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L'armistice signé, Czobel s'instal<strong>la</strong> à Berlin, centre artistique international où il<br />

séjournera jusqu'en 1925. Il exposa avec <strong>gr</strong>and succès à <strong>la</strong> galerie «Der<br />

Sturm» et participa à bien d'autres activités parmi l'avant-garde berlinoise.<br />

S'ajouta alors pour Czobel, en plus de toutes les autres expériences artistiques<br />

qu'il put faire jusque-là, l'impact de <strong>la</strong> découverte de l'Expressionnisme<br />

allemand. C'est en 1925 qu'il revint à Paris pour s'installer dans un nouvel<br />

atelier à Montparnasse où il resta jusqu'en 1939. Ce furent les dures années<br />

de remises en question perpétuelles accompagnées de fréquentes périodes<br />

de découragement. La majorité de ses amis et collègues d'avant 1914<br />

s'étaient repliés sur eux-mêmes et vivaient sur leur gloire passée. Czobel,<br />

quant à lui, s'efforçait non sans succès, de développer un style tout à fait<br />

nouveau. Il cherchait l'authenticité de <strong>la</strong> création et n'avait que faire de<br />

l'acquit répété en<strong>suite</strong> mécaniquement. Son sens de <strong>la</strong> couleur devint de<br />

plus en plus lyrique et personnel. Il développa cet effet de «sfumato»<br />

d'évanescence bien connu. Les éléments de <strong>la</strong> composition du tableau<br />

semb<strong>la</strong>ient émerger d'une brume vaporeuse, comme si toute chose n'était<br />

que le rêve flou d'une imagination presque assoupie, et pourtant bien<br />

éveillée. Mais, au-dessus de tout, c'est <strong>la</strong> manière de Czobel d'utiliser les<br />

différents tons de couleurs qui marque son talent de créateur. Il aimait les<br />

rouges, les oranges, les jaunes et il y rajoutait des bruns nuancés qui, mal<strong>gr</strong>é<br />

leur opulence, donnaient à ses toiles un sens intime et souvent tragique en<br />

même temps.<br />

Il exposa pour <strong>la</strong> première fois Outre-At<strong>la</strong>ntique en 1927 à <strong>la</strong> Galerie Joseph<br />

Brummer à New York, celle-là même qui avait organisé <strong>la</strong> première <strong>gr</strong>ande<br />

exposition de Matisse en Amérique quelques années auparavant. Mais <strong>la</strong><br />

majorité de ses expositions eurent lieu à Paris, entre autres chez Katia<br />

Granoffe, mais surtout dès 1952 à <strong>la</strong> Galerie Zak.<br />

Après <strong>la</strong> Seconde Guerre mondiale, il n'eut plus le courage de rechercher un<br />

studio à Paris et chaque fois qu'il revenait de ses étés hon<strong>gr</strong>ois, qu'il passait<br />

maintenant à Szentendre (où un très beau musée fut inauguré après sa<br />

mort), il séjournait dans un petit hôtel de Montparnasse.<br />

En Hon<strong>gr</strong>ie, mal<strong>gr</strong>é les différents changements de régimes politiques, il fut<br />

enfin reconnu comme le «<strong>gr</strong>and bonhomme» de l'art hon<strong>gr</strong>ois. Il exposait<br />

dans des galeries diverses de Tokyo à Chicago et l'on peut aujourd'hui<br />

retrouver ses oeuvres dans différents musées du monde, tel le Centre<br />

Georges Pompidou de Paris, le Musée National de Hon<strong>gr</strong>ie, le Stedelijk<br />

Museum à Amsterdam, le Petit Pa<strong>la</strong>is de Genève où il eut <strong>la</strong> dernière<br />

rétrospective faite de son vivant en 1975, et bien d'autres musées importants<br />

à Berlin, Tel-Aviv, Détroit, etc.<br />

Sans nul doute, il existe un élément de l'art de Czobel qui n'a rien à voir avec<br />

Paris et qu'il doit à son héritage culturel hon<strong>gr</strong>ois et à un certain<br />

tempérament national; un élément de volupté, de poésie mêlé à une<br />

certaine audace. Czobel peut être associé avec le mouvement fauve, mais<br />

son art dans sa totalité fut celui d'un expressionniste qui ne se rattachait à<br />

aucun mouvement défini. Il fut ce que l'on peut nommer un expressionniste<br />

indépendant, son sens de <strong>la</strong> liberté le <strong>la</strong>issant avec sa propre individualité<br />

picturale. Il n'a succombé à aucune doctrine, à l'instar d'artistes tels qu'Utrillo,<br />

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