Bulletin Historique Trimestriel Vol. 1 1852-1856 - Ouvrages anciens ...

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premiers et laissés en blanc nous lisons cette observation : Decirma
quintus et decirnus sexius qui fuerint ignoratur. Et plus bas : Ab
anno Domini millesimo CCC mo octavo usque ad annum 1523 nusquam
reperitur nomina prœpositorum 1 Vatinensium. î\~ec in privilegiis
monasterii, neque in cronicis seu annalibus Flandricis eorum fit
mentio. Nous trouvons une observation du même genre en ce qui
concei'ne le dis-huitième que l'auteur place entre 1347 et 1384. 11 y
a cette particularité que les annales indiquent trois actes qui ont été
passés par ce prévôt anonyme et qui se trouvent en effet dans les
Privilèges dont je parlerai plus loin. Mais le prévôt n'y est pas désigné
par son nom.
Les observations qu'on vient de lire, les citations de Meyer qu'on
rencontre dès les premières pages et une foule d'autres indices nous
prouvent à l'évidence que les annales ont été rédigées par un seul
et même auteur qui non-seulement a relevé tout ce qu'il a trouvé
dans les archives du monastère, mais qui a en outre consulté les
historiens qui avaient parlé de Watten avant lui. Cet auteur, dont
le nom nous est inconnu, était sans nul doute l'un des chanoines
de Watten, et il écrivit, sans nul doute aussi, ces annales sous le
gouvernement prévôtal de Jacques d'Ausques, vers l'époque où le
second volume est interrompu, c'est-à-dire vers 1528. La preuve,
c'est que, depuis le commencement jusqu'à la fin, il parle toujours
au possessif. Arrivé aux dernières années sur lesquelles il est beaucoup
plus prodigue de détails, il ne parle plus seulement au possessif,
mais à la première personne, il dit nous. On pourrait même
croire que cet auteur c'est le prévôt lui-même. Car dans le compterendu
d'une transaction intervenue en 1523 entre l'abbaye et l'abhesse
de Bourbourg, non-seulement il parle toujours à la première
personne, mais en rappelant quelques actes passés antérieurement,
il s'exprime ainsi : « En ensuivant certains vieux appoinctements
» de noz- prédéceseurs. » Et il termine son récit en ces termes:
« Comme le tout appert par l'appoinctement scellé de noz scelz des
» deux costez, etc. »
Les annales sont écrites tout à la fois en latin et en français.
Sous ce rapport, la méthode suivie par l'auteur est celle-ci : Le fond
de son livre et tous ses récits sont en latin, à l'exception de ceux
qui sont basés sur des titre» écrits en français. Aussi jusqu'à la seconde
moitié du treizième siècle où le latin était exclusivement employé
dans les chartes, nous ne trouvons pas un mot de fiançais.