PLATON, PHILÈBE [ou Du plaisir ; genre éthique]
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Sans contredit.<br />
PROTARQUE<br />
SOCRATE<br />
N’est-ce pas de ce mélange de l’infini et du fini que naissent les<br />
saisons et t<strong>ou</strong>t ce que n<strong>ou</strong>s tr<strong>ou</strong>vons de beau dans l’univers ?<br />
Sans d<strong>ou</strong>te.<br />
PROTARQUE<br />
SOCRATE<br />
Et il y a mille autres choses que j’omets de citer, comme la beauté et<br />
la force avec la santé, et dans l’âme une f<strong>ou</strong>le d’admirables qualités.<br />
En effet, la déesse, mon beau Philèbe, en voyant la violence et<br />
l’universelle méchanceté, qui viennent de ce que les hommes ne<br />
mettent pas de bornes à leurs <strong>plaisir</strong>s et à leur g<strong>ou</strong>rmandise, a établi<br />
la loi et l’ordre, qui contiennent une limite. Tu prétends, toi, qu’elle<br />
fait du mal ; moi, au contraire, je dis qu’elle est notre salut. Et toi,<br />
Protarque, qu’en dis-tu ?<br />
PROTARQUE<br />
Je suis t<strong>ou</strong>t à fait d’accord avec toi, Socrate.<br />
SOCRATE<br />
Telles sont les trois classes dont j’avais à parler, si tu me comprends<br />
bien.<br />
PROTARQUE<br />
Oui, je crois te comprendre. Tu dis, ce me semble, que l’infini est une<br />
classe et que le fini en est une deuxième dans les choses existantes ;<br />
mais je ne saisis pas très bien ce que tu entends par la troisième.<br />
SOCRATE<br />
Cela vient, étonnant jeune homme, de ce que tu as été confondu par<br />
la multitude des productions de la troisième. Cependant l’infini aussi<br />
présente beauc<strong>ou</strong>p d’espèces ; mais parce qu’elles portaient t<strong>ou</strong>tes<br />
l’empreinte du plus et du moins, elles n<strong>ou</strong>s ont apparu comme un<br />
seul <strong>genre</strong>.<br />
C’est vrai.<br />
PROTARQUE<br />
SOCRATE<br />
P<strong>ou</strong>r le fini, il ne contenait pas beauc<strong>ou</strong>p d’espèces, et n<strong>ou</strong>s n’avons<br />
pas contesté qu’il ne fût un de sa nature.<br />
PROTARQUE<br />
Comment aurions-n<strong>ou</strong>s pu le contester ?<br />
SOCRATE<br />
En aucune façon. Quant à la troisième classe, dis-toi que j’y mets t<strong>ou</strong>t<br />
ce qui est issu des deux premières, t<strong>ou</strong>t ce qui vient à l’existence s<strong>ou</strong>s<br />
l’effet de la mesure et du fini.<br />
PROTARQUE