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100 ans du sucre suisse produit à Aarberg - Zuckerfabriken Aarberg ...

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Documentation pour la presse<br />

<strong>100</strong> <strong>ans</strong> <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> <strong>suisse</strong> pro<strong>du</strong>it <strong>à</strong> <strong>Aarberg</strong><br />

Fin janvier 1912, la première <strong>sucre</strong>rie d’<strong>Aarberg</strong> est dévastée par un incendie. Malgré cette catastrophe,<br />

elle peut renaître de ses cendres: la Zuckerfabrik und Raffinerie <strong>Aarberg</strong> (ZRA) ouvre<br />

ses portes quelques mois plus tard. Un siècle s’est écoulé depuis. Plus que simplement fêter un<br />

anniversaire, c’est aussi l’occasion de proposer une rétrospective sur l’histoire mouvementée<br />

<strong>du</strong> <strong>sucre</strong> et de l’économie sucrière en Suisse.<br />

L’histoire <strong>du</strong> <strong>sucre</strong><br />

Première référence historique <strong>à</strong> la canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong><br />

Selon des recherches effectuées aux Etats-Unis, la canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> serait apparue sous sa forme<br />

sauvage en Nouvelle-Guinée. Elle y aurait déj<strong>à</strong> été découverte et exploitée entre 15 000 et<br />

8000 <strong>ans</strong> av. J.-C. De l<strong>à</strong>, l’homme l’aurait propagée aux alentours de 5500 av. J.-C. vers l’est<br />

(via les îles Salomon et les îles Fidji) et vers l’ouest (via l’Inde et l’Asie <strong>du</strong> Sud-Est) jusqu’en<br />

Perse et en Chine.<br />

Selon toute vraisemblance, les peuples <strong>du</strong> sud de la chaîne himalayenne sont les premiers <strong>à</strong><br />

épaissir le jus de canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> sur <strong>du</strong> feu jusqu’<strong>à</strong> obtenir une masse collante, plus facile <strong>à</strong><br />

conserver que le jus fraîchement pressé.<br />

En Europe, ce n’est vraisemblablement qu’avec Alexandre Le Grand (365-323 av. J.-C.) que les<br />

Occidentaux découvrent la canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong>.<br />

Vers 627 apr. J.-C., les Perses font figure de précurseurs en mettant au point une méthode<br />

pour nettoyer le jus de canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> en y ajoutant <strong>du</strong> lait, mais aussi pour le raffiner. Grâce <strong>à</strong><br />

ces deux procédés, ils obtiennent pour la première fois un <strong>sucre</strong> plus clair. Ils sont aussi les<br />

premiers <strong>à</strong> verser le «moût cristallisé» d<strong>ans</strong> des moules coniques pour fabriquer des pains et<br />

des bâtons de <strong>sucre</strong>. Les Egyptiens seraient quant <strong>à</strong> eux <strong>à</strong> l’origine de l’utilisation de la chaux<br />

pour épurer le jus.<br />

A partir de 700 apr. J.-C., la culture de la canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> fait son apparition au Maroc et en<br />

Egypte.<br />

Le premier <strong>sucre</strong> d’Europe<br />

Plus tard, les croisés apprennent <strong>à</strong> leur tour l’existence de la canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong>. Ils la découvrent<br />

lors de la première croisade (1096-1099) d<strong>ans</strong> la région de Tripoli où elle est déj<strong>à</strong> consommée<br />

sous forme de jus. En 1150, ils intro<strong>du</strong>isent pour la première fois le <strong>sucre</strong> de canne en Europe<br />

centrale.


Christophe Colomb et le Nouveau Monde<br />

La canne <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> se répand <strong>à</strong> Cuba, <strong>à</strong> Porto Rico puis au Mexique suite <strong>à</strong> son importation par<br />

Christophe Colomb (1492) depuis les îles Canaries. Elle pousse particulièrement bien d<strong>ans</strong> ces<br />

pays au climat favorable. Sa culture connaît alors une forte exp<strong>ans</strong>ion et le nombre de raffineries<br />

ne cesse d’augmenter.<br />

En 1791, d<strong>ans</strong> le sillage de la Révolution française et de la promulgation des Droits de<br />

l’Homme, la première grande révolte d’esclaves éclate <strong>à</strong> Saint-Domingue qui est alors le premier<br />

fournisseur en <strong>sucre</strong> de l’Europe. De nombreuses raffineries sont détruites, et l’économie<br />

sucrière de la colonie s’effondre.<br />

Le <strong>sucre</strong>, une denrée de luxe<br />

Jusqu’au XVI e siècle, l’Orient, Chypre, le sud de l’Espagne et l’île de Madère sont les principaux<br />

fournisseurs de <strong>sucre</strong> de l’Europe <strong>du</strong> Nord. Mais le volume des importations reste modeste <strong>à</strong><br />

cette époque. La baisse de pro<strong>du</strong>ction, les longs tr<strong>ans</strong>ports et la hausse de la demande génèrent<br />

des prix élevés, faisant <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> une véritable denrée de luxe. Seuls les cours princières,<br />

les monastères et la riche bourgeoisie peuvent s’offrir <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> <strong>à</strong> volonté.<br />

Du <strong>sucre</strong> de betterave pour l’Europe<br />

Il faudra attendre la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle pour que la betterave sucrière effectue sa «marche<br />

triomphale» en Europe et plus longtemps encore avant qu’elle ne s’impose en Suisse. Mais les<br />

vents lui sont d’emblée défavorables sur le plan politique.<br />

En 1747, le chimiste allemand Andreas S. Marggraf découvre que la betterave fourragère contient<br />

<strong>du</strong> «vrai» <strong>sucre</strong>. Ce n’est qu’après sa mort que son ancien élève Franz Carl Achard entreprend<br />

en 1784 les premiers essais de culture de betteraves sucrières.<br />

Après avoir exploré et encouragé la culture de la betterave, Achard se consacre avec la même<br />

ardeur et la même rigueur <strong>à</strong> sa tr<strong>ans</strong>formation. Vers la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle, il se croit tout près <strong>du</strong><br />

but. Le 11 janvier 1799, il adresse une requête au roi Frédéric-Guillaume III de Prusse, d<strong>ans</strong> laquelle<br />

il l’informe de ses travaux et des avantages dont bénéficieraient l’Etat et la population si<br />

l’argent utilisé pour l’importation <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> depuis l’étranger «restait d<strong>ans</strong> le pays».<br />

Des dettes <strong>à</strong> la réussite<br />

Malheureusement, la première tentative d’Achard pour pro<strong>du</strong>ire son propre <strong>sucre</strong> brut échoue la<br />

même année. Un an plus tard, le chimiste reçoit quelques subventions de la part <strong>du</strong> roi, puis<br />

après avoir rencontré de nombreuses difficultés, un domaine en Basse-Silésie en contrepartie<br />

<strong>du</strong>quel il obtient une hypothèque s<strong>ans</strong> intérêt de 50 000 thalers ainsi qu’une avance de 12 000<br />

thalers.<br />

La première fabrique de <strong>sucre</strong> de betterave <strong>du</strong> monde voit le jour deux <strong>ans</strong> plus tard. Le<br />

12 mars 1802, Achard annonce d<strong>ans</strong> le «Berliner Intelligenzblatt» qu’il a construit la première<br />

fabrique de <strong>sucre</strong> de betterave <strong>du</strong> monde sur ses terres de Haut-Cunern et de Bas-Cunern (Silésie)<br />

près de Steinau an der Oder.<br />

Les années suivantes, il explique aux cultivateurs et aux propriétaires terriens comment il pro<strong>du</strong>it<br />

<strong>du</strong> <strong>sucre</strong> brut d<strong>ans</strong> sa petite usine. A l’époque, Achard s’intéresse déj<strong>à</strong> de près <strong>à</strong> la mise en<br />

valeur des pro<strong>du</strong>its secondaires. Par la suite, nombreuses sont les petites <strong>sucre</strong>ries <strong>à</strong> faire leur<br />

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apparition sur les domaines agricoles allemands sous forme d’activité économique supplémentaire.<br />

Napoléon fait la promotion <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> de betterave<br />

Après ses victoires sur l’armée prussienne en octobre 1806 <strong>à</strong> Jena et <strong>à</strong> Auerstedt, l’empereur<br />

Napoléon ratifie de nombreux décrets pour promouvoir la culture de la betterave et la pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>du</strong> <strong>sucre</strong> de betterave.<br />

Mais au lendemain de sa chute, le <strong>sucre</strong> de canne afflue <strong>à</strong> nouveau des colonies vers l’Europe<br />

<strong>à</strong> un prix très bas, ce qui provoque la disparition de la plupart des fabriques de <strong>sucre</strong> (excepté<br />

en France où une forte barrière douanière est maintenue).<br />

Après la chute de Napoléon, l’Allemagne veut tirer un trait sur tout ce qui lui rappelle<br />

l’empereur, y compris d’une certaine manière, sur la pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> de betterave. La ré<strong>du</strong>ction<br />

des droits de douanes et la taxation des pro<strong>du</strong>its indigènes ont eu un effet dévastateur<br />

sur la pro<strong>du</strong>ction allemande de <strong>sucre</strong>. A partir de 1841, la pro<strong>du</strong>ction et les chiffres des fabriques<br />

enregistrent une baisse massive en Allemagne.<br />

Du pro<strong>du</strong>it de luxe au pro<strong>du</strong>it excédentaire<br />

En 1900, le <strong>sucre</strong> de betterave reprend sa progression triomphale en Europe, même si force est<br />

de constater qu’au début <strong>du</strong> XX e siècle il représentait encore un peu plus de la moitié de la pro<strong>du</strong>ction<br />

mondiale de <strong>sucre</strong>, alors qu’il a diminué <strong>à</strong> près d’un tiers depuis. Il faut savoir ici que la<br />

pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> de betterave a été multipliée par six depuis 1900.<br />

La culture de la betterave comme la fabrication <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> sont devenues de plus en plus pro<strong>du</strong>ctives.<br />

Un progrès qui s’est finalement tra<strong>du</strong>it par un excédent de pro<strong>du</strong>ction d<strong>ans</strong> la plupart des<br />

pays occidentaux, et plus particulièrement d<strong>ans</strong> l’ex-Communauté Européenne (CE).<br />

Du <strong>sucre</strong> pour la Suisse<br />

Nul ne sait comment, ni en quelles quantités, la Suisse s’approvisionne en <strong>sucre</strong> aux XVI e , XVII e<br />

et XVIII e siècles avant l’apparition <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> de betterave. On suppose qu’<strong>à</strong> l’époque, le pays<br />

importe déj<strong>à</strong> ce pro<strong>du</strong>it via des raffineries situées aux Pays-Bas, en Allemagne (Cologne et Hildesheim)<br />

et en France. Genève aurait également été une porte d’entrée pour le <strong>sucre</strong> en<br />

Suisse.<br />

Le <strong>sucre</strong> pro<strong>du</strong>it en Suisse<br />

De nombreux coups d’essai<br />

Les premières tentatives de pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> en Suisse ont lieu <strong>à</strong> Bâle en 1811. D’autres<br />

coups d’essai suivent <strong>à</strong> Nyon (1813), Neuchâtel (1815) et Genève-Carouge (1820). Mais toutes<br />

ces fabriques de <strong>sucre</strong> déclarent très rapidement faillite, en partie par manque de betteraves <strong>à</strong><br />

<strong>sucre</strong> indigènes. En Valais, le gouvernement et le parlement étudient également <strong>à</strong> plusieurs reprises<br />

un projet d’implantation de fabrique de <strong>sucre</strong> de betterave <strong>à</strong> Granges entre 1836 et 1850.<br />

Mais une fois encore, l’idée ne verra pas le jour.<br />

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Herdern (TG), Muri (AG) et Hochdorf<br />

En 1857, des banquiers de Bâle et de Zurich caressent eux aussi l’idée d’une fabrique de <strong>sucre</strong><br />

<strong>à</strong> Herdern, un petit village situé au nord-est de Frauenfeld. Malgré des promesses de gains attrayantes,<br />

ce projet avorte <strong>à</strong> son tour, faute de financement.<br />

En 1879, un comité d’initiative constitué <strong>à</strong> Muri (AG) pour la construction d’une usine de <strong>sucre</strong><br />

<strong>suisse</strong> ne parvient pas non plus <strong>à</strong> rassembler les fonds nécessaires. A Payerne, des efforts<br />

sont également déployés pour la construction d’une fabrique. Entre 1880 et 1884, des districts<br />

français se rapprochent de la commune pour participer <strong>à</strong> ce projet. Mais l<strong>à</strong> encore, les fonds<br />

font défaut et les efforts réalisés ne donnent aucun résultat.<br />

En 1887, la tentative de construction <strong>à</strong> Hochdorf d’une fabrique de <strong>sucre</strong> en partie financée par<br />

les cantons de Lucerne et d’Argovie échoue elle aussi. Le prix proposé pour les betteraves ne<br />

convainc pas les pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Enfin une fabrique de <strong>sucre</strong> <strong>à</strong> Monthey<br />

En dépit de tous ces échecs, la volonté d’édifier une <strong>sucre</strong>rie en Suisse reste intacte: le<br />

4 décembre 1891, les auteurs d’une initiative fondent <strong>à</strong> Bâle la société anonyme «Helvétia fabrique<br />

de <strong>sucre</strong> <strong>suisse</strong> <strong>à</strong> Monthey». L’entreprise Pfeifer & Langen de Cologne est <strong>à</strong> l’origine de<br />

cette fondation. Cette fois-ci, la tentative se concrétise: peu après la fondation, les bâtiments<br />

nécessaires sont construits <strong>à</strong> Monthey et la fabrique démarre sa pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> brut. Celui-ci<br />

est ensuite traité d<strong>ans</strong> la raffinerie de l’établissement. D<strong>ans</strong> un premier temps, la demande<br />

en <strong>sucre</strong> <strong>suisse</strong> connaît une hausse fulgurante, mais la <strong>sucre</strong>rie ne peut très vite plus accepter<br />

de nouvelles commandes: une fois encore, les betteraviers estiment le prix de la betterave trop<br />

bas et ne livrent plus de quantités suffisantes. La fabrique ne tourne bientôt plus <strong>à</strong> plein régime.<br />

En 1895, la direction de la fabrique informe les betteraviers qu’elle n’est plus en mesure<br />

d’acquérir leurs betteraves, les contrats de culture étant désormais déclarés comme nuls.<br />

Moulin <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> <strong>à</strong> Rupperswil<br />

Alors que toutes les tentatives de fondation d’une <strong>sucre</strong>rie restent infructueuses, une entreprise<br />

parvient <strong>à</strong> surmonter les obstacles et <strong>à</strong> lutter pour sa survie: le moulin <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> de Rupperswil. Si<br />

celui-ci voit le jour en 1885, c’est grâce au «Berner Honiglebkuchen» (pain d’épice bernois) que<br />

le meunier et boulanger Gottlieb Kopp confectionne avec son fils Jakob <strong>à</strong> Rupperswil. L’idée de<br />

Jakob Kopp est en effet de fabriquer le <strong>sucre</strong> glace dont il a besoin pour recouvrir ses pains<br />

d’épices <strong>à</strong> partir de pains de <strong>sucre</strong>. Le moulin est dévasté par un incendie en 1915 et reconstruit<br />

la même année. La fabrique de <strong>sucre</strong> de Rupperswil est aujourd’hui encore en service sous<br />

la forme d’une société anonyme privée. Elle s’est spécialisée d<strong>ans</strong> la distribution et la tr<strong>ans</strong>formation<br />

de <strong>sucre</strong> indigène et étranger.<br />

La <strong>sucre</strong>rie d’<strong>Aarberg</strong><br />

Dès le début, la <strong>sucre</strong>rie d’<strong>Aarberg</strong> a joué un rôle majeur d<strong>ans</strong> l’économie sucrière <strong>suisse</strong>, ce<br />

qui ne l’a pas pour autant empêchée de connaître des revers de fortune.<br />

Première tentative manquée<br />

En 1896, un comité d’initiative se constitue pour l’édification d’une fabrique de <strong>sucre</strong>. Il est prévu<br />

que la <strong>sucre</strong>rie traite 30 000 tonnes de betteraves, ce qui représente <strong>à</strong> l’époque un rendement<br />

de 900 hectares environ. Le besoin en capital est estimé <strong>à</strong> 1,5 million de francs. Un consortium<br />

allemand s’engage <strong>à</strong> fournir la moitié <strong>du</strong> capital en actions, sous réserve que l’autre<br />

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moitié soit financée par la Suisse. Mais le financement échoue et le groupe allemand se retire<br />

<strong>du</strong> projet. Cet échec est avant tout dû au manque d’intérêt des agriculteurs pour la culture betteravière<br />

et <strong>à</strong> la chute des prix <strong>du</strong> <strong>sucre</strong>.<br />

Deuxième tentative<br />

Le comité d’<strong>Aarberg</strong> entre alors en contact avec le constructeur de machines Braunschweigische<br />

Maschinenbau<strong>ans</strong>talt AG (BMA) qui bénéficie d’une certaine expérience d<strong>ans</strong> la construction<br />

de fabriques de <strong>sucre</strong>. D<strong>ans</strong> un prospectus daté de juin 1898, le comité se dit optimiste:<br />

«La superficie des terrains adaptés <strong>à</strong> la culture de la betterave sucrière d<strong>ans</strong> le Seeland et les<br />

districts voisins est suffisante pour pro<strong>du</strong>ire avec le temps la matière première permettant de<br />

couvrir toute la consommation de <strong>sucre</strong> indigène. Il devrait être possible de tr<strong>ans</strong>former 250<br />

tonnes de betteraves par jour. (…) Nous prévoyons une augmentation des capacités journalières<br />

ainsi que l’installation d’une raffinerie dès que l’exp<strong>ans</strong>ion de la culture betteravière permettra<br />

l’édification d’une deuxième fabrique de <strong>sucre</strong> brut.»<br />

Première «campagne» en automne 1899<br />

La <strong>sucre</strong>rie d’<strong>Aarberg</strong> est mise en service en 1899. En 51 jours d’activité, elle tr<strong>ans</strong>forme<br />

12 600 tonnes de betteraves. Pourtant, dès le départ, la situation financière de l’entreprise n’est<br />

pas brillante. Le capital propre est insuffisant et la Confédération refuse toute subvention. S<strong>ans</strong><br />

compter qu’un problème récurrent fait <strong>à</strong> nouveau surface: les betteraves sont cultivées et livrées<br />

en trop faibles quantités d<strong>ans</strong> la zone de pro<strong>du</strong>ction. Le directeur de la fabrique prend<br />

alors une mesure pour le moins inhabituelle en louant lui-même des terres pour y cultiver la betterave<br />

sucrière.<br />

De nouvelles difficultés<br />

Mais, rien n’y fait: le 29 mai 1909, la fabrique de <strong>sucre</strong> d’<strong>Aarberg</strong> doit se résoudre <strong>à</strong> déposer le<br />

bilan. Le 9 août 1909, la Banque Cantonale Bernoise la vend aux enchères et la sauve de la<br />

disparition.<br />

Incendie ravageur de 1912<br />

Mais le mauvais sort s’acharne sur la fabrique de <strong>sucre</strong> d’<strong>Aarberg</strong>. Le 28 janvier 1912, un terrible<br />

incendie dont la cause restera inexpliquée se déclare vers 16 heures d<strong>ans</strong> ses murs. Le<br />

bâtiment principal, le séchoir, la salle des chaudières et les deux entrepôts sont ré<strong>du</strong>its en<br />

cendres. L’idée d’une reconstruction est écartée d<strong>ans</strong> un premier temps, les ombres <strong>du</strong> passé<br />

étant pour le moins dissuasives.<br />

Une nouvelle entreprise<br />

La Banque Cantonale Bernoise décide finalement de conjurer le sort et d’accepter le projet de<br />

reconstruction. La Zuckerfabrik und Raffinerie <strong>Aarberg</strong> AG (ZRA) est fondée le 16 novembre<br />

1912 (il y a donc tout juste <strong>100</strong> <strong>ans</strong> de cela), moyennant un capital de 850 000 francs divisé en<br />

1700 actions de 500 francs. Selon l’article 2 des statuts, la société a pour vocation «le rachat et<br />

la reconstruction de la <strong>sucre</strong>rie et de la raffinerie d’<strong>Aarberg</strong>, <strong>à</strong> ce jour exploitées par la Banque<br />

Cantonale Bernoise, la poursuite de son exploitation, la fabrication et la vente de <strong>sucre</strong> et des<br />

pro<strong>du</strong>its secondaires (...)».<br />

La Banque Cantonale Bernoise a si bien préparé le projet de reconstruction que le conseil<br />

d’administration commande les équipements techniques le jour-même. C’est ainsi qu’est posée<br />

la première pierre pour un nouveau départ de la pro<strong>du</strong>ction sucrière <strong>à</strong> <strong>Aarberg</strong>.<br />

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Le contrat de vente entre la Banque Cantonale Bernoise et la nouvelle entreprise est signé le<br />

1 er février 1913. Bien que les travaux de montage ne soient pas entièrement achevés, la fabrique<br />

peut déj<strong>à</strong> démarrer la pro<strong>du</strong>ction le 13 octobre 1913. Comme prévu, elle tr<strong>ans</strong>formera<br />

quelque 30 000 tonnes de betteraves lors de sa première campagne.<br />

Première Guerre mondiale 1914-1918<br />

La Première Guerre mondiale est une période difficile. Les matières premières pour la pro<strong>du</strong>ction<br />

<strong>du</strong> <strong>sucre</strong> se font rares. En 1916, l’économie de guerre institue un monopole sur le <strong>sucre</strong> en<br />

Suisse. Pour <strong>100</strong> kilos de <strong>sucre</strong> ven<strong>du</strong>, la fabrique d’<strong>Aarberg</strong> doit reverser 15 francs au nouveau<br />

service <strong>du</strong> monopole. En contrepartie, celui-ci livre <strong>à</strong> la fabrique <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> brut (quant il est<br />

disponible) pour le raffinage <strong>à</strong> façon, en sachant toutefois qu’il exige les trois cinquièmes des<br />

gains provenant <strong>du</strong> retraitement.<br />

Pendant la Première Guerre mondiale, la ZRA profite de l’évolution des prix et consolide sa situation<br />

financière. Mais dès l’accord de paix, elle est de nouveau livrée <strong>à</strong> la concurrence féroce<br />

<strong>du</strong> marché mondial sur lequel les pays pro<strong>du</strong>cteurs occidentaux en particulier approvisionnent<br />

la Suisse <strong>à</strong> des prix défiant toute concurrence.<br />

L’intervention de la Confédération<br />

La Confédération intervient <strong>à</strong> partir de 1921 et augmente progressivement les droits de douane<br />

sur le <strong>sucre</strong> les années suivantes. Se dessine alors l’idée de construire une nouvelle fabrique<br />

en Suisse (d<strong>ans</strong> la Broye ou au Tessin) pour mieux couvrir les besoins <strong>du</strong> pays. Les surfaces<br />

de culture de la betterave étant encore relativement petites, on envisage un agrandissement de<br />

la <strong>sucre</strong>rie existante. La Confédération incite la ZRA <strong>à</strong> étendre ses installations avec pour objectif<br />

de tr<strong>ans</strong>former, non plus 50 000 ou 60 000 tonnes, mais quelque <strong>100</strong> 000 tonnes de betteraves.<br />

La ZRA demande une aide financière conséquente de la Confédération. En 1935, un<br />

contrat est signé entre la Confédération et la ZRA pour fixer les détails <strong>du</strong> projet.<br />

Un mauvais choix<br />

En 1921, le conseil d’administration refuse de pro<strong>du</strong>ire en priorité <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> cristallisé, comme le<br />

souhaite le service <strong>du</strong> monopole pour répondre <strong>à</strong> une demande particulièrement forte. A cette<br />

époque, on rejette l’idée d’une nouvelle installation dont «on n’aurait qu’une courte utilité». Mais<br />

c’est un mauvais choix, comme en témoigne le procès-verbal <strong>du</strong> 22 janvier 1923: «Une installation<br />

destinée <strong>à</strong> la fabrication <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> cristallisé nous rendrait aujourd’hui de fiers services et<br />

améliorerait nos finances.»<br />

En 1924, il est noté d<strong>ans</strong> un autre procès-verbal que les bâtons de <strong>sucre</strong> ne trouvent quasiment<br />

plus d’acheteurs. La fabrique de <strong>sucre</strong> passe manifestement <strong>à</strong> côté <strong>du</strong> marché. En 1925, la<br />

ZRA n’a finalement pas d’autre choix que d’investir d<strong>ans</strong> une installation de <strong>sucre</strong> cristallisé. En<br />

1927, soit seulement deux <strong>ans</strong> plus tard, <strong>Aarberg</strong> lance également une pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> en<br />

morceaux. En 1933, la ZRA met en place un plan de livraison des betteraves pour les pro<strong>du</strong>cteurs<br />

des villages environnants. Mais suite <strong>à</strong> la crise économique, l’entreprise finit par entrer<br />

d<strong>ans</strong> les chiffres rouges. En 1934, elle est contrainte, comme bien d’autres, d’annoncer une<br />

baisse de 7% des salaires.<br />

Deuxième Guerre mondiale<br />

Pour la ZRA, la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) est d’abord synonyme de blocus<br />

commercial, puis de rationnement <strong>du</strong> <strong>sucre</strong>. En 1940, un monopole <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> est <strong>à</strong> nouveau instauré.<br />

De nombreux collaborateurs de la ZRA sont incorporés (jusqu’<strong>à</strong> 115 <strong>à</strong> certaines pé-<br />

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iodes). Pour prévenir d’éventuelles attaques aériennes, une batterie de canons Flak est installée<br />

sur le toit de l’entrepôt.<br />

Une période de vaches maigres<br />

La pénurie d’énergie se fait sentir et n’est pas prête de se résorber. D<strong>ans</strong> ce contexte, la ZRA<br />

commande en 1945 deux installations de thermo-compression destinées <strong>à</strong> couvrir un tiers des<br />

besoins énergétiques en pro<strong>du</strong>isant de l’électricité. Objectif: rendre la fabrique moins tributaire<br />

des importations de charbon étranger en utilisant de l’énergie électrique. Grâce <strong>à</strong> ces deux installations,<br />

la ZRA réalise une économie de combustible fossile de 40%.<br />

Après la Deuxième Guerre mondiale, la situation revient peu <strong>à</strong> peu <strong>à</strong> la normale. Le rationnement<br />

<strong>du</strong> <strong>sucre</strong> prend fin en 1948, mais les prix s’effondrent <strong>à</strong> nouveau.<br />

Le tournant<br />

En 1965, la <strong>sucre</strong>rie d’<strong>Aarberg</strong> fait pour la première fois l’objet d’une vaste rénovation. Ces travaux<br />

entraînent la disparition de nombreuses tâches manuelles pénibles. La capacité de pro<strong>du</strong>ction<br />

journalière atteint 3000 tonnes de betteraves.<br />

Des prix et des tonnages <strong>à</strong> la hausse<br />

Dès 1975, le Conseil fédéral augmente progressivement le prix de la betterave qui passe de<br />

11 fr. 20 <strong>à</strong> 13 fr. 20 en 1975, <strong>à</strong> 14 francs en 1976 et <strong>à</strong> 15 francs en 1977. Le contingentement<br />

laitier est adopté le 1 er mai 1977. Ces deux mesures ont pour effet une nette exp<strong>ans</strong>ion de la<br />

culture betteravière. A partir de 1977, la pro<strong>du</strong>ction journalière augmente régulièrement <strong>à</strong> <strong>Aarberg</strong><br />

pour atteindre aujourd’hui les 10 000 tonnes.<br />

Un long chemin jusqu’<strong>à</strong> Frauenfeld<br />

En 1934, la question d’une deuxième fabrique de <strong>sucre</strong> indigène fait aussi bien débat en Suisse<br />

orientale qu’en Suisse romande. En 1935, trois comités de cultivateurs étudient cette question <strong>à</strong><br />

Berne. Au printemps 1938, les commissions pour la culture des plantes des associations cantonales<br />

agricoles de Zurich et de Schaffhouse envisagent de procéder <strong>à</strong> des essais orientés en<br />

Suisse orientale pour «permettre aux agriculteurs de se familiariser avec la culture et l’entretien<br />

de la betterave sucrière». La même année, un comité d’initiative se forme pour la construction<br />

d’une <strong>sucre</strong>rie d<strong>ans</strong> le canton de Zurich.<br />

Par la suite, l’Association de la Suisse occidentale pour la culture de la betterave <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> affirme<br />

son engagement en faveur d’une nouvelle fabrique en Suisse orientale.<br />

Mais la construction de cette nouvelle fabrique de <strong>sucre</strong> est rejetée en votation populaire en<br />

1948.<br />

Tout vient <strong>à</strong> point <strong>à</strong> qui sait attendre<br />

Malgré le refus de la population, les auteurs de l’initiative ne s’avouent pas vaincus. En mai<br />

1949, le DFE constitue <strong>à</strong> son tour une commission d’étude chargée d’éclaircir toutes les questions<br />

en suspens concernant l’exp<strong>ans</strong>ion de la culture betteravière en Suisse.<br />

En 1954, l’Association de la Suisse occidentale pour la culture de la betterave <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> et<br />

l’Association des pro<strong>du</strong>cteurs de betteraves <strong>à</strong> <strong>sucre</strong> de la ZRA acceptent un prélèvement de<br />

10 centimes par <strong>100</strong> kilos de betteraves afin d’alimenter un fonds pour le financement d’une<br />

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deuxième fabrique de <strong>sucre</strong>. Mise en place dès l’automne 1954, cette contribution génère<br />

chaque année près de 200 000 francs avec, qui plus est, un impact important sur le plan politique.<br />

La volonté, cette fois affichée, de compter sur ses propres moyens marque les esprits, et<br />

l’opinion publique commence peu <strong>à</strong> peu <strong>à</strong> changer son fusil d’épaule.<br />

Objectif enfin atteint!<br />

En septembre 1955, la commission d’étude remet son rapport manifestement positif, puisque<br />

qu’en 1957 les conseillers fédéraux donnent leur aval pour le projet de construction d’une deuxième<br />

fabrique de <strong>sucre</strong> «<strong>à</strong> l’est des cantons de Bâle-Campagne, Soleure et Berne». Cette décision<br />

entre en vigueur en 1959. Plus rien ne s’oppose maintenant <strong>à</strong> la fondation d’une deuxième<br />

fabrique de <strong>sucre</strong> en Suisse.<br />

L’assemblée constitutive de la nouvelle fabrique se tient le 21 mai 1959 au Zürcher Kongresshaus.<br />

Son lieu d’implantation a déj<strong>à</strong> fait l’objet d’un important travail de préparation. Le<br />

conseil d’administration opte ainsi pour le site de Frauenfeld en février 1960. Hormis le chef-lieu<br />

de Thurgovie, les communes de Birrfeld et Marthalen font également partie de la sélection finale.<br />

Mais l’existence d’un terrain <strong>à</strong> bâtir approprié fait pencher la balance en faveur de Frauenfeld.<br />

Une construction éclair<br />

Les travaux de construction de la nouvelle fabrique de <strong>sucre</strong> démarrent en 1961. Certains jours,<br />

près d’un millier de personnes s’activent sur le vaste chantier situé <strong>à</strong> l’ouest de Frauenfeld. De<br />

quoi faire avancer les travaux <strong>à</strong> grand pas…<br />

Au petit matin <strong>du</strong> 9 octobre 1963, la tr<strong>ans</strong>formation de la betterave peut commencer <strong>à</strong> Frauenfeld.<br />

Le délai fixé par un arrêté fédéral (31 décembre 1963) peut ainsi être respecté. La capacité<br />

de pro<strong>du</strong>ction journalière est alors de 1600 tonnes de betteraves.<br />

Une importante activité <strong>à</strong> Frauenfeld<br />

Les années suivantes, la culture de la betterave sucrière prend des proportions inespérées<br />

d<strong>ans</strong> la région de Frauenfeld, <strong>à</strong> tel point que l’entreprise se voit rapidement obligée<br />

d’augmenter sensiblement ses capacités. Ce projet est réalisé avec peu de moyens grâce <strong>à</strong><br />

l’infrastructure d’envergure déj<strong>à</strong> en place.<br />

Fusion en 1997<br />

En 1997, les deux entreprises d’<strong>Aarberg</strong> et de Frauenfeld, des entités juridiques indépendantes<br />

jusqu’ici, fusionnent pour donner naissance aux Sucreries <strong>Aarberg</strong> et Frauenfeld SA (SAF) en<br />

prévision de la réforme agraire. Les actions sont aujourd’hui détenues par des cantons, des<br />

communes, des betteraviers et d’autres investisseurs.<br />

Etat et économie sucrière: de l’économie planifiée <strong>à</strong> l’économie de marché<br />

Jusque d<strong>ans</strong> les années 1990, la Confédération règlemente la culture betteravière, les conditions<br />

de prise en charge, le prix de la betterave et la vente <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> en Suisse. Il faut attendre<br />

1999 pour que l’économie sucrière bénéficie d’un régime de liberté partielle. D<strong>ans</strong> un mandat<br />

de prestation, l’obligation des fabriques de <strong>sucre</strong> se limite désormais <strong>à</strong> la prise en charge des<br />

récoltes de betteraves sucrières indigènes, les conditions d’enlèvement et de prix étant désor-<br />

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mais négociées directement avec les pro<strong>du</strong>cteurs. En contrepartie, l’in<strong>du</strong>strie sucrière perçoit<br />

une indemnisation annuelle de la part de la Confédération.<br />

Nouvelles conditions cadres depuis 2009<br />

D<strong>ans</strong> le cadre des accords bilatéraux et de la réforme de la politique agricole (PA 2011), de<br />

nouvelles conditions cadres valables pour toute la branche sucrière <strong>suisse</strong> sont adoptées en<br />

2009. Tandis que les fabriques de <strong>sucre</strong> sont contraintes de vendre leur denrée au même prix<br />

que d<strong>ans</strong> l’UE alors qu’elles ne perçoivent plus de subventions, la Confédération encourage la<br />

pro<strong>du</strong>ction de <strong>sucre</strong> indigène par des contributions <strong>à</strong> la surface versées aux pro<strong>du</strong>cteurs de betteraves.<br />

Elle compense ainsi partiellement les pertes de revenus engendrées par le régime sucrier<br />

de l’UE. Depuis l’application des accords bilatéraux, les prix <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> ont en effet chuté de<br />

près de 30%. Cette baisse se répercute également sur le prix de la betterave, mais les contributions<br />

<strong>à</strong> la surface permettent en partie d’amortir le choc.<br />

Et aujourd’hui?<br />

Un acteur économique de taille<br />

Aujourd’hui, la culture betteravière <strong>suisse</strong> occupe une place majeure d<strong>ans</strong> l’économie <strong>du</strong> pays.<br />

Plus de 6000 agriculteurs pro<strong>du</strong>isent de la betterave sucrière sur une surface totale de<br />

20 000 hectares environ, une activité qui contribue d<strong>ans</strong> une large mesure <strong>à</strong> la pérennité de ces<br />

exploitations. Avec leurs livraisons de betteraves, les SAF pro<strong>du</strong>isent chaque année quelque<br />

250 000 tonnes de <strong>sucre</strong>. L’économie sucrière <strong>suisse</strong> génère ainsi chaque année une création<br />

de valeur de l’ordre de 250 millions de francs, soit 3000 postes de travail <strong>à</strong> temps plein.<br />

Niveau d’autosuffisance<br />

En Suisse, le niveau d’autosuffisance en matière de <strong>sucre</strong> s’élève tout juste <strong>à</strong> <strong>100</strong>%. 85% <strong>du</strong><br />

<strong>sucre</strong> pro<strong>du</strong>it d<strong>ans</strong> le pays est destiné <strong>à</strong> l’in<strong>du</strong>strie de tr<strong>ans</strong>formation alimentaire et seulement<br />

15% au commerce de détail.<br />

Assortiment<br />

Les SAF adaptent en permanence leur gamme de pro<strong>du</strong>its aux besoins <strong>du</strong> marché. Elles proposent<br />

aujourd’hui <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> cristallisé en différents calibres (extrafin, fin et moyen) et diverses<br />

formes d’emballage (sacs, sachets, boîtes pliables ou étuis). Mais la plus grande partie <strong>du</strong><br />

<strong>sucre</strong> est conditionnée en vrac. Les <strong>sucre</strong>s gélifiant et en morceaux complètent la gamme. Pour<br />

des spécialités comme le <strong>sucre</strong> glace ou le <strong>sucre</strong> candi, les SAF font appel <strong>à</strong> des partenaires<br />

compétents en Suisse ou <strong>à</strong> l’étranger.<br />

L’histoire d’un succès sucré<br />

Des choix politiques visionnaires et une volonté <strong>à</strong> toute épreuve ont fait des deux fabriques ce<br />

qu’elles sont aujourd’hui: des entreprises modernes et compétentes au service de<br />

l’approvisionnement <strong>du</strong> pays et de l’agriculture.<br />

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L’usine d’<strong>Aarberg</strong> en bref<br />

Fondation<br />

16 novembre 1912; mise en service le 13 octobre 1913<br />

Collaborateurs<br />

170, pendant la campagne (période de récolte des betteraves) 200 (services administratifs compris)<br />

Tr<strong>ans</strong>formation<br />

Durant ce qu’on appelle la campagne, qui a lieu de fin septembre <strong>à</strong> fin décembre, les betteraves sont traitées<br />

pour pro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> <strong>sucre</strong> cristallisé ou un épais sirop qui sera stocké avant d’être cristallisé au printemps.<br />

La capacité de pro<strong>du</strong>ction est de 9600 tonnes de betteraves par jour. Cela permet d’obtenir<br />

� <strong>100</strong>0 tonnes de <strong>sucre</strong> cristallisé<br />

� 400 tonnes de jus concentré de <strong>sucre</strong><br />

� 200 tonnes de mélasse<br />

� 1600 tonnes de pulpes pressées<br />

� <strong>100</strong> tonnes de pulpes séchées<br />

Le <strong>sucre</strong> est stocké en vrac d<strong>ans</strong> des silos d’une capacité totale de 60 000 tonnes. Les opérations de<br />

tr<strong>ans</strong>formation ultérieure et d’emballage pour le commerce de détail et l’in<strong>du</strong>strie sont assurées tout au<br />

long de l’année.<br />

Pro<strong>du</strong>its<br />

� Sucre cristallisé en vrac et en sacs<br />

� Sucre gélifiant<br />

� Mélasse<br />

� Pulpes pressées et séchées<br />

Le site d’<strong>Aarberg</strong> est doté d’un vaste parc de machines qui assure le conditionnement des quantités dédiées<br />

<strong>à</strong> la consommation directe (sacs de 1 kg, morceaux, sachets).<br />

Traitement des eaux usées<br />

L’épuration des eaux usées est réalisée d<strong>ans</strong> des installations propres <strong>à</strong> la <strong>sucre</strong>rie d’une capacité de<br />

260 000 équivalents-habitants.<br />

Etapes de l’épuration:<br />

� Séparation de l’eau et de la boue (terre adhérant aux betteraves) d<strong>ans</strong> une station d’épuration<br />

mécanique<br />

� Premier filtrage des eaux usées d<strong>ans</strong> une station de biogaz anaérobie<br />

� Deuxième filtrage d<strong>ans</strong> une station d’épuration biologique anaérobie<br />

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L’usine de Frauenfeld en bref<br />

Fondation<br />

21 mai 1957, mise en service le 9 octobre 1963<br />

Collaborateurs<br />

105, <strong>du</strong>rant la campagne 155<br />

Tr<strong>ans</strong>formation<br />

Pendant la campagne, 10 000 tonnes de betteraves sont traitées chaque jour. Cela permet d’obtenir<br />

� 1500 tonnes de <strong>sucre</strong> cristallisé<br />

� 320 tonnes de mélasse<br />

� 1400 tonnes de pulpes pressées<br />

� 170 tonnes de pulpes séchées<br />

Le <strong>sucre</strong> est stocké d<strong>ans</strong> des silos d’une capacité de 90 000 tonnes.<br />

Pro<strong>du</strong>its<br />

� Sucre cristallisé en vrac et en sacs<br />

� Sucre biologique (certifié «bourgeon»)<br />

� Mélasse<br />

� Pulpes pressées et séchées<br />

La <strong>sucre</strong>rie de Frauenfeld dispose de sa propre installation de séchage des pulpes pressées.<br />

Traitement des eaux usées<br />

L’installation d’épuration des eaux propre <strong>à</strong> la <strong>sucre</strong>rie comprend une station d’épuration mécanique et un<br />

réacteur <strong>à</strong> biogaz anaérobie pour le premier filtrage des eaux usées. Après plusieurs étapes de nettoyage,<br />

l’eau est redirigée vers le réseau des eaux usées de Frauenfeld.<br />

Pour de plus amples informations:<br />

Sucreries <strong>Aarberg</strong> et Frauenfeld SA, Guido Stäger, CEO, tél. 032 391 62 07<br />

Pour télécharger le texte et les illustrations:<br />

www.<strong>sucre</strong>.ch � News<br />

<strong>Aarberg</strong>/Frauenfeld, le 27 février 2012<br />

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