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Lutte contre le racisme et justice pénale. Rôle des ... - Cesdip

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Mais ces instructions semblèrent insuffisantes aux yeux <strong>des</strong> organisations antiracistes.<br />

Non satisfaites, el<strong>le</strong>s continuèrent à se mobiliser pour une réel<strong>le</strong> prise en compte du<br />

mobi<strong>le</strong> raciste.<br />

En février 1984, <strong>le</strong> ministère de la Justice rédigea un proj<strong>et</strong> de loi tendant à renforcer<br />

la lutte <strong>contre</strong> <strong>le</strong> <strong>racisme</strong>, qu'il envisageait de soum<strong>et</strong>tre non seu<strong>le</strong>ment au secrétaire<br />

d'Etat chargé de la Famil<strong>le</strong>, de la Population <strong>et</strong> <strong>des</strong> Travail<strong>le</strong>urs immigrés, Georgina<br />

Dufoix, qui avait soutenu <strong>le</strong>s organisateurs de la marche pour l'égalité, mais aussi aux<br />

deux principa<strong>le</strong>s associations, <strong>le</strong> MRAP <strong>et</strong> la LICRA, dont <strong>le</strong> soutien paraissait selon lui<br />

"acquis". C<strong>et</strong> avant-proj<strong>et</strong> de réforme prévoyait deux types de dispositions. Le proj<strong>et</strong><br />

consistait, d'une part, à incriminer spécia<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces racistes dans tous <strong>le</strong>s cas où<br />

la législation actuel<strong>le</strong> prenait déjà en considération la qualité de la victime dans la<br />

définition de l'infraction <strong>et</strong>, d'autre part, à étendre <strong>le</strong> droit <strong>des</strong> associations luttant <strong>contre</strong><br />

<strong>le</strong> <strong>racisme</strong> de se constituer partie civi<strong>le</strong>. La création de ces nouvel<strong>le</strong>s circonstances<br />

aggravantes perm<strong>et</strong>trait aux associations, grâce à l'adjonction, à l'artic<strong>le</strong> 2-1 du code de<br />

procédure péna<strong>le</strong>, de la liste <strong>des</strong> artic<strong>le</strong>s du code pénal correspondants, de se constituer<br />

partie civi<strong>le</strong> en cas de menaces, de vio<strong>le</strong>nces ou de <strong>des</strong>truction à connotation raciste.<br />

Mais, au sein du ministère, certains conseil<strong>le</strong>rs craignaient de voir naître <strong>des</strong><br />

revendications à l'occasion de l'examen de ce texte. Notamment de la part du ministre <strong>des</strong><br />

Droits de la femme : il risquait de demander la création de circonstances aggravantes<br />

similaires lorsque <strong>le</strong>s vio<strong>le</strong>nces, menaces <strong>et</strong> <strong>des</strong>tructions étaient motivées par <strong>le</strong> sexe. Ou<br />

bien de la part du ministre de l'Intérieur <strong>et</strong> de la Décentralisation, qui souhaiterait<br />

probab<strong>le</strong>ment que la qualité d'agent de la force publique constituât aussi une circonstance<br />

aggravante pour certaines infractions.<br />

Toutefois, <strong>le</strong> proj<strong>et</strong> élaboré par la Chancel<strong>le</strong>rie <strong>et</strong> qui devait être présenté par <strong>le</strong><br />

ministère <strong>des</strong> Affaires socia<strong>le</strong>s <strong>et</strong> de la Solidarité nationa<strong>le</strong> ne fut pas inscrit à l'ordre du<br />

jour du conseil <strong>des</strong> ministres. En octobre, une nouvel<strong>le</strong> formu<strong>le</strong> fut proposée par <strong>le</strong><br />

ministère <strong>des</strong> Affaires socia<strong>le</strong>s, à savoir : ne pas créer d'incriminations spécifiques <strong>et</strong><br />

étendre <strong>le</strong>s cas de constitution de partie civi<strong>le</strong> aux vio<strong>le</strong>nces <strong>et</strong> crimes à caractère raciste,<br />

en abaissant à un an la condition de durée d'existence <strong>des</strong> associations. Le ministère de la<br />

Justice révisa alors sa position. Il renonça à la création de circonstances aggravantes pour<br />

certaines infractions lorsqu'el<strong>le</strong>s étaient commises pour <strong>des</strong> motifs raciaux. Et concernant<br />

la constitution <strong>des</strong> associations, il n'estimait pas concevab<strong>le</strong> d'autoriser <strong>le</strong>s associations à

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