Bulletin de flostructioll Primaire

50° Armee Janvier 1916
Bulletin de flostructioll Primaire
De la Vepdee
Toute insertion au Bulletin lie& lieu de notification officielle,
Publie aux frais du departement, ce Bulletin appartient
Pecole et dolt etre inscrit au catalogue de la bibliotheque
scolaire.
Les directeurs et directrices crecoles ont le devoir de le
communiquer a leurs adjoints et adjointes.
SOMM AIRE
Pages
I. — Livre d'or de l'Universite 3
2. — Avis important relatif an Bulletin departemental 4
3. — Promotions et titularisa.tions en 196 5
4. — Admissions a la retraite. — Liquidation de pensions
civiles 10
5. — Cartes d'identite en 1915 12
6 — Fournitures scolaires faites aux enfants des refugies.-.. 12
7. — Circulaire relative aux engagements des fonctionnaires
de l'Universite (du 11 octobre 1915) 13
8. — Circulaire relative a l'interpretation du decret du 20
juillet et de l'arrete du 5 aoilt 1915 (du 7 decembre 1915) 14
9. — Circulaire relative aux conges pour couches accordes
aux institutrices interimaires (du 21 decembre 1915) 26
10. — Conga aux institlitrices dont le marl est mobilise 28
11. — Autorisations d'absence 28
12. — Circtilaire relative aux promotions de classe et titularisations
en 1916 (du 8 janvier 1916)
13. — Circulaire relative aux traitements des militaires signalé
comme disparus (du 7 janvier 1916)
29
34
pCHIVEs,
CA vEtIptc°

-2-
14. — Circulaire rectorale relative a la preparation aux examens
primaires pour les veuves et lilies d Universitaires
tues a l'emiend (du 15 janvier 1916) 35
15. — Comite de secours aux populations des regions envahies
(Lettre ministerielle) 36
16. — Le traite, par Ernest Denis (La Guerre) 37
17. — Au seuil de 1916, par Ernest Lavisse 41
Lettres du front 45

— 3 —
1. Livre d'or de PUniversite
Tues ou blesss
AUMOND, Marcel, sorti de l'Ecole normale en 1914,
instituteur en conge, sergent au 6° colonial, the le 27 septembre
1915 en Champagne.
Citations a Pordre de Parmee
M. CHARRIER, Fernand, ex-instituteur C Saint-Gillesur-Vie,
lieutenant au 93° d'infanterie :
« A pris part comme adjudant aux combats de La
Boisselle les 28 et 29 septembre 1914 ; s'est ensuite
depense sans compter dans l'organisation definitive en
avant de cc village. Comme officer, a magnifiquement
entratne sa section a l'assaut des -tranchees en avant de
Toutvent le 9 juin 1915 ‘ et a, comme commandant de cornpagnie,
reorganise completernent son unite apres les
affaires du 25 septernbre 1915 dans des circonstances
difficiles.
« Excellent officier C tous egards.
M. MOINET, Edmond, ex-instituteur C Saint-Gilles-sur-
Vie, sergent au 293 d'infanterie, compagnie de mitrailleuses
:
« Etant cerne par l'ennemi, a fait tirer sa piece jusqu'au
dernier moment. A eu le bras casse par line balle.
M. CAILLON, instituteur a Monsireigne, nous communique
les extraits ci-apres d'une lettre adressee a M. Praud, .
Jean-Louis, instituteur en conge dans cette commune par
M. le capitaine Comte, du 65° d'infanterie :

— 4 —
« Mon cher Praud, prenez patience, YOUS etes capable
encore, je le sais, d'ajouter un peu de ourage a celui que
vous avez montre en campagne et, avec l'aide des savants
et devoues docteurs qui vous soignent, vous guerirez.
Vous devez prendre cette decision pour vos parents et
pour In France, car vous pouvez encore rendre des services
au pays. Apres la guerre nous aurons besoin de
beaucoup de bons citoyens comme.vous pour reconstituer
la France nouvelle.
« Je serais heureux de vous voir avec la medaille milltaire.
Beaucoup lout qui la meritent moms que vous.
Depuis le debut de la campagne, vous vous Otes tres bien,
tres bravement conduit jusqu'a _votre blessure, notam-
Jnent aux combats des 27 et 28 aont ; 6, 7 et 8 septembre.
Et vous etes avec cola infirme dun bras. Vous pouvez
sans_ crainte, avec mon temoignage, demander a votre
directeur d'ambulance vous propose pour Liessure
grave et belle conduite au feu a la tete de votre
section. »
2. — Avis important relatif au Bulletin
departemental
• j'ai eu le regret de constater plusieurs fois quo quelques
membres du personnel, ignorent diverses instructions
donnees un Bulletin departemental et quo cette ignorance
a pour resultat un trouble facheux dans la bonne marche
du service.
Aussi je recommande instamment C tous les instituteurs
et institutrices, titulaires d'ecoles ou adjoints de lire
avec le plus grand som les Bulletins des deux on trois
dernieres annees et tons ceux qui paraitront desormais.
L'Inspeeteur d'Academie delegue,
PAUL CHALES.

3. — Promotions et titularisations en 1916
Par arrrete de' M. le Prefet do la 'Vendee, pris sur la
proposition de M. l'Inspecteur d'Academie, ant OW promus,
avec offal -, du 1 janvier '1916 :
INSTITUTEURS
I. be la 8 ci la 2" elasse
MM. Joret, Alfred, a La Jonchere.
Bodin, Auguste, -au Perrier.
Guelm, Donation, a La Flocelliere de Challans.
.Guilbaud, Gaston, a .L'Aiguillon-sur-Mer ;
Rocard, Alfred, au Vieil de Noirmoutier.
Foix, Auguste, a L'Herbaudiere de Noirmoutier.
Drochon, Ernest, a Liez.
Levraud, Tranquillin, a Nieul-le-Dedent.
Renaudet, Arsene, aTiffauges. -
Breteau, Barthelemy, a Treize-Septiers
Gauducheau, Alexandre, a 'Antigny.
Gazeau, Francois, a Saint-Hilaire-de-Mortagne.
Forestier, Louis, C Falleron,
Petit, Clement, a Poiroux.
Maratier, Pierre, a La Roche-sur--Yen.
Renaud; Alphonse, a Cugand.
Botton, Henri, a Fontenay-le-Comte.
Brosset, Alexis , a La Doit de St-Hilaire-des-Loges.
Seguinot, Maurice, a L'Ile-d'Yeu.
Antoine, Emmanuel, C Damvix.
Mitard, Edgar, a La Terriere de La Tranche.
Geoffroy, Theophile, au x Sables-d'Olonne.
Rocheteau, Eugene, a La Tournerie d'Ardelay.
II. — De la 4' C la3' elasse
MM. Moulias, Raoul, a Saint-Laurent-sur-Sevre.
Durand, Pierre, a La Fosse de Barbatre.

— 6 —
Popinot, Pierre, è Nessier de Benet.
Moreau, Gabriel, a Lugon.
Bouhier, Homere, a Thouarsais-Bouildroux.
Renier, Leon, a Foussais.
Daviet, Almyre, au Coudreau de Saint-Sigismond.
Bonneau, Auguste, aux Moutiers-les-Mauxfaits.
Mitard; Georges, C Saint-Pierre-du-Chemin„
Dieumegard, Georges, au Givre.
Poirier, Benjamin, a Triaize.
Arnaud, Georges, a Rosnay.
Moinet, Edmond, C Saint-Gilles-sur-Vie.
Turpin, Louis, au Champ-Saint-Pere.
Auger, Emile, Cheffois.
Botton, Henri, aux Lucs-sur-Boulogne.
Maupillier, Henri, a Sainte-Florence.
Bouteille, Isidore, a Monsireigne.
/H. — De la 5' a la 4° elasse
MM. Sourisseau, Auguste, C Saint-Germain-le-Pringay.
Loube, AriStide, a Curzon.
Bruguiere, Paul, au Chateau-d'Olonne.
Rambaud, Leon, a Barbatre.
Maingot, Georges, a Sainte-Gemme-la-Plaine.
Boury, George, a Chauche.
Nassivet, Gustave, a Noirmoutier.
Prouteau, Joseph, C Grosbreuil.
Cousseau, Etienne, a Saint-Maurice-des-Noues.
Gordet, Louis, C Nalliers.
Menanteau, Honore, a La Roche-sur-Yon.
Rousseau, Alexandre, a Barbatre.
Grangiens, Gabriel, a Saint-Denis-la-Chevasse.
Fillonneau, Georges, a La Pommeraie-sur-Sevre.
Fonteneau, Albert, a Mortagne-sur-Sevre.
Roy, Alphonse, C Chantonnay.
Labbe, Clement, 6 Triaize.
Grolier, Jean-Baptiste, an Moulin-des-Landes de
Saint-Hilaire-de-Talmont.

— 7 —
Belaud, Gaston, a Chantonnay.
Corniere, Leon, a Chaille-les-Marais.
Douillard, Zacharie, ci Saint-Hilaire-de-Voust.
INSTITUTRICES
- I. — De la 3° d la 2° elasse
MMm"Branchereau-Cornubert, an Petit-Bourg-des-Herbiers.
Mallet, Adeline, a Saint-Mars-la-Reorthe.
Gauducheau-Texier, R La Petite-Aritaudiere de
Saint-Hilaire-le-Vouhis.
Reverseau-Vianne, a Bourseguin de Bourneau.
Lorber, Albertine, a Beauvoir.
Clenet-Charbonneau, ci Lamleronde.
Merceron-Baux, a La Bruffiere.
Guillement-Pertuze, ci Bouin.
Pavageau-Rouleau, ci Orouet de St-Jean-de-Monts.
Brunet, Albertine, ci Pouzauges.
Herve-Marchand, ci Olonne.
Etoubleau-Billaud, ci Saint-Hilaire-le-Vouhis.
Maratier-Enfrin, a La Roche-sur-Yon.
Dupeux, Augusta, a Velluire.
//. — De la 4° ci la 8' elasse
MM—Gazeau-Seguin, a Saint-Hilaire-de-Mortagne.
David, Alicia, aux Mottes de St-Jean-de-Beugne.
Denis, Clotilde, a Cezais.
Achalle, Marie-Louise, a La Tranche.
Hory-Bouchiere, a Puy-de-Serre.
Pajot-Reaud, a Beaufou.
Guillement-Gratton, au Vieux-Cerne de Saint-Jeande-Monts.
Boissy, Alice, a Notre-Dame-de-Monts.
L'Heriteau-Barreau, ci Soullans.
Tisseau-Penaud, ci Saint-Aubin-des-Ormeaux.
Gaucher, Aline, a Saint-Georges- de-Pointindoux.

— 8 —
Larrieu-Rochier, aux Sables-d'Olonne.
Aubin-Bodin, a L'Ile-d' Yen.
Le Gal-Arrignon, a La Chaize-le-Vicomte.
Chemineau-Robineau, a L'Aiguillon-sur-Mer.
Bonnin, Cecile, a Saint-Gervais.
Tessier-Portron, a Marsais-Sainte-Radegonde.
Romieu-Caizergues, a Saint-Andre-Treize-Voies.
Sourisseau-Plaire, a Bazoges-en-Paillers.
Mitard-Grit, a Saint-Pierre-du-Chemin.
Dazelle, Yvonne, a Sainte-Cecile.
Rouge, Marie, a Monsireigne.
Vezien, Esther, a Mortagne-sur-Sevre.
Gautron-Vianne, a Mouilleron-en-Pareds.
Moreau-Fraigneau, a Treize-Vents,
Patureau, Yvonne, a La Meilleraie-Tillay.
Coulais-Chapeau, a La Chapelle-Palluau.
Evelin-Darras, a Saint-Mars-la-Reorthe.
Grolleau-Malaval, a La Mothe-Achard.
Berthaud, Gabrielle, aux Aires de Saint-Vincent-
sur-Graon. -
Raineteau-Gorget, a Saint-Mesmin.
— De la 5° et la 4° elasse
MM-"Renier-Guibreteau, a Foussais.
Texier, Berthe, a La Chevalerie du Bourg-sous-la-
Roche.
Tatard-Tatard, au Bourg-sous-la-Roche.
Bonneau-Arcade, aux Moutiers-les-Mauxfaits.
Bouhier-Garnier, a Thouarsais-Bouildroux.
Badreau-Berthelot, a Saint-Laurent-de-la-Salle.
Gratreau-Levecot, a Barbatre.
Boutet-David, a Fontenay-le-Comte.
Guedes, Jeanne, a Olonne.
De Tiliere-Galletaud, a Saint-Aubin-des-Ormeaux.
Arnaud-Gaudin, a Saint-Georges-de-Montaigu.
Dubois, Benjamine, Lugon.

Barraud, Alice, a Foussais.
Faivre, Jeanne, 6 Champagne-les-Marais.
Touteau, Fernande, C Champ-Saint-Pere.
Guibot-Couteau, C St, Philbert-du-Pont-Charrault.
Mercier-Richard, a Saint-Fulgent.
Laboureux-Douge, C Lueon.
Chauvet, Marie-Therese, C Croix-de-Vie.
Darielle, Marcelle, a La Roche-sur-Yon.
Potier, Leonide, a La Chaume.
Le Brun-Beranger, a La Roche-sur-Yon.
Guicheteau, Marie, a Dompierre.
Rondeau, Jeanne, C Longeville.
Moine-Gibelin, C Fontenay-le-Cornte.
Rouffignac, Marie-Louise, a Apremont.
Rambaud, Amelia, a St-Avaugourd-des-Landes.
Roullet-Piffeteau, C Grues.
Naulet, Marie, aux Sables-d'Olonne.
Loiseau-Chaussegroux, a Vix.
Fuzier, Isabelle, C Nalliers.
Amelineau, Claire, C Fontaines.
Les Instituteurs at les Institutrices stagiaires dont les
noms suivent sont titularises clans leurs fonctions at
ranges dans la 5' classe avec effet du 1" janvier 1916 :
I. — INSTITUTEURS
MM. Dugast, Paul, au Petit-Bourg-des-Herbiers.
Jard, Paul, A Pouzauges.
Mitard, Edmond, a Chantonnay.
Perochon, Antonin, a Landevieille.
II. — INSTITUTRICES
MM-"Arrignon, Augusta, O. Sainte-Gemme-la-Plainc.
Arsicaud-Gregoire, a Beauvoir-sur-Mer.
Audouin, Germaine, a Se-Radegende de Marsais.
Ballu, Marie,.0 Bournezeau.
*

— 10 —
Billet, Gabrielle, an Poire-sur-Vie.
Bouhyer. Charlotte, a L'Ile-d'Yeu.
Bourasseau, Celine, a Mouchamps.
Brillouet, Camille, au Poire-sur-Velluire.
Chabot, Berthe, a Angles.
Dezamy, Clorinthe, a Thorigny.
Duteau-Siret, a La Ferriere.
Fouliot, Marcelle, a Lesson.
Glenet, Leonie, a Dompierre.
Guillaume, Julie, a Fougere.
Guyonner, Marie, a La Reorthe.
Nicoleau, Suzanne, a Saint-Mesmin.
Ouvrard, Helene, a Chaille-les-Marais.
Paulin, Marie, a Saint-Pierre-du-Chemin.
Poisbelaud, Jeanne, a La Mainborgere de Château-
Guibert.
Rale, Germaine, a Chantonnay.
Sedille, Renee, a L'Epine de Noirmoutier.
Terrade, Marie, a Bois-de-Cene.
Texier, Adrienne, a Orouet de Saint-Jean-de-Monts.
Texier, Imilie, a Marsais-Sainte-Radegonde.
Travert, Jeanne, a La Chataigneraie.
Violteau, Blanche, a Jard.
4. — Admissions a la retraite
Par decision ministerielle du 27 decembre 1915, ont ete
adrnis a faire valoir lents clroits a une pension de retraite
avec eflet du 1°' jan vier 1916 :
MM. Beaupuis, a Saint-Hilaire-de-Voust.
Boric, a Saint-Hilaire-de-Riez. •
Butraud, a La ,Genetouze.
Gruard, a Saint-Sulpice-en-Pareds.
GuegeaiS, a La Bretonniere.

— 11 —
Guichard, a Breuil-Barret.
Guilbaud, a Bournezeau.
Me Bareaud, a La Mothe-Achard.
MM""Gluard, a Saint-Sulpice-en-Pareds.
Nicolas, a Benet.
Liquidation de pensions civiles
Par decrets en date des 2 septembre, 19 septembre,
17 octobre, 23 octobre at 26 novembre '1915, les pensions
des instituteurs et institutrices dont les noms suivent ont
ete liquidoes a:
MM. Bobinet, de Chavagnes-en-Paillers, 1.265 francs,
avec jouissance du 1" octobre 1913.
Jacob, de Notre-Dame-de-Riez, 1.501 francs, avec
jouissance du 1" avril 1915.
Loizeau, des Herbiers, 1.536 francs, avec jouissance
du 1" avril 1915.
Bouillon, de Thouarsais-Bouildroux, 1.518 francs,
avec jouissance du 1" avril 1915.
Mlle Biteaud, de La Pommeraie-sur-Sevre, 1.206 francs,
avec jouissance du 1- avril 1915.
M"" Comm en ge,s , de La Boissiere-de-Montaigu, '1.102 fr.,
avec jouissance dn 1" novembre 1914.
Deeret du 24 deeembre 1915
MM"Duguy, veuve d'instituteur, 373 francs, avec jouissauce
du 1" aont 1915.
Gendron, veuve d'instituteur, 347 francs, avec jouissauce
du 1" juillet 1915.
Guillemoteau, veuve d'instituteur, 488 francs, avec
jouissance du 12 mai 1915.

— —
5. — Cartes d'identite
Nous n'avons pas encore regu toutes les cartes d'identite
perimees de 1915 donnant droit, sur le reseau des
Tramways de la Vendee, a la delivrance de billets a
derni-tarif.
Nous prions le personnel de nous les envoyer sans
plus de retard.
6. — Fournitures scolaires faites aux enfants
des rdfugids
M. le Prefet a regu de M. le Ministre de l'Interieur une
lettre le priant de lui faire connaitre le plus tOt possible :
10 Les communes qui reclament le paiement des fourniture.
s scolaires faites aux enfants des refugies ;
2° Le montant approximatif de la depense effectuee
pour cet objet.
Pour me permettre d'adresser a M. le Prefet la reponse
qu'il me dernande, je, prie MM"'" les Institutrices et
MM. les Instituteuts qui out parmrleurs eleves des enfants
de refugies, de vouloir bien, on regu du present Bulletin,
me fournir d'urgence, en ce qui concerne leur localite,
les renseignements dont il s'agit.

— 13 —
7. — Cjrculaire ministerielle relative aux engagements
des fonctionnaires de l'Universite
— du 11 octobre 1915 —
L'article 4 de in loi du 17 aont 1915 (Loi Dalbiez) autorise
les hommes degages de toute obligation militaire
contracter on engagement pour la duree de la guerre
avec affectation a on service determine.
Les fonctionnaires qui profitent de cette autorisation
continuent, s'ils no recoivent pas de solde mensuelle,
recevoir l'integralite de leur traitement civil normal,
tin -certain nombre de membres de 11.Tniversite ont
ainsi demande a mettre au service de l'armee leurs aptitudes
particulieres et je ne pois quo me feliciter do voir
des professeurs déjà ages suivre l'exemple de lours jeunes
collegues et travaillor, comme eux, a In defense nationale.
Mais, clans certains cas, les services militaires speciaux
pour lesqUels s'offrent ens fonctionnaires peuvent etre
plus facilement assures quo ceux dont us soot charges -
dans. l'Universite oC l'enseignement est aujourd'hui rendu
parfois malaise par le manque de personnel. II me parait
done qu'aucun engagement de cette nature ne .doit etre
contracte sans qu'au prealable l'interesso ait sollicite,
par votre intermediaire, mon autorisation.,'et je vous prie
de vouloir hien inviter les fonctionnaires de votre Academic
C se conformer a cette indication.
Se suis tout dispose a examiner avec la plus grande
bienveillance les demandes d'autorisation qui me seront
adressees, mais j'ai le devoir do veiller -a ce quo les importants
services dont j'ai la charge no soient pas brusquement
desorganises par des departs que no justifierait
pas entierement l'interet superieur de la Defense nationale.

— 14 —
8.— Circulaire du 7 dOcembre relative a l'interprOtation
du decret du 20 juillet et
de l'arrete du 5 acid 1915.
Le Ministre de l'Instruction publique, des
Beaux-Arts et des Inventions interessant
la Defense nationale a Monsieur le
Reeteur de l'Aeademie.
Un decret du 20 juillet et un arrele du 5 aofit 1915,
pris apres deliberation du Conseil superieur de l'Instruclion
publique, ont modifie le concours d'admission aux
ecoles normales et l'examen du brevet elementaire. Au
moment oü vous allez avoir a appliquer le nouveau reglement,
je crois devoir vous signaler, pour vous aider a les
resoudre, quelques-uns des problemes que suscitera cette
reforme.
Les dispositions du decret qui ont besoin d'être cornmentees
sont celles qui ont trait a l'inscription des candidais.
A. Pour accroitre la valeur du brevet elementaire, le
Conseil superieur a juge bon de relever rage moyen des
aspirants. Sans doute, ii n'a pas recule, il a meme avance
de trois mois la limite d'age minima, mais il a decide la
suppression de toute dispense. Et, par voie de consequence,
il a supprime toutes les dispenses d'age C l'examen
du brevet superieur et au concours des ecoles normales.
Cette mesure peut donner naissance a deux difficultes :
1° En vertu du decret du 20 juillet 1915, nul ne pourra
se presenter au brevet superieur, s'il n'atteint dix-huit ans
au plus lard le 31 decembre. Mais, en vertu du decret du
4 aotit 1905, normaliens et normaliennes sont tenus de se
presenter a cot examen au forme de leur seconde armee

— 15 —
d'etudes .. Or, certains de . ces jeunes gens sont entres
l'ecole normale, munis du brevet elementaire, avant seize
ans ; us seront done tenus de subir les Opreuves du brevet
superieur avant dix-huit ans. Le decret recent parait stir
cc point contredire l'ancien.
Pour lever cette contradiction at sauvegarder tous les
droits acquis, j'autorise les candidats qui out obtenu le
brevet elementaire avec - le benefice dune dispense d'age
C se presenter au brevet superieur des la fin de la
deuxieme armee scolaire qui suit leur admission au brevet
elementaire. Ainsi, les can didats pourvits du brevet Oldmentaire
depuis 1914 pourront, quel qua soil leur age,
s'inscrire en 1916 pour le brevet superieur ; ceux qui Out
obtenu le brevet elementaire en 1915 pourront se presenter
au brevet superieur des 4917.
2° En vertu .du decret du 20 juillet, nul ne pourra
affronter le concours des,ecoles normales s'il a plus de
dix-neuf ans au 31 decembre. Or, j'ai (Re informe que les
candidats, mai yenseignes sur la reforme, out, hien qu'ils
aient depasse dix-buit ans, recommence leur preparation
durant Ia presente annee scolaire avec l'intention de
s'inscrire en vue du prochain concours. Leur erreur,
fondee sur uric ,anoienne tolerance, est excusable. Aussi
ai-je decide que, pour la derniere fois en 1916, les candidats
aux ecoles normales qui excederont la limite d'age
de dix-neuf ans le 31 decembre seront admis a s'inscrire
s'ils out priS part C un concours anterieur.
D. II est desirable qua le 'concours des ecoles norrnales
at la premiere session du brevet elementaire, partout ofi
cc sera possible -, aient lieu simultanement devant Ia mEme
commission, conformement aux dispositions nouvelles de
l'article 73 du decret organique, § 2. Toutefois, stir votre
proposition at lorsque le nombre des candidats on toute
autre circonstance l'exigera, des exceptions pourront etre
admises. Des lors se-poseront des questions delicates :
1° Lorsque l'examen et le concours aurant lieu a des

— 16 —
dates differentes, un candidat pourra-t-il s'inscrire pour
l'un et pour l'autre ? La reponse est negative : le concours
conferant, lui aussi, le brevet, la double inscription permettrait
de tourner fa regle qui interdit de subir deux fois
le meme examen pendant une meme session. En pareil
cas, les candidats seront invites a opter entre l'examen et
le concours ; on ne saurait, en acceptant la double inscription,
les placer dans une situation privilegiee par rapport
a leurs camaracles des departements oft l'examen et
le concours seront confondus. II est entendu quo tout
candidat elimine, en juillet, au concours de 1:ecole normale,
aura le clroit de se presenter, en octobre, an brevet
elementaire, s'il a obtenu a l'ecrit le quart du maximum
des points.
2° On m'a domande quel serait le :sort d'un aspirant
qui, inscrit en avril pour le concours de l'ecole normale,
serait raye de la liste, un mois avant les epreuves, par le
recteur, ou, in veille, par le medecin, l'enquete morale on
l'exa.men physique lui ayant eto defavorable. Dans certains
cas, la solution s'offrira d'elle-meme : la session du
brevet elementaire ne sera pas toujours close au moment
on sera prise la decision du recteur ; ecarte de Fecole normale,
le jeune homme pourra se presenter au brevet.
Cette ressource lui echappe-t-elle ? On l'acImettra a subir
les epreuves du concours, tout en l'avertissant qu'elles
pourront bien lui donner le titre de brevete, mais non
celui de normalien. Si cette solution ne lui agree pas, on
l'autorisera, par derogation au nouveau paragraphe 2 de
l'article 1A7, C s'inscrire pour in seconde session du
brevet.
II
L'arrete du 5 aorit identifie completement les epreuve,s
du brevet elementaire et celles. du concourS des ecoles
normales. Est supprime le programme lirnitatif qui avait
ete institue, en 1910, . pour certaines epreuves du con-

— 17 —
cours ; seul demeure le .programme lirnitatif dtt brevet
superieur. Est supprimee l'autonomie des epreuves pratiqueS
et des epreuves orales du brevet elementaire, les
epreuves ecrites seules demeurant eliminatoires. Aucune
difficulto n'est C prevoir dons l'application de ces disposi- ,
tions generales. Mais diverses questions m'ont ete posees
au sujet de telle ou telle epreuve.
EPREUVES DE LA PREMIERE SERIE
Orthographe
Les articles 89 at 146 font de l'orthographe une epreuve
unique, mais on s'est demande si, en attribuant des coefficients
distincts a. la dictee et aux questions cur le texte
dicte, les articles 93 et 148 ne cledoublent pas cette epreuve.
Suivant l'interpretation adoptee, le zero de la dictee serail
ou non eliminatoire.
L'examen des texteg ne permet pas d'hesiter. Sans
doute, les articles 93 at 148 affectent deux coefficients distincts
C l'orthographe, mais c'est qu'ils considerent cette ,
epreuve sous deux aspects clifferents : le mot « orthograph&
», dans ces articles, ferait double emploi avec le
mot « dictee » s'il n'etait destine a designer specialement
l'un de ces aspects, l'autrO etant, indique, -a la ligne suivante,
par les mots « questions sur le texte dicte ». II faut
lire, non pas :
« Dictee : orthographe 1
« Questions sue le texte dicte.
mais
Orthographe
« Dictee. ,
Questions sue le texte dictC 1
En d'autres termes, ce - serait une erreur de croire que
l'epreuve d'orthographe, parce comporte un dedoublement
de la note totale (maximum 40), constitue
M1C Fit
et4 vFNIO

— 18 —
deux epreuves distinctes. Par suite, pas plus quo par le
passé, le zero de dictee ne sera a lui seul eliminateire ;ii
ne le sera quo si les reponses aux « questions sur le texte
dicte » regoivent elles-memes un zero. Le Conseil superieur
a marque l'importance qu'il attache a la dictee on •
doublant son coefficient, mais on irait au-dela de ses intentions
sj. ion dedoublait l'epreuve.
L'epreuve n'est pas dedouldee, mais elle est renforcee.
Sa cluree sera desorniais d'une heure et demie au brevet
elementaire comine au concours des ecoles normales.
L'article 146 no specific plus qu'il est accorde une demiheure
aux candidats pour revoir la dictee et pour repondre
par eorit aux « questions posees ». Mais ce n'est pas a dire
qu'ils no doivent plus coMpter sur ce clelai. Au contraire,
en fixant a une heure et demie la duree totale de l'epreuve,
To Conseil Superieur a Voltlu l'accroitre. La dictee de vingt
compris la lecture qui la precede -et colic . qui .la
suit, ne dolt pas absorber une heure entiere. Les aspirants
auront done plus de 'temps quo par le passé pour relire
leur copie et repondre aux questions.
En revanche, les 'jurys auront le droit de se montrer
plus exigeants ; les reponses devront temoigner d'une
connaissance plus precise de la langue et de la 'gram- .
maire ;. quant aux fattes d'orthographe, cues devront
etre, conformknent aux instructions de mes prodecessours,
« pesees » plUtet quo « comptees•», mais les plus
lourdes seront relevees sans faiblesSe. Le coefficient de
Forthograplie ayant ete double, toute faute qui entrainait,
precedeminent la perte de deux points en fora desormais
perdre quatre a son auteur. Autant ii convient d'être tolerant
dans tous les cas oC il est perrnis d'hesiter sur la
correction dune forme ou l'emploi dun signe, autant ii
faut etre severe pour la violation manifesto dune regle ou
d'un usage indubitable. Et cc nest pas seuleinent dans la
dictee, c'est dans ftoutes les compositions quo doivent
etre chatiees le,s grosses fautes d'orthographe.

— 19 —
2° Composition franNise
Le Conseil superieur a adopte, pour les deux examens,
le texte qui clefinissait cette opreuve an concours des
ecoles norrnales. Par suite, les candidats au brevet elementaire
auront desormais une demi-heure de plus pour
rediger leur composition et relire leur copie ; on aura le
devoir d'etre moins indulgent pour leurs negligences.
lappelle tout specialement Fattention des examinateurs
sur l'importance (le cette epreuve, dont, le niveau depend
de leur mode d'appreciation. Si les notes s'ecartent pen
de la moyenne, si ion nose ni descendre au-dessous de 7,
ni monter au-dessus de 13, nos Cleves continueront
dedaigner une epreuve qui no promet pas a leurs efforts
une recompense suffisante et ne menace pas d'une peine
suflisante leur paresse. Comme leurs collegues de l'ordre
scientifique, les examinateurs de l'ordre litteraire doivent
user de toute l'echelle de notes qui est mise a leur disposition.
Sans dote, us ne rencontreront jarnais ni une
copie absolument parfaite ni une copie absolument nulls.
Ala .'s, an brevet elementaire, zero no signitio pas nullite
absolue, ni 20 perfection absolue: Uric composition qui
n'obtiendrait pas la moyenne au certificat d'etudes pri--
maires elementaires doit 'etre cotee zero an brevet; cette
note doit atteindre tout candiclat qui laisse echapper un
trop grand , nombre de fautes d'orthegraphe, memo si sa
composition revele des qualites. Inversement, la note 20
doit recompenser la eopie qui represente tout cc qu'on est
en droit d'attendre d'un candidat au brevet elementaire,
memo si cette copie contient quelques taches. L'enseignement
du francais fera des progres lorsqu'on se deciders
juger « mal » co qui est mal et « hien » cc qui est Lien. Et
le brevet elementaire no meritera do conferer C ses possesseurs
l'honneur d'enseigner le frangais aux enfants de
„ France quo le jour ou les jurys se montreront impitoy-ables
pour les fautes de frangais.

— 20 —
8° illath(!matiques
L'epreuve de mathematiques est simplifiee. Elle ne
comporte plus de ces questiOns theoriques dont la solution
etait toute donnee clans les cours d'arithmetique et qui,
par suite, faisaient plus souvent appel a In mernoire qu'a
la reflexion. En revanche., on demandera aux candidats la
solution de deux problemes. Le mot « probleme » doit
e,tre pris dans son sens general : peut 'etre considere
cornme probleme tout exercice'd'application qui exige la
recherche d'un resUltat inconnu a l'aide de propositions
que l'aspirant doit connartre. En ce sens, ii suffirait souvent
de modifier legerement l'enonce des questions theopiques
donnees naguere au brevet elementaire pour en
faire des « problemes ». Voici une question theorique »
pOsee en juillet dernier dans un departement :
« Qu'arrive-t-il au produit de deuX facteurs lorsqu'on
double les deux facCeurs Trouver un nombre tel que, Si
on le double, son carre augmente de 108 ».
Ii suffirait, pour repondre au vceu du Conseil suporieur,
de in formuler en ces ternms :
« Trouver un nornbre tel que, si on le double, son
carre augmente de 108. Et justifier les operations n.
Ii n'y aurait rien du tout a changer a cette autre « question
theorique », donnee a in merne session :
« Calculer le quotient de - 81 424 : 0,938 a une unite
pres, en justifiant in marche suivie ».
Le nouvel arrete exige des Candidats non seulement
unAouble effort de recherche, rnais tin double effort de
raisonnement. II ne suffira pas, pour obtenir une note
passable, de fournir des reponses exactes ; ii ne suffira
pas non plus d'arriver C ces reponses par le jeu mecanique
de quelques forrnules. L'ernploi de l'algebre ne sera
pas interdit, mais , qu'il y recoure ou non, le candidat
n'oubliera pas qu,i1 doit presenter, pour chaque probleme,

— 21
une solution « raisonnee », c'est-a-dire uue suite logique
de raisonnements explicites conduisant .avec certitude au
resultat cherche.
4' Iferiture
Le Conseil superieur a tenu a conserver une epreuve
speciale d'ecriture. 11 n'a pas precise le nombre des lignes
qui doivent etre consacrees C chaque .genre, mais ii n'a
pas non plus rnanifeste l'intention de rompre avec les
anciens usages ; on continuera done a demander aux
candidats une ligne de .batarde, fine de ronde, tine de
grosse cursive, une ou deux de cursive moyenne, et
quatre ou cinq de fine cursive.
EPREUVES DE LA sEcoNDE siAut;
1° Interrogation stir la longue rfranytise
a. Lecture et explication dun texte.
Ii a paru inutile de declarer que « Ia lecture se fern
dons un recueil de morceaux choisis en prose et en vers »,
et que « des questions seront adressees aux candidats sur
le sons des mots, in liaison des idees, la construction des
phrases et la grammaire D. Mais cos recommandations ne
sont pas perimees. Non plus quo cellos des instructions
de 1896 qui ,prescrivent de faire une place; dons cotte
epreuve, aux exercices d'analyse.
II a paru, de merne, inutile de prescrire, mais on n'a
pas davanta -ge entendu interdire, d'accorder aux aspirants
un quart d'heure de preparation.
b. Recitation d'un morceau c,hoisi sur une hate presentee
par in candidat.
Cette epretive, nouvelle an brevet„, est empruntee au.
concours des ecoles normales. La . pratique suivie a cc
concours peut etre adoptee pour le brevet. Laliste sera
courte 6 a 10 morceaux de quinze C vingt lignes ou do
quinze C yingt .Vers. Les eandidats en presenteront au

— 22 —
jury non seulement les titres, mais les textes, afin qu'on
puisse suivre attentivement la recitation.
L'epreuve ne saurait Otre de pure mernoire. On tiendra
comrte aux aspirants de la valeur des morceaux et de
l'intelligence de la diction. On s'assu,rera, par des interrogations,
qu'ils sentent et comprennent ce qu'ils recitent.
Ii ne sera pas interdit de demander aux candida.ts
quelles lectures us ont librement faites ni de les interroger
sur ces lectures. Des repon .ses satisfaisantes permettront
de relever la note meritee par la lecture, l'explicalion
et la recitation.
2° Interrogation sur l'arithmetique et le systeme metrigue
Les « questions theoriques », bannies de l'Ocrit, serontelles
bannies de l'oral N'oublions pas quo le Conseil
superieur, en ecartant ces questions des epreuves ecrites,
a voulu, avant tout, proscrire les reponsds machinales.
Or, a foral, l'examinateur a le rnoyen de rechercher, par
ses questions, si le candidat se borne a reciter sans cornprendre
ou s'il s'est, Cu contraire, - rconvenablement
assimile son programme. Les commissions eonservent
done le droit de poser a l'oral des questions de theorie,
la condition de rester dans le domaine elementaire qui
est celui de l'examen. Elles n'oublieront pas que les ins-
' tructions de 1916, toujours en vigueur sur cc point, recommandaient
de « -faire une part importante aux questions
relatives au systeme metrique et de leur donner un caractere
pratique ».
3° Interrogation stir l'histoire nationale et l'instruetion
6ivique.
Aucune difficulte d'interpretation n'est C prevoir.
4' Intel Pogation stir la geographic de la France el des
prilicipatix pays du monde.
L'ancien texte ne parlait que de la Prance. Mais il

,--- 23 —
.serait etrange, qu'nn institutettr ne snt rien 'dire a ses
eleves des Etats–Unis ou dc l'Allemagne. Sans youloir
dresser une liste Otroitement limitative des « principaux
pa y s. du monde », sur lesquels portera l'interrogation,
j'estime qu'on pOurrait s'en tenir aux suivants : Angleterre,
Belgique, Hollande, Allemagne, Autriche-Hongrie,
Russie, Espagne, Italic, Suisse, Etats–Unis d'Amerique,
Chine 6t Japon. II et Lien entendu que les questions posees
sur ces pays etrangers conserveront un caractere
tres elementaire.'C'eSt la France qui demeure le 'centre
du programme de geographic .; e'est e fonction de in
France que les autres regions sont etudiees.
L'ancien texte prescrivait un trace Cu tableau noir. Le
nouveau no Finterdit pas. Pour voir ,si un candidat con-naiL
tine region, il sera toujours excellent de lui en
demander un croquis.
do Intern°. gation sac les sciences physiques et natticelles
Les instructions de 1896 conseillaient aux commissions
de « ne pas negliger les applications » des sciences a
l'agriculture et a l'hygiene. Non seulement desormais on
,ne devra pas les negliger, mais cc sont ces applications
qui constitueront le programme exclusif de l'epreuve
l'iaterrogation no doit pas porter sur les sciences pures,
Tunis sur les sciences « on taut qu'elles s'appliquent
l'hygiene, C l'agriculture et a l'industrie ». On ne posera
plus, au brevet , elemeritaire, des questions de cc type :
« Quelles sont les proprietes de l'azote? » on « Quest–ce
quela lumiere s-olaire? » ; mais des questions *comme
celles-ci. : « Comment respirons--nous T» ou a Connaissezvous
les effets de la lurniere solaire sur des etres vivants?
» En d'autres termes, en emploiera, pour enseigoer
les sciences inductives, la mothode inductive; on
commencera par observer les faits autour de soi et Pon
s'ele -vera pea a p -eu de ces faits aux lois qui les regissent.
On partira de l'eleve, de son corps, efde son milieu phy-

— 24 —
sique immediat, puis on etudiera les causes qui modifient
sa vie, alterent ou retablissent sa sante, les arts (agricoles
ou industriels) que llomme a inventes pour s'adapter
son milieu ou adapter cc milieu a .ses besoins, ses gouts
ou ses caprices. Et c'est seulement plus tard, lors de la
preparation au brevet superieur, qu'on suivra une mediode
deductive, qu'on etudiera en eux-memes les elements
et leurs lois, et qu'on dressera devant les yeux du
jeune homme le tableau systematique de nos idees sur la
nature.
II resulte des principes qui viennent d'être exposes
quo les questions, h cette epreuve, pourront varier scion
le sexe des candiclats : le milieu de la jeune flue n'est pas
le milieu du jeune garcon. A l'examen.des aspirantes, les
questions qui primeront les autres seront relatives a
l'hygiene, a l'economie domestique, a l'enseignement
menager. Les questions relatives au,x applications industrielles
de la science seront plus frequentes a l'examen
des aspirants. Mais, sur bien des points, les deux programmes
coincideront.
C° Dessin
L'epreuve est simplifiee pour les aspirants, rnais son
caractere n'est pas modifie.
7° Chant
Les « questions et exercices tres elementaires de
solfege » qui figuraient a l'ancien programme do brevet
elementaire (art. 148) disparaissent ; on a voulu bannir de
cette epreuve toute theorie qui ne viserait pas a laTratique
immediate ; c'est dans l'exercice d'application que
doit se reveler la connaissance de la theorie. On demandera
done au candidat de presenter cinq morceaux (il en
produira le texte copie de sa main) entre lesquels le jury
chosira celui qui doit etre execute. Mais le rede de l'examinateur
no saurait se homer C ecouter l'execution de cc
morceau ; cette'simple audition lui permettrait surtout de

— 25 —
contrOler la justesse de la voix et de verifier la fidelite de
la memoire du candidat ; or, il dolt encore s'assurer que
ce clernier possede des connaissances suffisantes pour
lire et copier aver intelligence le texte musical qu'il vient
d'interproter. L'aspirant doit etre capable de prendre le
ton au diapason de maniere a chanter le morceau designe
tel qu'il est ecrit sous ses yeux ; ii doit comprendre le
sens des signes qu'il a traces lui-merne d'apres la notation
ordinaire on d'apres la notation cbiffree ; ii dolt
pouvoir solfier son texte. Dans les dix minutes attribuees
a l'epreuve, l'examinateur a le temps, apres l'execution
du chant, de, poser, a propos de cotta execution, des questions
qui le renseigneront stir l'acquis du candidat.
J'ai passe en revue relies des dispositions nouvelleS
qui exigeaient tin commentaire. Mais je dois insister, en
terminant, sur les idoes directrices du nouveau reglement
: on a voulu a la fois simplifier notre regime cl'examens
at relever le niveau du brevet elementaire. Simplifier
notre regime d'examens, afin de laisser plus de temps
aux Cleves pour etudier, aux professeurs pour professer,
aux inspecteurs pont' inspecter. Relever le niveau du
brevet . elementaire , afin d'obtenir de ceux qui ambitiorment
llonneur d'enseigner, des, garanties d'instruction
plus serieuses. C'est de ces de,,ux idCes que vous
devrez vous inspirer, Monsieur le Recteur, pour resondre
tellies les difficultes d'execution ; et la reforme serait
vainesi les rnembres deSjurys d'examen cessaient d'avoir
en -vue ce double ideal.
PAUL PAINLEVE.
Pour copie conforme :
Le Directeur de l'enseignetnen,t primaire,
P. LANE.

— 26 —
9. — Circulaire relative aux conges pour
couches accordes aux institutrices interimaires
— du 21 decembre 1915 —
MONSIEUR •L 'INSPECTEUE,
Plusieurs Inspecteurs d'Acadc,mie m'ont demande s'il
emit possible d'accorder le benefice des dispositions de la
loi du 15 mars 1910 (conges pour couches) aux institutrices
interimaires appelees C uppleer, durant la periode des
hostilites, les instituteurs mobilises.
On ne saurait accorder aux interimaires des conges
avec traitement et retribuer a la fois pour un meme poste,
sur les fonds delegues mensuellemeut aux Prefets, le
mobilise, l'interimaire et la suppleante de l'interimaire.
Mais je suis dispose, chaque fois qu'une interimaire devra
interrornpre son service en prevision d'un accouchement,
lui attribuer stir les fonds speciaux dont je dispose tine
allocation exceptionnelle sensiblernent egale au montant
des emoluments dont elle se trouvera momentanement
privee.
rajoute que le repos — avant et apres ses couches —
prevu par le logislateur dolt etre recommande aux interimaires
comme aux institutrices titulaires.
Pour le Ministre et par antorisation :
Le Directeur de l'Enseignement primaire,
P. LAPIE.

_ 97 —
10. - Conge aux institutrices dont le mani
est mobilise
Quelques institutrices, rnal renseignees, m'ont ecrit
pour me dire qu'une circulaire ministerielle leur donnait
le droit d'être en conge pendant toute la duree de la permission
accordee a leur man i mobilise.
Pour dissiper toute equivoque, je reproduis ici la circulaire
du 13 novembre 1915 :
« Le Ministre de l'Instruction publigue et
des Beaux-Arts, a Monsieur l'Inspectour
d'Academie.
« Vous avez certainement ete emu par la situation des
institutrices qui, separees pendant de longs mois de leurs
mans mobilises ne peuvent leur consacrer, s'ils obtiennent
une breve permission que les instants qu'elles no doivent
pas a leurs Cle -ves. Je suis stir qu'en pareil cas vous avez
allege lour tache dans toute la mesure compatible avec
les necessites du service et je suis sCr aussi quo, pour
augmenter leur liberte, leurs collegues out accepte un
surcron d'occupations. S'il vous restait in scrupule au
sujet de la regularite des mesures que vous auriez prises
clans ces conditions, je tiens a le lever. II e,st naturel quo
nos institutrices jouissent aussi pleinement que possible
de la vie de famine pendant toute la duree du conge de
leur marl.
« Signe : PAUL PAINLEVR.
Pour copie conforme :
« Le Directeur de l'Enseignement primaire,
« P. LAPIE. »
Cette circulaire, il est facile de S'en convaincre, laisse

— 28 —
l'administration academique juge du conge a accorder en
la circonstance. Cola est d'autant plus indispensable que
les permissions clonnees a nos « poilus » — et j'en suis
tres heureux — deviennent de plus en plus nombreuses
at doivent se renouveler tous les trois ou quatre mois.
,rajoute qu'a de tres cares exceptions pres les Institutrices
de Vendee, comprenant qu'elles ont a concilier leurs
devoirs professionnels avec leur affection d'opouses et
qu'il convient d'eviter tout ce qui pout porter un tort quelconque
a l'enseignement et au bon renom du personnel,
n'ont demande a interrompre leur service qu'un jour ou
deux. Quelques-unes ont sollicite trois jours, seulement
cause de l'eloignement de leur famille.
Autorisations d'absence. — Avis
important
Nous rappelons au personnel quo les demandes d'autorisation
d'absence doivent — sauf les ens extremement
rares de force majeure — nous etre adressees assez
l'avance pour quo nous puissions faire connaitre notre
decision aux interesses.
Trop souvent on place l'administration en presence du
fait accompli alors quo le motif invoque n'Atait pas toujours
suffisant.
Be tels procedes entraineront a l'avenir, pour lours
auteurs, la retenue du traitement pendant les jours
d'absence irreguli6re.

— 29 —
12. — Circulaire ministerielle relative aux
prom tions de classe et titularisations
ea 1916.
— du 8 janvier 1916 —
La loi de Finances du 29 clecembre 1915 a ouvert des
credits provisoires sur l'exercice 1916 pour les depenses
du 1" trimestre et le decret en date du rneme jour en a fixe
la repartition par Ministere et par chapitre.
Deux chapitres nurnerotes 130 et 130 his sont affectes
aux emoluments du personnel de l'Enseignement primaire
elementaire (instituteurs et institutrices).
IMPUTATION DES DEPENSES
Sur le chapitre 130 seront imputes les traitements
soumis ci r3tenues de toes les instituteurs et institutrices
titulaires et stagiaires, qu'lls appartiennent au cadre du
departement dons lequel us resident actuellement ou quo,
faisant partie du cadre d'un departement envahi, us
exercent letirs fonctions dans un department de refuge.
Ou imputera par contre, sur le chapitre 180 bis, toutes
lea indemnites mensuelles non soumisee ci retenues versees
aux interimaires.
Par suite, les seules pieces justificatives des depenses
effectuees sue le chapitre 130 seront les otats reglementaires
A et C ; la seule piece justificative des depenses
effectuees sur le chapitre 130 bis sera l'etat reglementaire
B.
Toutes les dispositions ante.,rieures contraires é ces
prescriptions sent abrogees, notamment les-instructions
provis-oires- Odictees par rna airculaire du 18, aott
L'etat D eat supprime.
Ii doit etre entendu quo le,s maitres ou maitresses iui
out ete l'objet, au debut de 191:5 ; des titularisatiOn , spe-

— 30 —
riales prevues par ma circulaire du 23 decembre 1914
(titre IV, paragraphe 5), qui ne jouissent p s d'un traitement
sournis a retenues et qui regoivent l'iridemnito mensuelle
fixoe par la circulaire du 18 aont 1914 seront retribuds
sur les credits du chapitre 130 his ; ils figureront
sur l'etat B.
ETATS JUSTIFICATIFS
L'etat A contiendra d'abord les numeros de tons les
postes regulierement crees avant le 31 decembre 1915 ;
aucun numero ne sera bisse ; ai-je besoin d'ajouter que les
emplois qui ont ete regulierement supprimes durant les
annees anterieures a 1916 ne seront pas mentionnes ?
A la suite du dernier numero des posies ;.'egulierement
crees, commencera une deuxieme serie ci'emplois NI,
N 2, N 3, etc... ; cette deuxieme partie de l'etat A COMprencira
bus les postes epees C titre provisoire en vertu
des autorisations generales donnees par ma circulaire du
18 aont 1914.
Enfin, on inscrira ensuite une troisierne serie d'emplois
comprenant les numeros de postes sous lesquels ---
par suite de la presence des refugies -- deux. traitements
:soumis C retenues sont pa yes.
Le maitre mobilise qui conserve tout ou partie de son
traitement figurera dans la premiere partie de l'etat (premiere
serie de numeros) ; en cas de deces, c'est a la meme
place quo seront inscrits ses ayants-droits, tandis qu'on
inscrira dans la troisieme serie le nom de l'instituteur ou
de Finstitutrice refugies qui, tout ea conservant son traitement
normal soumis a retenues, remplit le rele,d'interirnaire
et assure la suppleance du mobilise.
On n'omettra ni le numero reel du poste, ni le nom de
la commune et -on aura soin de classer les emplois de cette
troisieme serie en cornmengant par les nurneros les plus
faibles.
Je tiens essentiellement C cc que les institutetirs of

— 31 —
institutrices qui ont ete detaches provisoirernent par vous
du poste dont us sont titulaires, pour exercer momentanernent
ailleurs, en raison des circonstances, figurent ed
regard du nuniero de leur emploi primitif, mais que dans
la colonne d'observations on n'oublie pas d'inscrire la
mention : exerce en fait C tel numero.
Si cette declaration ne figurait pas sur l'etat de traitemeat
qui rn'est aclresse eomme justification 6 l'appui du
bordereau mensuel, je ne saurais considerer le detache-
Ment et par suite le mandatement cornme regulier.
L'aat B reprendra, dens le memo ordre, les numeros
des deux premieres series de l'etat A, mais tandis quo
clans ces deux series tous les postes du departernent
figurent, meme s'ils sont vacants, on n'indiquera au contraire
sur l'etat B que les numeros des postes occupes par
des maitres ou mattresses qui ne regoivent qu'une indemnite
non soumise aux retenues de la loi du 9 juin 1853.
RELEVEMENT DES TRAITEMENTS
Les traiten tents des instituteurs ages de 49 ans ont ete
ou seront yortes aux taux normaux fixes par la loi du
30 juillet 1913 a -la date oil ces maitres ont atteint ou
atteindront le premier jour de leur cinquantieme armee.
A tous leurs collegues titulaires, vous attribuerez un
relevement de 50 trans C partir - du 1" janvier, par application
des dispositions de in loi du 30 juillet 1913.
Une note de service que vouS m'adresserez dans la
premiere quinzaine de fevrier m'indiquera soit qu'il n'y a
plus dans votre departement de maitres recevant un supplement
de traitement au titre de l'article 32 de la loi de
1889-1893, soit que ces supplements s'elevent encore a
une somme dent vous indiquerez la decomposition.
En raison de l'epoque tardive a laquelle les presentes
instructions ont pu vous etre donnees et des travaux plus
'compliques que d'ordinaire auxquels vos services vont
etre astreints par suite de la creation du chapitre 130 his,

— 32 —
VeuS pourrez, si volts le desirez, ne faire figurer Fangmentation
de traiternent precitee (50 francs) quo sur les
etats de traitements de fevrier.
Un rappel au profit du Tresor (retenue du premier
douzierne d'augmentation) serait alors indique sur les
Mats de traitements arretes le 29 fevrier.
PROMOTIONS DE CLASSE A L 'ANCIENNETE
Vous appliquerez les prescriptions legales et vous
ferez attribuer ces promotions aux maitres et maitresses
qui remplissent les conditions d'exercice et d'anciennete
rappelees par mes instructions anterieures.
De merne quo les relevements de traitements, les promotions
de classe a l'anciennete pourront ne figurer que
.sur l'etat mensuel de levrier.
PROMOTION'S AU CHOIX (1915 et 1916)
Des instructions vous seront adressees ulterieurement
a ce sujet.
TITULARISATIONS
Je renouvelle pour les titularisations - mes instructions
. du 23 decembre 1914 auxquelles je vous prie de vans
reporter. Je n'ai pas a les modifier cette annee ; vous
substituerez la date du 1" janvier 1916 a relic du 1" janvier
1915.
INSTITUTEURS DES REGIONS ENVAHIES
A tous les instituteurs titulaires des regions envahies
en exercice au 1- janvier 1916 dans un poste situe hors de
leur residence normale et qui ne sont pasages de 49 ans,
ii y aura lieu d'attribuer comme a leurs collegues l'augmentation
de traitement de 50 francs prevue par la loi de
1913.
Quatit aux promotions de classe a l'anciennete, elles
seront accorclees a cenx d'entre eux qui remplissent leS
conditions reqUises ; 'cos promotions seront attribuees par
le Prefet tlu departement envahi sur la proposition de

— 33 —
l'Inspecteur d'Academie dudit departement, apres avis de
l'Inspecteur du departement de refuge.
Pour ceux d'entre eux qui n'ont pas ete, en fait, en
exercice durant toute l'annee 1915, une note de service
speciale me sera adressee avant toute decision attribuarit
une promotion ; le fonctionnaire fera connaitre lui-meme,
avec precision, les raisons qui ont Motive l'interruption de
service et les deux Inspecteurs d'Academie donneront
leur avis,
Toute periode passee en pays envalti sous la domination
allemande ou dans un camp allemand sera consideree
comme service effectueen France.
INSTITUTEURS MOBILISES
Les augmentations do traitements et les promotions a
l'anciennete seront accordees aux instituteurs mobilises
dans les memos conditions qua lours collegues en exercice
a Fecole.
Quant aux maitres actuellement sous les drapeaux qui
appartiennent aux classes 1911, 1912 et suivantes et qui
no beneficient pas, par suite, des dispositions de la loi du
5 acult 1914, sue le cumul, des mesures serout prises ulterieurement
pour quo leurs interets soient sauvegardes.
EVALUATION DES DEPENSES : CREDUS DELEGUES
-Vous voudrez hien, dans le Mai le plus bref, faire .
connaitre aux Services de la Prefecture, les credits de
delegation dont l'ordonnateur secondaire aura . bosomn
avant la fin du mois do janvier, taut stir le chapitre 130,
d'une part, que sue le chapitre 130 his, d'autre part ; le
Prefet me demaudera alors les fonds qui lui seront indispensables
pour mandate).- les traitements et indemnites dtt
personnel de l'Enscignement primaire eletnentaire„
Pour le Miuistre et par autorisatton :
Le Direetm.cr de TE:nseignement Primaire,
LANE.

— 34 —
13. — Cireulaire relative aux trakements des
militaires signalas comme disparus
— du 7 janvier 1916 —
MONSIEUR LE RECTEUR,
La circulaire de la Direction generale de l. Comptabilite
publique du 30 novernbre 19 ,14, relative aux dispositions
edictees pour . la duree de la guerre, en favetr des
fernmes, des descendants et des ascendants des militaires,
specific (§ 3) que les Administrations n'ont aucune disposition
speciale a prend.re en ce qui concerne particuliere-
Ment les militaires signales comme disparus; elles doivent
continuer a mandater a leur nom les mei -nes sommes.que
S'ils etaient presents et a faire etat des delegations consenties
par eux.
Etant donne la prolongation:des hostilites, il a paru
•necessaire a M. le Ministre de's Finances d'aclopter de
nouvelles dispositions pour sauvegarder les interets du
Tresor. Lorsque la clisparition rernonte a plusieurs rnois,
on ne saurait legitimement imposer a l'Etat in charge de
continuer a payer, dans tous les cas et parfois meme
des tiers, des sommes. qui peuvent atteindre l'integralite
du traiternent civil dont jouissait le delegant.
Toutefois, s'il s'agit de in femme ou des enfants du
disparu, des considerations diumanite commandent de
maintenir la regle suivie jusqu'a Ce jour. Au surplus, il
sera toujourS possible, dans cc cas, de recuperer sur la
pension les sommes indument payees ; Celles-ci no penvent
d'ailleurs atteindre un chiffre tres Cleve, puisque
deja, aux termes du . decret du 24 octobre 1914, les femmes
et C defaut les orphelin.s des fonctionnaires dececles sous

35
les drapeaux out droit a une allocation egale a la moitie
de leur traiternent civil.
En cc qui concerne ., au con traire, les antres categories
de delogataires, les memes arguments ne sauraient etre
invoques. M. le Ministre des Finances a decide, en consequence,
qua les delegations do 1'esp6ce, cesseraient d'être
payees apres l'expiration d'un certain Mai a compter de
la disparition, savoir : six.mois pour .les ascendants, trois
mois pour les autreS delegataires.
P. PAINLEVE.
Circulaire rectorale relative a la preparation
aux examens de l'enseignement
primaire pour les veuves et fines d'Universitaires
tiles l'ennemi.
— du 15 Janvier 1916 —
Monsieur l'Inspeeteur d'Aeademie,
Des veuves, des files de professeurs . et d'instituteurs
qui sont tombes pour la Patrie, loin de se laisser abattre
par le coup qui les frappe, vaillamment se ressaisissent et
veulent e refaire une'situation qui leur permette d'elever
leurs enfants, gni leur assure a elles-memes une place
honorable dans la societe. Beaucoup songent a renseignement,
mais qui n'ont . pas ies titres requis. • Ii lerir fatit se
• remettre a l'etude et preparer des examens ; ce n'est pas
toujours \
Afin de leur venir en aide, tin groupe de maitres, aussi
devoues qu'experimentes ; s'offre generetsement a les
guider, C leur corriger des devoirs, memo, si besoin est,
leur preter des lives.
Les, personnes interessees n'auront qu..a s'adresser

— 36 —
M. BONNEAU, Inspecteur primaire a Poitiers, rue du Faubourg-Saint-Cyprien,
qui leur doimera touts indica:ions
utiles.
Le Reete up,
Leon PINEAU.
15. — Comite de secours aux populations
demeurees dans les regions envahies
A la date du 2 fevrier 1916, M. le Ministre ecrit a M. le
B.ecteur cc qui suit :
« Pour la premiere fois depuis le debut de la guerre,
l'occasion s'offre a nous de tembigner notre syrnpathie
effective a ceux de nos compatriotes qui sont restes dans
les regions envabies : par l'inte,rmediaire du CoMite his
.pano-americain et du Comite d'alimentation du Nord de la
France, le Comite du Secours,National peut leur envoyer
des vetements.
« Bans nos . ecoles de .flues, ob l'on a tant fait depuis
dix-huit mois, pour nos soldats, combattants ou blesses,
ii n'est pas une maitresse, ii n'e'st pas une Cleve, depuis
le plus grand lycee jusqu'a la plus petite ecole, qui ne
voudra s'imposer, pour les.Francais qui souffrent sous le
joug ennemi, une tache nouvelle on un nouveau sacrifice.
« Je vou.s serais reconnaissant de faire savoir
MAIns" les Directrices et C MAIme' les Institutrices qu'elles
recevront a cc 'sujet des communications de.M. le President
du Comite du Secours National. Je suis stir qu'elles.
sauront repondu a. son appel. .»

— 37 —
16. — Le Traite
L'extrait qulon va lire est tire du beau Eyre qu'Ernest Denis
a (16(1E; P la memoire gloriense de son Ms mort pour la France.
Trempons nos volontes et nos experances P ces fortes et. fieres
paroles.
Tout d'abord une chose doit etre bien entendue : ce
traite ne peut etre clue celui que nous imposerons. Ii est
incontestable quo l'Allemagne regrette aujourd'hui son
imprudence et qu'elle accepterait avec empressemont le
stain quo ante bellom; peut-Otre merne consentirait-elle
payer une indemnite de guerre pour compenser la devastation
de la Fe!gigue et de la France. File compte, pour
arriver a ses fins, sur la legerete francaise et l'inconstance
russe. Ce n'est ni la . premiere, ni la moindre de ses
erreurs psychologiques. File se trompe aujourd'hui sur
l'etat moral de ses adversaires, comme elle s'est trompee
au mois de juillet 1914. Nous aurons des &bees, c'est
possible, nous subirons des pertes enormes, c'est certain
; le sang le plus pur de nos veines coulera sur les
champs de bataille, et notre ca3ur se dechirera, et nos
yeux s'abimeront de larmes en voyant decimer la jeune
generation, si simple dons son beroisme, si genereuse,
quo de nos mains paternelles nous avions protegee contre
le mal et l'erreur et en qui nous caressions avec joie le
printemps dune humanite meilleure. Meurtris, muffles,
pantelants, nous no ceclerons pas. La.guerre durera cc
durera, elle cofitera cc qu'elle contera ; elle no
faire que quand nous aurous reduit noire adversaire
rnerci. C'ost assez duvoirdu crepe a nos chapeaux, nous
no voulons pas nos drapeaux en deuil, et us seraient en
deuil si notre victoire n'etait pas absolue...

— 3P!, —
Nous avons le droit, -et nous aurons la force de dieter
nos conditions. Ces conditions, quo sont-elles?
Pour les determiner, il importe avant tout de se rap- .
peler in nature reelle du conflit et, par consequent, le
sens de la lutte. Que preteridait l'Allemagne? Auctin
doute ne -subsiste sue cc point. Elle voulait organiser
l'univers, c'est-a-dire qu'elle ' treclame la domination
universe!! e.
Que representent les allies? l'equilibre. us ne veulent
qu'ancune nation, quel quo soit le nombre de ses habitants,
ne puisse etre menacee clans son existence ; que
thus les peuples soient libres de developper lour -activite
dons des conditions normales, sans avoir a craindre
chaque matin de se voir signifier un arra d'expropriation
en vertu de je no sais - qu'elle superiorito mystique.
Si nous admirons la sincerite et l'intensite du patriotisme
germanique, il nous eSt radicalement impossible
d'accepter les premisses sur lesquelles ii se fonde et les
consequences auxquelles ii aboutit. II exige le gouvernemerit
du monde en vertu dune sorte de ,,droit d'ainesse
divin,.. Nous saluons avec respect la race, qui a produit
Kant et Beethoven, mais on no nous persuadera :jamais
que : les peuples d'on soot sortis Shakespeare•et'Bacon,
Pouchkine et Tolstoi, Rabelais etMoliere, soient marques
:d'une tache originelle qui les condamne a .un rOle de
deuxierne plan.
Votre passé fat Pent-etre grand, repliquent les Allemands,
mais il est mort..Vos jours soot perimes et votre
gloire est eteinte. — En ,etes-vous hien sees, et votre
haine seraitLelle -si implacable„ Si les rayons de notre
genie n'eblouissaient vos yeuX"? Y a-t-il si longtemps quo
notre Hugo est mort, et depuis combien d'annees vos
Sudermann, vos Gerard Hauptmann seront-ils ensevelis
sous in cendre de l'oubli, aloes quo les jounes tetes bouclees
se coloreront d'un sourire-de joie en lisant ses vers

— 39 —
d'amour, d'enthousiasme et de feu ? « Je n'ai jamais ete
heureux, confessait Bismarck vieilli, je n'ai jamais fait
d'heureux » ; at dans ses nuits d'insomnie ii ecoutait, desencliante
etynaille par: de vagues remords, monter vers
lui l'hOryeur des champs de carnage. Que de milliers de
-
meres, pres du berceau de Pedant retrouve, sentiront
lours yeux se mouiller de reconnaissance en prononcant
le nom de Pasteur I....
Lequel de vos ecrivains compte dans le vaste monde
autant d'admirateurs qu'Anatole France, et parmi YOS
artistes lequel oserait se coMparer C Rodin? Est-ce une
nation degeneree quo cello des Curie et des Henri Poincard
? Etes-vous bien persuades vous-memeS quo la gloire
de Sedan soit superieure a celle quo nous ont meritee
notre ,courage dans l'infortune, la vaillance et la gaite avec
laquelle nous axons supporte nos hlessures, et l'inflexible
douceur avec laquelle nous axons repousse vos avances
Nous voulons — et c'est un point essentiel de notre
programme quo le soldat soit le defenseur et non le
maitre de la cite, le gardien de la patrie, non l'inspirateur
de sa politique. En Allemagne, l'armee est la colonne
vertebrale et le cerveau du pays ; le souverain compte sur
elle pour arreter- tante reforme, et, si le peuple leve la
tete, il est stir quo ses soldats « n'hesiteront pas C tirer
sur leurs parents et sur leurs fre,res ». Le citoyen pendant
an vie entiere nest qu'un soldat qui a pour tin moment
depose Puniforme... Les officiers constituent une caste
qui se re,crute a pen pros exclusivement clans la noblesse
et possecle so morale particuliere et ses privileges indelebiles
; comme le pretre, plus que le pretre, hofficier eat
taboo et malheur a himprudent qui oserait lever contre
lui un regard sacrilege. Plus d'un ministre a appris par
une cruelle experience ce qu'il en contait d'oublier qu'avent
d'être empereur, le roi de Prusse est chef de l'armee.
Cette caste d'officiers, qui no vit quo pour in guerre, qui

— 40 —
condamne l'Europe a de perpetuelles alertes et qui, dans
un monde pacifique, est un Clement permanent de trouble'
et d'eflroi, ii faut une fois pour toutes la mettre hors d'etat
de nuire.
Nous n'avons rien neglige pour eviter une rupture ;
mais puisque nous ,avons dC subir la guerre, nous ne
poserons pas les armes tant que les questions de principes
ne. seront pas trancliees dans le sens on nous
voulons qu'elles le soient. Nous entendons etablir en
Europe un systeme politique qui assure un equilibre
durable, qui garantisse l'independance des nationalites,
et reduise a une impuissance radic,ale les elements
reactionnaires et militaristes qui sont en contradiction
avec l'esprit moderne.
(La Guerre) ERNEST DENTS,

17. — Au seuil de 1916
La France. ii y a dix-huit meis voulait la paix :
elle voulait la paix pour elle et pour les autres.
Aujourd'hui, elle vent la guerre.
Celni qui duos la rue on dans Patelier pro-
. nonce le mot paix D est considere coinme un
mauvais citoyen General GALLISNI.
(Discours a la Chambre, 28 ckxembre 1915.)
L'horreur de cette guerre provoque en divers pays —
neutres et belligerants — des manifestations en favour de
la paix. Aussi importe-t-il, pour se proleger contre les
illusions, de savoir comment la paix peut se faire et,
d'abord, qui la clemandera.
Or, l'empereur Guillaume a declare : « C'est C Mes
ennernis de la demander. » Ii nous a memo present la
maniere et l'attitude : « A genoux ! »
• A genoux, France, Angleterre, Italie, Russie Ii faut
quo nous implorions le pardon de ceux qui ont decliaine
la guerre ! A genoux Belgique of Serbie ! Il faut que cos
deux martyres supplient leurs bourreaux de lour pardonnor.
Et l'empereur, quand il nous -verrait C genoux ,
assembles sous son regard, nous dicterait les conditions,
'Ce serait, en co qui concerne la France, l'aneantissernent
de l'Alsace-Lorraine, devenue province prussienne ; la
perte de plusieurs departements du Nord of de l'Est, et de
plusieurs de nos colonies ; enfin, comme les autres vaincus,
nous paierions, sous la forme d'une indemnite de
guerre, un tribut au vainqueur.
A la verile, les gouvernants -d'Allemagne no croient
plus aussi ferrnement qu'ils puissent nous reduire a cette
extremite de honte -et de misere qu'en aout 1914. La

— 42 —
guerre a trompe leur attente. us ont cru ecraser et affamer
l'Angleterre, prendre Paris, ou a tout le moms
prendre Petersbourg et prendre Moscou. N'ayant reussi
en aucun de ces desseins, les voila qui cherchent a trevers
le pays balkanique des routes vers l'Asie et l'Afrique. On
les dirait partis pour le tour du monde.
Mais pendant qu'ils era nent ainsi, ces gouvernants
d'Allemagne, us savent que leurs forces commencent a
s'epuiser.
us savent que, clepuis le mois de janvier 1915, us n'ont
pu mettre en ligne une seule unite nouvelle. En aotit 1914,
pour faire vite, pour frapper la France du coup mortel, us
ont employe l'elite de leurs forces actives et l'elite de
leurs reserves. us ont appele la classe 1915 six mois apres
la classe 1914, la classe 1916 quatre mois apres la classe
1915. Ils out appele meme les territoriaux non instraits,
des quadragenaires qui, de leur vie, a moms qu'ils ne
fussent chasseurs, n'avaient ten" un fusil dans leurs
mains. Parmi leurs prisonniers et parmi leurs morts,
nous avons trouve an mois de mai, a Carency, de ces territoriaux
non instruits, qui n'avaient que trois mois
d'instruction. Au mois de septembre, parmi les prisonniers
et les morts, en Champagne et en Artois, nous
avons trouve des jeunes gens de la classe 1915, dont Pinstruction
n'a pas ete plus longue..
us savent le nombre enorme de leurs morts et qu'a
l'heure qu'il est, il ne reste dans leurs depots que de vieux
territoriaux et des jeunes de la classe 1916, fortement
entamee par les precedents engagements volontaires. Ps
vont appeler Id classe 1917; mais que vat:aim cc regain,
compare au million d'hommes actuellement arme par
l'Angleterre, aux millions d'hommes actuellemant armes
par la Russie ?
Ils savent qu'a l'heure qu'il est, nous et rios allies,

— 43 —
nous fabriquons plus d'armes et de munitions que l'usine
Krupp et toutes les usines d'Allemagne.
us savent que, dans in lutte de milliards contre milliards,
l'Angleterre et la France ont la superiorite sur
l'Allemagne et ses allies : Autriche, Turquie, Bulgarie,
trois meurt-de-faim.
us savent quo, s'ils out conquis de vastes territoires,
nous tenons, nous, l'immensite des mers. us sentent le
blocus, de jour en jour, se resserrer. Leurs campagnes
souffrent en silence ; mais leurs villes commencent a
parlor. Leer fameux boulevard Tinter den Lenden a vu
des processions de femmes se diriger vers deux palais
-situes C ses deux extremites : le palais du Reichstag et le
palais imperial ; aux reprosentants du peuple allemand,
la famille imperiale; elles ont crie : « Du pain ! »
us savent tout cela et s'inquietent. Si vous croyez que
l'empereur Guillaumedort des nuits tranquilles, vous vous
trompez.
Mais us gardent une esperance.
us esperent la desunion entre les allies; us font ce
qu'ils peuvent pour l'obtenir; us insinuent des propos de
paix separee. Ils repandent chez les neutres des rurneurs
pacifiques, afin qu'elles penetrent chez les allies beingrants
et qu'elles enervent les courages.
us comptent — faites bien attention — sur notre lassitude.
us nous croyaient — Dieu sait combien de fois ils
lout dit — un people leger, frivole, capable d'un elan, incapable
de le soutenir longtemps. Notre endurance les
etonne us no la croient pas definitive.
Le jour oC us nous sentiraient flechir, ramassant tout
cc qui leur reste de puissance et de vigueur, us sonneraient
le branle-bas de leer supreme effort.
Apres quoi la voix imperiale commanderait : « A
genoux! »

-- 44 --
Pour qui nous prennent-ils done?
Nous ne passons pas pour un people bete, je suppose?
Or, flechir au moment on nous avons tant de raisons de
croire quo l'ennemi sera bientet au bout de ses forces,
quelle sottise !
Notre people et son armee, consultes sur in question
de savoir Si nous devons faire la paix avant la victoire
decisive et definitive, repondraient a one immense majorite
« Non ! »
A la toute petite minorite, je dirai tout doucement :
« Le trouble de vos Ames est bien nature] ; nous vivons
dons un cauchemar si horrible ! Mais faites effort
sur vous-memes. Au premier jour de cette armee qui
verra de grandes choses, reflechissez. Au-dessous de vos
emotions, au fond de vous-mernes, cherchez quelqu'un
que certainement vous y trouverez : le Francais qui se
refuse C consentir que taut de milliers de Francais soient
morts inutilement ; qui reclame pour nos deuils, la consolation
de la vengeance, et -veut que cette guerre a laquelle
il a eto contraint, soit la revanche du desastre de
1870; le Francais, qui no pout vivre sans honneur et
sans gloi-re, et net son honneur et sa gloire a liberer luimeme
et le monde de in plus odieuse tyrannie qui ait
jamais menace le genre humain. »
ERNEST LAVIS SE,
de l'Aeadernie franeaise.

- 45 —
18, Lettres du front
A cette Opoque de Pannee on l'on pense a ceux qui sont
au front avec plus d'attendrissement evore qu'a l'ordinaire
— car aux jours de fête on sent plus peniblement
leur absence et pres du feu clair on s'afflige davantage
sur leur sort — j'ai pense qu'il serait peut-etre agreable
de parler d'eux ou plutOt de les laisser parler eux-mernes.
A l'occasion de la Noel, nous avons expedie un tres
grand nombre de colis C nos anciens blesses de l'hOpita113.
Tous nous oat envoye leurs remerciements emus et touchants.
Parmi leurs lettres, j'en choisis cinq. Deux sont
&rites par des coloniaux : le soldat Ferrie (un charretier)
et le sergent Bonmarchand (un enfant qui venait de s'engager
quand la guerre eclata) ; la 3' est dun fantassin, le
caporal Badard, jeune instituteur de in classe 14; la 4°
d'un artilleur, le brigadier Cochet, pere de famine (Badard
et Cochet sont des pays envahis at sans nouvelles des
leurs depuis le mois d'aotit 1914) ; la derniere d'un infirmier,
Letort, qui a soigne nos premiers blesses, notamment
Ferrie at Bonmarchand.
J'espere quo ces lettres interesseront les lecteurs du
Bulletin et leurs Cleves, puisqu'elles te.:,moignent de Fendurance,
de l'entrain de nos sold6ts, de l'esprit de solidarite
qui regne au front at qua toutes annoncent ou promettent
la victoire.
La Roche-sur-Yon, le 8 janvier 1916.
J. PALANQUE.
Direetriee de l'Ecole Normale.

MADAME,
— 46 —
Le 27 decembre 1915.
J'ai recu le colis que ma envoye l'Ecole, ne pouvant moi 7
memo remercier mes gracieuses expeditrices, je viens vous
prier de bien vouloir remercier vos Cleves de leur gentille
attention. Elle m'est allee droit au coeur. Je vois que nos
petites Francaises4 pensent a leurs defenseurs. Cela m'est une
grande joie et un bon reconfort. Si le cadre n'etait pas beau, la
gaite bien gauloise a preside a la fête familiale par excellence.
Je vous remercie aussi, Madame, de n'avoir pas oublie votre
petit blesse qui - s'efforce d'être digne de votre affection en
faisant toujours son devoir.
Ce que nous endurons est attenue par votre bonte. Dites-le
hien a vos gentilles eleves : Nous sommes decides a tout pour
vaincre, pour faire notre France plus grande, plus forte, plus belle
clue jamais. C'est mon cadeau de Noel a vos demoiselles, le pro-
messe sera tenue.
BONMARCHAND, sergent an ..^ colonial.
MON CHER MONSIEUR ET MADAME,
25 decembre 1915, samedi.
Je me hate de faire reponse a voire aimable coils que je
viend de recevoir, le jour memo de la Noel.
Je vous remergi du bon cceur quo vous avais pour moi, vous
pouvai croire quo se genti colis ma fait beaucoup de plaisir ;
tellement que jaitait entrain de mangair la soupe et jai tout
quittai quand on ma dit qu'il etait de La Roche-snr-Yon.
Je vous souhaite une bo;,ne et heureuse armee et soit
desire que l'annee 1916 soit un pen plus bonne quo les annees
1914 et 1915.
Petai de garde le jour de la Noel et tou les homme de garde
ont goutte les bonne chose que vous m'avais envoye et tous on

— 47 —
fait une bonne sigarrette à la sante de La Roche—sur—Yon.
Pai tou presente C Ines eamarade car croye-le ii au t impossible de
rececoir quelque chose sans le partage avec ceus qui here son sang
pour la patrie.
EDOUARD FERRIB, soldat au .. e colonial.
MADAME,
Le 26 decembre 1915.
Je vous en 'oie vite quelques mots pour vous prevenir et
m'excuser de la liberte quo j'ai prise d'ecrire a vos jeunes
Riles ; et je m'excuse tout de suite. J'ai ete surpris et si content
de recevoir de votre ecole un colis dans lequel j'ai trouve un
tas do Choses eharmantes, ae petites attentions qui plaisent
comnie aux enfants.
Nous sommes en petit repos dans les bois : joli decor pour
Noel. Il fait toujours mauvais temps; malgre cela nous trouvons
le moyen de nous divertir et les chansons, les farces et
les acrobaties batten!, leur plein. Nous avons monte une barre
fixe et des barres paralleles et chaque jour nous essayons de
fortifier nos muscles affaiblis.
Jo no sais cc qu'il y a, mais tout le monde id i s'attend maintenant
a une paix prochaine. C'est curieux, les soldats discutent
sur tout, sur le change allemand, sur les miseres allemandes,
sur les Boches qui en ont « mare » et qui no reussissent plus
nous entamer.
De plus, j'ai le plaisir de vous annoncer quo, comme
etrennes, j'ai en des nouvelles de mes chers parents. Ceux—ci
swat touj ours en bonne sauté et savent que leurs enfants sont
egalement en bonne sauté.
BADARD, caporal au ..0 de ligne.

MADAME,
— 48 —
Le 27 deeembre 1915.
Jo vous envoie cette petite lettre pour vous dire quo j'ai
regu votre colis bier, qui m'a fait un tees grand plaisir. Je vous
assure que j'ai Ate content de voir que vous ne m'aviez pas
oublie et je vous en remercie beaucoup. Si vous saviez comme
ga fait plaisir quand on regoit quelques douceurs, car un soldat
c'est un grand enfant et il faut quelquefois bien peu de chose
pour le mettre en joie.
A l'occasion de la Noel on a ameliore noire ordinaire. Voidi
le menu quo l'on nous a servi : le matin, soupe au lard, pate,
saucisson, fromage, un litre de biere par homme, café, cigares ;
le soir, choueroute au lard, tete de pore, saucisson, fromage,
quart de yin, uric houteille de champagne pour quatre, café,
cigares. C'etait la joie dans tout le cantonnement et l'on no
pensait plus quo c'etait la guerre. Mais je erois que les Boehes
out fait la fête aussi car us ne nous ant pas deranges. Jo
n'avais pas encore vu de journee aussi ealme depuis quo je
suis sue le front.
En cc moment nous no sommes pas trop malheureux, car
DOS batteries sont parties au repos en aeriere des lignes et nous
n'avons pas beaueoup de service a assurer, 130US ne faisons
quo des corvees. Ce qu'il y a d'embetant, c'est qu'il . pleut toujours
et, quo nous sommes toujours dans la bone. Dans les
endroits les plus propres nous en avons jusqu'a la cheville, les
routes qui no soot pas cmpierrees sont transformees en fosses
boueux ou les chevaux s'enfoneent jusqu'a mi-jambes ; je vous
assure quo ees pauvres bêtes out du mill. Malgre ga nous ne
nous plaignons pas, car nous savons quo nos petits fantassins
qui sont dans les tranchees sont encore bien plus malheureux
quo nous. Ceux-la, Madame, je vous l'assure, auront bien
merite de la Patrie ; personne ne saura jamais tout co qu'ils
out souffert. Enfin il faut esperer que le jour est proche oil la
Victoire nous recompensera de nos peines et de nos efforts.
Voici une nouvelle armee qui va commencer et 4 cette occasion,
je veux encore une fois vous remercier de tout cc quo yous
avez fait pour moi depuis quo je suis entre a l'hopital 13.

— 49 —
En esperant que cette armee sera l'annee de delivrance pour
lea etres chers que j'ai laisses au pays, ainsi que l'annee de la
Victoire, je vous envoie mes meilleurs vceux de bonheur et de
bonne sante.
MADAME.
COCHET, CAMILLE,
brigadier au lourde.
Le 25 decembre 1915.
Je vous remercie de votre colis que j'ai reeu hier, ainsi que
toutes lea personnes qui y ont participer, j'ai ete tres heureux,
surtout quo je l'ai eu pour faire reveillon. Ce n'est plus le Noel
d'autrefois que l'on passait aupres de sa petite famille, nous
sommes loger dons une grange e foin, un peu aux courants
d'air, on se trouve encore heureux en pennant aux camarades
qui sont aux tranchees par re temps, il tombe de l'eau tous lea
jours.
En ce moment nous sommes au . repos bien gagne, depuis
le mois d'aotit on en avait pas eu et apres avoir passer sept
semaines en Champagne, endurer toutes les miseres je vous
assure que ion trouve cela bon d'être dans un pays comme
celui-ci, au moms ii y a des habitants. Nous sommes dans la
Meuse et pour y venir nous evons marcher pendant quatre
jours sous In pluie et la neige, je pease que notre repos ve
bientot flair et il faudra repartir pour une destination inconnue.
Mais nous esperons dans des jours meilleurs, voib cette
triste armee qui s'acheve, esperons que celle que nous allons
rentree soit pour tous l'annee libOratrice de la grande victoire
et de la paix.
J -B. LETOR'r, intirmiel

— 50 —
Lettre communique° par Mr — B..., directrice
d'ecole honoraire a La Roche-sur-Yon.
Le 19 janvier 1916.
Je voudrais bien, moi aussi, que cette guerre prenne
fin. Mais nous ne pouvons encore y songer. Nous
savonS mieux que personne tout ce qui nous reste a faire.
Pour les civils, la fin des hostilites c'est simplement
notre retour au foyer ; pour nous, c'est encore toute une
longue et penible serie d'efforts, de secousses, de combats
que nous acceptons d'ailleurs sans faiblesse. C'est a peine
si quelquefois l'un de nous, plus impatient que les autres,
s'ecrie tout a coup : « Ca ne pourra tout de memo pas toujours
durer ». II nous semble que la guerre et la vie
errante et precaire quo nous menons actuellement soient
normales. Nous n'avons, je vous assure, aucun merite
a tenir ». Nous ne « tenons » pas par un effort de volonte,
par enthousiasme patriotique, nous ne sommes pas du
tout des heros ; nous somrnes de braves gens dont la
guerre est devenue l'element, qui ont decide une fois pour
tonics quo les Allernands etaient un peuple degontant et
qu'il etait necessaire d'en finir une bonne fois avec lui.
Nous sommes dans la naïve mentalite d'un bon paysan
qui aurait entrepris de defricher une lande d'ajoncs. Ii ne
se rend aucunement compte de la haute mission qu'll a
assumee, ii no sait pas qu'il est un bienfaiteur de toute
l'humanite, quid agrandit la terre. Ii se pique, il saigne,
ii souffre, mais il continue patiemment son ceuvre. De
memo; nous peinons et souffrons sans en tirer vanite et
sans nous soucier de la longueur ou de la difficulte de la
taciae. Nous notis sentons la force d'aller jusqu'au bout et
nous ne sommes pas inquiets.

— 51 —
Faurais beaucoup a dire sur ee courage, sur cette
vaillance dont on nous recompense et (levant lesquels
nous nous inclinons. Si vous saviez comme tout cela est
simple, quoique admirable. L'humanite, revenue comme
nous le sommes, a la vie primitive, est bearicoup moms
compliquee que nous le croyions ii y a deux ans. Nous
reparlerons de cola a mon retour.
J. G.,
Professeur d'erole primaire superieure.
*
Des eleves d'un Lycee de l'Acadernie ayant envoye un colis
.considerable plein de douceurs de Loutes sortes aux soldats de
leur professeur, lieutenant au front, celui-ci leur a rerrondu par
la tres belle lettre suivante que nos mattres et mattresses
voudront hien lire tt leurs eleves.
MES CHERS ENFANTS,
Le 8 ,jancier 1916.
•J'ai enfin quelques loisirS pour vous remercier. Jo le
fais aver d'autant plus de plaisir quo jarna'is petits presents
no produisirent une plus grancle joie et puree ue mes
braves solclats meritaient hien cette satisfaction profonde
que vous leur avez procuree. ;raj dens ma section des
hornmes do toutes les regions de la France : beaucoup.
soya du Midi, quelques-uns sont des Limousins 'comme
vous, d'autres soot du Nord et des Ardennes. Ils soot
separes des lours et but la douleur de savoir leurs families
et bears biens Cu pouvoir• de l'ennemi. Vous vous etes
substitues a la famine absente de ceux-,ei ; vous avez
montre aux autres r plus favorises par be destin, quo ceux
de l'arriere songeaient C eux et quo toute la France ne
formait qu'une famine unie dens un soul amour. Vous vous

— 52 —
etes montres clignes de ces braves gens comme eux etaient
dignes de voS dons.
La guerre que nous faisons, mes chers enfants, n'est
point en effet telle qu'on la voit stir la Couverture des
cahiers ou dans les livres d'histoire. - C'eJ one guerre
rnorne et melancolique, pleine de fatigues at de tea vaux
obcurs, toute de prudence et de calculs. C'est on métier
qui n'a guere plus de prestige et de panache que les autres
metiers. Lorsqu'apres les courtes periodes de repos, qui
n'ont d'ailleurs de repos que le nom et qui soot pleines de
menus soins et de soucis troubles d'alertes incessantes,
prises dens des vallons fangeux et setts le refuge debris
precaires, lorsque, dis-je, je remonte a in tranchee a la
tete de ma section, j'ai ma pipe aux dents et ma canne
sous le bras et, si je n'avais le casque en tete, le revolver
au cOte et si je n'etais vetu du bleu-horizon, je vous apparaitrais
tel que vous avez pu me connaitre, quand j'arrivais
jadis au Lycee, et mes hommes me suivent deux par
deux ou quatre par quatre comme one promenade de
lyceens. Si quelque obus, quelque grenade, quelque mine
eclate au detour du boyau, je fais serrer les rungs et hater
in marcbe ; on ernporte C l'arriere le Hesse ou l'on evacue
le calavre. C'est tout : accident du travail. Apres quoi
j'installe mes hommes, je donne mes ordres pour les gardes
et pour les travaux et je m'en vais reconnattre le declale
de tranchees et de boyaux qui constituent le secteur.
J'essaie a in jumelle de determiner la position des lignes
ennemies : rien qu'un peu de terre remuee et qu'une ligne
de sacs a terre entrevuea travers les troncs de quelques
arbres haches par les obus. Quelques balles claquent
mes oreilles ; on m'a vu peut-etre, rnais moi je n'ai rien
vu. On ne voit jamais rien : cet hornnae qui posait du flu de
fer et qui vient de tomber sans un cri, la tempe trouee,
n'a rien vu lui non plus, et cot autre qu'on apporte sur un
brancard reduit en bouillie par l'eclatement dune mine
n'a rien vu non plus avant de mourir. Les autres conti-

— 53 —
fluent Ei travailler paisiblement. Moi je releve les fautes et
je donne des conseils tout comme je faisais jadis an Lycee.
La nuit vient. Jo donne des ordres pour les travaux de
nuit, je commande les patrouilles, je fais mon compterendu
de travaux et de pertes, roes propositions de citation,
tout comme chez moi, au retour du Lycee, je corrigeais
les copies on bien je preparais ma classe du
lendemain. Puis tout a coup l'abri chancelle et s'aplatit,
nous sommes abrutis par une explosion formidable, ayeugles
par la Terre, asphyxies par la poudre ; on se relieve
en se tatant, on se compte : accident du travail. On va
rebatir un pen plus loin une autre cagna ; mon ordonnance
ramasse cornme il pout le papier et le crayon perdus
clans in bagarre ; ii essaie de sauyer co qui reste de la
soupe repandue et du rata assaisonne de cheddite, puis la
vie continue.
Mes enfants. les hommes qui acceptent de vivre une
pareille vie sont tries grands et vous deyez avoir pour eux
la plus grande admiration, la plus grande veneration. Ce
no soot pas ces for-a-bras et ces bravaches qtie se plaisent
vous representer certains journaux rediges a coup sill'
par des embusques. Es ne parlent pa,s toujours de manger
du Boche et, quand un obus tombe clans in tranchee, ii no
dechaine pas necessairement
.
un feu roulant de plaisanteries.
Mes hommes n'ont point du tour l'aspect classique
du heros ; us soot tristes, farouches, nn peu hagards
comma des gods qui peuvent a tout instant receveir de
droite ou de gauche quelque mauyais coup. Es no repetent
pas non plus a tous ins echos des tranchees : « Nous les
aurons ». Mais quelquefois l'un d'entre eux Tient vers
moi et me demande, rude et timide a la fois : « He bien !
mon lieutenant, va-t-on avoir bientet in paix ? » Jo hausse
les epaules : « Mon pauvre vieux, ii n'en est, pas question,
tu sais hien qu'il no pout pas en etre question C'est
bon, mon lieutenant ! » Ii reprend sa beche ou son fusil,
resigne at resolu. Oui, ii y aura encore de longues nuits

— 54 —
oi l'on no dormira pas, de longs jours jours oü l'on restera
biottis derriere on pare-eclats, sous In grele des ebus,
et des releves, et des repos. Queue ironie I Avec les
corvees de nettoyage, les revues, les exercices, tout le
train-train monotone et fatigant de la vie militaire : la
guerre, voila ce que cela signifie pour eux ; mais je les
aime parce qu'ils font la guerre en conscience, parce quits
ne se plaignent pas et parce qu'ils soot les martyrs
immoles a in grande idee de votre securite et de votre
avenir.
Voila les gens auxquels vous avez envoye vos cadeaux.
us ont fume votre tabac et mange vos gateaux, l'ceil
ouvert et l'oreille dressee pour savoir si bientOt ii n'allait
point s'agir d'aller vous defendre. us vous remercient do
tout leur pauvre cceur douloureux et vaillant de toutes les
douceurs quo vous leur avez envoyees.
Mais leur attitude vous cree un devoir. Faites votre
métier ec la mettle application qu'eux, avec in meme
energie, et cela des maintenant, pour quo nous arrivions
vite a reconstruire in France et a lui rendre dans In monde
la premiere place a laquelle elle a droit. Ii n'y a plus de
succes dans ce monde-ci pour les exploits brillants et sans
lendemain ; ii n'y a quo l'effort perseverant qui compte.
Cot ennemi, quo nous no voyons pas, cot ennemi qui nous
toe, nous aussi nous le decimoris et nous l'usons, patiemmeat,
minutieusement, sans rien laisser au hasard. Faites
ici votre métier d'eleve cornme je fais la-bas, du mieux
quo je puis, celui quo la Patrie m'a ordonne de faire et
vous aurez bien merito de ceux dont malgre tous les presents
du monde, yous resterez toujours les obliges.
L'Inspecteur d'Academie delegue,
PAUL CHALES.
La Roctie-sur.‘ on, — Imprunente ROGUE,/ OURDMN.

50e Aimee 'Wrier-Mars 1916
Pfl rdire
De la Ve cle'e
Mute insertion au Bulletin tient lieu de notification officielle,
Publie aux frais du departement, ce Bulletin apparLient
Pecole et doit 'etre inscrit au catalogue de la bibliotheque
scolaire.
Les directeurs et directrices d'ecoles ont le devoir de le
communiquer ii lours adjoints et adjointes.
SOMMAIRE
Pages
1. — Livre d'Or de l'Universite 59
2. — Circulaire ministerielle relative aux promotions au choix
et aux recompenses honorifiques poor 1915 et 1916 (du
2 leveler 1916) - 60
3. — Promotions de classe an choix accordees au personnel
enseignant de la Vendee par application de la circulaire
precitee 64
4. — Promotion A l'anciennete et titularisations 68
5. — Arrete relatif A l'organisation des bibliotheques des
ecoles pubEiques (du 15 decembre 1915) 69
b. -- Areete relatif aux examens des Bourses des Lycees at
College's en 1916 (du 18 decembee 1915) 73
7. — Tableau des examens et concours de l'Enseignement
primaire en 1916 74
8. — Circulaire relative an paiement de ralloca'ion annuelle
de 100 fr., prevue C l'art. 62 de la loi de finances du 30
pullet 1913, pour le C. F. E. N 76
9. — (Euvres post-scolaires.— Renseignements A fournir 78
10. — Eaux thermales.— Demandes de secours 79
11. — Secours pour charges de famine.— Avis 79
1,110 HI VE0
'LA vENO

12. — Lettre ministerielle relative a la correspondance des
eleves (du 14 fevrier 1916) 80
13. — Examen du certificat d'etudes primaires en 1916. — Age
des candidats 81
— Demandes de conge. — Avis 81
15. — Concours d'admission aux Ecoles nationales d'arts et
metiers en 1916
16. — Concours d'admission aux Ecoles professionnelles de
Nantes, Vierzon et Voiron en 1916 82
17. — Examen du Certifieat d'aptitude pedagogique. — Session
de 1916.— Restiltas de l'epreuve Ocrite 83
18. — Inspection generale des ecoles maternelles 85
19. — Liquidation de pension civile 85
20. — CEuvre de Fraternite americaine pour orphelins francais 85
21. — Note relative aux populations des regions agricoles
vastees par l'ennemi 87
22. — Lettres a tous les Francais 88
23. — Championnat de tir des Ecoles primaires en 1916 89
24. — Varietes. — Comment la guerre actuelle sera vue dans
l'avenir par l'histoire at par l'art 90
25. — A la gloire des Soldats Vendeens (par one institutrice
de Vendee) 95
26. — De Belgrade a Tours 97
27. — Conference sur la Guerre 107
28. -- Acte de probite 108
29. — Dons et liberalites 108
30. -- Necrologie 109

— 5 —
Livre d'Or de l'Universite
Par une lettre du 25 fevrier dermer, M. Barreau, instituteur
C Saint-Philbert-de-Bouaine, 130US a fait savoir quo
son fils, BARREAU, Maurice, ex-instituteur adjoint C Faheron,
capitaine au . 293' d'infanterie, a recu, des mains du
President de la Republique, la croix de la Legion d'honneur
apres les recentes ,attaques de Champagne.
M. PIOBErr.A., professeur au Lycee de La Roche-sur-
Yon, sons-lieutenant au .65° d'infanterie, qui avail ete
l'objet de plusieurs citations a l'ordre de l'armee et avait
recti nne grave blessure, a la tete clout il est aujourd'hui
peu Pres remis, vient d'obtenir egalement in croix de la
Legion d'honneur.
Citations a l'ordre du corps d'armec
BorroN, Henri, instituteur-adjoint a:11X LUCS-Slir-B011.-
logne, sergent-major au 293' regiment d'infanterie.:
« Tous les efficiers etant tombes pendant l'assaut, a
pris le conimanderneut de sa compagnie en a rrivant clans
la tranchee conquise. A dirige pendant 24 heures le' combat
incessant engage de .boyan en Loyan a coups de .grenades.
La position ayant do etre evacuee, l'a quitieeyun
,des derniers et, en butte C un tir precis de mitrailleuses,
a i-ejoint ses lignes en rampant pendant plusieurs heures. ».
M. Botton a ete promu sous-lieutenant, avec effet du
9 Octobre 1915..
TEILLET, Alphonse, instituteur en cenge pour service
militaire, lieutenant au 650 regiment d'infanterie :
« Officier energique el plain d'entrain. A fait preuve,

— 60 --
au cours de la campagne, de belles qualites militaires. A
ete blesse deux fois, La Marfee et a Anchonvillers, en
donnant a ses hornmes • l'exemple du courage et du
devouement. »
2. — Circulaire ministerielle relative aux promotions
de classe au choix et aux recompenses
honorifiques a accorder au
personnel de l'Enseignement primaire
pour les annees 1915 et 1916.
— Du 2 fevrier 1916 —
Le Moment est venu de vous donner, pour les promotions
au choix des instituteurs et institutrices, les instructions
annoncees par ma cireulaire du 8 janvier 1916.
J'ai prie M. le Prefet de reunir le Conseil departeniental
des le present mois de fovrier, d'inscrire cette question
l'ordre du jour at de prendre les mesures necessaires
afin d'obtenir, pour cette session importante, le quorum
indispensable. De votre cete, vous aurez a etablir, dans
le plus bref delai, le travail qui doit "etre presente au
Conseil.
OBSERVATIONS GENERALES
Pour preparer ce travail, vous vous reporterez 0 mes
eireulaires anterieures, notamment a celle du 29 novernbre
1913 qui onumere les fonctionnaires pouvant etre
inscrits sur les listes de choix et rappelle les conditions
d'anciennetd requises pour y figurer. Mais, en ee qui
concern -e ees conditions, je dois vous faire observer que
In disposition de la loi de finances du 26 decembre 1908
(art. 55, § 4), qui permettait l'elevation a la 1" class° des
instituteurs et institutrices comptant a la fois 3 ans d'aneiennete
dans la 2 classe et 25 ans de services, est au-

— 61 —
jourd'Imi caduque : la seule condition egikee des mattres
proposes pour la 1- classe est de compter plus de 5 ans
11. mois dans la seconde.
PROMOTIONS DE 1915
Vous soumettrez d'abord au Conseil une liste de propositions
pour les promotions qui auraient da etre pronOncees
en -1915.
Cette liste comprendra :
Pour in 4" class°, un •c,inquieme des instituteurs et institutrices
qui, au 31 de:Cembre 1914, comptaient CU moins
2 ens 11 mois 1 jour et moil's, de 4 ens 11 mois 1 jour
d'anciennete dens in 5' classe.
Pour in 3 classe, un cinquieme des instituteurs et institutrices
qui, au 31 decembre 1914, comptaient au mains
2 ens 11 mois 1 jour et mains de 4 ans 11 mois 1 jour
d'anciennete dons in 4" ..classe.
Pour la 2" classe, un cinquieme des mitres et
mattresses qui, an 81 decembre 1914, • comptaient en
elasse une anciennete superieure a 2 ans 11 mois et
inferieure a 5 ans 11 inois 1 jour.
Et pour la 1.'" classe, un tiers des maitres et mattresses
comptant, dans in 2" classe, au 31 decembre 1914, une
anciennete _superieure a 5 ans 11 mois.
Des que le Conseil aura arrete les Estes de presentations,
vous fixerez, d'apres les taux indiques par l'art.
de la loi du 26 decembre 1908, le nombre des maitres et
maitresSes qui doivent beneficier dune promotion.
Lorsque cc calcul vous donnera un nombre fractionnaire,
-VOUS le ramenerez au nombre entier immediatement
inferieur si In fraction est inferieure ou egale C 1/2;
vous l'eleverez au nombre entier immediatementsuperieur
si in fraction est superieure, a 1/2.
• Les promotions de 1915 seront prononcees immediatement
par M. le Prefet.

6.2
PROMOTIONS DE 1916
Vous sournettrez ensuite au Conseil une liste de propositions
pour les promotions a prononcer en 1916.
• Vous pourrez soit reporter sur cette lisle les maitres
qui, dejà presentes pour 1915, n'auront pas ete classes •
en rang utile, soit Otablir votre liste sur de nouvelles
bases.
Cette liste comprendra :
Pour la 4' ciasse, un cinquierue des instituteurs-et institutrices
qui, au 31 decembre 1915, cornptaient au moms
2 ails 11 rnois 1 jour et moms de 4 ans 11 mois 1 jour
d'anciennete dans la 5' classe.
Pour la 3' classe, un cinquieme des instituteurs et institutrices
qui, au 31 decembre 1915, comptaient au moms
2 ans 11 mois 1 jour et raoins de 4 ens 11 mois 1 jour.
d'anciennete dans -la classe.
Pour la 20 classe, un cinquieme des Maitres et mattresses
qui, au 31 decembre 1915, comptaient en 3 classe
une anciennete superieure a 2 ans 11, mois et inferieure 6
5 ens 11 mois 1 jour.
Et pour 1 1A.°1 - classe, un tiers des maitres et mattresses
comptant dans la 2° classe, au 31 decembre 1915, une anciennete
superieure 6 5 ans 11 mois. -
Des que le Conseil aura arrete les listes de presentation,
vous fixerez le nombre des promotions de 1916
suivant ]es regles indiquees ci-dessus pour 1915. M. le
Prefet les prononcera, sans attendre une autorisation de
ma part.
NIESURES D'EXECUTION :
En raison de in cleture prochaine de l'exercice 1915, il
importera de -hater l'executiori des decisions prises.
Les proces-verbaux des seances du Conseil d4artemental
me seront transm- is, duos le plus bref delai, aver

— 63 —
les listes de presentation et les arretes portent promotions
au choix.
Les etats portent le rappel des -promotions au choix
pour 1915 seront dresses par vos services des la signature
des arretes et transmis sans Mai C M. le Prefet qui en
assurera le mandatement sur les credits de l'exercice 1915.
Dans le cas oft les sommes dont il dispose seraient
insuffisantes, ii m'en informerait_etiordonnancerais a son
nom les credits necessaires.
Pour les promotions de 1916., le rappel sera effectue
stir le plus prochain etat de,traitements.
MESURES SPECIALES AUX DITARTEMENTS ENVAHIS
Ii est impossible, pour les regions encore occupees par
l'ennemi, d'etablir les listes de presentation sur l'ensemble
des instituteurs du departement. Il convient de sauvegarder
les droits des mitres demeures au–dela de la ligne
de feu. A cot effet, j'ai decide quo la proportion des promotions
au choix, pour cos departements, serait calculee
en tenant con-ipte uniquement des mailres et mattresses
qui 'exercent dens une region non envahie (quo ce soit
leur departement d'origine ou un autre). Une promotion
speciale aux mattres restes dans la region envahie sera
,faite pour 1915 et pour 1916, a la liberation du territoire.
MM. les Inspecteurs d'Acadernie qui ont acduoilli
dens leur departement des instituteurs refugies, voudront
hien faire connaitre d'urgence C le,ur collegue du departe-.
ment d'origine leur avis avec l'opportunite d'-un avancement
au choix on favour de chacun de ces maitres.
RECOMPENSES HONORIFIQUES
HDfill, je vous prie de prendre toutes me.snres utile*
pour quo le Conseil soit saisi de vos propositi -ons de recompenses
honorffiques on memo temps qu'il aura a
statuer sur les promotions an choix. •
Jo no sais, C l'heure actuelle, si, en cc c.fui concerne les

— 64 —
medailles d'argent, ii .me sera possible de donner suite
aux propositions qui me parviendront. II n'en est pas
moms necessaire qu'un double travail, dont la premiere
partie concernera l'annee 1915 et la deuxieme
l'annee 1916, soit soumis au Conseil departemental, conformement
aux articles 127 et suivants de l'arrete organique.
J'en tiendrai compte a mesure que les credits
necessaires seront mis a ma disposition par le Parlement.
Tous mcs efforts tendent a assurer aux instituteurs, malgre
la guerre, les satisfactions rnaterielles et morales auxquelles
leur donnerait droit, meme Si la loi etait muette,
lour devouement a l'ecole et a la Patrie.,
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur de l'Enseignement primaire,
Signe : LAPIE.
3. — Promotions au choix en 1915
Par arrete de M. le Prefet de la Vendee, pris sur la
proposition de M. l'Inspecteur d'Acadonnie et apres avis
du ,Conseil_ departemental, ant ete promus au choix, aver
, effet du 1" janvier 1915 :
INSTITUTEURS
I. — De la 2e a. la 1" elasse
MM. 1 Graslepois, Jean, a Montreuil.
2 Chupin, Louis, a Mormaison:
3 Barreau, Firmin, C Saint-Philbert-du-Pont-Char-
-rault.
4 Gaudin, Clement, au Bernard.

--- 65 —
II. — Dc la 8° ci la 2 classe
MM. 1 Batton, Henri, a Fontenay-le-Comte.
2,Levraud, Tranquillin, a Nieul-le-Dolent.
3 Gazeau, Francois, a Saint-Hilaire-de-Mortagne.
4 Forestier, Louis ; a Falleron.
5 Antoine, Emmanuel, a Danivix.
6 Seguinot, Maurice, a L'Ile-d'Yeu.
III, — De la 40 a la 8' classe
MM. 1 Botton, Henri, aux Lucs-sur-Boulogne.
2 Renier, Leo_n, a Foussais.
3 Daviet, Almyre, au Coudreau de St-Sigismond„
IV. — De la 5' ci la 40 elasse
MM. 1 Menanteau, Honore, a La Roche-sur-Yon.
2 Beland, Gaston, a Chantonnay.
3 Nassivet, Gustave, a Noirmoutier.
INSTITUTBICES
De la 20 a /a 10 classe
• MM-"I Degrave, Eugenie, a Angles.
2 Soulet-Baure, au Boupere:
II. — De la 8' a la 2° classe
MM0"1 Branchereau-Cornubert, au Petit-Bourg-des-
Herbiers.
2 Brunet, Alhertine, ii Pouzauges.
3 Glenet-Charhonneau, a Lan leromle.
4 Payageau--Rouleau, a Orouet c1e Saint-Jean-de-
5 Marat er-Enfrin, a La Roche-sur-Yon.
6 Achale-Divet, a Saint-Urbain.

— 66 —
III. — De la 4' a la . 8' elasse
MM"'"1 Patureau, Yvonne, a La Meilleraie-Tillay.
2 David, Alicia, aux Mottes de St-Jean-de-Beugne.
3 Dazelle, Yvonne, a Sainte-Cecile.
4 Pajot-Reaud, a Beaufou.
5 GUillement-Gratton, au Vieux-Cerne de Saint-
Jean-de-Monts.
— De la 5° a' la 4' elasse
Texier, Berthe, a La Chevalerie du Bourg-sousla-Roche.
2 Chau -vet, Marie-Therese, a Croix-de-Vie.
3 Guicheteau, Marie, a Dompierre,
Boutet-David, a Fontenay-le-Comte.
5 Dubois, Benjamine, a Lucon.
6 Potier, Leonide, a La Chaurne.
Promotions au choix en 1916
Par arrete de M. le Prefet de la Vendee, pris sur la
proposition de M. l'Inspecteur d'Academie, et apres avis
du Conseil departemental, ant ete promus au choix, avec
effet du 1- janvier 4916 :
INSTITUTELTRS
I. -- De la 2' a la 1" elasse
MM. 1 Richard, Pierre, a Bazoges-en-Pareds.
2 Chaigneau, Leon, a Bois-de-Cene.
3 Robin, Ferdinand, a Saint-Vincent-Puymaufrais.
4 Rodier, Louis, C Peault.
5 Duguy, Constant, a Saint-Georges-de-Montaigu,

— 67 —
6 Normand ; Auguste, a Fontaines.
7 Barraud, Jean-Baptiste, a Lucon.
8 Truhaut, Francois, a Oulmes.
II. — De la 8' ci la 20 elasse
MM. 1 Haie, Eugene, a La Chapelle-Hermier.
2 Bourneau, Hippolyte, a Bouille-Courdault.
3 Reverseau, Germain, a La Gaubretiere.
4 Prezeau, Clement, aux - Arpents de Saint-Hilairede-Talmont.
Rautureau, Constant; a Notre-Dame-de-Monts.
6 Reverseau, Gabriel, a Bourseguin de Bourneau.
-- De la 4' C la 80 elasse
MM. 1 Larignon, Ludo*, C Vouvant.
2 Chauvea -u, Gaston, C Saint-Pierre-le-Vieux.
3 Tapon, Leon, instituteur delegue C l'E. P. S. de
Chantonnay.
I V. — De la 5° elasse
M. 1 Charpentier, Gustave, a La Ferriere.
II`,TSTITUTRICES
I. — Dc. la 20 fi la 17 elasse .
MM-"1 Bonnin-Guinot, a.Saint-Martin-Ldes-Noyers.
2 ,Carsac-Bureau, aux Moutiers-les-Mauxfaits.
3 Jacob-Jacques, a Riez.
4 Carre-Cibard„a Chauche.
5 Canqueteau-Simonnet, C Mouilleron-le-Captif.
6 Marret-Mathe, C .Fontaines.
7 Morin-Marzin, a Maillezais.
8 Plaire-Pouponneau, au 'Mazeau.
9 Moreau, Valentine, C Mouzeuil.
- 10 Barreau-Ma.rchais, a Saint-Philbert-de-Bouaine.

II. — Dc la 3'4 to 2 elasse
MM-e*1 Gautier,. Emilie, a Saint-Avaugoued-des-Landes.
.
Verdon-Gourbille, Saint-Urbam.
3 Levraud-Bourdeau, a Nieul-le-Dolent.
4 Passeguay-Beaudeau, a . La Roche-sur-Yon.
5 Fillonneau, Eugenie, a Breuij-Barret.
6 Boutevillain-Roy, a Dompierre.
III. — De to 4' ci la 3 classe
MMsI Huchet, Alice, au Gue-de-Velluire.
2 Durancean-Badreau, h Fontenay-le-Comte.
. 3 Bideaud-Perrin, a La Ferriere.
4 Denis-Maupillier, a Belleville.
- 5 Courbon, Renee, a Chevrette de Nalliers.
IV. — De to 5 4 Ia.Ae classe
MM-1. Ballu, Jeanne, aux Sables-d'Olonne.
2 Moinet-Marron, C Saint-Gilles-sur-Vie.
3 Fittonneau, Yvonne, h Saint-Gilles-sue-Vie.
4 Cler, Jeanne, deleguee au college de Fontenayle-Comte.
5 Jalabert, Claire, a La Gueriniere de Noirmoutier.
6 Liaigre, Marguerite,- aux Herbiers.
7 Faucheron, Marie, C Xanton-Chassenon.
8 Grangiens-Fergeault, C Saint-Denis-la-Chevasse.
4. — Promotion a l'an.ciennete et titularisations
Par arretes de M. le Prefet de la Vendee, pris sue
in proposition de M. l'Inspecteur d'Academie, ont ete
titularisees :
Mile Fontanille '(Adrienne), institutrice deleguee a

— 69 —
l'Eeole primaire superieUre de Chantennay, avec effet du
jarivier 1915.
Mu Braneard (France), institutrice cleleguee a l'Ecele
primaire superieure de Chatellerault, avec effet du 1" janvier
1916.
A ete promue de la 5' a la 4' elasse :
Chataigner±Travert, institutrice puldique a La
Pommeraie-sur-Sevre, detachee Souil de Saint-Pierrele-Vieux,
EIVOC effet du le' janvier 1916.
5. - Arrete relatif a l'organisation
des bibliothoques des deoles publiques
— 15 dec,ernbre 1915 --
Le Ministre de l'Instruction publique, 'des Beaux-Arts
at des inventions interessant la Defense nationale ;
Vu Farrete du 1°' juin 1862 relatif a l'organisation des
bibliotheques scolaires clans les ecoles primaires publiques
;
Considerant (file, des dispositions de cot arrete, les
unes sorit tombees. en deSsuetude, les autres d9iVeut "etre
modifiees ou abrogees ;
ARRETE :
AHTMLE PREMIER. - Toute ecole primaire elementaire
doit posseder une bibliotheque qui prend le nom de bibliatheque
de l'ecole publique. .
Toutefois, deux ou plusieurs eeoles, soit dune mane
commune, soit - de communes voisines, peuvent s'associer
pour fonder une bibliotbeque unique.
AAT. 2. -- Les bibliotheques des Acbles publiques sent
ouvertes anx Cleves, at anciens 616N-es de cos OcoleS; 4

— 70) —
leurs parents et aux membres des associations scolaires.
Mies leur permettent de compler leur education Ou
de satisfaire leur curiosite intelle,Auelle par des lectures
instructives et agreables.
Les livres sont ou mis sur place a la disposition des
lecteurs, ou pretes gratuitement a ceux qui prennent Fengagement
de les rendre en bon kat on d'en restituer la
vale r.
ART. 3. — La bibliotheque de Fee°le est placee sous la
surveillance de l'instituteur. Elle est, autant que possible,
installee dans une salle speciale qui est munie d'un mobilier
adapte aux besoins des lecteurs.
L'armoire–bibliotheque fait partie. du mobilier scolaire
obligatoire.
ART. 4. -- Les ressources des bibliotheques des ecoles
publiques se composent :
1° Des subventions de l'Etat, du departement et des
communes ;
2° Des dons et legs, en argent ou en livres, faits aux
communes par les associations et les particuliers et destines
.aux dites bibliotheques ;
30 Du produit des souscriptions et collectes faites an
profit des dites bibliotheques ;
40 Du produit des remboursements effectues par les
lecteurs pour perte ou degradation de livres pretes ;
5' Du procluit de la vente des ouvrages regulierement
rayes du catalogue.
ART. 5.— Cheque armee, aussitOt apres le vote du
budget, le ministre de l'Instruction publique repartit entre
les departments, proportionnellement 'au nombre des
ecoles, le credit affecte a l'entretien de leurs bibliotheques.
Dans chaque departement, J'inspecteur d'acaclemie,
sur les raf.pots des inspecteurs primaires, dresse, par
ordre d'urgence, in liste des Libliotheques a subvention-

— 71 —
ner. Le Conseil departmental arrete cette liste et emet
un avis sur le montant des subventions. Celles-ci sont
fixees par le prefet, d'accord avec l'inspecteur d'academie.
Toute difficulte est portee devant le ministre de l'Instruction
publique, qui statue.
Les subventions-speciales attribuees aux bibliotheques
intercommunales par la loi de finances du 26 decembre
1008 sent accordees par le ministre, apres avis de Finspecteur
&academie et du prefet.
ART. 6 — Les subventions miniSterielles ne seront
effectivement versees que sur le vu des .factures regulieres
des fournisseurs et dun certificat de prise en charge
signe par l'instituteur-bibliothec.aire.
ART. 7. — Cheque bibliotheque est, administree par un
comite compose de trois 'Timbres de droit qui sont :
Le maire de la commune (on l'un de sea adjoints);
2° Le delegue cantonal, C qui le Conseil departmental
a confie la surveillance de recole ;
L'instituteur-bibliothecaire,
et de trois autres membres choisis, chaque armee, par lea
trois premiers, parmi le,s bienfaiteurs de la bibliotheque
et les lecteurs. les plus assidus.
L'inspecteur primaire pent assister aux reunions des
Coluites- de toutes les bibliotheques scolaires de sa ciiconscription.
Dans cc cas ii en prend la presidence.
A . defaut de Vinspecteur primaire, la presidence du
Comite revient de droit an maire de la commune (on C son
adjoint).
Le delegue cantonal est le vice-president du Comite ;
L'instituteur en est le secretaire-tresorier.
ART. 8. — Le Cornite redige le reglement de la bibliotheque.
Ii organise les fetes et les collectes au profit de la
bibliotheque. Ilnegocie avec les Comites des bibliotheques
voisines, soit pour preter ou echanger des ouvrages, soit
pour fonder une bibliotheque circulante.. Ii approuve le

— 72 —
projet de budget dresse par le tresorier, ainsi flue le
compte annuel de la gestion.
ART. 9. — Le Comite dresse, stir la proposition de
l'instituteur bibliothecaire, la lisle des ouvrages a acque -
rir. 11 accepte provisoirernent les ouvrages donnes ou
legues.
Qut'il s'agisse d'acl ats, de dons ou de legs, la liste des
acquisitions - proietees est transmise a l'inspecteur primoire.
Si les ouvrages qu'elle contient figurent au Bulletin
administratif du ministere de l'Instruetion publique
parrni les livres adoptes par la Commission des biblotheques,
l'inspecteur primaire en autorise sans Mai l'ins.,-
cription au catalogue. Dans le cas contraire, il en . refere
l'inspeeteur d'acadernie,. Celui-ci statue, mais il peut,
avant de prendre une decision, consulter la commission
des bibliotheques siegeant au rninistere de }Instruction
publique.
ART. 10. - Chaque armee, le Comite de In bibliotheque
dresse la lisle de.§ ouvrages C raver du catalogue. La
radiation n'est e'ffectuee que si In deliberation du Comite
a reeu l'approbation de l'inspecteur d'academie. Les
ouvrages ainsi raves peuvent etre vendus, par le maire
de la commune, an profit de In bibliotheque, suivant les
regles prevues par la loi pour la vente des Liens meubles
communaux.
ART. 11. .L'instituteur tient au courant :
1° Le catalogue des livres ;
2° Le registre des recettes et depenses ;
• 3' Le registre d'entree 'et de sortie des livres pretes en
dehors de Fecole.
Les registre,s, cotes et paraphes par le president du
Comite de la bibliotheque, seront communiqués aux autorites
scolaires a toute requisition.
ART. 12. — L'instituteur conserve et classe les memoires,
quittances et pieces de correspondance relatives
C la bibliotheque de. Fecole.

— 73 —
ART. 13. --'ague annee, au 31 decembre,
teur etablit, en presence du president du Conseil, la situation
de la bibliotheque ainsi que celle de In caisse. Le
proces - -verbal constatant cette double operation est
adresse, C l'inspecteur d'academie 'par l'intermediaire de
Finspecteur primaire.
ART. 14. -- A cheque . changement d'instituteur, le
proces-verbal de recolement at de situation de la,caisse
est signe par l'instituteur. sortant et par son successeur.
Co proces-verbal constitue, pour le successeur, tine prise
en charge at delivre l'instituteur .sortant de toute responsabilite.
-
. ART. 15. — A leur passage dans l'ocole, les inspectours
primaires yerifient les divers registres onumeres a
l'article IL us s'assurent que l'acquisition des .ouvrages
a ete faite conformement aux preScriptions de l'article 9 ;
us contrOlent recettes e,t . depenses.
ART. 16. -- Dabs le rapport annuel, prescrit par l'article
4.8 de in loi du 30 octobre 1886, l'inspecteur d'acadomie
relate in situation des hibliotheques scolaires. -
ART. 17. — Les prefets, inspecteurs d'academie et inspecteurs
primaires sont charges, chacun en ce qui le
concerne, de l'execution du present arrete.
PAUL PAINLE .Vik.
6. — Arrete. fixant la date d'ouverture des
sessions d'examen d'aptitudc-, aux bourses
dans les 13Tc,,-5es, colleges et °ours secondaires
en 1916.
llti 18 Decembre 1915 —
ARTICLE PREMIER. - Les sessions cl'ex. amen d'aptitude
aux hours -es dans les lyeees, colleges et cours secon-

— 74 —
daires s'ouvriront en 1916 clans tous les departements :
1° Pour les jeunes gods, le jeudi 23 mars.
2° Pour les jeunes flues, le jeucli 6 avril.
Les inscriptions seront recues dans les bureaux de
chaque prefecture, du 14 fevrier au 15 mars 1916.
ART. 2. — Toute demande d'inscription devra etre
accompagnee des pieces enumerees C l'art. 2 .de l'arrete
du 31 mai 1902.
PAUL PAINLEVE.
7. — Dates des examens et concours de l'ensei-
gnement primaire en 1916.
Le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts
et des inventions interessant la defense nationale,
Vu le decret et l'arrete du 18 jarrvier 1887 ;
Vu l'arrete du 20 decembre 1915,
ARRETE :
ARTICLE PREMIER.- Les dates des examens et concours
de l'enseignement primaire en 1916 sont fixees conformement
au tableau ci-apres.
ART. 2. — Les recteurs sont autorises, sur la proposition
des inspecteurs d'acadernie : •
1° A avancer le concours des ecoles normales d'instituteurs
h la date fixee pour l'examen du brevet elernentaire
(aspirants), celui des ecoles normales d'institutrices
C la date fixee pour l'examen du brevet elementaire
(aspirantes).
2° A reunir C la date unique du 2 octobre, pour les
aspirants et les aspirantes, les examens de la deuxierne
session du brevet elementaire.
Fait h Paris, le 13 mars-1916.
PAUL PAINLEVE.

-75 —
TABLEAU DES DATES DES EXAMENS ET CONCOURS EN 1916
DESIGNATION DES EXAMENS
110111 -etiurcuistre
U ' iflSUiLlIUII tie la SCSSi011
Bourses d'enseignement Aspirants. 31 mars 22 mai
primaire superieur Aspirantes 31 mars 25 mai
CertificEL d'aptitude a l'enseigne -ment
de la gymnas tique (Degre sup erieur)
(Aspirantes) 3 mai 18 mai
Concours d'admission S l'Ecole Nor–
male superieure d'enseignement
primaire de Fontenay-aux-Roses.
Lettuce et sciences '6 -mai 7 join
Certificatd'aptitude an professorat des
Ecoles Normales et -des Ecoles
primaires superieures. Letires ot
sciences (Aspirantes) • 20 mai 21 juin
Certificat d'aptitude a renseignement
du travail manuel dens les Eeoles
normales et les Ecoles primaires
superieures (Aspirantes) 26 mai 26 join
Certificat d'aptitude a l'enseignement
des langues vivantes .clans les
• Ecoles norm.ales et les Ecoles primaires
superieures (Aspirantes) 14 sept. 29 sept.
Certificat d'etud.es primr" lro session 103010 26 juin ,
sup"'(asp. et aspirantes 2' session 30 sept. 16 oelobre
Concours d'admission aux Ocoles nor–
males d'instituteurs et d'institutrices 30 avril 24 :juillet -
Brevet elementaire
Brevet superieur
Brevets de eapaeite (1" session)
t Aspirants. 24 join
Aspirants 1rjuillet
10 juillet
17 juittet
Aspirants. 17 join
I Aspirantes 17 Juin
3 juillet
3 ,juillet
Brevets de eapacite (2' .session)
Brevet elementaire
,Aspirants. 16 sept.
Aspirantes 20 sept.
2 oetobre
5 octobre
Brevet Superieur
Aspirants. 23 sent.
Aspirantes 23 sept.
9 octobre
9 octobre
Certifieat d'etudcs exige des aspirantes Pe session avril
au titre de sage-femme de 20 elasse session 28 sept.
AVIS. — Les demandes de dispense d'age ou de stage

— 76 —
pour les. examens des differents. certificate d'aptitude de
benseignement primaire et pour le concours d'admission
becole normal° de .Fontenay-aux-Roses devront, pour
• 6tre examines utilement, parvenir au ministere, par l'entremise
des recteurs, avant le 31 mars 1916.
8. — Circulaire relative au paiement de l'allocation
annuelle de 100 francs prevue a
l'article 62 de la loi de finances du 30 juillet
1913, pour la possession du certificat
d'etudes normales, aux instituteurs et
institutrices charges des fonctions d'interimaires.
---- Du 13 mars 1916 —
jilinistre de l'Instruetion publique, des Beaux-
Arts at des Inventions interessant la Defense
Nationale a Monsieur l'inspeeteur d'Aeademie.
• En execution des prescriptions de ma circulaire du
2 septembre dernier, yous An'a -vez adresse la liste des -
anciens eleyes-maltres et des anciennes eleves-maitresses
pourvus du certificat de fin d'etudes normales, ont
occupe des fonctions d'interimaires entre le 1" octobre 1914
at le 31 decembre 1915.
C'est uniquement en raison des circon stances actuelles
que ces eleves-maitres at -eleves-maitreSses n'ont pu,
leur sortie de l'Ecole normale, etre places dans des posies
definitivement vacants et obtenir la qualite de stagiaires,
condition exigee pour l'attribution de- Fallocation .annuelle
de 100 francs prevue par barticle 62 de la loi de finances
de 1913 pour la possession du certificat de fin d'etudes
normales. Ceux-16 meme qui, dans ces posies d'interimaires,
oft ete titularises, n'ont pu beneficier du traite-

meilt de la. 5 classe, le lur titularisation etant regardee
comme fictive. Tous ces interimaires no recoivent 'qua
l'indemnite uniforme de 100 francs par mois.
Eu egard é cette situation anormale, j'ai decide de leur
aceorder exceptionnellerne,nt une - indenanite egale a l'allocation
du C. F. E.N. qu'ils auraient touchee, pendant tout
ou partie de In periode ecoulee• du le' octobre 191k au
31 decembre 1915, s'ils.a -vaient exerce en qualite de stagiaires
au lieu d'etre interimaires. En d'autres termes,
l'indemnite sera ealeuleo d'apres le, temps pendant lequel
les interimaires dont il s'agit aurent éfe retribues stir le -
taux de 103 francs par mois.
Cette mesure s'etendra egalement a Ceux qui auront
exerce l'es fouctiens de suppleants.
En seront exclus les anciens eleve,s-maitres ou an-
. ciennes eleves-maitresses d'ecoles normales qui, ayant
occupe des fonctions dons des etablissements d'enseignement,
autreS quo les ecoles primaires elementaires, out
ete, retribues stir un tatix annuel suPerieur a 1.200 francs.
D'autre part, il est, a noter que si .une decision ulterieure
permettait de faire rappel, au profit des interimaires titularises,
de la somme destinee a parfaire le traitement de
la 5' class°, reprise serait operee do l'allocatiou presente-
. ment aecordee en ce qui concerne la period°, posterieure
a la titularisation.
Enfin, les titulaires jouissant du traitement de la
classe•et qui out indUment touché Fallocation du C. F.
E. N. devront, Lien entendu, - reverser le trop-percu.
L'indemnite aecordee par la presente decision sera
prelevee sum le chapitre 132 de l'exereice 19i5; vu rap-
• proehe de la clOture de eet exercice,. elle, devra etre , man:-
datee immodiatement. Dons To eas on M. To Prefet no
disposerait pas dun reliquat suffisant, il y aurait lieu de
me faire savoir d'urgence la somme qu'il se,rait necessairt
de mettre C sa disposition. •

---- 78 --
La depense fera l'objet d'un etat justificatif qui devra
me parvenir le plus tot possible.
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur de l'Enseignement primaire,
LAPIE.
9. — CEuvres post-seolaires.— Renseignements
a fournir.
Nous prions MAImes les Institutrices et MM. les Instituteurs
qui, pendant la saison d'hiver 1915-1916, se sont
occupes d'CEuvres post-scolaires et extra-scolaires, de
quelque nature qu'elles soient, de vouloir bien nous en
informer avant le 25 mars proehain, dernier delai.
A cet effet, us auront a repondre trOs exactement aux
questions qu'ils trouveront au Bulletin departemental de
fevrier 1914, pages 62 at suivantes. us y ajouteront tine
reponse, aussi precise que possible, aux questions ciapres
:
Queue part le fonctionnaire a-t-il prise aux wuvres de
,1_ 1 erre?
Quelles soot ces wuvres t (Confection de vetements pour
les soldats. — Envoi de colis, aux soldats du front. — Dons en
especes ou en nature aux hOpitaux militaires. — Journees an
profit des wuvres de guerre. — Versement de — Emprunt
national, etc., etc).
Resultats obtenuS.

10. — Eaux thermales. Demandes de secours
MM. les Instituteurs et MM-e' les Institutriees dont
l'etat de sante exige un traitement thermal at qui ont
l'intention de solliciter un secours del'Etat en 1916, soul
pries de faire parvenir a M. l'Inspecteur d'Acadernie,
avant le 25 mars, dernier cleiai, leur demande motive° a
M. le Ministre.
Cette demande devra etre accompagnee d'un eertificat
indiquant Petablissement thermal recommande au petitionnaire
at dune notice fournissant les renseignements
demandes au Bulletin de janvier-fevrier i915, pages
26 et 27.
M. le Ministre ne nous a pas Jait ionnaltre encore si
des seeours pour fraitement thermal siren I accordes en
1916. C'est pour in eas on des propositions icons seraielit
demandees due nous prions ins initjeess(4s :de produire -tear
candidature.
11. — Secours pour charges de fa rnille
Les clemencies d'allocations pour charges de famine
devront parvenir a l'Inspection academique avant 7e
1"r avril. Cheque demande sera accompagnee dune notate
contenant les renseignements suivants :
Nom at prenom M , institut
Traitenaent de in classe
Indemnites diverses Total....
Ressources aecessoires
Profession de la femme ou du mari :
Nombre d'enfants :
- Date Sc naissance et situation de chacun des enfants :

12. — Lettre ministerielle relative
a la correspandance des eleves
M. le Recteur recoit de M. le Ministra de l'Instruction
publique la lettre-circulaire ci-apres date() du 14 courant :
« M. in Ministre de la Guerre m'a adresse in depeehe
suivante :
« Mon attention a ete appelee sur des recneilS de cor--
respondance reproduits par divers procedes au moyen
desq -uels les Cleves de certaines ecoles se tiennent au
courant dulsort de leurs camarades mobilises, suit dans la
- zone de l'armee suit clans eelle de l'Interieur. Ces correspondances
coutiennent des renseignements sue .les operations,
SUP ins mouvements des depOts et s -ur les travaux
des usines de guerre dont la divulgation pent-etre prejudiciable
a la Defense nationale ; elles peuvent etre mis -es
sous les yeux de personnes malintentionnees, ou meme
tomber aux mains de - l'entaemi si le destinataire est' tue ou
fait prisonnier. Par suite, elles exposent les auteurs et les
editeurs a des punitions disciplinaires et meine a des
sanctions plus graves-dans le ens on les indiscretions
coMmises, limitees en principe C an petit groupe de jeunes
gens, reeevraient tine publicite plus etendue On seraient
utilisees par l'ennerni.
« Dans ces conditions, je vous prie d'inviter les Directeurs
des Ocoles dependant de votre departement a interdire
de la maniere la plus arigoureuse toute reproduction
collective de correspondanee par n'importe quel procede
et d'aviser ins Cleves qui s'en font les editeurs des risques
facheux auxquels us exposent leurs camarades sous les
-drapeaux et eux-memes. »

— l —
13. — Examen du certifleat d'etudes
primaires en 1916
• Age des eandidats
Line circulaire ministerielle en date du. 4 mars 1915 a
autorise l'an dernier,.do. tous les candidats
au certificat d'etudes primaires ages de 12 ans revolt's au
31 decembre.
Cette mesure etant en accord avec les regles recemment
adoptees qui fixent Page des candidats a plusieurs
examens de l'enSeignement primaire.(brevets de capacite,
concours d'adrnission aux ecoles normales, bourses), M.
le Ministre a cru devoir In maintenir pour la session de
1016, les circonstances qui Font motivee subsistant
touj ours.
14. — DErnandes de Conge
Afin d'eviter des retards parfois prejudiciables a
l'ecole, - nous invitons les membres du personnel qui
sollicitent un conge C adresser lour demande directement
C l'Inspectiora academique et a en envoyer en meme temps
une copie a l'Inspecteur primaire- de leur circonscription.
Nous rappelons quo . les demandes de conge des aidjoints
- et adjointes doivent toujours porter l'avis motive
du titulaire de l'ecole ainsi que les renseignements indiques•
dens plusieurs bulletins departementaux.

— —
15.— Concours d'admission aux Ecoles d'Arts
et Métiers en 1916
Par arrete du 10 fevrier courant, M. le Ministre du
Commerce, de l'Industrie et des P. T. T. a decide qu'un
concours d'admission dens les ecoles nationales darts et
métiers serait ouvert, en 1916, a l' -epoque habituelle.
La date exacte des epreuves et le nombre de places
rnises au concours seront fixes ulterieurement.
Par derogation temporaire aux dispositions reglementaires
en viguetir et suivant decret en date du 11 fevrier
1916, ce concours ne comportera pas d'ec ■reuves de
langues etrangeres.
16.— Concours d'admission dans les Ecoles nationales
professionnelles en 1916
Par arrete dn 25 fevrier 1916, M. le Ministre du Commerce,
de l'Industrie; des Postes et des Telegraphes, a
pris les dispositions suivantes :
Ii sera ouvert, en 1916, un concours d'admission dens
les ecoles nationales. professionnelles de Nantes, Vierzon
et Voiron, dont la date des epteuves sera fixee- ulterieurement.
En raison des circonstances, aucun concours ne ,sera
ouvert, en 1916, a Fecole nationale professionnelle
d'Armentieres.
Le nombre 'des places d'eleve interne et d'eleve externe
mises au concours est fixe ainsi qu'il suit :
nternes Externes Total
Nantes 45 30 75
Vierzon ' 55 10 65
Voiro n 45 a 45
Par derogation a l'article 3 de l'arrete du 28 decembre

— 83 —
1900, la linTite d'age de 15 ans exigee des candidats an
• coneours d'admission aux eeoles professionnelles est prorogee
exceptionnellement dune armee pour le concours
de 1916.
17. --- Examen du certificat d'aptitude
pedagogique. — Session de 1916
I. — Texte de In composition &rite du. jeudi 17 fevrier
Vous etes -charge de preparer ros CiCrepourla vie en
rue de leer propre bonheur et du bonheur des attires. Pour
realiser cette fin, quels sont les sentiments roes parait
indispensable de leur faire acquerir et auxquels eons rattachez,
pour ainsi dire tout rotre enseignernent moral?
Que failes-rous pour les faire naiire en leers ames et
les derelopper? Donnez quelques exemples precis. Etes-roes
sOisfait des , resultals gee eons obtenez ? ()trend roes
echouez, (males causes attribuez-roes voire insucces
relatif ?
II. — Aesultats de cette epreuve
Presentes : 5,aspirants et 14 aspirantes. -
Declares admissibles : 1 aspirant et 7 aspirantes, savoir :
ASPIRANT
M. Martin, maitre interne a l'Ecole national° profes-
sionnelle d'Aimentieres.
ASPIHANTES
7N4M 1' Badrealt, institutrice publique a Saint-Maurice-des-
Noues.
Benois, institutriee publique a Vix.
Berthier, institutrice publique a La Reortlie.
Dekuypere, institutriee privee aux Sables-d'Olonne
,(Cite des Pins maritimcas).

— 84 —
Favriau, institutrice publique 0 Beau -voir.
Jobrut, institutrice publique 0 Triaize.
Moreau, institittrice publique a . Querry-Pigeon ile
Saint-Hilaire-de-Talmout.
III. -- Admissibles de 1915
MM"' Chalarcl, institutrice publique 0 Benet.
Fitz-Patrick, institutrice publique a L'Aiguilionsur-Vie.
IV. — eandidats pourvils du certificat de fin d'etudes
normales qui se sont fait regulierement inscrire
l'Inspection academique et qui remplissent les
conditions reglementaircs pour subir, avant le
1" elecembre 1916, repreuve pratique du certi.
ficat cl'aptitude pedagogique.
INSTITUTEUR PUBLIC
M. Bidoilleau, On conge pour S. M.
INSTITUTRICES PUBLIQUES
MMII"Arrignon, a Angles.
Boix, 0 Chaille-les-Marais.
Bouin, Lucon.
Chaigneau, 0 Orouet de Saint-lean-de-Monts.
Lyssandre, 0 Rocheserviere.
Pine, 0 Saint-Hilaire-de-Mortagne.
Renauclin, a La Ferriere.
Robinet, 0 Saint-jean-de-Monts,
Roullet, 0 L'Herbergement.
Sigogneau, 0 Saint-Martin-des-Noyers.
Simon, a Sainte-Hermine.
Les epreuves pratiques at orates auront lieu dans le
Coura-nt de l'annee scolaire. Elles commenceront incessamment..,

18.— Inspection generale des Ecoles maternelles
Par arrete en date du 1" Mars, .11/.1. le Ministre a design
M'ne Thevenelle, Inspectrice Generale des Ecoles maternelles,
pour inspecter, cette annee, les ecoles maternelles
du departeinent de la Vendee.
19. — Liquidation de pension civile
Par decret en date .du 5 fevrier 4916, la pension de
retraite de lilm° Letaud, veuve d'instituteur, a- ete liquidee
a 469 francs, avec jouissance du 4 juillet 1915.
20. — CEuvres des Pupilles de l'Ecole publique
41, rue Gay-Lussac, Paris
Monsieur l'Inspeeteur &Academie, President
du Comite departemental des Pup Wes de
rEeole publique.
Un grand nombre d'enfants d'Amerique viennent
d'avoir Pidee touchante de fonder une oe mire de « Fraternite
americaine pour Orphelins francais ».
us desirent apporter a leurs petits camarades de France
non seulement une aide materielle, mais le don infiniment
plus precieux -encore de leur cur et, eomme us le disent
si joliment, de leur « fraternite » en nou ant avec eux des
relations person nelles uivies.
us nous dernandent, pour entamer leur correspondance,
de leur envoyer une liste d'orphelins.
Cette genereuse initiative, si analogue é celle quo

—
poursuit FCEuvre des Pupilles de l'Ecole publique, apporte
notre Societe un concours dont la valeur et l'interet ne
vous echapperont pas.
Ii importe des maintenant, en vue du fonetionnement
prochain de la « Fraternite americaine que nous puissions
envoyer en Amerique un certain nonibre de noms.
En attendant qu'il vous soit possible de nous adresser la
liste complete des orphelins que notre Societe aura a
seeourir, nous vous serions reconnaissants de nous indiquer,
apres vous 'etre assure qu'ils ne touchent de subvention
d'aucune oeuvre, quelques orphelins, choisis par vous -
et partieulierement interessants, que nous pourrions, en
toute securite, recommander Et la sollieitude du Comite de
Fraternite arnericaine.
Vous voudrez hien nous adresser pour chacun d'eux
une fiche conforme an modele ci-apres (9 cm. sur 15).
Cette fiche sera etablie en triple exemplaire : deux
seront adresses C notre siege social (41, rue Gay-Lussac,
Paris) at transmis par nos soins a la « Fraternite americaine
» ; l'autre sera provisoirement conserve a l'ecole
frequentee par l'orphelin mais nous sera envoye, apres
rectification, en cas de changernent d'adresse ou de deces.
II est indispensable, en effet, qua le Comito de « Fraternite
americaine » soit tenu au courant des modifications
qui surviendront dans in situation de l'orphelin, toute
erreur dans l'echange de la correspondance on clans l'attribution
des fonds pouvant avoir pour l'ceuvre les conse-
, quences les plus regrettables.
En vous remerciant de votre clevouement, je vous
prie, Monsieur l'Inspecteur, de bien vouloir agreer l'expression
de mes sentiments fres distingues.
Le President du Comite

(Euvre des Pupilles de l'Ecole du departemenl
ci
Nom de l'orphelin :
Prenoms :
Sexe :
Date et lieu de naissance :
Lieu de la residence actuelle :
Ecole frequentiv :
La mere est–elle vivante ?
Quelle est sa profession ?
Nombre de freres et sceurs :
21. — Note relative aux populations des regions
agricoles devastees par l'ennemi.
Les populations des regions agricoles devastees par
l'ennemi se trouvent dans une situation extremement
penible : les champs sont bouleverses, les habitations
demolies, les instruments de travail 'pilles ou detruits.
En attendant Fceuvre, de reparation nationale qui no
pourra pas etre effectuee avant la fin des hostilites, ii
importe de mettre immediatement a la disposition des
agriculteurs les outils et appareils, dont us ont un besoin
urgent.
Sous re haut patronage de M. le President de la Republique,
tin Comite compose de hautes personnalites agricoles,
s'est chargé de recueillir les souscriptions et de
grouper les collaborations. lin appel a ete envoye, par
l'intermediaire du Ministere do l'Agriculture, a toutes les
communes de France, dont les subventions, meme les
plus modeStes, sont accueillies avec gratitude. Les instituteurs
s'associeront certainement de grand cceur a la

— —
propagande du Comite; us sauront expliquer a tous les
agriculteurs des regions epargnees quelles out ote les
souffranees de leurs freres du Nord-Est et (fuel devoir
imperieux c'est pour .eux de venir au secours de ceux-qui
ont souffert directement de la guerre:
Priere d'adresser la correspondance au Secretaire du
Comite et les fonds par bons de poste, mandats-poste ou
cheques, a M. Ward, a l'Automobile Club de France, 6,
place de la Concorde.
22. — Lettres a tons les Francais
La Comite- de publiCation des « Lettres a tous les
Francais », qui a pour president M. Ernest Lavisse, a
déjà publie plusieurs _lettres qui ont di" etre envoyees,
ainsi que celles qui suivront, aux Otablissements d'Enseignement
seconda re et primaire par les- soins du
Comite.
Notts no saurions trop en recommander la lecture et
l'etude pour soi et autour de soi, parmi tous les eleves en
age de comprendre, parmi toutes les tontines qu'on pourra
atteindre.
De tels exposés se passent d'appreciations : us se
recommandent d'eux-rnemes par leur information, leur
vigueur de pensee et leur hauteur de sentiments.
Les chefs d'etablissements : Lycees, Colleges, Ecoles
Normales, Ecoles Primaires Superieures, Ecoles Elernentaires
._de Garcons ettle Fifles , sont invites a mettre toute
leur influence an service de cette propagandelerninernment
nationale.

23.— Charnpionnat de tir des Ecoles primaires
Par lettre du 12 fevrier '1916, l' Union des Societes de
fir de France a informe M. le Ministre de l'Instruction
publique qua le 21 Championpat de fir des ecoles primaires
serait tire clans ces ecoles du avril 'au 31 Mai 1916,
avec l'autorisation du Ministre.
MM. les Instituteurs qui auraient le desir de faire participer
leur ecole a cc Concours de,vront s'adresser direclament,
pour tons renseignements, ci l' Union des Societes
de fir de France, 46, rue de Provence, TX' arrondissement,
Paris.,
L' Union des Societes de fir de France dispose . en
faveur des ecoles primaires de garcons, de 50 materiels
de tie scolaire (I), comprenant : " la Petite 86 " reduction
du fusil de guerre 1886, ca:rabine .de haute precision 6 'Ipour
le tir scolaire et de preparation militaire; nouveau
modele de 1' Union des Societes de fir de France et une
. plaque de tir porte-cartons.
Dix de ces materiels sont affectes an prix aux dix
premieres ecOle,s classees au Chainpionnat des ecoles
primaires de 1916, an sus des 500 breloques . de tie
scolaires destines aux maitres at des 500 insignes destines
aux Cleves.
Les 40 autres seront distribues par voie de tirage au
sort effectue . an Conseil de l' Union, entre les inspections
.primaires correspondantes de l' Union, pour 'etre attribues
par l'Inspecteur primaire ci l'ecole dci so circonscription
qui lui paraitra la plus qualifiee pour recevoir cc don.
Les ecoles qui .vondeont concourir pour l'obtention de
(1) Ces materiels de tit lie pouvant pas etre constrnits pendant la
guerre, ne compoi tent qu'une attribution de principe qui reeevra son
execution des que l' Union pourra elle-meme se procurer-les objets.

— 90 —
la carabine de leur circonscription auront, eh consequence,
a adresser leur clemancle a leur inspection
primaire.
La validite de tons les bons de garantie centre les
accidents de tir scolaire, delivres par lUnion aux instituteurs
pour les annees scolaires anterieures, est prorogee
pour Pannee scolaire 1915-1916, avec le mente capital de
20.000 francs.
24. — Comment la guerre actuelle sera vue
dans l'avenir par l'histoire et par l'art.
SUP ce sujet, M. G. HANOTAUX a prononce, dimanche
dernier, aux Matinees nationales, a la Sorbonne, une allocution
dont nous thetachons l'interessant passage suivant :
us diront que l'Europe vivait, clepuis quarante ans, en
pleine paix et connaissait é nouveau ce repos raffine que
Talleyrand a appele « la douceur de vivre ». Une sorte
cl'esprit international naissait par le besoin qu'epronvaient
les hommes et les peuples de se respecter mutuellement.
Le plus puissant des empereurs, l'empereur de Russie,
avait convoque les peuples a la conference de la Haye ;
la plus puissante des RepUbliques, la Republique des
Etats-Unis, menait le chceur des peuples pacifistes et,
quoiqu'il y out de par le monde de grandes injustices a
reparer, les meilleurs et les plus sages etaient enclins
penser que la justice imrnanente trouverait son heure
dens une rencontre fraternelle des nations apaisees.
Quel debut de « Symphonic pastorale » pour la tragedie
guerriere!
Peut-Otre, pour l'art et pour l'histoire, la tache la plus
rude sera-t-elle de faire sentir par des sons a la fois
delicats et eclatants, par des notes amollies et vibrantes,

— —
cet etat singulier des peuples vivant divises et hostiles
dans la paix. •
Et, soudainement, Forage se le -ve. Une volonte l'a
dechainee. De (fuels traits le Milton •de l'avenir caracte-
cette figure et les infernales cohortes : « En un
moment, a travers les tenebres, apparaissent dix mule
bannieres qui s'elevent dons l'air avec leurs couleurs claquant
au vent. Avec cos bannieres se dresse une foret
enorme de lances ; et les casques presses, et les 13oucliers
se serrent dans une epaisse ligne d'une profondeur incommensurable.
BientOt les guerriers Se meuvent en
phalanges parfaites, an mode dorien des flfres of des
suaves hautbois... Ainsi respirant la force unie, avec un
dessein fixe, marchaient en silence les anges dechus. us
s'arretent. Satan dans les files armees darde son regard
experimente, et bientet -voit sur tons les bataillons la
tenue exacte de ses guerriers, leurs visages et leurs
statures, comme celles des dieux, leur nombre ; finalemerit,
il resume. Et, albrs, son coeur se dilate d'orgueil,
et s'endurcissant dans sa puissance, il se glorifie ; car,
depuis que ‘l'homme fut cree, ,jamais force pareille n'avait
ete reunie en corps... »
Jo pease que l'avenir s'etonnera surtout, dans la
guerre actuelle, de la puissance des masses. Que sont les
armees de Xerxes et de Darius ? Que sont les guerres de
Cent ans et de Trento ens, é comparer avec cello qui
divise le monde en deux parties dont in plus nombreuse
est, contre elle-memo, en etat d'hostilite ? Et comment
caracteriser cette emotion de la grande fourmiliere qui
s'agite sur les flancs de la terre rondo, comme si pas un
pouce de cette terre no devait etre qui no fat couvert de
sang? Les masses s'ebranlent et se jettent les unes sur
les autres, inlassablement, interminablement. Les Marseillaises
of les Wacht am Rhein se heurtent dans les
flues; une fureur implaccable anime les cceurs ; sur la

— 92 —
terre et sur les eaux, des parcours temeraires, des fuites
operdues, des va-et-vient et des alternatives comnie des
marees.; un massacre immense ; pas un buisson sans
cadavre, pas un sillon sans tombe ; les cimetieres alignent
l'infini leurs Croix blanches comme silos squelettes euxmemes
s'etaient agenouilles pour prier. Huit millions de
moils pesent sup une seule conscience. Quel Milton, quel
Victor Hugo, qUel Thucydide • racontera l'invraisemblable
forfait ?
C'est la guerre des masses, mais c'est aussi la guerre
des machines. Trait nouveau pour l'imagination : le geste
eassant du metal frappe de loin la tendre chair des
hommes. La guerre n'est plus le corps a corps des conrages,
leS yeux dans les yeux, les pmtrines contre les
poitrines ; elle est devenue une sorte d'ecrasement anonyme
de foules qui s'ignorent par des engins qui tombent.
Tolls les elements pretent main-forte a la mort. Zeppelins,
aeroplanes, taubes, sous-marins, mines a la derive, torpilles
automatiquement reglees, ces nouveaux 'ennemis
de l'homme surgissent de l'air, de la Jerre of de la mer.
Les automobiles et les trains ronflent, emportant les
masses de carnage en carnage ; la parole vole et porte 1 .es
ordre cruels stir les fils souples ; sans fil, le telegraphe
pane encore. Le fer n' .est pas seulement epee, lance,
fusil, canon, obus, mitrailles ii se tend, se raidit,. - se
herisse de pointes et de crocs ; ii arrete l'heroisme et
soumet la volonte du "plus brave a son piege mesquin.
Une epouvante s'est levee stir les eaux et dans les airs.
Une science implacable a trouve au fonds de ses - creusets
l'exploit le plus imprevu et le plus lache ; lair est empoi-,
sonne ; et le souffle, c'est-a-dire In vie, est traque par in
nuee scelerate : les enfants qui vent aux ecoles marchent,
dans les rues de Reims, avec la triste cagoule sur le
visage.
C'est Ia guerre du metal, et c'est in guerre du feu, ,et

— 93 —
c'est la guerre des atrocites. Nous sommes ramenes aux
invasions des barbares ! Cela, je no me dernande pas seulement
comment l'histoire le racontera, je me demande
si elle le croira. L'etat dame de l'avenir se jugera a la
fagen dont il interpretera cc sanglant paysage- Si
l'homme est bon on Si l'homme est meehant, c'est a ce
verdict quo le parti se clecidera.
Faisons confiance a l'avenir ! L'histoire et l'art trou- -
veront des termes pour qualifier le grand mensonge et le
grand recul. Mais ii fauctra un Dante ou un Shakespeare
pour peindre la honte et le degotit du genre humain. Car
la tache est indelebile ; cost l'humanite elle-meme qui eSt
lady Macbeth si elle no lave pas sur ses mains ces traces
ensanglantees.
Quelqu'un ma raconte que, comme le chef des armees
von Muck arrivait dans une des Villes frangaises les plus
voisines de Paris, se croyant assure alors de la victoire,
il fit ranger sur le perron de la villa oa ii s'etait arre,'46
tous les Francais qui s'y trouvaient refugies, et la, tenant
un fusil d'une main et un revolver de l'autre (j'affirme
que les choses se sont passee,s ainsi), allant et venant,
sacrant et maudisSant, lui glorieux et Vainqueur, la
casquette sur la tete, (levant ces citoyens libres, confrants,
eux aussi, dens la .victoire des leurs, ii leur cria au
visage : « Oui, oui, nous vous tenons ; elle est vaincue,
votre France.; il sera detruit, votre Paris! Nous n'en
laisserons pas pierre sur pierre ; vos monuments, votre
Arc de triomphe, votre .Notre-Dame, votre Louvre, vos
palais, vos maisons, nous •detruirons tout, nous bralerons
tout; ce sera la terre nue et les corbeaux y nicheront
leur couvee. Nous 'le haissons votre Paris, nous la
balssens la France, et nous, les barbares, nous vous
montrerons, en effet, quo nous sommes les barbares ! »
Ceux qui ont entendu et repete ces claoses tri'ont dit
« Nous avons vu Attila I »

— 14 —
Comment l'histoire racontera-t-elle ? Comment l'art
exprimera-t-il ? Dans quel prodigieux raccourci verra-t-on
la cathedrale de Reims tendant, parmi les flammes, ses
deux tours comme des bras suppliants ; l'Universite de
Louvain flambant cornme un hitcher; le clocher d'Arras
montrant du doigt le ciel ; les eglises les plus belles ruiflees
comme le,s maisons les plus humbles ; la terre
labouree des sillons du meurfre ; les populations trainees
en esclavage, detruites methodiquement, scientifiquement;
les hommes et les femmes jetes devant les mitrailleuses;
les enfants fusilles a la mamelle ; toutes les
ivresses, toutes les ordures, toutes les horreurs entassees
les unes sur 1-es autres, et cola par ordre et tant qu'on a
pense que la terreur systematique etait un instrument de
yictoire et un moyen de domination. Le contre-ordre luimerne
prouve l'ordre. Le soldat ne pout se croire aussi
mauvais ; ii nie hypocritement, et il crie, en accomplissant
le forfait commande : « ,Te ne slits pas un barbare ! »

--- 95 —
25. — Variete
Erne jeune institutrice de Vendee, sans nouvelles,
depuis quinze mois, de son man i parti des le debut de la
mobilisation, ma adresse la poesie suivante qu'elle a
ose ecrire avec ses larmes ».
Se regrette qua cette maitresse tienne expressement a
conserver l'anonymat.
A LA GLOIRE DES SOLDATS VENDEENS
Des qu'ils oat entendu le grand appel aux armes
Du pays menace par les noirs bataillons,
Abandonnant l'outil et les femmes en larmes,
Les fiers gars de Vendee oat quitte tears sillons.
Its sont partis, laissant la gerbe inachevee,
La voile, humide encore, ci cOle, des filets,
Disant : « Nul ne viendra, que l'injure lavee,
Pour cultiver sa vigne on revoir ses galets! »
Its partirent, le cceur plein d'un opre courage,
Pour foncer sur la Bete immonde, aux gestes boards,
Apres l'adieu supreme au doux petit village,
A l'humble fiancee aux grands yeux de velours.
Nous reverrons longtemps les visions epiques
Des merveilleux departs de nos gars vendeens,
flurlant, Opleins paumons, des chants patriotiques :
La grande ikiarseillaise « Aux armes, citoyens! »
Its partirent et pais ee fat be board silence,
Car pas an n'ecrivit pendant be premier mois,
Nos cceurs etaient etreints d'une grande navrance :
Mttet et resigne, chacun portait sa eroix.
Helots, les premiers choes farent epouvantables :
La Belgique envahie et les crimes hideux...

— —
Et Mons... et Charleroi... visions ejfroyables,
Qui font palir nos fronts et ,dresser nos eheveux !...
Septembre vint. Apres la retraite, la Marne...
Le Bache, malgre tout, ne cleat pas a Paris.
Cependant, ii s'etonne, ii s'irrite, ii s'acharne,
II defend son drapeau... trials Turquaud le lui prit
Car ils furent partout, les gars de la Vendee
Le onzieme corps fat toujours a l'honneur,
Le plus humble soldaj, grandi d'une .coudee,
Sentait toute la France enclose dons son CCe1CP
us ,furent les he:ros &Arras et d'Hebuterne,
El ceux de la Champagne, en septembre dernier,
Car l'ennemi, pared a quelque Hydre de Lerne,
Montre toujours sa tele au x fentes do charnier
us oat bien travaille... nous porous etre fieres,
ant bien fait leur part de la rouge moisson...
Et yuand ils reviendront, nous serons les premieres
A /entire nos bras frais au scull de la maison.
Notts y serons... No us, y se.rons... Hidas, pas bottles...
Deja plus dune a mis le crepe ourle de blane,
Plus d'une ne va plus attendre sur les routes
L'homme bleu, dons la brume on le jour avettglant.
•
Combien ddrroent la–bas, dons la blancheur des craies,
Vendeens de la PlainV ou do Boeage vent,
Combien ne verront plus fleurir les [parades hales, •
Ni le soleil, au loin, descendre stir la men L..
Flies nous reviendront,.parmi le eouchant rose,
Les ombres agrandies, au-clessus du ble mar,
-De tons ceux qui sont morts, dons one apotheose,
Surpassant, en beaute, l'antique le plus pur !...

—
26.— De Belgrade a Tours
Al. le Reeteur de l'Aeadetnie de Poitiers a bien vo -ulu
noes communiquer la relation, suivante eerite par ttne des
jettnes flues serbes qui recoivent l'hospitalite dans son
Academic. "'Vous ice publions telle quelle. On -if verra coinbien
lamentable fat l'odyssee dc eette infortune nation
dens son effort surhumain pour eehapper ci l'env- ahisseur.
Noes soMmes partis de Belgrade clans un village,
avant que la guerre soit commencee, pour passer les
vacanees. Quand nous avons lu dans les journaux que la
guerre etait annoneee, nous etions tristes, parce quo
nous savions ce quo cela signifiait pour nos pauvres soldats,
qui etaient.bien fatigues deja par deux annees de
guerre.
Des le debut, les ennemis out commence a bombarder
Belgrade ; nous ne pouvions pas,y retourner, noes etiens
obliges d'aller clans la vile de Zaitchar, qui etait tout
pres de cc village, on nous etions. Nous avions notre
maison dans cette ville, mais par . malheur vide puisque
torts les meubles et enfin tout cc qui est necessaire etait
Belgrade. Nous etions obliges d'aller demander des lits,
des tables, etc., a nos connaissances, — qui etaient pour
notre chance un grand nombre —parce que nous avons
vecu lorgiemps clans cette ville comme de vrais bohe-,
- miens. Noes somrnes restes dans cette ville pFesque tine
armee, menant une dure vie, rnais ne craignant pas, ear
noes croyions que nos- braves soldats battraient le,s
ennemis cornme Hs ant battu les Tures - et les Bulgares.
Mais de. jour en jolly nous apprenions de plus mc.uvaises
n.ouvelles. Notre esperance 'etait vaine. On a commence
parler que les Bulgares sex-oat contre nous de nouveau :
c'etait un mallmur pour noes, parce que ZaIteha.r etait h
la frontiere de Bulgarie. II fallait aller dens une mitre

— 98 —
ville, continuer la vie .bolMmienne et laisser le pen de
choses qu'on nous avait donnees. Nous nous sommes
facilement prives de toutes les commodites, en pensant
combien souffrent nos soldats.
La nouvelle ville oü nous sommes refugieS etait
Paratchine. De Paratchine nous pensions que nous
n'irions pas plus loin, car nous pensions quo les ennomis
n'y viendraient pas. Mais notre esperance fut vite decue.
Nous n'y sommes pas restes un rnois et nous sommes
partis a Krouchevatz. Nous avions decide de n'aller pas
plus loin que Krouchevatz, parce qua partout ot nous
venions c'etait plein de monde, on devait eoucher dens fa
rue. Mais comme les ennemis avancaient toujours, nous
avons pressenti qu'ils viendraient aussi a Krouchevatz.
L'iclee d'être esclave etait terrible pour nous. Notts nous
sommes resolus d'aller en avant, n'importe quoi qu'il
nous arrive. C'est mieux monrir qu'etre esclave etait
notre devise.
De Krouchevatz, nous sommes partis a Kraljevo, de •
Kraljevo a Raschka, de Raschka a Novi Pazare, A Novi
-Pazare, nous avonS rencontre "mon frere affa.me et gele
de froid. Comme il souffre du cceur, ii etait infirmier.
dans un hOpital. Mais la situation etant devenue grave, on
les a laisses partir on us voulaient. C'est de cette ville
quo nous sommes partis ensemble pour supporter toutes
les souffrances et les partager.
Novi P.azare est une ville de la 'Serbie delivree, elle a
fait sur moi l'irnpression dune ville tout a fait turque.
Nous y sommes restes queNues jours pour nous reposer ;
j'attendais avec impatience le jour du depart parce que je
be pouvais pas supporter le terrible regard de ces vilains
Tures, qui jouissaient de cheque victoire . allemande. De
Novi Pazare nous evens passé Kosovo-Pone. Quand nous
etions a Kosovo-Polje, j'etais tres triste en pensant que
la Serbie a pen i en 1813 (an), et quo la sent tombes beau-

— 99 —
coup de victimes pour qu'elle se sauve apres 500 annees
d'esclavages sous les Tures et qu'elle allait peut-eire perir
de nouveau. Je tachais toujours d'eloigner de moi cette
terrible pensee. Mais il me semblait quo la nature aussi
nous confirmait dans cette terrible pensee, car il pleuvait
beaucoup. Comme nous etions tout a fait mouilles, puisque
2-3 manteaux ne suffisaient pas pour nous mettre
l'abri dune si grande pluie ; tout d'un coup s'est eleve un
vent froid. Alors on pout penser ce que nous eprouvions!
De Kosovo-Pole nous avons pasge Prischtina, Sonya-
Reka, Polirnlje, Mitrevitza, Prizrene. Pendant toute la
route on voyait des colon nes de soldats, et des voitures
, qui fuyaient aussi tout doucement. C'etait une veritable et
triste image de la retraite guerriere. Déjà dens ces villes
commencait la bataill-e pour le pain. Nous pensions quo
c'etait déjà quelque chose de terrible, et nous no pouvions
irs nous imaginer quo nous attendaient des choses pires
encore. Dans toutes ces villes nous dormions ou dans
quelque hOpital ou dans quelque petite chambre malpropre
serres comme des sardines, et toujours sur le
13anelier — avec un manteau sous la tete et un autre
cornme couverture sur lequel avaient dormi qui suit
qui et combien de soldats. Nous nous plaignions et nous
no pensions pas _que nous allions dormir en plein air
sir la neige.
De Prizrene nous sommes partis a Diakovitza, la-première
ville du Montenegro, qui est, pleine de Tures et
d'Albanais, puree quo cost la partie du Montenegro delivree
depuis 2-3 annees.
A Djakovitzo nous voulions manger quelque chose de
chaud, puree quo nous n'avons pas.mange depuis longtemps.
Nous sommes entres dens une petite auberge
pleine de soldats affames e d'officiers, qui no mangeaient
pas, mais qui devoraient, cc qu'on leur servait. Nous
devious prier pour qu'on nous donne a manger, et a la fin,

— 100 —
quand la priere ne suflisait pas, de disputer pour une
assiette de haricots et du riz fait comme jamais nous
n'aurions pu en manger a la maison. Dans eette ville
c'etait deja dangereux de dormir clans la rue. Alors vers
le soir - se trouva un bonhomme pour nous donner ,,rois
lits dans un hopital. Apres . Djakovitza etait la seeonde
ville du Montenegro, Fetch. A Fetch, ii y avait un coalito
pour les refugies serbes, et il nous a places dons une -
maison turque appelee « harem » et mon &ere separe
puisque les hommes ne peuvent• pas entrer dans le
« harem ». Les Tures etaient tres gentils covers nous,
surtout la femme du maitre de la maison•— qui s'appelle
en tune Begne — age de 14 ans. A. Fetch nous pensions
faire un bon repos, mills partout on nous arrivions on .
11011S disait ii faut vous clepecher. A Peteh la memo
chose pour le pain. Naturellement je pane s -culement pour
le pain de mals. Ce qui m'a fait de la pine c'est de voir
mon professeur du lycee mangeant sun la route un grand
morceau de pain de mais.
Jusqu,'au Fetch nous avons on pout dire hien voyage.
C'estmaintenant quo commencent les plus grandes difficuttes.
Jusqu'au Petch je marchais tantOt a pied, tantot on
voiture et maman toujours en •voitureparce qu'elle seuffre
du cceur. On nous disait quo la route est, tres mauvaise et
qu'on no pout pas marcher ni avec le cheval, ni avec la
voiture. Quo faire maintenant avec maman qni ne pent
pas marcher '? Nous pensions rester et que mon frene continue
seul la route. Mais on nous disait, quo 8i nous
voulions rester, il fallait rester clans leS viltes de Serbie
et pas ici oft ii y a taut de Tures et d'Alhanais, qui
baissent heaucoup les Serbes et Montenegrins et qui
massacreront tous les Serbes et Montenegrins quand
l'armee se retirera, cc qu'ils out fait déjà dans quelques
vines. Alors ii fallait oiler on avant et risquer la vie,
parce.qu'en restant on risquait aussi. Nous avons•achete

— 101 —
un atm pour porter les manteaux, in nourriture pour lui et
du pain pour nous, Si nous le trouvions. Nous n'aurions
pas ineme porte cela, si on ne nous avait dit qu'il faudrait
dormir en plein air, car ces quelques vieux manteaux
nous ont conte tant, que nous pouvions acheter beaucoup
plus de choses utiles avec cet argent; l'ane nous a conte
200 fr. et puis la nourriture pour lui etait si chere. Ti
fallait aussi partir en grande compagnie, et pas seuls,
mais notre Compagnie etait partie; nous partimes seuls.
Le jour de ,notre depart etait affreux. Ii neigeait et en
meme temps il souftlait un terrible vent froid, si fort
-qu'on ne pouvait pas marcher.
A peine sommes-nous sortis de in ville que le vent
nous a emportes et nous ne pouvions pas aller plus loin,
puis in neige froide nous tombait stir le visage. Maman
et moi, nous avons voulu retourner et attendre one meilleure
journee ou rester at se resigner a cc que Dieu nous
donne,. Ii y avait des hommes qui ont marche toute la
journee at puis le lendemain soot revenus sur leurs pa's
et qui nous disaient : oti allez-vous ?, Retournez ! c'est
impossible d'aller plus loin. Si c'etait possible nous ne
nous resoudrions pas a retourner apres une journee de
marche. Mais incat &ere ne voulait pas retourner. Pensezvous
quel courage de maman at de moi et surtout de
maman, quand les hommes n'en pouvaient plus. En marchant
je m'apereus tout d'un coup que mon frere n'etait
pas avec nous. Se commencais a le chercher et je vois
qu'il monte stir la route d'un precipice parce que in route
etait glacee et le pied glissait facilement, puis le vent qui
vous emporte. Mais grabe 6 Dieu le precipice n'etait pas
trop profond et qu'il s'est soutenu. C'etait le commencement
! ! Nous avons marche toute la journee avec tine
grande difficulte. La route etait tres etroite et glacee et
d'un cOte de grandes montagnes et de l'autre de grands
pr6cipices, car nous niontions tout le temps. II y avait de

— 102 —
si dangereux passages; que nous devious jeter nos manteaux
et passer avec un grand risque de ne pas tomber.
Des fois aussi nous enlevions les chaussures et nous
marchions sur nos bas, puree que ca glissait moms.
Marchant ainsi toute la journee nous etions arrives vers
le soir sur une montagne couverte de neige. Continuer la
route on ne pouvait pas. II fallait se decider de passer la
nuit en plein air tremblant de froid. C'etait la premiere
fois dans notre vie qua nous nOus trouvames dans une si
grave situation. Nous nous demandions quo faire ? ! !
Comme nous etion,s seuls parce que a. cause de inaman
nous marchions tres lentement et tous les soldats, officiers -
et autres hommes, que nous avions rencontres etaient
partis plus vite pour pouvoir arriver jusqu'au « bane » —
nous avions aussi pear des Albanais, qui passaient par la
route, blemes de froid et claquant des dents. us marchaient
par. petits groupes l'un apres l'autre avec une
vitesse extraordinaire. Mais nous it'etions pas encore tout •
a fait abandonnes. Ii arrive quelques ingenieurs officiers;
avec une dizaine de soldats..Comme ii faisait déjà sombre,
us ne .voulaient pas non plus aller plus loin. us etaient si
bons de nous permettre de dormir avec - eux sous leur
tente. Et c'est ainsi que nous avons passe pour la premiere
lois la unit en plein air stir une montagne et sur la neige
tremblant toute Ia nuit.
Le lendemain nous avons en les memos difficultes
toujours montant et descendant: Le troisieme jour nous
etions montes sur un col plus de 2.000' d'altitude api ele
« Tchakor ». Pour cc cal on nous a fait peur pendant toute
la route et on avait raison de s'effrayer ; d'eti e sur une
si grande hauteur oft souffle un vent glacial et pas un coin
pour se cacher. Beaucoup d'enfants se sent . geles.
nous avons voYage 6 journees. Quelquefois nous dormions
dans les « hanes a ensemble avec les chevaux etles boeufs
sur la paille. Ecrire tout ce que nous avons souffert pen-

— 103 —
dant ces 6 jours, serait trop long. Nous ne mangions
qu'une fois .par jour et c'etait le soir un peu de the et le
pain, Si nous en pouvions trouver. Nous nous etions resolus
d'arriver le sixieme jour a Audreievitza, une petite
ville du Montenegro, on peut dire un village, dans lequel
iin'y avait rien que des 'liaisons, puis un tres joli paysage.
Mais pour nous maintenant la nature ne jouait uncurl
rOle, nos sentiments pour les beautes naturelles etaient
endurcis. Pour nous etait une ville belle, dans laqaelle
nou, pouvions trouver quelque chose pour manger et un
bon lit. ()nand nous entrions dans un magasin, us nous
disment a rant de savoir ce que nous voulions : « nous
n'avons rien pour manger ». Nous sommes arrives tres
tard pres du Andrcievitza et comme nous ne connaissions
pas la route, nous no pouvions y entrer, parce que ii
fallait traverser un pont pour entrer dans la ville, lequel
nous ne pouvions pas trouver. Alors il fallait rester et
dormir sur In route pleine de bone et de pierres, bien que
nous soyons presque dans la ville. Pour notre-, chance
arrive un Montenegrin, que nous avons prie de nous
montrer la route. Mais comme il ne savait pas non plus on
se trouve ce pont, il est alio le chercher et C la tin il a
trouve ce pauvre petit pont.
De Andrelevitza on pouvait aller en voiture, mais ott
en trouver ? Mame si on pouvait en trouver, il fallait
donner ce pen d'argent que nous avions et rester sans un
sou. Comme il y avait beaucoup de soldats et d'officiers,
nous avons trouve un colonel notre connaissance, qui
avait une batterie avec lui et qui etait si bon de nous
prendre. Marnan etait assise sur un canon. Nous avons
voyage avec eux aussi 6 jours; en dormant touj ours sous
Ia te. nte avec le colonel. En arrivant C Podgoritza, nous
nous sommes separes du colonel pour prendre une
chambre et nous reposer un peu — De Podgoritza nous
partimes pour Scoutari, terre promise. Avant Scoutari ii

104 —
y avait beauconp d:officierS at de soldats ., qui les pauvres
reprenaient leur derniere force pour arriver a Scoutari
on disait : « ii y a tout cc qu'on veut aeheter ». Mais quel
dosespoir pour les pauvres soldats quand us sent arrives
ayant epuise leur derniere force, at ne trouvant rien de ce
qu'on leur a promis. Nous avons voulu acheter du sucre,
at nous devions rester 2-3 journees devant la porte du
magasin et se battre avec les attires pour acbeter un kilo
de sucre pour 5 francs.
A Scoutari nous etions chez des Albanais. Le jour de
notre arrivee ii y avait un combat avec les aeroplanes
-autrichiens. Queue terrible journee nous avons passe. Les
Albanaises nous prennent; par les mains ne sacbant pas
parler leur langue at nous amenent avec alias clans leur
cave. Chacune d'elles tenait un icene dons les mains at
faisait Ia pricre et en meme ternps on entend les aeroplanes
qui jettent les bombes. Maman et moi,,neus nous
mimes dons tin coin de cave en pensant : est-ce qua notre
destine est de mourir dans une cave avec les Albanals,
apres avoir tent souffert our echapper a la mort. Quand
cette bataille fat finie , apres une demie heure, 'nous
Semmes sortis at nous avons decide de 'partir le lendemain
pour ne plus revivre de si terribles moments. Comma c.a
ne dependait pas de nous, nous sommes restes C Scoutari
6-7 jour,s. Mais grace a Dieu pendant tons les 7-8 jours
que nous sommes castes il pleuvait tent qu'on ne'pouvait
rien . faire; je preferais etre mouillee.tonjours at no finir
rien de nos affaires, que revivre encore une fois de parails
combats.
De Scontari nous sommes parti C aint-Jean-de-
Medoua. Cette route, etait aussi difficile, parco qua en
beaucOup d'endroits le fleuve Lime avait deborde. Sur la
route nous rencentrames des soldats qui retournaient de
Saint-Jean-de-MAdoua, amenant des chevaux charges des
peksimites d'uu bateau, qui est debarque a Saint-Jean-de-

— 105 —
Medoua et avec lequel tabus devions partir. Ces soldats ne
paraissaient plus comme des etres vivants, mais comme
des ombres. On ne pent pas dire, qui etait le plus miserable
: les pauvres hommes ou les pauvres betes. Les -
aeroplanes ne nous ont pas laisse tranquille, memo pendant
cette route. Deux aeroplanes nous poursuivaient
sans cesse.
Quand nous fumes arrives pres de Saint-Jean-de-
Medoua, nous pensions nous voila encore une fois sauves,
mais on nous dit qu'il ne faut pas s'approcher du port
parce qu'on a prevenu que cinq aeroplanes vont le bornbarder.
Et avant notre arrivee ils etaient déjà deux qui
ont voulu noyer ce bateau, avec lequel nous devions panic
le soir. Alors nous sornmes restes jusqu'a 5 heures sur le
sable pour attendre. Comme us n'etaient pas venus, nous
sommes partis dans le port pour nous preparer a entrer
dans le bateau. Mais ii y avait beaucoup de monde .qui
attendait depuis 6, 7jours, dormant sur la -plage, parce
qua le bateau venait rarement et voyageait seulement la
nuit a cause des mines.

— 106 —
vions un lit apres tant de fatigues, nous nous sommes
endormis tout de suite, -,et nous avons dormi toute la
nuit.
- En me reveillant le matin, je me •§Ilis rappelee tout
co qui a pu arriver ; comme nous etions déjà .pres du
rivage d'Italie, il n'y avait plus aucun danger. Nous avons
debarque a Brindisi. Be Brindisi avec le train jnsqu'a
Bari. Be Bari a Rome. A Rome nous sommeS reStes huit
joUrs. Pendant ces, 8 jours je suis allee visiter quelques
antiquites romaines. Quand les professeurs au lyeee nous
-parlaient de toutes ces belles antiquites romaines, queI
grand desir j'avais de voir tout cela, et maintenant quelle
apathie, quelle indifference. J'en ai visite quelques-unes
et je n'y suis plus allee, parce que je vis que cela ne faisait
aucune impression sur moi. Je laissais cette visite pour
plus tard, car j'espere que je no semis pas toujours dans
les memos circonstances.
Be Rome nous son-lines partis a Moclane, de Modane h
Paris. Be Paris je suis partie avec mes amies a l'Ecole
primaire superieure a Tours. A Tours on nous a recu de
telle maniere que nous ne l'oublierons jamais. A la station
etaient venues Mm° la Directrice et MM-" les Mattresses
avec les eleves. M. l'Inspecteur a fait un si touchant dis-
,
cours quo nous avons presque toutes pleure. Mm° la Direc -
trice et 1\4M-" les Mattresses sont si bonnes, aimables et
gentilles envers nous et font tout leur possible pour nous
faire oublier les souffrances et nous distraire de nos tristes
pernsees. Elles nous ont installe dans une belle maison
appelee « Maison Serbe » on flottent les drapeaux serbes
et francais. On s'occupe beancoup de la maison et de nous
aussi, on pent dire qu'on nous a (16,0. gatees. Nous no
savons pas comment nous allons temoigner notre reconnaissance
a toutes ces bonnes personneS. Jo pense que
nous no serons pas capables de faire tout ce que nous
vottdrions pour les remercier d cc qu'elles font pour
MR,

— 107 —
nous. Jamais nous ne pensions apres tant de souffrances
avoir tant de douces emotions et rencontrer tant de bonte
hors de notre patrie et loin de nos parents.
Tout ce quo j'ai ecrit me parait comme une histoire
invraiSemblable -que j'ai racontee et pas les moments que
nous avons vecus. Jo no peux croire quo c'est possible
que nous ayons passé tout cela. Quand je pense que notre
patrie est envalaie, je ne peux pas croire (rue c'est vrai.
Ii me semble que tout ce qui s'est passé avec nous et avec
notre patrie est un reve. je no peux pas eroire que je suis
en France, il me semble aussi quo c'est urr reve. Et j'aimerais
quo ce soit un veritable reve et non pas la realite
si triste. Esperons quo le plus tet possible nous reverrons
notre chere Serbie delivree.
27. — Conference
DANITZA M.
M. Tarde, instituteur a Pouille, a-fait le 6 fevrier, une
conference sur le sujet suivant : « La guerre actuelle ; ses
causes ; raisons qui nous font esperer en '1916 la victoire
definitive des allies ».
Cette conference, C laquelle a assiste un nombreux
auditoire, a obtenu un plein succes.
RCHtV
'4'14 vENot`4

28. — Acte de Probite
Le lundi 7 fevrier, le jeune Audeon (Armand), eleve de
l'ecole publique de Bois-de-Gene, a trouve sur le chemin
de recole une certaine somme qu'il s'est empresse de
remettre a l'instituteur. Nos felicitations.
29. -- Dons et Liberalites
M"' Grimaux, deleguee cantonale é l'Auneau de Chantonnay
a fait don aux bibliotheques scolaires ci-apres de'
livres de lecture :
Chaix (ecole de flues), I volume ..
La Chapelle-Hermier (ecole de flues), 3 volume
La Tranche (ecole de flues), 1 volume.
M. .kude, maire de La Chaize-le-Vicomte a fait don a
l'ecole publique de garcons .de cette commune de deux
tableaux de guerre publies par l'Illustration.
• M. Petit, professeur de travail manuel a l'E. P. S. de
Mortagne, nous a fait parvenir les objets suivants executes
par ses eleves sous sa direction at destines aux blesses
militaires :
8 paires de bequilles doubles, 2 paires de bequilles
simples et 12 cannes.
Un premier envoi de 10 paires de bequilles sin -Ties
aNait ete fait par M. Petit en juin 1915.

— 109 —
30. — Necrologie
Pendant le mois de fevrier 1916, le personnel de l'enseignement
primaire de la Vendee, a ete particulierement
Oprouve :
Achale, chargee d'ecole a Saint-Urbain, est decedee
le 6 fevrier, victime d'un terrible accident de voiture,
qui a cause egalement la mort de son jeune fils age de
10 ans et de son adjointe, Mll' Lacombe.
Mm ° Achale venait d'être nommee directrice a . Angles
at se rendait a son poste lorsque Faccident est arrive. Ella
etait agee de 46 ans et comptait 17 ens d'excellents services.
Ses obseques ont eu lieu a La Roche-sur-Yon, au
milieu d'un grand concours de collegues, de parents at
d'amis. Au eimetiere, M. Chales, inspecteur d'Academie
delegue et M. Perrin, directeur d'ecole aux Sablesd'Olonne,
lui oat adresse un dernier adieu au nom de
l'Administration at de l'Amicale des Instituteurs.
Isd"e Lacombe, qui a trouve la mort dens Tette douloureuse
circonstance, etait depuis plusieurs annees la collaboratrice
devouee at l'amie de Mm° Achalle qu'elle avait
term a accompagner a son nouveau poste.
Bien qu'originaire de-La Dordogne, 1VI"° Lacombe avait
fait ses etudes a l'Ecole Normale de La Roche-sur-Yon ;
elle etait 'Agee de 26 ans at exergait depuis 4 ans a Saint-
Urbain, oh elle etait tres aimee et tres appreciee.
Ses obseques ont eu lieu dans cette derniere CoMrnune.
*

— 11 0 —
M. Moreau (Constant), instituteur au Linaud de Mouzeuil,
est decede le 6 fevrier apres une courte maladie. II
etait age de 59 ans et comptait prendre tres prochainemeat
sa retraite.
Ancien Cleve de l'E'cole Normale de La Roche-sur-Yon,
M. Moreau exergait les fonctions d'instituteur public
en Vendee, depuis 39 ans. Ii avail, oto nomme au Linaud
en 1906 et avait su s'y concilier les sympathies de la population.
Ses obseques oat eu lieu dans cette localite. M. Jutard,
instituteur C Mouzeuil, qui, avec de nombreux collegues
et amis, avait tenu a l'accompagner C sa derniere clealeure,
prononea sur sa tornbe les paroles d'adieu.
M. Cler (Custave), directeur de Fecole de, la rue de
Saumur, a La Roche-sur-Yon, est decede le 25 fevrier,
l'age de 50 ens, des suites d'une operation chirurgicale.
Depuis plusieurs annees l'etat de sa sante inspirait des
inquietudes C ses proches, mais ii n'avait jamais voulu
interrompre son service et cc n'Rst qu'au dernier moment
qu'il s'etait decide a demander un conga.
A sa sortie de l'Ecole Normale de La Roche, en 1885,
ii avait debute comma adjoint C Fecole de la rue de Saumur
et c'est dens cette mente ecole; oU ii etait reveal'
comme directeur, en janvier 1913, qu'il comptait terminer
sa carriere. Entre temps, il avait .occupe successivement
les posies de Mouchamps at de Champagne-les-Marais.
Partout ii avail su conquerir les sympathies de la population
at l'affection de ses eleves par la dignite de sa vie,
son devouement C son ecole et les resultats de son enseignement.
Une foule nombreuse l'accompagnait C sa derniere
demeure. Au cimetiere les paroles d'adieu furent pronon-

— 111 —
ces par M. Chales, inspecteur d'Acadernie delegue, M.
Perrin, president de l'Amicale et M. Guery, president de
l'Association fraternelle de l'enseignement primaire de la
Vendee.
L'Administration Academique adresse aux families
Achale, Lacombe, Moreau et Cler, l'expression de ses
plus sympathiques condoleances.
4
Alm° veuve Cler et sa famille ne pouvant repondre individuellement
aux versonnes qui ont assiste aux obseques
de M. Cler ou qui oat envoye par dent leurs condoleances,
nous prient de leur transmettre, par la voie du Bulletin,
l'expression de leur reconnaissance la plus emue.
L'Inspecteur d'Acadernie delegue,
PAUL CHALES.
La Roclie-sur-N on. — Imprimerie RocHE-JouaDAiN.

50, Armee - Avril 1916
ea. e e
Thule insertion an Bulletin tient lieu de 12 oil fical ion officielle,
Pub1i6 aux frais du departement, ce Bulletin appartient
it Pecole et dolt etre inscrit au catalogue de la bibliotheque
scolaire.
Les directeurs et directrices d'ecoles out le devoir de le
cornmuniquer it lours adjoints et adjointes.
S 0 MI M AIRE
Pages
1. — Pour la Defense nationale.— Lettre aux Instituteurs 115
2. Livre d'Or de l'Universite 119
3. — Le premier solda,t fra,ncais mort au Champ d'honneur 123
4. Mouvement du personnel 124
5. — Bourses ,d'enseignement secondaire. — Resultats des
examens 125
0. — Certified t d'etudes exige des aspirantes an titre d'eleve
sage-femme (1" session), Resultats des examens 126
— Ecoles pratiques de commerce et d'industrie. Examens
en 1916 126
- Circulaire ministerielle aux Recteurs. — :Remerciements
(du 29 fevrier 1916) 129
9. — Circulaire ministerielle relative a l'enseignement des
langues vivantes dans lee Ecoles primaires superieures
(du 29 fevrier 1916). 130
10. — Lettre ministerielle relative aux conges sollicites par les
institutrices pour soigner leurs enfants atteints de maladies
contagieuses (du 24 mars 1914) 131

- 114 -
11. — Reponses a, des questions posees a. M. le Ministre relativement
é l'application du decret du 20 juillet 1915 (B. E.
et E. N.) (du: 27 mars 1916) 132,
12. — Circulaire ministerielle 'relative a retablissement des
dossiers de 'Tension de retraite (du 29 mars 1916) 134
13. — Liquidation de pension civile 135
14. — InstituteurS sous les drapeaux, sans traitement. Reponse
de M. le Ministre d one question posee • 135
15. — Avis relatif a l'education- , professionnelle des instituteurs
institutrices interimaires 136
16. — Certificat d'etucles primaires, — Dates des examens et
instructions 137
17. A propos du Certificat iTetudes primaires. — Quelques
solutions de problemes 139
18. — Marraines de guerre 143
19. — Note de service 144
20. -- (Euvre do Fraternite arnericaine,
21. — Lettres a tous les Francais : Les Forces militaires des
allies de l'A)lemagne. Le . Bloc des Alliances 145
144

— 115 —
1. — Pour la Defense nationale. — Letixe
aux instituteurs
La Roche , sur-Yon, le 19 Avril 1916.
A Mesdames les Institutrices et a Messieurs
les Instilutears de la Vendee.
MES CHERS COLIABOBATEUng,
- Dens inc circulaires des 27 octobre et 25 nove bre
1915, je vous priais d'user de toute l'influence clout vous
disposez et de toutos les occasions qui s'offrent ci vous,
pour exhorter ceux au milieu desquels vous vivez, ci
verser leur or au Tresor et ci souscrire a l'Emprunt. Vous
avez repondu a mon appel et souvent vous avez obtenu
des resultats clout yous avez le droit d'être fiers.
Aujourd'hui, je vous demande de faire un nouvel effort,
d'intensifier• en quelque sorte la campagne que vous menez
depuis six Alois, en favour des versements d'or et de
l'acquisition de Bons ou d'Obligations de la Defense
nationale. Les arguments que je yous ai donnes dans les
dites circulaires soul toujours de circonstance :ii vous
appartient de les adapter aux regions quo vous babitez,
de les completer ou de les renforcer par tous eeux quo
vous estimez propres 4 contribuer- au succes d'une ceuvre
chere ci tous les bons Francais.
Attachez-volts ci faire comprendre que For, - actuellement,
est pour la Franca le plus precieux des biens et qu'il est
au moms aussi utile a Ia victoire quo le for ou la poudre.
Comme le dit si justement M. le Prefet dams sa lettre aux
maires : «. Donner son or,- tout . son or, consacrer toutes
ses disponibilites ci l'achat de titres de in Defense nationale
c'est augmenter les moyens d'action de notre pays et lui
permettre de se procurer, a de meilleures conditions, les
munitions et le materiel do guerre dont il a besoin. C'eSt
lutter contre l'ennemi avec les armes dont disposent les
non-com,battants. C'est hater le moment de la . liberation
dii territoire et la defaite definitive des Allemands. C'est

— 116 —
rapprocher l'heure . de la Paix victorieus6 qui ram6nera
clans leurs foyers nos heroiques soldats "».
Dementrez que c'est non seulement'une sottise, mais
nub espece de trahison, que de thesauriser de l'or at de
conserver, clans un coffre ou une armoire, des sommes
clout on n'a pasbesoin ; qua c'est refuser de venir en aide
ceux qui, Si genereusement, exposent lour vie chaque jour
pour nous conserver notre pays, nos libertes et nos biens.
Et si, par hasard, l'on vous servait quelquefoi,s cet argument
propage clans l'ombre ii y a quelque -temps pap des fous
ou des criminels qu'en versant, son or et en prOtant
l'Etat c'est prolonger la guerre, ii vous serait facile d'en
faire sentir l'inanite et l'absurdite. Oui, la guerre serait
vite finie si l'Etat n'avait pas a So disposition toutes les
ressources dont il a besoin ! elle le serait plus vite encore
si on enlevait les armes at les munitions a nos braves
« poilus » ! oui la paix serait vile signee, et cola a la grande
joie des Allemands, que la lutte demoralise et affaiblif
chaquejour ; mais quelle paix ! nous serions a la merci d'un
ennemi implacable qui ferait de nous ses esclaves, qui
dispbserait a son gre de nous-memes at de tout ce que
nous possefions ! L'idee dune telle paix donne des riausees,
arrache des larmes et est repoussee avec horreur par
tous ceux qui ont un peu de coeur, •qui aiment leur famille,
le coin de terre oh us sont nes at celui oh ils vivent, qui
no comprennent pas la vie sans liberte at sans dignite, en
1111 mot par tous les vrais Francais.
Enfin, expliquez, comme je vous l'ai déjà cut, qua l'on
fait a la fois une - bonne action et une bonne affaire, en
pretant a l'Etat, car on no court aucun risque at l'on regoit
no interet tres remunerateur comme je l'indique ci-dessous.
EONS DE LA DEFENSE NATIONALE. — Ces
bons conviennent a ceux qui youlent avoir a tout
instant la libre disposition de lour epergne. us
sont delivres imrnediatement, gratuiterrient, sans
frais d'aucune sorb e toute personne qui an fait la

MONTAN1'
3310
des.
100 fr.
500 fr.
1.000 fr.
— 117 —
clemande 0 la Banque de France, a la Tres•rerie
generale, aux liecattes des Finances, aux perceptions
et aux bureaux de postes.
us soul de 100 fr., 500 fr., 1.000 francs, etc., an ',odour
ou nominatifs.
us sont remboursables a volonte au bout. de
3 mois, 6 nriois, 1 an, a dater du jour üü us son-t
delivrOs.
Au moment meme de la deliyrance du Bon un interet
de 40/. pour les Bons a 3 mois, de 5 ./ 0 pour les bons a
6 mois ou 1 an, est pay6 au souscripteur,
Ainsi, en . versant aujoUrd'hui 97 fr. 50, on - recevra ,
100 fr. dans 6 mois ; en- versant 95 fr. on recevra
100 fr.' darts un an, cc qui . represente clans cc dernier
cas un interet reel de 5.26 "/„ par an.
99 fr.
495 fr.
990 fr.
SOMME A PAYER
POUR AVO1R UN BON REMBOURSABLE
Dans 3 mois Dans 6 mats Dane 1 an
97 f. 95 fr.
487 50 - 475 fr.
975 » 950 ft.
OBLIGATIONS BE LA DEFENSE NATIO-
NALE. Ces obligations conviennent 0 ceux qui veulent
faire un pbacernent a plus longue echeance donnant un
revenu net de plus de 5 °/„, exempt d'impOt. Comme
les Bons du Tresor, cues sent diAivrees gratuitement,
sang frais d'aucune sorte, 0 tonic versonne qui en_
fait la domande a la Banque de France, a .1a Tresorerie
generale, aux Recettes des Finances, aux
Perceptions et aUX bureaux de postes
Ces obligations sent de 100 fr. 500 fr. 1.000 fr.,

etc., remboursables par l'Etat au plus tard en 1925 et au
plus tOt en 1920.
Elles rapportent cheque annee un interet de 5 fr.,
25 fr., 50 fr., etc, payable§ par semestre et d'avance
aux echeances des 16 levrier et 16 aoilt.
Lear prix eat de 96 fr. SO pour 5 fr., d'interet. Le
souscripteur regoit immediatement la portion d'interet
courir jusqu'a la proch.aine 6cheance. La somme a verse'.
se trouve reduite d'autant.
Si, par exemple, on souscrit clans la 2° quinzaine de
mars une . obligation -de 100 fr., le prix a payer nest que
de 94 fr. 93 au lieu de 96 fr. SO. Cette obligation etant
remboursablc a 100 fr., le taux de placement ressort
a 5 fr. 65 environ silo remboursement a lieu en 1925. Le
taux de placement est encore plus Aleve silo rembourse-
ment est effectue avant cette (late.
Les Obligations de la Defense Nationale sontexomptes
d'inapan pendant -toute leur duree et elles pournont
-e echangees contre des titres des Elmprunts
de rEtat emis avant le 1°' Janvier 1918.
des
SOUSGRIP T IONS
MONTANT DES OBLIGATIONS
100 fr.
_A_
500 fr. 1.000 fr.
Mars 2m quinzaine. 94 fr. 93 474 fr. 63 949 to. 25
Avril ITO quinzaine.. 95 fr. 14 475 .fr. 67 951 fr. 34
April 2u” quinzaine. 95 - fr. 35 476 fr. 71 953 fr. 42
Mai V' qUinzaine... 95 fr. 55 47.7 fr. 75 955 to. 20
Mai 2rn' quinzaine.. 95 fr. 76 478 fr. 80 , 957 fr. 59
La Banque de France prete, sur les Bons et stir -lea

— 119 —
Obligations de la Defense Nationale 80 °/ 0 de lour
valeur, a 6 °/ 0 ran.
Je suis convaincu que cette fois encore je ne ferai pas
appel en vain a votre devouement, C votre intelligence et
votre patriotisme.
L'Inspecteur d'Academie delegue,
PAUL CHALES.
2. — Livre d'or de PUniversite
Promotions
Out ete promus au grade de capitaine :
MM. BARREAU, Maurice, lieutenant au 293', instituteur
en conge pour S. M.
CHARRIER, Fernand, lieutenant au 93°, instituteuradjoint
a Saint-Gilles-sur-Vie.
ROUSSEAU, Andre, lieutenant au 93', instituteur
en 'Gong pour S. M.
TEXIER, Georges, lieutenant an 05', instituteuradjoint
a Benet.
THOMAS, Abel, lieutenant au 137°, instituteuracljoint
C Croix-de-Vie.
Legion d'honneur
M. BARREAU, Maurice, instituteur en conge pour S. M.,
capitaine au 293' regiment d'infanterie :
« Vigoureux officier. Enseveli clans son poste de cornmandement,
s'est degage apres deux heures d'efforts at
est venu se mettre a la disposition de son chef de hataillon.
A pris le commandement dun groupe d'hommes separes
de leur unite et a contribue avec eux a repousser une
attaque ennemie. »

126 —
Medallic millialise
M. PRAUD, Jean-Louis, instituteur en conge pour S. M.,
., •
sergent au 650 regiment d'infanterie :
« plein de -vaillanc•e et de sang-
froid. S'est toujours fait remarquer par sa.belle attitude au .•
feu. A ete• grievement blesse, le 8 septembre 1914, en
. defendant vigcureusement, a la tete de ses homrnes, une
position violemment a.ttaque,e. Infirme. » -
Cette citation entraine, l'attribution de in Croix de guerre
avec palme.
Citalions
M. BELAUD, Gaston, instituteur-adjoint a Chantonnay,
sous-lieutenant au 930 regiment d'infanterie, est cite
l'ordre du jour pour la troisierne fois :
« Le 1" octobre 1915 a; par son exemple energique,
raffle ses hommes helsitants pour se porter dons un boyau
de communication allemand et y installer un barrage. »
M. CANQUETErVU, Rene, instituteur e conge, sons-lieutenant
au 640 regiment d'infanterie :
« A Fattaque du 25 septembre 1915, a entraine so
section avec on élan remarquable. Le 24 decembre 4915,
s'est porte C l'assaut des tranchees allemandes avec une
ardeur magnifique et a ete frappemortellement apres avoir
depasse in deuxieme tranchee ennemie. » (Ordre du corps
d'armee).
La croix de guerre decernee a M. Canqueteau a ete
remise 6 son Ore, instituteu C Mouilleron-le-Captif,
Ia. 6 avril 1916.
M. DEBourE, Constant, instituteur en conge pour S. M..
aspirant an 2650 regiment d'infanterie :
« A montre beaucoup de sang-froid dons la defense
dun barrage violemment .attaque a coups de grenades par

— 121 —
les Allemands ; a fait preuve du plus beau courage at a
etc blesse. » (Ordre du regiment).
M. FONTENEAU, Albert, in stitutenr-adjoint C Nortagne-
Sup-Sevre, lieutenant au 71e regiment d'infanterie :
« Sur le front depuis le debut de la„campagne ; blesse
Ia 9 septembre 1914, a la tote de so section. Revenu a peine
gueri le 12 octobre 1914. N'a cesse de se procliguer, donnant
h tous l'exemple d'un devouement sans born, thine
energie inlassable et dune tenacite digne d'eloges. »
• M. IZACARD, Valentin, sergent-fourrier (instituteuradjoint
a Challans :
« Parti comma caporal, a fait touteda campagne aver
courage 'et devouement. » (Ordre du regiment).
M. JARRY, Charles; instituteur-adjoint a Saint-Martinde-Brem,
sergent artificier au 93' regiment d'infanterie :
.« Sons-officier d'un rare dovonement 'qui a su en
toute-s circonstanees, merne les plus perilleuses et particu- -
lierement lors de l'affaire de Toutvent, les 7, 8, 9 et
10 juin 1915, rendre les plus grands services an regiment ;
sait vaincre toutes les difficultes quand l'interet general
du service en depend. » (Ordre du. regiment). •
M. LAMARQUE, commis d'inspection academique C La
Roche-sup-Yon, sons-lieutenant au 402' d'infanterie :
« A pris part a la contre-attaque du 22 fevrier 1916
entrainant sa section d'une maniere exemplaire: Est reste
seul officier do la compagnie et n'a cesse d'encourager
ses hommes pour des maintenir sous le feu,_en donnant
l'exemple de l'audace et de l'abnegation. » (Ordre du
regiment).
M. LAPREE, Benjamin, instituteur-adjoint h Lueon,
caporal-brancardier au 293° regiment d'infanterie :
« Le colonel tient a rendre bommage au devouement

-- 122
de ce militaire qui s'est depense si souVent pour les,
blesses et malades du regiment. » (Ordre du regiment).
M. LEECEUE, Clorin, instituteur-adjoint au Bernard,
sergent•au 93° regiment d'infanterie :
« A fait preuve d'une rare energie devant La Boisselle,
le 28 septembre 1914, en maintenant sa section sous un
feu violent et tees meurtrier d'infanterie et d'artillerie. »
LE MtME :
« Devant Hamel-Beaumont, a fait pretive de calme et
de sang-troid en faisant,executer C sa section, pendant le
sauvetage de deux putrouilleurs blesses, des feux destines
detourner et a neutraliser le tir partant de la tranchee
adverse. » (Ordre de la division).
1M. MOTJZON, Rene, instituteur en conge pour S. M.,
sergent an 137° regiment d'infanterie :
« A entraine sa demi-section a l'assaut ; belle'conduite
pendant 'toute l'attaque ,(7 juin 1915). » (Ordre du regiment).
M. PHELIPPEAU, instituteur public a La Croix-Meraud
(Mervent), Sargent an 337' d'infanterie :
« A ramasse, au milieu d'un groupe de combattants,
une grenade qui a eclate dans ses mains, pendant une
attaque allemande, le 27 decembre 1915. » (Ordre du corps
d'armee).
M. SAYOUS, repetiteur au college de Fontenay-le-
Comte, sous-lieutenant au 318' regiment d'infanterie :
« Officier plein de Me et d'entrain, meprisant le
danger. A ete blesse dans un endroit de la tranchee
battu par une pluie de grenades et on il s'etait spontanemeat
rendu pour apporter a ses hommes le reconfort de
*a presence. » (Ordre de la brigade).

— 123 —
M. TEssiErt, Eugene, instituteur en conge, classe 1915,
sergent-fourrier au 23 colonial :
« Aux combats de fin septembre 1915, a fait preuve
d'energie et de courage clans Faccomplissement des missions
d'agent de liaison , rendues difficiles et dangereuses
par le bombardement violent auquel la position a ete
soumise pendant plumieurs jours. » (Ordre de la division).
M. TOURANCHEAU, Louis, instituteur en congc:, , pour
S. M., Sargent mitrailleur an 93' regiment d'infanterie :
« Est sorti bravement de la tranchee pour mettre une
piece de batterie en terrain battu par les faux de l'artillerie
at de l'infanterie ennemies, afin de parer a tine contra
attaque. » (Ordre du regiment).
3. -- 1,e premier soldat francais mort au
champ d'honneur, Jules-Andre Peugeot,
instituteur.
Ii estsciernontre qua la premiere victime des Allernands
fut un instituteur, Andre Peugeot, caporal au 44e regiment
d'infanterie.
Le caporal Peugeot fat tue., le dimanche 2 aont 1914,
a 10 heures du matin, la veille de la declaration de guerre.
Ii ne s'agit pas d'un incident de frontiere : Peugeot est
tombe sous les coups dfune patrouille allemande qui
s'etait avancee, de propos delibero, jusqu'a 12 kilometres
en territoire francais.
C'est a Joncherey, pres de Della, qu'il organisait no
petit poste, lorsque des cavaliers allemands furent signales.
Ii s'avanca vers l'officier qui les cornmandait et lui
fit les sommations d'usage. Mais celui-ci, le lieutenant
Mayer, du 5' chasseurs C cheval de Mulhouse, saisissant
son revolver, tira par trois fois sur le courageux frangais.
Peugeot, mortellement •atteint, cut encore Penergie d'e-

— 124 —
pauler son fusil at d'abattre son agresseur. Puis ii essaya
de faire quelques pas et tomba sans un cri. Ses obseques
eurent lieu le 4 aout, dans le temple d'Etupes « au milieu,
ecrit le pasteur Poivez, d'une affluence enorme at profondemerit
emue. »
Andre Peugeot n'avait qua 21 ans. Fils d'une institutrice,
il avait lui-meme la vocation de l'enseignernent ; a
sa sortie de l'ecole . normale, ii avait &Le nomme instituteur
au Pissoux. Son inspecteur primaire avait déjà pu
remarquer son ardeur et son zele. « Le seul rapport d'inspection
qua renferme son dossier, arrete de court, fait
honneur C sa memorre », dit l'Inspecteur d'Academie
du Doubs.
Ajoutons quit fait lui-meme honneur au corps enseiunant.
Parmi tant de citations inserees au « Li -vre d'Or
de l'Universite », nous devions signaler celle qua son
colonel decerna-Cu caporal-instituteur Peugeot pour
avoir arrele et disperse la premiere patrouille allemande
qui violait le territoire francais ».
(Bulletin administratif du Ministere de l'Instruetion
publique du 15 avril 1916).
4. — Mouvement du personnel
Par divers arretes de M. le Prefet, pris sun la proposition
de M. l'Inspecteur d'Academie, ant ete nommes :
M. Praud, en conge pour S. M., adjoint C La Tranche.
Mivr"Pouponneau, auxiliaire a Puybelliard, 4jointe a
Darnvix.
Montal, adjointe C'St-Martin-des-Noyers, adjointe
Bournezeau.
Chenay, adjointe a Noirmoutier, acljointe a L'Herbaudiere
de Noirmoutier.

—
Fillonneau, charge d'eeole a Breuil-Barret, charge
d'ecole a. Saint-Jean-de-Beugne.
Suire, auxiliaire a L'Ile-d'Elle, adjointe Menom-
Met.
MM—Butraud, charge d'ecole a La Genetouze, adjointe
aux Sables-d'Olonne.
Achale, charge d'ecole a Saint-Urbain, directriee
d'eeole a Angles.
MMII"Bonnin, charge d'eeole a Saint-Gervais, directrice
d'ecole a Angles.
Texier, adjointe a Sigournais, charge d'ecole
Saint-Ur bain.
MM—Logeais,- adjointe a St-Michel-en-rHerrn, charge
d'ecole a Notre-Dame-de-Monts.
Rabiller, arljointe a Fontenay-le-Cointe, charge
d'ecole a La Guyonniere des Lues.
Par arrete de M. 1:Inspecteur d'Acadernie, a ete
nominee :
Mu' Denis, stagiaire a La Guyonniere, adjointe a Saint-
Michel-en-l'Herrn.
5. — Bourses d'enseignement seeondaire
Resultdts des examens de 1910
I. — ASPIRANTS (examen du 23 mars)
Inscrits, 22; presentes, 22; admis a subir les epreuves
orales, 12; regus definitivement, 12.
1" serie A. — Guillement (Henri), Proud (Constant),
Souparilt (Henri).
2° serie A. — And.ouard (Charles).
4° serie A. — Dupouy (Andre).
serie A. — Duvie (Paul).
P" serie B. — Brachet (Maurice), Logeais Rene).
3° serie B. — Delaunay (Pierre).

— 126 —
4e serie B. — Dascher (Edouard), Texier (Rene).
serie D. — Morilleau (Rene).
- II. — ASPIRANTES (examen du 6 ayril)
Inscrites, 4 ; presentee, 4 ; adrnises C stibir les
Opreuves orales, 3 ; repos definitivement, 3.
1" serie. — Chaplais (Yvonne), Gamier (Jane), Marais
(Marthe).
6. — Cortifloat d'etudes exige des aspirantes
an titre d'Cleve sagc-fem.m.e de 2° classe
Excanen cm 1e abril
Inscrite, 1; presentee, ; admise C subir les eprwyes
orales et rectre definitiyement : M"' Giboteau (Suzanne).
7-
7. -- Ecolos pratiques de commerce et d'in.dustrie
Examens en 1916
Le Ministre du Commerce et de l'Industrie yient de,
prendre Pam-Me fixant le nornbre de bourses qui pourront
etre attribuees cette armee dans les Ocoles pratiques at
les epreuyes dont se composera l'examen destine a cons--
tater l'aptitude des candidats.
Conformement aux dispositions de l'arrete du 15 mars
1914, le maximum des bourses d'internat est fixe a 500 fr.
at celui des bourses d'entretien a 200 fr.
Les candidats devront, en consequence, specifier tres
nettement s'ils ctesirent concourir peur une bourse d'internat
ou pour une bourse d'entretien.
ratte.ntion des interesses est spc,,cialement attiree sur
les dispositions de l'article 15 de l'afrOte precite qui fixent

— 127 —
Page des candidats a 12 ans au moins au 1" juillet at a
14 axis au plus au 1" janvier de Pannee durant laquelle a
Tien Pexamen at qui interdisent Faeces du concours ,aux
' eleves qui ont suivi ii l'ecole les cours normaux pendant
une apnee.
Les parents ou tuteurs des candiclats doivent les faire
inscrire dans les bureaux de la Prefecture du departement
dans lequel l'examen doit etre subi. Le registre d'inscription
est clos le 15 mai.
A chaque ._demande, gni doit indiquer la nature de la
bourse sollicitee (d'internat ou d'entretien) doivent etre
joints :
1° L'acte de naissance de l'enfant ;
2° Son note de certificat d'etudes primaires, s'il est Age.
de moms de 13 alas ;.
3° L'indication de Fecole pratique pour laguelle ii
demande Cconcourir ;
4o Un certificat de bonne conduite, signe par le chef
. de l'etablissement on il a fait ses etudes ;
Un certificat de revaccination ;
Un extrait du role des contributions payees par.les
parents du candidat ;
7° Uri etEd indignant : la profession at in situation de
fortune des parents ; b) les noms des freres et scours des
candidats, Page de cbacun d'eux ; e) les services publics
quo les parents ont pu rendre. Cot etat sera Certifie par be
Maire ;
8° Les candidats qui se destinent a la section industrielle
auront, en outre, C fournir un certificat medical
attestant qu.'ils peuvent se livrer sans aucun danger au
travail manuel.
Les exarnens ont lieu au siege de in Prefecture des
clepartements dans lesquels existent des ecoles pratiques
sauf les exceptions clue M. le Ministre pout autoriser par
decision speciale.
us se composent exclusivement d'epreuves ecrites :

— 128 —
Ces opreuves, qui soot les memos pour la section
iudustrielle et la section commerciale, -coniprennent :
1' Une (bete° d'orthographe de 16 lignes environ,
suivie de quelques questions de grammaire ;
2" Ulm epreuve d'ecriture (grosse, moyenne et line
cursive) ;
3° Une composition francaise ayant pour objet un recit
ou tine lettre (Fun genre simple ;
Une composition d'aritlametique ;
5° La reponse a quelques questions sur l'histoire et sur
la geographic de la France.
Les epreuves sont notees de 0 a 20.
Pour -etre admissibles, les candidats doivent oblenir
un nombre . total de points au moms egal a 50, sans note
particuliere inferieure a 4.
L'examen aura lieu le lundi 5 juin, aux heures ci-apres
indiquees, savoir :
De 8 heures a, 9 h. 30. — Composition francaise.
De 9 h. 30 a 10 h. 15. - - Ecriture.
De 10 h. 15 a 10 h. 30. — Repos,
De 10 h. 30 a 11 h. 45. — Dictee 'et questions de grammaire.
De 14 heures a 16 henres. — Composition d'arithmetique.
De 16 heures a 16 h; 15. — Repos.
De 16 h. 45 a 17 h. 45. — Questions stir l'histoire et in
,geographic de la Franco.

— 129 —
8. — Circulaire ministerielle aux Recteurs
Remerciements
-- du 29 fevrier 1916 —
L'examen des budgets et des tableaux de service des
lycees et colleges de garcons m'a permis de constater de
nouveau l'effort fait par le personnel presque tout entier
pour assurer l'enseignement pendant cette seconde armee
de guerre.
L'appel adresse par ma circulaire du 25 aotit 1915 a
eta entendu. Professeurs et administrateurs ont apporte
sans compter leur collaboration gracieuse C l'ceuvre
commune. us oat eu conflance dans les engagements pris
envers eux.
C'est ainsi, par exemple, qua dans les lycees, plus de
1.350 heures ont ate acceptees sans remuneration par
les professeurs, plus de 350 par les membres de l'achninistration.
Je no saurais oublier non plus le devouement
montre cette annee encore par les professeurs adjoints,
par de nombreux professeurs des lycees et colleges de
ieunes filles, des ecoles normales et des ecoles prirnaires
superieures, par des amis de l'Universita.
Je vous prie de transmettre a tous ces collaborateurs
desinteresses mes chaleureux remerciements. En apargnant
a nos finances une lourde charge, sans compter
leur propre peine, ils ont eux aussi paye de leur personne
et Men travaille pour l'avenir de la Patrie. Le
sacrifice qu'ils ont fait, plus meritoire en ces temps
difficiles, ne pourra jamais servir d'argument pour
amoindrir la situation et les garanties dont ils jouissaient
avant la guerre il ne sera qu'une raison de plus pour
moi de veiller sur leurs legitimes interets.
Jo desire quo cette lettre soit portee a In connaissance
de tout le personnel.
Ministre de l'Instruetion publique,
PAUL PAINLEVE.

—
9. — Ciroulaire minist6rielle relative A l'enseignement
des larigues vivantes dans leg
Eooles primaires superieures.
— Du 29 fevrier 1216 -
Le Minis ire de l'Instruetionpublique, des Beaux-
Arts et des Inventions interessant la Defense
nationale, a Monsieur le Reeteur de l'Aeademie
de Toulouse.
L'Inspection generale a constate que, clans beaucoup
d'ecoles primaires superieures, tin certain nombre d'eleves,
particulierement en troisieme annee, sent dispenses des
cours de langues vivantes.
Les raisons invoquees par les families et trop souvent
acoutees par MM. les Directeurs at MM"'" les Directrices
sent, par example, que tel elOve, entre directement en
seconde OLT en troisieme armee, eft difficilement rejoint
ses camarades clans l'etude de l'anglais, ou que tel autre,
se preparant C Fee°le normale ou au brevet elementaire,
pouvait provisoirement delaisser une matiere qui ne
figure pas au programme de l'examen.
Nous devons combattre cette tendance partout ofl elle
se manifesto. Ce n'est pas le programme d'admission h
l'ecole normale, ni celui du brevet elementaire, qui doit
regle,r l'enseignennent dans les ecoles primaires supdrieures.
Celles-ci ont leur 'orientation speciale et l'enseignement
des langues vivantes occupe clans le plan d'etudes
une place importante.
Je your prie de rappeler C MM. les Directeurs et
MM"'" les Directrices des E. P. S. qu'ils ne doivent dispenser
les eleves de suivre les cours de langues vivantes
qua dans des cas exceptionnels ,et apres en avoir refere
l'Inspecteur d'Academie.
Pour le Ministre :
Le Directeur de l'Enseignement primaire,
P. LAPIg.

— 131 —
10. — Lettre ministerielle relative aux conges
sollicites par les institutrices pour soigner
leurs enfants atteints de maladies
contagieuses.
— Du 24 mars 1914 —
Le Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts et Monsieur l'Inspecteur d'Acaddmie
de l'Yonne.
Par lettre du 18 mars courant, vous me demandez de
vous faire connaitre les conditions dans lesquelles peuvent
obtenir un conge les institutrices appelees a soigner leurs
enfants atteints de maladie contagieuse et 0 qui le mode-cm,
pour eviter la contamination, prescrit de cesser leurs
fonctions.
Ii s'agit d'une question qui me parait devoir etre resolue
par espece. Je vous serais done oblige de me renseigner
de facon precise sur chacunThes cas de cc genre.
D'une maniere generale et lorsque le conge est de
courte duree, par exemple de moms d'un mois, le conge
peut etre accorde pour convenances personnelles, c'est-Odire
sans traitement et la disponibilite du traitement doit
etre employee jusqu'a due concurrence au paiement des
frais de la suppleance. Et, d'autre part, il vous appartient
alors de m'adresser, avec un rapport detaille, une proposition
en vue de l'allocation au profit de l'institutrice
ainsi mise en conge, d'une indemnite destinee 0 compenser
la privation de son traitement.
Pour le Ministre et par autorisation
Le Directeur de l'Enseignement primaire.
(Bulletin de l'Yonne, riovembre-deeembre 1915).

— 132 —
Ileponses a des questions posees a M. le
Ministre relative:me -at a l'application du
t-Meret du 20 juillet 1915 (B. E. et E. N.)
— Du 27 mars 1916 —
Note - de service d MM. les Recteurs
Je vous communique ei-apres- les reponses a diverses
questions coneernaut Pexamen du brevet elementaire, et
le concours d'admission aux coles normales (application
du decret du 20 juillet et do la circulaire du 7 deeembre
1915) : Questions
Un candidat ne portvant
'etre inscrit a la fois
pour les deux examens,-ne
serait-il pas desirable, pour
rendre le contrele effieace,
cfue fitt prise une .. mesure
generale, , applicable dens
taus les departe,ments ?
II. — Les Membres des
Commissions d'examen des
Eeoles norrnales ne devront-
' us pas etre indemnise, desormais,
pique les candidats,
non pourvus du brevet
elementaire, seront soumis
vu droit d'examen prevu a
Particle 3 de la loi du 26 fe-
%Trier 1887? Sur quelles
bases serail; ealculee l'indemnite
?
— Independamment
du proces-verbal general
Reponses
Les candidats aux E.
N. devant etre inserits le 30
avril au plus tard, il sera facile
de v4rifier, lors de Pinscription
pour le brevet, si
des eandidats se sont fait
inscrire pour les deux exa-
Une enquete speciale
sera necessaire a l'egard des
candidats qui ne resident pas
clans le departement.
II. — us ont droit aux
allocations prevues par le
deeret du 18 novembre 1913,
mais seulement pour les
eandidats qui, n'etant pas
pourvus du brevet, auront
acquitte le droit d'examen.
us devront done figurer sur
l'etat des indemnites dues
aux Membres des Commissions
d'examens des brevets
de eapacite.
III:— C'est une precaution
utile , notamment en vue de

— 133 —
Questions (suite) Reponses (suite)
de l'exame,n d'admission aux
Ecoles normales; ne conviendrait-il
pas quo fat etabli
tin proces -verbal special
pour ceux des candidats non
pourvus du brevet elem -entaire,
proces-verbal special
qui serait annexe ou mieux
qui ferait suite au procesverbal
de la Commission du
brevet elementaire ? -
IV. — Pans le cas d'examen
unique, les candidats
ne pourraient-ils en raison
des exigences des locaux,
etre repartis en groupes,
Fun d'eux etani forme par
les seuls candida ts aux E.N.
qui, naturellement, composeraient
aux memes heures
et avec les mernes sujets
que les candidats au B. E.?
Serait chargee de l'eXamen
de cc groupe, la Cominission
prevue a Particle 73 du
D. 0. Les autres groupes
seraient examines par la
Commission de l'article 118,
qui se diviserait en souscommissions
comma par le
passe ?
la delivrance du brevet par
le Recteur.
IV. — Je ne verrais que
des avantages C voir adopter
eette solution.
Je dais insister, C ce propos,
sue l'interpretation suivante
du nOuveau reglement
C savoir que Si, lorsqu'il s'esq
adj oi nt, les membres qui, aux
termes de Particle 118 du decret
organique, composent
necessairement le jury du•
B. E., le jury de Particle 73
petit conferer cc diplOme ;
inversement, le jury du.brevet
elementaire, constitue
conformement C Fart. 118,
n'a pas et ne saurait avoir
qualite pour decider de l'admission
a l'Ecole. Les candidats
aux E. N. devront touj
ours etre examines par le
jury qui romprend _le per- .
sonnel de l'Ecole,
. Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur de l'Enseignernent' primaire,
P. LAPIE.

- 134 —
12. — Circulaire relative a Petablissement des
dossiers de pension de retraite.
— Du 29 mars 1916 —
Le illinistre de l'Instruction publique, des Beaux-
Arts et des inventions interessant. la defense
nationale, d Messieurs les Recteurs, Prefets et
Chefs de service.
M. le Ministre des finances in'a demande qu'a l'avenir
les dossiers de propositions de pensions que je lui soumettrai
en faveur des fonctionnaires admis a la retraite et
des veuves ayant droit a reversibilite d'une pension,
contiennent les renseignements ci-apres :
1° Qualite civile de l'ayant-droit (c'est-a-dire, s'il est
ce'libataire ou veuf, ou divorce, ou marie et dans ce cas ii
y aura lieu d'indiquer la date du manage et la date de
naissance Cu conjoint) ;
2° Enfants mineurs vivants (leur nombre et la date de
naissance de chacun 'd'eux).
Jo vous prie, en consequence, de donner des instructions
pour que ces renseignements .soient desormais
joints a tout dossier que vous me .transmettrez en vue de
la liquidation d'une pension.
Ii sera egalernent necessaire, quand un fonctionna ire
aura accompli des services militaires, de joindre an
dossier une piece telle que livret militaire, conga de liberation
ou autre, etablissant In realite de ces services.
'Vous voudrez bien veiller, en outre, a ce que les
dossiers Cu personnel soient constamment tenus a jour,
c'est-a-dire a cc qu'ils renferment d'une maniere permanonte
toutes les pieces d'etat civil ou d'ordre administratif
ne,cessaires a la liquidation des pensions.
PAUL PAINLEVE.

— 135 —
13. — Liquidation de pension eivile
Par deci'et du 25 fevrier 1916, la pension de retraite
de M— Ouvrard, -veuve d'instituteur, a ete liquidee a
4.67 francs, avec jouissance du 3 septembre 1915.
14. -- Instituteurs sous les drapeaux, sans
traitement.
Reponse de 11L le Minisire de l'Instruelion publique
ci une ques .lion posee.
QUESTION. - Pour quelles raisons les instituteurs qui
etaient, .au debut de1a - guerro, clans l'armee active et qui
soot passes, depuis le 1- octobre 1915, dans la reserve de
farrnee' active ne touchent-ils pas leur traitement?
REPONSE. - Pour_benelicier, de in loi du 5 aont 1914
sur le cumul du traitement civil et, do is solde
deux conditions etaient necessaires. Ii fallait :
1" Avoir satisfait aux obligations de la loi sur le, recratement
en cc qui concerne le, serVide actif;
2° Etre, au moment de la mobilisation, en possession
dun traitement.
seconde de ces conditions ne pout pas etre remplie
par les instituteurs auxquels fait allusion l'honorable de--
put. Et M. le Ministre des Finances, plusieurs fois
consulte a ce sujet, a toujours repondu.qu'ils no sauraient
rece -voir leur traitement civil.
(Journal Officiel du 11 avril 1916).

-- 136 —
15. -- Avis relatif a l'education professionnelle
des instituteurs et institutrices interimaires
Pour repondre au desir eXprime par M. le Ministre de
l'Instruction publique, des mesures — qui seront applicables
des 1a rentree de Paque,s • out ete prises en vue
de favoriser reducation professionnelle des instituteurs et
institutrices intorimaires de in Vendee et leur preparation
au certificat d'aptitude- peclagogique.
Les instituteurs et institutrices exeront clans les ecoles
publiques a titre d'interirnaires, de supplants ou d'auxiliaires
qui desireraient en beneficier, sont invites a se faire
inscrire immediatement l'Inspection academique.
Des conferences hebdornadaires seront faites a l'ecole
annexe de l'Ecole normale do jeunes fines de La Rochesur-Yon,
le mercredi, pour les institutrices interimaires
qui assisteront, en outre, aux exercices pratiques, ainsi
qu'a une lecon de pedagogie faite par Mm° la Directrice.
Les auditrices qui, dans tin but d'economie, voudraient
prendre leur repas a l'Ecole normale pourront autant
que l'esp.ace clout on dispose au refectoire le permettra —
etre admises a la table commune, moyennant une retribution
de 0 fr. 75 par repas. Celles qui, trop eloignees de
leur residence, seraient obligees de coucher a La Roche
le mercredi, pourraient aussi s'entendre. C cc sujet avec
des institutrices de cette vine_ qui seraient en mesure de
lent procurer une chambre.
Pour les instituteurs interimaires, ii n'a pas etc possible
d'adopter des dispositions analogues en raison de l'exiguite
des locaux de fortune occupe, depuis le debut des hostilites
par l'Ecole nOrmale _de garcons.
M. le Directeur est, tout dispose a corriger, aux candidats
et candidates, qui en feront la demande, deux devoirs
de pedagogic par rnois.
Dans les ecoles oC exercent des institutricos interi-

— 137 —
rnaires desireuses de suivre les conferences du mercredi
a l'Ecole normale d'institutrices, les classes du mercredi
seront reportees au jeudi, a moms que le Directeur ou la
Directrice puisse.sans cues, assurer convenablement le
service.
16.— Examens du Certificat d'etudes primaires
en 1916.
a) Dates
Vendredi, 2 juin. — Noirmoutier, 7 heures.
Samedi, 3 juin. — Rocheserviere, 8 heures.
Samedi, 3 juin. — Beauvoir, 8 heures.
Lunch, 5 juin. —Les Sables-d'Olonne (garcons), 7 h. 1/2.
Mardi, 6 juin. — Les Sables-d'Olonne (files), 7 h. 1/2.
Mercredi, 7 juin. — Mortagne-sur-Sevre, 7 heures 1/2.
Mercredi, 7 juin. — Talmont, 7 beures 1/2.
Jeudi, 8 juin. -- Moutiers-les-Mauxfa .its, 7 heures 1'2.
Vendredi, 9 juin. — Lugon (garcons), 7 heures 1/2.
Vendredi, 9 juin. — Chantonnay, 7 heures 1/2.
Samedi, 10 juin. — Lugon (flues), 7 heures 1/2.
Samedi, 10 , juin. — Les Herbiers, 7 heures 1/2.
Mardi, 13 juin. — Ile-d'Yeu, 7 heures 1/2.
Mardi, 13 juin. — Palluau, 8 heures.
JeUdi, 15 juin. — Challans, 7 heures 1/2.
Jeudi, 15 juin. — Saint-Fulgent, 8 heures 1/2.
Vendredi, 16 juin. -- Saint-Jean-de-Monts, 7 heures 1/2.
Vendredi, 16 juin. — Le Poire-sur-Vie, 8 heures.
Samedi, 17 juin. — Saint-Gilles-sur-Vie, 7 heures 1/2.
Samedi, 17 juin. -- Les Essarts, 8 heures.
Lunch, 19 juin. — Saint-Hilaire-des-Loges, 8 heures 3/4.
Mardi, 20 juin. — Pouzauges, 7 beures 1/2.
Mardi, 20 juin. — Maillezais (garcons), 8 heures 3/4.
Mercredi, 21 juin. Maillezais (flues), 7 heures 1/2.

— 13$ —
Mercredi, 21 juin. — La IVIothe-Achard, 7 heures 1/2.
Jeudi, 22 juin. — 8 heures.
Vendredi, 23 juin. -- Sainte-Hermine, 8 heures.
Vendredi, 23 juin.— La Roche-sur-Yon (garcons), 711. 1/2.
Samedi, 24 juin. — Mareuil, 7 houres 1/2.
Samedi, 24 juin. — Montaigu, 7 heures 1/2.
Jeudi, 29 juin. — Fontenay-le-Comte (garcons), 7 h. 1/2.
Vendredi, 30 juin. -- La Roche-sur-Yon (flues), 7 h. 1/2.
Vendredi, 30 juin. — Fontenay-le-Comte (flues), 7 h. 1/2.
Samedi, 1" juillet. — L'Hermenault, 7 heures 1/2.
Samedi, 8 juillet. — La Chataigneraie, 7 heures 1/2..
b) Renseignements divers
1° Les candidats devront se faire inscrire des la reception
du present Bulletin, quelle gm soli la date de l'examen
; aueune inscript,Con ne sera revue apres le 20 mai.
2° Pour la circonscription de La Roche-sur-Yon et les
cantons de Chantonnay, La Mothe-Achard, Palluau et
Pouzauges, les demandes d'inseriptions devronI etre
adressees a l'Inspection academique.
Pour les attires cantons, on voudra bien les adresser
Coste, Inspeelear primaire, 40, boulevard Louis-Blanc,
a La Roche-sup- Von.
3° Pour toutes autres indications, priere de se reporter
au Bulletin de mars 1910 (pages 87 et 88) et a celui de
mars 1915 (pages 153 et 154).

— 131 —
17. — A propos du Certificat d'etudes
prirnaires
Quelques solutions de problemes
Pour repondre aux demandes d'un certain nombre de
rnembres du personnel, je donne ci-dessous quelques
solutions de problemes qui ont ete particulierement bien
notees par les Commissions des examens du certificat
d'etudes primaires.
Il est facile de remarquer que, clans ces solutions, les
Cleves ne se contentent pas d'indiquer les operations a
faire, qu'ils raisonnent reellement, qu'ils repondent d'une
maniere precise a la question posee, que rien n'est
machinal clans leur facon de proceder.
Ce genre de solutions, depuis longtemps recominande,
est en honneur dans un grand nombre d'ecoles. II est
facile d'y habituer les enfants de bonne heure ; ii suffit pour
cela d'un peu d'initiative et de bonne volonte.
J'ajoute que dans les examens du certificat d'etudes
primaires elementaires, comme clans les autres, on ne
doit pas, en calcul, se preoccupec seulement du resultat,
mais aussi de la marche suivie pour arriver a ce resultat.
Le candidat qui « trouve juste » ne merite pas la note tres
hien, ni memo la note bien, si sa solution est seche, empirique
; en un mot si elle ne temoigne pas d'un veritable
raisonnement, si elle no demontre pas qu'il comprend
reellement et pent faire comprendre ce qu'il dit.
Sur le parquet d'une chambre carree ayant 3 m. 60 de
cete, on etend un tapis qui laisse tout autour un intervalle
vide de 0 m. 52. On vent doubler ce tapis avec une etoffe
ayant 0 m. 73 de largeur. Combien faudra-t-il de metres
de doublure

— 14 —
So lut ion
Le immbre de metres de doublure qu'il faudra sera egal
la surface du tapis divise par la largeur de la doublure.
La surface du Lapis Pat egale a 1 m2 x le cOte x lui-meme.
La longueur de chaque cote du Lapis est egale a cello de
chaque cete de la salle , moms deux fois la longueur de
l'espace vide.
Longueur de chaque cote do tapis : 3 m. 60 — (0 m. 52 x 2)
1 m. 04 =2 m. 56.
Surface du Lapis : 1 m2 x 2 m. 56 x 2 m. 56 =6 m2 5536.
6 m2 5536
Nombre de metres de doublure :
o
— 8 m. 98 par
na. 73
exces.
REPONSE :Ii faudra employer 8 m. 98 de doublure-.
II
Une sane a 8 m. 50 de long, 6 in. 25 de large et 2 m. 80
de haut. Combien depensera-t-on pour badigeonner a la
chat les quatre murs at le plafond sachant : 1° que le
•prix' du metre carre de badigeonnago . est de 0 fr. 25 ;
2b quo la surface •totale des portes et des fenetres qu'on no
badigeonne pas est le 177 de ra surface des quatre murs
Solution,
La depense sera egale au prix d'un metre carve de badigeonnage
x le nombre de metres - carres P badigeonner'.
Le nombre de metres carves a badigeonner est egal a - la
surface des murs (diminuee de 1/7) plus la surface du plafond.
La surface des murs = 1 m2 X le porimetre de la salle X la
hauteur.
Perimetre de la salle = (longueur largeur) x 2.
La surface du plafond = 1 m2 x la longueur x la largeur.
Surface du plafond : 1 m2 x 8 m. 50>< 6 m. 25.= 53 m2 125.
Perimetre de la salle : (8 m. 50 6 m. 25) x 2'= 29 m. 50.
Surface des murs : 1 m2 x 29 m. 50 x 2 m. 80 = 82 m2 60.
Surface occUpee par les portes et fenetreS : 82 m2 60
7
11 m2 80,

— 141 —
Surface de murs a -badigeonner : 82 n-12 60 -- 11 m2 80
70 m2 80.
Surface totale a badigeonner : 70 m2 80 + 53 ria2 125
123 m2 925. .
Depense : 0 fr. 25 X 123, 925 30 fr. 98.
IltpoNsE : On depensera 30 fr. 98.
III
Tin fermier a vendu des moutons 26 fr. 90 in piece.
Avec l'argent qu'il a regu il a achete un cheval et il lui
est reste 180 francs. S'il n'avait vendu les moutons que
24 fr. 40 il n'aurait en clue 80 francs de reste. Combien cc
fermier a-t-il vendu de moutons et quel etait le prix du
cheval ?
Solution
Le nombre de moutons vendus• sera egal a la difference
entre 180 francs et 80 francs divisee par la difference entre
26 fr. 90 et 24 fr. 40.
Le prix du cheval sera egal au prix de tous les moutons
Vendus 26 fr. 90 — 180 francs.
Difference entre 180 francs et 80 francs = 100 francs.
Difference entre 26 fr: 90 et 24 fr. 40 = 2 fr. 50.
100 francs
Nombre de moutons : — 40 moutons.
2 fr. 50
Prix de vente de 40 moutons : 26 fr. 90>< 40 -= 1.076 francs.
Prix du cheval : 1.076 franca — 180 francs ==-- 896 francs.
REPONSES : 10 Le fermier a vendu 40-moutons ; 20 Le prix
du cheval etait de 896 francs.
Iv
Tin proprietaire qui a achete une ferme 80.000 francs
la loue c un fermier 3.400 francs. Sachant qu'il paie
258 francs d'impOts, on demande quel est le 'faux de placement
de son argent.

— 142 —
Solution
On appelle taux l'interet de 100 francs on un an.
Le taux de -placertiont est ogal au revenu net x.100 et divise
par. le prix d'achat.
Le revenu net es1egal au reVellU total diminue des impOts•
Revenu net : 3.400 francs — 258 francs = 3.142 francs.
Taux de placement :
3.142 fr. X 100 Q
80.000 fr. " '"'
REPONSE : Le taux de placenient do l'argent est de 3 fr. 9275.
V
Expliquez cornpletement pt clairement les precedes de
calcul mental quo vou.s employez pour trouver le prix
de 75 moutons a 44 francs l'un.
Solution
Jo remarque quo 75 forme:in, les 3/4 de 100.
S'il y avait 100 moutons, us conte,raient 4.400 francs car
pour multiplier un nombre entier par' 100 il sun de placer
deux zeros a la droite de cc nombre.
Les 75 moutons conteront donc.les 3/4 de 4.400 francs.
Les 3/4 de 4.009 francs = 3.000 francs. Les 3/4 de
400 francs = 300 francs. Total : 3.000 francs + 300 francs =-
3.300 francs.'
REPONSE : Le prix dos 75 moutons sera do 3.300 francs.
VI
Expliquez d'une maniere complete of precise comment
vous trouveriez, par le calcul mental, le prix de 86 chaises
ii. '15 francs l'une,

15— 10 + 5.
— 143 —
Solution
A 10 francs les_ 86 chaises conteraient 860 francs.
5 etant la moitie de 10, pour avoir le prix reel des chal,ses
je dois ajouter la moitie de 860 francs a 860 -francs. La moitie
de 800 est de 400; la moitie de 60 est de 30. 800 francs +
400 francs = 1.200 francs ; 60 francs + 30 francs = 90 francs.
Le prix des chaises sera done de 1.200 francs + 90 francs =-
1.290 francs.
REPONSE : -Le prix des chaises sera de 1.290 francs.
18. -- Marraines de Guerre
PAUL CHALES.
JE HUE INSTAMMENT MM. les Instituteurs
et MMmes les Institutrices qui ont, ou dont l'ecole
a un ou plusieurs filleuls de guerre, de me faire
connaitre, DANS LE COURANT DE MAI :
10 Le nom et la qualite militaire de ces filleuls ;
2' Les envois qui leur ont ete faits jusqu'et
maintenant.
A ces renseignements pourront etre ajoutes
tous ceux propres a mettre en evidence le role
et Paction bienfaisante de l'Ecole publique pen-
dant la guerre.
PAUL CHALES.

— 144 —
19. — Note de Service
MM. les Instituteurs et MM"'" les Institutrices des
Circonscriptions des Sables-d'Olonne, de . Lucon et de
Fontenay-le-Comte qui auront h correspondre avec M.
Coste, Inspecteur de l'Enseignement Priinaire de la Yendde,
sont pries de lui adresser la correspondance h La
Roche-sur-Yon, 40, Boulevard Louis Blanc.
20.— CCuvre de la Fraternite aniericaine
M. le President du Comae de FCEuvre des Pupilles de
l'Ecole publique vient de m'adresser Ia lettre suivo.nte :
« LTEuvre de in Fraternite americaine prenant de
l'extension, je vous semis reconnaissant de ne pas homer
A quelques unites le nombre des fiches que vous adressez
au Comae d'initiative (Musee peclagogique), rnais de
comprendre dans vos envois tons les orphelins de in
guerre qui sont eleves des ecoles publiques on qui,
n'ayant pas atteint l'age scolaire, comptent un frere ou
une scour parmi ins Cleves de ens Ocoles ».
MIVIm" ins Institutrices at MM. les In stituteurs voudront
bien, conformement aux instructions parues dans le derflier
Bulletin departemental, envoyer directement ins
fiches demandees au siege social du Comae d'initiative
(41, rue Guy-Lussac, Paris), et adresser aussitot, A l'Inspection
academique , un duplicata de chacune de ens
fiches.

— 145 —
21. Lettre a tons les Francais
« Patience, effort et conflance »
LES FORCES MILITAIR ;S DES ALLIES DE L' ALLEMAGNE
I. — Autriehe-Hongrie. L'organisine politique
de l'arinee.
L'Autriche-Hongrie est un Etat qui ne ressemble
aucun autre Etat de l'Europe. Elle se compose de peuples
divers , dont les deux principaux sont les Allemands
d'Autriche, au nombre de 11 millions, et les Hongrois, au
nombre de. 10 millions. L'Autriche et la Hongrie sont
unies l'une a l'autre par le fait que l'empereur d'A.utriche
est en meme temps roi de Hongrie ; ce sont deux monarchies,
qui oat le meme monarque et certaines institutions
communes, mais aussi leurs lois et coutunies particulieres,
et dont l'esprit et les interets ne s'accordent pas
toujours.
Ensemble, Allemands d'Autriche et Hongrois sont
done au non-ibre de 21 millions. Or, l'Etat austro-hongrois
compte plus de 50 millions d'hommes. Les Austro-Hongrois
sont une minorite. Le reste de la population est formee de'
peuples ou de fragments de peuples soumis soit é l'Au-
. triche, soit a la Hongrie ; plusieurs sont tres clifferents
les uns des autres, comme, par exemple, les Rournains
de Transylvanie et les Tcheques de Boheme. Tons sent
tres differents de l'Autriche-Hongrie, et la plupart la
detestent, parce qu'ils sont opprimes soit par l'une, soit
par l'autre des deux monarchies.
La guerre actuelle a montre quelles discordes se
eachent sous l'eticiuette AUtriche-Hongrie. L'Autriche et
la Hongrie s'y tiennent fortement unies ; mais, parmi les
populations sujettes, uric seule, ins Polonais de -Galicie

— 146 —
sont demeures obeissants l'Autriche ou bien gardent
une attitude indecise. Ces Polonais sont au nombre de
5 millions. 'routes les autres populations sujettes, plus de
24 millions d'hommes, ennemies irreconciliables de leur
maitre et oppresseur, l'Autrichien ou le Hongrois, soubaitent
la destruction de la double monarchie, et elles y
ont travaille au cours de cette guerre autant qu'elles ont
pu.
En effet, la defection des regiments tcheques ou
croates a ete une des causes des succes des Serbes et
des Russes en 1914 et au debut de 1915. Deux regiments
tcheques, le 18° et le 28°, ont di etre licencies a cause de
leur attitude devant l'ennemi. Le chiffre enorme des prisonniers
faits par les Busses --1 million d'hommes —
s'explique par le fait qu'un grand nombre de soldats ont
cherehe l'occasion de se rendre.
Le gouvernement austro-hongrois a du recourir aux
pires rnesures contre les dissidents et les rebelles. En
Boherne, en Croatie, en Dalmatie, en Bosnie, des hommes
politiques inarquants ont ete executes en grand nombre ;
d'autres sont ernprisonnes ou en fuite. La prolongation
de la guerre, le recul de rage de mobilisation, le rappel
de classes liberees no peuvent manquer d'accroitre la
haine des populations sujettes centre des oppresseurs
dent us souhaitent l'extermination et qui les obligent a
combattre pour eux. L'Autriche-Hongrie ne peut done
aucuneme,nt etre comparee a l'empire allemand au point ,
de vue de la puissance militaire.
Pourtant, elle dispose de forces considerables.
II. — Les effeetifs de l'aPin(3e austro-hongroise.
• Au debut de la guerre, l'armee austro-hongroise cornprenait
16 corps d'armee de 2 a 3, divisions, au total
divisiongwd'infanterie et 11 divisions de eavalerie inclependante.a
4 regiments,

-147--.
Depuis la guerre, les Autrichiens ont forrne 3 corps
nouveaux et, en outre, procede a quelques formations
complementaires de corps d'armee — divisions et brigades.
Es ont aussi tire des depOts de, nombreux bataillons de
rnarche ; nous verrons plus loin comment us ont ote
employes.
En temps de paix, l'effectif etait d'environ 450.000
hommes ; pour le temps de guerre, l'effectif prevu etait de
1.400.000 hommes, plus 2 millions d'hommes de Landsarm
et 500.000 homilies d'Ersatzreserve; en tout, un peu
moms de 4 millions d'hommes. Ce chiffre aurnit du etre
plus considerable, etant donne que la population de
l'empire austro-hongrois clepasse 50 millions d'habitants.
Mais en Autriche-Hongrie comme en Allemagne, et plus
encore qu'en Allemagne, des raisons budgetaires empechent
l'utilisation totale du contingent annuel. Du
contingent, qui est de 500.000 hommes, 170,000 seulement
etaient retenus pour le service actif, 50 a 60.000 etaient
verses dans l'Ersatzreserve; la moitie du contingent —
250.000 homrnes — Ochappait, en fait, a toute espece de
service,. D'on ii resulte, d'ailleurs, que l'Autriche-Hongrie
avail., au debut de la guerre, de grandes ressources latentes
; elles lui ont permis d'entretenir et de renouveler
largement ses armees.
III. — L'usure des effeetifs.
Cependant, l'Autriche-Hongrie nest pas loin 'etre
epuisee en hommes.
Elle a ete obligee d'augmenter ses effectifs combattants
sensiblement au-dela des 1.400.000 hommes prevus. Elle
a chi en effet, au debut, combattre C la fois en Serbie et en
Russie, et quand, momentanement, le theatre de la guerre
serbe est devenu moms actif, l'Italie est entree en ligne.
Puis, il a fallu contribuer C l'offensive contre les Russes

partir du inois de mai 1915, et aux dernieres operations
contre les Serbes.
Les pertes autrichiennes ont ete exceptionnellement
lourdes. Les premieres operations contre la Russie et la
Serbie ont ete desastreuses ; elles ont produit la disparition
peesque entiere d'unites qu'il a fallu renouveler conipletement
plusieurs fois. Les Russes avaient fait, avant
leur offensive, plus de 700.000 prisonniers et les Serbes
60.000. Aujourd'hui, comme nous l'avons dit, le nonabre
des prisonniers faits par les Russes depasse le million
d'hommes. Si l'Autriche n'avait pas ete secourue 6 temps
par l'Allemagne, elle succombait completement sous
l'effort russe.
Les depots out de envoyer sur le front des hommes
jet continu, sous la forme de bataillons de marche. Ii y a
peu de temps, les regiments recevaient leur 13°, puis leur
bataillon de marche, et un document tout recent dit quo
l'on prepare en Autriche les 220 bataillons, en Hongrie,
les 180.
A cc regime, les reserves, meme les mieux fournies,
ne peuvent resister ; aussi a-t-il fallu augmenter les
ressources disponibles de deux manieres : d'abord, en
revisant avec la plus grande severite les roformes des
diverses classes ; on a fini par prendre clans eertains pays,
surtout slaves, qu'on voulait epuiser, jusqu'a 90 0/. des
inscrits ; ensuite, la duree du service militaire a etc
augmentee jusqu'a 50 ans, et meme 55 ans dans ces
derniers temps. Voila des preuves certaines de l'usure des
forces austro-hongroises.
'IV. — Equipment et Artnement.
On pout, a la rigueur, former on quelques sernaines un
soldat capable de faire a peu pres figure dans une tranchee,
mais ii faut des cadres, du materiel et des equipements
or, ,tout cela manque actuellement en Autriche-Hongrie.

— 149 —
Ce qui le prouve, c'est quo l'appel des classes de landstdrm
des annees 1878 a 1886, prevu pour le 16 juillet, a dit etre
recule au 16 aoilt ; les hommes de 43 a 50 ans n'ont pu
etre appeles que fin octobre et meme plus tard, et ceux de
51 a 55 ans no le sont pas encore, hien quo Fon ait eu
recours a certains d'entre eux pour divers services a
l'interieur.
Si les hommes sur le front sent a peu pres equipes, les
reserves manquent d'uniformes et de fusils.
L'Autriche, au debut de la guerre, possedait des usines
importantes pour la fabrication des armes, notamment les
etablissements du baron Skoda, a Pilsen ; elle etait merne
en avance sur l'Allemagne pour les canons lourds de tres
gros calibre. Cependant, dans les plus recents combats
sur le front russe, on a constate que l'artillerie lourde
faisait des economies de Projectiles. De meme sur le front
italien.
Enfin, les cadres ont beaucoup souffert, comme dans
toutes les armees des belligerants, il est vrai ; mais le
soldat autrichien, assez passif, a besoin d'être energiquement
conduit.
Cependant, l'Autriche fait des efforts supremes pour
soutenir la lutte, taut sur le front italien quo sur les fronts
de Galicie et des Balkans. L'Allemagne la soutient et la
stimule, et l'usine de guerre allemande, qui travaille avec
une puissante activite pour ses allies, l'aide a refaire
son materiel de guerre.
Mais d'autres facteurs semblent devoir intervenir pour
precipiter le denouement ; il est d'universelle notoriete
que l'Autriche a perdu tout credit a l'etranger et qu'elle
est finan cierement epuisoe.
V. — L'Etat militaire de la Turquie et de la Balgarie.
Ii y a trois mois, avant la trabison bulgare, on pouvait
consiclerer quo la resistance de la Turquie touchait C sa

— 150 —
fin. Elle etait insuffisamment ravitaillee en artillerie et en
munitions. Tin grand effort des Allies aurait alors determine
le concours des armees balkaniques of amene In
chute de Constantinople.
Les Allemands et les Autrichiens oat su profiler des
indecisions et des erreurs des Allies ; us ont marche au
secours de la Turquie, ecrase les Serbes et ouvert la route
de Constantinople entre la Roamanie et in Grece termrisees.
us viennent de vaincre les Montenegrins.
Les Allies ont pu heureusement se rnaintenir a Salonique,
on us sont etablis solidement. us ont Ovacue In
presqu'ile de Galipoli, main leur flotte est toujours maitresSe
de la mer, et il est, permis d'esporer que les
operations des Imperiaux en Orient ne pourront pas
prendre les proportions qu'ils pretendent leur dormer. •
Par Salonique et par l'Egypte, cornme par l'Armenie
et In Mesopotamie, les Allies soot en in esure de combiner
des offensives qui forceront les Tures et, leurs soutiens
austro-allemands et bulgares a diviser lours forces sur des
fronts tres otendus et difficiles a alinfenter. Ii dependra du:
haut commandement des Allies de determiner les theatres
cl'operations sur lesquels portera son effort principal.
n'en reste pas moms certain que l'arrnee turque a
ete renforcee par le fait de la victoire des Austro-Allemands
en Serbie. Malgre les pertes qu'elle a subies depuis
un an, elle est une force dont il faut tonic cornpte.
D'apres les derniers renseignements, on pent estimer
les disponibilites de l'armee turque a plus de 500.000
hommes, auxquels ii faut ajouter un nombre assez considerable
d'elements irreguliers, Kurdes et Arabes, qui
collaborent aux operations de Mesopotanie ou du Caucase,
et aussi les classes anciennes non appelees et les garnisons
du littoral. Les Tures mobilisent actuellement les
hommes de 45 C 55 ens et• ils espereiat trouver un surplus
de 200 a 250.000 hommes. Mais cc surplus sera-t-il atteint
et quo vaudra-t-il?

— 151 —
L'Asie Mineure, qui est le grand reservoir d'hommes
des Tures, est epuisee par les precedentes guerres ; les
nouvelles levees soot composees surtout d'Arabes, de
Druses, de Kurdes, etc., qui ne sont pas taus de bons
soldats, et dont la fidelite n'est pas sare.
L'arrnee turque est en cc moment en pleine reorganisation
sous la direction des officiers allemands. Le nombre
des divisions est porte de 40 a 52. Les divisions sont a 12
bataillons. Le quart de l'effectif n'est pas arme on Pest
mal ; beaucoup de regiments ont le vieux fusil Martini.
L'ensemble des forces turques est reparti en six
armees : Thrace, Constantinople, Dardanelles (aujourd'hui
disponible), Caucase, Sync, Mesopotamie, plus le
detachement d'armee independant du Yemen. La repartition
des armees est en remaniemerit a la suite de l'evacuation
de Gallipoli par les Allies.
En résumé, les Allemands peuvent disposer pour une
expedition, soit contre le canal de Suez, soit contre Farmee
anglaise de Mesopotamia d'une masse de 200.000
Tures an plus, dans des conditions difficiles de transport
et de ravitaillement.
Ajoutons aux effectifs austro-allemands d'Orient et aux
Tures l'armee bulgare, dont nous ne donnerons que
l'effectif approximatif : 350.000 cornbattants et 200.000
disponibles dans les depots. Ii faudrait en deduire les
pertes de deux mois de campagne. L'armee bulgare restera-t-elle
en Macedoine, observant les Serbes et les
Allies, prete a s'opposer a l'intervention italienne, ou
attaquer Salonique si l'etat-major de Berlin l'y oblige ?
Ou bien les Bulgares ehercheront-ils C tirer leur epingle
du jeu ? Ii est impossible de repondre aetuellement a ,ces
questions.
VI. — Conclusion
En resume, l'Autriche-Hongrie n'apporte plus a
l'Allemagne qu'un eoncours qui s'epuise, mais elle pent

15-2
encore tenir defensive,ment clans les Alpes et en -Galicie.
Les Tures et les thili.ares oat donne 6 l'Allemagne un
appoint de plus d'un million d'hommes, qui lui a permia
de retablir en partie l'equilibre de ses forces. Mais l'Allemagne
est obligee de fournir a ses allies des arrnes et
aussi des subsides. Elle. ,doit _egalement leur donner
l'appui de ses cadres et de -ses troupes. -
L'Allemagne supporte done le principal poids de la
lutte, et nous avons montre quo ce poids commence a etre
trop bard pour elle.
Fin janvier 1916. -
LE BLOC DES 'ALLIANCES
G011eral MA LETERBE.
Les projets de domination uniVerselle de l'Allemagne
rnenagaient egalement in France, l'Angleterre, la Russie,
et l'Italie, sans merne parlor des Etats secondaire,s qui
devaient en etre les premieres victimes..
Elle se croyait sCre d'ocraser les resistances qu'elle
rencontrerait, parce qu'elte se . flattait d'isoler ses adversaires
et de les battre separetnent„ Memo au elernier
moment, 'a l'heure de la declaration de guerre, quand elle
entreVit enfin le peril auquel l'exposait sa politique d'agression,
elle no mesura pas completement la gravite du
danger, parce qu'elle compta, pour disloquer in coalition,
sur l'impression d'epouvante quo produirait ses rapides
et foudroyantes victoires.
I. — La Convention du 5 seplembre.
La premiere desillusion de l'Allemagne lui fut apportee
par la Convention du "5 septembre 1914. 11 n'y a aucune
exageration a - dire quo memo la bataille de la Marne n'a
pas cause 6 Berlin autant de stupeur -et d'inquietude. La
presse germanique, surveillee de tres pres cependant et

— 153 —
attentive a ne rien dire qui soit de nature a affaiblir la
confiance du pays, ne dissirnula pas son angoisse.
L'Allemagne vit alors se dresser debout devant elle,
enorrne et indivisible, la masse franco-anglo-russe.
Les soussignes, dit is Convention du 5 septembre,
dament autorises par leurs gouvernernents respectifs,
font la declaration suivante :
« Les gouvernements britannique, francais et russe,
s'engagent mutuellement a ne pas conclure de paix separee
au cours de la present° guerre.
« Les trois gouvernements conv.iennent qua, lorsqu'il
y aura lieu de discuter les termes de la paix, aucune des
puissances alliees ne pourra poser des conditions de paix
sans accord prealable avec c .hacun des autres allies. »
Depuis, Ie. Japon - a adhere a la Convention du 5 septernbre
(19 octobre 1915), et le 30 novernbre 1915, l'Italie,
apres avoir declare la guerre a l'Autriche-Hongrie (23
mai) et a is Turquie (20 aont), a signe a son tour le pacte
de Londres.
Le traite du 5 septembre, qui ras.semble clesorinais les
ennemis de l'Allemagne dens une alliance indissoluble,
est la pierre angulaire de la coalition. Nous devons avoir
sans cesse a l'esprit ce texte deeisif, qui, quelles que
sOient les peripeties momentanees de la guerre, est le
. gage de notre victoire definitive.
Pour que l'Allemagne triomphe, ii lui taut aheantir Ia
France, l'Angleterre, la Russia, l'Italie, sans cornpter
memo In Belgique, is Serbie et le Japan. Cast une supposition
purerment absurde.
Le groupe - germano-austro-turc represent° en grog
150.000.000 d'hornmes ; ii convient cren .defalquer au
moms 25 millions de Slaves • at de Latins d'Autriche qui,
entraines malgre eux dans la late, loin . d'apporter a nos
adversaires uric force recite, genent leurs mouverne.nts,
et une quinzaine de millions d'Asiatiques a demi-nomades.
Aux 110 millions qui restent, s'opposent 40 millions de

— 154 —
Francais, 50 millions d'Anglais, 35 millions d'Italiens et
170 millions de Busses. En laissant de cote les colonies
anglaises et francaises, qui nous out déjà fourni des contingents
de premier ordre et qui peuvent encore nous
envoyer un chiffre enorme de soldats, la reserve en
hommes des Allies est trois fois plus considerable que
cello de l'Allemagne.
« Tous les peuples civilises, disait Bismarck, sont
egalement braves ; dans une guerre prolongee, la vietoire
doit done appartenir au nombre. »
Les pertes de l'Allemagne sent irreparables, parce
qu'elle est seule et quo, contre elle, nous sommes pratiquement
le monde entier.
II. — Pas de Paix separee;,
Quand elle eonnut le traite du 5 septembre, l'Allemagne
chercha des motifs de consolation. Elle les trouva aisement
dans ses pratiques coutumieres et sa conception
speciale de la politique et de la morale. -- Qu'est-ce qu'un
traite ? Une promesse quo ion renie des qu'elle vous
embarrasse. — Elle s'ingenia done a trouver quelque
fissure dans le bloc.
Elle savait quo, dans le cabinet anglais, la plupart des
ministres detestaie,nt la guerre et elle croyait pouvoir
escompter les tendances pacifistes puissantes dans une
importante partie du peuple.
Aux sournoises invites de l'Allemagne, M. Asquith
lui-mOme a repondu le 1" mai :
« Nous no remettrons jamais l'Opee au fourreau tant
quo la Belgique n'aura pas retrouve tout cc qu'elle a
perdu et au-dela ; taut quo la France ne se trouvera pas
garantie contre toute menace d'agression ; tant quo les
droits des petites nationalites no seront pas etablis sur
des bases inexpugnables ; nous continuerons in guerre
jusqu'a co quo In domination militaire de la Prusse ait
et6 entierement detruite, »

— 155 —
La declaration du ministre a ete sanctionnee par
l'adbesion reflechie du peuple. Le 7 septembre, M. Seddon,
representant du parti ouvrier aux Communes, en presence
cIa Congres des travailleurs, qui rassemble cc qu'il y a de
plus vivant et de plus riche d'avenir dons le royaume,
proclama, au milieu des acclamations unanimes, la resolution
inebranlable du pays :
« Le conflit actuel est une lutte pour le maintien des
libertes, et le rnilitarisme prussien doit etre ecrase. »
Cette Grande-Bretagne, ainsi clecidee C aller jusqu'au
bout, l'empereur pense-t-il la reduire C une humiliante
capitulation par le brigandage de ses zeppelins et de ses
sous-marins ? Cnoit-il vraiment que la nation anglaise, la
nation d'Elisabeth et de Cromwell, de Nelson et de Wellington,
de Roberts et de Kitchener, la nation qui a cree
les Etats-Unis et l'Australie, la nation de la Grande-
Charte et du bill des Droits, la nation des Puritains et des
Cetes de for, reporidra C ces massacres, moms feroces
encore que stupides, autrement quo par une resolution de
de guerre a outrance ?
En Russie, l'Allemagne avait prepare le terrain de
longue date et elle se flattait d'y possecler plus d'un allie.
Elle n'avait oublie que les deux seules forces qui comptent
reellement la-bas, le Tsar et le peuple.
Le 2 septembre 1915, l'empereur Nicolas II disait aux
representants du pays : « Les corps legislatifs que j'ai
appeles pres de rnoi nfont donne fermement, sans hesita-
tion, la sonic reponse qui soit digne de la Russie, In re-
ponse que j'attendais : nous poursuivrons la guerre jus-
qu'a In victoire complete. » Le 8, il s'adressait a l'armee :
« Nous remplirons jusqu'au bout notre devoir supreme,
nous defendrons C outrance Ia Petrie, nous ne deshono-
rerons pas le pays russe. » Et le pays russe, par in voix
du president de la Domna, M. Rodzianko, se declarait
« serre comma un bloc invincible autour du souve-

— 156 —
rain, a des sacrifices illimites pour briser C jamais les
chatnes allemandes. »
Ces derniers jours encore (1/14 janvier 1916), le Tsar
disait a ses soldats « Pour assurer son independance,
ses droits, pour developper sa richesse, in Russie a besoin
d'une victoire decisive. Penetrez-voils done de cette idee
qu'il ne pout y avoir de paix que par la viCtoire..»
L'empereur Guillaume espere-t-il obtenir du Tsar
qu'il deshonore le pays russe et la dynastie des Romanow
?
A Paris, le 4 aotlt 1915, le president de la Chambre a -
renouvele au nom de la France l'engagement solennel
du 5 septembre 1914 :
« Nou le- jurons par nos martyrs et par nos morts,
dont le sang crierait centre nous si nous n'achevions pas
leur ouvrage. (Applaudissements unanimes et repeles.
Toes les deputes se levent el erient « Vice la France !
Vice la RepubliOie ! e) La France, sure de see allies,
eomme us coat silrs Oprise de leur vaillance, sourde
aux insolentes menaces comme aux suggestions perfides
(Applaudisse'ments), enyisageant desormais la lutte dans
toute sa duree et continuant d'y offrir sa grande ame ; in
France qui a la gloire supreme, apres avOir prociame les -
Droits da l'Homme, de defendre Jes droits des peuples, la
France ne cedera pas. » (Tous lee deputes, debout, applaudissent
longuement.)
Quelques semaines plus lard, M. Briand, remplacant
M. Viviani a la presidence du Conseil, rappelait, au milieu
des acclamations repetees Cu Parlement; que la
France n'a pas l'habitude de yenier ses engagements.
Avec in memo precision, l'Italie a affirme son inflexible
Ildelite a la cause commune.
Le 21 novembre, le ministre de la justice, M. Orlando,
disait en presence Cu president Cu Conseil :
« Aucune personae de ben seas no croira jamais quo
nous puissions -envis -ager une pair isolee. L'assassin

— I 57 —
n'obtiendra pas le prix de son crime... Nous combattrons
jusqu'au dernier centime, jusqu'a la derniere goutte de
notre sang. Nous ne combattons pas seulement pour
vaincre un ennemi, mais pour dornpter une bate furieuse,
et nous vaincrons. » Le 1decembre dernier,'le jour de la
rentree du Parlement italien, le ministre des affaires etran-
Ores, M. Sonnino, apportait une consecration officielle aces
paroles, en annoncant quo, « pour dormer un ternoignage
public at solennel de la solidarite qui existe entre les
Allies », l'Italie venait de signer la declaration du 5
septembre 1914.
« L'Allemagne, disait recemment b Folkestone le
ministre anglais, M. Bonar -Law, n'avait qu'une chance
de remporier la victoire c'etait de conclure une paix separee
avec l'un ou l'autre des Allies. Cette chance unique
lui echappe. Les Allies se sont engages a no pas traiter
separement, et leurs engagements ne soot pas des chiffons
do papier. »
— La raison de l'Alliance.
Malgre tant de preuves, si eclatantes et si solennellei,
de l'indissoluble solidarite des Allies, ii n'est pas sUr que
l'Allemagne ait encore completement renonce C l'espoir
de divisor ses ennemis.
Tour a tour, elle tate la Belgique, la France, la Russie,
Un jour, elle del-ague a Londres de louches democrates
magyars qui, avant de quitter la Hongrie, oat regu la
benediction du president du Conseil, le comte Tisza. —
Le lendemain, elle surprend la bonne foi de quelques
neutres paciastes. — Une autre fois, elle pousse en avant
de vagues socialistes, dont on no sait s'ils sent dupes ou
complices, et elle laisse organiser sur son territoire des
ligues qui protestent de leurs intentions conciliantes et de
leurs sympathies pour nous !
C'est qu'elle se trompe radicalement sur la nature de
NRCHItiz*
6'4'l 4 tit71e,

— 158 —
la coalition qu'elle rencontre devant cue, et son erreur
prouve tine fois de plus l'indigence de sa psychologie.
Jamais la Russia, l'Angleterre, la France et l'Italie
n'auraient oublie leurs rivalites anciennes.et les prejuges '
inveteres qui les separaient, si alias n'avaient ete arra-
' chees a leur isolement par des raisons absolues et vitales.
Chacune d'elles a vu de ses yeux, touché" de la main,
l'avenir qua lui reservait l'Allemagne. Mies connaissent
la paix qua reclame leur anaemia et qui, sous line forme
ou sous une autre, implique l'6,tablissement d'une intolerable
domination germanique at reduirait tous les
peuples de l'Europe a la ruine materielle et 6 la servitude
morale.
L'Allemagne a pris C tache de dissiper toutes lea illusions.
Ses adversaires comprennent et savant que si, par
une invraisemblable defaillance, us se resignaient C un
traite hatif et boiteux, us .n'acheteraient par leur deshonorante
faiblesse qu'un repit sans . lendemain. La Prusse
exploiterait leur defaillance pour reprendre immediatement
ses projets dans des conditions plus favorables,
puiSqu'elle no trouverait plus devant elle qua des adversaires
demoralises par lenrs compromissions anterieures
et a jamais divises par la rancceur .d'une - inexplicable
trahison. •
Par la, — et C l'encontre des coalitions ordinaires que
. le temps et les difficultes desagregent, l'union des
ennemis de l'Allemagne devient de plus an plus solide,
mesure que la guerre, en se prolongeant, demontre aux
plus sceptiques la force de l'Empire germanique et l'immensite
du peril dont l menagait le monde.
IV.— L'organisatioit de l'Alliance.
La coalition est indissoluble, parce qu'elle est unie par
la communaute des motifs, des tendances et des sacri_.
flees. Ii lui a manqué pendant trop longtemps ime certaine

— 15, —
unite de direction, co qui devait in mettre en etat d'inferiorite
momentanee.
L'Autriche-Hongrie et in Turquie ont cesse, en effet,
des le premier jour d'être des pays autonomes, pour
devenir de simples dependances de Guillaume II; l'Allemagne
a done pu reussir aussitOt a concentrer sous un
meme commandement et a plier a la disposition d'une
volonte unique toutes les forces actives de rimperialisme
envahisseur. Les Etats allies representent au contraire
chacun une nation libre, independante ; Kicune no saurait
abdiquer ses habitudes et ses methodes traditionnelles.
Entre ces organisnies vivants, il a ete malaise de determiner
une parfaite concordance de mouvements. Ii a fallu
un temps assez long pour qu'on en aperciit d'abord la
necessite, pour qu'on en decouvrit ensuite, et qu'on en
admit les moyens.
Peu C pea, cependant, l'unite d'interets et d'intentions
devait creer l'unite d'action. Les ministres des divers
pays se concertent plus regulierement, et un pas decisif
vient d'être fait par in constitution d'une sorte de grand
eonseil militaire on se rencontrent les representants des
divers pays intereresses et qui, sans empieter sur la
liberte necessaire aux generaux, doit imprimer a la guerre
une direction commune.
Plus la lutte se prolonge, plus la solidarite des Allies
apparait ainsi indissoluble et plus leur action se combine
et s'organise. Mieux aussi us apergoivent la necessite de
continuer la lutte jusqu'a la victoire definitive.
« Ensemble, a dit M. Asquith, le 9 novembre 1915,
nous resterons debout, ou nous tomberons ensemble, et
tolls les racontars que font circuler les ennemis au sujet
d'arrangements par pieces et par morceaux, ou relativement
a une paix separee, no sont quo des bavardages
oiseux et sans valour. Arrives il y a un an au croisement
de deux routes, nous avons choisi la plus rude, mais la

— 160 —
meilleure. Noun n'avons jamais cesse de la croire Ia meilleure
et nous sommes certains du triompbe.
« Que in guerre soit longue ou courLe, noun no noun
arreterons pas en cours de chemin; nous ne faiblirons pas
avant d'avoir affranchi le monde entier du regne de in
force. »
Fevrier 1916. Ernest DENIS.
L'Inspecteur &Academie delegW,
PAUL CHALES.
,a oche-sur-N on. — Imprimerie liocuE•JouRDAIN.

50° Aimee Mai 1916
Bulletin cle flosholloo Maim
Dc la Vepdee
Totge insertion at Julielin lien! lieu de nolificalionofficielle,
Publie aux fralv du departement, ce Bulletin apparlient
a l'ecole et dolt etre inscrit au catalogue de la bibliotlieque
scolaire.
Les directeurs et directrices dlecoles ont le devoir de le
communiquer a leurs adjoints et adjointes.
SOMMAIRE
Pages
1. — Livre d'Or de l'Universite 163
2. — Inspection academique. — Personnel 164
3. — Examen des Bourses d'enseignement primaire superieur 164
4. — a) Liquidation de pensions civiles 165
h) Admissions a la retraite 166
— Circulaire relative a l'examen du certificat de fin d'etudes
normales en 1916
6. — a) Inscription des candidats aux brevets de capacite ..., 166
b) Examen du brevet superieur — Inscription des elevesmaitres
et des eleves-maitresses. — Demandes d'inscriptions
167
7. — Circulaire ministerielle relative au maintien des distributions
de prix (du 29 mars 1916)
— a) Circulaire relative au brevet elementaire et au concours
d'admission aux Ecoles normales (du 27 mars 1916) 169
lu Avis relatif au meme objet
9 . — Circulaires relatives aux accidents survenus dans les ecoles
publiq ties.
166
168
170
171

-7 — -
10. — Lettre de M. le Pre et relative aux travaux agricoles et a
Pelevage 17
11. — Prix de dessin Eugene INIMmier 173
12. — Journee Serbe. 171
13. — Accueil francais 131
14. — Marraines de guerre. — Envoi de colis 175
15. — (Euvre des marraines et parrains de guerre sous la presidence
d'honneur de M -*Lucien Saint 176
16. — Cocarde do 'souvenir 177
17. — (Euvre des pupilles de l'ecole publique. — Statuts 178
18. — Questions diverses 186
19. — Liste des ouvrages admis par la Commission des Bibliotheques
de l'enseignement primaire 188
90. — Carrieres ouvertes aux eleves de ros ecoles. — La stenodactylographie
198
21. — Recherches en faveur des families dispersees. 198
22. — Les caracteristiques du soldat francais
23. — Pages dThistoire 001
24. — Les forces italiennes, la Belgique, la Serbie et le Montenegro
206
25. — La maitrise de la mer. 011
26. — Les forces francaises. 222
27..7 La vitalite francaise 230
28. — Actes de probite 238
29. — Necrologie 239
199

— 163 --
1. — Livre d'or de l'Universite
The ci l'ennetni
s M. LOISEAU, Ernest-Pierre-Louis, ex-instituteur-adjoint
Chantonnay, caporal an 254e d'infanterie. Tombe an
champ d'honneur le 24 avri11916 au Mort-Homme (Meuse).
Citations
M. DAVIET, instituteur au Coudreau (Saint-Sigismond),
sergent au 337' d'infanterie :
« 1' Au combat du 28 septembre 1914, a, malgre un feu
violent de mitrailleuses, dirige le tir d'une demi-section
s'ur un objectif difficile a battre ; all plus fort du danger a
entraine ses camarades par l'exemple de sa bravoure.
Continue a etre un modele de bravoure et d'energie. »
« 20 Le sergent Daviet a contribue par son acharnement
au combat a assurer le succes de in contre-attaque
du 27 decembre 1915. Blesse, n'a cesse d'encourager ses
camara des. »
La croix de guerre a ete attribuee a M. Daviet.
M. RECOQUILLON, Alix, instiluteur en conge, soldat
an d'infanterie :
« Parti a 21 h. 30, dans la nuit du 5 an 6 mars 1915,
d'un boyau d'ecoute au nord de in route de Serre, parvint
en rampant, malgre de frequents coups de feu diriges sur
la route, au-delà d'un poteau indicateur, d'ou ii apergut
courte distance, a 20 metres de lui environ, sur le talus
Oppose an tournant de la route, deux factionnaires ennemis
dissimules dans nn boyau, enfonga sur le bord du talus
int piquet surmonte d'une boule de pain at d'un paquet de
journaux relatantles succes recents des Allies et renfer-

— 164 —
mant a l'interieur une proclamation redigee en allemand
par un officier de la cornpagnie. »
Cette citation a entraine l'attribution de la croix
guerre.
2. — Inspection academique. — Personnel
Par clecret du President de la Republique en date du
18 mai 1916, rendu sur is proposition du Ministre de
l'instruction publique, des beaux-arts et des inventions
interessant la defense ‘nationale,. , et par application du
decret du 14 fevrier 1916, a ete nomme Inspecteur d'Acadernie
a La Roche-sur-Yon : M. Moulet, precedemment
nomm6 par arrete ministeriel du 7 octobre 1911.
3. — Bourses d'enseignement primaire
superieur
Resultats des examens de 1916
I. — ASPIRANTS (examen du 22 mai)
Inscrits, 48; presentes, 17; adnais a subir les epreuves
.orales, 8; reps definitivement, 8.
serie. — Grondin (Remy), Philbert (Marcel), Prouteau
(Rene).
2" serie. — Biraud (Armand), Favreau (Philippe), Le
Bihan (Olivier), Simonneau (Ludovic), Sorin (Gaston).
— ASPIRANTES (examen du 25 mai)
Inscrites, 15 ; presentees, 13; admises a subir les
epreuves orales, 6; recites definitivement, 6.
1" serie. — Audouin (Edmonde), Bonnet (Denise) ,
Drochon (Germaine), Migne (Rose), Ribes (Lucienne).
2. serie. Thoumanceau (Marie). '
de

— 165 -
4. — (i) Liquidation de pensiors civiles
• Par decrets des 27 mars, 20 et 27 avril 1916, les pensions
de retraite des intituteurs et institutrices ci-apres
designes ont ete liquidees comme suit :
MM. Beaupuis, directeur d'ecole a Saint-Hilaire-de-
Voust, 1.684 francs, avec jouissance du 1" janvier
1916.
Bone, directeur d'ecole a Saint-Hilaire-de-Riez,
1.684 francs, avec jouissance 'du 1" janvier 1916.
Butraud, instituteur public a La Genetouze, 1.418 fr.,
avec jouissance du 1" janvier 1916.
Gluard, instituteur public a St-Sulpice-en-Pareds,
1.479 francs, avec jouissance du 1" avril 1915.
Guegeais, instituteur public a La Bretonniere,
1.484 francs, avec jouissance du 1" janvier 1916.
Guichard , instituteur public a Breuil-Barret,
1.512 francs, ,avec jouissance du 1" octobre 1915.
Guilbaud, directeur d'ecole Bournezeau, 1.618 fr.,
avec jouissance du 1" janvier 1916.
W' Bareaud, institutrice publique a La Mothe-Achard,
1.067 francs, avec jouissance du'!" janvier 1916.
M" . Gluard, institutrice publique a St-Sulpice-en-Pareds,
1.372 francs, avec jouissance du 1" avril 1915.
M^- Nicolas, directrice d'ecole a Benet, 1.137 francs,
avec jouissance du 1" octobre 1915.
• *
Par decret du 20 avril 1916, la pension temporaire des
orphelins de Mm° Lucas, ex-institutrice publique a Saint-
Mathurin, a ete liquidee a 49 francs, avec joitissance du
24 octobre 1915 au 5 decembre 1921 inclus.

— 166
b) Admissions a la retraite
Par arrete ministeriel en date du 18 mai 1916, ont ete
admis a faire valoir leurs droits a une pension de retraiti,
avec effet du 1" mai 1910 :
MM. Charrier, instituteur public C Saint-Reverend.
Dessendier, direeteur d'ecole C Saint-Christophedu-Ligneron.
MM-4Herbreteau-Sacre, institutrice publique 6 Coex.
Rousseau-Boutillier, inStitutrice publique a Simon-
, la-Vineuse.
5. circulaire relative a l'exanien du certificat
de fin d'etudes normales en 1916
Paris, le 10 mars 1910.
Le Ministre de l'Instruction pub lique, des Beaux-Arts
et des Inventions int ressant a Defense National('
ci _Monsieur le Reeteur de l'Aeadeinie.
Des eleves de nos ecoles normales employes comme
interimaires dans nos ecoles publiques ont exprime ou
exprimeront le desir de sUbir, 6 la fin de l'annee scolaire,
en meme temps que leurs collegues en cours d'etudes,
l'examen de fin d'etudes normales. Leur demande est
legitinie et doit etre prise en consideration.
Pour la preparation de ces candidats et Forientation
de leurs epreuves, vous voudrez Lien inviter MM. les
Inspecteurs d'Acadernie a se reporter a la circulaire du
22 janvier 1915, dont les dispositions sont maintenues
jusqu'a nouvel ordre.
Pear le Ministre :
Le Directeur de l'Enseignement primaire ,
P. LANE.

Inscription des candidats aux brevets
de capacite
liattention des candidats est appelee stir les dispo-
,itions nouvelles qui suivent :
Brevet elementaire
Les eandidats devront avoir 16 ans revolu au 81 decembre
1916. Aucune dispense d'age ne sera accordee.
Dans sa demande d'inscription le eandidat devra
declarer qu'il ne s'est pas fait inscrire dans un autre
departement en vue du-brevet elementaire ou du coneours
il'admission C l'Ecole normale.
Brevet superieur
Les candidats .devront avoir 18 ens revolus au 31 de-
,,, fabre 1916. AUCEMO dispense d'age ne sera accordee.
Toutefois les eandidats qui orit obtenu le brevet elementaire
en 1914, avec le benefice d'une dispense d'age sont
iutorises a so faire -inserire en 1916 pour le brevet
.qtperieur, ceux .qui ont °Montt le bt!e -N et elementaire en
1915 pourront se presenter au brevet superieur des 1917.
Ne sont adrnis a se presenter a in Seconde session
que les eandidats qui, s'etant presentes a la premiere, ont
obtenu au moms to quart du maximum des points pour
"ensemble des-epreuves &rites et eeux qui n'ont pu se
presenter par suite d'un eas de force majeure laisse a
l'appreciation de l'Inspeeteur d'Academie.
1)) Examen du brevet superieur, — Inscription
des eleves-maitres et des elevesmaitresses.
— Demandes d'inscriptions
Consulte sum la question de savoir s'il y avait lieu
.d'exiger des eleves,maitres et eleves-maitresses de deu-

— 168 --
xieme armee a l'Ecole norrnale, candidats au brevet
superieur, la demande d'inscription (sur papier timbre)
prevue par l'article 141 de l'arrete organique, M. le
Ministre a repondu le 11 mars 1915 :
« En reponse a -votre communication du 5 mars courant,
relative a l'inscription des eleves-maitres et elevesmattresses
des Ecoles normales en vue . des epreuves du
brevet superieur, j'ai l'honneur de vous faire connaitre
que tout candidat a cet examen est term de produire une
demande d'inscription. Conformement aux prescriptions
de la loi du 13 brumaire an VII, cette demande doit etre
etablie sur papier timbre. »
7. — Circulaire ministerielle relative
au maintien des distributions de prix en 1916
— Du 29 mars 1916 —
Le Ministre de l'Instruetion publique, des Beaux-Arts et
des Inventions interessant la Defense nationale,
Monsieur le Prefet de la Haute-Garonne.
Mon predecesseur vous a indique, Ian dernier, les
motifs qui faisaient souhaiter le maintien des distributions
de prix.
Ces motifs ont conserve toute leur valeur.
Partout ot la decision dependra de vous, je vous prie
de dormer des instructions pour que eette ceremonie ait
lieu et pour qu'elle revete le caractere que lui imposent
les evenements.
Lorsque le vote des credits ind ispen sables est du ressort
des Conseils municipaux, vous voudrez bien signaler a
ces Assemblees, lors de leur session de mai, le desir quo
j'exprime a mon tour.
PAINLEVE.

1G9
8,— Circulaire relative au Brevet elementaire
et au Concours d'admission aux Ecoles
normales.
-- Du 27 Mars 1916 —
MONSIEUR LE RECTEUR,
L'arrete du 43 mars courant portant fixation des dates
des examens et concours de l'enseignement prim aire, en
1916, specifie (article 2), que les Recteurs sont autorises
avancer le concours des Ecoles norrnales a la date fixee
pour le Brevet elementaire. Par la, le moyen vous est
offert de rendre communs, ainsi que le recommande la
circulaire du 7 docembre dernier, l'examen du Brevet et
le concours &admission.
Sur l'opportunite de cette mesure, des objections ont
il est vrai, soulevees par plusieurs Conseils de professeurs.
Elles ne"m'ont pas semble irrefutables.
Le principal argument invoque consiste a dire que les
deux examens out des buts differents, a savoir, au brevet,
le contrele des .connaissances acquises; au concours d'admission,
le contrOle des aptitudes. Ii convient de ne pas
exagerer ces differences. On se ferait une idee fausse du
Brevet en le considerant seulement comme le criterium
dun ensemble de connaissanees destinees a etre utilisees
pour l'enseignement et en lui opposant le concours d'admission
qui doit reveler avant tout le degre de culture et
la possibilite de l'augmenter. Le Brevet etant un titre de
capacite, l'examen, a la suite duquel il est confere, a pour
objet de constater l'aptitude a enseigner. Or cette aptitude
ne suppose-t-elle pas, dans une certaine mesure, l'aptitude
a acquerir et a se perfectionner afin de se tenir au
courant du progres des idees et des methodes peclagogiclues
? Si cette necessite est admise, on voit que les deux

— 170 —
examenS peuvent etre conduits sensiblement clans le menie
esprit.
Du reste, le decret organique edicte les menies regles
pour l'appreciation des epreuves (art. 73 § 3 et 4; art. '118,
§ 9 et, 10).
Fajoute que, lorsque l'examen .est commun nux deux
groupes. de candidats, il a lieu necessairement, comme
le prevoit l'article 73 devant le kiry de l'Ecole normale,
complete dans les conditions prevues au § 3 de lad. '118,
c'est-a-dire par l'adjonction d'un second inspecteur primaire,
d'un second institutenr public et d'un membre on
ancien membre de benseignement prive. Compose en
majorite du . personnel de rEcole normale, cc jury offre
totes les garanties desirables au point de vue de recrutement
des normaliens. Et le classement des candidats lui
permet„ sans . grandes difficultes, de reconnaltre et de
choisir les -meilleurs.
b) Avis
A La Roche-sur-Yon, en 1916, l'examen des aspirants
au _brevet elernentaire et le concours d'adMission
l'Ecole Normale d'instituteurs auront lieu en meme
temps, C la date du 10 juillet.
L'examen des aspirantes au brevet elementaire et le
concours d'admission A l'Ecole . Normale d'institutrices
auront lieu separement et aux dates precedemment fixees :
le 17 juillet pour le brevet elementaire et le 24 juillet pour
le concours d'admission.

— 171 —
9, — Circulaires relatives aux accidents surve-
nus dans les ecoles publiques
Paris, le 30 mars 1916.
Le Ministre de l'Instruetion publique, des Beaux-Arts
at des Inventions interessant ta Defense nationale,
d Monsieur l'Inspeeteur d'aeademie.
tin certain nombre d'accidents survenus clans les ecoles
publiques donnent lieu, de la part des families, a des
actions en domrnages et interets.
Or, j'estime que lorsqu'un accident de ce genre est le
resultat d'une negligence ou d'une imprudence de l'instituteur,
susceptible d'engager sa responsabilite personnelle
par application de l'article 1383 du Code civil, il convient,
en vue de le mettre fl meme de defendre, le cas eel -leant,
ses interOts, de lui dormer connaissance des pieces den-
(iliac at des rapports etablis par les autorites scolaires.
Vous voudrez •bien, en consequence, chaque fois que
faccident qui vous sera signale vous paraitra devoir
justifier cette formalite, communiquer mix interesses le
Classier que vous aurez constitue.
— Du 12 Mai 1916 —
A differentes reprises, la Presse a enregistre de graves
accidents provoques par l'oclatement imprevu de projectiles
ou de fragments d'engins rapportes a leurs families
par les soldats du front. Plusieurs ca A regrettables se sont
theme proluits dans les ecoles, oü des eleves, malgre in
defense formelle de leurs maitres, avaient introduit des
balles de fusil ou de mitrailleuse.
Les institutenrs et les institutrices no sauraient trop
mettre en garde les -enfants — et les families elles-memes,

— 17°,1): —
que certaines confiscations operees ont paru surprendre,—
contre le serieux danger qu'il petit y avoir a manier lie
-prudemment des engins de guerre, meme d'apparence
inoffensive, et je -VOUS prie de youloir hien les inviter
renouveler, dans 1"interet COMMUTI, l'interdietion expree
d'apporter en classe aucun objet de cette nature.
Pour le Ministre et par autorisation 7
Le Directeur de l'Enseignement prim oil,
P: LAPIE.
10.—Lettre de M. le Prefet de la Vendee relative
aux travaux agricoles et a l'elevage dans
les communes rurales.
— du 6 juin 1916 —
M. L'INSPECTEUR D'ACADEMIE,
M. le Ministre de l'Agriculture vient d'appeler Fatten
tion des Prefets sur le devoir qui, dans les circonstances
actuelles, s'impose de tirer du sol tout cc qu'il peut
produire.
C'est ainsi qu'il importe de se preoecuper de la petite
agriculture et des modestes elevages qui sont d'ordre
familial parce qu'ils n'exigent qu'un travail facile et a la
porte de tous. Le jardinage -avec son accompagnement
naturel, les petits ele -vages (volailles, lapins , pores et
chevres) ont ete reconnus comme un des moyens les plus
pratiques d'augmenter at d'ameliorer l'alimentation des
families modestes en meme temps clue celle de nos.
soldats.
Les instituteurs, restes dans les communes rurales,
peuvent donner un concours precieux a cet effet en
initiant leurs Cleves au travail attrayant du jardinage. ,

- 173 —
ai , en consequence , l'honneur de 'VOUS prier de
uuloir Lien appeler dune facon totte speciale lem
sur ce point.
Le Prefet,
F. TARDIF._
11. -- Prix de dessin Eugene Monnier
M. le Ministre rappelle les prescriptions de la eireu-
Hrre en date du 20 ,.clecernbre 1913 relatives au - prix de:
).)ssin, fondation Eugene 'Wormier. Les envois devront
lo 20 join on plus yard C l'Inspection acade-
Ague.
Les dossiers seront constitues avec les travaux d'eleves
-t)=31eves parmi ceux qui ont Cie executes au cours de
nnCe scolaire. -
Chaque dossier comprendra dessins d'apres
:iature et d'apres des modeles differents, huit arrangeents
clecoratifs d'apres des themes- differents, quatre
!'oquis cotes d'apres des objets differents et quatre devoirs
Jlustres ou dessins faits librement hors la elasse. Pour
ecoles primaires de flues, les croquis cotes pourraient
re remplaces par de menus travaux dentelle,
Roffe appliquee. Ces dessins seront presentes
lies aux_ 'Ogre angles,.sur des feuilles de fort papier
Jis (papier d'emballage) mesurant 75 X 52. Cbacune de
feuilles de papier gris, portant quatre dessins ou plus
- utiyant -les formats, sera 'pliee en deux et le tout, soit six
mlles pour ehaque candiclat, sera envoye a plat entre.
cartons. A cet envoi sera joini, pour cbacun des
Jadidats un dossier contenant tous les dessins executes
•ans une classe, d'apres un meme exerciee (dessin d'apres
•ature ou arrangement rlecoratif). Cheque dessin devra
ientionner dans un angle rage de l'eleve.
Les dessins seront miles aux quatre angles des

— 174 —
feuilles aussi legerement que possible. Une menie feuille
ne portera que des dessins devant etre YUS dans le meme
sens.
Des que la Commission niinisterielle aura termine ses
travaux, ICs dossiers de dessins seront retournes aux
interesses.
12. — Journee Serbe
Le Comito du Secours national organise, pour le
25 juin, une Journee dont la recette doit aller aux femmes
et aux enfants de nos heroiques allies Serbes, et notamment
C ceux qui, restes dans leurs foyers, y subissent les
plus douloureuses privations.
M. le Ministre de 'Instruction publique a autorise les
membres de l'instruction publique C preter au Comite le
concours de leur autorite morale, de leur experience et de
leur devouement. M. le Ministre est persuade quo, dans
tous nos lycees, colleges et ecoles, maitres et leves travailleront
de grand coeur au succes de cette journee,
sucees qui preludera C la renaissance de la noble Serbie.
13. — Accueil francais
M. le Recteur a recu de M. le Ministre la circulaire
suivante, en date du 11 mars courant :
« Vous connaissez l'Acetteil francais, anivre creee
clepuis le debut de la guerre, par la Federation des
Amicales d'instituteurs, pour rendre un foyer aux enfants
chasses de leur pays par les hostilites.
« Afin de pouvoir etendre C un plus grand nombre
d'enfants les bienfaits de son initiative, la Federation 0n

— 175 —
lernande l'autorisation do vendre dans tous les etablisse-
nts d'enseignement public, tine plaquette dont le texte
!t les illustrations engageront nos Cleves C secourir leurs
.amarades des regions troublees par la guerre.
J'ai accorde volontiers cette autorisation et je vous
d 'inViter MM. les Inspecteurs d'Academie a donner,
ux organisateurs de cette vente, toutes facilites pour
.ssurer le succes de leur genereuse entreprise ».
14.--,Marraines de guerre.— Envoi de colis
Le Reeteur de l'Aeudemie de Poitiers,
é Monsieur l'Inspeeteur d'AeadMiie,
o La Roehe-sur-Yon.
Mon , attention ayant 'ete appelee sur l'interet y
turait C accorder le benefice de la fraitchise aux envois
colis actresses aux sOldats originaires des regions envaines
par. des

— 176 —
du Chef de corps, au Directeur des Postes et Telegraphes
du departement on reside la personne designee.
« Cette demande doit indiquer : le nom, l'adresse at
la, situation de la famille restee dons la region envahie ;
2° le nom et l'adresse de la personne qui doit beneficier
des dispositions de la loi en remplacement de cette
famille.
« Toute personne qui desire adresser gratuitement
des paquets postaux a un militaire des regions envahies
n'a, des lors, qu'a se faire designer par l'interesse dans
les conditions qui precedent. Elle recevra ensuite une
autorisation sur le YU de laqUelle lui sera delivroe, au
bureau de poste on elle fait habituellement ses operations,
la feuille d'expedition qui lui pernlettra d'envoyer gratuitement
un paquet tous les mois ».
Le Reeteur,
LEON PINEAL'.
15. — CEuvre des marraines et parrains de
guerre sous la presidence d'honneur de
M — Lucien Saint.
- Nous avons l'honnetir de solliciter votre collaboration
et celle de vos Cleves dans une ceuvre d'interet national :
celle des « Marraines et Parrains de guerre de nos braves
soldats des regions envahies.
Nous, des pays privilegies, devans notre reconnais -
sante sollicitude a celui dont le bien est pille, la maison
detruite, la famille sous le joug de l'ennemi et qui, toujours
vaillant, defend, avec uotre sol, nos libertes et nos droits.
Mais il est urgent de soutenir l'energie de ce brave :
e'est é ce devoir patriotique que sont convies les Marmines
et Parrains de guerre.
Le Filleul sera reconforte par des lettres affectueuses :

177
les eleves se cotiseront pour lui offrir un paquet, un peu
d'argent de poche : ainsi us auront la joie de consoler un
de nos pauvres isoles, de remonter le courage d'un combattant
et conscience de se rendre utiles a la defense de
la Patrie.
A la satisfaction d'accomplir cet acte de solidarite,
s'ajoutera pour la Marraine (ou le Parrain) de guerre,
celle de remplacer la famille impuissante a. secourir l'un
des siens. Et si le Filleul devait tomber au champ d'honneur,
depositaires des souvenirs qu'il laisse comme de ses
derniere pensees, us viendraient, au lendemain de la
delivrance, les porter, - supreme consolation, a la mere,
aux enfants Aplores, leur dire : e Non, votre fils, votre
pere n'etait pas seal et Malheureux ; j'etais la, je veillais
sur lui ; par moi il a ete soutenu, console, par moi il a eu
sue derniere joie »
Pour in Conaite :
Mme ROUSSILLE,
Presidente de l'CEurre.
Les personnes qui desirent un Filleul, sont priees de
s'adresser a. Mme Roussille, 57, rue des Chalets, Toulouse.
Quelques jours apres elles recevront le nom du Filleul,
use fiche, des renseignements sur lui et toutes instructions
— Cocarde du souvenir
Le Conseil de direction de, i La Cocarde du Souvenir))
euvre de in reconnaissance des tombes des militaires
'orts pour la Patrie), a demande l'autorisation de faire
endre, dans nos etablissements scolaires, des plancheS
presentant « les heroiques soldats de France s.
M. le Ministre a a:ccorde hien volontiers cette autorisa-

— 178 —
tion afin de permettre a nos ecoliers de participer
Fceuvre 'pieuse entreprise par cette societe.
Celle-ci se charge de faire parvenir aux proviseurs„
principaux, directeurs et directrices, institutenrs et insti:
tutrices, avec toutes les indications necessaires pour la.
vente, les collections de planches .qui seront livrees aux
souscripteurs
En nous faisant connaitre ces dispositions,
Recteur ajoute : « Je vous prie d'avertir YOS collabora-:
teurs de cet "envoi auquel us f'eront, j'en suis persuade,
un accueil favorable, tout en evitant cc qui pourrait faire
naitre quelque ».
17. — Muvre departementale des Pupilles
de 1'6cole publique
Le jeudi 18 mai, a 14 heures, a La lloche-sur-Yon,
dens une Salle du Musee,• sous la presidence de M. Chales,
inspecteur d'Academie delegue, une Assemblee reunissant
leS representants - des divers ordres de l'enseignement,
. des societes de patronage, des amicales, des delegues
cantonaux, a jete les bases de l`CEuvre des Pupilles de
FEcole publique de la Vendee.
M. l'Inspecteur &Academie, apres avoir donne lecture
des deux circulaires •du Comite d'initiative; parisien, a
insisto sur l'importance, pour l'ecole publique en general
et pour l'ecole publique de Vendee en particulier, d'organiser
dans le departement niEuvre des Pupilles de l'Ecole.
A l'unanimite, l'Assemblee a adopte la proposition. •
Ii a recommande de s'efforcer de grouper tous les amis
de l'enseignement public autour de cette ceuvre ; il a prie
les membres de renseignernent de la Lien faire connaftre
ieurs eleves et a leur famine. TI a donne lecture de

— 179 —
fallocution de M. Liard aux ecoliers de l'Acadernie de
Paris, appel qui precise la question et s'adresse purlieulierement
au coeur des enfants.
M. l'Inspecteur d'Acadernie fait savoir que M. le Prefet
a accepte tres volontiers la presidence d'honneur de
ICEuvre.
Apres avoir decide que le siege serait h l'Inspection
academique, l'Assemblee a elabore un projet de Statuts
qui sera sournis a une Assemblee generale, le 15 juillet,
a 2 heures du soir. Cette Assemblee,•apres avoir adopte
les Statuts, nornmera un Cornite d'administration de
quinze Membres qui constituera immediatement son
Bureau.
TITRE Ier
But, siege et composition de l'Association
ARTICLE PREMIER
II est fonde, sous le iorn d'OEurre des Pupilles de
'Eeole publique du departernent de la Vendee, une Assoiation
ayant pour but d'apporter a tous les orphelins de
guerre (et d'abord C ceux du departernent) qui fretuentent
les etablissements d'enseignement public, ou qui
-out appeles a les frequenter par la volonte de leur mere
,n de leur tuteur, -Fassistance materielle et l'assistance .
'ilorale dont Hs auront besoin jusqu'a Page oii us seront
-n Mat de se sUffire a eux-mernes. (Mais, en aucun cas,
1.1-dessus de vingt

180 -
ART. 2
Le siege de l'Association est C La Roche-sur-Yon,
l'Inspection academique.
.ART. 3
Peuvent etre Membres de l'Association :
, 1° Les etablissements d'enseignement public du departement
de la Vendee (Ecoles d'enseignement superieur,
Lycees et Colleges de garcons et de titles, Ecoles.normales,
Ecoles primaires superieures, Ecoles professionnelles,
Ecoles elementaires et maternelles, etc.), toute association,
tout groupement s'interessant C Fecole publique ;
2° Les associations de membres de l'enseignement,
les- associations d'anciens Cleves, les delegations .cantonales,
cercles, ligues, etc. ;
3° . Les- professeurs, instituteurs et institutrices des
etablissements d'enseignement public du department et
toutes autres personnes qui adhereront individuellemen
aux presents Statuts.
Pourront etre nommes Membres honoraires les personnes
qui auront rendu a l'CEuvre des services particuliers.
TITRE II
Ressources
•
ART. 4
Les ressources de PCEuvre se composent :
I° Des cotisations individuelles et des cotisations collectives
des Mernbres l'Association ;
2' Du produit des, collectes faites clans les etablissements
d'enseignement public du departernent ;
3° Des subventions des particuliers, des communes,
du departement et de l'Etat.

— 181 —
-ART. 5
La cotisation annuelle est fixee a 3 francs au minimum
pour les membres individuels, a 5 francs au minimum
pour les associations adheTentes.
La cotisation collective de chaqUe etablissement adherent
est fixee ti I franc par . classe et par an an minimum.
Toute personne individuelle et collective qui versera
par an une subvention de 20 francs au minimum, recevra
le titre de mernbre bienfaiteur.
Les membres bienfaiteurs, individuels ou colleetifs,
peuvent s'engager -a subvenir a Tentretien dun ou de
plusieurs orpbelins. Dans cc cas, ii leur sera Penchi
compte, dimple annee, de la situation de leurs
TITRE III
Administration
ART. 6
L Association est administree par un Comile compose
ile quinze membres elus par l'Assemblee generale au
crutin secret et a la majorite.
Les membres du Comite sont elus pour six ans ; ils
$.ont renouvelables par tiers tous les deux ans. Le sort
designera in premiere serie sortante. Les membres sortants
sont reeligibles.
ART. 7
Les membres de l'Association no peuvent recevOir
aucune retribution en raison des -fonctions 'qui leur sont
,i'enferees.
.VuT. 8
Le ComitCi ehoisit dans son sein le Bureau de l'Asso-

— 182 —
elation, qui le represente legalement en toutes circonstances
et qui se compose de :
Un President ;
Deux Vice-Presidents ;
Un Secretaire general ;
Un Secretaire ;
Un Tresorier.
ART, 9
Le Comite se reunit au moms trois fois par an et chaque
fois qu'il est convoque par le President. Le President est
tenu de le convoquer toutes les fois que la moitie des
membres en fait la dernande motivee.
La presence de huit membres an moms est necessaire
pour la validite des deliberations.
En cas de partage, la voix du President est preponderante.
Ii est tenu un registre des proces-verbaux des
seances. Ces proces-verbaux sont signes par le President
et par le Secretaire general.
ART. 10
Le Comae regle toutes les questions relatives au placement
des orphelins. ,
II fournit gratuitement aux families des pupilles tons
les renseignements pouvant etre necessaires pour la sauvegarde
des interets de ces derniers.
Ii fixe le montant des allocations a accorder a chacun
d'eux, suivant la localite et les conditions d'existence.
Ii organise la surveillance des pupilles.
Ii s'occupe de leur placement an sortir de l'ecole.
II prepare chaque armee le projet du budget pour
l'annee suivante.
ART. 11
Le President dingo les travaux du Comae et du Bureau.
11 assure l'execution des Statuts of des deliberations du

— 183 —
Comite et de FAssemblee generale. II represente !Association
clans ses rapports avec les Pouvoirs publics.
Ii ordonnV4p toutes les depenses regulierement autorisees.
Les quittances sont delivree,s par le Tresorier.
ART. 42
Le Comite pourra, le cas echeant, par une decision
prise ti la majorite de ses Membres, adherer, au nom de
l'Issociation du departement, a la Federation que,viendraient
a former les Associations semblables etablies clans
les autres departements.
TITRE 1V
Des Assemblees gene -rales
ART. 13
L'Assemblee generale se compose :
D'.un representant, aS ,ant voix deliberative, nomme
par chaque classe des etablissement§ publics d'enseignement
adherents ;
Dun representant ayant voix deliberative non -inn:
par chacune des Associations adherentes ;
3" Des thernbres individuels.
. ■ I1T. 14.
L'Assemblee genetale se reunit tine fois par an et
toutes les fois que le Comite juge utile de la convoquer.
Toute convocation doit indiquer les questions qui seront
portees a l'ordre du jour de la ,séance. -
La convocation de l'Assemblee generale est de -rigueur
lorsque le tiers des membres de l'Association, par exult,.
en fait la demande motivee au President. Dans ee cas,
PAssemblee doii etre convoquee clans le Mai dun mois.

— 184 —
ART. 15
L'Assemblee generale vote le budget ; elle delibere
stir le compte d'administration du President et sur le
compte de gestion du Tresorier.
lui est fait rapport, cheque armee, de la situation de
l'Association et des resultats de l'ffluvre. Elle designe,
cheque armee, le lieu oft se tiendra l'Assemblee generale
de l'annee suivante.
ART. 46
Toute discussion politique et religieuse est interdite
au sein de l'Association.
TITRE V
Modification des Statuts et dissolution
ART. 17
Les Statuts ne peuvent etre modifies et la Societe ne
peut @tre dissoute que .sur la proposition du Comite ou sur
la proposition du dixieme des membres ayant droit de
faire partie de l'As,semblee generale, la dite proposition
etant adressee au Bureau au moms un mois é l'avance.
L'Assemblee ,extraordinaire, specialement convoquee
ft cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'a la majorite
des deux tiers des membres presents.
L'Assemblee doit se composer du quart . an moms des
membres ayant le droit d'en faire partie et, dans le cas de
dissolution, de la moitie de ceux-ci. Si •ce nombre nest
pas atteint, une nouvelle Assemblee aura lieu dens le Mai
de quinzaine : ses decisions seront valables quel que suit
le nombre des menabres presents ou representes.
ART. 18
En -cas de dissolution, les fonds restant en caisse

— 185 —
seront verses a la eaisse d'CEuvres similaires qua l'Assemblee
generale designera.
TITRE VI
Reglement interieur et surveillance
ART. 19
En reglernent interieur, prepare par le- Comite et adopte
par l',Xs§emblee generale, - arrete les conditions de detail
propres a assurer l'execution des presents Statuts. II peut
toujours etre modifie dans la merne forme.
AnT. 20
Le rapport annual at les comptes seront ,adresses
chaque armee au Prefet du departement, ainsi qu'au
Ministre de l'Interieur.
ART. 21
Le Secretaire fera connaitre aux autorites, dons les
trois mois, les changernents survenus dons l'administration
et la direction de l'Association.
ART. 22
Les registres at pieces de comptabilite de l'Association
seront presentes, sans deplacement, sue toute requisition
du Prefet, a lui-merne ou a son delegue.

— 186 —
18. -- Questions diverses
— EXTRA1TS DI: journal Officio? —
Dans uric maison d'habitation, l'autorite militaire n
droit de requisitionner tons les beaux, mais les habitants
ne doivent jamais etre deloges de la . chambre et du lit
ciii us ont l'habitude de coucher. (Journal Officiel, 12 fe-:
vrier -1916).
Ii nest pas possible d'accorderune permission spia4ale
au x militaires des regions envalnes pour revoir leurs
parents. (Journal Offieiel, 4 fevrier 1916).
Les llommes renvoyes dons leurs foyers sans avoir ,
droit a tine pension on a une gratification de reforme ne
-percoivent pas l'allocation journaliere , mais peuvent.
solliciter un secours. (Journal Officiel, 4 fevrier 1916).
La qualite de fonetionnaire civil ne .prive pas be milij
taire de l'allocation journaliere speciale, on de la gratification
de reforme on de pension. (journal Officiel, 9 fevrier
1916),
Les hommes atteints d'infirmites resultant de blessures
de guerre on accidents .survenus en service commande etreformes
antic droit de demander un. nouvel examen de
leur cas, s'ils estimeat que la decision les concernant est
injusticiable. (Journal Officiel, -12 fevrier '1916).
Lorsque le militaire est decede d'une maladie ni contagieuse,
ni endemique, le dossier de pension fait l'objet,
d'un classement special en attendant le vote du projet_
de loi qui reconnait le droit a pension aux venves de tons
les militaires morts de maladies contractees on aggrayees
clans le service. (Journal Officiel, 12 fevrier 1916).

— 187 —
Un pourvoi peut etre forme contra la liquidation d'une
pension militaire ;il est -presente Olt par l'intermediaire
dun avocat, soh par une requete signee de in partie. Le
recours est enregistre en clebet et jug sans autres frais
que le droit de timbre. En cas de rejet total ou part;iel de
la -requete, les ( -fruits deTenregistrement, du recours at de
farret sont dus par le requerant, mais eelui-ci peut demander
l'assistance judicia]re qui l'exonere de tons 1"rais.
(Journal Official, 9 feyrier 1916).
Tout sursis d'appel etant accorde pour une function
determinee, ledieneficiaire qui change de function doit
formuler une nouvelle demande. (Journal Official, 19 fevrier
1916).
Les objets des soldats tombes au champ d'honneur
sunt actresses au bureau de comptabilite at de renseigne-
'Aleuts des armees, qui les tranSmet au Maire de la localite
od reside in famine, pour etre remis Ccette derniere.
(Journal Official, g fevrier 1916).
Les objets des prisonniers ou dis -parus sont conserves
par les depets pour etre rernis soit aux interesses, sOit
leurs heritiers en cas de deces. (Journal Official, 9 fevrier
1916).

— 188 —
19. — Liste des ouvrages admis par la Commission
des Bibliothegues de l'enseignement
primaire.
Monzie (A. de). Aux confins de la politique. Bernard
Grasset, 1 vol. in-18, 3 fr. 50. (Bibliotheques pedagogiquMs.
— Ecoles normales).
Muller (Sophus). L'Europe prehistorique. J. La-
marre, 1 vol. in-8, 10 francs. (Bibliotheques pedagogiques.
Ecoles normales. Ecoles primaires superieures).-
Munch (AV.). — Parents, profeSseurs et acoles d'art four-,
d'hui. H. Dither, 1 vol. in-12, 3 fr. 50. (13ibliotheques
pedagogiques. — Ecoles normales).
Pascault (DV) et Moreau (0). — Pour vivre cent ans.
Larousse, plaquette de 48 pages. (Bibliotheques pedagogigues.
— Bibliotheques scolaires).
Pellisson at Rudler. Recut, critique des lirres nou-
veaux (1912). Bureau de In _Revue, I yol. in--8, 6 francs.
(Biblio'theques pedagogiques. — Ecoles normales).
Pie (P.). — Les assurances sociales en France et a
l'atranger. Alean, 1 -vol. in-8, 5 francs. (Toutes les biblio 7
theques).
Pionnier (Capitaine). — Les beaux voyages : Aux' lades.
Les Arts graphiques, 1 -vol. in-12, 0 fr. 50 : (Bibliotheques
pedagogiques. — Ecoles normales. Ecoles primaires
superieures).
Pirro (A.). — Les maitres de la musique : Schutz.
Mean, '1 vol. in-12, 3 fr. 50. Bibliotheques pedagogiques.
Ecoles normales).
Poulaine (J. de la). — Par l'anergie et le travail:
Plon-Nourrit, -1 vol. in-8, 3 fr. 50. (Toutes les bibliotheques).
Pouthier (E.):— Pour qu'on apprenne les mathamaltiquei.
IL Didier, 1 vol.. in-12, 3 fr. 50. (Toutesies: bibliotheNues).

— 189 —
. les promenades au Musee do Louvre. —
hence generale de la Librairie, 1 vol. in-8, 0 francs.
:Renard (G.). -- HiSloire du travail a Florence. Agence
gOnerale de in Librairie, 1 vol. in-8, 0 francs. (Toutes les
bibliotheques).
Richard (Commandant A.).. — Nos drapeat :c pendant
t'anm'e terrible 1870-71. Chapelot, 1- vol. in-4, 10 francs.
(Mutes les bibliotheques).
Rocourt (G.). — Le livre de raison d'Elisabeth Renault.
011endorff, 1 vol. in-8,,3 O. 50. (Toutes les hibliotheques).
.-Rouveraud: Ararietes pedagogiques. Peschauci,
.Alais, 1 vol. in-12, 2 fr. 50. (Bibliotheques pedagogiques.
— Ecoles 4ormales).
Sageret (J.). Le systeme do monde. — Des Chaldeens
4,Netrton. F. Alcan, 1 vol. in-16, 3 fr. 50. (Bibliotheques
Odagogiques. — Ecoles normales).
Schelle (G.). -- Le hilan dt t protectionnisme en France.
F. Alean, 1 vol. in-12, 2 francs. (Bibliotheques Pdagogigues.
— Eeoles norrnales).
Toudouze (G.): — Le Tresor maadit. Hachette, 1 vol.
in-8, 3 francs. (Bibliotheques scplaires).
Vast (H.). — Atlas universel de geographie (partie
contemporaine). Gamier, 1 vol. in--fol., 25 francs. (Toutes
les bibliotheques).
Vast (H:). — Atlas hisiorique. Gamier, 1 vol. in-fol.,
12 francs. (routes les bibliotheques),
Vigny (A. de). — Servitude _et Grandeur militaires.
C. Levy, 1 vol. in-8, 0 fr. 95. (Bibliotheques scolaires).
Vigny (A. de). Cing-Mars : Histoire d'une conjuraion
sous Louis XIII. C. Levy, 1 vol. in-8, 0 fr. 93.
(Bibliotheques seolaires).
Villey (Pierre)..-- Montaigne : Textes choisis et expli-
Plon, 1 vol. in-12, 1 fr. 50. (Toutes les bibliotheques).
Vincent (A.) et Eckert (A.). — Les eauseries de l'oncle
Jean; Hachette, viol. in-8, 2 fr. 50. (Bibliotheques scolaires).

— 190 —
Vinci (Leonard de). — Traite du paysage. Delagrave,
1 vol. in-8, 7 fr. 50. (Bibliotheques, peclagogiques.
Ecoles normales).
Wagner (Ch.). — A tracers le pristne du temps. -
Hachette, 1 vol. in-12, 3 fr. 50. (Toutes les bibliotheques).
Walle (Paul). — La Bolivie el ses mines. E. Guilmoto,
1 vol. in-8, 7 fr. 50. (Toutes les bibliotheques).
Wouters et Haentj ens. — La laiterie moderne. Larousse,
1 vol. in-16, 2 francs. (Toutes les bibliotheques).
Welschinger (H.). — Bismarck (1815-1898). F. Akan,
1 vol. in-8, 5 francs. (Bibliotheques p6dagogiques.
Ecoles normales).
X... — Pour hien connaitre ses droits. Laffitte, 1 vol.
in-8, 5 francs. (Bibliotheques pedagogiques". Ecoles
primaires superieures, jeunes fines).
X... — Les horreurs de l'incasion. Berger-Levrault,
broch, in-8, 0 fr. 90. (Toutes les bibliotheques).
(Bulletin administratif, n° 2112).
Assani (G.). —La Societ61 francaise a tracers les--
-siecles. Houston, 1 -vol. in-16, 4 francs.
Baratier (Colonel). — Epopees africaines. Perrin, 1
in-16, .3 fr. 50.
Bellanger (Camille). — L'ort de peindre- : la compo7.,
Gamier, 1 vol. in--16, 2 fr. 50.
Bertrand (Louis). — Les cies obscures. E. Vanin,
Saint-Gaudens, 1 vol. in-8, 2 fr. 25.
Blanguernon (E.). — Pour l'ecole cicalae. Hachette,.
1 vol. in-16, 3 fr. 50.
Botte (Louis). — Au eaufr do Maroc. Hachette, 1 vol.:
in-16,'4 francs.
Butcher. — En Egypte : Choses cues. Vuibert, 1 vol.-
in-8, 4 francs.
Brocca (A.). — Etineelles d'or. Vuibert, 1 vol. in-8 ill, -
1 fr. 50.

— 191 --
Callen (Leon). — Les guerelles religieuses et parlemenidires
sous Louis X .17.Hachette, 1 vol. in-16, a francs.
Caroulle (Eb.). — .Aventures d'un colon francais an
-SeOgal. Gedalge, 1 vol. in-8, a fr. 50.
Cartault (A.). — Les sentiments cp4ncireux. F. Mean,
vol. in-8, 5 francs.
Chales (P.). — Paroles et figures republicaines. A.
,:- Picard, 1 vol. in-4, 4 francs.
Chaplet. — Les reeettes du laboratoire. Masson, 1 vol.
in8, 3 francs.
Chaplet et RouSset (IL). — Les recett .es de in carapoigne.
,Masson, 1 vol. in-8, '3 francs.
Chaplet et Mareehal. -- Les recettes sportives. Masson,
, 1 vol. in-8, 3 francs.
.Cirn (A.). — Le gros lot. Hachette, 1 vol. in-8, 3 francs.
Clore (C.) et Sevestre (N.). — -Nos grands rots pawl
us -iitaient petits. Delagrave, 1 -vol. in-4 ill., 7 fr. 50.
Coupin (H.). — Comme0 on ebllectionne les jleurs,
les betes, les pierres. A. Colin, 1 vor. in-4.
Delabasse, tie do mineur. Lihrairie nationale
d'education, 1 vnl. in-4.
Delcourt (P.). — Les Robinsons francais. Gedalge,
1 vol. in-8, 5 francs.
Dessaint (L.). — Pour vivre heureux et longtemps.
Gedalge, 1 vol. in-8, 3 fr. 20.
Divers. — Lectures pour tons 1918 (15 a inee). Hachette,.
1 'vol. in-8 ill., 10 francs.
Deayara ((Tit.). — His Loire de in Savoie. Boivin, 1 vol.
in-8, 3 francs.
Dumas (R.). — Cdntes • roses de ma illere-G,,:wnd. Boi-
-in, 1 vol. in-S ill., 8 francs.
Dumont. — La Fumure raisonniie des years et des
,plantes ornementales. Earousse, 1 vol. in-16, 2 francs.
Fage (IL). — Vers les Steppes et les _Oasis. Algerie, -
Tunisie. Hachette, 1 vol. in-8, 1 fr. 40.

— 192 —
Fevre (J.). — La terre et l'homme par l'image. La
France. Hachette, 1 vol. in-8, 1 franc.
Fevre (J.). — La terre et l'homme par l'image. L'Enrope.
Hachette, 1 vol. in-8, 1 franc.
Frager (M.). — A la barre de l'Histoire. Hachette,
1 vol. in-16, 3 fr. 50.
Freycinet (de). — Souvenirs (1878-1893). Delagrave,
1 vol. in-8, 4 fr. 50.
Gleyse (A.). — L'Afrique du Nord : Maroc, Algerie,
Tunisie. Ferran jeune, a Marseille. 1 vol. in-12, 1 fr. 50.
Hinzelin (E.). — Cmurs d'Alsace et de Lorraine. Delagrave,
1 vol. in-8, 7 fr. 50.
Hoffding (H.). — J.-J. Rousseau et sa philosophic.
F. Alcan, 1 vol. in-12, 2 fr. 50.
Hollebecque. — II y avait une fois... A. Quillet, 1 vol.
in-4, 9 fr. 50.
Jacquin (J.) et Favre (A.). — Les petits naufrages du
Titanic. Hachette, 1 vol. in-8, 2 francs.
Janin (M.). — Un grognard de 12 ans. Boivin et C'e,
1 vol. in-4, 5 francs.
La Tour du Pin (Marguerite de). — Journal dune
femme de cinquante ans. Chapelot, 2 vol. in-8, 12 francs
les deux volumes.
Le Goffic. — Racine. Plon-Nourrit, 2 -vol. in-12, 1 fr. 50
le volume.
Lichtemberger (A.). — Les conies de Minnie. Plon,
1 vol. in-16, 3 fr. 50.
Magne (L.). — L'art applique amr metiers : Le trur(til
du verre. Laurens, 1 vol. in-8 ill., 6 francs.
Nordenskjold (Otto). — Le monde polaire. A. Colin,
1 vol. in-8, 5 francs.
011one (Commandant d'). — Les derniers barbores.
P. Laffite, 1 vol. grand in-8, 15 francs.
Pelletier (G.). — Conies du temps present. Hachette,
1 vol. in-8, 1 fr. 10.

— 193 —
Penennrun (A. de). — Fealties de route bulgares.
linhaus et Chapelot, 1 vol. in-16, 3 fr. 50.
Percy (F.). Martin. — La Greee nouvelle. Guilrnoto,
1 vol. in-8, 4 fr. 50.
Poincare (Raymond). — Ce que demande to Cite.
Hachette, 1 vol. in-8 ill., 1 franc.
Rabier (Benjamin). — Le Beon de Benjamin Rabier.
Gamier freres, 1 vol. in-4, 12 francs.
Ranquet (S.). — La eathedrale cte Clermont-Ferrand.
H. Laurens.
Reinach (S.). — ,Sidonie on le Francais sans peine.
Hachette, 1 vol. petit in-18, 5 francs.
Renard (M.-G.). — Perdue en Afrique. Gedalge..1 vol.
3 fr. 60.
Rinet (J.). — Daki le Rotnaniehel. Albin Michel, 1 vol.
in-8, 4 fr. 20.
Robida (A.). — Le Roi des Jongleurs. A. Colin, 1 -vol.
in-16, 2 francs.
Rosenthal (L.). — Notre art national: Delagrave, 1 -vol.
in-8, 3-fr. 50. -
Schneider (R.). — cities d'art celebres : Peroase.
Laurens, 1 vol. in-4, 4 francs.
Scott (Capitaine). — Le POle meurtrier. Hachette,
1 vol. in-8, 20 francs.
Sedaine. — Le phitosophe sans le saroir. Gedalge,
1 vol. in-8, 2 fr. 59.
Sevestre (H.). — Blanes eontre Noirs. Hachette, 1 vol.
in-8, 0 fp. 85.
Stiegler (G.). — Le Marechal Oudinot, d'apres les souvenirs
inedits de la Marechale. Plon-Nourrit, 1 -vol. in-8,
3 fr. 50.
'Foudouze (G.). — tine myste,rieuse a aire. Hachette,
I vol. in-12, 3 francs.
Toudouze (G.). — Le pompon cert. A. Boivin, 1 vol.
in-8, 6 francs.

— 194 —
Tourgueneff. — Iiëcits d'un chas'sear. Laflitte, 1 vol..
in-8, 0 fr. 95.
Vallaux (C). L'arch;pel de la Manche. Hachette,
1 vol. in-12, 4 fran cs.
Vernon (R). — Les pirates de rain. Hachette, 1 vol.
in-8, 3 francs.
Vigny (A. de). La cantle de Jane. P. Laffitte, 1 vol.
in-8, 0 fr. 95.
-Villetard (P,). Le droll dancer. Hachette, 1 vol..
3 fr. - 50.
X... — Manila. L'(Euvre du Maitre. Hachette, 1 vol.,'
in-8, 15 francs.'
(Bulletin du illiniStere, n° 2129, du 30 mai 1914).
Albert (Prince de Monaco). La -carriere d'un;
navigateur. Hachette, 1 -vol. in-8 ill., 20 francs.
Blanchon (A.). — Plantes et flears a la niaison. A.
Colin, 1 -vol. in-16, 5 francs.
Cain (G.). — Environs de PariS. E. Flarnmarion, 1 vol..
in-46, 5 francs.
Chancel (J.). — Lulu au Maroc. Delagrave, 1 voL
in-4, 4 francs.
Delahache (G.). - L'Exode. Hachette, 1 vol. in-12,
3 fr. 50.
Desvernays (AP- L.). — Les aniniaux d'agrement. A.
Colin, 1 vol. in-16, 1 franc.
Divers. -- L'aronautique. P. Laffitte, 1 vol. in-8,.•
,francs.
Fabre -- Le Ciel. Delagrave, 1 vol. in-12.
3 fr. 50.
Eritsch. Emploi des engrais chimiques en horti-
culture. Laveur, 1 vol. in-16, 3 francs.
Galland (E.). — Le Maroc. Librairie nationale d'education
et de recreation, 1 vol. in-8 ill., 4 fr. 50.
Hebert (G.). — Le code de la force. Vuibert, 1 vol.
1 n42, 1 fr. 50.

— 195 —
Henneze1 (H. d'). Les rules d'art celebres : Lyon.
H. Laurens, 1. vol. in-8 ill., 4 francs.
Launay (L. de). — La Turquie vie l'on volt. Hachette,
-1_vol. in-8 ill., 4. francs.
Mael (P.). — Le talisman. Hachette, 1 -vol. in-8,
3 francs...
Maurel (A.). — Quinze jours a Venise: Hachette, 1 vol.
.in-16, 7 fr. 50.
. • Moliere. — CL'uvres ehoisies. Le Bon-Marche, 2 vol.
in-8 ill., 1 fr. 95.
Nansouty (Max . :de). — Outillage ineeanique. Boivin
et Ci", 1 vol. in-4, 15 francs.
Rarnbaud (A.). — Histoire de la Russie depuis les oriyines
jusqu'd nos jottrs. Hachette, 1 vol. in-16, 6 francs.
Rozet (Georges). — Les fetes du muscle. B. Grasset,
1 vol. in-8, 3 fr. 50.
Schelcher et Becug;iS. — Paris rzt en ballon. Hachette,
album, in-folio.
Trombert (A,), — Ombres ylorieuses. Chaix, 1 vol.
n-16, 3 fr, 50.
- Vignaud (J.). Notre maitre. P. Laffitte, 1 vol. in-16,
3 fr. 50. .
Voltaire. — Histoire de Charles XII. Larousse, 1 vol.
-in-12, 8 fr. - 50.
• (Bulletin du Minis/ere du 15-21 aont 1914). -
Albin (Pierre). — D'Agaclir a Sarajevo. P. Alcan,
3 fr. 50.
' Annenskaia Re/our an bercail. Flammarion,
3 fr. 50.
Barbier-Pussy (Mme). L'envers de la bonte. Fischb a-
cher, 2 francs.
Baudry et Saunier (L.). — Oui... mais le 75 arrose
injure. Publications Ornnia, 2 fr. 50.
Bellet (Daniel),--- La mer et l'homme. Hachette, 3 fr.
Berthault (F.). — Le ble. Librairie agricole, 1 fr. 50.

— 196 —
Bourgin (H.). — Le militarisme - allemand. F. Mean,
1 fr. 25.
Milts (M.). — Hems. Payot et C'e, 3 fr. 50.
Cane (DC). — Sur lee routes des Alpes en automobile.
Hachette, 3 fr. 50.
Chantepleure (Guy). — La rule asstegee. Calmann-
Levy, 3 fr. 50.
Church. — L'Odyssee contee aux enfants. Philipon-
-Vuibert, 3 francs._
Cloudesley-Brereton. — Qui est responsable? La guerre
europeenne, ses causes. Alcan, 1 fr. 25. .
Coquide (E.). — Crites et plages de France. Guilmoto,
5 francs.
Couyba (M.). — Le Parlement francais. H. Laurens,
• 3 fr. 50.
Cure (J.). — Ma pratique de la culture maraichere.
Librairie de la Maison rustique, 2 fr. 50.
Daudet (G.). — L'heritage des Kerlouan. Plon, 1 franc.
Demony (G.). — L'education de l'effort. F. Alcan,
3 fr. 50.
Denis (E.). — La guerre. Delagrave, 3 fr. 50'.
Divers. — Morale religieuse et morale laique. F. Alcan,
6 francs.
Durand (G.). L'art de la Picardie. Fontemoingi
3 fr. 59.
Fabre -- Les auxiliaires. Delagrave, 3 fr. 50.'
Faguet (E.). — Initiation litteraire. Hachette, 2 francs-..
Finot (P.). — Civilises contre allemands. — Mammarion,
3 fr. 50..
Fraser (J.-F.). — L'amvre gigantesque. L. Roger,
4 francs.
Fyfe (H.). — Au pays de l'or et des diamants. J. Roger,
4- francs.
Gautier (Emile). — L'annee scientifique et ind,ustrielle
1914), .Hachette, 1 fr. 50.

— 197 —
Egelbacher (M.). --La locomotive a vapeur. Gamier,
:3 fr. 50.
Hitier Systemes de culture at assolententse'
Librairie de la Maison rustique, I fr. 50.
Hymans (II.) et Dousset cF.). — Les villes d'art eelebres :
Anvers-. H. Laurens, 4 francs.
Lavisse (E.) et Andler (Ch.). — Pratique et doctrine
allemande de la guerre. A. Colin, 0 fr. 50..
La Goffic (Ch.). — Le pirate de Vile de Lain. Hachette,
I franc.
Le Goffic (Ch.). — DiNinude. Un ehapitre . de l'histoire
des fusiliers marins. Plon–Nourrit, 3 francs.
Legrand (Blanche). — Les demoiselles de Noel-Fleari.
Hachette, 3 fr. 50.
Levret (H.), — Le President de la Republique. A. Cohn,
3 fr. 50.
Muzet. Aux pap boi.kaniques. P. Roger, -4 francs.
Pailleron (Edouard). — Theatre: complet, 4 vol. Calmann–Levy,
3 fr. 50 le volume.
Paris (E.). —. La Rassie at ses richesses. P. Roger,
4 francs.
Pasture (de la). — Jeanne, 1a petite mere. A. Colin,
2 francs.
Perdiguier (A.). — Ayrieol Perdiquier. — Alemoiriu;
d'un Coropyynon, Marcel Riviere, 6 francs.
(21 sitirre 2),

— 198 —
20. — Carrieres ouvertes aux eleves de nos
6co1os. -- La steno-dactylographie.
La steno-dactylographie owvre aux jeunes gens et aux
jeunes filles de nos ecoles un grand nombre de carrieres
independantes et fres avantageuses, soit dans le commerce
et l'industrie, soit clans les administrations civiles
et militaires (pouts et chaussees, postes et telegraplies,
ehemins de fer, prefectures , ministeres ; intendances,
bureaux de recrutement, etc., etc.).
Les instituteurs et institutrices publics feront hien, le
ens echeant, de signaler ees debouches aux families
ernbarrassees dans le choix dune situation C dormer a
leurs enfants.
Au surplus, «l'Union des Socieles steno-daetylographiques
du S. E. » se met a lour disposition pour leur f'ournir
gratuitement tous les renseignements précis et detailles
pourraient desirer, tant sur la profession et ses
avantages que sur les moyens d'etudier, mettle sans de--
placement, la stenographie et la dactylographie.
Ecrire au President, M. Justin GRIMAUD, a Privas.
21. — Recherches en faveur des families
dispersees.
L'Office de Renseignements pour les families disper 7
sees (jut fonctionne a Paris, 27, avenue de l'Opera, sous
le patronage du Conseil national des Femmes francaises,
serait heureux d'obtenir de Messieurs les Instituteurs
leur collaboration, que les membres du corps enseignant
out hien voulu lui accorder deja, l'annee derniere, aver
un zele digne de tout eioge.

— 199 —
- MM. les Instituteurs qui desireraient continuer cette
'collaboration youdront hien : lo nou,s envoyer, pour etre
-transmi4 6 l'Office de Renseignements, un Mat des refu-
•gies ou rapatries meld presents dens leurs corn-
Inuties respectives (chacun y &twit designe par ses nom,
-prenoms, age; profession et domicile avant la guerre);
2° nous signaler, d partir de la date ofi cet Otat aura Me
arrOte, lesarrivees dons la commune de refugies ou rapatries
notiveaux, les &Tarts, les deces, les changements
d'adresse a l'interieur de la commune (cela seulement,
bien entendu, dans les grandes agglomerations).
L'Office -a reconnu, effectivement, que beaucoup do
refugies on rapatrieS, pour des raisons diverses, changent
fres volontiers de residence, souvent en echappant au
contrOle administratif. D'oU la necessite de la documentation
officieuse sollicite de MM. les Instituteurs,
pour completer et rectifier sa documentation officielle.
22. — Les earacteristiques du Soldat franeais
-Deux jburnaux suisses_publient simultanetneni deux artictle
inteitessaids et elogieux. consact.Os cu soldat francais.
PotU-la l'eibtote de Gene -ce , la ( -:aracleristi' clue. dorninante ilit
t-ioldat To in troisinie Ropiil1i1no. c'est To («Tan » et elle deli-
le (trail comme suit :
Le_ cran, c'est le panache, moms cc qu'il a de theatral
est la bra voure avec un peu de blague ; c'est l'heroIsme
maiis bon enfant ; c'est le courage mais pas trop austere ;
nest la Contiance en soi, mais pas fanfaronne ; c'est le
ordant par Finitiative ; c'est l'enthousiasme condense en
bons mots ; c'est la yolonte de vaincre exprimee en
gouailleries ; c'est l'offre de so peau avec bonne huinelir ;
c'est de _Lien youloir mourir, mais sans s'en faire ; c'est
1", 1 ,:roche et -d'Assas ; c'est Fanfan in Tulipe at Bayard ;

c'est une legende de Raffet sous un dessin de Neuville ;
c'est le faubourg de Paris avec la lumiere de l'Arc-de--
Triomphe.
On ne passe pas et les marmites, les trombes de for et
de feu ne peuvent rien contre cette volonte arretee, contre
cette assurance entetee.
Pour in Gazette de Lauzanne cc qu'il faut le plus admirer
dans l'armee francaise, c'est sa merv'eilleuse tenacite, c'est son
endurance a toute epreuve.
Or, cette tenacite et cette endurance, cc soot les caractevistiques
du paysan francais, qui a apporte dens les tranchees
cette admirable qualite qu'il .ne cesse de deployer dans le
labeur quotidien des champs.
Il no faut pas se dissimuler, dent la Gazette, quo cette
interminable guerre, si riche en difficultes et en epreuves
de toute sorte, n'offre rien de cot 116roisme a panache
propre a entretenir l'enthousiasme ; cette guerre d'usure
use aussi les ames et cost merveille de voir comment les
qualites foncieres du paysan, qui sont celles de la race et
de la terre, oat permis au soldat francais d'opposer a
Ferosion du temps qui coule comme un fleuve, la resolution
de leur coeur de granit.
Les gens de profession liberale tirent de leur intelligence
les raisons de durer et de tenir ; les paysans tirent
cos raisons de leur instinct.
La patrie est pour eux une chose concrete ; c'est a in
fois leur champ at leur village, leur famille, lours coutumes
et lours habitudes quelque chose de tres simple et
de tres complexe, mais que lent' sagesse reconnait connne -
essentiel et comme inalienable.

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— '201 --
23. -- Pages d'Histoire
Un message de sympathie de l'elite du peuple americain
aux nations alliees.
.La presse des - Etats-Cnis a publie, le 17 avril, un message
de_sympathie pour les Allies, signe de cinq cents noms des
citoyens americains qui representent Petite du pays.
Parmi les signataires, figurent les representants de presque
tons les Etats de l'Union at de toutes les categories,superieures
de citoyens hommes de lettres, juristes, professeurs et presidents
d'Universites, 29 eveques, presidents des compagnies
de chemins de fer, etc,
Le message debute ainsi :
Notre jugement soutient votre cause, nos sympathies
et nos esperances Swat. avec YOUS dans cette lutte. En
disant . cela, nous sommes stirs d'exprimer les convictions
et les sentiments de l'immense majorite des Americains.
Depuis le debut du terrible conflit mondial actuel, ii
n'a pas manqué en Amerique de manifestations individuelles-d'.ardente
sympathie- pour la cause de la Grande-
Bretagne, de la France et de leurs allies, ainsi que d'horreur
et de reprobation pour les methodes employees par
les confederes teutons dans la conduite de la guerre.
- Cependant, continue le message, jusqu'ici on a hesite, pour
differentes raisons, C faire une manifestation collective et publiqu..Actttellement,
le moment est venu de la faire :
Les AmOriCains se doivent C eux-Memes d'exprimer
plus publiquement et plus formellement leur sympathie et
leurjugement. De merne que nous nous sommes toujours
consideres comme une nation libre d'exprimer ouvertement
ses sympathies aux peuples qui luttent pour leurs
libertes, de mettle nous avo-ns le devoir aujourd'hui tout
au mains de manifester clairement la solidarite de nos
sentiments pour ceux qui luttent afin de preserver les
libertes du monde et les plus hauts ideals de civilisation.

- 902 ----
Devant les grandes questions morales mises en cause,
et dont la bonne solution est .vitale pour toute l'avolution
future de la civilisation, la conscience americaine.ne . pelit :
pas continuer a se taire. Elle ne petit pas courir le risque
de sembler rester neutre sans se sentir atteinte danS -lsar
propre int6grite et dans son respect d'elle-meme...
Le jugement americain a ete mnrement forme, et il „
s'est fonde fres largement sur une etude des documents
allemands et des declarations allemandes sur les points
en litige. ;
Tout en ne meconnaissant pas que l'Allemagne a contribue, -
,jadis, au commun tresor JO la civilisation moderne, les signa- .
taires, don t « beaucoup ont -beneflele d'une education allemande
» el dont « quelques-uns sont de sang-allcmand » demandent,
danS l'interet de eetle civilisation el dans finteret,
superieur de TAllemagne meme, quo les empires centraux• -
soient vaineus.
L'invasion de la Belgique est a nos yeux un crime que
rien no pourra janiais justifier. Elle restera comme-une
tache sur l'histoire de l'Europe. La conscience du petiple
americain crie et proteste contre les outrages A la civilisation
commis par vos ennemis et contre les methodes - de
guerre qui enfreignent les lois „internationales des nations
et les lois morales de l'humanite.
La saintete des traites, les droits des petites nations,
la question de savoir.si le militarisme doit l'emporter sur
la civilisation, - tout cola est implique dans la decision
finale.
Une paix qui no rendrait pas la Belgique au peuple
beige et a son propre-gouvernement, qui ne lui donnerait
pas une indemnile suffisante pour lui permettre autant
que possible de reconstruire ses cites et ses villages devastes
et de fiestaurer sa propriete ruinee, une paix qui
ne reconnaitrait pas les droits cdes petites nationalites de
l'Europe, une paix qui ne donnerait pas des garanties

203
:qu'une calamito telle quo la presente guerre ne puisse se
-reproduire , une paix qui n'assurerait pas toutes ces
choses Serait un desastre et non une benediction.
C'est parce que - nous pensons quo le succes de la
Grande-Bretagne, de la France, de et de la Russie
signifiera la restauration de la Belgique at de la Serbie
et la suppression du militarisme quo nous faisons des
• voaux ardents pour sa realisation..C'est a cet espoir qu'est
attaché pour nous l'avenir de In civilisation meme.
Une r6;ponse a la pace allemande
M. d'Estournelles de Constant, senateur, vient d'adressee
in lettre suivante n Ia Arourelle Gazette de Zurich, :
Puisque VOUS voulez Lien me demander . mon opinion sue
les appels n la paix publies recemmenl thins in Nouvelle
Gazelle de Zurich, in voiei :
Jo ne sais pas a quel paeifiste francais votre collaborateur
a pu adresser ces appels; je n'en connais, pour ma
part, aucun dont On puisse dire qifil les ;_ encourages et
qu'il n'y repondrait pas, comme 11101, par un - refus categorique
d'y dormer suite.
Depuis le jour ou l'Allemagne s'est associee a in
declaration de guerre de son gouvernement at s'est
rendue solidaire des crimes qui ont accompagne ou suivi
cette declaration, le devoir de tout Francais, quel qu'il
soit, est de repousser cette guerre quo nous axons tout
fait pour prevenir.
Vous nous reprochez de vouloir in guerre jusqu'au
bout, nous qui axons, toute notre vie, voulu la paix. Cola
est pourtant naturel, 'et nous restons fideles a nos prin-
Cipes. Le gouvernement qui, malgre tout le progres . moderne,
n'a pas craint de dechainer in guerre dans l'illusion
quii y gagnerail, doit etre mis dorenavant hors d'etat
de nuire. Sinon, ii profitera, apres in paix, de nouveaux
progres on de la premiere occasion favorable pour mieux
tromper tout le monde et mieux reussir, s'il le pout. Et

— NA- —
s'il ne reussit pas.mieux (",ce qui est probable, car il a fait
preuve de sa mediocrite intellectuelle autant que morale),
ii pourra neanmoins faire encore beaucoup de mal, detruire
d'innocentes vies humaines par millions, anew...Air
des richesses et des chefs-d'ceuvre inappreCiables.
Nous devOns clone abattre cc gouvernement et le
roduire definitivement a l'impuissance. Voila cc que Is
civilisation attend de nous, Francais pacifiques, dans
l'interet rneme de la paix, et c'est ce que nous ferons.
Le gouvernement allemand essaye de faire croire que
nous faisons la guerre an peuple allemand. C'est faux. La_
France, ne fait et ne fera jamais la guerre a aucun peuple.
Elle fait la guerre au gouvernedient qui exploite le peuple
allernand et qui l'a merle a la boucherie dans le soil
interet aveugle de son orgueil et de son arribition. Le
gouvernement allemand a pris le peuple . allemand pour
massue, et cette rnassue obeit a son bras ; le gouvernement
allemand„a &rase les enfants de la France, de la
Belgique, de la Serbie, de l'Angleterre et de is Russie, a
coups d'enfants du peuple allemand. Ii faut a tout - prix lui
arracher son arme et l'empecher de la ressaisir quand ii
aura repris des forces.
Si les Francais pacifiques commettaient la folie de faire
grace prematurement au monstre du militarisme allemand,
&est le peuple allernand qui serait la premiere
,victime de cette defaillance. Le monstre attendrait seulement
le temps de laisser grandir, pour pouvoir les immoler
C leur tour, les generations a venir. La caste militaire
allemande, n'etant ni victorieuse ni vaincue, reprendrait
son oeuvre nefaste et preparerait de - nouveau aux futurs
Sacrifices is jeunesse si facile a tromper et a entrainer.
Ii apprendrait a cette jeunesse comme a sa devanciere
que son devoir patriotique consiste a tuer notre jeunesse
et toute la jeunesse du monde pour la seule gloire du
gouvernement allemand.
On in'objectera que la Russie n'est pas non plus libre

— r)05
et qu'elle est aussi an danger. Jo reponds que la Russie,
quoi qu'on en disc, ne pensait pas et n'etait pas prete
faire la guerre, moms encore quo la France et l'Angleterre;
l'influence de Tolstoi y dominait, alors que Treitschke
et Bernbardi etaient dcveius en Allemagne des
guides et de § prophOtes,
On'm'objectera que le peuple allernand finira par etre
instruit et ne- se laissera plus conduire au carnage !
Je repondrai que le peuple allemand no sera pas libre,
Si son gotrvernement reste debout, II no pourra pas
resister au caporalisme allemand. A supposer pourtant
que le peuple allemand trouve la force morale et materielle
de resister et quo tous les enfants qui seront domain
des hommes osent affronter les chatiments et les reprodies
pour se revolter, alors so volonte comptera pour
rien ; ii sera massacre par ses maitres jusqu'a co qu'il se
decide a leur ()heir. .
Les mitrailleuses et les canons que be gouvernernent
allemand ramenerait domain des tranchees, si nous
signior's aveclui maintenabt la paix, il les tournerait aussitOt
contre be peuple allernand pour etre sup de sa discipline.
Et ainsi la guerre future renaitrait des armes memo
de la guerre actuelle ! Le gouvernernent, n'etant ni vainqueur
in vaincu, se rattraperait en restant plus que jamais
vainqueur du peuple allemand. La servitude du peuple
allemand _serait pour lui le seul moyen de se Venger de
ses deceptions sur le monde entier.
'Notre devoir, C nous, Francais, qui avons voulu la
paix et qui voulons; plus quo jamais, dans l'avenir, une
paix durable, est de faire la guerre au militarisme allemond
jusqu'au bout, c'est-a-dire jusqu'a cc quo le militarisme
allemand soit vomi par l'Allemagne elle --meme. Le
Jour seulement oa le militarisme allernand n'existera plus,
le militarisme d'aucun pays n'aura plus de raison de
vivre.
D'ESTOURNELLES DE CONSTANT.

— 9.06 —
24. — Les forces italiennes, la Belgique,
la Serbie et le Montenegro.
LES FORCES ITALIENNES -
Quand l'Italie a declare, la guerre i l'Autriehe, le 24 mai
1915, les Allies resistaient depuis -pres de dix mois P Fattaque
dirigee contre eux par les empites du centre l'Europe.
Elle a .eu le temps de se preparer, ct comme elle combat depuis
moms longtemps que les mitres Allies, ses forces sont
demeurees plus fraiches.
I. — L'ENTREE DANS LA GUERRE
Ce nest pas a la legere que l'Italie est entrée en.
action.
Avant de commencer les hostilites, le gouvernement
italien, preside par M. Salandra, a longuement negocie
avec l'Autriche. II s'est convaincu que, si les empires du
centre l'emportaient sir les Allies, toutes les concessions
— du reste mediocres — offertes par l'Autriche seraient
precaires, et que l'Italie, legerement .agrandie, serait sous
la dependance du groupe austro-allemand. Ii a compris
que la guerre etait -necessaire pour achever l'unite Hanel-Me
et il l'a decide, e, non clans un• mouvement de
passion, non pas sous lupression d'une opinion publique
excitee, mais par reflexion, par sentiment juste de cc
qu'exigeaient l'interet et lionneur du pays.
Le people italien a virilement entrepris la guerre. Ii
n'en ignorait pas les difficultes : les combats livres par
les Francais, les Anglais et les Russes depuis aotit 1914
montraient assez la puissance militaire des adversaires
des Allies. Mais ii sayait aussi que, sans la guerre, ii ne
pouvait y avoir de veritable independance pour
Les mois durant lesquels on avait negocie n'avaient
pas Ate perdus. Le gouvernement italien les avait ern-

— "2.07 —
ployes A ihstruire les troupes et a completer l'armement.
Deux emprunts, d'un, milliard de francs chacun, avaient
permis de reconstituer l'equipement de l'armee, eprouvee
par les dures campagnes de Tripolitaine, et de rassem-
,bler tous. les moyens materiels • qu'exige la guerre
moderne.
Aussi l'Autriche n'a–t-elle pu profiter des avantages'
quo lui donnait sa situation. Quand on avait live la frontier
austro–italienne, elle s'etait reserve les moyens de
tenir l'Italie, sous si menace perpetuelle. Sur terre, elle
avait garde les positions dominantes, les tetes do vallees,
et le triangle du Trentin avance profondement dans les
plaines du nord dh l'Italie. Du cOte de la mem l'Autriche
a sur l'Adriatique tolls les ports, toutes les rades, et elle
.dispose des ties de l'archipel dalmate ofl sa tlotte pout se
dissimuler, tandis quo, clans la haute Adriatique, In
marine itatienne n'a pas un seul abri. Neanmoins, des les
premiers jours de la campagne, l'armee,italienne a pene-
Are presque partout en territoire autrichien, et cost sur le
sol autrichien -quo s'est faite jusqu'ici toute la guerre
entre l'Italie et l'Autriche. La flotte autrichienne n'a
jamais ose attaquer la flotte italienne.
11. - LES EFFECTIFS
D'apres loi italienne, les hommes sont appeles au
service -militaire dens l'annee oü us ont 21 ens ; us cessent
de devoir le service clans l'annee ofl us at teignent 39 ans.
Ii y avait done dix–neuf classes mobilisables. Elles sont
mobilisees.
On a retenu sous les drapeaux les hommes . qui ont
atteint 39 aps en 1915, classe dite- 1876 (les classes 'ita–.
liennes sent designees par la' 'date de naissance des
bon-Imes) et l'bu a avarice l'appel des jeunes hommes nes
en 1896.
L'Italie a done mobilise vingt,et une classes, compre-

— 208 —
nant uniquement des homilies de 20 a 40 ans, c'est-a-dire
tous eminemment aptes C faire canapagne.
Faute de pouvoir incorporer toutes leurs recrues, les
Italiens divisaient le contingent annuel en qintre categories
:
1" lionimes faisant le service normal de deux ans ;
2^ Honimes aptes au service normal, mais faisant
seulement deux mois de service ;
3° Exemptes ne faisant aucun service ;
4° Reformes.
Des 300.600 jeunes geris qui eonstitnent une nouvelle
classe, on v rsait environ 120.000 clans la premiere categorie,
40.000 dans la seconde, 60.000 dans in troisieme ;
80.000 etaient reforn-res.
Avant la guerre, on calculait que la mobilisation des
deux categories instruites donnait 1.500.000dlommes pour
les 19 classes ; en y joignant les deux classes ajoutees
pendant la guerre, on obtient 1.800.000 homilies enyiron.
Les hommes de la troisieme categoric n'ont pour la
plupart pas encore Ote appeles. Et Fon n'a pas procede
un nouvel examen des reformes, on, Otant on née in
severite des conseils de revision, on trouvera de larges
disponibilites.
Meme sans recourir aux hommes de moms de vingt
et de plus de quarante ans, l'Italie a done encore des
reserves itrportantes qu'elle peut lever au fur et a rnesure -
des besoins. II lui sera facile pendant longtemps de cornbier
les vides que fait la guerre clans ses unites. Sans
doute la guerre de montagne qu'elle doit faire est, une
terrible rnangeuse d'homines. Mais l'Autriche souffre du
meme mai, et l'on a vu, dans la Lettre n° 5, qu'il lui sera
malaise d'opposer aux reserves de l'Italie des reserves
correspondantes.
Officiers. — Depuis le debut de la guerre, tous les
jeunes gens instruits offrant des garanties morales neces-

— 209 -
saires sont envoyes it des ecoles d'officiers, d'on, apres
un stage et un exam-en, us sortent sous-lieutenants. Its
sont alors envoyes dans les corps de troupe, et les meilleurs
d'entre eux deviennent officiers de l'armee active.
On obtient ainsi mule sous-lieutenants par mois.
III. - LES INDUSTRIES DE GUERRE
Quand l'Italie,a pris part au conflit, elle savait que la
guerre actuelle est une guerre industrielle. Elle n'est
entrée dans la lutte qu'apres avoir reuni l'armement
necessaire.
Son artillerie est, en partie, la plus moderne de toutes
celles des belligerants.
Les usines et fabriques capables de produire du materiel
de guerre ont ete requisitionnees ; et leurs installations
ont ete augmentees considerablement. Les progres
realises de ce chef auront pour Mahe cet a -vantage que
l'inclustrie des constructions mecaniques y prendra, apres
la guerre, une extension toute nouvelle, et ion voit déjà
la un dectommagement des &Tenses militaires.
Les ingenieurs et ouvriers oat ete rnis en sursis d'appel.
L'Italie a du reste plus d'ouvriers qu'il no lui en faut,
et, a la suite du voyage des ministres francais a Rome, il
est question d'envoyer en France des ouvriers metallurgistes.
Les usines italiennes produisent assez de munitions
pour la consommation de l'armee. Quant au materiel de
guerre, cues produisent au-dela des besoins et fournissent
IV. - SITUATION ECONOMIQUE
L'Italie, qui no recolte pas assez de cereales pour sa
consommation, souffre de Felevation du prix des hies sur
les marches &Rangers. Elle n'a pas de charbon, et elle
doit faire venir de l'Angleterre tout be combustible dont

— 210 —
ont besoin sia population et son industrie. L'elevation du
prix des frets augmente encore lc rencherissement,
ii y a peu de ricimsse acquise en Italic ; la plupart des
habitants nVnt guere pu faire d'econornies. L'industrie :
italienne progresse rapidement, mais ces progres sont
trop recents pour aN•oir permis la constitution de grands
capitaux liquides. L'absence des touristes trangers, qui
apportent d'ordinaire en Italie des sommes irnportantes,-
contribue ..a augmenter la crise, en merne temps clue la
restriction des envois considerables que font les ouvriers
italiens émigrés a l'etranger. Ainsi s'explique In deterio—,
ration sensible du change italien.
Neanmoins, la reserve d'or de la Banque d'Italie se
maintient a plus de 1.100 millions de francs ; elle n'a
baisse que d'environ 200 millions depuis mai 1915.
Grace an caractere laborieux et econonie de la population
ouvriere, les depOts dans le.s caisses d'epargne ant
augmente depuis les hostilites.
Et, depuis la declaration de guerre,,l'Italie a pu lever.
deux ernprunts interieurs, Fun d'un milliard de francs enjuillet
1915, a 4.50 p. 100, l'autre de trois milliards et demi,
a 5 p. 100, emis en decembre 1915.
V.- LA VOLONTE DE VAINCI1E
Bien clue la guerre ait conte a l'Italie de serieuses
pertes en hommes et qu'elle ait inflige a beaucoup de
pauvres gens des souffrances materielles courageusement
supportees, elle est acceptee par le peuple. Le gouvernement
italien a sousuit au pacte de Londres par lequel les
Allies se sont engages a ne pas faire de paix separee avec
les empires du centre. Alieux encore, il a donne sa garan--
tie a l'engagement qu'ont pris l'Angleterre, la France et_
la Russie de restaurer la Belgique dans son independance
et son integrite.
En effet, les difficultes memes de la lutte, qui ont mis

— 211 —
en evidence le courage, la resistance, l'esprit de sacrifice
des troupes, ont moutre aux Italiens qu'il ne saurait y
-avoir pour eux de securite taut quo les positions occupees
par les Autrichiens, sur terre et sur mer, domineront partout
les positions italiennes.
Les lichens semblaient etre partis.pour delivrer louts
.freres de Trente et de Trieste, encore soumis a la couronne
-des Habsbourg, et pour liberer leurs frontieres de in me--
nace-autrichienne, pour faire, en no mot, tear guerre,
cOte de la France, de l'Angleterre et de la Russie; mais
us ont cheque jour mieux compris que leur cause Otait la
cause commune des 'Allies, et us ont applaudi aux paroles
du premier ministre franeais quand il a dit : «Ii n'y a
qu'un soul front. » coordonne de mieux en mieux
ses efforts avec ceux des Allies è la guerre unique qui
se fait elle apporte sans reserve toutes ses forces, dont
beaucoup sont intactes.
Mars 1916. A. MULLET.
BEI,GiQUE, SERBIE, MONTENEGRO
Notre tableau des forces alliees serait incomplet Si
nous n'y faisions pas one place aux petits Etats qui ont
solidarise leur sort avec le nOtre. Ce serait meconnaitre
l'importance non sediment -des services qu'ils Out rendus,
-clanS' le passe, a la cause commune, mais encore de
ceux qu'ils continuent a rendre aujourd'hui.
Car leur rOle it'est pas termine.
D'abord, leur cooperation a la guerre reste active.
L'armee beige occupe toujours une portion de notre front.
Quant -a la Serbie, en depit des pertes queue a subies
- dans sa_lutte contre l'Allemagne, l'Autriche et la Bulgaria
coalisees, elle garde encore aujourd'hui une armee de
150.000 hommes qui peurront bientOt joindre leurs efforts
ceux des Allies.

— 212 —
Mais cc qui est beaucoup plus important que cette
contribution effective aux operations militaires, cost
l'exemple quo donnent ces Etats et qui est sans precedent
clans l'histoire.
On a vu jadis des peuples entiers arraches C leur pays
natal et transplantes sur un sol etranger. Mais cc qui no
s'etait pas encore rencontre, c'est un gonvernernent qui
conserve son autonomie et sa souverainete, qui dispose
d'une armee importante et agissante, et cola quoique le
territoire national soit tout entier ou C peu pres tout entier
occupe par l'ennemi. C'est pourtant cc paradoxe qui
se trouve realise par la Belgique, par la Serbie et le
Montenegro.
Ce fait singulier confirme une these que nous ayons
enoncee dans notre premiere Lettre. Ii prouve, en effet,
que dans uric guerre qui, cornme celle-ci, se cleveloppe
sur une aire geographique immense, il est difficile de detruire,
de disloquer ou de corner une armee, si petite
soit-elle. Devant les. masses allemandes, l'armee beige
s'est repliee sur la France. Bien que-partout entoure6 de
pays ennernis ou neutres, l'armee serbe a pu, en se
frayant une vole vers Ia mer, se soustraire C In pression
de l'ennemi. C'est quo, comme nous sommes maitres de la
mer, son immensite vient s'ajouter aux enormes surfaces
continentales sup lesquelles Sc meuyent nos armees. Par
elle, tous les allies, Si distants soient-ils les uns des
autres, sont en communication.
Cette situation comporte encore _up autre enseignement.
On sait les efforts que l'Allemagne a faits, C plusieurs
reprises, pour amener differents allies a traitor separement
avec elle. C'est naturellement aupres des ]tats les
plus faibles quo ces offres, a la Lois insidieuses. et comminatoires,
avaient le plus de chances de reussir. Elles
furent faites, a plusieurs reprises, notamment aupres de

213 --
la Belgique et de in Serbie, mais dedaigneusernent re=
poussees.
Ce refus atteste.d'abord la foi que la Belgique et la
Serbie ont en notre cause. Mais ii temoigne aussi de
l'horreur qua leur inspire le systeme que l'Allemagne et
l'Autriche vouclraient imposer au monde. L'un et l'autre
pays se sont rendu compte que l'existence qu'on leur
offrait serait sans dignite parce qu'elle serait sans indepenclance.
Et ainsi l'exemple qu'ils donnent est, pour nous, un
puissant stimulant.
Comment, eri effet, la foi qu'ils affirrnent avec tant
d'eclat n'aurait—elle pas pour effet de soutenir, d'aviver
notre propre foi? Nous ne pouvons pas croire moms
qu'eux a l'avenir de notre cause, ni sentir moms vivement
qu'eux l'humiliante indignite d'une paix allemande. Si
done, a de certaines heures de lassitude, il arrive que
nous nous missions aller an doute . et au decouragement,
pensons aux Serbes et aux Belges !
Ces . petits . Etats, (Wastes et ruines, restent une
force ; its symbolisent tout tin aspect de l'ideal pour leduel
nous luttons.
Mars 1916. EMILE DURKHEIM.

— 214 —
25. — La maitrise de la mer
A\ oil la matirise de la mer, c'est -posseder une supe-
riorile de forces navales agissantes que l'adversahie soil contraint
de tenir les isiennes Penferm6es dans se s ports, avee Is
smile perspective dc tenter des sorties clue son inferiorite rend
necessairement hasardeuses.
I. — LES ALLIES MAYERES DE LA MED,
, Pour etablir que les Allies ont la maitrise de To mei',
ii suffit de faire le bilan des forces navales des deux
coalitions.
Les Allies ont environ 120 cuirasses d'escadre oti
« croiseurs de combat » et 70 croiseurs cuirasses.
Les Austro-AlleMands possedent, a tres pert pres,
(i't cuirasses d'escadre on croiseurs de combat et 7 eroi--
seurs cuirasses.
Le nombre des bailments legers est, de notre cute,
beaucoup plus considerable que du cOto de nos adversaires
; la proportion depasse sensiblement celle des
unites de ligne.
Ouant aux sous-mar ins, encore qu'il soit malaise de
donner des 'clliffres, en raison du secret garde rigoureusement
sun cc point dans toutes les marines, il est tres
probable que les sous-marins allies sont, par rapport aux
submersibles ennemis, dans le rapport do 3, 5, peut-Otre
4, al.
Dans l'ensemble, on peut affirmer que les puissances
de l'Entente sont, sur mer, au moms trois fois plus fortes
que les coalises sclu centre. Aussi la flotte de guerre allemande
a-t-elle eto contrainte de se renfermer dans le
camp retranche dont le « reduit » est le canal maritime de ,
Kiel.
La flotte de guerre autrichienne ne quitte guere Pola,
l'arsenal maritime du sad de l'Istrie. Elle a 'in detache-

— 215 —
meat dans les bouches de Cattaro, mais les sorties dont
il a ete question duns ces derniers temps ne sont executees
quo par des batiments legers. Ii en est de meme pour les
Allemands dons la mer du Nord, oft us ont su, a la verite,
se dormer un point d'appui stir la eOte beige, Zeebrugge ;
mais Ia seule fois on - nos adversaires oat .voulu mettre ii
la mar desinavires de ligne — leur belle escadre de croisours
de combat — us out ete battus par les Anglais
(combat du Doggerhank).
On objectera quo les sons-menus &Remands ont, aujeurd'hui
un eerele d'action tres etendu. Mais si actifs
qu'ils soient, quelque mal qu'ils fassent,.surtout aux hatiments
de commerce, ifs ne peuvent exercer aucune influence
decisive sur les operations maritimes finales : us
n'empechent pas, par consequent, quo là maitrise de la
mar n'appartienne aux Allies.
Voyons maintenant les consequences de cette maitrise.
--- LE BLOCUS ET LES COLONIES ALLEMANDES
L'ernpire colonial allemancl, prive des secours de la
metropole, s'ecroule pen a pen. Cost la Ilorissante coloniede
Kiaotcheou (du Chantoung Chinois) qui a (Espru
la premiere. L'excellent port de Tsing-Tao. defendu et
fortifie C la moderne, est tombe, le 7 novembre 1914, sous
les coups des Japonais, aides par les divisions navales
anglaise et franeaise des mers de Chine. C'etait la base
d'operations normales de c,ette « escadre de croiseurs »
qui.fut detruite aux -Falkland par l'amiral Sturdee, le 8
decembre 1914.
Ce fut ensuite be tour du Togo, puis de la Deutsch
,Suct-West Afrika, conquise par les Boers fideles a l'em-
pine britannique, puis, tout dernierement, du Cameroun..
Enfin, on se bat . dejia, avec avantage pour nous, sur les
grands lacs de la Deutsch Ost-Afrika. Le clernier coup va
porte air; p'essessions, allemandes en Afrique. Celles

— 216 —
de l'Oceanie — de peu de valour, au demeurant — ou Lien _
sont déjà conquises (Samoa, Carolines, Nouvelle-Guinee)
ou Lien n'offriront pas de resistance serieuse. Et c'est„
tout cela, un grand reve qui s'evanouit, un des plus grands
reves du pangermanisme.
III. - LE BLOCUS ET LE COMMERCE ALLEMANO
Un effet non moms important du blocus, c'est l'aneantissement
du commerce maritime allernand,
On sait que la flotte marchande de l'Allemagne etait
l'objet des soins les plus attentifs de l'empereur Guillaume.
Alors qu'en 1890 elle ne jaugeait encore. que
656.000 tonneanx, ce chiffre otait monte en 1914 a 3.072.000
pour les souls navires de plus de 100 tonneaux ; en 25 ans, •
cue avait plus .que quadruple. Or, depuis la guerre, par
cela seul que les Allies sont maitres de la mer, cot enorme
capital est itnproductif. Un grand nombre de paquebots
non arrnes' ont ete captures ; beaucoup d'autres — pres
de 600 — ont eto obliges de se refugier dans les ports
neutres, oti us resteront infernos jusqu'a la fin de la
guerre ; les derniers encombrent les. ports de Hambourg, -
de Br-erne, d'Emden. L'entretien de cette flotte inactive
est extremement onereux. De l'aveu des economistes
allemands, les grandes « firmes », aussi Liens que les
compagnies secondaires sont ruinees pour longtemps,
Ocrasees qu'elles sont par des frais quo no couvrent plus
les benefices du tra.fic. Avec elles sombrent une foule de
banques, de societes, d'institutions de prets se rapportant
d'une maniere plus ou moms immediate mix industries de
Farmernent commercial.
Du meme coup, le commerce exterieur se trouve paralyse.
En 1913, le rnontant des exportations de l'Allemagne
Malt estime Li 10 milliards de mark. Depuis In guerre,
l'Allemagne s'est prudemrnent abstenue de publier aucune
statistique. Mais nous savons que, sum les 10 milliards_

?i7
d'exportations en 1913, 2.400.000.000 etaient a destination
des pays d'outrenner, 1.438.000.000 a destination de la
Grande-Bretagne. Si a ces chiffres on ajoute le montant
des marchandises exportees en France, en Russie, en
Portugal, en Italic et en Belgique, — soit 2.665.000.000 en
tout, — on constate _que le commerce exterieur de l'Allemagne.a
chi passer de AO C3 milliards environ, c'est-a--
dire - qu'il a baisse des deux tiers. Encore faut-il ajouter
qu'une partie importante de l'exportation allemande h
destination de l'Autriche-Hongrie concerne des matieres
premieres d'origine etrangere qui transitent -simplement
par l'Allemagne; On pent mesurer par la l'enorme importance
des marches que perd ainsi le commerce allemand.
Et plus la guerre dure, plus cette perte a -des chances de
devenir definitive, car ses anciens clients prennent l'habitude
de ,s'approvisionner ailleurs.
Mais le claiffre des importations n'a pas baisse dans in
meme mesure. On e calcule que, pendant la premiere
armee de guerre, l'Allemagne a vraisemblablement importe.de
7 a 8 milliards de francs en marchandises de
bate sorte (au lieu de 13 milliards et demi en 1913).
Pour faire face a cc deficit exterieur d'au moms 5 milliarda
sans exporter trop d'or , l'Allemagne a realise
1.200 a 1.500 millions de francs de- valeurs etrangeres,
utilise les anciens credits dont elle disposait sur les pays
neutres ou pris des arrangements de paienient en or
courte echeance. Nlais ces ressources sont pres d'être
epuisees et l'Empire, pour payer les merchandises de
-contrebancle qu'il recoil., devra se depouiller de sa derniece
reserve d'or.
Ainsi s'explique la perte de plus en plus aecentuee
que le mark subit an change. Au 16 fevrier, a Amsterdam,
les 100 Mark -valent 42,6 florins an lieu de 61 on 62, cours
normal. A Zurich, le mark vault 0 fr. 96 au lieu de I fr. 25;
,-• e qui fait 11110 haisse de 24 p. 100. Les banques suisses

— 218 —
refusent, d'ailleurs, de prendre pour plus de 5.000 mtu
en billets.
- CONSEQUENCES DIVERSES DU BLOCUS
Cette diminution des anportations prive l'AllemagE
de ressources industrielles qui sont indispensables
l'entretien de sa vie economique. Cette fiotte comme,
ciale, detruite on paralysee depuis dix-huit mois, eta
l'essentiel instrument de l'importateur, de l'usinier,
fabricant, C qui elle apportait niatieres premieres orivre(
au premier degre minerais, metaux, cotons effiles,
textiles de toute sorte, cuirs, peaux brutes, graisse, huile,
petroles, essences, caoutchouc. En tout cqs, les races
matieres de ce genre qui parviennent encore h penetrer
en Allemagne content necessairement beaucoup plus
cher. On concoit que, dans ces conditions, certaines industries
soient durement atteintes. Faute de cuir, la
cordonnerie est h peu pres arretee. Des le mois de septembre
1915, on ne travaillait plus dans les filatures de
coton que quelques jours par semaine. Ii y a tres pen
d'usines metallurgiques qui soient en etat de fonctionner,
puree qu'elles manquent des matieres premieres qui leur
sont indispensables. Seuls, celles-la ont de l'ouvrage qui
trayaillent pour l'armee.
Cette reduction de la production industrielle,,jointe C.
l'insuffisance des arrivages du dehors, a eu pour effet
d'elever tres sensiblement le cont de la vie. Pendant
longtemps, il est vrai, on s'est exagere les effets possibles
de ce rencherissement. On representait 1 Allemagne
comme a la veille de succomber a la famine. Nous
sornmes revenus de cette illusion. Mais ii ne faudrait pas
tomber dans l'exageration contraire. Ii est certain que les
prix continuent a croitre, et dans des proportions qui
inquietent le gouvernement allemand. En comparant une
semaine de fevrier 1916 a la semaine exactement corres-

— 219 —
pondante de tevrier 1915, on constate, d'une armee a
l'autre, pour les differentes sortes de viande, des majoradons
de 81, 97, 96, 105, 90, 95 p. 100, de 67 p. 100 pour
les ceufs, de 95 p. 100 pour le saindoux. On sait combien
le beurre et tous les corps gras ont augmente. La ration
de pain, qui avait ete relevee a 225 grammes, a ete ramenée
a 200 grammes en janvier dernier. Pour remedier
la situation, on a fixe des maxima; mais les produits
ainsi tarifies disparaissent des marches,
Certes, ii ne faut pas s'imaginer que cette misere, si
grande soit-elle, suffise pour que l'Allemagne s'avoue
vaincue. Mais il est non moms evident qu'un peuple qui
souffre a ce point ne .saurait garder intacte sa force de
resistance. Et ce malaise no pout que s'accroitre par suite
des mesures que les Allies sont decides é prendre pour
s rendre plus efficace encore le blocus maritime de l'Alle-
V. ,-- LE BLOCUS ET L'AUTRICHE
L'Autriche souffre, encore plus quo le grand empire
auquel elle s'est infeodee, de l'asure economique a laquelle
les Allies soumettent leurs adversaires. Bien qu'elle nit
pa firer momentanement de la peninsule Balk'anique
quelques ressources alimentaires quo lui a tres aprement
disputee l'Allernagne, elle est dans une situation encore
plus critique quo sa puis.sante alliee. Le cart de la nourriture
d'une famine ouvriere de Budapest, par oxen pie, a
augmente, depuis amit 1914, de 250 p. 100. A Vienne,
cost a peu pres de 220 a 230 p. 100. La hausse sur les
vetements, le linge, in chaitssure va de 50 a '150 p. 100.
Tres peu d'avoine et de fourrage pour les chevaux. Peu
de parole malgre in reprise de la Galicie ; encore moms
de caoutchouc. Les arrivages do Breme, qui etait (Trieste
se trouvant hermetiquement Moque) le principal marche
d'approvisionnement de l'Autriche, ne parviennent plus

— 220 —
jusqu'a Vienne .et nombre d'industries essentielles —
tissages de laine et de colon, par exemple ne se maintiennent
qu'en prenant sur leurs reserves en capitaux et
en imposant des ehOmages . de trois jours par semaine
leurs ouvriers. Finalement, a l'iraportation, la valeur des
matieres premieres necessaires a l'industrie a flechi de
78 p. 100 de 1914 C 1915, tandis qu'a l'exportation, la valeur
des produits ouvres tombait de 60 p. 100 at celle des
produits mi-ouvres de 24 p. 100.
Le change sur les places etrangeres est encore plusmau
-vais que le change allemand. -En Suisse, in « couronne
» (1 fr. -05 environ) perdait-42 p. 100 dans la pre- -
miere semaine de.janvier 1916. En Hollande, in perte est
hien 1us accentuee encore (49 p. 100 a la menre epoque);
chez les Scandinaves et aux Etats-Unis, in couronne n'est
pour ainsi dire plus cotee. Impossible, d'ailleurs, de
savoir quelle pent etre l'eneaisse en or de la banque imperiale
austro-horigroise : la publication des bilans est
interdite depuis tanta yingt mois. Cette encaiSse n'est
pas, en tout cas, superieure a 100 millions de couronnes.
En revanche, ii y a en circulation 18 milliards de billets.
Ces faits seuls justifient la defiance profonde des marches .
etrangors. L'Autriche-Hongrie est virtuellement en Mat
de banqueroute.
CONCLUSION
L'Allernagne s'est souvent vantee d'avoir sur nous
des gages territoriaux qui lui permettraient, quand . l'heure
de la paix sonnerait, de dieter ses volontes aux Allies. -
N'occupe-t-elle pas une portion notable du territoire russe
et quelques departernents &Alois ?
Mais elle oublie que, des a present et sans rien prejuger
de ce qui pourra se produire dans l'a -venir, les Allies,
de leur cote, out sur elle de lourdes hypotheques.
Ce sont d'aborci les colonies que nous lui avons prises..
Dans in seule Afrique, d'apres les estimations olficielles

— 221 —
du gouvernement alien and, les conqueles que nous axons
ainsi faites ne comprennent pas moms de 1.712.300 kilometres
carres (87.200 pour le - Togo, 790.000 pour le Cameroun,
835.100 pour le Sud-Ouest africain). C'est presque
exueletnent la surface totale de l'Allentagne, de l'Autriche-
Hongrie et de la France.
C'est ensuite la tiler que l'Allemagne, hier, couvrait de
ses flottes, flottes de guerre et flottes marchandes, et dont
elle est aujourd'hui completement chassee. C'est, par
suite, l'embargo mis sur son commerce exterieur, sur
benortne marine qui en etait l'instrument, sur les industries
qui l'alimentaient connate SUP celles qu'il avait pour
fonction d'alimenter.
Et cette mise sous sequestre du commerce allemand
durera autant qu'il plaira a l'Angleterre de la faire duper.
Quels quo Soient les Ovenements militaires de la guerre
continentale, tant quo la marine anglaise gardera sa supr6matie,
elle pourra, par ses seuleS forces, interdire
l'ac,ces de la liter a l'Allemagne et la xeduire a vivre de
so propre subs.tance.
Ainsi, les Allies detiennent_ des gages, et qui sont
considerables : les colonies allemandes, le commerce
exterieur de l'Allemagne et toutes les industries qui en
dependent.
Mars 1916. Contre-Amiral DEGOUY.

26. — Les Forces francaises
Nous en venons enfin a la France. Si nous en a.Nons *Time
jusqu'a present l'etude, c'est qu'il nous seTa plus facile ainsi
de montrer la part qui lui revient clans l'oeuvre commune el la
nature du concours que lui pretent ses allies.
I. - LA MAITRISE DU TEMPS
M. Lavisse a fait voir que l'Allemagne De pouvait
reussir qu'a condition de faire vite. La Quadruple-Entente
avait un interet exactement oppose.
L'Angleterre n'avait pas d'armee ,continentale ; il lui
fallait du temps pour en creer une. La Russie avait, et en
grand nombre, des soldats instruits ; mais des mois lui
etaient neeessaires pour les mobiliser et les concentrer.
Apres Fechec qu'elle subit Fete dernier, elle dut appeler
de nouveaux contingents et les organiser. La France ellememe,
tout en ayant mis sur pied une magnifique arrn6e,
s'apercut vite qu'il lui manquait hien des choses.
D'autre part, pour assurer l'unite de leur action militaire,
diplomatique, economique, ii fallait aux Puissances
alliees une organisation, souple at complexe, qui, tout en
laissant a chaeune son autonomie, coordonnat leurs
efforts. Mais cette organisation ne pouvait s'improviser.
Elle est 'née, il y a quelque temps, et nous la voyons se
developper sous nos yeux.
La Quadruple-Entente avail done besoin que la guerre
durat. Nous ne pouvions vaincre qu'a Is condition de
disposer du temps ; il nous fallait etre maitres de la duree.
Or, eette maitrise nous is possedons.
Nous l'avons conquise a la bataille de la Marne.
Jusque-la, tout faisait craindre que le plan de l'Etat-Major
allemand ne se realisat. L'armee allemande etait aux
portes de Paris ; la guerre se procipitait vers sa solution ;

923
le temps cons echappait. Soudain, 'Van de l'ennenii fut
arrete.
La bataille de l'Yser fut un nouvel effort pour brusquer
les evenements. On sait comment cet effort echona. Cet
echec consolida les resultats obtenus sur la Marne. Des
lors, le commanclement allemand n'etait plus maitre de
l'heure:
Quinze mois s'ecoulerent ensuite pendant lesquels ii
ne fut fait aucune tentative de quelque ampleur. Cette
abstention prolongee avait tout l'air dun renoncement.
Mais voici que, apres avoir vainement chercho une decision
en Russie, puis aux Balkans, l'Etat-Major allemand
est revenu C son plan primitif : comme en novernbre '1914,
c'est notre front qu'il cherche a percer. Une ruee nouvelle,
dont la violence dit la hate que l'Allemagne a d'en finir,
s'est produite contre Verdun. La bataille, qui dure depuis
quarante-quatre jours, n'est pas encore terminee. Mais,
des a present la maigreur des resultats obtenus par
l'ennemi, comparee C l'enormite de -ses pertes et a la
puissance exceptionnelle des moyens d'action de toute
sorte concentres contre nous, prouve avec éclat combien
nes forces defensives se sont accrues.
Aussi le monde rend-il unanimement hommage C l'opiniatrete
de notre resistance.
-_ LES PROGRES DE NOTRE PUISSANCE OFFENSIVE
En meme temps, notre puissance offensive est allee en
augmentant. Sans doute, cons n'a -vons pas encore reussi
C_ rompre le front ennemi. Alias quand on compare entre
elles nos offensives suecessives, on constate, d'une lois et
l'autre, un progres marque.
Depuis le commencement de cette campagne de siege,
crois offensives dune certaine importance ont ete tentees.
Le 16 fey- rier 1915, alors que les Allemands faisaient,
en Prusse Ori -entale, un effort considerable, nous atta-

— 224 —
quames au nord de Beausejour et a lest de Perthe,s. 1)(!,
fractions de la ligne principale allemande tomberent entr.,
nos mains sur un front de 3 kilometres. En trois jours,
Allemands firent vingt-cinq contre-attaques ; toutt--
echouerent. L'ennemi laissait entre nos mains 2.000 pri
sonniers.
Au mois de mai, les Allenaands concentraient leurtroupes
contre la Russie. Le commandement frangai ,
decida une operation de grande envergure qui cornmen:;. ,
le 9. Des le premier jour, nos troupes s'ereparerent
defenses allemandes sur un front de 7 kilometres et sm
une profondeur de 3 C 4. Le 42 mai, cues occupaien1
Carency, faisaient 7.450 prisonniers, prenaient 24 canons.
134 rnitrailleuses. Apres Carency, Ablain et le plateau d,'
Notre-Dame-de-Lorette etaient einportes d'assaut. ,Jusqu'au
16 juin, nous etendions sans arret nos gains. LA-,
pertes faites par l'ennemi pendant ce temps sont estime(
a 80.000 hommes.
Enfin, cc fut l'offensive du 25 septembre dernier. 1) ,
nouveau, la situation des armees russes nous impost)
une energique intervention. L'attaque se produisit C la fi
en Champagne et en Artois. L'arniee allemande fut con
trainte d'abandonner, sur un front de 25 kilometres et sn,
une profondeur de 3 a 4, toute une zone solidement fo
tifiee. 25.000 prisonniers (non compris ceux que fit ]'arm
anglaise), 350 officiers, 150 canons, un materiel enorn. ,
constituaient les trophees de la vicioire. Environ 150.0)?'
hommes etaient mis hors de combat. L'ennemi
etait oblige de reconnoitre la puissance du coup qui
avait ete porte.
La progression est done constante.
Parmi les causes diverses qui lout determinee, ii n en
est pas de plus importantequeleprogres de noire at mement.

PRODUCTION
QUOTIDIENNE
de
Mitrailleuses
Fusils
Canons de 75
Explosifs
()bus de 75
Obus de calibres superieurs
En Aoat 1914 Au 15 mai 1915 Fin dec. 1915
100
100 (iii tile. 1911)
100
100
100
100
2.300
3.100
1,100
700
1.400
850
Nombre de pieces existant aux armees
Canons lourds 100
Canons de tranchees; 1
— 225 —
III. — LES PROGRES DE NOTRE ARMEMENT
L'experience de la guerre a re -vele que la victoire
depend, avant tout, du nombre des canons, mitrailleuses,
etc., et de la quantite des munitions. Une production
exceptionnellernent intensive etait done necessaire,
qu'il fallut organiser de toutes pieces. Les tableaux qu'on
A-a lire donnent une idees des resultats obtenus. La production
au debut de la guerre y etant representee par le
nombre 100, les autres chiffres indiquent ce qu'elle est
clevenue aux periodes suivantes.
100 1" jui1 1915)
6.300
17.900
1.900
1.770
2.900
3.500
2.300
Ainsi, la surtout ou elle etait trOs faible au debut, la
production- etait 17 fois, 63 fois, 179 fois plus intense. •
Pendant longtemps, elle a ete . ralentie par des difh-cultes
de toutes sorteS : manque de personnel, manque on insuffis.ance
de matieres premieres et de charbon, usines
160

— 226 —
creer ou a organiser, etc. Aujourd'hui, la mise en train
est terminee ; la machine est debout et fonctionne avec
une activite qui va en croissant. Et cependant, ii s'en feat
qu'elle est atteint son maximum de rendement.
— LA SITUATION FINANCIERE DE LA FRANCE
COMPAREE A CELLE DE L'ALLENIAGNE
Pour soutenir une guerre aussi longue et aussi contense,
il faut de l'argent. Celui-la resistera le plus longtemps
dont la puissance financiere est le plus capable de
durer.
II n'y a que deux moyens pour les Etats de se procurer
les ressources necessaires pour poursuivre la guerre : ou
us emettent du papier-monnaie a CORI'S force ou us
empruntent.
Emission de papier-monnaie. — Pour que le papiermonnaie
ne tombe pas au rang d'assignat, ii faut qu'il snit
garanti par de For. Ii ne garde sa valeur quo si la provision
d'or est spill:sante.
Sous ce rapport, la situation de l'Allemagne etait tres
favorable au debut de la guerre. D'une part, la confiance
qu'inspiraient ses victoires d'aont 1914, en lui permettant
de recourir immediatement a l'emprunt, la dispensa
d'emettre une trop grande quantito de papier-monnaie.
De plus, elle battit, des le premier jour, le rappel de l'or
detenu par les particuliers ; cc qui donna plus de yaleur
ses billets. C'est ainsi quo, au 30 avril 1915, le total des
papiers-monnaie de toute sorte emis par elle (billets de la
Banque d'Empire et bons des caisses de pret qui soul,
sous un autre nom, de veritables billets de banque), (lc
depassait 7 milliards de marks ; comme l'encaisse-or Mad
de 2 milliards 369 millions, la couverture-or representait
34 p. 100 de leur valeur. Au meme moment, la Banque
de France n'avait pas une couverture tres superieure,
35p. 100.

— 227 —
Mais, la guerre se prolongeant, l'Allemagne dut emettre
plus de papier-monnaiei D'ailtre part, a partir de mai, le
rappel de l'or ne ramena plus que des sommes insigni-
• tiantes (57 millions de marks en sept mois). Aussi, au
decembre, la couverture-or n'etait-elle plus que de
31 p. 100.
En France, revolution s'est faite en sens inverse. Le
rappel de l'or n'a commence que vers le mois de juin et il
fut tres efficace : au 23 deeembre, rencaisse-or de la
Banque etait de plus de 5 milliards. En meme temps, le
produit croissant des emprunts permit de maintenir la
circulation des billets a 13 milliards 200 millions. Aussi la
proportion eouverte est-elle actuellement de 38 et meme
de 39 p. 100, si l'on tient compte de l'encaisse-argent
(qui est pratiquement nulle en Allemagne). La superiorite
de la France, qui etait minime a Porigine,.est done allee
en croissant.
Et cet ecart entre les deux Pays no peut que grandir
encore. Les depenses de l'Allemagne augmentent plus quo
les nOtres, parce qu'elle est obligee de soutenir pecuniairement
SOS ailiCs : Autriche, Turquie, Bulgarie. Ii lui
faudra done ernettre toujours plus de papier-monnaie.
Mais, en memo temps, elle est obligee de continuer a
exporter de l'or pour payer ses achats C retranger. Et
cependant les reserves de metal jaune qui peuvent encore
exister en Allemagne clans les cassettes privees ne sauraient
depasser, a l'heure presente, un milliard on un
milliard et demi ; et encore ne peuvent-elles que tres
difficilement etre extraites de leurs cachettes.
Chez nous, an contraire, elles sont au moms du double.
Les versements a la Banque de France peuvent done
accroitre, dans des proportions notables, notre puissance
financiere. Cost dire qu'ils restent indispensables. Mais
on peut elite -assure quo, si Ion adresse un nouvel appel
aux thesauriseUrs obstines, ils feront leur devoir.

— 298 —
Les emprunts. Sur ce point encore, la France prend
de plus en plus l'avantage.
lo L'Allemagne a déjà recouru quatre fois a l'emprunt :
la dette perpetuelle de l'Empire a augmente de 60 milliards.
La France a ete plus prudente. Nos bons de la Defense
nationale ne sont pas de veritables emprunts. Puisqu'ils
sont rernboursables tous les trois, six ou douze mois, ils ne
s'adressent pas C l'epargne proprement dite, c'est-a-dire
aux economies accumulees pour 'etre definitivernent capitalisees,
rnais aux fonds de roulement des particuliers.
L'epargne veritable n'a ete mise a contribution que pour
une douzaine de milliards : 6 milliards &argent frais produits
par le dernier emprunt, 2 de bons a court terme
transforrnes en rentes perpetuelles, 4 d'obligations de la
Defense nationale. On est done fonde C croire que, - grace
C ces menagements, l'Apargne frangaise garde des reserves
irnportantes, toutes pretes a s'offrir a un nouvel appel.
L'Allemagne a, au eontraire, draine les siennes a rnesure
qu'elles se formaient.
2° Une autre source pour les emprunts futurs est representee
par les valeurs mobilieres etrangeres qui peuvent
etre actuellement realisees dans des conditions avantageuses.
Or, nous en avons un stock certainement plus
Cleve que l'Allemagne et beaucoup moms entame ; car
l'Allein3gne a, depuis longtemps, commence a vendre les
siennes. On peut estimer a 15 ou 20 milliards la reserve
que nous pessedons h cc titre.
3° L'experience a prouve que cc grand marche pour les
emprunts exterieurs, celui de New-York, nous est (Avert.
1° Enfin, on a vu dans notre « Lettre » n° 8, quel puissant
appui financier la France petit trouver en Angleterre.
Ce n'est ni en Turquie, ni en Bulgarie, ni en Autricbe.que
l'Allemagne trouvera des ressources.
CONCLUSION
En resume, notre force offensive, noire force defen-

-- 229 —
sive, notre industrie de guerre sont en progres. Ce progres
continue .sans arra et nous avons- les ressources finan-
' cieres necessaires pour le soutenir et Faccelerer encore
dons l'avenir.
Notre devoir est done tout trace. Ii nous taut poursuivre
inlassablernent notre effort jusqu'a cc que nous ayons
reussi C mattre en ceuvre toutes les forces disponibles que
nous avons encore a l'etat latent.
II est vrai que, comme le montant de nos pertes n'est
pas connu, nous n'avons pu comparer l'usure de nos
_effectifs avec celle des Allernands. Mais, admettons que
nous nous usions aussi vite qu'eux. Nous avons vu que
les armees nouvelles: que leve l'Angleterre viennent progressivement
combler nos vides et au-dela. Nous savons,
d'autre part, que la Russia a, dans son enorme reservoir
d'hornmes, de quoi renouveler presque indefiniment ses
forces ; que l'Italie elle-meme dispose de reserves considerables.
La Quadruple-Entente est done assurne de
maintenir longtemps encore ses effectifs dans leur etat
actuel, tandis que l'Allernagne se rapproche de plus en
d'une limite a partir de laquelle elle ne pourra plus que
reculer.
Telle est la conclusion qui se degage de la serie des
etudes qui precedent.
5 avril 1916. , - EMILE DURKHEIM.

27. La Vitalite Francaise
Cette lettre, notre douzierne et derniere, s'adresse i ceux
qui, tout en ayant foi en in yictoire, se demandent commen
nous pourrons relever nos 'alines et supporter les enormes
charges financiOres, consequences de la guerre. Nous YOUdrions
tem- montrer que la France a coutume de regagner
apres les grannies crises, la plenitude de ses forces. Entre
plusieurs exemples, j'en choisirai deux seulemeni.
I. APRES LA GUERRE DE CENT ANS
Les Anglais et les Francais, aujourdlui intimes mins
et allies fideles, se sont combattus souvent an cours de
leur histoire. tine de leurs guerres dura cent ans. La
France semblait definitivement vaincue au moment oil
mourut, en 1422, le pauvre roi fou, Charles VI. Charles VII,
qui lui succeda, ne regnait que sur quelques cantons du
pays de la Loire, et desesperait de recouvrer son royaurne.,
Un jour, Jeanne d'Arc alla le trouver au chateau de Chinon.
Cette flue de notre peuple savait, comme notre peuple
le sait aujourd'hui, que la France no pent mourir ; elle le
dit an roi, aux eveques, aux seigneurs, aux bonnes gens ;
us la crurent, et vous savez cette histoire naerveilleuse :
le voyage triomphal vers Reims, oil le roi Charles fut
sacre en presence de Jeanne, qui, debout clans le cliaJir,
tenait en main son etendard. Helas ! Jeanne ne vit pas in
victoire decisive ; elle mourut stir le bacher de Rouen ;
mais elle avait predit que les envahisseurs du royaume en
seraient chasses, excepte ceux qui y demeurerment, parce
• qu'ils y seraient enterres. La prediction s'accomplit et le
roi Charles regna sur la France delivree.
Mais la France avait souffert cruellement de cette
guerre.

— 231 —
Un bourgeois de Paris, qui ecrivait au commencement
du regne de Charles VII, raconte que les Parisiens affames
assiegeaientlesportes des boulangeries : les petits enfants
criaient : « J'ai faim ! J'ai faim ! » On n'avait, dit-il, • ni
ble, ni bnche, ni eharbon ». On mangeait des trognons de
choux et des « herbes sans les cuire, sans pain, ni sel ».
Le plus grand mai emit fait par des troupes de soldats
adercenaires, qui servaient indifferemment le roi de
France on le roi d'An gleterre. us n'etaient ni Francais, ni
Anglais ; us etaient, c-omnde us s'appelaient eux-nnemes,
des « Reorcheurs », et; meritaient ce nom, car us ecorchaient
In France.
uu de flies yeux, dit Thomas Basin, eveque de
Lisieux, les eampagnes de la Champagne, de la Brie, du
Uatinais, du pays chartrain, de Dreux, du Maine et du
Perehe, celles du Vexin, du Beattuoisis, du pays de Caux
depuis la Seine jusque, uers Amiens, de Senlis, dtt Soissonnais,
du Valois et toute la contree jusqu'd Laon et au delci
vers le Hainaut, hideuses c regarder, rides de paysans,
pleines de ronces et d'epines. On croirait une description
des pays ravages de nos jours par les Allemands.
Une lettre de Jean Juvenal des Ursins, eveques de
Beauvais, adressee au roi Charles, semble aussi dater
d'aujourd'hui :
Combien deglises ont ete bralees? On prend les pauvres
laboureurs ; on les emprisonne, on les met aux fers dams
des lieux pleins d'ordure, pleins de uermine. us ne sont
delitires qu'apres avoir /Jaye plus que leer avoir. Ces brigands
inaltraitent aussi les femmes-et les filles,..
L'eveque pane encore de moulins, de fours, de pressoirs,
de toute sorte d'ustensiles detruits. De meme, les
Ecorcheurs allemands ruinent en Belgique et en France
les lieux et les instruments de travail, comme s'ils youlaient
detruire

-- 232 —
Tout le royaume avait eu sa part de souffrances :
Ilelas ! Sire, concluait l'eveque de Beauvais, regardez
ros autres cites et pays, comme Guyenne, Toulouse, Languedoc.
Tout ra ci destruction. et desolation, rialme c findle
perdition !
« Finale perdition ! » Jean Juvenal des Ursins pensait
donc que c'etait la fin de tout.
Or,- aussitet la paix conclue, les paysans, refugies dans
les châteaux forts et dans les villes, retournent aux
champs. Et c'est pour eux une gran .de joie, dit Thomas
Basin, de revoir les bois et les champs, les pres verdoyants,
et de regarder couler l'eau des rivieres. Partout,
us se mettent au travail. Non seulement les anciennes
cultures sont reprises, mais la charrue s'attaque aux bois
et aux terrains en friches, et bientOt, les terres cultivees
du royaume se seront accrues d'un tiers.
Les metiers ont recommence a battre dans les -vines.
Le commerce se ranime. La foire de Lyon attire des gens
de tous pays. Le roi Charles conclut des traites de commerce
; il est en correspondence avec le sultan d'Egypte
et celui du Maroc. Nos marchands trafiquent dans les mers
du Nord et sur les cOtes de la Mediterranee, Maroc, Algerie,
Tunisie, Tripolitaine, Egypte, Sync. Aussi la prosperite
renait au royaume de France. Un poete du temps a
colebre cette renaissance :
Marchands gagnaient en touies marchandises ;
Celliers, greniers etaient riches, et pleins
De emits, de bles, avoines et bons grains.
Le royaume de France recouvre son ancienne grandeur.
Meme avant qu'il soit completement libere, Charles
envoie des troupes en Alsace ; ii en conduit en Lorraine.
Ii se rappelle que la rive gauche du Rhin appartenait

— 233
autrefois a ses « predecesseurs rois de France » ; il proieste
centre « les usurpations et entreprises taites sur les
troits de son royaume. et couronne la France ». Ii veut
reduire C son obeissance » ces pays usurpes Charles VII,
si petit, si miserable a son avenement, est devenu le plus
grand personnage de l'Europe ; le doge de Venise, recevant
ses arnbassadeurs,. declare que « le roi de France est
le roi des rois, et que nul ne peut rien sans Iui. ».
II. — AU TEMPS DU ROI HENRI IV
• Passons un siècle et demi ; nous voici a l'avenement
de Henri IV en - 1589. Tout comme Charles VII, il est un
roi C peu pres sans royaume. Ii lui faut cornbattre a la fors'
les trois quarts de ses r-:3ujets qui ne veulent pas reconnoitre
son autorite, et les Espagnols qui veulent s'assujettir
la France. II combat en brave ; avec une poignee de
braves. Il n'a pas de quoi se vetir « Mon pourpoint,
dit-il, est use aux coudes », ni de quoi diner' -tous les jours ;
sa « marmite est renversee », et mange tantOt chez l'un,
tantOt chez l'autre. A force de courage et aussi d'habilete,
car il etait tres rnalin, il vient a bout de routes les resistances.
En 1598, il impose la paix aux Espagnols et il
accorde aux protestants par l'edit de Nantes la liberte_ de
conscience. Ainsi fut close une deplorable periode de
guerre etrangere et civile.
Cette guerre, qui dura quarante ans, avait mis la
France aussi has que les cent ans de la guerre anglaise.
tin -ambassadeur etranger ecrit : « Ii n'y a pas tine
.lantille noble en France on le pere ou le fits n'ait Ote tue ott
blesse, ou fait prisonnier... n Plus de 4.000 chateaux ont
ete &fruits. Le peuple n'a pas moms souffert : plus de
700.000 homilies out ete tires, 9 villes detruites et plus de
125.000 maiSons- de villages incendiees. A lb: frontiere,
presque tous les villages, chi rule declaration royale, sont

— 234 —
deserts. Les loups affarnes rOdent clans les campagnes.
Le travail industriel est arrete presque partout. A Provins,
oti travaillaient 600 metiers 0 drop; il en reste 4. A Tours.
on la sOierie avait occupe 800 maitres ouvriers et plus de
600 compagnons, ii ne reste que 200 maitres ouvriers ; les
compagnons ont disparu. A Senlis, a Meaux, Alelun,
Saint-Denis, Amiens, la diminution du travail est egale
ou pire.
Les villes s'emplissent de mendiants, paysans fugitifs
et ouvriers sans travail. A Paris, ces pauvres gens s'entassent
dans les cimetieres oO ils eouchent sue les tombes.
Le 4 mars 1596, la police en a compte 7.769 au cimetiere
des Innocents.
Les- hOpitaux regorgent de malades et d'invalides
gulls ne peuvent nourrir. La peste se met de la partie.
Elle tue a Paris 150.000 personnes en l'annee 1597.
Considerant tous ces rnaux, Etienne Pasquier disait qu'un
laomme qui aurait dormi pendant les quarante ans de
guerre et so serait rdveilld , aurait cru voir, non plus is
France, mais « on eadarre de la France... »... Mais voidi
clue le cadavre se ranime et - se releve.
Les laboureurs reprennent vigoureusement la charrae.
Sully les aide de toutes ses forces, car c'etaient eux qu'il
'aimait le mieux parmi les sujets du mi. Ii disait « Labourage
et paturage soot les deux mamelles par lesquelles is
France est alimentee at les vraies mines et triors do
Peron. D
Tons les metiers se remettent C battre. Les industries
necessaires prosperent. Memo des industries de luxe sont
entreprises, cello de la soie, par example. Henri IV est
tier de montrer ses mollets chausses de has de soie fabriques
en France.
Pour faciliter la circulation des produits de Tagricul -
lure et de l'industrie, les routes ahimees .sont refaites et

— 235 —
les pouts ecroules, sont rebatis. La navigation se raniam
sur nos fleuves.
Des traites de commerce sont conclus avec les pays
etrangers. Le _sultan renouvelle les privileges de nos
marchands dans ses Rtats et reconnait une Lois de plus le
protectorat de In France sur les Lieux Saints. Plus de
mule vaisseaux francais font le commerce du Levant.
Au mOme moment, la France prend pied .en Amerique.
Quebec est fondee au Canada, qui S'appelle « la nouvelle
France .».
Cette renaissance de toutes nos forces etonnel'etranger.
-Just Zinzerling, qui ecrit une sorte de « guide en France,
constate que le via 'abonde dons le Midi. « La Ville de
Bordeaux expedie C elle seule cent mule barriques par
an ».. A droite et a gauche, il a YU partout des paturages
on ,paissent le gros et le menu Mail. II admire l'abondance
de la volaille. lleureuSement, qu'on ne mange
pas dons les autres -pays autant de cha-pons, poules et
poulets qu'en France en un jour; car l'espece perirait.
Memo les provinces qui furent le - plus eprouvees par la
guerre out retrouVe leur prosperite. La Picardie est rode-
venue « le grenier de Paris ».
Mais c'est surtout an temoignage des ambassadeurs
venitiens qu'il faut recOurir. Ces -hommes etudiaient avec
un grand soin et une serieuse intelligence les pays on us
representaient la republique de Venise. Ils connaissaient
C merveille la France. Or, en 1598, l'ambassadeur Ducdo
amfonce quo, dans dix ans, le royaume, « s'il nest pas
revenu a son antique splendeur, ii s'en manquera bien
peu ». Son successeur, Vendramin, affirmait aussi que la
France se retablirait aisement « comme ,ceta est arrive
plasieurs lois dons l'espace de mule ans et plus ». Deux
envoyes extraordinaires,. venus a Paris peu de temps
apres la niort de Henri IV, &rivet -it C leur gouvernement
Tie « le royaume de France, par les malhears passes, n'a

— 236 —
• ete diminue en rien de ses forces s; « le ,corps, tres robuste,
ragaillardi dans la maladie, developpe clans les epreares
et comme ressuscite d'entre les morts, se relere », apres
avoir touché terre, beaucoup plus fort qu'auparavant.
Enfin l'ambassadeur Contarini ecrit ces paroles que nous
devons thediter : « La France, quand elle-meme n'affaiblit
pas ses propres forces, peat toujours faire eontrepoids
une puissance quelconque ».
En effet, bientOt, elle fera contrepoids a la puissance
de la famille des Habsbourg d'Autriche et d'Espagne, qui
menacait alors la liberte de l'Eurape comme la menace
aujourd'hui la coalition du Hohenzollern de Berlin et du
Habsbourg de Vienne. Henri IV allait commencr la . lutte
centre eux quand ii fat assassine ; les Habsbourg eurent
un moment de repit ; mais bientOt viendront Louis XIII
et Richelieu et puis Louis XIV et le roi de France sera de
nouveau le « roi des rois ».
III. - LE TEMOIGNAGE DUN ENNEMI
Dans les temps plus proches de nous, d'autres
exemples de la vitalite francaise se succedenti Entendez
ici, ecoutez bien le temoignage d'un etranger, d'un ennemi,
dun grand ennemi, l'ancien chancelier de l'Empire
allemand, le prince de Bulow. II ecrit, clans son livre
intitule La politigue allemande, qua . la France a « ace
foi inalterable en l'indestructibilite des forces vitales de la
nation », et que ce dogrne se base sur les donnees de
l'histoire. En effet, continue-t-il :
Aucun peuple n'a jamais repare aussi vite que les Francais
les suites d'une catastrophe nationale, aucun n'a retrouve avec
la meme aisance, . le ressort, la confiance en soi et l'esprit
d'entreprise apres de cruels mecomptes et des (Wades qui
semhlaient ecrasantes. Plus dune fois. l'Europe crut quo Is

--L 237 —
Franco avail cesse d'etre dangereuse, inais chaque fois in
-nation francaise se redressait devant l'Europe apres un court
Mai. avec sa vigueur (Fantail ou un aceroissement de force.
Et M. de Bulow donne ses preuves, dont voici la derniere
:
La (Waite de 1870 cut pour la France des consequences
plus graves que n'en avait eu auparavant aucune autre, mais
elle n'a pas brise la for'ee que pout avoir -pour une nouvelle
occasion cc peuple d'une rnerveilleuse elasticite.
Sur quoi, M. de Bulow admire l'etonnante activite
coloniale de la France, preuve de « la rapidite et de l'intensite
avec laquelle son esprit d'entreprise refleurit itninediaternent
apres le cataelysine de 1870.
Allons, voila qui est bien ! Get Allemand d'aujourd'hui
pense exactement comme les Venitiens du xve siècle.
Comme eux, ot memo plus fortement, il affirme quo la
France est indestructible et que le relevement, apres les
grandes crises, est une habitude, une loi de notre histoire.
Cette loi s'appliquera une fois encore apres la terrible -
crise d'aujourd'hui, car la terre de France a garde sa naturelle
richesse et les Francais sont en train de prouver
qu'ils n'ont pas perdu l'energie de leurs Ores. Certes, les
difficultes seront grandes. Non settlement il nous faudra
reparer nos ruines enormes : mais de redoutables problemes
politiques et sociaux que nos peres n'ont pas conpus
se poseront devant nous. N'importe 1 Nous inscrirons
dans notre histoire une nouvelle preuve de notre force
Un seul danger nous menacerait : la discorde entre -
Francais ;- mais tous nos efforts tendront C prevenir cc
piallieur. Nous n'affaibliront pas « nous-mernes nos propres
forces », cornme disait le Venitien Contarini. Nous

— 238 —
ne donnerons pas a notre abominable ennemi cette
revanche ; un de ses chatiments sera de voir se redresser
plus forte et plus fiere la France qu'il a cru aneantir.
Avril 1916. ERNEST LAVISSE.
28. — Actes de probite
Le lundi 15 mai, les jeunes Guilbaud Henri, Guerin
Joseph et Boulder Marcel, eleves de l'ecole publique de
Venansault, ont trouve sur leur chemin, en revenant de
Fecole, une certaine somme qu'ils out remise immediatement
a leur instituteur.
Le 24 mai, le jeune Edmond Picot, Age de 11 ans,
eleve de l'ecole de Saint-Michel-le-Cloucq, a trouve sur
la voie publiqne un porte monnaie contenant une petite
somme d'argent qu'il s'est empresse de remettre A son
instituteur.

_ 939 —
6181 020ffiafrz ` ,-
29. — Necrologie
M. Fillon (Francois), instituteur a . Dissais, est decede
ns cette commune le 12 avril, a Page de 54 ans, apres
uie courte maladie.
Ii exergait les fonctions d'instituteur public en Vendee
puis 36 ans et avait ete nomme le 1." octobre 1895 a
Dissais oü ii avait su se concilier la sympathie de la
• ..)pulatiOn.
M. Guirnard, directeur d'ecole E Mareuil, qui, avec. de
•nnbreux collegues et amis, avait term aTaccompagner
derniere demeure, prononca sur sa tombe les paroles
Nous adressons a la famille de M. Fillon l'expression
notre sympathique condoleance.
L'Inspecteur d'Acacletnie deMgue,
PAUL CHALES.
La Roche-sur-N on. — Impriraerie ROCHE-j0DRUMN.

506 Annee Juin-Juillet-Adtt-Septembre 1916
11IIethdI ocuoll PrJmire
De la e -ptitee
Toute insertion an Bulletin tient lieu de notification officielle
Publie aux frais du d6partement, ce Bulletin apparlient
a Pecole et dolt otre inscrit au catalogue de la hibliotheque
scolaire.
Les directeurs et directrices d'ecoles ont le devolr de le
communiquer Ii leurs adjoints et adjointes.
IPMMEMMIMI■1=.1117111MM
SOMMAIRE
1. — Livre d'Or de l'Universite (Tiles ou blesses a Pennemi.—
Pages
Citations diverses. — Un hems algerien) 243
2. — Pour la Defense nationale. — Au personnel enseignant 248
3. — Audiences de l'Inspecteur d'Academie 248
4. — Cones et suppleances. — Avis tres important 249
5. — Mouvement du personnel des ecoles elementaires 249
6. — Personnel de l'Inspection primaire, des Ecoles norm,ales
et des E. P. S. (Promotions, nominations at delegations) 249
7. — Personnel des Ecoles elementaires.— Promotions et titularisations.
Honorariat 251
8. — Chauffage des ecoles 252
9. — Reparation du legs Luneau en 1916 252
10. — Conferences pedagogiques d'automne 1916 ,, 255
11. — Arrete portant attribution de recompenses aux institutours
et institutrices publics pour Penseignement aux
adultes et In participation aux ceuvres complementaires
de PEcole en 1915.1916 257
12. — Circulaire ministerielle relative it l'etude de la reforme
du Certificat d'etudes primaires elementaires du 19 join
1916)
13. — Arrete portant ouverture dune session d'examen pour
l'obtention du C. A. a l'inspection primaire et a la di-
260
rection des Ecoles normales (aspirantes) du 10 juillet...
14. — Decret modifiant lea articles 109 é 115 et abrogeant Particle
192 du decret do 18 janvier 1887 (Ecoles normales
superieures d'enseignement primaire et C. A. no proles-
261
sOrat at des E. P. S.) — du 10. juillet...... 262

-- 242 -
15. A.rrete moditiant lee articles 106, 109 4 111, 113, 165 et
173, et abrogeant les articles 114 4 124 de Parrete du 18
janvier 1887 (du 21 juillet) 264
16. — Arrete modifiant l'article 51 de Varrete du 18 janvier 1887
relatif au" taux des bourses dans les E. P. S. (ciu 13
juillet) 274
17. — Arrete modifiant lee reglemen's modeles des ecoles maternelles,
des ecoles prim aires elementaires et des ecoles
primaires superieures publiques (du 17 juillet) 275
18. — Circulaire ministerielle relatice 4 la participation des
eleves des ecoles aux travaux agricoles pendant lee va-
cances (du 22 juillet 1916) 277
19. — Cartes .d'identite en 1917 278
20. — Resultats des examens de renseignement primaire. —
1" session de 1916 278
21. — Vacances des ecoles prirnaires publiques en 1916 280
22. — Admission des enfants dens les ecoles primaires sup&
rieures 281
23. — Subventions attribuees aux Caisses des ecoles de laVendee
en 1916 282
24. — Concession ministerielle 286
25. — Questions cliverses (Extrait du Journal officiel), 286
26. — Ecole normale d'instituteurs de Lyon — armee 287
27. — Examen du Cortificat d'etudes primaires — 2° session
de 1916 287
28. — Examen du brevet- elernentaire — 2° session de 1916—
29. — CEuvre des pupilles de Fecole 288
30. — CEuvre des convalescents de Saint-Hoch (Var) 288
31. Mutiles de la guerre, — Preparation a Fenseignement 289
32. — Apprentissage des ouvriers fourreurs et des services du
restaurant. — Avis 291
33. — Autonome Vendeenne. — Cptisations...... ....... ..... 292
34. — Dons et liberalites ..... .............. ......... 293
35. — Actes de probite 294
36. — Fete seolaire 4 la Terrier° de la Tranche 204
37. — Necrologie 294
38. — Ouvrages relatifs 4, la guerre..... ........ „ 295

- - 243 —
1. Livre d'or de l'Universite
Tads ()a blesses a l'ennemi
BOUTET, Alphonse, sergent au 1370 d'infanterie, instituteur-adjoint
a Fontenay-le-Comte. Tue a l'ennemi le
11 juin 1916, a Thiaumont.
GOUIN, Jules-Pierre-Emile, ex-professeur C l'ecole
primaire superieure de FOntenay-le-Comte, sous-lieutenant
au 337° d'infanterie. Tue a l'ennemi le 8 juin 1916,
,Thiaumont. (Decore de la Croix de guerre).
ETOUBLEAU, Philbert-Narcisse, adjudant au 93° d'infanterie,
ex-instituteur au 'Molin de Sallertaine. Mort a
l'ambulance, des suites de ses blessures, le 19 juin 1916.
(Medaille militaire).
LAMABQUE, Jean-Alfred, sous-lieutenant au 164° d'infanterie,
commis d'inspection academique a La Rochesur-Yon.
Tue C l'ennemi en juillet dernier.
PLAIRE, Maurice, sergent au 403' d'infanterie, ex-instituteur-adjoint
au Tablier. Mort C l'ambulance en juillet
dernier des suites de ses blessures.
ROUSSELOT, Louis, sergent Cu 411° d'infanterie, ex-instituteur-adjoint
a Lugon. Mort des suites de ses blessures,
le 26 mai 1916, a l'ambulance de Ville-sur-Cbusances
(Meuse).
Citation a l'Ordre de la Division
SU -GIAU, Raoul, sergent a la 9° compagnie du 65° regiment
d'infanterie, ex-instituteur delegue C recole primaire
ottperieure d'Ernee
« Son chef de section ayant ete blesse, a pris dans des
circonstances difficiles le cornmandement d'une section.
Par son action personnelle, son energie et son sang-froid,

— 244 —
maintenu intacts le moral et Pentrain de ses hommes.
(Decore de in Croix de guerre. — Premu recernment souslieutenant).
M. JUGIAU est le fils de l'instituteur de Saint-Michel-
Mont-Mercure.
BELAUD, Gaston, capitaine a T. T., 5 compagnie du
93° regiment d'infanterie, ex-instituteur-adjoint a Chantonnay
:
« Le 12 juin 1916, charge d'une mission importante
avec sa cornpagnie, a reussi a in remplir malgre le bornbardement
intense sur la zone a traverser. A toujours
fait preuve, depuis le debut de la campagne, d'un courage
et d'un devouement adn-iirables. Meier tres meritant
4' citation. »
ROBIN, Pierre, adjudant C la compagnie 20/51 du
10' genie :
« S'est employe avec le plus beau courage C creer,
pendant huit nuits consecutives, du 1°' au 8 juillet 1916,
des reseaux de fil de fer en avant des premieres lignes,
consolidant irnmediatement, malgre les tirs de barrage de
l'ennemi et les feux de mitrailleuses, le terrain conquis
par l'infanterie. »
ROBIN, Pierre, est insti uteur-adjoint C Beauvoir-sur-
Mer.
TAPON, Leon, sous-lieutenant a la 5' cornpagnie du
93' regiment d'infanterie, instituteur-adjoint C Pecole primaire
superieure de Chantonnay
« Le 12 juin 1916, sous un bombardement tres violent
d'obus de tons calibres, a reussi A se porter a son emplacement
de combat avec le plus grand mepris du danger,
communiquant son ardour a ses hommes et les entrainant
par son exemple.

— 245 —
PAJOT, Jean, instituteur en conge pour service militaire,
sergent au 8' bataillon de chasseurs 6 pied :
« Depuis le debut des hostilites, s'est naontre tres
energique et devoue. Blesse a la bataille de la Marne, a
rejoint aussitOt que possible. Le 22 janvier, Charge d'une
pose de fils de fer delicate, a travers bois et a courte
distance des tranchees ennemies, a accompli sa mission
avec courage, sang-froid et intelligence.
Citation a l'Ordre du Regiment
PLAICE (Maurice), sous-lieutenant au 403' d'infanterie :
« Pendant un violent bombardment,- a friontre beaucoup
de calme et de sang-froid et a maintenu sa troupe
en bon ordre par Sa belle attitude. Blesse grievement. B
Le soldat musicien SoNNic, Maurice, numero matricule
3894, compagnie H. H. :
« A etc grievement blesse le 25 septenibre en se portant
au secours d'un camarade blesse. »
SONNIC, Maurice, instituteur-adjoint a Saint-Gervais,
est decode des suites de ses blessures le 4 octobre 1915, a
l'hOpital de Nevers.
Citation a VOrdre de la Brigade
ETOUBLEAIJ, Philbert-Narcisse, adjudant au 93° d'infanterie,
ex-instituteur au Molin de Sallertaine :
« A brillamment seconde son chef de section par son
aftitude energique, son coup d'ceil, son sang-froid, on
particulier a l'attaque d'une position ennemie le 15 octobre
1915. (Decore de la croix de guerre avec etoile
le 26 octobre 1915).
« Excellent sous-officier ; a ete blesse tres griOvement
a in tete, le 12 juin 1916, pendant un violent bombardement.
(Decore de la medaille militaire.) »
Mort des suites de ses blessures le 19 juin 1916.

Nous recevons de M'" la Directrice de PEcole normale
la communication suivante quo nous nous faisons un
devoir de joindre au « Livre d'Or de l'Universite » :
« La De'peche Alg&ienrie a publie recemment, sous le
titre : « UN HEnoC ALGERIEN », .un article qua l'on me
communique et qui est consacre un jeune officier tub a
Pennemi au mois de fevrier dernier.
« J'avais connu cc hems, qui .etait le frere dune de
Ines anciennes ele,ves d'Oran ; lui-meme etait sorti, en
1912, avec le n° I de l'Ecole normale d'Alger ; ii etait done
des Mitres. Cast pourquoi j'ai pease que le recit enthOusiaste
de sa mon glorieuse interesserait stirernent le,-
- personnel de la Vendee.
J. PALANQUE. »
Ura Heros Algerian
Le 22 .fevrier dernier, dans l'Argonne, notre corn--
patriote, le sous-lieutenant aviateur Laguerre, age de
24 ans, a trouve la mort daps des conditions qui meritent
d'être connues.
Etant en reconnaissance seul clans les airs at apercevant
.devant lui sept avions ennemis, il les attaqua avec
une folle bravoure ; mais la lutte etait trop inegale et,
atteint d'rtne balle C l'epaule, ii abandonnait la direction
de son appareil qui venait s'abimer sur le so].
La citation suivante, C l'ordre de Parmee, consacre
frvec rine emouvante concision cet acte sublime :
« Le sous-lieutenant Laguerre (Michel), tombe glorieusement
en attaquant soul avec une bravoure herolque
rine escadrille de sept tivions allemands ».
De son cOte, son capitaine, dons la lettre par laquelle
ii annonce la triste at glerieuse nouvelle a la mere du
jeune efficier, lettre qu'il faudrait citer tout entiere,
s'exprime ainsi :
« Depuis le GI -Jut de cotta terrible guerre; i m'est

-- 247 --
arrive de voir autour de moi des actes rnagnifiques de
bravoure et d'abnegation. Jamais je n'ai rien vu de comparable
a l'acte supreme de votre fils... Ce combat
heroique a provoque l'admiration des milliers d'officiers
et de soldats qui en oat etedes temoins et les Allemands
ont dC etre stupefaits de la magnifique bravoure de leur
adversaire ». .
.Ajoutons que cette belle mart n'a surpris aucun de ceux
qui connaissaient Michel Laguerre, son patriotisme ardent,
son courage illimite, son desir souvent exprime de
se sacrifier tout entier pour son pays.
Fits d'un ancien brigadier des eaux et forets de Tlemcen,
se destinait a l'enseignement et, apres etre sorti avec le
numero 1 de l'ecole normale de in Bouzarea, ii achevait
son service militaire et se preparait C rejoindre son poste
d'instituteur dans le departement de Constantine lorsque
in guerre eclata. Patti comme sous-lieutenant de reserve
avec le 30 regiment de zoua'ves qui, comme on le sail, n'a
cesse d'être a la peine et a l'honneur depuis le debut de in
campagne, ii etait blesse one premiere fois le 25 aent 1914,
puis une seconde fois tres grievement le 12 novembre de
la nleme anode. Cette deuxieme . blessure lui valait la
Legion d'honnbur, la Croix de guerre avec palme et - On
admission dans l'armee active.
Mais Michel Laguerre n'estimait pas encore son sacrifice
suffis,ant : apres de longs rnois de douleur sur ma lit
d'hOpital -et sans memo attendre so complete guerison, ii
sollicitait l'houneur d'entrer dans l'aviation et conquerait
rapidement sonirevet de pilote. De cc jour, .son amour
du danger, in passion du sacrifice total qui hantait sa belle
dine, son patriotisrne, absolu, se donnerent carriere.
Cot exempt° admirable d'abnegation vient de trouver
son couronnement supreme dans la mart et il n'est pas
doute,ux quo l'histoire consacrera le nom du jeune betas
algerien. C'est pourquoi il nous a semble quo cette gloire
pure clevait etre saluee a son aurore par ses compatriotes.

— 248 —
2. — Pour la DMense nationals
Au Personnel de l'Enseignement public de la Vendee
M. le Ministre des Finances vous fera parvenir incesmanament,
par mon intermediaire, un certain nombre
d'images concernant le prochain Emprunt.
Vous voudrez hien les repartir entre les enfants des
Ecoles publiques et privees. Vous commenterez , en
outre, dans votre ecole et dans un langage approprie
Faze des enfants, les legendes des images qua vous
distribuerez at vous saisirez cette occasion pour leur
parler des devoirs des Frangais qui ne sont pas sous les
drapeaux.
Vous recevrez egalement une brochure editee par les
soins du Comite de l'Or, dont M. le Prefet est le Prosident.
Dans cette brochure se trouvent des articles relatifs
au pro chain Emprunt que vous lirez a vos eleves et dont
quelques passages pourront etre donnes comme textes de
dictees.
Comma Fan dernier, votre propaganda active contribuera
puissamment au succes de l'Emprunt national et,
par suite, a Ia Victoire de In France.
3. — Audiences de l'Inspecteur d'Acad4inie
Pour eviter a MM. les InstituteurS at a 1v1M-" les Institutrices
des voyages souvent penibles, coateux et mutiles,
at pour éviter au personnel at a lui-meme des pertes
de temps regrettables, l'Inspecteur d'Academie ne recevra
desormais que sur lettre cl'audience accordee apres une
demande precise et motiv6e.

— 249
Conges et Suppleances. — Avis
tres important
Je recommande, a nouveau et d'une maniere tres pressante,
aux maitres et,maitresses qui sollicitent des conges
de donner, avec le plus grand soin, thus les renseignemerts
indiques au Bulletin d'octobre 1915, page 334 et
rappeles dans le numero de fevrier-mars 1916, page 81.
Ii y va de leur interet comma de celui de l'ecole.
Mouvement du Personnel
Par arrete de M. le Prefet de la Vendee., en date du 4
septembre 1916, pris sur la proposition de M. l'Inspecteur
d'Academie, ont ete nommees :
M— Jacob, charge d'ecole a Notre-Dame-de-Riez,
charge d'ecole a Chateau-d'Olonne.
1\1”- Bernardeau, adjointe'a La Barre-de-Monts, chargee
d'ecole a Saint-Gervais.
Mil° Martineau, adjointe C Lugon, charge d'ecole an
Linaud de Mouzeuil.
M" Fergeault, adjointe a Dornpierre, adjointe C Rochetrejoux.
Mth Brianceau, adjointe a Notre-Dame-de-Monts,
adjointe a La Barre-de-Monts.
6. — Personnel
Inspection primaire
Par arrete ministeriel du 18 mai 1916, M. Marcant,
inspecteur primaire aux Sables-d'Olonne, est promu de
la 3' a la 2° classe, avec effet du 1"janvier 1916.

— 250 —
Ecoles nortnales
Par arrete ministeriel du 19 mai 1916, 3/1'" Py, professeur
de sciences a l'Ecole normale d'institutrices de
La Roche-sur-Yon, a ete admise a faire valoir ses droits
la retraite a partir du 1" octobre 1916.
Par arrete ministeriel du 10 aont 1916, M"' Gestraud,
professeur (6' elasse) a l'Ecole normale de Laval, est
nommee professeur (meme classe) a l'Ecole normale de
La Roche-sur-Yon, en remplacement de Mil' Py.
Par arrete du 15 aoUt 1916, M. le Ministre a designe
M'" Webb pour remplir, pendant l'annee 1916 - 1917, les
fonctions de repetitrice d'Anglais a l'Ecole normale d'institutrices
de La Roche-sur-Yon.
Par arrete du 14 septembre 1916, 1\4. le Ministre
designe Mil° Gros, pourvue du C. A. au professorat, pour
assurer, a titre d'interimaire, l'enseignement des Lettres
a l'Ecole normal° de garcons de La Roche-sur-Yon.
Ecoles primaires superieures
Par arrete ministeriel du 18 mai 1916, M. Delaveau,
professeur a l'Ecole primaire superieure de Fontenay-le-
Comte, est promu de la 6' a la 5' classe, avec effet du
1" janvier 1916.
Mt Benatier, ex-deleguee de l'E. P. S. de flues
Secondigny, est deleguee, a titre d'interimaire, pour
assurer l'enseignement des Sciences a l'E. P. S. de garcons
de Chantonnay (decision ministerielle de 14 septembre
1916).
M. Barre, eleve de 4' armee a l'Ecole normale de Lyon,
est delegue pour assurer, a titre d'interimaire, l'enseignement
des Sciences a l'E. P. S. de Mortagne-sur-Sevre
(meme decision).
Par decision ministerielle du 16 septembre 1916, les

— 251 —
delegations de M. Cantonnet, instituteur-adjoint a l'E. P.
S. de Fontenay-le-Comte ; de M. Tapon, instituteur-adjoint
a FE. P. S. de Chantonnay ; et de M' 1° Gauthie, institutriceadjointe
a l'E. P. S. de Fontenay-le-Comte, ant ete renouvelees
pour Panne° scolaire 1916-1917.
Par decision ministerielle du 18 septembre 1916, les
delegations des institutrices interimaires d'E. P. S. designees
ci-apres ant ate renouvelees :
MM"" Cler, Ei Fontenay-le-Comte.
Fontanille, a Chantonnay.
Rale, a Chantonnay.
7. — Promotions et Titularisation
Par arrete de M. le Prat de la Vendee pris sur la
proposition de M. l'Inspecteur d'Academie :
M. Fort (Stanislas), instituteur titulaire, detaehe en
Afrique occidentale frangaise, est promu au choix de la
3° a la 2° classe, avec effet du 1" janIvier 1914 ;
Mm ° Fort, née Pineau, institutrice titulaire, detachoe en
Afrique occidentale frangaise, est promue au choix de la
4° a la 3' classe, avec effet du 1" janvier 1914 ;
34— Bose, nee Bonnet, institutrice stagiaire, detachee
en Afrique occidentale frangaise, est titularisee dans ses
fonctions et rangee dans la 5° classe, avec effet du 1" janvier
1914.
Honorariat
Par arrete ministeriel en date du 19 juin 1916, les instituteurs
en retraite ci-apres designes sont nommes instituteurs
honoraires :
MM. Grolleau, a La Roche-sur-Yon,
Dazelle, a Angles.
GuitEaud, a La Roche-sur--Yon.

— 252 —
8. — Chauffage des Ecoles
A la date du 20 juillet, dans le iv 8 du Recueil des
Actes administrat ifs, M. le Prefet ecrit a MM. les Maires :
« Je vous prie de vouloir hien, des maintenant, vous
preoccuper de faire fournir aux ecoles publiques le combustible
(bois et charbon) necessaire au chauffage des
classes. »
Vous voudrez hien vous mettre en rapport avec
MM. les Maires pour que le necessaire soit fait partout
en temps utile, c'est-h-dire pour que les poeles soient
montes et le combustible conduit a l'ecole au debut
d'octobre.
Cela est deja fait dans un certain nombre de localites.
9, — Legs Lurteau. Repartition
pour Pannee 1916
INSTITUTRICES
MM—Larcher-Favreau, La Roche-sur-Yon.
Hillereau-Blaineau, Venansault.
Mercier, Alexandrine, Saligny.
Foucher, Angele, La Roche-sur-Yon,
Balin-Condamine, Belleville.
Boury-Barraud, Chauche.
,fodart, Therese, La Roche-sur-Yon,
Pennoteau-Mercier, Saligny.
Vrignon-Marseau, La Roche-sur-Yon.
Sourisseau-Plaire, Bazoges-en-Paillers.
Romieu-Caizergues, Saint-Andre-Treize-Voies.
Greaud-Garreau, La Guyonniere.
Vigier-Sanaire, Fontenay-le-Comte.

— 253 ---
MM-°'Moinet, Maria, Fontenay-le-Comte.
Antoine-Oliger, Darnvix.
Normand-Bouillaud, Fontaines.
Tessier-Portron, Sainte-Radegonde de Marsais.
Bague, Augustine, Oulmes,
Raineteau-Gorget, Saint-Mesmin.
Renier-Guibreteau, Foussais.
Pougnet-Ariale, Saint-Hilaire-des-Loges.
Drapeau-Gaston, Reamnur.
Badreau-Berthelot, Saint-Laurent-de-la-Salle.
Phelippeau-BOteau, Le Langon..
Chevalleau-Chalard, Apremont.
Bernardeau-Bceuf, La Barre-de-Monts.
Boissinot-Guery, Saint-Etienne-du-Bois.
Seguinot-Chaperon, Bourg-Saint-Sauveur.
Petit-Coffineau, L'Epine de Noirmoutier.
Gratreau-Levecot, Barbatre.
Leveille-Guimberteau, Talmont.
Favriau-Thomas, Saint-Hilaire-de-Talmont.
You-Petit, Saint-Georges-de-Pointindoux.
Loiseau-Michelet, Chantonnay.
Menanteau, Maria, Chantonnay.
Drapron-Veillat, Mareuil-sur-Lay.
Maingot-Billand, La Boissiere-des-Landes.
Lorber-Guedon, L'Aiguillon-sur-Mer.
Lardy-Chemin, Les Pineaux-Saint-Ouen.
Guillet-Morin, Lugon.
Nassivet, Antoinette, Mareuil-sur-Lay.
Mitarnierbreteau, La Terriere de La Tranche.
INsTrrumuns
MM. Bonnet, Auguste, Les Essarts.
Guigne, Pierre, Le Bourg-sous-la-Roche.
Durand, Celestin, Beaurepaire.
Pa.squier, Alexandre, Mouchamps.

--- 254 —
MM. Delaunay, Pierre,- Venansault.
Chupin, Louis, Mormaison.
Bruneau, Octave, Evrunes.
Rambaud, Louis, Le Bourg-sous-la-Roche.
Bessiere, Armand, Rocheserviere.
Maupillier, Henri, Sainte-Florence.
Balin, Louis, Belleville.
Arnaud, Jean-Baptiste, St-Georges-de-Montaigu.
Morin, Francois, Maillezais.
Pelletier, Emmanuel, Le Poire-sur-Velluire.
Simonneau, Aristide, Saint-Pierre-du-Chemin.
Badreau, Georges, Saint-Laurent-de-la-Salle.
Boucher, Ernest, Saint-Maurice-des-Noues.
Dugast, Pierre, Chavagnes-les-Redoux.
Phelippeau, Gustave, Montournals.
Soulet, Francois, Le Boupere.
Gauvreau, Felix, Nieul-sur-l'Autise.
Mandin, Arthur, Saint-Valerien.
Branchereau, Abel, Saint-Hilaire-des-Log6s.
Loiseau, Emile, Vix.
Perrin, Louis, Les Sables-d'Olonne.
Simonneau, Emile, Croix-de-Vie.
Cousin, Abel, Martinet.
Moreau, Arthur, Les Conches de Longeville.
Texier, Pascal, Grosbreuil.
Badreau, Georges, Saint-Benoist-sur-Mer.
Boury, Gabriel, Nieul-le-Dolent.
Gilbert, Marcel, Talmont,
Teillaud, Marcel, Sainte-Flaive-des-Loups.
Izacard, Valentin, Challans.
Barraud, Jean-Baptiste, Lucon.
Tessier, Eugene, Chasnais.
Bouju, Gustave, Moreilles.
Pasquier, Jules, Saint-Prouant.
• Girardeau, Ludovic, Saint-Vincent-sur-Graon.
• Maingot, Hippolyte, La Boissiere-des-Landes.

— 255 —
MM. Maingot, Qeorges, Sainte-Gemme-la-Plaine.
Moreau, Gabriel, Lugon.
Appraille, Aristide, Saint-Aubin-la-Plaine.
10. — Conferences pedagogiques d'automne 1916
Canton de Mortagne. — Mardi 17 octobre, a 9 heures,
Mortagne.
Cantons de La Roche-sur-Yon et du Poir6,-sur-Vie.—
Jeudi 19 octobre, a 13 heures, h La Roche-sur-Yon.
Cantons de Montaigu et de Rocheseryiere.—Vendredi
20 octobre, a 14 heures 1/2, a Montaigu.
Canton des Herbiers. — Samedi 21 octobre, a 13 h.,
aux Herbiers.
Canton des Essarts. — Lundi 23 octobre, a 9 heures,
aux Essarts.
Canton de Pouzauges.-- Lundi 16 octobre, a 9 heures,
a Pouzauges.
Canton de La Chataigneraie. Mercredi 18 octobre,
9 heures, a La Chataigneraie.
Cantons de Fontenay-le-Comte et L'Hermenault. —
Vendredi 20 octobre, a 9 heures, a Fontenay-le-Comte.
Cantons de Maillezais et Saint-Hilaire-des-Loges. —
Samedi 20 octobre, a 9 heures, a Fontenay-le-Comte.
Canton de La Mothe-Achard. — Lundi 23 octobre,
9 heures, a La Mothe-Achard.
Cantons des Sables-d'Olonne et Talmont. Mercredi
25 octobre, a 9 heures, aux Sables-d'Olonne.
Cantons des Moutiers-les-Mauxfaits et Mareuil.—
eudi 26 octobre, a 9 beures, a Champ-Saint-Pere.
Cantons de Lugon et Chaille-les-Marais. — Samedi
28 octobre, a 9 heures, a ',neon.
Canton de Saint-Gilles-sur-Vie. — Mardi 31 octobre,
a 9 heures, a Saint-Gilles.

256 —
Cantons de Challans et Beauvoir. — Vendredi 3 no-
-vembre, 0 9 heures, a Challans.
Canton de Palluau. — Mardi 7 novembre, a 9 heures,
a -Palluau.
Cantons de Chantonnay et Sainte-Hermine. Samedi
10 novembre, a 9 heures, C Chantonnay.
ORDRE DU JOUR DES CONFERENCES :
I. — Reforme du eertilleat d'etudes primaires (voir
page 260 la eireulaire ministerielle de juin 1916.
L'ecole C l'heure actuelle,; son earactere, son
role.
III. — Question diverses. — Conformement aux dispositions
du de,eret du 1- juillet 1913 et de la eireulaire
ministerielle du 20 juillet 1913, l'ordre
du jour comprendra, en outre, l'examen des
propositions relatives a la liste des livres elassiques
(voir Bulletin departemental de juillet
1913, pages 201 0 207).
NOTA, - Chaque conference nomrnera son president.
La presence aux conferences pedagogiques est obligatoire
(art. 4 de Parrete du 5 juin 1880). Des dispenses ne,. peuvent
etre accordees que pour des raisons tres serieuses.
Les instituteurs et institutrices du canton, de Saint–Fulgent
assisteront C la conference dans le canton de leur choix, 'pais
devront en informer l'Inspec[eur primaire do in circonscription
huit jours avant in reunion.

— 257 —
11. — Arret6 portant attribution de rdcornpenses
aux instituteurs et aux institutrices
publics pour renseigneinent aux
adultes et la participation aux oeuvres
complernentaires de 'Wale en 1915-
1916. (Journal Offieiel du 31 aott 1916).
Medallic d'argent avec prime de 75 francs
M. Durand, Prudent-Emile-Jean-Baptiste, instituteur a La
Chaize-le-Vicomte.
Medaille de bronze area prime de 50 francs
MM. Annette-Crampe, Jean, ins tituteur a Faymoreau.
Drapeau, Alexandre-Jean-Francois, instituteur a Saint-
Vincent-Sterlanges.
Greaud, Henri-Charles, instituteur a Grand'Landes.
Normand, Auguste-Henri-Edmond, instituteur a Fontaines.
Reveillaud, Germaine-Elise, institutrice au Langon.
MM. Rousseau, Victor-Phileas, instiluteur au Simon-la-
Vineuse.
Seguinot, Jean-Rene-Alcide, instiluteur a Vouille-les-
Marais.
Rappel de medaille de bronze
M. Gaudier, Timoleon-Charles-Augustin-Celestin, insti-
tuteur a Mouchamps.
Don de livres
Mm ° Archambaud, Marie-Clementine, institutrice a Auzay.
MM. Bertaud, Octave-Julien-Francois, instituteur a La
Tranche.
Boudet, Alcide-Alfred, instituteur a Loge-Fougereuse.
Brachet, Eugene-Amedee-Henri, instituteur a Mouilleron-en-Pareds.
Mm ° Briquet, Marie-Louise, institutrice a Payre-sur-Vendee.

— 258 —
MM. Chupin, Louis-Francois-Joseph, institutr a Mormaison.
Falourd, Henri-Ferdinand-Honore, instituteur au Poiresur-Vie.
Lunard, Victor-Charles-Pierre, instituteur C Champagne-les-Marais.
Mm Mocquais, Marie-Louise-Aimee-Victorine, institutrice
a Corps.
MM. Panetier, Pierre-Marie-Louis, instituteur a La Boissiere-des-Landes.
Petit, Georges, instituteur a Marsais-Ste-Radegonde.
Pinet, Francois-Armand-Ferdinand, instituteur
Sigournais.
Prezeau, Pierre-Arthur-Louis, instituteur a Xanton-
Chassenon.
Richard, Valentin-Jean-Henri, instituteur C Thorigny.
Rousseau, Jean-Joseph, instituteur a Saint-Etienne-de-
J3rillouet.
Simonneau, Emile-Victor-Ferdinand, instituteur a Croixde-Vie.
Thibaudeau, Eugene-Ernest, instituteur a L'Orbrie.
Vizet, Alix-Victor-Alexis, instituteur C St-Avaugourddes-Landes.
Rappel de don de hares
M. Delaunay, Pierre -FranQois, instituteur a Venansault.
DiplOmes
M"" Arnou-Pepin, institutrice-adjointe aux Brouzils.
M1' Bailly, Alphonsine, institutrice-adjointe a Saint-Hilaire-
des-Loges.
M— Barreteau-Bonnin, Ohargee d'ecole aux Brouzils.
Mhic Bernard, Victorine, chargee d'Ocole aux Essarts.
Mm Bernardeau-Bceuf, institutrice-adjointe a La Barre-de-
Monts.
M' 1 Bordelais, Appolonie, chargee d'ecole a Avrille.
MM‘u" Branchereau-Vinsonneau, chargee d'ecole C Saint-
Hilaire-des-Loges.
Burgaud-Perrin, chargee d'ecole a Querry-Pigeon de
Saint-Hilaire-de-Talmont.

— 259 —
Courbon, Renee, charge d'ecole t Chevrette de Nalliers.
Mr" Cousseau-Badreau, chargee d'eccde a Saint-Mauricedes-Noues.
Mth Coutant, Aglae, charge d'ecole au Progres-Rousseau
de Bois-de-Cene.
M. Gordet, Louis, instituteur-adjoint ii Nalliers.
MM' Loube-Baubriau, charge d'ecole a Curzon.
Lyssandre-Brousse, institutrice-adjointe a La Bernardiere.
Mitard-Porcher, charge d'ecole a Bouille-Courdault.
MM. Pajot, Pierre, instituteur-adjoint a Champ-Saint-Pere.
Plaire, Firmin, instituteur-adjoint a Treize-Septiers.
M" Portron, Georgette, institutrice-adjointe a L'Ile-d'Elle.
Mm Rabaud-Michineau, charge d'ecole ii Pont-Leger de
La Boissiere-de-Montaigu.
Rappels de dip lame
M," Hillereau-Blaineau, charge d'ecole a Venansault.
M. Libaud, Firmin, charge d'ecole a La Guyonniere.
MM"" Pannetier-Benjamin, charge d'ecole a Rocheserviere.
Rabiller-Caillaud, charge d'ecole a La Meriatiere.
Lettres de felicitations
M11 e Arnou, Marie, institutrice-adjointe a Montaigu.
Mm. Auvinet-Olivereau, charge d'ecole a Thire.
M"° Benoist, Alphonsine, charge d'ecole a La Boissierede-Montaigu.
Billy-Loubeau, institutrice refugiee, interimaire a La
Fradiniere de Saint-Hilaire-de-Riez.
M"e Bouleau, Ernestine, institutrice-adjointe a VIle-d'Elle.
Delaunay-Brossard, institutrice-adjointe au Boupere.
MM" de Tiliere-Galletaud, institutrice, charge d'ecole a St-
Aubin-des-Ormeaux.
Guillet-Verdon, charge d'ecole aux Chaffauds de Ste-
Cecile.
MM" Hudreaux, Jeanne, institutrice refugiee, interimaire
Lugon.
Naras, Jeanne, institutrice-adjointe a Chantonnay.

— 260 —
Pennoteau—Mercier, institutrice-adjointe a Saligny.
Point—Siclon, institutrice-adjointe a Montaigu.
Babier—Poulin, chargee d'ecole a Treize-Septiers.
M. Rousseau, David, instituteur refugie, interimaire aux
Sables-d'Olonne.
Teillet—Brancard, institutrice—adjointe aux Lucs—sur-
Boulogne.
Rappels de lettres de felicitations
MAP" Blanchard, Andree, institutrice-adjointe a Vouvant.
Debec, Marie, institutrice-adjointe a Chantonnay.
Mme Defaye—Gautron, institutrice-adjointe a Nallie,rs.
Mu' Fuzier, Isabelle, institutrice-adjointe a Nalliers.
MM." Gauvreau—Chataigner, institutrice-adjointe a Nieul-surl'Autise.
Logeais—Coupy, institutrice-adjointe a Mache.
Kimne, Menanteau, Maria, institutrice-adjointe a Chantonnay.
Rouffignac, Marie-Louise, institutrice-adj" é Apremont.
12— - Cireulaire relative a Petude de la rOforme
du Certificat d'audes primaires 61ementaires.
— du 19 juin 1916 —
---
Le Min,isire de l'Instruction publique, des Beat-
Arts et des Inventions interessant la Defense
nationale, a Monsieur le Recteur.
Voudriez-vous prier MM. les Inspecteurs d'Acadernie
de votre ressort d'inscrire a l'ordre du jour des conferences
pedagogiques d'automne, le probleme de hi re--
forme cia certificat d'etudes primaires elementaires.
Queues opreuves doivent constituer cet examen ? Et
quelle importance faut-il accorder a chacune d'elles 7
Doivent—elles porter sur le programme du cours superieur
ou sur celui du cours moyen des ecoles elementaires
?
Est-41 desirable de voir augmenter le nombre des can-

— 261 —
didats ? Et, dans Paffirmative, quelles mesures prendre
pour obtenir ce resultat ?
Comment composer les jurys?
Je serais heureux d'avoir sur ces questions — et sur
toutes questions connexes — l'avis des instituteurs et de
leurs chefs. Cheque Inspecteur d'Academie vous adressera,
en decembre, un rapport on seront resumes les conclusions
adoptees dens les conferences de son departement.
Ii y joindra l'opinion des Inspecteurs primaires et la
sienne. Vous me transmettrez le tout, avant la fin de
janvier avec votre rapport personnel.
Pour le Ministre et par autorisation :
Le Directeur de l'Enseignement primaire,
P. LAPIE.
13. — Arrete portant ouvertur d'une session
d'examens pour robtention du certificat
d'aptitude A rinspection primaire et A
la direction des eccle-,:s normales (aspi-
rantes).
-- 40 juillet —
Le Ministre de l'Instruction publique, des Beaux-
Arts et des Inventions interessant la Defense
nationale,
Vu le decret et l'arrete du 18 janvier 1887;
Vu l'arrete du 20 decembre 1915;
ARRE,TE
Une session d'examen pour l'obtention du certificat
d'aptitude a Pinspection primaire et C la direction des
ecoles normales s'ouvrira, pour les aspirantes, le 16 octobre
1916.
Les inscriptions seront recues jusqu'au 16 septembrs
inclus.
PAUL PAINLEVE.

— 262 —
14. -•-= Decret modillant les articles 109 a 115 et
abrogeant Particle 192 du decret du 18
janvier 1887 (Eccles normales superieures
d'enseignement primaire et certificat
•cl'aptitude au professorat des
ecoles normales at des ecoles primaires
sup6rieures).
— 10 juillet
Le President de la Republique frangaise,
Sur le rapport du Ministre de l'Instruction publique,
des Beaux-Arts et des Inventions interessant la Defense
nationale ;
Vu la loi du 30 octobre 1886;
Vu le decret du 18 janvier 1887 et les modifications
ulterieures apportees aux articles 109 a 111,113 et 114,
192 dudit decret ;
Le Conseil superieur de l'Instruction publique entendu,
DECRETE :
ARTICLE PREMIER. - Les articles 109 et '115 du decret
du 18 janvier 1887 sont modifies ainsi qu'il suit :
Art. 109. — Les epreuves du certifieat d'aptitude au
professorat des ecoles normales et des ecoles primaires
supe'rieures sont divisees en deux parties. Nul no peut
se presenter la meme armee aux deux parties de l'examen.
Les opreuves de la premiere partie constituent un
concours ouvrant egalement Faeces des ecoles normales
superieures de Fontenay et de Saint-Cloud. Celles de la
seconde partie constituent un examen de capacite.
Tout candidat a la premiere partie doit avoir an moms
dix-neuf ans le 31 decembre de l'annee durant laquelle ii
se presente. Ii doit etre pourvu soit du brevet superieur,
soit du baccalaureat de l'enseignement secondaire, soit
du diplome de fin d'etudes secondai res.

— 263
Tout candidat a la deuxieme partie doit avoir au moil's
vingt et un ans le 31 decembre de l'annee durant laquelle
il se presente. Ii doit : 10 Avoir subi avec succes les
epreuves de la premiere partie ; 2° justifier de deux ans
d'exercice au moms dans un etablissement d'enseignement
public ou prive.
Sont dispenses de subir les epreuves de la premiere
partie les candidats au professorat des lettres qui sont
pourvus d'une licence es lettres on de la premiere partie
du n certificat d'aptitude a l'enseignement secondaire des
jeunes flues (ordre des lettres) : les candidats au professorat
des sciences qui sont pourvus d'une licence Cs
sciences ou de la premiere partie du certificat d'aptitude
A Fenseignement secondaire des jeunes flues (ordre des
sciences).
Sont dispenses de subir les epreuves de la premiere
partie (section des sciences) les candidats au professorat
des sciences appliquees qui sont pourvus d'une licence
Cs sciences ou qui sont anciens Cleves diplemes des
ecoles nationales d'arts at metiers et des instituts, laboratoires
ou ecoles techniques dont la lisle sera determinee
par arrete ministerial.
Art. 115. — Aucune dispense d'age on de stage ne
peut etre accordee pour aucun des examens mentionnes
aux articles 109 A 114.
Les annees passees dans les ecoles normales superieures
de Fontenay-aux-Roses et de St-Cloud comptent
comma annees de stage.
ART. 2. — Est reportee an 31 decembre de Pannee de
l'inscription, la date h laquelle les candidats aux certificats
d'aptitude enonces aux articles 110 k 114 inclus du decret
du 18 janvier 1887 doivent remplir la condition d'age
fixee par lesdits articles.
ART. 3. — Est abrogo Particle 192 du decret du 18
janvier 1887 modifie par le decret du 26 juillet, 1909.
ART. 4. — Le present decret aura effet h partir du

— 264 —
janvier 1917. Toutefois, par rnesure transitoire, les
epreuves du certificat d'aptitude au professorat des eeoles
normales et des ecoles primaires superieures auront lieu
en 1917, conformement aux dispositions actuellement en
vigueur.
Les jeunes gens qui auront ete, avant le 10 janvier
1917, admis aux ecoles normales superieures de Fontenay
et de Saint-Cloud ou admissibles au professorat, seront
consideres comma ayant subi avec succes les epreuves
de la premiere partie du professorat.
ART. 5. — Le Ministre de l'Instruction publique, des
Beaux-Arts et des Inventions intoressant In Defense nationale
est charge de l'execution du present decret.
Par le President de la Republique :
Le Ministre de l'Instruetion publique,
des Beaux-Arts et des Inventions
interessant la Defense nationale,
PAUL PAINLEVE.
R. POINCARE.
Arrete modifiant les articles 106, 109
111, 1 13, 165 11 173 et abrogeant les articles
114 A 124 de l'arrete du 18 janvier
1887.
— 21 juillet
Le Ministre de l'Instruetion, publique, des Beaux-
Arts et des Intentions interessan,t la Defense
nationale,
Vu le decret du 18 janvier 1887;
Vu le decret du 26 juillet 1909;
Vu l'arrete du 18 janvier 1887 et les modifications
ulterieures apportees aux articles 114 et '115, 118, 122,
165, 168, 170, 172 et 173' dudit arrete ;

— 265 —
Le Conseil superieur de 'Instruction publique entendu,
ARRETE :
ARTICLE PREMIER. - Les articles 106, 110, 111 et 113
de Parrete du . 18 janvier 1887 sont modifies ainsi qu'il
suit :
Art. 106. — Bans les deux ecoles normales superieures
de Saint-Cloud et de Fontenay-aux-Roses, la
duree des etudes est de deux ans.
Art. 110. — Les Cleves de l'ecole de Fontenay sont
reparties en deux sections : la section des lettres et la
section des sciences. Les eleves de Pecole de St-Cloud
sont repartis en trois sections : la section des lettres, la
section des sciences, la section des sciences appliquees.
II pourra etre institue des cours communs aux Cleves
de differentes sections.
Le nombre des Cleves a admettre dons cbaque sectina
est fixe, chaque armee, par decision ministerielle.
Art. 111. — Les deux ecoles normales superieures de
Saint-Cloud et de Fontenay-aux-Roses peuvent recevoir
des Cleves, deja pourvus du certificat d'aptitude aux
fonctions de professeur, qui voudraient se preparer
l'examen du certificat d'aptitude aux fonctions de directeur
ou directrice d'ecole normale. Ces Cleves sont choisis par
le ministre apres avis des recteurs.
us suivent, entre autres cours, un cours de psychologie
appliquee a l'education et un cours de legislation et
d'administration scolaires.
Art. 113. — L'admission aux Ocoles normaIes superieures
d'instituteurs et d'institutrices est prononcee suivent
l'ordre de merite, d'apres les resultats du concours
prevu par l'article 109, alinea 2, du decret du 18 janvier
1887, modifie par le decret du 10-juillet 1916.
ART. 2. — Le paragraphe 2 de Particle 109 et les articles
114 a 124 inclus de Parrete du 18 janvier 1887 soot
abroges:

- 266
ART. 3. — Les articles 165 a 173 inclus de l'arrete du
18 janvier 1887 sont modifies ainsi qu'il suit :
Art. 165. — Les Opreuves des deux parties du certificat
d'aptitude au professorat des ecoles normales et des
ecoles primaires superieures ont lieu tous les ans, vers
la fin de l'annee scolaire, aux dates fixees par le ministre.
Chaque armee, avant le P° octobre, le ministre arrete
et publie, apres avis des commissions instituees par le
present article, les programmes des epreuves ainsi quo
les coefficients attribues a chacune d'elles.
Chacune des deux parties comprend : 1° des epreuves
ecrites ; 2° des epreuves orales et ecrites.
Les epreuves de la i r° partie sont jugees par quatre
commissions, dont deux pour les lettres (aspirants et aspirantes)
et deux pour les sciences (aspirants et aspirantes).
Le directeur et la directrice des ecoles normales
suporieures font de droit partie de ces commissions dont
les membres sont choisis, au moms pour moitie, parmi
les professeurs de ces ecoles.
Les epreuves de la 2' partie sont jugees par cinq commissions,
dont deux pour les aspirantes (lettres et
sciences) et trois pour les aspirants (lettres, sciences et
sciences appliquees).
La valeur de chaque epreuve est exprimee par une
note qui vane de 0 a 20.
Art. 166. — Les candidats a in 1- partie sont tenus de
se faire inscrire, a Paris, a l'Academie, et, dans les departements,
au bureau de l'inspection academique, un
mois au moms avant la date de l'ouverture de l'examen.
La demande d'inscription doit indiquer :
1° Si le candidat se presente pour la section des lettres
ou pour la section des sciences ;
2° Dans quel centre il desir subir les epreuves ecrites ;
3° Sur quelle langue vivante il desire etre examine ;
4° S'il concourt pour une ecole normale superieure.
A sa demande d'inscription, chaque candidat joint :

— 267 —
1° Un extrait de son acte de naissance ;
2° Son brevet, baccaleureat ou diplome ;
3° Une notice faisant connaitre Pecole ou les ecoles
auxquelles il a appartenu, et, s'il y a lieu, les fonctions
qu'il a remplies.
La liste des candidats admis a prendre part a l'examen
est arretee par le ministre.
Art. 267. — Les epreuves ecrites ont lieu au chef-lieu
de cheque academie, et, s'il y a lieu, dans d'autres centres
designes par les recteurs, sous leur surveillance on cello
de leur delegue.
Les plis contenant les sujets no sont ouverts qu'en
presence des candidats.
EPRELTVES ECRITES
Section des Lettres
DUREE
1° Composition sur un sujet de litterature
frangaise emprunte au xvne ou au xviu° siècle. 4 heures.
2° Composition sur un sujet de morale 4 heures.
3° Composition stir un sujet d'histoire (du
xvne au xixe siècle inclus) et sur un sujet de
geographic (France et colonies, Europe) 3 3 h.
Section des Sciences
10 Composition sur un sujet de mathemati-
ques (arithmetique, algebre et geometric plane) 4 heures.
2° Composition comprenant une question de
physique : (pesanteur, hydrostatique, chaleur,
meteorologic), et une question de chimie minerale
3 -I-- 2 h.
3° Composition de sciences naturelles (description
des principaux 'phenomenes geologigues
actuels, notions generales sur les
classes et les ordres du regne vegetal et du
regne animal) 4 heures.
4° Composition de dessin a vue 3 heures.
5° Composition sur un suj et de morale ou de
pedagogic 4 heures.

— 268 —
Les compositions sont transmises au Ministre le jour
memo on elles sont effectuees, avec le proces-verbal de
la seance.
Chaque Commission dresse la liste des candidats
qu'elle juge devoir etre admis a subir les epreuves orales
et pratiques.
EPRETIVES ORALES ET PRATIQ CMS
Section des Lettres
1° Lecture expliquee d'un texte francais du xvir ou du
xvm e siècle ;
2° Interrogations sur la morale ;
3° Interrogations sur l'histoire de l'Europe du XVII ° au
xixe siècle inclus ;
4° Interrogations sur la geographie de la France et de
l'Europe ;
5° Lecture expliquee d'un texte (granger et conversation
en langue etrangere.
Une demi-heure est accordee aux candidats pour la
preparation de la premiere et de la cinquieme epreuve.
Section des Sciences
1° Interrogations sur les sciences mathernatiques
(arithmetique, algebre, geometrie plane);
2° Manipulation de physique ou de chimie suivie d'un
compte rendu de l'eprenve et d'interrogations ;
3° Determination ou preparation de geologie, de botanique,
ou de zoologio, suivie d'un compte rendu de
l'Opreuve et d'interrogations.
Pour les aspirants de la section des sciences, execution
d'un modelage ou d'un travail sur le for ou sur le
bois.
Pour toutes les aspirantes, une epreuve de travail manuel
et d'economie domestique.
Ar(.168. Chaque Commission dresse, par ordre de

— 269 —
merite, d'apres l'ensemble des epreuves, la liste des candidats
qu'elle juge aptes at etre admis.
Les candidats de nationalite etrangere sont admis, s'il
y a lieu, en surnombre.
Les listes dressoes par les Commissions sont transliaises
au Ministre qui, par arrete, prononce l'admission
C la premiere partie du certificat d'aptitude.
Art. 169. — Les aspirants et aspirantes classes les
premiers ont la faculte d'entrer C l'ecole normale sup&
rieure de Saint-Cloud on a colic de Fontenay, jusqu'a
concurrence du nombre des places fixe par le Ministre,
sous reserve de remplir les conditions suivantes :
10 Etre de nationalite francaise et avoir, au plus vingtcinq
ans le 31 decembre de l'annee de l'examen ;
Prendre l'engagement ecrit de servir dens l'enseignement
public pendant dix ens, a dater de leur admission
a l'ecole normale superieure, on de rembourser
l'Etat le prix de la pension dont us auront joui. Cette
piece sera redigee sur papier timbre et diiment legalisee.
Elle sera ac,compagnee, si le candidat est mineur, d'une
declaration par laquelle son pere Q11 son tuteur l'autorise a
souscrire l'engagement et s'engage lui-meme C rembourser
C l'Etat le prix de pension du contractant dans les ens
prey-us par l'article 78 du clecret du 18 janvier 1887;
30 Presenter un certificat de recente revaccination et
etre, soit lors de l'examen oral, soit avant la rentree, reconnus
par le rnedecin de Fecole aptes a en suivre les
exercices et a remplir les fonctions d'enseignement.
Pour etre admis C l'ecole de Saint-Cloud, les candiclats
devront, en outre, declarer par Cent qu'ils auront
satisfait C la loi militaire avant la rentree d'octobre on
qu'ils sont clans des conditions telles qu'ils n'auront C y
satisfaire qu'apres leur scolarite.
Les candidats qui ont subi avec succes la premiere
partie du certificat d'aptilude, mais qui n'ont pas ete
classes en rang utile pour e,ntrer a l'ecole de Fontenay

— 270 —
ou a l'ecole de Saint-Cloud, peuvent etre autorises a subir
de nouveau les epreuves sans perdre le benefice de leur
admission a la premiere partie du professorat.
Art. 170. — Les candidats a la deuxieme partie sont
tenus de se faire inscrire, 6 Paris, a l'Academie, et, dans
les departements, an bureau de l'inspecteur d'acadernie,
un mois an mains avant la date de l'examen, et de fournir
la preuve qu'ils possedent les titres exiges et remplissent
les conditions d'age et de stage prevues par l'article 109
du decret du 18 janvier 1887.
La demande d'inscription doit indiquer :
1° Pour quelle section se present° le candidat ;
2° Dans quel centre il desir subir les epreuves ecrites ;
3° Sur quelle langue il desire etre interrogo.
Art. 171. — A sa demande d'inscription, tout candidat
joint un certificat de stage delivre par l'inspecteur d'academie.
Ce certificat sera decerne :
1° A tout membre de l'enseignement public achevant,
an moment de l'examen, sa seconde armee de services
effectifs ;
2° A tout membre de l'enseignement prive ayant donne,
chaque semaine, durant deux annees scolaires, an mains
six heures de lecons collectives soumises an contrele des
autorites academiques ;
3° A toute personae pourvue des titres enumeres a
l'article 109 du decret du 18 janvier 1887, qui aura Ote
autorisee par l'Inspecteur d'Academie C donner, pendant
deux annees scolaires, et a raison de six heures an moms
par semaine, un enseignement litteraire on scientifique
clans une ecole primaire publique.
La liste des candidats admis C subir l'examen est arretee
par le ministre.
Art. 172. — Les epreuves ecrites oat lieu au chef–lieu
de chaque academie, et, s'il y a lieu, dans d'autres centres

— 271 —
designes par les recteurs, sous leur surveillance ou celle
de leur deleguo.
Les plis contenant les sujets ne sont ouverts qu'en
presence des candidats.
EPREUVES ECRITES
Section des Lettres
DUREE
1° Composition sur un sujet de litterature
frangaise 4 heures.
2° Composition sur un sujet de psychologie
appliquee a reducation 4 heures.
3° Composition sur un sujet d'histoire et sur
un sujet de geographic
' 3 + 3 h.
4° Version de langue etrangere ou de langue
latine, au choix du candidat 3 heures.
Section des Sciences
1° Composition de mathematiques 4 heures.
2° Composition sur un sujet de physique
(mecanique, acoustique, optique, electricite et
magnetisme, thermo-dynamique) et sur un sujet
de chimie, (lois generales de la chimie et
chimie organique) 3 + 3 h.
3° Composition de sciences naturelles (lois
generales de revolution du globe et des etres
vivants ; physiologic vegetale et animale ; hy-
giene) 4 heures.
4° Composition de dessin geometrique 3 heures.
Sciences app liquees
1° Composition de mathematiques 4 heures.
2° Composition de mecanique et d'electricite
industrielle (problemes pratiques) 5 heures,
3° Composition de technologie industrielle 4 heures.
4° Composition de dessin geometrique et de
dessin de machines 3 heures.

-
L'usage d'une table de logarithmes 0 4 on 5 decimales
et de la regle 0 calcul est autorise pour les compositions
scientifiques.
Les compositions sont transmises au Ministre le jour
meme oiii elles sont effectuees, avec le proces-verbal de
la seance.
Chaque Commission dresse la liste des candidats
qu'elle juge devoir etre admis A subir les epreuves orales
et pratiques.
EPREUVES ORALES ET PRATIQUES
Section des Lettres
1° Legon sur un sujet d'histoire on de geographie tire
au sort. Duree de la legon : 4/2 heure. Preparation : 3 h.
2° Legon sur un sujet de pod agogie tire au sort : Duree
de la legon : 1/2 heure. Preparation : 3 heures.
3° Etude grammaticale d'un texte frangais (du xvie
siècle a nos jours). Preparation : 3,/4 d'heu re au maximum.
4° Lecture expliquee d'un passage pris dans un auteur
classique frangais du xve au xix° siècle inclus. Preparation
: 3/4 d'heure au maximum.
5° Explication 0 livre ouvert d'un texte de langue
etrangere ou de langue latine. Preparation : 1/4 d'heure.
Section des Sciences
1° Legon de mathematiques sur un sujet tire au sort.
Duree de la legon : 1 / 2 heure. Il est accorde deux heures
pour la preparation.
2° Legon de physique on de chimie sur un sujet tire au
sort. Duree de la legon : 3/4 d'heure. Le candidat doit
preparer et executer les experiences quo comporte la
legon. II est accorde 4 heures pour la preparation.
3° Legon de sciences naturelles ou, pour les aspirantes,
d'enseignement menager. Duree de la lecon : 112 heure.
Le candidat doit faire les experiences, preparations et

— 273 —
dissections que comporte la lecon. Ii est accorde 4 heureg
pour la preparation.
Sciences appliquees
1° Leon dune demi-heure sur un sujet tire an sort
apres 3 heures de preparation.
2° Interrogation d'une demi-heure.
3° Epreuve pratique d'une duree de 12 heures au plus.
L'epreuve pratique consiste :
a) En un croquis d'atelier avec mise au net ;
b) En un travail d'atelier (bois ou for, au choix du
candidat, avec mise en action dun moteur ou d'une machine-outil
et appreciation du rendernent);
c) En une epreuve pratique d'electricite portant sur ,
les appareils usuels ;
La preparation des lecons a lieu a huis-clos.
L'usage de tout secours autre que celui des livres autorises
par la Commission est interdit.
Art. 173. — A la fin des epreuves orales et pratiques,
chaque Commission dresse, par ordre de merite, la liste
des candidats qu'elle juge aptes e. etre admis.
Les candidats de nationalite etrangere sont admis, s'il
y a lieu, en surnombre.
La liste est transmise au Ministre qui, par arrete, confere
le certificat d'aptitude au professorat des ecoles normales
et des ecoles primaires superieures.
ART. 4. — Le present arrete aura effet a partir Cu
1" janvier 1917 sous les reserve inserees a Particle 4 Cu
decret Cu 10 juillet 1916.
PAUL PAINLEVE.

— 274 —
16. — Arret6 modifiant l'artiele 54 de l'arrote
du 18 janvier 1887 relatif aux taux des
bourses dans les 6co1es primaires superieures.
— Du 13 juillet
Le illinistre de l'Instruetion pub lique, des Beaux-
Arts et des Inventions interessan,t la Defense
nationale,
Vu in loi organique du 30 octobre 1886 sur l'organisa-
[ion de l'enseignement primaire ;
Vu le decret du 18 janvier 1887, rendu pour l'execution
de ladite loi ;
Vu l'arrete du 18 janvier 1887;
Vu Parrete du 18 juillet 1914;
Le Conseil superieur de l'Instruction publique entendu,
ARRETE :
L'article 54 de l'arreto du 18 janvier 1887 est modifie
ainsi qu'il suit :
Art. 54. — Le montant annual des bourses d'internat
entretenues par l'Etat dans les etablissements d'enseignement
primaire superieur est egal au prix de pension
(comprenant frais de literie at blanchissage) qui est demande
aux parents des eleves payants par les chefs
d'etablissement, ou, Si les internats sont en regie municipale,
par les municipalites, a in condition que ce prix
de pension ait ete accepte par le Ministre de l'Instruction
publique, sur la proposition du Comite de patronage.
« Les bourses d'entretien pourront varier de 125 a
500 francs, par fractions de 125 francs.
« Les bourses familiales sont de 600 francs.
« Le montant des frais de pension sera ordonnance
par dixiemes, a raison de trois dixiemes a la fin de chacun

— 275 —
des deux premiers trimestres et de quatre dixiemes a la
fin de l'annee scolaire, sur la production d'etats de presence
dresses par les chefs d'etablissernent et approuves
par le Prefet.
La somme allouee sera mandatee par le Prefet : pour
les eleves internes, au nom du directeur de l'ecole ; pour
les boursiers familiaux et les boursiers d'entretien, au
nom du pere ou tuteur de l'enfant. »
PAUL PAINLEVE.
17. — Arrate modiflant les reglements scolaires
modeles des ecoles materrielles, des
ec•les primaires elementaires et des
ecoles superieures publiques.
— Du 17 juillet 1916 —
Le Ministre de l'Instru_ction publique, des Beaux-Arts
et des Inventions interessant la Defense nationale,
Vu la loi du 30 octobre 1886;
Vu le decret et les arretes du 18 janvier 1887 ;
Vu l'arrete du 29 decembre 1888;
Le Conseil superieur de l'Instruction publique entendu,
ARRETE
ARTICLE PREMIER. - L'article 5 de Parrete du 18 janvier
1887 portent reglement scolaire modele des ecoles
maternelles publiques est modifie ainsi qu'il suit :
A l'arrivee des enfants a l'Ocole maternelle, la directrice
doit s'assurer par.elle-meme de leur etat de sante et
de proprete.
Elle exigera que cbacun soit pourvu cl'un r-nouchoir de
poche.
Le pallier de twit enfant prenant a l'ecole le repas de
midi doit contenir outre les aliments, un convert et une

— 276 —
serviette. Ii ne doit renferrner ni boisson fermentee ni
liquide alcoolique. L'ecole fournit aux enfants comme
boisson, de l'eau bouillie ou portee a 120° ou des infusions
hygieniques.
Toutefois, le regime prevu a Particle 9 du reglement
modele des ecoles elementaires sera applicable aux
enfants les plus ages.
ART. 2. — L'article 9 de Pure -0 du 18 janvier 1887
portant reglement scolaire des ecoles primaires elementaires
publiques est modifie ainsi qu'il suit :
Les enfants qui ne sont pas rendus é leur famille dans
l'intervalle des classes demeurent sous la surveillance de
l'instituteur jusqu'a l'heure ott us quittent definitivement
la maison d'ecole.
Qu'ils prennent ou non les repas de midi a Pecole, ii
est interdit aux enfants d'apporter et il est interdit de leur
donner d'autres boissons que de l'eau, du lait, de la biere,
du vin ou du cidre etendu d'eau ; des infusions hygieniques
sans aucune addition de spiritueux.
ART. 3. — L'article 7 de Parrete du 29 decembre 1888
portant reglement scolaire modele des ecoles primaires
superieures publiques est modifie ainsi qu'il suit :
La surveillance des Cleves qui ne rentrent pas dans la
famille entre la classe du matin et la classe du soir est
assuree pendant tout cot intervalle par les soins du Directeur.
Qu'ils prennent ou non le repas de midi é Pecole, il est
interdit aux eleves d'apporter et il est interdit de leur
donner d'autres boissons que de l'eau, du lait, de in biere,
du vin ou du cidre etendus d'eau, des infusions hygieniques
sans aucune addition de spiritueux.
Fait a Paris, le 17 juillet 1916.
PAUL PAINLEVE.

— 277 —
18. — Circulaire minist6rielle relative a la participation
des eleves des ecoles aux travaux
agricoles pendant les vacances.
— Du 22 juillet 1916 —
Le Ministre de l'Instruction pub lique, des Beaux-
Arts, et des Inventions interessant la Defense
nationale, a Monsieur l'Inspecteur d'Acadernie
de la Vendee.
Au moment oa leurs ales redoublent d'efforts heroiques
pour chasser l'envahisseur, nos eeoliers ne sauraient
songer a passer leurs vacances dans l'oisivete. Déjà, an
eours des Mks 1914 et 1915, repondant a l'appel qui leur
avait ete adresse des le debut de la guerre, us oat offert
leurs bras pour l'execution des travaux necessaires a la
vie nationale.
Cette armee encore, oa le besoin de la main-d'ceuvre
se fait plus pressant, us seront heureux de donner leur
eoncours aux vieillards, aux femmes et a leurs jeunes
eamarades de la eampagne pour terminer en temps utile
les travaux de la moisson.
Vous referant a ma eireulaire du 17 acyat 1914, ainsi
qu'aux instructions de mes collegues du Travail at de
l'Agriculture qui vous seront transmises par MM. les
Prefets, vous aurez a prendre, d'accord avec M. le Prefet
de votre departement, toutes les mesures necessaires
pour quo la bonne volonte des Cleves de nos lyeees, colleges
et eeoles primaires soit employee de la maniere la
plus utile at la plus rapide.
N'etant point en age de porter les armes, ces jeunes
gens no sauraient trouver un meilleur moyen de jouer
dans la defense du pays, le rale quo reve leur patriotisme.
PAUL PAINLEVE.

— 278 —
i9. — Cartes didentit6
A la demande de M. le Directeur de la Compagnie des
Chemins de fer de l'Etat, M. le Ministre a decide que la
validite des cartes d'identite (couleur verte) delivrees en
1914 aux instituteurs et institutrices appelos a beneflcier
du 1/2 tarif sur ce reseau, serait prorogee jusqu'a la fin
de l'annee 1917.
L'utilisation des dites cartes s'effectuera en prenant
pour base les memes dispositions que celles appliquees
,en 1916, c'est-a-dire :
10 Apposition au verso, d'une vignette fournie par la
Compagnie, et specifiant cette utilisation exceptionnelle.
20 Etablissement sur des imprimos de 1914 (couleur
verte) des cartes a delivrer en 1917 a de nouveaux
litulaires, avec apposition de la vignette mentionnee cidessus.
20. — Resultats des Examens de l'Enseignement
prim aire.
1" Session de 1916
BREVET SUPERIEUR
CANDIDATS ADNIIS
Aspirants. — MM. Brand, Chauviere, Craipeau,
Drapeau, Fournol, Gauduchau, Giraud, Godard, Gouraud,
Roux, Sabi en.
Aspirantes. Auriau, Bastogne, Biraud,
Boissier, Bourdeau, Cosset, Dairon, Dame, Deboute,
Doze, Dussaigne, Fuzier, Greaud, Juillet, Jusant, Lecouillard,
Morin, Palier, Penisson, Picot, Raineteau,
Renard, Richard, Sorin, Thomas.
Con servant le benefice de l'admissibilite : M"° Lesage.

— 279 —
BREVET ELEMENTAIRE
CANDIDATS ADMIS
Aspirants. —I.—. MM. Bertin, Billaud, Bouet, Caquineau,
Chauviere, Denis, Favreau, Gaborit, Jarny, Jounart,
Marambaud, Maurice, Pasquier, Rambaud, Robin (Henri),
Robin (Raoul), Tourancheau.
II.— MM. Boulineau, Dazelle, Demay, Guevenoux,
Laurent, Loisy, Pain, Prouzeau.
Aspirantes (Session du 17 juillet). MM" Alin,
Barault, Bray, Brin, Carre (Yvonne), Chambonneau,
Chupin, Corriveaud, Debreuil, Delavaud, DevOnon, Fequant,
Gauducheau, Giboteau, Helene, Laborderie, Laboria,
Lalain, Landais, Larpenteur, Lemounier, Miot,
Pelletant, Pelletier, Pineau, Rayneau, Rebatet, Renaud
(Jeanne), Renaut (Madeleine), Richou, Roux (Anne),
Roux (Marie), Ruet, Templeraud, Tisseau, Vertot.
(Session du 24 juillet). — MM" Bleteau, Bonneau,
Brosset, Carsac, Ducouret, Epron, Fradin, Gaborit,
Laillier, Mexandeau, Pacaud, Peaud.
Concours d'admission aux Ecoles normales
de la Vendee.
CANDIDATS ADMIS
Aspirants. — MM. Teillet, Tourancheau, Gaborit,
Maurice, Marambaud, Pasquier, Peault, Favreau, Caquineau,
Chauviere, Drapeau, Robin (Raoul), Robin (Henri),
Jarny, Bertin, Jounart, Denis, Blanchard, Laramy,
Rambaud, Billaud.
Aspirantes. MM"'" Gaborit, Mexandeau, Laillier,
Nicoleau et Puaud (ex-cequo), Rautureau, Leroux, Fillon-

— 280 —
neau, Rouzeau, Bleteau, Morin, Pacaud, Ritou, Carsac
et Ducouret (ex-cequo), Brosset, Belaud, Troger, Gottier
at Nand (ea-cequo), You, Martin, Falourd, Cordier,
Bonneau.
Liste supplomentaire. — MM 11" Fradin, Houllier,
Epron et Mathe (ca-ca quo), Poineau.
Certificat d'Etudes primaires superieures
CANDIDATS ADMIS
Aspirants. — Section generale
MM. Barbereau, Boissinot, Chauviere, Clemenceau,
Couillaud, Craipeau, Gaborit, Jounart, Laurent., Maurice,
Pasquier, Prouzeau, Rarnbaud, Robin, Tourancheau,
Vincendeau, Ydais.
M. Dazelle.
Section industrielle
Aspirantes.—• Section generale
MMI'" Belaud, Bleteau, Brosset, Charbonneau, Ferrand,
Gaborit, Lalain, Lemounier, Louineau, Nolleau,
Rousseau, Ruet.
21. ---- Vacan.ces des Eccles Primaires Publiques
en 1916
Sur la proposition de M. l'Inspecteur d'Academie et
aprOs avis du Conseil departemental, M. le Prefet a, par
arrOte du 22 juin dernier, fixe ainsi qu'il suit les vacances
des ecoles primaires publiques de tout ordre du departemeat
de la Vendee pour l'annee 1916 :
Sortie : le samedi 5 amit, apres la classe du soir ;

2t31
Rentree : le lundi matin 2 octobre a l'heure regimentaire.
Les instructions donnees les annees precedentes au
sujet de in distribution des prix (dates, discours at livres
de prix) sont maintenues pour 1916.
La duree des vacances de 1916 a Ate fixee h 8 semaines
conformement C une decision en date du 15 juin, de M. le
Ministre de l'instruction publique qui Acrit C cette occasion
: « Bans l'interet des families, il me paralt indispensable
de maintenir des garderies. Mais elles ne devront
etre organisees que dans les localites oti l'experience de
deux annees de guerre en a revele in ne,cessite. Et 16
meme elles cesseront de fonctionner lorsque, durant in
premiere semaine de vacances, leur inutilite se sera
manifestAe.
22 --- Admission des enfants dans les Ecoles
primaires superieures
L'Administration acadernique rappelle C l'attention
des chefs d'Atablissement; d'enseignernent primaire superieur
le decret du 20 juillet 1915 relatif h l'admission des
enfants dans l'enseignement primaire supOrieur.
Nul enfant — sauf s'il a subi avec succes l'examen des
bourses — ne doit etre regu dansd'enseignement primaire
superieur s'il ne possede pas le certificat d'etudes primaires
Alementaires.
It appartient au directeur ou a in diractrice de s'assurer
que les enfants que ion presente soot munis de ce dipleme.
Sur le registre d'inscription ii y aura lieu de mentionner
en face du nom de ch-aque eleve in date 6 laquelle il a
obtenu le certificat d'etudes primaires et le centre
d'examen.

-22 -
23. — Subventions attribuees aux misses
des ecoles de la Vendee, en 1916
Arrondissement de Fontenay-le-Comte
CANTON DE FONTENAY-LE-COMTE
Fontenay-le-Comte 25 Montreuil
Charzais 10 Pissotte 25
Fontaines 15 Le Poire-sur-Velluire 20
Longeves 10 Saint-Medard-des-Pres.... 10
L'Orbrie 15 Velluire 20
CANTON DE CHAILLE-LES-MARAIS
Chaille-les-Marais 40 S"-Radegonde-des-Noyers. 20
Champagne 25 La Taillee 10
Moreilles 10 Vouille-les-Marais 10
Puyravault 20
CANTON DE LA CHATAIGNERAIE
La Chataigneraie 25 Loge-Fougereuse 10
Cezais 10 Saint-Mauriee-des-Noues.. 10
La Chapelle-aux-Lys 20 Thouarsais-Bouildroux .... 15
CANTON DE L'HERMENAULT
Marsais-Ste-Radegonde . 10 Saint-Martin-des-Fontaines 10
Mouzeuil 15 St-Martin-sous-Mouzeuil .. 15
Nalliers 20 Serigne 20
St-Laurent-de-la-Salle... 10
CANTON DE LUON
L'Aiguillon-sur-Mer 20 Saint-Denis-du-Payre 20
Les Magnils 20 Triaize 15
CANTON DE MAILLEZAIS
Maillezais 20 Liez, 10
Bouille-Courdault 10 Sainte-Christine. 15
Doix 10 Saint-Pierre-le-Vieux 10
Lessen— , ... , .. , . „ 10 Saint-Sigismond 10

— 283 —
CANTON DE POUZAUGES
Pouzauges 30 Saint-Mesmin 10
Montournais . 20 St-Michel-Mont-Mercure 15
Reaumur 10 Le Tallud-Sainte-Gemme.. 10
CANTON DE SAINT-HILAIRE-DES-LOGES
Saint-Hilaire-des-Loges.. 15 Payre-sur-Vendee 15
Foussais 20 Saint-Michel-le-Cloucq .... 15
Mervent 10 Xanton-aassenon 15
Oulmes 15
CANTON DE SAINTE-HERMINE
Sainte-Hermine 25 Saint-Hilaire-du-Bois 20
La Chapelle-Themer.... 20 Saint-Jean-de-Beugne 10
La Jaudonniere 15 Saint-Juire-Champgillon... 20
La Reorthe 20 St-Mart.-Lars-en-S"-Herm. 15
Saint-Aubin-la-Plaine 10 Thire 20
S t-Etienne-de-Brillouet . 15
Arrondissement de La Roche—sur—Yon
CANTON DE LA ROCHE-SUR-YON
Le Bourg-sous-la-Roche. 20 Thorighy 10
CANTON DE CHANTONNAY
Chantonnay 35 Saint-Germain-le-Princay.. 20
Bournezeau. 25 St-Philbert-du-Pt-Charrault 20
Puybelliard 10 Saint-Vincent-Sterlanges., 20
Rochetrej oux 10 Sigournais 15
CANTON DES ESSARTS
Dompierre. 20 La Merlatiere 10
La Ferriere. 20 Saint-Martin-des-Noyers 20
Ardelay 15
CANTON DES HERBIERS

-284--
CANTON DE MAREUIL
Mareuil 15 Nanlt 10
Bessay 15 Les Pineaux 15
La Couture 10 Rosnay. 15
Moutiers-sur-le-Lay 20
CANTON DE MONTAIGII
Montaigu 10 La Bernardiere ....... ... 10
CANTON DE MORTAGNE-SUR-SEVRE
Mortagne. 15 Tiffauges 10
Saint-Malo-du-Bois 10 La Verne 10
CANTON DU POIRE-SUR-VIE
Aizenay 10 Saint-Denis-la-Chevasse... . 10
Belleville 30
CANTON DE ROCHESERVIERE
Rocheserviere 10 Mormaison 10
CANTON DE SAINT-FULGENT
Les Brouzils 20 Saint-Andre-Goule-d'Oie.„ 5
Arrondissement des Sables-d'Olonne
CANTON DES . SABLES-',WOLONNE
Les Sables-d'Olonne.... 75 Olonne 40
Chateau-d'Olonne 20 Sainte-Foy 20
..... 45
CANTON DE BEAUVOIR-SUR-MER
Beauvoir 30 Saint-Gervais. 30
Bouin 10 Saint-Urbain 20
CANTON DE CHALLANS
, 20 Sallertaine„ • • • -15

-- 285 --
CANTON DE LA MOTHE-ACHARD
Landeronde 10 Sainte-Flaive-des-Loups.. 10
Martinet 5 St-Georges-de-Pointindoux 15
CANTON DES MOUTIERS-LES-MAUXFAITS
Moutiers-les-Mauxfaits. 20 St-Avaugourd-des-Landes.. 15
Angles 40 Saint-Benoist-sur-Mer.... 20
Le Chomp-Saint-Pere 20 La Tranche 20
La Jonchere 10 Saint-Cyr-en-Talmondais 15
Barbatre 10
CANTON DE NOIRMOUTIER
CANTON DE PALLUAU
Apremont 30 Mache 10
CANTON DE SAINT-GILLES-SUR-VIE
Saint-Gilles-sur-Vie.... 20 Givrand 15
Commequiers 20 Riez . 20
Croix-de-Vie 20 Saint-Hilaire-de-Riez 40
CANTON DE SAINT-JEAN-DE-MONTS
Saint-Jean-de-Monts 30 Notre=Dame-d.e-Monts... , 20
La Barre-de-Monts 25 Soullans 15
CANTON DE TALMONT
Talmont 40 Le Poiroux 10
Jard 20 Saint-Hilaire-la-Foret 10
Longeville 15 Saint-Vincent-sur-Jard .... 5
Le montant total des subventions accord6es s'eleve,
pour rannee 1916, a la somme de 2.450 francs.

— 286 —
24. — Concession Ministeriene
Par decision de M. le Ministre de l'Instruction publique
en date du 20 juin 1916, la commune de Grand'Landes,
ecole de garcons, a &Le comprise dans un arrete de
concessions de materiel d'enseignement.
25. — Questions Diverses
Extraits du Journal Offieiel
QUESTION:
N'existe-t-il pas une circulaire du 20 octobre 1902, on
il est dit : « Lorsque la tuberculose apparaitra chez un
maitre, dans le cours de ses fonctions, ii conviendra de le
mettre en inactivite avec traitement soumis a la retenue
pendant le temps necessaire a sa guerison » ; at signalant
que, dans l'application, le traitement n'est accorde que
pour un trimestre et supprime pour le reste du temps
necessaire a la guerison ?
REPONSE :
La circulaire du 20 ectobre 1902 n'a pas un caractere
imperatif. Ella enonce les desiderata formules par la
commission charge de l'etude des mesures prophylactiques
propres a eviter la contamination dons les etablissements
publics d'enseignement. Une note jointe an texte
cite par l'honorable depute, dit formellement : « ii n'y a
la qu'un vceu qu'il serait desirable de voir accueillir ». La
realisation de ce V0311 exigerait le vote d'une . loi permettent
de depasser, dans le payement des traitements de
conge, les limites fixees par la loi de 1853 (traitement integral
pendant trois mois et demi-traitement pendant trois
autres mois). Mais le Parlement, saisi de la question, n'a
pas encore statue.
(Journal Officiel du 29 juin 1916)

— 287 —
26. Ecole Normale de Lyon (4° armee)
La 4' armee d'etudes creee a l'Ecole normale d'instituteurs
de Lyon est maintenue pour l'annee scolaire (916-
(917.
Les dossiers des candidats devront etre produits sans
retard ; us seront examines a la rentree d'octobre par le
Conseil des professeurs de l'Ecole normale de Lyon, charge
d'etablir la liste des propositions.
27. — Examen- du Certificat d'etudes primaires
M. le Ministre a decide que, comme les annees precedentes,
il sera ouvert cette armee, dans le courant du
mois d'octohre prochain, une 20 session d'examen du
certificat d'etudes primaires elementaires accessible a
tous les candidats ayant rage requis, qu'ils se destinent
ou non aux ecoles primaires superieures.
La date de cette session est fixee pour la Vendee au
jeudi 19 octobre ; ii y aura deux centres d'examen : La
Roche-sur-Yon (ecole de flues de la rue de Saumur) et
Fontenay-le-Comte (ecole des Cordeliers).
L'appel des candidats sera fait a 7 heures 1/2.
Les candidats des circonscriptions de Lugon et des
Sables-d'Olonne se presenteront dans le centre de leur
choix.
Aucune inscription ne sera regue apres le 10 octobre.

— 288 —
S. ---- Examen du Brevet elementaire
(2° SESSION DE 1916)
Conformement aux propositions de MM. les Inspecteurs
d'Academie du ressort, M. le Recteur a decide de
reunir a in date unique du 2 octobre, pour les aspirants
et les aspirantes, les examens de In 2° session du brevet
elementaire.
29. — oluvre des Pupilles de l'ecole
Beaucoup de membres du personnel, in'ont déjà informe
de leur adhesion, de celle de leurs eleves et de celle
d'amis de l'ecole, a l'CEuvre des pupilles de l'ecole.
Je semis reconnaissant a ceux qu'une circonstance quelconque
a empe_ches de le faire, d'adherer le plus tet
possible a cette association destinee a rendre de reels
services aux enfants orphelins de in guerre, qui frequentent
ou soot appeles a frequenter nos etablissements d'enseignement
public.
Tous les fonds devront etre envoyes avant le 20 oetobre
M"° Trichet, directrice d'ecole a La Roche-sur-Yon,
tresoriere de l'ffluvre.
30. — CEuvre des Convalescents de St -Roch (Var)
L'ffluvre des convalescents de Saint-Roch offre de
recueillir quelques membres mobilises de l'Enseignement
qui auraient besoin du climat du Midi pour se remettre
ties blessures ou maladies contractees au front.
M. Cuzol, instituteur, secretaire de l'CEuvre des Convalescents
de Saint-Roch, 20, boulevard Bauchiere (Pont
de Las), Toulon, leur clonnera tons les renseignements
complementaires.

— 289 —
31. — IVIntiles de la Guerre. Preparation
l'enseignement
A la date du 4 aoirt, M. in Ministre a adresse a M. le
Recteur la lettre circulaire ci-apres :
« J'ai pris connaissance des reponses faites a ma cir--
culaire du 21 juin 1916 relative aux muffles desireux d'entrer
dans l'enseignement primaire. Voici les conclusions
de cette enquete :
« 1° Des maintenant, deux sections sont constituees en
vue de la preparation des muffles au brevet elementaire
« L'une a l'ecole professionnelle des blesses de Saint—
Etienne ;
« L'autre a l'ecole des muffles de Limoges.
« Les cours y fonctionnent avec la collaboration des
autorites acaderniques et des membres de l'enseignernent
« A la suite d'un accord intervenu entre le Service de
Sante et mon administration, une troisieme section nor—
male va s'ouvrir Bordeaux.
« MM. les Inspeeteurs d'Academie des departements
de la'Gironde, de la Loire et de la Haute-Vienne donneront
tous renseignetnents utiles aux interesses. Je _puis
compter sur leurs collegues pour faire connaitre aux muffles
de leurs departements l'organisation de ces sections
dont nous devons assurer le succes.
« D'autres sections normales seront creees C mesure
qu'en apparaitra l'utilite.
« 2° Abstraction faite de ces sections ott des groupes
importants seront reunis, vous pourrez offrir a des mutiles
de votre ressort les places disponibles dans les ecoles
normales d'instituteurs ; vous organiserez pour eux un
enseignement adapte C leurs besoins intellectuols et vous

--- 290 —
me demanderez les credits indispensables pour leur entretien
(soit h titre d'internes, soit a titres d'externes).
rajoute que certains d'entre eux pourront etre - choisis
cornme surveillants par les directeurs.
« 3° L'enquete a montre que les ecoles primaires superieures
et les cours complementaires, qui preparent beaucoup
d'eleves Cu brevet elementaire, ne seraient pas moms
qualifies que les ecoles normales pour recevoir des mutiles
candidats aux fonctions d'instituteurs. Je ,suis pret a
faire beneficier ces candidats des dispositions du deeret
, 8 decembre 1014 at a leur accorder des exonerations
de frais de pension. Vous m'adresserez des propositions
en faveur de ceux qui, apres enquete, vous paraitront
posseder les qualites intellectuelles et morales requises
dans la carriere de l'enseigne.ment. S'ils vans semble,nt
trop ages pour .Otre sans. inconvenients admis comme intames,
vous les autoriserez C suivre les emirs. respere
pouveir lour attribuer l'equivalent d'une bourse d'entrelien.
« 4° Enfin l'experience prouve qu'il n'est pas de village
ott un blesse, incapable de reprendre son ancien métier
mais ayant du gont pour l'etude, ne puisse preparer le
brevet de capaeite sous la direction de l'instituteur ou de •
l'institutrice. C'est dens les ecoles . rurales qu'ont ete, instruits,
depuis leur retour - Cu front, plusieurs de ceux qui,
en juillet, viennent de'subir avec succes les epreuves du
brevet elementaire. Se .remercie leurs maitres de leur
devouement. rengage leurs collegues a imiter leur
example. Dens l'attribution des recompenses pour oeuvres
complementaires de l'ecole, il sera tenu compte de tout
ee qui aura ete fait pour Vedueation des blesses. Et j'ai
l'intention de demander an Parlement uri credit special
pour deeerner aux instituteurs at institutrices qui auront
conduit des mutiles jusqu'au brevet elementaire, •une allocation
proportionnelle au nombre des succes obtenus s.

— 291 —
MM. les Instituteurs.sont pries de porter cette .circulaire
a In connaissance des muffles de la guerre qui leur
seront signales et de nous indiquer, en meme temps, les
non-is et adressos des interesses.
32. — Ap re tissage
Le Bulletin du Ministere de l' Instruction publique,
n° du 19 aout 1916, public les avis suivants :
La corporation des fourreurs et pelletiers francais
offre de prendre en apprentissage des jeunes gens de
douze a seize ens pourvus du certificat d'etudes primaires.
Des son admission, l'eleve fourreur gagne 2 - francs. par
journee de travail de neuf beures, et, au bout de 3 ans, il
arrive a un gain fournalier de 5 francs. — •L'apprentissage
dure quatre ans., — Bans les ateliers, 'oil
l'hygiene est tres serieusement observee et on ii ne.subit
pas de ellen-lege, un bon ouvrier pout se faire de 12 a
15 francs par jour, et la situation de contremaitre comporte
un salaire sensiblement plus Cleve. Pour tous
renseignements, s'adresser a- in Chambre syndicale des
fourreurs ,et pelletiers francais,. 8, rue Montesquieu,
Paris, Pr.
La- commission -d'apprentisSage des services du restaurant
.vient de creer une organisation destinee C enseigner
les principes de cette -profession aux enfants ages
(le quatorze ans. Les apprentis peuvent entrer immediate
ment dons un restaurant on un hotel, on us sont nourris,
logos et blanchis. L'apprentissage dure, deux ans, et -des
le deuxieme annee le patron donne, pour les frais de lingo
et de vetement de salle, une mensualite de 30 francs. En
outre, une ecole est en voie d'organisation pear permettre

— 292 —
l'enfant de completer, par des cours professionnels,
l'instruction pratique qu'il regoit dans la maison oi il
travaille ; une ou deux langues lui seront en meme temps
enseignees. Au bout de deux ans, l'apprenti devient
commis et peut gagner, independamment de sa nourriture,
de 3 a 5 francs par jour ; puis garcon ou chef de rang,
avec 7 a 12 francs par jour, enfin maitre d'hôtel avec un
minimum de 300 francs par mois.
Beaucoup de maitres d'hetels ilnissent par devenir
directeurs ou gerants, avec des appointements variant
de 5.000 a 20.000 francs.
Pour tous renseignements, s'adresser a l'Union syndicale
des restaurateurs du departement de la Seine, 24,
rue de Richelieu, Paris, I-.
33. — Autonome Vendeenne
Par suite des troubles apportes par la guerre actuelle,
quelques societaires n'ont pas pu acquitter leurs cotisations
de 1916 et ir-neme de 1915. Les Societaires qui se
trouvent dens cc cas sont pries d'envoyer sans retard
leurs cotisations (1 fr. 15 par an), a M. Fallourd, instituteur
au Poire-sur-Vie.
us no doivent pas oublier que le non paiement de leur
cotisation leur ferait perdre la protection assuree par
PAutononrie, en cas d'accidents arrives a leurs elves.

— 293 --
34. — Dons et Liberalites
Un anonyme a remis a M. l'Inspecteur primaire des
Sables-d'Olonne uric somme de 100 fr. destine° a l'achat
de livres de prix aux eleves des ecoles publiques de La
Chapelle-Hermier et de Vaire.
M. Rouillon, proprietaire a Nantes, a remis a 1■4-'
l'Institutrice de Sainte-Florence une somme de 10 francs
destinee é l'achat de recompenses pour les eleves de
l'ecole publique de flues de cette commune.
M. et Mm° Chataignier, proprietaires a Saint-Andred'Ornay,
ont fait don a l'ecole publique de flues de cette
commune d'un tres beau volume attribue comme prix
d'honneur a l'eleve la plus meritante.
M. Guilbaud, ex-directeur de l'ecole publique de Hournezeau,
a fait don a cette ecole d'un important materiel
d'enseignement comprenant des livres de lecture, des
cartes geographiques, des tableaux muraux et de plusieurs
objets destines au musee scolaire.
Grimaux, deleguee cantonale, a fait don :
A l'ecole publique de flues de Chantonnay, de 4 livres
de lecture et d'une vingtaine de brochures pour la bibliotheque
scolaire ;
A l'ecole publique de filles de St-Pierre-du-Chemin,
des CE u -v r e s de Corneille (ouvrage de bibliotheque) ;
A Fecole publique de garcons de Mouchamps de 5 livres
de lecture ;
A In bibliotheque scolaire de Velaudin, de 3 beaux
livres de lecture.

— 294 ---
Acte do ProbitTk
Le jeune Brossard (Joseph), eleve de l'ecole publique de
Saint-Jean-de-Monts, .a trouve le 28 juin, sur la route, une
piece d'or de 10 francs, qu'il S'est empresse de deposer
la Maine.
Le jeune Cbaigneau (Robert), eleve de,l'ecole publique
de Grosbreuil, a trouve, le 2 juillet, une somme assez
importante qu'il a remise immediatement a son direeteur.
36. — Fete Scolaire
A in suite dune petite fête organisee par M-' Mitard,
institutrice publique a La Terriere de La Tranche, avec
la devouee collaboration des jeunes fines du cours
dultes, une somme de 90 francs, a ete reeueillie au profit
des blesses.
Cette somme a Old repartie immediatement entre les
hOpitaux complernentaires de La Roche-stir--Yon.
Toutes nos felicitations,.
MIEM2MMEEMEiLrEg.M.P-aglagEiSE;
37. — Necrotagle
Mm ° Sauzin, née Cuinet Marie-Elise, ex-professeur de
sciences a l'Ecole Norniale d'institutrices de La Roche-
sur-Yon, est decodee le 13 aout 1916, dans sa cinquante-
quatrieme annee, des suites d'une cruelle maladie qui
l'avait obligee il y a quelques mois a cesser ses fonctions.
Ancienne eleve de Fecole superieure de Fontenay-aux-
Roses, M-° Sauzin avait 6te nominee en Vendee, des le

— 295 —
mois d'octobre 1885 C sa sortie de cet elablissement. Elle
ne quitta plus l'Ecole Normale de La Roche on elle a
exerce pendant 30 ens et oil elle a toujours fait preuve
d'un tres grand devouement et d'une fres louable activite,
en depit de son etat de sante souvent procaire. Excellent
professeur, elle a eu comme eleves la plupart des institutrices
de cc departement. Toutes ont garde de leur
maitresse le meilleur souvenir et la plus affectueuse sympathie.
Les obseques de Mme Sauzin ont eu lieu a La Rochesur-Yon,
le 16 coat, au milieu d'un grand concours de
parents, de collegues et d'amis, qui avaient tenu a l'accompagner
a sa derniere demeure.
M"° Anne Roulet, institutrice-adjointe a l'Herbergemerit,
est decedee le 28 juillet 1916, a La Roche-sur-Yon,
apre,s une longue et douloureuse maladie. Elle n'etait
Agee que de 21 ans.
tine foule nombreuse de parents, de collegues et
d'amis, le personnel et les Cleves de l'Ecole Normale &inslitutrices
de La Roche-sur-Yon ont assiste a ses obseques.
Mme la Directrice lui a adresse sur sa tombe les derniers
adieux.
7-"'LANIMMI
33. — Ouvrages relatifs a la guerre
(Librairie BERGER-LEVRAULT, Nancy)
-1° Tout le front de la mer du Nord a la Suisse :
carte en 6 couleurs.
2° Tons les journaux du front. — Preface de Pierre
3° Histoire generale de in guerre de 1914, par Jean
Bernard.

— 296 —
4° L'epopde Serbe, par Henry Barby.
5° Parmi les mines de la Marne au Grand Couronne,
par Gomez Carrillo.
6° Jusqu'au Rhin, par A. de Pouvourville.
7° Charleroi, notes et impressions par Fleury Lamure.
L'aviation pendant la guerre, par Crou -vezier.
9° Le sourire sous la mitraille, par Gomez Carrillo.
10° Carnet de route d'un officier alpin.
11 0 La victoire Lorraine. --- Carnet d'un officier de
dragons.
12° Sur le front russe, par Stanley Washburn.
13' Carnets de route de cornbattants allemands.
Traduction par Jacques de Darnpierre.
L'Inspecteur d'Acadernie delegue,
PAUL CHALES.
La Rocile-sur-/ on. — Imprimerie ROCHE-JOURDAIN.

50e Armee Octobre-Novembre-Decembre 1916
Bulletin go l'ilistrucom Primal°
De la Vetpdee
Tonleilisertion an Bulletin tient lieu de noli fication of ficielle,
Publie aux frais du departement, ce Bulletin appartient
l'ecole et dolt etre inscrit au catalogue de la bibliotheque
scolaire.
Les directeurs et directrices d'ecoles out le devoir de le
communiquer a leurs adjoints et adjointes.
SOMMAIRE
Pages
1.— Livre d'Or de l'IJniversite 299
2.— Circulaire de M. le Recteur a l'occasion de la Toussaint
(du 19 octobre 1916) 300
3.— Examen du certificat d'aptitude pedagogique (session de
1917; dispenses de stage) 301
4.— Resultats des examens du Brevet superieur et du Brevet
elernentaire (2° session de 1916) 302
5 — Mouvement du personnel 303
6.— Pensions de retraite 305
Emprunt Diplome d'honneur 305
8.— Mise en sursis d'appel des membres de PEnseignement
(Extrait du Journal Officiel) 306
9.— Bibliotheques scolaires 306
10.— Demande de permutation 307
11.— Concours d'admission aux Ecoles Normales 307
Acte de probite 307
13.— Emploi du temps pour les ecoles a une seule classe 308
14.— Extraits du rapport annuel an Conseil general sur la situation
de l'enseignement primaire 308
15.— De la lecture expliquee au brevet elernentaire et an concours
d'admission a PEcole Normale 316

- 298 -
16, Coors speciaux en vue de la preparation des institutrices
,interimaires C l'examen du C. A. P 327
17.— Utilisation de toils lea concours en vue de la Dafense
nationale 327
18.— Engagements speciaux 328
19.— Office de renseignements pour les families dispersees 328
(Euvres patriotiques 329
21.— Societe protectrice des animaux 330
Traduction des principaux passages dun poeme anglais
de M. Robert Undderwood Johnton. secretaire de ['Academie
des Arts et Lettres (New-Yorkl 332
23.-- Les Yeux — Poerne dent pour l'CErivre de reeducation
professionnelle des soldats aveugles 335
24,— Page d'histoire. — Francais, rappelons-nous 338
,25.— Nos devoirs 341
26.— Necrologie 351

1. — Livre d'Or de l'Universite
Tads a l'ennemi
lIocouAnn, Alfred, instituteur en conge pour service
militaire, sous-lieutenant au 114' regiment d'infanterie,
titulaire de la Croix de guerre, tue a l'ennemi le 21 octobre
1916, a Sailly-Saillisel.
VIIIGNON, Eugene, instituteur en conge pour service
militaire, aspirant au 90° regiment d'infanterie, tue
l'ennenli le 1" novembre 1916, dans la Somme.
Citations d l'Ordre de to Division
M. DAVIET, instituteur au Coudreau de St–Sigisrnond,
sergent au 337' d'infanterie :
« 8° citation, — Sous le feu de l'artillerie lourde, a
donne a tous un ,bel exemple de sang-froid et de courage.
A ete pour ses officiers un auxiliaire precieux et a montre
a nouveau les plus belles qualites militaires. »
M. PROUTEAU, in stituteur-adjoint aux Sables-d'Olonne,
lieutenant an 142° regiment territorial :
e Excellent officier, fres energique. A fait preuve, en
maintes circonstances et notaiument pendant la periode
du 1°' au 12 juillet, de belles qualites militaires et d'un
grand courage personnel, encourageant par sa presence
et son sang-froid les hommes qui executaient des travaux
sous de violents bombardements d'artillerie lourde. »

— 300 —
2. — Circulaire de M. le Recteur a roccasion
de la Toussaint.
— Du 19 octobre 1916 —
Le conge de la Toussaint commencera le mardi
31 octobre, apres la classe reguli,lu-ement faite et finira,
pour les internes, le jeudi 2 novembre, a l'heure reglementair6.
A cette occasion, je verrais volontiers pie les chefs
d'etablissement organisent soit isolement, sort de concert
avec lours collegues de l'enseignement secondaire at de
l'enseignement primaire, une visite de leurs eleves au
cimetiere, ii convient que nos enfants, a qui on aura
prealablement rappele et explique l'origine, le developpement,
les buts de cette guerre qui nous a OW imposee, et
dont on aura attire l'attention sur les sanglants sacrifices
qu'elle nous cotite, aillent rendre un" pieux hommage de
reconnaissance a ceux qui se sont devoues pour eux,
pour les sauver de l'invasion, a ceux qui sont morts pour
empecher que la Patrie füt asservie et dernembree.
Ce pelerinage devra, a mon avis, entrer dans la tradition
de nos ecoles de tout ordre et se renouveler, chaque
armee, a la meme date.
J'autoriserai, dans ce cas, la suppression des classes
du mardi dans l'apres-midi.
Les mattres et les Cleves de nos etablissements d'enseignement
public de tout ordre oat ett a mur de se conformer,
le jour de la Toussaint, au x instructions de M. le
Rectettr.
A La Roche-sur-Yon, dc nombreuses delegations d'eleves
Lycee, du College, des Ecoles normales et des
ecoles primaires se sone rendues au cimeliere on M. Fillon,

— 301 —
prolesseur au Lyeee, u, dans.une eourte allocution, rendu
hommage aux morts pour to Patric.
Une edremonie analogue a eu lieu a pea pres partout.
Dans beaueoup d'ecoles da departement, les eleves avaient
aehete des eouronnes ou apporte , des jleurs qui oat ete
deposees sun les tombes de nos soldats.
3. — Examen du Certificat d'Aptitude
Pedagogrique.
a) SESSION DE MEIER 1917
Une session d'examen du certificat d'aptitude pedagogigue
aura lieu, en Vendee, le jeudi 15 fevrier 1917. -
Les epreuves ecrites se feront ce jour-la, a 1 heure
precise du soir, a La Roche-sup-Yon (Ocole.de filles de la
rue de Saumur), et a Lucon (ecole du Centre), sous la
surveillance de M. l'Inspecteur primaire.
Les candidats devront se faire inscrire a l'Inspection
academique avant le 1" fevrier et fournir les pieces ci-
apres :
1° Une d'emande sur papier timbre, indiquant le centre
oii ils desirent composer ;
2° Un extrait de leur acte de naissance ;
Leur brevet eIementaire ou leur brevet superieur.
Ii no sera pas envoye de lettre de convocation aux
candidats.
b) AVIS RELATIFS AUX DEMANDES DE DISPENSES
DE STAGE
L'Inspecteur d'Acadomie rappelle aux candidats au
certificat d'aptitude pedagogique que, pour prendre part
l'examen de fevrier 1917, Us doivent :
1° Avoir 20 ans rovolus au 31 decembre 1917. (II ne
pout etre accorde de dispense d'age) ;

— 302 —
2° Justifier, au moment de l'inscription'; de deux annees
d'exercice au moms dans un etablisse,ment d'enseignement
public ou dans une ecole , privee. (Le temps passe a.
normale compte pour Paccomplissement du stage;
aux eleves-maitres C partir de 18 ',ans et aux elevesmaitresses
a partir de 17. — Les suppleances auxiliaires
sont comptees comma services). ,
Par application de Particle 23 de la loi du 30 octobre
1886, des dispenses de stage peuvent etre accordees par
M. le Ministre, sur l'avis du Conseil departemental, aux
candidat,s au certificat d'aptitude pedagogique. Les demandes
de dispenses devront etre adressees a l'Inspection
Academique avant le 31 decembre.
NOTA. - Le temps passe sousles drapeaux ne eompte
pas pour la realisation du" stag e. -- Les aneiens elevesmattres
pow-vas du certified de fin deludes normales qui
n'auront pas deux ans d'exereiee en feorier 1917 devront,
comma les autres eandidats, sollieiter une dispense de
stage.
4. — Resultats des Examens
Deuxieme session de 1916% — Candidats admis.
BREVET SUPERIEUR
Aspirant : M. Babin.
Aspirantes MM"" Andrieu, Braud, Charneau, Lesage,
Poulinet, Regeaud; Suaudeau,-Trichet.
BREVET ELEMENTAIRE •
Aspirants : MM. Brachet, Brochard, Couzinet, Faye,
Leculeur, Sales.
Aspirantes MAP" Arnaud, Biron; BOuricau ,(Marguerite),
Bourieau (Marie), Brun ; Generat Gravelaud,
Guonezan, Guilb.eau, Lebaud, Metai,Michenaud, Mortdori,
Osmont, Potier, Vinson.

— 303 --
5. — Mouvement du Personnel
Par divers arretes de M. le Pretet de la Vendee, pris
sur la proposition de M. l'Inspecteur d'Academie, ont ete
nommes :
M'" Rivallin, ehargee d'ecole a La Fradiniere de Saint-
Hilaire-de-Riez, chargee d'ecole a Notre-Damede-Riez.
MM`l"Benoux, titulaire-adjointe a Chaille-les-Marais,
charge d'ecole a La Guyonniere des Lucs-sur-
Boulogne.
Seguinot, titulaire-adjointe a Sainte:-Radegondedes-Noyers,
titulaire-adjointe a Chaille-les-
Marais.
Bouhyer, titulaire-acijointe a Bourg-Saint-Sauveur,
titulaire-adjointe a Ste-Radegonde-des-Noyers.
MM''" Rabiller, chargee d'ecole a La Guyonniere-des -
Lucs, titulaire-adjointe a Bourg-Saint-Sauveur.
Mercier, titulaire-adjointe a Saint-Fulgent, titulaireadjointe
a Saint-Gilles-sur-Vie.
MM. Chevreau, titulaire-adjoint a Puyravault, titulaireadjoint
a Mortagne-sur-Sevre.
Guery, titulaire-adjoint au Boupere, titulaire-adjoint
- a Puyravault.
Courtejaire, directrice . d'ecole a La Chaurne des
Sables-d'Olonne, directrice d'ecole aux Sablesd'Olonne.
ivph, Faivre, directrice d'ecole a Sainte-Hermine, diree-
trice d'ecole a La Chaurne des Sables.
Arnou-Popin, titulaire-adjointe aux Brouzils, direetrice
d'ecole a Sainte-Hermine.
IVIM' 1 Glenet, titulaire-auxiliaire é Donapierre, titulaireadjointe
a Dompierre..
Poisbeland, Jeanne, titulaire-auxiliaire b Rosna -y,
titulaire-adjointe a Chambretaud.

304 —
Fouliot, titulaire-interimaire a Montreuil, titulaireadjointe
a Montreuil.
Arrignon, Augusta, titulaire-auxiliaire a Sainte-
Gernme-la-Plaine, titulaire-adjointe a Beaurepaire.
Chabot, titulaire-auxiliaire a Angles, titulaireadjointe
a La Boissiere-de-Montaigu.
Audouin, titulaire-auxiliaire a Sainte-Radegonde
de Marsais, titulaire-adjointe é Saint-Gervais.
Dezarny, titulaire-auxiliaire a Thorigny, titulaireadjointe
a Saint-Christophe-du-Ligneron.
Par divers arretes de M. l'Inspeeteur d'Aeademie, oat
ete nommees stagiaires :
MM""Fruchard, stagiaire en conge, stagiaire-adjointe
Saint-Fulgent.
Chaigneau, auxiliaire a Orouet de Saint-Jean-de--
Monts, stagiaire-adjointe a Saint-Georges-41e-
Pointindoux.
Sigogneau, auxiliaire a Saint-Martin-des-Noyers,
stagiaire-mijointe a Saint-Martin-des-Noyers.
Pinet, auxiliaire a Saint-Hilaire-de-Mortagne, sta-
giaire a L'Aiguillon-sur-Vie.
Simon, auxiliaire a Sainte-Hermine, stagiaireadjointe
a Treize-Septiers.
Arrignon, Jeanne, auxiliaire a Angles, stagiaireadjointe
a Montaigu.'
Poisbelaud, Yvonne, norrnalienne sortante, stagiaire-adjointe
a Notre-Dame-de-Monts.
Dolo, normalienne sortante, stagiaire-adjointe an
Boupere.
Mo.neofre, normalienne sortante, stagiaire-adjointe
Saint-Sulpice-le-Verdon.
liabreau, normalienne sortante, stagiaire-adjointe
a Saint Cyr-des-Gats.

— 305 —
Bourdezeau, normalienne sortante, stagiaire-adjointe
aux Landes-Genusson.
Giraud, normalienne sortante, stagiaire-adjointe
Saint-Andre-Groule-d'Oie.
Ces nominations, comme toutes celles posterieures au
mois d'aout 1914, sont faites a titre provisoire, sauf
quelques nominations d'institutrices a tete d'ecole.
6. — Pensions de Retraite
Par decret en date du 22 septembre 1916, les pensions
des instituteurs ci-apres designes admis a faire valoir leurs
droits C la retraite oat ete liquidees ainsi qu'il suit :
M. Dessendier, de Saint-Christophe-du-Ligneron,
1.644 francs, avec jouissance du l'r mai 1916.
M. Charrier, de Saint-Reverend, 1.457 francs, avec
jouissance du 1er avril 1916.
Par docret en date du 22 septembre dernier, la pension
de retraite de Mme Fillon, veuve de M. Fillon, ex-instituteur
a Dissais, a ete liquidee a 470 francs, avec jouissance du
13 avril 1916.
7. — Emprunt National. — Diplome
d'honneur
Afin de permettre la confection des diplernes d'honneur
collectifs qui seront accordes, d'apres la circulaire du
24 octobre 1916, aux ecoles et etablissements d'enseignemeat
qui ont souscrit a l'emprunt, et celle des diplemes
individuels reduits qui seront decernes a chacun des
jeunes souscripteurs, MM. les Instituteurs et MM-" les
Institutrices dont les ecoles ont souscrit un titre de rente
et qui n'ont pas deja fourni les renseignements necessaires
sont pries de le faire savoir immediatement a l'Ins-

— 3(yei —
pection academique, en indignant, avec precision, le
montant du titre souscrit et le prenom de chacun des
souscripteurs.
La memo communication doit etre adressee pour remprunt
de 1915.
8: Extrait du Journal officio'
du 1" novembre 1916.
-------
Les mesures suivantes ont &Le prises pour la mise en
sursis des Membres de l'Enseignement pendant rannee
scolaire 1916-1917.
1° Enseignement public: — 1° Mise en sursis d'office
de tons ceux du service auxiliaire, classe 1891 ; 2° mise en
sursis, sur proposition du Ministre de l'Instruction publique,
de certains Membres de l'Enseignement superieur
ou secondaire et de quelques inspecteurs primaires et
directeur d'ecoles importantes, appartenant au service
auxiliaire, ou aux classes 1887 et 1888.
2° Enseignement privO. 1° Mise en sursis d'office de
tous les hommes du service auxiliaire, classe 1891 ; 2'
mise en sursis, par analogie avec renseignement public,
de quelques Membres des etablissements de renseigment
superieur ou secondaire, du service auxiliaire ou des
classes i1888 et 1887.
Les Membres de l'Enseignement prive doivent justifier
de leur qualite aux inspecteurs regionaux des sursis.
9. — Bibliotheques scolaires
Nous tenons C la disposition des bibliotheques scolaires
un certain nombre d'exernplaires des livres tres interessants
publics par le Touring Club de France : le Manuel
de l'Eau et le Manuel de l'Arbre.
MM. les Instituteurs et MM-" les Institutrices qui ne

— 307 —
possedent pas ces ouvrages pourront les demander par
ecrit a 'Inspection acadernique. II ne sera delivre qu'un
exemplaire de chaque manuel par ecole.
Ces ouvrages devront etre inscrits au catalogue de la
bibliotheque.
10. — Demande de Permutation
NIi" Masson, institutrice a Roudouallec, canton de
Gourin (Morbihan), desirerait permuter avec une Collegue
de Vendee.
Adresser les demandes a 'Inspection Academique.
11. — Concours d'Admisssion aux .2co1es
Normales.
En raison des circonstances, M. le Ministre a decide
quo les Can didats aux Ecoles Normales, qui excederont la
limite d'age de 19 ans, seront, encore l'an prochain,
admis 0 s'inscrire s'ils ont pris part a un concours ante"–
rieur.
12. — Acte de ProbitO
La jeune Suire (Alice), eleve de l'ecole publique de
l'Orbrie, a trouvo il y a quelques jours sur In voie publique,
un porte-monnaie, contenant in somme de 21 fr. 10,
qu'elle s'est empressee de remettre 0 sa maitresse.
« Cet acte de probite, nous Ocrit l'institutrice, est
d'autant plus louable que l'enfant appartient 0 une famine
tres pauvre ».
1,5kG H I VEs
°6- 1A VEOP

— 308 —
13. Emploi du temps
II arrive frequemment que des maltres at mattresses
places a la tete d'ecole a une seulo classe soot fres
embarrasses pour dresser un ernploi du temps rationnel
et permettant d'occuper utilement tous les cours.
Pour leur faciliter la Cache, je crois bon de reproduire
l'emploi du temps (encarte clans le present Bulletin) quo
j'avais etabli en 1.907 b. la demande de M. Abit, Inspectour
d'Academie.
Jo n'entends pas imposer aux Instituteurs et Institutrices
l'obligation de suivre cot emploi du temps de point
en point mais je leur recommande de s'en inspirer pour
en dresser un convenant a leur ecole:
L'inspeeteur d'Aeacldtnie daegue,
PAUL CHALES.
14. — Extraits du rapport annuel au Conseil
general sur la situation de l'Enseignement
primaire..
Eeoles pritnaires elementaires
PERSONNEL ET ETUDES
Pour cornbler les vides causes par in mobilisation
dans les rangs du personnel j'ai, au debut de ce rapport,
indique les divers moyens employes. Celui auquel j'ai
particulierement recouru — sans quo, du fait de la
guerre, title classe ait plus de 50 eleves — a ete les
reunions de classes. Un certain nombre de ces reunions
pourront, sans aucun inconvenient, etre maintenues apres
la guerre.
J'ai eprouve certaines difficultes pour remplacer des

— 309 —
directeurs d'ecoles appeles sons les drapeaux ou obliges,
par un mauvais etat de sante, de cesser leurs fonctions.
J'ai dii surtout faire appel a des maitres n'ayant affaire
qu'a des effectifs reduits et a des adjoints experimentes
degages de toute obligation militaire. Pour resoudre des
difficultes du meme ordre qui se presenteront A la rentree
prochaine — Si tous les instituteurs restent sous les drapeaux
devrai proceder de la merne facon, an risque
de troubler des habitudes prises et de leser quelques
inter-Rs particuliers ; mais nous sommes C une epoque
on les convenances personnelles doivent ceder le pas
aux besoins du service at on chacun, dans sa sphere, doit
faire son devoir, tout son devoir, envers la patrie.
J'ajoute que, dans l'ensemble, nos ecoles oat fonctionne
presque normalernent. Sans doute, les suppleants
et suppleantes qu'il a fallu employer pour remplacer les
mobilises ont une valeur generale, une culture et une
experience inferieures C celles de leurs predecesseurs
dans le poste ; mais, en general, leur activite et leur
bonne volonte ne soot pas douteuses et la on les titulaires
d'ecole, prenant au serieux leurs fonctions de directeurs
et de directrices, oat vraiment dirige, conseille, contrele,
encourage, les resultats oat ete an moms satisfaisants.
Pour la formation de ces suppleants, dont un certain
nombre — les meilleurs s'entend — pourront entrer dans
les cadres A la fin des hostilites, on a organise, des cours
l'Ecole Normale d'institutrices et M. le Directeur de
l'Ecole Normale d'instituteurs a hien voulu s'engager A
leur corriger deux devoirs par mois.
En resume, dans ce departement, on ne pent crier au
desarroi ou dire qu'une partie des enfants sont abandonnes,
que les etudes sont negligees et qua les classes soot
surpeuplees.
S'il fallait une preuve qua l'ecole publique en Vendee
n'a guere differe des autres annees, on la trouverait dans

— 310 —
les resultats des derniers examens du Certificat d'etudes
primaires.
PERSONNEL ENSEIGNANT
Je tiens a signaler le devouernent dont in tres grande
majorite du personnel n'a cesse de donner des preuves au
cours de la presente armee scolaire.
Non seulement la elasse a etc faite avec le mettle soin
que prececlemment, non seulement les resultats obtenus
aux divers examens oat ete aussi bons et aussi nombreux
qu'en temps normal, en depit d'une frequentation moms
roguliere at d'une discipline moms facile, mais maitres et
mattresses, dans l'ensemble, se sont imposes des taches
supplementaires diverses pour etre agreables aux famines,
pour venir en aide a nos soldats sans ressources,
aux blesses, aux prisonniers et aux victimes de in guerre.
Tres sou -vent consultes par les parents de leurs
Cleves et merne par ceux qui ne leur confient pas leurs
enfants -- et eeei on dit long — us n'ont menage ni les
renseignements ni les services divers. Evaluer la quantite
de lettres qu'ils ont Ocrites, les demarches qu'ils ont
faites pour les uns et pour les autres — toujours avec
bonne grace et sans la moindre remuneration — serait
presque impossible, tant le nombre en est grand.
A mon appel : 1° us out fait une propagande tres
active pour les versements d'or et la souscription a l'em--
prunt, aux obligations et aux bons de la Defense nationale
; les resultats qu'ils oat obtenus ont ete des plus
satisfaisants ; 2° us ont vote pres de 6.000 francs stir les
fonds disponibles des rnutualites scolaires pour venir en
aide aux petits mutualistes des regions envahies.
Une partie du succes des diverses « journees :
journee des Eprouves de in guerre, journee du Poilu,
jourriee-tombola du Comae, departernental de secours,
journee Serbe leur est: due. En classe, apres avoir expli-

— 311 —
que et fait comprendre le but et le caractere de ces journees
a leurs eleves, us ont invite ceux-ci a vendre des
insignes, a placer des billets, etc. Petits garcons et
mignonnes fillettes, qui auraient rougi de demander
quelque chose pour eux, insistaient volontiers, se faisaient
persuasifs quand ii s'agissait d'obtenir quelque chose pour
les soldats ou les refugies. us se rendaient compte qu'eux
aussi travaillaient pour la patrie, pour cette patrie dont,
Si souvent, on leur pane en classe avec emotion.
La generosite des maitres et des eleves est si hien
connue de tous que les societes diverses ont sollicite de
M. le Ministre de l'Instruction publique l'autorisation de
s'adresser a eux. Parmi ces societes, je citerai seulement
« La Cocarde du Souvenir » pour la reconnaissance des
tombes des militaires marts pour la patrie. Des centaines
de francs ont déjà ete recueillis.
Toute l'annee, nos institutrices oat continue leurs
visites et leurs dons aux hOpitaux militaires ; elles ant
travaille, ainsi que leurs Cleves et anciennes Cleves, pour
les soldats du front et les prisonniers de guerre. Pour
eux, elles oat confectionne des centaines de paires de
chaussettes, des paires de gants, etc., qu'elles on
adressees en partie au Comite departemental de secours,
en partie a leurs nombreux filleuls de guerre.
Ces filleuls, pour la plupart, sont originaires des pays
envahis ou appartiennent aux troupes indigenes. Des
maitresses n'ayant qu'un faible traitement on dont le,s
mans ou les enfants sont mobilises ant tenu a venir en
aide a ces desherites. Chaque mois, chaque quinzaine
merne, un colis contenant des vivres, des « douceurs »,
des pieces de vetement leur est envoye. Maitresses et
Cleves ecrivent au filleul des lettres nombreuses, qui
renferment parfois une petite somme d'argent. Les reponses
qu'elles recoivent swat souvent touchantes. Cellos
qui proviennent des soldats sans nouvelles de leur famille
et qui oat pu se croire longtemps abandonnes de

— 312 —
tous, sont d'une lecture particulierement interessante et
temoignent d'une reconnaissance infinie.
Tout ce hien moral et materiel est fait sans bruit, sans
ostentation, presque en cachette. C'est avec peine pie
j'ai pu arriver a en connaitre uric partie et en m'engageant
C no pas citer de noms. Qu'il me soit permis cependant
de dormer ici deux extraits des rapports que j'ai recus ;
us montrent tout particulierement la bonte et la Micatesse
de sentiments de nos mattresses laiques « Je me
fais un plaisir de faire quelques sacrifices pour ces braves
enfants de France et de Belgique. Je no regrette qu'une
chose : de no pouvoir encore faire mieux, mais je n'ai quo
mon traitement et mon pere completement a ma charge,
ainsi qu'une petite filleule de 13 ans quo j'eleve depuis
rage de trois ans et demi, la mere ayant six autres
enfants » — « J'ai adopte, depuis le 1" mars 1915, un
filleul prisonnier)3. F., soldat actuellement au camp de
Stuttgard. Blesse et malacie, tres faible encore en decembre
dernier C la suite d'un grave abces provoque
par des eclats d'obus non extraits, il est aujourd'hui
hors de danger. Avec bonheur, je le seas reprendre,
gont a la vie. Ii etudie, s'ingenie a rendre sa prison plus
confortable, fait du travail manuel.
Jo lui ai adresse jusqu'a cc jour (16 mai 1916) 92
colis de 3 a. 5 kilogs, du linge, des chaussures, des
lainages, des livres (physique, electricite industrielle,
mecanique, romans) et quelques petits mandats.
Je n'ai pas besoin de dire quo sa reconnaissance pour
Sat marraine est profonde et qu'elle est pour moi, avec In
joie de penser quo mes modestes sacrifices ont conserve
la vie a. un bon ouvrier de France, la meilleure recompense
et le plus precieux encouragement.
Jo desire, Monsieur l'Inspecteur, garder le plus
complet anonymat sur ma participation C cette ceuvre de
guerre. J'aurais beaucoup de peine Et savoir mon nom
cite a cc sujet. »

— 313 —
Ce ri'est pas tout. On a pease, non seulement
ceux qui combattent, qui souffrent et qui meurent, mais
encore a ceux qui restent, a ceux qui sont prives de leur
soutien.
Des le debut des hostilites, les Instituteurs vendeens
oat fonde une association pour venir en aide aux families
des instituteurs victirnes de la guerre. Les ressources
proviennent surtout des cotisationt volontaires des institutrices
et des instituteurs non mobilises. La cotisation
est de 1 0/ 0 du traitement mensuel. Au 31 decembre
dernier, le total des recettes avait atteint le chiffre de
13.595 fr. 95.
La Federation des Amicales a cree l'Accueil francais
pour rendre un foyer aux enfants chasses de leur pays
par les hostilit6s. Dernierement, M. le Ministre ayant
bien voulu autoriser la v-ente dans tous les etablissemeats
d'enseignement public d'une plaquette dont le
texte et les illustrations engageaient nos eleves a secourir
leurs petits camarades, plusieurs milliers de
francs ont ete recueillis.
Enfin, dans quelques jours, j'espere avoir organise
definitivement, en Vendee, l'CFuvre des Pupilles de l'ecole
publique, dont le but est d'apporter a tons les orphelins
de la guerre qui frequentent ou frequenteront les etablissements
d'enseignement public, l'assistance materielle et
l'assistance morale, dont us auront besoin jusqu'a rage
on us seront en etat de se suffire a eux-memes.
Ainsi ceux que leur sexe, leur age ou leur etat de
sante retiennent a l'arriere ont eu é cceur de montrer, en
bate circonstance, qu'ils sont dignes de leurs collegues
qui combattent et dont s'enorgueillit le Livre d'Or de
l'Universite.
Dans cc Livre d'Or le departement de la Vendee tient
une large place.
Sur 331 instituteurs et eleves-maitres de l'Ecole
Norm ale qui ont ete appeles sous les drapeaux, sont

— 314 —
morts Fennemi, sont prisonniers ou disparus, 32 ont
ate promus sous-lieutenants ou lieutenants, 8 ont eta
promus capitaines.
Parrni les citations a l'Ordre du jour, je releve les
noms de MM. Baud, adjoint clelegue a l'Ecole primaire
superieure de Chantonnay, capitaine an 137' d'infanterie ;
Bernardeau, instituteur-adjoint a La Barre-de-Monts,
sergent au 411' de lighe ; Bourneau, instituteur-adjoint
Serigne, sergent au 36° d'infanterie ; Rousseau, instituteur
en conge pour service militaire, lieutenant an 930
d'infanterie ; Petreault, instituteur-interimaire a Saint-
Cyr-des-Gats, caporal au 149 0 d'infanterie ; Pommier,
instituteur-adjoint a Pouzauges, lieutenant au 137° d'infanterie
; Point, instituteur-adjoint a Montaigu, lieutenant
au 137° d'infanterie ; Thomas, instituteur-adjoint a Croixde-Vie,
capitaine au 137° d'infanterie ; Villoteau, instituteur
en conge pour service militaire, sergent an 65° d'infanterie
; Charrier, instituteur-adjoint a Saint-Gilles-sur-
Vie, capitaine au 93° d'infanterie ; Moinet, instituteur
Saint Gilles-sur-Vie, sergent an 293° d'infanterie ; Praud,
instituteur en conga pour service militaire, sergent an 65°
d'infanterie ; Botton, instituteur-adjoint aux Lucs-sur-
Boulogne, sergent-major au 293' d'infanterie ; Teillet,
instituteur en conge pour service militaire, lieutenant an
65° d'infanterie ; Belaud, instituteur-adjoint a Chantonnay,
capita me au 93° d'infanterie ; Canqueteau, instituteur en
conga 'sour service militaire, sous-lieutenant an 64° regiment
d'infanterie ; Deboute, instituteur en conge pour
service militaire, aspirant au 265° regiment d'infanterie ;
Fonteneau, instituteur-adjoint a Mortagne-sur-Sevre,
lieutenant au 71' regiment d'infanterie ; Izacard, instituteur-adjoin.t
a Challans, sergent-fourrier au 293' regiment
d'infanterie ; Jarry,, instituteur-adjpint a Saint-Martin-de-
Brem, sergent-artificier an -93° regiment d'infanterie ;
Lamarque, commis d'inspection academique, sous-lieutenant
an 402° cl'infanterie ; Lapree, instituteur-adjoint

— 315 —
Lugon, caporal-brancardier au 293" d'infanterie ; Lebceuf,
instituteur-adjoint au Bernard, sergent an 93° d'infanterie ;
Mouzon, instituteur en conge pour service militaire, sergent
au 1370 d'infanterie ; Phelippeau, instituteur charge
d'ecole à la Croix-Meraud de Mervent, sergent an 337'
d'infanterie ; Tessier, instituteur en conga pour service
militaire, sergent-fourrier au 23° colonial ; Tourancheau,
instituteur en conge pour service militaire, sergent mitrailleur
au 930 d'infanterie ; Daviet, instituteur charge
d'ecole an Coudreau de Saint-Sigismond, sergent au 3370
d'infanterie ; Recoquillon, instituteur en conge pour service
militaire.
M. Praud, instituteur en conge, sergent au 65° d'infanterie,
a ete clecore de la Medaille militaire et M. Barreau,
egalement instituteur en conge et capitaine au 293'
d'infanterie, a•ete fait Chevalier de la Legion d'honneur
l'age de 24 ans.
Jo n'ajouterai rien a ces chiffres ; us ont une eloquence
que je craindrais d'affaiblir par un commentaire quelconque.
Pour conclure, je dirai seulement que la Republique a
le droit d'être flare des Instituteurs qu'elle a formes et
que ces mattres maritent entierement la sympathie des
'enfants, la confiance des families et l'estime de tous les
honnetes gens.
La Roche-sur-Yon, le 12 juillet 1916.
L'Inspecteur d'Academie delegue,
PAUL CHALES.

— 316 —
i5. — De la lecture expliquee au Brevet
dlementaire et au Concours d'admission
l'Ecole normale.
De toutes les eprenves orales du Brevet elementaire
et du Concours , d'acimission, la plus faible a toujours ete
celle de « lecture expliquee ». Jusqu'a cette armee, nous
trouvions . a cette faiblesse une certaine excuse. L'aspirante,
interrogee sur un texte qu'on lui indiquait au
hasard dans un recueil de morceaux choisis, se trotvait
prise au depourvu ; elle aurait pu, toutefois, au
cours de ses reponses, temoigner de certaines qualites
d'esprit et d'habitudes de travail quo nous serions en
droit d'exiger de toute aspirante au Brevet ou a l'Ecole
norm ale.
Cette annee, nous nous attend ions é d'heureuses revelations.
Interrogees sur des textes de leur choix, les aspirantes
allaient nous montrer comment cues comprenaient
at sentaient le morceau qu'elles recitaient devant nous,
et quel benefice, au point de vue culture et methode,.elles
avaient retire de leur etude.
Or, jamais l'epreuve de lecture expliquee ,ne nous a
paru, dans l'ensemble, aussi piteuse qu'en juillet dernier.
Peut-etre ne l'avons-nous trouvee telle que parce que nous
nous attendions a mieux. Peut-etre, ,en realite; n'a-t-elle
pas ete inferieure a cc qu'elle etait les annees precedentes
; seulement, las aspirantes n'avaient plus les
men-Ms droits a notre indulgence.
Jusqu'a present les candidates lisaient fort mal, d'une
facon incolore, souverit inintelligente at quelquefois bredouillante,
la page qua nous leur proposions. Nous comptions
cotta armee entendre la recitation expressive et tout
au moms correcte des morceaux qua nous leur indiquions
dans la liste qu'elles nous presentaient. Nous avons ete
clecus. Qu'une jeune flue de seize ans, ne dise pas comma
une cabotine, c'est desirable ; qua sa voix, etranglee par

— 317 —
Penuotion, la trahisse, c'est naturel ; mais qu'elle n'ait pas
l'air de comprendre et qu'en fait elle ne comprenne pas
(nous en avons eu bien des fois la preuve) des vers qu'elle
a appris par cceur, c'est navrant.
Au brevet elementaire, une jeune flue me recitant les
stances de Polyeucte, me clit :
Toute votre felieite
• Sujette Li Finstabilite
En rien de moms tombe par terre.
Jo crois a un lapsus et je la prie de recommencer cette
partie de la strophe ; elle refait la meme faute. Je jette les
yeux sur son cahier : elle avait ecrit cc qu'elle disait, et
elle Pavait appris !
Tine autre, recitant le « Gue » de Sully Prudhomme,
s'arrete au milieu d'une phrase, prend un temps, puis
repart. Je l'interromps; je lui montre la faute qu'elle vient
de commettre ; elle recommence et, l'habitude etant prise,
s'arrC,te an merne endroit. Je regarde le texte ecrit de sa
main : elle avait bien separe par un point deux membres
de phrase qui, desunis, ne signifiaient rien !
Quel est done le rele des maitres et des Mattresses
dans le choix et Petude de ces morceaux ?
Autrefois, les candidates, pour s'excuser de la faiblesse
de leurs reponses en frangais, declaraient quo le rnorceau
expliquer « ne leur avait rien dit ». Cette armee, nous
supposions qu'il « leur dirait quelque chose. » Ou (dies
l'avaient choisi cues-metues et devaient savoir dire pourquoi,
ou la maitresse l'avait choisi, et leur avait explique
et fait partager les raisons qai l'avaient guided. Or, lorsque
les examinateurs leur ant dernande si elles aimaient
le morceau qu'elles venaient de reciter et en quoi ii leur
plaisait plus particulierement, cues ]es out juges indiscrets
et nail's ; (comment des gens serieux peuvent—ils
croire qu'une Cleve trouve quelque charme a des exercices
Scolaires pratiques en vue d'un , examen !! ) Je

— 318 —
n'exage,re pas.; cette opinion a ete formulee a l'ecole
memo, et plusieurs fois, par des candidates quo le professeur
de lettres et moi venions d'interroger. Pourtant
nous avons obtenu quelquefois des reponses maim
qu'elles etaient deconcertantes !!
Une aspirante nous affirme qu'elle airne in fable
« le chene et le roseau » a cause de sa simplicite. Notre
surprise est double. En general in simplicite n'est pas
approciee par les jeunes ; pour gonter cette qualite dans
une wuvre litteraire, ii faut de la culture comme ii faut
de l'experience pour in gouter dans les caracteres.
Et d'ailleurs oC l'aspirante a-t-elle trouve de la
simplicite dans In fable en question ! Nous le lui demandons
et elle nous cite les vers suivants
Cependant quo mon front au Caucase pareil
Non content d'arreter les rayons du soleil
Brave l'effort de la tempete
Comme exemple de simplicite c'est trouve.
Cette reponse aurait ete de nature a nous troubler; Si
elle n'avait simplement prouve que, n'ayant aucune
raison personnelle a nous donner, la candidate designait
au petit bonbeur l'une des qualites que sa maitresse avait
pretees a La Fontaine au cours d'une explication quelconque.
Une autre pretend s'etre interessee a la mort du Loup
de Vigny, parce qu'elle airne toutes les choses relatives
c't la chasse ! I Et il etait bien vrai d'ailleurs (l'on comprend
mon effarement) qu'elle n'avait vu dans cette merveilleuse
page du poete que le recit d'un episode cynegetique. La
portee philosophique du poeme, le symbole qu'il represente
lui avaient completement echappe. Ce poeme est
difficile, dira-t-on. C'est vrai ; mais pourquoi l'avait-elle
choisi et pourquoi sa maitresse ne le lui avait-elle pas
explique ?
-Eine troisieme et fen passe a qui je demande

— 319 —
ce qu'elle pense de in morale de In fable : «l:Hirondelle et
le maitre du champ »
Nous n'ecoutons d'instincts que c,eux qui sont les natres
l'interprete ainsi : « Nous n'ecoutons que les conseils de
nos parents » Stupeur de noire part Ii nous faut
un temps pour nous ressaisir ; nous finissons par nous
rendre eompte qu'elle entend par « les nOtres » les gens
de notre famine et que, negligeant l's qui se trouve a In
fin du riot instincts, elle a compris : e Instinctivement
nous n'ecoutons quo nos parents ». Cette interpretation
est d'autant plus lamentable qu'elle est en contradiction
form die avec la fable que l'on vient de nous reciter on
l'auteur s'ingenie a nous montrer que les oisillons sont
punis de leur irrespect et de leur desobeissance C Pegard
de la vieille hirondelle.
Ce qui peine le plus dans ces reponses, c'est qu'on y
voit la • preuve, de la part des candidates, d'un manque
absolu de euriosite au ,sujet des plus belles pages de
notre langue. Qu'est—ce que ce doit etre pour.les autres
enseignements, et que penser des maitres qui n'eveillent
pas et n'entretiennent pas cette curiosite ?
Pas plus quo les idees, la forme, meme la plus belle,
la plus imprevue dont cues se revetent n'interesse nos
.jeunes candidates.
L'aspirante qui m'a recite au brevet les stances de
Polyeucte, eelle que j'ai interrogee au concours sur les
stances de Larnartine :
Voici le vent qui s'eleve
Et souffle dans le vallon
Voici les feuilles sans seve
Qui tombent sue le gazon.
n'ont pu,me dire ni l'une ni l'autre ce qui earacterise les
stances .et en fait In divine melodic. Elles reeitent d'ail-

— 320 —
leurs Presque toutes la poesie comme in prose, insensibles
au rythme, tres peu a la rime, pas davantage au
charme ou C la puissance des images.
Dans le meme ordre d'idees (absence de curiosite at
d'interet) nous constatons quo in plupart des aspirantes
ont etudie un fragment d'cBuvre dramatique, comma s'il
existait en soi, sans en saisir les rapports avec le reste
de l'oUvrage dont la connaissance aussi superficielle
qu'on le voudra est necessaire C la comprehension du
morceau detache.
Dens beaucoup de listes, nous avons trouve sous le
titre : « Monologue de Chrysale » (quel contre sens ! ) la
fameuse tirade on il epanche sa bile at qui clebute ainsi :
« C'est C .vous que je parle ma scour ». Or les candi
dates nombreuses que nous avons interrogees sur cc
texte ignoraient toutes — sauf tine — pourquoi Chrysale,
qui s'adresse pourtant C sa femme, a soin de dire gull ,
pane.... pour sa scour.
J'en dirais autant des autres fragments empruntes au
Misanthrope ou aux ceuvres de Corneille et de Racine.
De cc qui precede, nous pouvons conclure qu'a de
tres rares exceptions pres, les aspirantes nous ont montre
cette armee qu'elles n'avaient compris ni is seas general
ni'la valeur propre du ,morceau qu'elles nous recitaient,
at qu'elles l'avaient etudie sans y rien mettre de leur
esprit at de leur cceur. Seule, leur memoire s'etait
exercee.
Avons .--nous eu plus de satisfaction quand nous axons
voulu serrer le texte de pres (voila une chose quo les
candidates ont hien Fair d'ignorer !) at voir si ces jeunes
flues etaient capables d'en distinguer les principales
,idees ?
Certe,s non. A la question o Pourquoi , Chrysale en
vent-il è sa scour et surtout a sa femme ; quo leur reproche-t-il
t » on repond immediatement : « Moliere, dans
lea Femmes savantes se propose..., etc. ».

-321 —
« Pardon, intervient fexaminateur aussitot ; je vous
pane de Chrysale et non de Moliere. » L'aspirante interloquee,
ayant r:epris haleine, s'apprete a nous dire sous
une autre forme, ce qu'elle croit savoir du pedantisme et
de la preciosite des femmes du xvir siècle en general et
de Philaniinte en particulier, puis s'etonne de l'insistance
avec laquelle, insensibles a son . eloquence; hous in
ramenons au sujet, et, mise en presence du texte auquel
nous lui demandons de s'en tenir, en le suivant des yeux
et meme du doigt, se montre incapable de nous enumerer
les « solecismes etranges » que Chrysale releve dans la
« conduite•» des deux femmes auxquelles ii s'adresse.
Trois fois, j'ai fait reciter la declaration de principe,
qu'avec indignation Alceste fait a Philinte :
Non je ne puis souffrir cette lciche methode
Qu'uffectent la plupart de vos gens a la mode.
Et je ne hais rien tant que lea contonsions
Do tons .ces grands faiseurs de protestations,
ces affables donneurs d'embrassades frivoles,,
Gas obligeants diseurs d'inutiles paroles,'
Et traitent du mgme air PFtonnete homme et le fat, etc...
Etc'est en vain que trois fois, j'ai essaye d'obtenir de
la malheureuse enfant que je tenais sur la sellette; une
reponse satisfaisante a cette, question. « Dites-moi, d'une
facon precise, ce qu'Alceste reproche ,aux gens è in
mode Coat Philinte fait partie. a Chaque fois, on m'a
pane, avec hesitation ou d'abondance, du culte que
Moliere avait pour le bon sens, de l'horreur qu'il a toujours
manifestee pour in flatterie, du caractere cl'Alceste,
de celui de Philinte ou d'autre chose encore. Mais, des
mots que j'ai soulignes dans le texte, qui expriment la
pensee d'Alceste et caracterisent l'attitude qu'il blame,
on n'a rien su tirer. On les avait appris et on ne les avait

— 322, —
pas vus ; ii a fallu que moi-meme un a un, je les montre
du doigt, provoquant j'en suis certaine, par ma far,:on de
proceder, un etonnement qui n'avait rien d'admiratif. Jo
crois que les aspirantes ernportent une .pietre opinion
d'exaMinateurs qui ne les laissent pas parler a propos du
texte, qui ne leur permettent pas d'etaler leur fausse
science et pretendent obtenir de l'auteur memo, etudie
intelligemment, l'explication dc sa propre Pensee.
Ces rnalheureux examinateurs ont, a lours yeux, un
tort plus grave ; us demande,nt le sens exact des mots.
Pas de paraphrases possibles avec eux ; us ne se contentent
meme pas de synonymes !! Je cite a co sujet une
remarque typique faite par plusieurs candidates au
C0f1COUPS d'admission. Elles ont declare, on confidence,
aux eleves de 3' annee qui nous assistaient pendant
l'examen, qu'il etait C peu pies impossible de hien repondre
C la commission de frangais. « II fau .t a ces dames
(le professeur de frangais et moi) le mot qu'elles attendent
et, C elles deux, cues n'en attendent qu'un soul ! » Faut-il
quo notre langue soit pauvre ! Et quo nous avons mauvaise
grace a resister aux efforts que font ces enfants
pour l'enrichir en nous offrant allegresse Our Satisfaction
ou plaisir, douleur pour melancolie, amertume pour
arepris, remords pour repentir !
Quand on nous dit qu'un solecisme est une faute de
grammaire — et cost déjà beaucoup qu'on nous le disc —
on s'etonne quo nous tenions a savoir si c'est une faute
de syntaxe ou une faute de vocabulaire, .et que nouS
Cherchions C nous expliquer comment Chrysale a pu
assimiler C des solecismes les fagons d'agir de Philaminte
et de Belise,
Quand •on nous apprend qu'une « joute » c'est un
eoncours, on trouve mauvais quo nous demandions des
precisions sur la forme, l'enjeu de cc genre de concours,
sur l'endroit ou les divers endroits oh l'on joute. Cela, et
e'est pourtant l'essentiel, on l'ignore. Comment sont

323 —
formes les mots (cconcours ou contorsions », quelle est
la racine de « solennel ou d'isolement» (et il ne s'agit que
de mots priS, je ie repete, clans la page qu'elles recitent)
les candidates n'en ont cure. Si on leur demande de
decomposer un mot pour en connaitre la signification,
cues ne s'arretent qu'au sens des prefixes ; le suffixe les
interesse rarement, la racine jamais.
Elles ne connaissent ni le sens otymologique des
•
mots, ni celui quo, par influence du contexte, us prennent
clans la phrase oti ils se trouvent, ni leur -valeur au point
de vue du renseignement qu'ils nous donnent sur la
pensee ou le sentiment de l'auteur. Aucune de cellos qui
m'ont recite la tirade d'Alceste dont j'ai pane n'a pu me
dire, meme tres v'aguement : 1° ee que c'etait qu'une
methode ; 2^ comment Alceste pouvait appliquer ce mot
aux facons d'agir des gens a la mode ; 3° en quoi cette
methode etait lache. Pourquoi done apprendre ce vers ?
Aucune n'a senti l'importance du verbe qui commence le
vers suivant :
Qu'affectent la plupart de vos gens P la mode.
Elles n'ont pas vu qu'Alceste leur en veut d'autant
plus qu'il les croit naturellement simples et francs mais
capables, par snobisme, parce que c'est hien porte, de Se
montrer hypocrites, flagorneurs et... grimuciers.
Mais c'est surtout quand nos questions, suscitees toujeurs
par le texte memo, s'egarent dans le domaine religieux,
quo l'etonnement des aspirantes est profond, et je
me demande si cc n'est pas particulier a la Vendee. Le
terrain est ici tellernent bra:dant qu'on repugne h s'y
hasarder, 'et c'est bien facheux au point de vue du developpement
des Cleves et de leur culture. Au brevet elementaire
des jeunes gens, en octobre, j'entendais interroger
h cOte de moi un aspirant sun le poOme de Vigny
« Moise a. Or cot aspirant ignorait tout de In vie de Moise
et de l'histoire des prophetes ii a du quitter la salle

-- 324 —
d'examen con-v-aincu que l'examinateur avail manqué a la
neutralite en l'interrogeant sur l'histoire sainte ! t Est-ce
que par hasard cette histoire ne serait pas aussi interessante
et, pour la comprehension de notre civilisation et
de notre mentalite, aussi utile a connaitre que celles des
,Grecs ou des Latins ?
Au Concours d'aclmission, je demande a une jeune flue
qui vient de me reciter cc vers de Mussee :
Pale etoile du soir, messagere lointaine,
de qui l'etoile pent hien nous apporter des messages.
Quand je lui ai dit, voyant qu'elle ne , trouvait rien, que ces
messages devaient nous 'etre envoyes is)r Dieu, les anges,
les saints, les bienheureux, par tous., ceux, en un Mot, a.
qui l'imagination populaire donne la voute celeste pour
residence, elle a en l'air de penser clue j'attentais C sa
liberte de conscience. Or in morne aspirante parlerait sans
aucune gene de Zeus ou d'Astarte...
Au Brevet elementaire de Juillet, nous av'ons en in
preuve, clans une explication ecrite (exercice de franeais
suivant la dictee) relative a l'expression « ces lieux sacres
par le bapteme du feu », qu'aucune candidate, qu'elle vint
de l'enseignement prive ou de l'enseignement public, ne
savait en quoi consiste le bapteme, quelle en est la signification
et la portee. A qui la faute ?
En résumé, car il faut bien en ifnir, nous axons cons :
tate cette annee, une fois de plus at avec plus de tristesse
qua les annees precedentes -- car nous avions bien unglue
de la reforme relative a cette epreuve qua les
candidates ne savant pas cc qua c'est qua l'explication
d'un texte.
Ii faut bien en conclure qua leurs maitresses, en depit
de leur bonne volobte et de leur competence, negligent,
cette partie si essentiolle de leur enseignement ou n'apportent
pas a cat exercice la methocie at les qualites cl'esprit
qu'it exige•et qu'il cleveloppe.

— 325 —
Nous leur recommandons :
1° De choisir des textes A la portee de leurs Cleves (les,
stances de Polyeucte, la mort du Loup de Vigny, ne
paraissent pas indiques) et de se documenter elles-memes
A propos de ces textes, afin d'apporter, a l'appui des explications
gulls demandent, les renseignements necessaires
C leur_ clarte et susceptibles d'en augmenter l'interet.
2° D'avoir an plus haut degre le respect de la pensee
de l'auteur qu'elles etudient, de le laisser parler an lieu de
parler pour lui, quitte C lui arracher de vive force ce que
les mots, sans le dire, permettent de deviner. Le morceau
qu'elles expliquent est tantOt une suite d'arguments a
l'appui d'une these ; le developpement, C l'aide de details,
de preuves, d'idees secondaires, d'une idee generale ;
l'etude d'un sentiment ; enfin, un portrait on une description.
Leur devoir est de degager du tout, en suivant
l'ordre etabli par l'auteur et C l'aide de ses propres termes:
s'il s'agit de these, les arguments, les preuves ; s'il s'agit
d'un sentiment complexe, les elements qui le composent on
les manifestations qui permetttent de le saisir ; enfin s'il
s'agit d'un portrait on d'une description, les details ou les
mots qui concourent C l'impression generale que l'ecrivain
a voulu donner de l'homme on du site.
Dans n'importe lequel de ces cas, elles n'arriveront
comprendre le texte et a l'analyser que par l'etude probe
et consciencieuse des mots. J'emploie C dessein ces mots
de probite et de conscience. C'est manquer Cnn auteur que
de trahir sa pensee, c'est lui causer un dommage, c'est ed
meme temps donner aux eleves de fres mauvaises habitudes
d'esprit : indolence, tendance a se contenter d'a pen
pres et a traitor legerement les choses graves ; c'est les
priver enfin d'un instrument de culture, le plus precieux
dent nous disposions.
La maitresse n'est pas Obligee certes d'e:scpliquer tous
les mots du paragraphe qu'elle commente (elle doit choisir
(Tux qui sont necessaires a l'intelligence du texte) ; rnais

— 326 —
elle est tenue de ne dormer que des explications exactes ;
elle doit examiner l'expression sur laquelle elle veut faire
la lurniere (et pour cela les recherches dans le dictionnaire
soca, indispensables), d'abord dans son seas abola
et, chaque fois qu'elle le peat, etymologique, puis dans
son sens relatif, celui qu'elle a dans la phrase meme et
qui vane souvent d'auteur ê auteur ; elle doit ensuite rechercher]
par quel travail, quelles operations intellectuelles,
on grace a quelles tendances de celui qui Fernploie,
cette expression a passé d'un sens a un autre.
L'etude qu'elle en fait sera complete, quand elle aura
montre le rOle qu'elle joue dans la phrase, sa puissance,
sa couleur, sa richesse. Ii faut que les eleves saisissent
tout ce qu'il y a de vie dans une epithete, de poesie dans
une image, de musique dans un vocable et que la joie
qu'elles eprouvent a decouvrir on a comprendre tout cela
les incite a interroger elles-memes les auteurs qu'elles
etudient seules.., et a feuilleter leur dictionnaire.
C'est le but vers lequel doivent tendre les institutrices
et qu'elles peuvent toutes atteindre. Ii vaut la peine d'être
poursuivi, puisqu'il s'agit non seulement de travailler au
succes des eleves dans les examens, mais encore de leur
donner des habitudes d'esprit qui leur seront aussi profitables
clans la conduit° de leur vie et de leurs entreprises
quo dans In poursuite de leurs etudes.
J. PALANQUE,
Direetriee de l'Ecole Normale.

— —
16.— Cours speciaux en vue de la preparation
des institutrices interimaires a l'examen
du certificat d'aptitude pedagogique.
A CausO de la distance oft se trOuvent de La Rochesur-Yon
un grand nombre d'institutrices interimaires et
de la difficulte actuelle des communications, cornme aussi
pour des raisons relatives a Porganisation des exercices
d'ordre professionnel a PEcole normale, les cours du
mercredi ouverts l'an dernier thins cet Atablissement en
vue de la preparation du certificat d'aptitude pedag,ogique
des institutrices interimaires, ne recommenceront qu'en
fevrier prochain.
Les interessees seront informees, par la voie du
Bulletin departemental, de la date de la reouverture des
cours.
En attendant, nous ne pouvons quo recommander
instamment aux candidates de mettre a profit les conseils
et directions qui leur ont dejà ete donnes l'an dernier
l'Ecole normale, ainsi qu'au cours des inspections et lors
des conferences pedagogiques de novembre.
17. — Utilisation de tous les concours en vue
de la Defense nationale.
M. le Prefet m'ecrit a la date du 27 novembre
courant :
« Les circonstances actuelles imposent a tout Francais,
degage par son age ou son kat de sante, des obligations
militaires, le devoir d'apporter, sous la forme la
plus utile , son concours a Pceuvre de la Defense
nationale.
Pal l'honneur de vous prier de vouloir bien faire

— 328 —
Appel a tous les anciens fonetionnaires retraites de votre
administration dont les connaissances et -l'experience
peuvent trouver leur ernploi dens certaines administrations
et services de la Defense nationale ».
Pour repondre au dosir de M. le Prefet, je prie
MM. les Instituteurs et MM"'" les Institutrices de vouloir
bien, dens le milieu oA us exereent, dormer la plus grande
publicitea ces instructions. us voudront hien me signaler,
dans le plus bref delai possible, les personnes suseeptibles
d'apporter un utile concours a l'ceuvre de la Defense
nationale et desireuses de trouver l'emploi de leurs aptitudes
et de leur experience.
18. — Engagements speciaux
A la date du 28 novembre 1916, M. le Ministre me
fait savoir que, conformement a ses decisions anterieures,
les engagements speciaux des membres de Fenseignemerit
public ne sont pas autorises. Les demandes de
conge et offres de demission faites dans cc but seront
refusOes.
19.— Office de Renseignements pour les
families dispersees.
L'Office de renseignements pour les families dispersees,
fondo par le Conseil national des Femmes Frangaises,
et fonctionnant a Paris, 27, avenue de l'Opera,
sous le eontrole du Ministere de l'Interieur, me prie
d'associer les Instituteurs C son ceuvre patriotique et
humanitaire.
A eet effet, et sur ses indications, je demande done A
Messieurs les Instituteurs 1° de m'envoyes, pour lui

--- 329 —
etre remis, un etat des refugies et rapatries, beiges et
francais, reellement presents dans leurs communes respectives
A la date du I" octobre (chacun y etant designe
par ses nom, prenoms, age, profession et domicile avant
la guerre) ; 2° de me signaler periodiquement, a partir de
la date on cet etat aura ete arrete, les arrivees dans la
commune, de refugies ou rapatries nouveaux, les departs,
les deces, les changements d'adresse C l'interieur de la
'commune (cela seulement, hien entendu, dans les grandes
agglomerations). L'Office s'est en effet rendu compte que
beaucoup de refugies on rapatries, pour des raisons diverses,
changent fres volontiers de residence, souvent
en echappant au contrOle administratif. D'on la necessite
de la documentation officieuse qu'il sollicite de Messieurs
les Instituteurs pour completer et rectifier sa documentation
officielle.
Au nom de tous ceux A qui il rend service, l'Office de
renseignements exprime d'avance ses tres vifs remercie-:
ments a tous les Instituteurs qui voudrOnt bien repondre
an present appel.
20. — CEuvres patriotiques
L'ceuvre de « l'Adoption du sOldat isole », adresse aux
instituteurs et institutrices un pressant appel en favour
des combattants des pays envahis non encore secourus.
Malgre les nombreuses personnes qui s'interessent
beaucoup d'entre eux, malgre le chiffre important de
soldats adoptes par des « Ecoles Marraines » le nornbre
des abandonnes est encore tres considerable. L'hiver va
retrouver pour la troisierno fois nos soldats dans les tranchees.
Nous devons avoir C c(pur de soutenir tous nos
defenseurs sans distinction, afin que tous puissent recevoir
cette armee regulierement lettres et colis. Avec de la
bonne volonte, beaucoup crEcoles marraines penvent

— 330 —
s'organiser encore ; lorsque les classes ont vingt eleves
devoues, versant chacun 0 fr, 10 par semaine, les maitres
pourront ainsi reunir 8 a 10 fr. par mois, somme suffisante
pour aider un soldat.
L'ceuvre de « l'Adoption du Soldat isole » 37, rue de
Metz, a Toulouse, pent designer des soldats des pays
envahis, necessiteux et meritants sur lesquels les chefs
wit donne les meilleurs renseignements ; deja en 1915-
1916 elle a donne de tres nombreuses adresses a des
Booles marraines. Rile espere encore que l'inlassable
devouement du personnel enseignant la secondera dans
ses efforts et que de nouvelles Eeoles marraines s'adresseront
a elle pour prendre part a cette tache si donee de
reconforter nos soldats isoles, tache qui est pour nous
tous, habitants des regions epargnees, un devoir sacre de
patriotisme et de fraternite.
Pour avoir un filleul de guerre sans famille, sans
ressources et combattant en 1 ligne, adressez-vous
JACQUEMAIRE, 13, rue Taitbout, Paris.
Vous recevrez, avec le nom dun soldat malheureux,
la recommandation du commandant de compagnie.
21. — Societe protectrice des Animaux
Nous avons recu de cette Societe line lettre que nou
reproduisons avec empressement :
Monsieur l'Inspeeteur . d/Aeademie
du d6partemen,t de la Vend(i,e,
Paris, le le octobre 1916.
« La Societe protectrice des animaux a pris connaissance
avec un vif interet de la circulaire en date du 22 .
mai 1916, adresSee par M. le MiniStre de l'Agriculture,

— 331 —
tous les Prefets de France, at concernant la protection
des oiseaux utiles a l'agriculture et le denichage.
a Dans cette circulaire, M. le Ministre dit notamment :
« Pour prevenir in destruction des petits ' oiseaux
(.< utiles a l'agriculture, ii serait necessaire de vous
• coneerter d'urgence, a -vec M. l'Inspecteur d'Academie,
• pour que les instituteurs insistent aupres des enfants,
sur l'utilite des oiseaux. »
« En execution des prescriptions ministerielles, M. le
Prefet de votre departement, en vous transmettant la
demande qui lui etait faite, a dU vous prier d'apporter vos
meilleurs soins a ce que MM. les Instituteurs demontrent
aux enfants le grand domrnage cause a l'agriculture par
les denichages.
« Au moment oir l'annee scolaire commence, je viens
a mon tour, au nom de la Societe protectrice des animaux,
insister tres vive.ment aupres de vous pour que MM. les
Instituteurs soient appeles C repondre aux vues exprimees
par l'administration de l'Agriculture, et reservent un peu
de place a des lecons morales concernant la protection
des oiseaux.
« TI est hors de doute que cet enseignement produira
ses fruits pour le plus grand hien de la France.
« Mais, pour que le resultat desire soit obtenu d'une
facon plus certaine, je vous demanderai, Monsieur l'Inspecteur
d'Acadernie, de vouloir bien recommander
MM. les Instituteurs de faire, en meme temps, C leurs
eleves, quelques lecons generales sur la protection animale,
afin de leur inculquer des idees de bonte et de
compassion qui seront la meilleure sauvegarde des nids.
a La bonte envers les animaux n'est d'ailleurs pas
separable de In bonte envers les hommes.
« MM. les Instituteurs pourraient ajouter quelqueS
mots sur l'hygiene indispensable a Qbserver dans les
ecuries, etables et poulaillers, en faisant rernarquer que

— 332 —
les prOprietaires des animaux retirent de ceux-ci un bien
plus grand profit, lorsqu'ils sont hien soignes. Les enfants
se feraient, sans nul doute, aupres de leurs 'parents,
les propagateurs des idees qui leur auraient ete inculquees
a l'ecole.
« La Societe protectrice des animaux, vous le savez,
distribue tous les ans des recompenses dont, quelquesunes
importantes, aux instituteurs 'qui .sont signales pour
le zele avec lequel us ont instruit les enfants sur la protection.
Je vous serais reconnaissante de faire part de cc
detail h MM. les Instituteurs, en les assurant que notre
Societe ekamine'ra, avec la plus grande bienveillance,
leurs titres a ses recompenses.
« La Societe.protectrice serait heureuse de connaitre
votre opinion sur les desiderata contenus clans cette
tettre", et dans l'attente de votre reponse, je vous prie .
d'agreer, Monsieur l'Inspecteur d'Acadernie, avec mes
remerciements anticipos, l' assurance de mes sentiments
distingues.
La Seeretaire generale,
J.-B. MORIS.
22. — Traduction des principaux passages d'un
poeme en anglais de M. Robert Underwood
Johnson, secretaire de l'Academie
americaine des Arts et Lettres (New-
York).
L'Amerique a la France
A travers l'Ocean, libre naguere, que cc message coure ,
vers In France ; qu'il liii disc qu'elle a conquis nos cceurs,
qu'elle a reveille nos Ames de leur sommeil.
Noble lerre de France ! CeuX-la ne Ia connaissaient pas

— 333 —
qui la disaient frivole, elle qui, la premiere, nous a
onseigne le jeu sain et digne. us voyaient les oiseaux - qui
s'enfuient du nid, mais non la couvee qui lui ,derneure
ti
Nous-mennes, qui la connaissions et l'aimions, nous
qu'elle avait accueillis comma elle sait accueillir, avec son
cmur et avec son esprit, comment eussions-nous pu deviner
les liens nouveaux qui allaient nous unir a elle pour
l'eternite I
Comment eussions-nous prevu que cette reine de la
paix, cette reine des arts, plus royale quo ses royales
dynasties, allait devenir la reine de la guerre I
Car, bien quo le temps ait abirne ses trOnes et ses
palais, bien qu'elle n'ait plus de roi, elle a conserve la
noble fierte royale. Noblesse oblige : c'est sa devise, partout
oü elle porte son drapeau.
Que d'autres invoquent brutalement la necessite ou
rusent avec in foi juree, qu'ils souillent la robe de l'honneur,
qu'ils fassent de la joie un spectre ; elle, jamais no
laissera le mensonge alterer le cristal de sa parole.
us ont calcule a faux, ceux qui croyaient son energie
eteinte dans l'indolence ou dans la vanite, ceux qui appelaient
sa patience faiblesse, ceux qui comptaient sur ses
querelles interieures. Ii n'est rouille qui plisse river l'epee
au fourreau, quand celle-ci est une epee pensante.
Nulle sonnerie de trompette n'a dechire l'air, nul tambour
n'a battu l'appel que l'esprit langait ,aux esprits ;
jamais des feuilles d'automne n'etaient tornbees plus doucement
sur la terre.
D'un coup d'ceil, elle vit la menace terrible et elle se
dressa, comme dans un cauchemar. Mais elle ne trembla
pas sous le choc. Toutes les Ames furent retrempees et
frappees a l'effigie de la France.
Oh I ces yeux qui pleuraient dans in solitude des nuits

— 334 —
et que le Jour voyait sees! Oh! ces levres, qui gardaient
le silence, ou memo s'attardaient A des 'paroles de joie !
Combien chers, aujourd'hui, ces vivants souvenirs d'adieux
!
Oh! quand le souffle glace de la mort balaie le sol,
quand la grAle de fer, ainsi quo lea coups d'une faux, abat
les 6pis humains, comme nous saignons avec les blesses
de France, comme nous pleurons les Morts de France !
Certes, alors quo, lionne aux abois, derriere les eaux
rouges de la Marne, elle prit un élan victorieux, elle sauva,
avec son propre sol, celui de la nation parente, distante
de trois milliers de mules !
C'est pourquoi nous acclamons To nom sacre du liberatour
; et le lien qui nous unit a la France clevient une
fraternite divine, conime cello qui unit le nuage a. la terre.
A part ceux qui dorment sous le gazon, oi trouver des
freres en humanite, si ce nest on France ?
Le triple mot d'ordre de sa foi se repandra par tout
l'Univers, jusqu'a co quo, ennoblies, toutes les nations se
dressent, libres, egales, scours ; toutes, alors, recevraient
de ses mains amies, la communion.
Envoi a la Republique Francaise
Lorsque la paix et le travail garderont ton sol, entierement
retabli dans ses anciennes frontieres, lorsque in
liberte, par ta vaillance, sera nee, dans le monde, a une
vie nouvelle, demain commie aujourd'hui, toujours nous
-crierons : c( Ma France ! Notre France ! France de
l'Univers ! »

— 335 —
23. — Poeme &lit pour l'CEuvre de reeducation
professionnelle des Soldats aveugles
Quand us se sont ouverts au jour,
Clignant au rayon le plus tendre,
us ont vu in vague contour
D'un visage vers eux se tendre.
Retrouvant i chaque reveil
Cette meme forme penchee,
Ainsi qu'une fleur au soleil
Se tourne, us l'ont bientOt cherchee.
Puis o le miracle ingenu
D'une 'ame &lose 5. la lumiere —
Un matin, us ont reconnu
Le -doux visage d'une mere...
Puis cc fut in ravissement,
L'inepuisable decouverte,
Et in lent voyage charmant
Parmi l'immense vie offerte.
Les yeux profonds, les grands yeux clairs
Sous un front lisse ourle de boucles.
Pans les chatoiments des bois verts
Ora lui comme des escarboucles.
us out saisi la course aux cieux
Du blanc caprice des nuees,
LES M X
A Eugene BRIEUX.
Pans le miroir mysterieux
De l'eau qui chante refletees.
Eblouis de l'or du matin,
Jusqu'au soir aux ombres endrmes
Es ont erre par Ie jardin
Divin des couleurs et des formes...
Emerveilles de retrouver
Les souvenirs de leurs voyages,
Un jour us ont vu se lever
L'univers d'un livre d'images...
Enfin, au monde des idees
Es sont entres dans un sohrire,
Ayant la clef des lettres-fees :
Les yeux triomphants out su lire...
Les yeux quelquefois ont pleure,
Puis un rayon dorait leurs larmes ;
Ou leur regard desespere
Irnplorait la nuit et ses charmes„.
Suivant leur rove, un jour, un jOur
Quo nul autre jamais n'efface,
Eperdus, us ont vu l'Amour,
Et tout le destin sur sa face !..,

— 336 —
Ou volent maintenant tous les rOves enfuis
La terre maternelle est beante, eventree,
La plaine oti les moissons roulaient leur mer doree,
La colline et le val et la foret sacree,
Soot un fort, oil la Guerre a creuse ses reduits.
Des mants noirs a la cete on le Rot bat ses havres,
La tranchee a rampe, coulant ses longs anneaux,
Epiant par les yeux sinistres des creneaux,
Et tissant devant soi ses horribles reseaux
Dont les lacis aigus retiennent des cad avres.
II
Et, derriere, muets, nos hommes soot debout,
Mur de chair et de fer doublant le mur de glaise,
Par chaque rneurtriere, oil le regard biaise,
Deux , yeux couvent un coin de la terre francaise :
Des champs, des pres, des bois, un vieux clocher au bout.
Parfois des pans de mur croulants, le noir mystere
D'un village en mine oi s'acharne l'obus,
Et, toujours allumarit la haine aux yeux tendus,
Cate immonde chenille a travers nos champs nuS :
tranchee ennemie au ceeur de notre terre !...
Ah ! vienne le combat vengeur et sans pitie,
Et le pied mis enfin sur la terre allemande !...
Soldat casque d'azur comme un preux de legende,
La flamme de tes yeux dit la secrete offrande
Qui, pour le sol natal, te donne tout entier !...
Les ca'nons ont hurle sous un ciel en demence,
Les balles out siffle leur musique de fer ;
, L4 baionnette alors dardee en long eclair,
Les petits soldats bleus ont bondi dans l'enfer,
Les yeux ardents, les yeux enivres d'esperance...

Vive notre France immortelle !
Et que ses martyrs soient aimes I.
Que de beaux yeux seront fermes,
Pour qu'elle reste libre et belle !...
Aux tertres qui gardent leurs corps
Portons des lauriers et des roses,
Mais toutes les prunelles closes
Ne seront pas celles des morts.
Voyez, dans ces lentes allees,
Tatonner ces pas incertains...
On soot les splendeurs des matins
On les soirs aux langueurs voilees?...
— 337 —
III
IV
Plus lien n'est beau! Plus rien ne luit
Le printemps nuangant so flamme,
Et le regard on tremble l'ame,
Tout s'eteint daus la merne nuit...
Le brutal obus ou la balle
Subtile ont-ils vide ces yeux
Ou le souffle ignominieux
Que fait leur chimie infernale,
Les a-t-il clos, fletris, fanes,
Comme des fleurs sous un vent sombre?
Ah ! laisserons-nous monter l'ombre
Autour des fronts abandonnes?...
Non, non, petit soldat, heros vainqueur, mon frere,
To ne seras pas orphelin !
La France sur son cceur te prend conime une mere :
Confiant, donne-lui ta main.
. Ne crams pas sa memoire breve :
So tendresse, veillant sans treve,
D'un geste plus pieux releve
Les plus meurtris, — les plus aimes !
Elle sait sa dette infinie,
Et qu'elle dolt plus que la vie :
L'integrite de son genie,
Et Phonneur, é tes yeux fermes.
Et ne redoute pas que cette dette sainte
Se puisse en or vi! monnayer,
Que ta sublime nuit reste une sombre enceinte
Oé l'on te donne par pale !
Non, non, cc radieux domaine
Quo ta vaillance surhumaine
Sur la Barbaric et la Haine

— 338 —
A sauve, Vainqueur, est le tien.
Et la France reconnaissante,
Dans so fierte compatissante,
Veut aussi qu'un hems se sente
Libre, comme hier, dons son bien.
Ella te vent debou t, montrant ta face auguste,
Conscient de ta dignite ;
Et, replagant l'outil dons ta droite robuste,
Elle te rend ta liberte.
Puis, ayant baise ta paupiere,
Elle te dit : « Travaille! espere !
Tu portes en toi to lumiere,
L'Ideal rayonnant des forts ;
Et nous to ferons tant de gloire
Qu'au jour prochain de la Victoire,
Tu sentes, forgant l'ombre noire,
Son soleil brider tes yeux morts ! »
EDMOND BLANGUERNON.
24. — Pages d'Histoire
FRANCAIS, RAPPELONS-- NOUS
A l'occasion du deuxieme anniversaire de la declaration
de guerre, ill. le President de la Republique adressa aux
armees an message pour leur rappeler comment l'Allemagne,
apres avoir voulu et prepare la guerre pendant quarante
annees, l'avait d'abord rendue inevitable puis l'avait
declaree a l'heure qu'elle avait choisie.
Rappelez-vous cc matin du 24 juillet 1914, on, en se
reveillant, le monde etonne apprenait brusquement que

-- 339 —
l'Autriche avail envoye a la Serbie une note menagante et
n'avait laisse a ce petit Etat qu'un Mai de deux jours pour
s'executer.
Ii y avait pres d'un mois que l'archiduc heritier et sa
femme etaient marts, victimes d'un odieux attentat dans
une province que l'Empire s'etait annexee depuis bientert
six ans. Les meurtriers etaient sujets de l'Autriche-Hongrie.
On s'attendait C cc qu'il leur fat inflige, C eux et a
leurs compliees, un chatiment morite. Le gouvernement
serbe avait, conime bus les representants des puissances,
exprime sa reprobation contre l'assassinat. Rien ne faisait
presager que de ce douloureux incident dirt sortir une
guerre generale.
L'Autriche avait soigneusement cache son dessein.
Pendant qu'elle endormait, an murmure de paroles doucereuses,
la vigilance de l'Europe, elle preparait dans
l'ombre le texte injurieux de son ultimatum.
Elie avait tout calcule pour que la violence des termes
ernpechat la Serbie de ceder, et pour quo la brievete du
dClai enlevat aux autres nations la possibilite d'intervenir.
Sur les conseils de la France, de l'Angleterre et de la
Russie, la Serbie out cependant l'abnegation de s'humilier
devant sa puissante voisine. Sa reponse eat desarme
les esprits les plus prevenus. Mais l'Autriche, qui avait
compte sur un refus et qui s'etait promis de trouver dans
la resistance du gouvernement serbe un pretexte pour
occuper Belgrade, dedaigna, de parti pris, les concessions
faites, rappela son ministre et commenga immediatement
de mobiliser.
Rappelez-vous encore, mes amis : aussitOt l'Allemagne,
qui affectait de dire qu'elle n'avait pas connu d'avance
la note de son alliee, met autant d'empressement
C justifier la demarche autrichienne quo si elle l'avait
elle-meme inspiree.
Un simple mot de Berlin ent rappele Vienne C la Moderation.
Le mot n'est pas

— 340 —
Trois jours s'ecoulent, jours sans fin, jours d'attente
et de fievre. Angleterre, France, Russie, Italic, se concertent
pour essayer d'arreter sur la pente fatale.
Bien n'y fait. Deja, dans les provinces germaniques des
deux empires centraux, retentissent partout les accents
de la Wacht am Rhein et du Deutschland fiber alles. Le
28 juillet, la guerre est deelaree a la Serbie.
Si revoltee, qu'elle soil par l'iniquite de cette agression,
In France reste calme ; elle ne desespere pas encore de
circonscrire l'incendie ; elle s'attache a in paix avec obstination
; elle s'ingenie a chercher des solutions conciliantes
; elle assoeie etroitement ses efforts a l'action
moderatrice du gouvernement britannique.
Rappelez-vous, rappelez-vous toujours. La France se
heurte au parti pris des empires centraux. Ce n'est plus
seulement le « brillant second » qui tire l'epee ; c'est
l'Allemagne elle-meme qui s'arrne ; d'importants mouvements
de troupes sont signales dans la region de Francfort
; de son di' te, l'Autriehe generalise sa mobilisation et
transporte de la cavalerie a la frontiere russe.
La Russie se trouve forcee de parer au danger et de
prendre des precautions militaires. Sur-le-champ, l'Allemagne
l'interpelle et la somme d'assister, les bras croises,
a ces preparatifs belliqueux. La Russie ne croit pas pouvoir
se condamner a une telle abdication. L'Allemagne
lui declare in guerre, le samedi 1" aoirt, a sept heures du
soir.
Le lendemain, a l'aube, sans que in France nit fait un
geste de provocation, les troupes allemandes penetrent
sur le territoire luxembourgeois et franchissent nos frontieres
pres de Cirey et de Longwy. A in fin de la journee,
l'empire d'Allemagne, consommant le forfait, adresse un
ultimatum é in Belgique.
II ne reste plus qu'a couronner, par le mensonge et le
parjure, cette ceuvre de folie imperialiste. Le 4 aoilt, in
neutralite beige est violee et l'Allemagne declare la guerre

— Ml —
a la France en pretextant, d'un ton grave et peremptoire,
que des avions frangais ont survole l'Eifel et Nuremberg.
Nouvelle absurde, dont l'invraisemblance sautait aux
yeux et dont nos ennemis out ete forces recemment de
reconnaitre la faussete. Mais, dans cette invention meme,
comment ne pas voir l'aveu quo l'Empire germanique
n'avait aucun motif avouable d'attaquer la France et quo,
pour essayer d'excuser son offensive precipitee, ii ramassait
au hasard les plus sottes calomnies.
RAYMOND POINCARE,
(Message aux Armees, du 1" affilt 1916.)
25. — Nos Devoirs
La France n'oubliera pas... ses morts
sont debout, us la regardent1
A l'occasion de la reception des intellectuels espagnols
par les cinq Academies reunies en leur séance annuelle,
M. Paul Deschanel a prononce un discours plein de pen—
sees et de faits, un des discours les plus eloquents et les
plus utiles qui aient dte entendus depuis le debut de la
guerre.
Comme la presse n'en a publie que des extraits et qu'il
n'est point d'usage d'afficher les diseours academiques, nous
sommes heureux de pouvoir donner in extenso eette belle
page si riche, si sage et si emouvante et, pour tout dire, Si
,frangaise.
MESSIEURS,
Les Gerrnains nous ont envahis plus de vingt fois, cinq
fois depuis la Revolution. De la, pour nous, des devoirs
essentiels, commandements de la Patrie : rester unis ;

— 342 --
tnieux connaitre l'Allemagne ; faire mieux connaltre la
France ; ne plus oublier ; prevoir.
Rester unis. — Ecoutons la voix des tranchees et des
tombes : ce qui vient de la, c'est un cri d'amour. Jamais
la famille frangaise n'a ete plus flue. Les Francais suivaient
des chemins differents, us se sont rejoints an
sommet. Mame devouement, meme ideal. Les heros qui
affrontent la mort savent qu'avant de s'eteindre, leur vie,
flamme breve, en allume une autre, immortelle. Et
l'ennemi ne comprend pas que ce qui nous dechirait est
ce qui nous unit : la passion du droit.
France de saint Louis, de Jeanne d'Arc, de saint
Vincent de Paul, de Pascal ; France de Rabelais, de Descartes,
de Moliere, de Voltaire ; France des croisades et
France de la Revolution, vous nous etes sacree et vos
fils sont egaux dans nos el:Burs comme ils le sont an peril.
Ceux qui ne decouvrent pas la cime commune sous le
memo rayon n'ont pas regarde assez longtemps, ni assez
loin.
Oui, cette sublime jeunesse va a la mart comme a une
vie phi§ haute. Cette vie sera-t-elle demain cello de la
Patrie Le grand silence de ces deserts pleins d'hommes,
oil le canon parte soul, ne planera pas toujours sur eux.
La controverse est Fame du progres. C'est parce qu'elle a
manqué a l'Allemagne que le monde est en feu.
Or, voyons les points vifs.
Je ne sais si cette expression : « Lutte des classes »
repond encore a l'intention de ceux qui l'employaient,
depuis qu'en 1914 pas une voix no s'est elevee en Allemagne
contre l'invasion de la Belgique et de la France ;
mais jamais on no vit plus clairement la grandeur de la
pauvrete, les devoirs de la richesse et que les ames no se
mesurent pas a la condition. Il y a ce gu'on possede et il
y a ce qu'on vaut, et ces deux biens composent le patrirnoine
d'un peuple. Les petites Croix blanches qui, de la

— 343 —
Marne a in Seille et de in mar aux Vosges, marquent nos
champs de bataille, soot de terribles mattresses d'egalite;
puissent-elles rapprocher les vivants !
Le me•me esprit doit nous conduire dens la question
religieuse. Ii no suffit pas de dire : les gouvernements
n'ont nulle autorite en matiere de dogma, les religions
n'ont nulle autorite en matiere de gouvernement. L'Etat
et l'Eglise, memo separes, se rencontrent en plusieurs
domaines. Que partout l'esprit de sagesse ecarte le fanatisme
! Ah ! chassons de notre langue ces vieux mots,
faits pour de vieilles idees : intolerance, tolerance. Eh
quoi ! avons-nous done a nous tolerer, a nous souffrir les
uns les autres ? Avons-nous done a souffrir les uns des
autres ? Non ! Ce n'est pas tolerance qu'il faut dire, c'est
respect.
La pensee qui ne respecte pas In foi n'est pas une
pensee vraiment libre ; et in croyance qui porte atteinte
la liberte, au lieu d'augmenter son pouvoir, le perd. Qui
meprise les forces religieuses s'expose, en politique,
d'etranges mecomptes ; at qui veut imposer une religion
en altere la source.
Si les vertus d'aujourd'hui sont encore celles de domain,
la France victorieuse etonnera le monde par la
rapidite de son essor comme elle l'etonne par l'opiniatrete
de sa resistance. Déjà nos ennemis preparent les ceuvres
de in paix comma us avaient prepare la guerre : autre
assaut, non moms apre. La aussi, nous devons concentrer
nos efforts.
Et pourquoi, dans notre pays, les carrieres sont-elles
isolees ? Par exemple, une des forces de l'Allemagne est
l'accord des universites et de l'armee, des professeurs et
des officiers. En France, us derneurent separes. S'ils
avaient travaille ensemble, les choses parfois eussent
pris un autre cours.
'Vieux eonnaitre l'Allemagne. — La guerre, qui a

— 344 —
appris aux Francais a se mieux connattre, leur apprendrat-elle
a mieux connaitre l'Allernagne ? Depuis deux ans,
toute une litterature s'y est ingeniee, un peu tard ! A
chaque invasion nouvelle, la France se reveille et s'ocrie
« Quoi ! cost la l'Allernagne, l'Allemagne de Schiller et
de Gmthe ! » L'ignorance des peuples les uns a l'egard
des autres confond l'esprit : on dirait qu'ils habitent des
astres differents.
C'est la terre qui fait l'homme. La Prusse — M. Lavisse
nous l'a dit — est un Etat allemand fonde hors des
frontieres d'Allemagne. Sans frontiere elle-memo, pour
vivre, elle devait attaquer. Ou croitre ou perir. Qui dit
Prusse dit conquete.
L'Allemagne, pour se sauver de l'anarchie, a eu recours
a la Prusse. La Prusse l'a dressee. L'unite allemande
a Ote faite par la guerre et cimentee par la conquete.
De sorte quo la force de l'Allemagne l'a pous8ee
aux memos actes que sa faiblesse.
Au fait elle a adapte une theorie : le peuple elu, nd
pour commander aux autres. L'Allemagne agit au nom de
l'Eternel. Elle doit exterminer le mal, et elle fait le mal
pour realiser le bien. Chaque philosophe, chaque historien
ajoute a la doctrine quelque formule nouvelle. Fichte
avait dit « Altmann, tout l'homme » ; Hegel exige pour
l'Etat, « venere comme un Dieu », l'obeissance absolue
et regarde la guerre cornme une necessite morale ;
Treitschke soutient que le plus haut devoir de l'Etat est
de developper sa puissance, meme au mepris des traites ;
Nietzsche preconise la selection pur la force et cree le
surhomme » ; Lamprecht invente l'Etat « tentaculaire
(d'oü la loi Delbrack sur les naturalisations) ; et les gdneraux,
de Clausewitz a Bernhardi, apprennent aux
soldats que, plus la guerre sera feroce, plus elle sera
humaine, parce quo plus courte. Formidable arsenal de
sophismes ! Artillerie non moms redoutable que l'autre !

— 345
Universites, ecoles, ehaires de toutes confessions,
administration, presse, livres (sept cents par an sur Ia
guerre seule), poemes, chants, reunions publiques, ligues
agricoles, industrielles, coloniales versent dans le peuple
l'idee, qui devient action. Tout est au service de l'Etat,
tout sort a des fins nationales. L'arrnee, in flotte, la
banque, l'usine, le cornptoir concourent a la merne tache.
Le « manifeste des intellectuels », qui nous a revoltes,
est, en depit de quelques reserves tardives, ce qu'enseigne
toute l'Allernagne pensante : enseignement ne des instincts
profonds de la race et conforme a ses traditions
seculaires, sauf aux heures on elle a regu la lurniere de la
Grece, de et de In France.
Les historiens allemands sont des chefs politiques. En
memo temps qu'ils cornmunient avec le passe de la nation,
us en font l'avenir. L'Allemand est un 'etre historique.
Ii vit avec ses dieux et avec ses ancetres.
s'admire et il s'exalte en eux. Hermann lui est aussi
present quo Hindenburg. Verdun est, a ses yeux, in
premiere de nos forteresses, parce qu'il fait rernonter
son existence distincte au traite qui a partage l'empire de
Charlemagne. Toujours il se venge. de Louis XIV et de
Napoleon. Toujours la memo lutte contre la civilisation
damnee des Latins, contre le monde de perdition. « Nous
haissons chez nos ennemis, disait Henri Heine, ce qu'il
y a de plus essentiel, de plus intime : in pensee. » Et
toujours les memes violences, les memos crimes, plus
epouvantables, mais les memes.
1870 n'etait qu'une etape. Tout l'indiquait : les harangues
de l'empereur ; l'approbation retentissante donnée
par lui, en 1909, a l'etude du chef d'etat–major
general von Schlieffen, grand preparateur de la guerre
de 1914 : « Le traite de Erancfort n'est qu'une treve » ;
les discours et les ecrits 'des chanceliers et des generaux,
les provocations repetees, les lignes purement strafe-

— 346 —
gives -vers in Luxembourg et la Belgique, ins lois militaires
de 1941, 1942, 1913, yotees au milieu des acclamations
du Reichstag, les livres seolaires. Tout etait pret ;
ii no fallait que l'occasion, In pretexte. Uri an avant
l'ultimaturn autriehien, Theodor Schiemann a -vait ecrit :
« Pour avoir in guerre avec la France, il suffit de lecher
l'Autricbe sur.la .Serbie.•»
L'invasion de la Belgique, les incendies de Louvain .
et de Reims, l'assassinat de miss Cavell, le torpillage des
paquebots, - le meurtre de Jacquet, l'execution du capitaine
Fryatt, les populations eiviles arrachees de nos contrees
envahies, la levee en masse de taus les professeurs de
droit pour justifier ens forfaits montrent un people pris
de vertige, parch l .aux hordes qui, stir l'Yser, se ruaient
en colonnes- serrees, lyres . d'ether. On devine au–dessus
de leurs, tetes les - vierges sanglantes du Walhalla et les
divinites farouches de leurs impenetrables forets. « Lais T
sez germer l'insolence, dit ..Eschyle . dans les Perses : ce
qui pousse,.c'est l'epi du crime ; on recolte one moisson
de douleurs. »
Et maintenant, nous entendons repetex, ehaque jour :
« Ii faut detruire le militarisme allernand, la caste militaire
prussienne. » Oui, sans doute ; et meme la-bas, les
privileges, les abus de cette caste oat excite des railleries,
des protestations,dans in presse, clans le'roman, au
theatre, au Reichstag. Mais nous savons comment a fini
l'affaire de Saverne. C'est l'arrnee qui a fait l'independance
; c'est elle qui garantit la puissance et la riellesse
de l'empire. L'Allemagne en est fiere, elle l'ainne, elle en
a le eulte. Ses « intellectuals », plus au fait de ces choses
que l'etranger qui juge autrui d'apres soi, s'ecrient
« Nous sommes indignes quo les ennemis de l'Allemagne
osent opposer la science allemande a cc qu'ils nomment
le militarisrne prussien. L'esprit de l'armee est le meme
que eelui de la nation. »

— 347 —
La verite est que, in corrime ailleurs,-le sentiment national
a ate le plus fort ; ii a tout emporte, rivalitos
castes, de classes et de confessions. Pour Lien juger . un
peuple, il l faut tenir tout cutler sous le regard, comme
l'aviateur qui, au-dessus de in Mer, voit les courants que
nous ne voyons pas.
Faire mieux connaltre ta France. ----- Si les Francais
doivent mieux connaitre l'Allemagne, us doivent aussi
faire mieux connaitre in France.
« Peuple use ! » disait Bismarck. « Peuple degenere »
a eel-it Guillaume H.
« Peuple use ! Peuple degenere ! » in France de
Pasteur, de Berthelot, d'Henri Poincare !
« Peuple use ! Peuple degenere ! » la France de
Renan et de Taine, qui, depuis quarante ans, dans bus
les ordres, .poesie, philosophic, histoire, theatre, roman,
critique, a aimante les intelligences
« Peuple rise.! Peuple degenere ! » celui qui, Cans le
meme temps, a produit des musicieus -illustres, et des
pleiades de peintres, de seulpteurs, d'architectes, de-graveurs,
belles que le monde n'en avail pas admire depuis
la Renaissance !
« Peuple use ! » le,peuple qui, entre les deux guerres,
a cree le deuxierne empire colonial du globe !
Et dites1 'Dans quel pays, a quelle epoque tottes les•
aspirations, tons les espoirs des hommes ont-41s rencontre
plus fiers orateurs? .
Nos institutions ne devaient pas Curer, et ell-es resistent
au plus vaste bouleversement de tous les siecles !
La Republique no pouvait pas conclure d'alliances, et
jamais in France n'eut allies plus nom breux, plus puissants!
Et voici qu'elle touche au point culrninant. Oui, meme

— 348 —
apres Marathon, Salamine et Platee, meme apres
Jemmapes et Fleurus, elle atteint la cime, car la civilisation
athenienne otait fondee sur l'esclavage et les armees
de la Revolution etaient des armees restreintes, tandis
qu'aujourd'hui c'est toute'la France qui se bat, pour tons
les hommes ! Par elle, nous vivons la plus grande vie que
les hommes aicnt jamais vecue, car qu'est-ce que la vie
de l'humanite, sinon un aecroissement de justice ?
En meme temps que l'Allemagne nous calomniait, elle
s'efforgait d'enfler son Dale et de prendre - notre place.
C'est toujours, le tableau d'Overbeck é Francfort, le
Triomphe de la religion dans les arts, et la fresque des
Eeoles de philosophic a l'universite de Bonn, d'ou, seule,
la France est absente.
L'Allemagne contemporaine pretend a la supromatie
dans la science : or, la plupart du temps, elle n'invente
pas, elle imite ; elle utilise les decouvertes des autres ; la
aussi, elle annexe. Nous n'avons rien C lui envier en
mathematiques, en astronomie, en physique. Trop souvent,
nos chimistes se sont laisse depouiller par elle. La
France est toujours la premiere en medecine, en chirurgie,
en physiologie. Ella est demeuree en botanique et en
zoologie une initiatrice feconde. Les plus recentes inventions
: telegraphie sans fil, automobilisme, aviation, sont
lilies de son genie.
Pour revendiquer ses titres, qu'a-t-elle fait? Avant la
guerre, 6 l'Alliance frangaise, C l'Office des universites
et grandes ecoles, par les instituts de Florence, de Madrid,
de Petrograd, de Londres, nous commencions a nous
defendre. Depuis la guerre, on a improvise d'excellentes
(Buvres de propagande, dont vous axes, mes chers confreres,
pris vaillamment -votre part. Qui mieux que vous
pout diriger cette campagne ? Ii no s'agit plus seulement
de « recueillir les decouvertes », comme disait la loi de
Fan III , ii faut les repandre. Nos fondations, nos prix

.4-- :349 —
pourraient etre orientes en ce sens. Ainsi, l'Institut'deviendrait
une arme. Deja, vous etes alles, diplomates de
l'idee, en Amerique, en Angleterre, en Russie, en Italie,
en Espagne, en Suisse, en Roumania en Suede, en Norvege,
au Danemark. Qui mieux que vous peut faire
connaitre In France, son caractere, ses mceurs, sa famine
tendrement unie , ses femmes et ses enfants
magnifiques, notre vrai Paris, celui des Parisiens, si
different de celui des etrangers, toute in beaute de cette
culture greco-latine, qui a impregne notre race d'heroisme
et de vertu ?
Oui, c'est ici une nouvelle croisade, on nous devons
mobiliser toutes nos forces. C'est la lutte de deux esprits,
l'un qui pretend dominer ou absorber les consciences
nationales, l'autre qui vent assurer le libre epanouissement
des divers genies et pour qui In civilisation est
Fceuvre collective des grands et des petits peuples.
A la fin, il en sera de ce reve de dictature comme des
autres reties d'hegemonie. Au cours des siecles precedents,
les plus grands empires se sont affaisses tour a
tour comme des monuments gigaritesques qui ne pouvaient
porter leur hauteur. Cette fois encore le droit
public europeen sera venge. La force est an droit ce quo
le corps est a l'esprit : in vie circule dans le corps, mais
c'est la pensee qui gouverne.
Ne plus oublier, prevoir. — Pour nous, Fran -gais, la
protection de la frontiere est l'affaire capitale. Tent que
les armees allemandes seront a quelques journees de
marche de Paris, comme elles Font ate pendant quarantetrois
ans, le monde ne sera pas tranquille. Or, c'est pitie
d'evoquer aujourd'hui, a travers nos coleres, cellos de
nos savants, de nos Ocrivains de 1870 centre le bombardement
de la cathedrale et de in bibliotheque de Strasbourg,
du Museum, du Val-de-Grace, de la Salpetriere...
Claque fois que le vautour, dont l'ombre n'a cesse

— —
d'obscurcir la France, enfonce ses griffes dons notre
chair, 'memes cris, Memos imprecations et memes serments
! Helas ! quelques arinees apres, les fils ne sentent
plus la douleur des peres ; le passe devient trop lourd I
« Generosite I » dit-on. Envers Fennemi pent-etre, envers
l'ennemi qui toujours s'arme davantage et -qui s'en vante,
'mais non 'envers cenx qui ont pen, ni envers ceux qui,
C cause de cela, periront
Messieurs, il y a seize ans, prenant place sous cette
coupole, j'avais l'honneur de vous dire : « Regardons les
Balkans. Etudions le hassin du Vardar: Le duel entre les
Germains et les Slavea est menacant. La France y sera
,entrainee. Soyons unis, soyons pre -Ls ! »
Et je rappelais, c.ette. pensee de mon predecesseur
Edouard Herve qu'un jour peut-Otre nous pourrions sur
le Danube reconquerir le Rhin.'
La Fiance, alors, songeait a autre chose.
Comprendra-t-ellehnieux le danger de domain ? Verrat-elle
hien le peril que 'la Prusse, maitresse d'une A.11e--
magne et d'une Autriche-Hongrie meme diminuees, mais
toujours soudees ensemble et formant tin bloc de cent
millions d'hommes, ferait .courir h la paix? Puisse la
preVoyance de notre peuple - egaler son courage ! El
puisse l'Europe se .mettre en garde-contre une extension
abusive de ce principe des nationalites que l'Allethagne
invoque quand il la sort et viole, quand ihla gene et qui,
applique dons toute sa rigueur, nous etranglerait et feralt
voler en eclats des nations telles quo la Suisse et la
Belgique
Domain, les enfants de nos ecoles sauront-ils mieux la
guerre de 1914 quo leurs Miles ne savaient cello de 1870?
L'education de la jeunesse, C thus les degres, sera-t-elle
une perpetuelle preparation a la defenSe du pays ? Ln
peuple dont la -vertu militaire decline est conclamne a

— 351 —
mort. Certes, contre l'Allemagne nous continuerons
defendre l'arbitrage : empeche qu'une guerre, ii
serait sacre ; mais il suppose tine sanction, done une
force. Cette force, tout cc qui ne veut pas subir le joug
doit travailler a l'organiser. En attendant, pour garantir
le droit, nous et nos allies, no faisons qu'un et restons
forts.
Chaque armee, l'Allemagne celebre in fête de Sedan.
Je demande quo la France celebre in memorable journee
du Li aont 1914, on fut scene Paccord de tous ses enfants,
et les rencontres irnmortelles de la Marne et de Verdun.
La cathedrale de Reims, de ses bras sanglants, maudit a.
jamais le crime ! L'oubli serait une trahison. Mais non !
la France n'oubliera plus, elle ne pent plus oublier : a
l'appel heroIque, -ses lames . se sont leves, us sont debout,
us la regardent !
26 — Necrologie
M. Boudet (Alcide), instituteur public a Loge-Fougereuse,
est decede le 2 novembre 1916, dans sa cinquantequatrieme
armee, des suites d'une maladie qui l'avait
oblige a cesser son service des le debut de la presente
armee scolaire.
Ii exercait les fonctions d'instituteur public en Vendee
depuis 35 ans et avait ete nomme le 1" octobre 1909 a
Loge-Fougereuse on ii avait su se concilier la sympathie
de la population.
Tin nombreux cortege de parents, de collegues et
d'anaiS, avait tenu a Faccompagner C sa derniere demeure.
M. Landais, directeur d'ecole a La Chataigneraie, lui

352 —
adressa sur sa tombe, au nom de l'Administration, un
dernier adieu.
Nous prions la famine de M. Boudet d'agreer l'expression
de notre sympathique condoleance.
1111111111111k 411 '411111110
L'Inspecteur delegue,
PAUL CHALES.
La Rocke-sur-Yon, Imprimerie 11{0GLIB•JOURDAIN.

Cours
moyen
et
superieur.
Cours
elementaire.
Section
enfantine.
Emploi du Temps. Ecoles a u e
de 8 h.
4 ap
.cd a 8 h 1/2.
Morale. --- Lev u com mu ne.
10'
(M.)
Lecture
15'
Leon de Calcul
ou de
Systeme metrique.
Lecon de Calcul.
( 1 )
(A.)
30'
Devoir
de Calcul.
De 8 h. 1/2 a 9 h. 1/2.
15•
(A.)
(M.)
0
<
I. -- MJrIJ.
30'
HEURES„
Lundi.
i
Arith. Mercredi.
Samedi.
9, Sys.t. ' Mardi.
metr. Vendredi.
Devoir
de Calcul.
Exercices de Calcul
sur l'ardoise
ou sur le cahier.
RAcreation.
(1) Abreviations : M : Maitre A : Aide.
De 9 h. 45' a 10 h. 40'.
Redaction : Mercredi
30'
Devoir de grammaire
(exercice
d'application, ana-
lyse, etc.) .
Lundi, Mardi,
Vendredi.
(2) (M.)
Correction orale
de la redaction :
Lundi, Vendredi.
/ Mardi.
Lecture
Mercredi
(M.)
Sam edi.
Lecture (A.)
eule C a
et Samedi.
25'
(M.)
Correction collective
de la coroposi
tion frangaise,
Lundi et Vendredi.
Grammaire :Mardi
(M.)
Lecture c Lundi.
(A.) Vendredi
Devoir ,/ Mardi.
de Mercredi
gram—. Samedi.
Devoir ou copie :
Lundi, Mardi
at Vendredi.
(3 )
Lecons de choses :
Mercredi (M.)
Samedi (M.)
De 10 11.40
a 11 h.
cc
S
e
urt
a)
cc
cc
OBSERVATIONS.
(1) La S. E. participera
aux leGons de
systeme metrique
du C. E.
(2) Le C. E. quelquefois
pourra participer
a la correction
collective de la
composition frani
Gaise du C. M. et
reciproctuement.
(3) Le C. E. pourra
participer aux lecons
de choses de
la S. E.

Cours
moyen
et
superieur.
Cours
elementaire.
Section
enfantine.
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Lecon
De 1 heure a 1 h. 55'.
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Histoire :
Ludi, n mercredi,
samedi.
Geog raphie :
Mardi, vendredi.
Devoir sur la legon precedente
d'histoire ou de geographic
et
etude de la legon d'histoire
ou de geographic du jour.
.
Lecture.
(A.)
La Roche-sur-Yon, le 25 Novembre 1916.
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HEURE S.
De 1 h. 55'
a 2 h. 1/2.
Lecture : (M.)
lunch, mercredi,
samedi.
1 h. 55 a 2 h. 5)
etude de la legon
de lecture.
Orthogphe ra :
(M.)
mardi , vendredi.
Recitation et leeture
: Lundi, mei-credi
It samedi.
Orthographe :
Mardi, vendredi.
avec M.
Le C. E. ne fait
la dictee du C. M.
et eLudie la legon
de recitation.
Recitation avec
C. E. puis ecriture
ce mots et phrases
au tableau noir
d'abord, sur Far-
doise ou le cahier
ensuite.
(A.)
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Devoir
sur .
la Lecture
Mercredi et
(M. ) Exerc ice s de vocabulaire Mercre d i
ou de langage. $ et samedi.
Samedi.
Lecture : (M. ) M. e rcredi .
e t samedi pe ndan t que
le C. E. fa it un p e tit de- C.),
v o ir d'app lication.
De 3 h. 15'
a 3 h. 45'.
I De 3 h 45
a 4 h.
Chan t : Lun d i, m arch., mercre di et vendredi.
Lecture par le Maitre: Sa medi.
L'Inspeeteur d'Aeadernie ddlegue,
PAUL CHALES.
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