, lesquels peuvent réduire un locus<br />

donné à l'état homozygote ou hémizygote. Dans le premier cas, l'origine de la LOH peut être une<br />

recombinaison mitotique entre chromosomes homologues, réduisant à l’état homozygote les marqueurs<br />

proximaux au site d'initiation de l'échange. Un mécanisme supplémentaire est la non-disjonction des<br />

chromatides sœurs au moment de la mitose, qui peut donner lieu à une cellule fille contenant deux copies<br />

du même chromosome. Enfin, l'inactivation de l'allèle sauvage par une mutation spontanée ou une<br />

inactivation épigénétique peut également être considérée comme une LOH lorsque l'autre allèle est déjà<br />

muté, absent ou inactivé (chromosome X unique chez l'homme ou méthylé chez la femme).<br />

Contrairement au LOH homozygote, où le locus affecté est à l'état diploïde, la LOH hémizygote résulte<br />

de la perte physique d'un des allèles. L'origine de ce type de LOH est la délétion (interstitielle lorsque<br />

l'échelle est génique ou étendue lorsqu'elle touche plusieurs gènes et qu'elle est détectable par<br />

cytogénétique) ou la perte d'un chromosome ou d'un bras entier (Cavenee, 1983).<br />

L'origine des LOH est attribuée aux CDB de l'ADN non ou mal réparées (Moynahan et al., 1997 ;<br />

Pfeiffer et al., 2000 ; Shen 2000). En effet, de nombreuses équipes ont travaillé sur les pertes d'allèles,<br />

leur induction, leur conséquence, leur analyse, leur effet et divers mécanismes d'apparition. Ces études<br />

ont montré que l'hypométhylation ainsi que l'hétérologie de séquence augmentent en générale le taux de<br />

LOH (Stark et al., 2003). La LOH homozygote résulte de la recombinaison allélique accompagnée ou<br />

non de "crossing-over" et que la LOH hémizygote résulte de délétions causées par des remaniements<br />

intra-chromosomiques suite aux recombinaisons non conservatrices (comme la SSA) et/ou des<br />

événements de fusion (comme la NHEJ génératrice d’erreurs). Cependant, la place de chacun de ces<br />

deux mécanismes dans la génération de ces remaniements n’est pas encore bien connue.<br />

Ainsi, dans une étude réalisée sur une lignée fibroblastique de hamster, les délétions interstitielles<br />

ont été attribuées aux remaniements intra-chromosomiques de type SSA (Piperia et al., 1998). En effet,<br />

l’induction d'une CDB à l'intérieur de séquences répétées augmente considérablement les fréquences de<br />

recombinaison et la NHEJ fidèle (présence de Ku), mais les réparations conduisant à la perte de grandes<br />

séquences sont conduites par homologie, mettant ainsi la SSA comme première responsable des<br />

délétions. Dans les cellules de mammifères, les séquences répétées représentent 20 à 30% du génome. Le<br />

mode opératoire de la SSA dans les cellules humaines est suggérée par les résultats de plusieurs études<br />

qui ont montré que les délétions interstitielles impliquant des éléments répétés comme les séquences Alu<br />

sont fréquentes dans les tumeurs humaines et que les délétions revenant souvent à toucher des gènes<br />

suppresseurs de tumeurs pourraient être corrélées avec la présence de sites fragiles (Pipiras et al., 1998).<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 29


Néanmoins, il a été montré que l'apparition de LOH suite aux CDB n'est pas aléatoire, mais serait<br />

chromosome spécifique voire même bras spécifique. Cette spécificité, démontrée dans différents cancers<br />

humains a également été décrite dans la levure. Dans la levure, il a été démontré qu'il existait des liens<br />

entre la perte chromosomique et le processus de recombinaison mis en œuvre et ceci suivant le degré<br />

d'hétérogénéité de séquences ainsi que la localisation dans le chromosome de la CDB. Ainsi, les<br />

mécanismes conduisant à des LOH spontanées dans les cellules diploïdes de Saccharomyces cerevisiae<br />

impliquaient 3 types d'altérations qui sont la perte chromosomique, la recombinaison allélique et des<br />

réarrangements chromosomiques de type délétion intra-chromosomique et de crossing-over ectopique.<br />

Donc, suivant la position des cibles, le contexte locale de séquence ainsi que la présence de séquences<br />

répétées, leurs distances entres elles et la localisation plus ou moins proximale du télomère par rapport à<br />

la cassure, les mécanismes de réparation seraient différents et auraient des finalités différentes (Hiraoka<br />

et al., 2000).<br />

Dans les cancers humains, des LOH chromosome spécifique ont été également détectées comme la<br />

recombinaison mitotique pour le chromosome 17p dans le gliome et le rhabdomyosarcome, et pour le<br />

chromosome 11 dans le rhabdomyosarcome. De la même façon, la perte résultant en une monosomie est<br />

observée pour le chromosome 10 dans le glioblastome, et les chromosomes 10, 11 et 22 dans le<br />

médulloblastome. (Lasko et cavenee, 1991). Ces relations sont également dépendantes du type cellulaire.<br />

Par exemple, dans le rétinoblastome, le mécanisme de la LOH en 13q14 est la perte chromosomique<br />

suivie de duplication (Lasko et cavenee, 1991), tandis que c’est la recombinaison mitotique qui<br />

prédomine pour ce locus dans les cancers du sein (Kallioniemi et al., 1992).<br />

D’une façon intéressante, l’apparition de plusieurs mécanismes à la fois a été rapportée dans les<br />

cancers du sein (Chen et al., 1994). En effet, bien que la majorité des LOH analysées en 3p sont issues<br />

de délétions, quelques rares cas de recombinaison mitotique et de balancement allélique ont été aussi<br />

détectés.<br />

Récemment, l'étude sur 63 cancers colorectaux humains a montré une spécificité de l'altération<br />

suivant sa localisation (Thiagalingam et al., 2001). En effet, sur 5 chromosomes étudiés (chromosomes 1,<br />

5, 8, 17 et 18) une perte bras spécifique a pu être établie. La composante bras spécifique de ces données<br />

suggère que la plupart des événements de LOH sont sélectionnés pendant le développement tumoral et ne<br />

sont pas des évènements aléatoires. De plus, des pertes chromosomiques totales et partielles ont été<br />

observées simultanément et à des fréquences identiques dans la majorité de ces cancers. D’une façon<br />

intéressante, la perte totale a été associée à la non disjonction mitotique suivie de duplication<br />

chromosomique, tandis que la perte partielle a été attribuée à des recombinaisons inter-chromosomiques<br />

(translocations) issues des cassures chromosomiques et des événements de fusion, rappelant ainsi la<br />

NHEJ GE.<br />

Par ailleurs, l’équilibre en certains facteurs et le type cellulaire impliqué peuvent également affectés<br />

le mécanisme d’apparition de LOH (Stark et al., 2003). Par exemple, le mécanisme d'apparition des LOH<br />

en tant que CDB induite par des rayonnements ionisants a été étudié dans des fibroblastes de souris et<br />

des cellules T humaines en fonction du statut du gène p53 : (wt), (+/-) ou (-/-) (Shao et al., 2000). Le<br />

mécanisme le plus fréquemment observé dans les trois cas a été la recombinaison mitotique, réduisant le<br />

gène étudié à homozygotie. Cependant, en absence (-/-) et en haploinsuffisance (+/-) de p53, l'apparition<br />

de mutants par délétion interstitielle (réminiscences d'une voie NHEJ GE) ainsi que par perte ou<br />

duplication chromosomique a également été observée.<br />

En conclusion, il parait assez difficile de conclure sur un phénomène majeur de formation des<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 30


LOH, mais il apparaît clairement que le mécanisme de réparation dépend directement de la localisation<br />

de la CDB et des séquences environnantes. En effet, il est tout à fait possible que les deux mécanismes,<br />

délétion et recombinaison allélique, apparaissent simultanément, mais à des temps différents, dans la<br />

même cellule. De ce fait, les LOH seraient une cause de la tumorigenèse en touchant, par délétion, des<br />

gènes clés de régulation de la croissance cellulaire, qui deviendraient par la suite une conséquence.<br />

XVII. Résistance et réparation des altérations de l'ADN<br />

L'importance des différents systèmes de réparation dans la survie cellulaire ainsi que l'influence des<br />

altérations sur le développement cellulaire sont actuellement bien connues. De plus, l'implication des<br />

systèmes de réparations dans la génération d'altérations diverses peut également conduire à la<br />

tumorigenèse. En effet, des liens existent entre la résistance des cellules à différents agents chimique,<br />

biologique et même mécanique et les systèmes de réparations.<br />

A l'heure actuelle, les cancers sont traités en majeure partie, soit par radiothérapie, chimiothérapie,<br />

curiethérapie, hormonothérapie, soit souvent par plusieurs de ces traitements à la fois.<br />

Ces traitements sont, heureusement, dans bien des cas efficaces, et permettent la rémission de la<br />

tumeur. Mais parfois, une résistance innée ou acquise dans le temps à ces traitements est observée. La<br />

résistance des cellules tumorales entraîne une absence totale ou partielle de réponse au traitement et donc<br />

une persistance de la tumeur.<br />

Récemment, les liens entre résistance et les systèmes de réparation ont été établis.<br />

Les différents traitements existant et leurs moyens d'action sont les suivants.<br />

· La radiothérapie<br />

Il s'agit de bombarder de rayons ionisants la tumeur afin d'induire des cassures double brin de<br />

l'ADN dans les cellules tumorales et ainsi les conduire à l'apoptose ou à la nécrose.<br />

· La curiethérapie<br />

Il s'agit d'introduire au sein de la tumeur un élément radioactif qui va produire des cassures double<br />

brin de l'ADN dans les cellules tumorales et ainsi les conduire à l'apoptose ou à la nécrose.<br />

· L'hormonothérapie<br />

Quand un cancer a besoin d'une hormone pour se développer, toute action visant à empêcher la<br />

rencontre de l'hormone et du noyau de la cellule néoplasique est une hormonothérapie.<br />

· La chimiothérapie<br />

La chimiothérapie consiste en l'injection d'un composé cytotoxique dans le système sanguin du<br />

malade. Ce composé va donc avoir une action générale, mais ciblera en particulier les cellules tumorales<br />

puisque ces composés seront spécialement tournés contre les cellules en forte croissance (beaucoup de<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 31


cycles).<br />

Les médicaments anticancéreux attaquent les cellules tumorales en prolifération au niveau de<br />

différentes cibles. Il existe des agents qui agissent sur l'ADN cellulaire. Les agents alkylants induisent<br />

une modification chimique des molécules qui entrent dans la composition de l'ADN et entravent sa<br />

réplication, ce qui aboutit à la mort de la cellule touchée. Les agents intercalants possèdent une structure<br />

moléculaire qui leur permet de s'insérer entre les composants de l'ADN et, comme précédemment ils<br />

entravent la phase de synthèse d'ADN. Les agents scindants entraînent des cassures dans l'ADN. Il existe<br />

aussi des médicaments qui agissent sur une ou plusieurs étapes enzymatiques essentielles à la synthèse<br />

d'ADN. Les agents antimétabolites se substituent aux composants naturels de l'ADN et leur incorporation<br />

dans l'ADN bloque la multiplication cellulaire. Les poisons du fuseau agissent au niveau de la mitose en<br />

se fixant sur les composés qui assurent la division cellulaire, empêchant ainsi la division de la cellule en<br />

deux nouvelles cellules.<br />

Très précocement, des études (Bell et al., 1966 ; Whang-Peng et al., 1969) ont montré un haut<br />

pourcentage de cellules normales montrant de gros dommages chromosomiques après traitement<br />

chimiothérapique, dans les leucémies par exemple, mais il apparaît clairement que la capacité des cellules<br />

à réparer les dommages de l'ADN est écrasée par les doses d'agent thérapeutique utilisées. De tels<br />

dommages peuvent conduirent à des réarrangements d'ADN et développer une seconde tumeur (Fojo T.,<br />

2001).<br />

Il semblerait que les cellules normales ne pourraient pas être distinguées des cellules tumorales par<br />

leur habilité à réparer les CDB. Il apparaît même que les cellules tumorales serait des unités assez stables.<br />

En effet, les marqueurs chromosomiques sont utilisés en routine afin de caractériser les lignées cellulaires<br />

pendant des années et suite à des milliers de divisions cellulaires après la première caractérisation sans<br />

que cela ne pose trop de problèmes (Fojo T., 2001).<br />

De plus, si l'habilité d'une cellule cancéreuse à réparer les CDB est affaiblie, les thérapies auraient<br />

une efficacité immensément plus grande. Les agent alkylants par exemple, résultent en des dommages<br />

chromosomiques étendus et parfois presque en la mort cellulaire, laquelle n'est pas toujours le cas. Ainsi,<br />

les anormalités chromosomiques trouvées dans les tumeurs ne sont probablement pas une conséquence de<br />

la défaillance directe des systèmes de réparation des CDB mais refléteraient plutôt l'accumulation directe<br />

de changements dus aux erreurs de réparation modulées pendant la progression cellulaire (Thompson et<br />

al., 2001).<br />

L'observation que les doses de chimiothérapie peuvent écraser totalement les processus de<br />

réparation laisse supposer que la capacité du système de réparation est limitée.<br />

Il a été montré que la résistance aux agents de chimiothérapie, incluant le melphalan, est souvent<br />

médiée par l'augmentation de la réparation de l'ADN, l'augmentation du métabolisme des drogues ou la<br />

réduction de l'accumulation de drogue, mécanismes qui précèdent le point de décision d'apoptose (Perego<br />

et al., 1998).<br />

Le melphalan fait partie des moutardes à l'azote, agents alkylants. Il résulte en des dommages de<br />

l'ADN de type ponts inter brins conduisant à des CDB qui vont amener la cellule à l'apoptose.<br />

De nouvelles études ont montré que des mécanismes de recombinaison de l'ADN (RH et NHEJ)<br />

joue un rôle dans la résistance au melphalan (réparation par recombinaison Rad51 dépendante) (Wang et<br />

al., 2001).<br />

Les résultats suggèrent qu'interférer avec le processus de réparation pourrait sensibiliser les cellules<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 32


cancéreuses au melphalan.<br />

Certains mécanismes de réparation vont réparer ces dommages, ce qui va rendre la cellule<br />

résistante à la thérapie. Deux voies majeures impliquées dans la réparation de ce type d'altération, la<br />

recombinaison homologue et la NHEJ. Chaque voie possède un groupe unique de protéines impliquées<br />

dans le processus. Une équipe (Wang et al., 2001) a recherché l'augmentation de l'expression des<br />

protéines de ces deux groupes sur 14 lignées épithéliales et aucune des protéines associées à la NHEJ<br />

n'était surexprimée. Les protéines impliquées dans la réparation par recombinaison homologue ont donc<br />

été recherchées.<br />

Il a été trouvé une surexpression de la protéine XRCC3, élément de la famille des protéines liées à<br />

Rad51, protéine impliquée dans la réparation des dommages de l'ADN causés par les radiations<br />

ionisantes. Dans cette étude le melphalan induit la formation de foyers de Rad51 dans le noyau, indiquant<br />

des sites de recombinaison homologue. Cette augmentation est significativement corrélée avec la<br />

résistance au melphalan. Les auteurs concluent que, parce que XRCC3 et le mécanisme de réparation par<br />

recombinaison homologue apparaissent comme étant importants dans la résistance au melphalan dans ces<br />

lignées épithéliales, l'inhibition de la recombinaison homologue pouvant être appliquée aux traitements<br />

des cancers afin de les rendre sensibles aux moutardes d'azote (Wang et al., 2001).<br />

Une autre étude (Fojo, 2001) est également d'accord sur le fait que, si l'habilité d'une cellule<br />

tumorale à réparer les dommages est diminuée, voire éliminée, la thérapie sera bien plus efficace, termine<br />

sur le fait que l'étude précédente (Wang et al., 2001) fournie un très bon point de départ pour la<br />

compréhension de la chimiorésistance. Cependant, des études additionnelles devront être faites afin<br />

d'examiner la valeur, l'efficacité et la sûreté d'une telle stratégie.<br />

Plusieurs études visant à analyser la résistance tumorale ont été effectuées sur les leucémies,<br />

mettant en évidence la recombinaison homologue comme responsable de la résistance au melphalan. En<br />

revanche, dans une autre étude, portée elle sur la résistance au chlorambucil qui est également un agent<br />

alkylant, et de surcroît, de structure très proche de celle du melphalan, le mécanisme apparaît différent.<br />

Cette étude est réalisée sur des LLC (Leucémie Lymphoïde Chronique) (Panasci et al., 2001) qui sont<br />

caractérisées par la prolifération et l'accumulation de lymphocytes B qui apparaissent matures mais qui<br />

sont en fait biologiquement immatures. Quand le traitement s'avère nécessaire, l'utilisation d'une<br />

monothérapie avec une moutarde d'azote, généralement le chlorambucil, est préconisée et parfois peut<br />

être accompagnée de fludarabine, un agent excitant en traitement de front.<br />

La régulation de la DNA-PK apparaît comme étant fortement associée avec le développement de la<br />

résistance au chlorambucil dans les LLC. En particulier, une faible activité de la DNA-PK est associée<br />

avec une hypersensibilité au chlorambucil, et l'augmentation de son niveau correspond à la résistance.<br />

Bien que la stimulation de la formation de foyers Rad51 par le chlorambucil soit corrélée avec la<br />

résistance, les taux protéique de Rad51 ne sont pas différents entre les lymphocytes des LLC sensibles et<br />

ceux des résistants. L'augmentation des foyers Rad51 dans les cellules résistantes laisse suggérer que ces<br />

foyers représentent des processus actifs de réparation de l'ADN impliquant d'autres molécules que Rad51.<br />

En effet, il apparaît qu'une résistance croisée entre radiations ionisantes et chlorambucil existe ce<br />

qui impliquerait la NHEJ dans cette résistance, puisqu'une grande partie des cassures liées aux radiations<br />

ionisantes sont réparées par ce système (Panasci et al., 2001).<br />

Ces mécanismes de réparations qui sont parfois sur-actifs peuvent être utilisés comme cibles<br />

thérapeutiques. Une équipe (Yamauchi et al., 2001) a par exemple posé l'hypothèse d'utiliser le<br />

mécanisme de réparation de l'ADN qui est très actif dans les lymphocytes des LLC comme cible<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 33


iologique afin de faciliter l'incorporation d'analogues de nucléosides et augmenter ainsi leur toxicité. Les<br />

analogues de nucléosides (Cytarabine, Fluoro-uracile, Mercaptopurine, Thioguanine…) sont des agents<br />

de chimiothérapie dont les rôles sont de remplacer les nucléotides normaux. Les effets sont divers et<br />

peuvent inhiber la thymidilate synthétase (Fluoro-uracile) et s'incorporer dans l'ADN et ainsi bloquer sa<br />

synthèse (cytarabine et thioguanine) entres autres. Ainsi, l'augmentation de la capacité de réparation,<br />

associée avec la résistance pourrait être manipulée à l'avantage de la thérapeutique puisqu'ils supposent<br />

que le processus de réparation par excision initié par l'utilisation d'un agent alkylant va permettre<br />

l'incorporation d'un analogue dans l'ADN réparé, et ainsi inhiber la réparation et donc améliorer la<br />

cytotoxicité dans les lymphocytes quiescents. C'est pour cela que dans cette étude l'hypothèse est posée<br />

pour l'utilisation simultanée d'un agent alkylant et d'un analogue de nucléoside dans le traitement des<br />

LLC est bien plus performant que chacun séparément.<br />

D'autre part, plusieurs investigateurs (Suganuma et al., 1999 ; Jackson et al., 2000 ; Graves et al.,<br />

2000) ont proposé d'utiliser des agents interférant avec la réparation de l'ADN comme stratégie<br />

thérapeutique car il est clair que le succès de la réparation des CDB dans le maintien de l'intégrité<br />

chromosomique est crucial pour le passage des points de contrôle du cycle cellulaire. Par exemple, la RH<br />

dépend de points de contrôles en G2/M qui lui laisse le temps de réparer les éventuels dommages acquis<br />

lors de la réplication en phase G2. Un échec du point de contrôle G2/M augmente la probabilité que la<br />

cellule entre en mitose avec des chromosomes endommagés. Les inhibiteurs de kinases ciblant Chk1 et<br />

Chk2/hCds1 ont été montrés comme sensibilisant les cellules tumorales à la chimiothérapie et ont été<br />

proposés comme adjuvants. Cependant, cette stratégie thérapeutique a un potentiel d'accroissement de la<br />

toxicité de la chimiothérapie et une incidence sur l'apparition de seconde malignité, surtout des<br />

leucémies. Par exemple, chez les patientes atteintes de cancer du sein, des leucémies secondaires<br />

apparaissent le plus souvent après l'administration d'agents causant efficacement des CDB (comme des<br />

alkylants + inhibiteur de TopoII).<br />

Cette stratégie est encore préliminaire car de nombreuses cellules tumorales possèdent déjà des<br />

disfonctionnements dans leurs points de contrôle de cycle.<br />

Bien qu'il y ait encore beaucoup de chose à apprendre, il semble que la réparation des CDB est<br />

importante dans la carcinogenèse ainsi que dans la thérapeutique des cancers.<br />

Il apparaît donc très clairement que la compréhension des systèmes de réparation est très<br />

importante, tant pour la compréhension des mécanismes de protection des cellules normales que pour la<br />

lutte contre les cellules cancéreuses qui utilisent ces propriétés afin de résister aux différents traitements<br />

employés.<br />

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PUBLICATIONS ET TRAVAUX<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 40


Publications<br />

· NORELI FRANCO, SAMY-FÉLIX <strong>PICARD</strong>, FLORENCE MEGE, LAURENT ARNOULD<br />

AND SARAB LIZARD-NACOL.<br />

Absence of genetic abnormalities in fibro adenomas of the breast determined at P53 gene<br />

mutation and microsatellite alterations.<br />

Cancer Research 61, 7955-7958, 2001.<br />

· SAMY-FÉLIX <strong>PICARD</strong>, NORELI FRANCO, CATHERINE SERGENT, BRUNO<br />

CHAUFFERT AND SARAB LIZARD-NACOL.<br />

Analysis of microsatellite instability in acquired-drug resistance human tumor cell lines.<br />

Oncology Report 9, 971-976, 2002.<br />

· NORELI FRANCO, PHD; LAURENT ARNOULD, MD; FLORENCE MEGE, MD; SAMY-<br />

FÉLIX <strong>PICARD</strong>, BS; PATRICK ARVEUX, MD; SARAB LIZARD-NACOL, PHD.<br />

Comparative Analysis of molecular alterations in fibroadenomas associated or not with breast<br />

cancer.<br />

Archive of Surgery 138, 291-295, 2003.<br />

Communications<br />

· SF. <strong>PICARD</strong>, N. FRANCO, M. ARNAL, L. HAHNEL AND S. LIZARD.<br />

Analysis of genetic abnormalities in locally advanced breast carcinomas determined by<br />

microsatellite alterations and P53 gene mutation.<br />

Poster : 6 th International Symposium of Predictive Oncology & Intervention Strategies, Paris,<br />

France, February 9-12, 2002.<br />

· S-F. <strong>PICARD</strong>, N. FRANCO, M. ARNAL, L. HAHNEL ET S. LIZARD.<br />

Association des mutations du gène P53 avec l'instabilité génomique déterminée par la<br />

présence d'altérations de microsatellites dans le cancer du sein.<br />

Poster : Forums Euro Cancer, Paris, 4-6 juin, 2002.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 41

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