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Impôts 2010 - le Chinook

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Paul-François Sylvestre<br />

Les graves problèmes qui<br />

minent actuel<strong>le</strong>ment l’Église<br />

catholique ne sont que <strong>le</strong>s<br />

symptômes d’un système de<br />

gouvernance incapab<strong>le</strong> d’articu<strong>le</strong>r<br />

correctement message évangélique<br />

et service du monde, avec <strong>le</strong><br />

résultat que l’ivresse du pouvoir<br />

ouvre <strong>le</strong>s portes à toutes <strong>le</strong>s<br />

formes d’abus, <strong>le</strong>s abus sexuels<br />

au premier chef. Voilà ce qui se<br />

dégage d’une réf<strong>le</strong>xion prophétique<br />

et éclairante de Mgr Geoffrey<br />

Robinson, auteur du Pouvoir<br />

déviant: <strong>le</strong>s abus dans l’Église<br />

catholique.<br />

Mgr Robinson est un acteur<br />

et un témoin bien informé car,<br />

après dix ans d’épiscopat à<br />

Sydney (Australie), ses collègues<br />

lui ont demandé de coordonner<br />

<strong>le</strong>ur réaction aux révélations<br />

d’agressions sexuel<strong>le</strong>s par <strong>le</strong> c<strong>le</strong>rgé<br />

australien. Pendant neuf ans, il a<br />

été à l’écoute des victimes. «Les<br />

histoires qu’ils m’ont racontées<br />

m’ont donné envie de vomir.»<br />

Robinson a longuement<br />

réfléchi et il n’hésite pas à<br />

condamner son Église. Il n’est pas<br />

surpris que <strong>le</strong>s autorités romaines<br />

et la Conférence des évêques<br />

australiens aient officiel<strong>le</strong>ment<br />

désapprouvé son constat sur <strong>le</strong>s<br />

graves problèmes qui minent<br />

actuel<strong>le</strong>ment l’Église catholique.<br />

Ces graves problèmes ne<br />

sont, à son avis, que <strong>le</strong>s symptômes<br />

d’un système de gouvernance<br />

arts et Culture<br />

14. Le <strong>Chinook</strong> 15 mars 2011<br />

<strong>le</strong>s pouvoirs dÉviaNts daNs<br />

l’Église Catholique<br />

incapab<strong>le</strong> d’articu<strong>le</strong>r correctement<br />

message évangélique et service du<br />

monde. Selon Robinson, <strong>le</strong> pape<br />

actuel considère <strong>le</strong>s abus sexuels<br />

comme «un phénomène moderne<br />

attribuab<strong>le</strong> à l’apparition récente<br />

d’éléments négatifs dans la société<br />

séculière». Si on neutralise ces<br />

éléments, <strong>le</strong>s abus disparaîtront.<br />

Benoît XVI par<strong>le</strong> encore des<br />

abus «comme de péchés sexuels<br />

commis directement contre Dieu<br />

plutôt que comme un crime perpétré<br />

contre des mineurs innocents».<br />

Cela l’amène à proposer des remèdes<br />

traditionnels comme la prière<br />

et la pénitence. Robinson note<br />

que <strong>le</strong> Vatican ne voit pas dans la<br />

culture catholique (enseignement,<br />

loi, pratique, attitude) des<br />

éléments qui auraient pu<br />

contribuer à l’existence des abus.<br />

L’auteur nous apprend<br />

que pendant mil<strong>le</strong> ans, l’Église a<br />

choisi de garder <strong>le</strong> secret, d’étouffer<br />

<strong>le</strong>s problèmes et de préserver<br />

sa bonne réputation. La situation<br />

n’a pas changé sous Jean-Paul II<br />

et ne s’améliore guère sous Benoît<br />

XVI. Robinson est persuadé que<br />

«si <strong>le</strong> pape avait parlé clairement<br />

dès l’apparition des premières<br />

révélations d’agressions sexuel<strong>le</strong>s,<br />

s’il avait invité <strong>le</strong>s victimes à se<br />

manifester pour que toute la<br />

lumière puisse être faite sur <strong>le</strong><br />

sujet, […] et s’il avait enjoint<br />

à tous <strong>le</strong>s membres de l’Église<br />

d’avoir une réaction d’ouverture,<br />

humour<br />

d’humilité, de franchise et de<br />

compassion, et de faire dans<br />

tous <strong>le</strong>s cas passer l’accueil des<br />

victimes avant la bonne réputation<br />

de l’institution ecclésia<strong>le</strong>, la<br />

réponse globa<strong>le</strong> de l’Église aurait<br />

été infiniment plus appropriée.»<br />

Selon Robinson, <strong>le</strong>s abus<br />

contre des enfants se produisent<br />

lorsque trois facteurs sont réunis:<br />

un état psychologique malsain,<br />

des idées malsaines au sujet du<br />

pouvoir et de la sexualité, et <strong>le</strong> fait<br />

pour une personne de vivre dans<br />

une communauté ou un milieu<br />

malsain. Dans <strong>le</strong> passé pas si lointain,<br />

on a souvent présenté la vie<br />

spirituel<strong>le</strong> en termes négatifs: négation<br />

de soi, abaissement de soi,<br />

rejet du monde. «Cette négativité<br />

a certainement contaminé la façon<br />

de vivre la sexualité et contribué à<br />

l’apparition d’un univers malsain.»<br />

L’auteur poursuit en affirmant<br />

qu’«on pourrait être surpris<br />

et alarmé par <strong>le</strong> nombre é<strong>le</strong>vé<br />

de ceux qui, tout en étant profondément<br />

engagés dans la vie<br />

sacerdota<strong>le</strong> ou religieuse, vivent<br />

l’état de célibat sans l’avoir<br />

désiré et intégré, et donc de<br />

manière malsaine.»<br />

Il ajoute que, historiquement,<br />

la prêtrise a été considérée<br />

comme «l’idée d’être é<strong>le</strong>vé<br />

au-dessus de la mêlée», avec<br />

pour conséquence qu’un prêtre ne<br />

pouvait pas être renvoyé comme<br />

pouvait l’être un autre travail<strong>le</strong>ur.<br />

moN meil<strong>le</strong>ur<br />

eNNemi<br />

Simon Delis<strong>le</strong>, humoriste<br />

J’avais hâte de vous par<strong>le</strong>r. Tout particulièrement ce mois-ci car je suis fier de vous annoncer que malgré<br />

mon pied brulé et mon épau<strong>le</strong> en charpie, je me suis quand même taillé une place dans <strong>le</strong> concours En<br />

route vers mon premier gala juste pour rire. Mais qui dit concours, dit stress. Le stress est un drô<strong>le</strong> d’ennemi<br />

et tout spécia<strong>le</strong>ment dans mon cas car, voyez-vous, j’ai un état de santé assez particulier qui fait en sorte que<br />

je ne sécrète pas d’adrénaline. Je prends des médicaments comme substituts, mais malgré tout, je ne connais<br />

pas <strong>le</strong>s vrais effets du stress. Avant un spectac<strong>le</strong>, je ne suis pas en sueur, sauf si je fais un show dans un<br />

sauna, et je n’ai pas envie de vomir, sauf si je fais un show dans un PFK.<br />

C’est bizarre de gérer <strong>le</strong> stress alors que notre corps n’est pas au courant. C’est comme être marié avec<br />

une fil<strong>le</strong> dont on ne connaît pas <strong>le</strong> prénom (Las Vegas étant une exception). Dans mon cas, <strong>le</strong> stress se transforme<br />

en doute, qui se transforme en stress, qui se transforme en doute. Ma tête est comme un épisode des<br />

Feux de l’amour, une surprise n’attend pas l’autre.<br />

Malgré tout, je trouve que ma gestion du stress n’est pas si mal. Si c’était une discipline olympique, je<br />

mériterais au moins <strong>le</strong> bronze. Ce n’est pas <strong>le</strong> cas de tout <strong>le</strong> monde. En fait, des tas de personnes ne savent aucunement<br />

gérer <strong>le</strong>ur stress. Je pense entre autres à Khadafi, dirigeant de la Libye, dictateur devrais-je dire. Son<br />

pays est en révolte, il y a des émeutes dans <strong>le</strong>s rues et tout <strong>le</strong> monde demande sa démission. Et bien sa réponse<br />

à tout ce stress est <strong>le</strong> déni. Il dit qu’il n’y a pas de révolte dans son pays, que tout va bien, qu’il n’y a pas de<br />

problèmes alors que c’est tout <strong>le</strong> contraire. La loi du «Si je ne <strong>le</strong> vois pas, ça n’existe pas» est en vigueur.<br />

Plus près de nous, il y a Jean Charest qui nous a prouvé lors de son dernier discours que <strong>le</strong> stress a pour<br />

effet de lui faire dire n’importe quoi. Il y a aussi, Stephen Harper…. là j’avoue que je ne sais pas du tout. En<br />

fait, je crois que M. Harper est atteint de la même maladie que moi, mais à un niveau plus é<strong>le</strong>vé. Probab<strong>le</strong>ment<br />

que la dernière fois qu’il a eu une émotion, c’est quand il est devenu premier ministre, je me remémore<br />

la scène et je crois qu’il avait même un peu souri, c’est vous dire s’il était ému.<br />

Je crois que <strong>le</strong> stress peut être autant notre pire ennemi que notre meil<strong>le</strong>ur ami. Il faut savoir comment<br />

<strong>le</strong> gérer et, quand on réussit, il peut nous permettre de faire des choses dont on n’avait aucune idée.<br />

Avertissement : N’essayez pas de vo<strong>le</strong>r, de devenir invisib<strong>le</strong> ou d’attraper une bal<strong>le</strong> de fusil à main nue, il y a<br />

quand même des limites.<br />

Sur ce, je vais al<strong>le</strong>z faire un peu de yoga et boire de la tisane, pour essayer de me calmer, même si, en<br />

fait, je ne suis pas nerveux, mais plutôt anxieux. Au fond, je me pose surtout des questions……. Je pense que<br />

j’ai besoin de sommeil.<br />

On déplace tout simp<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong> prêtre délinquant vers une<br />

nouvel<strong>le</strong> affectation, un traitement<br />

auquel n’aurait pas droit,<br />

par exemp<strong>le</strong>, un professeur laïc<br />

dans une éco<strong>le</strong> catholique.<br />

Dans <strong>le</strong> passé, note-t-il,<br />

on admettait des séminaristes à<br />

un âge trop précoce. Leur développement<br />

psychosexuel ne progressait<br />

souvent pas au-delà de<br />

l’âge d’environ quinze ans, ce qui<br />

explique que certains soient<br />

attirés par des mineurs. À cela<br />

s’ajoute la notion que, pour<br />

certains prêtres délinquants, la<br />

règ<strong>le</strong> du célibat ne concerne que<br />

<strong>le</strong>s relations avec des femmes<br />

adultes. Ils prétendent avec <strong>le</strong><br />

plus grand sérieux qu’ils n’ont pas<br />

enfreint <strong>le</strong>ur vœu de célibat en<br />

agressant des mineurs.<br />

• Devenir membre<br />

• Faire du bénévolat<br />

Dans Le Pouvoir déviant,<br />

Geoffrey Robinson propose une<br />

vision d’Église où maturité, liberté<br />

et dialogue seraient la pierre<br />

angulaire d’une autorité ecclésia<strong>le</strong><br />

crédib<strong>le</strong>, d’un mode de<br />

gouvernance moderne et d’un<br />

véritab<strong>le</strong> renouveau du discours,<br />

entre autres sur la mora<strong>le</strong> sexuel<strong>le</strong>.<br />

Selon lui, il faut rechercher «toutes<br />

<strong>le</strong>s causes qui jouent un rô<strong>le</strong> actif<br />

dans la multiplication des abus,<br />

en allant jusqu’au bout du raisonnement,<br />

où que cela nous mène,<br />

même si cela devait remettre en<br />

cause des enseignements ou des<br />

lois de l’Église hérités du passé.»<br />

Mgr Geoffrey Robinson, Le<br />

Pouvoir déviant: <strong>le</strong>s abus dans<br />

l’Église catholique, essai, Montréal,<br />

Éditions Novalis, <strong>2010</strong>, 352<br />

pages, 39,95 $.<br />

Théâtre à Pic<br />

vous invite à<br />

• Ajouter votre nom à notre liste d’envoi<br />

Mars<br />

30 Célébrez notre anniversaire d’1 an<br />

d’incorporation au Café Koi à l’occasion de<br />

l’impro mensuel<strong>le</strong>. 9pm, 1011 1st street SW<br />

Avril<br />

15, 16 et 17 Soirée de pièces communautaires en un acte.<br />

L’Ours de Tchekhov et Ruzante qui revient<br />

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