Lutte contre le racisme et justice pénale. Rôle des ... - Cesdip
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handicap. Ce texte ne pouvait toutefois concerner <strong>le</strong>s séropositifs qui, n'ayant pas<br />
développé la maladie, ne présentaient pas un véritab<strong>le</strong> handicap.<br />
Le ministre de la Solidarité, de la Santé <strong>et</strong> de la Protection socia<strong>le</strong> jugea alors<br />
nécessaire d'utiliser l'arme péna<strong>le</strong> pour lutter <strong>contre</strong> ces mises à l'écart, en ajoutant à la<br />
législation existante un motif de discrimination, l'état de santé, <strong>et</strong> en accordant aux<br />
associations d'aide aux mala<strong>des</strong> la possibilité d'exercer <strong>le</strong>s droits réservés à la partie<br />
civi<strong>le</strong>.<br />
Ce ministère eut cependant du mal à faire accepter son proj<strong>et</strong> au ministre de la Justice,<br />
Pierre Arpaillange, qui n'y voyait que <strong>des</strong> mesures symboliques. Il considérait qu'el<strong>le</strong>s<br />
n'auraient que peu d'implications dans <strong>le</strong>s faits pour <strong>le</strong>s mala<strong>des</strong>. Il craignait la réaction<br />
de l'opinion publique qui, selon lui, n'était pas prête à accepter l'idée que tous <strong>le</strong>s mala<strong>des</strong><br />
pussent accéder à tous <strong>le</strong>s secteurs du monde du travail. Et il appréhendait <strong>le</strong>s réactions<br />
<strong>des</strong> par<strong>le</strong>mentaires qui se limiteraient à évoquer uniquement <strong>le</strong>s problèmes d'emploi<br />
rencontrés par <strong>le</strong>s mala<strong>des</strong> du SIDA.<br />
On se trouve donc en présence de deux ministères aux rô<strong>le</strong>s <strong>et</strong> aux positions très<br />
différentes : l'un a été l'initiateur <strong>et</strong> <strong>le</strong> promoteur du proj<strong>et</strong>, alors que l'autre a été un<br />
<strong>des</strong>tinataire plutôt méfiant. Dans <strong>le</strong>s termes du proj<strong>et</strong>, <strong>le</strong> SIDA n'était cité qu'à titre<br />
d'exemp<strong>le</strong>, mais dans l'esprit de ses initiateurs, c<strong>et</strong>te maladie a été <strong>le</strong> moteur de c<strong>et</strong>te<br />
modification législative. La preuve de c<strong>et</strong>te volonté fut l'inscription, dans l'exposé <strong>des</strong><br />
motifs concernant la constitution de partie civi<strong>le</strong> <strong>des</strong> associations de défense <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>,<br />
de la volonté de ramener la condition d'existence de ces organisations à 3 ans, afin de<br />
prendre en compte la jeunesse <strong>des</strong> associations de lutte <strong>contre</strong> <strong>le</strong> SIDA.<br />
Lors de la discussion de ce proj<strong>et</strong> de loi à l'Assemblée nationa<strong>le</strong>, la rapporteur<br />
présenta ce proj<strong>et</strong> comme étant de portée limitée. Il souligna néanmoins que ce texte<br />
avait une va<strong>le</strong>ur symbolique <strong>et</strong> dissuasive importante puisqu'il visait à prévenir <strong>des</strong><br />
comportements qui se révélaient malheureusement fréquents, <strong>et</strong> qui consistaient à refuser<br />
un droit, un bien ou un service à une personne à raison de son handicap ou de son état de<br />
santé.