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Emilie Heidet - EPHE

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MINISTERE DE LA JEUNESSE, DE L’EDUCATION NATIONALE<br />

ET DE LA RECHERCHE<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

MEMOIRE<br />

Présenté par<br />

<strong>Emilie</strong> HEIDET<br />

Pour l’obtention du diplôme de l’Ecole Pratique des Hautes Etudes<br />

CARACTERISATION D’UN NOUVEAU GENE<br />

IMPLIQUE DANS LE<br />

PHENOTYPE ODONTOBLASTIQUE<br />

Soutenu le 23 janvier 2003 devant le jury suivant :<br />

Pr Jean-Marie EXBRAYAT – Président<br />

Dr Claire BELLATON – Rapporteur<br />

Dr Françoise BLEICHER – Examinateur<br />

Pr Henry MAGLOIRE – Examinateur<br />

Dr Patricia Rousselle - Examinateur<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 1


ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES - SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE<br />

CARACTERISATION D’UN NOUVEAU GENE<br />

IMPLIQUE DANS LE PHENOTYPE ODONTOBLASTIQUE<br />

<strong>Emilie</strong> <strong>Heidet</strong><br />

Les odontoblastes, cellules post-mitotiques, synthétisent les composants de la prédentine-dentine<br />

comprenant des collagènes, des glycoprotéines, des sialoprotéines, des phosprotéines et des<br />

facteurs de croissance. De nombreuses protéines exprimées par les odontoblastes le sont aussi<br />

par différentes cellules de l’organisme en particulier les ostéoblastes. Actuellement, seules deux<br />

protéines sont connues pour être plus spécifiquement exprimées et sécrétées par les<br />

odontoblastes : la phosphoprotéine dentinaire (DPP) et la sialoprotéine dentinaire (DSP), codées<br />

par un gène unique. Le transcrit de ce gène donne naissance à une protéine précurseur : la<br />

sialophosphoprotéine dentinaire (DSPP), qui va être clivée par la suite. Récemment, le transcrit de<br />

la dspp a également été observé dans les cellules du tissu osseux et l’oreille interne de souris<br />

mais à l’état de trace. Ces deux protéines restent pour le moment les deux seuls marqueurs de la<br />

différenciation odontoblastique.<br />

Ceci démontre que le phénotype odontoblastique est encore mal connu. L’étude de ces cellules in<br />

vivo n’est pas évidente. Leur localisation (corps cellulaire en périphérie et prolongement séquestré<br />

dans la dentine) et leur degré de différenciation posent des difficultés techniques pour obtenir des<br />

cellules pures. Pour contourner ces barrières, le laboratoire a développé un système de culture<br />

favorisant la différenciation des odontoblastes à partir de cellules pulpaires précurseurs. Les ARNs<br />

totaux issus de ces deux types cellulaires ont servi à la construction d’une banque d’ADNc,<br />

enrichie en gène spécifiques des odontoblastes grâce à la technique SSH-PCR. Après validation<br />

de la banque, les gènes clonés ont été analysés. Cette recherche a montré qu’une cinquantaine<br />

d’entre eux correspondaient à des gènes inconnus.<br />

Notre choix s’est tourné vers le clone 114, exprimé plus spécifiquement dans les odontoblastes<br />

que les cellules pulpaires précurseurs. L’hybridation in situ a montré que celui-ci était exprimé<br />

spécifiquement dans les cellules odontoblastiques dans la pulpe dentaire humaine. Dans la<br />

mâchoire de rat, cette étude a permis de mettre en évidence un gradient d’expression croissant<br />

pour ce clone, lors de la différenciation des odontoblastes. Par RT-PCR, l’expression des transcrits<br />

correspondants a été détectée dans les cellules du cerveau, des reins, des poumons, du foie et<br />

dans les cellules MG63 (cellules d’ostéosarcome).<br />

Les parties flanquant la séquence clonée ont ensuite été acquises en utilisant successivement les<br />

techniques de RACE-PCR, alignement informatique et RT-PCR. Deux fragments ont été obtenus :<br />

l’un de 2200 pb du côté 5’ du messager, l’autre de 1500 pb du côté 3’ du messager. Après<br />

séquençage il a été possible de superposer la partie commune des deux fragments.<br />

L’analyse de la séquence nucléotidique a permis de détecter un cadre de lecture ouvert de 2742<br />

pb codant pour une protéine de 914 acides aminés. L’alignement de notre séquence protéique<br />

avec les séquences des bases de données montre que celle-ci est très conservée chez la souris<br />

et la drosophile. De plus, cette protéine présenterait des domaines transmembranaires et des<br />

motifs TPR impliqués dans les intéractions protéine-protéine. Prochainement, un anticorps dirigé<br />

contre la protéine sera synthétisé afin de la localiser précisément. A plus long terme, la réalisation<br />

de souris knock-out pourra être envisagée pour étudier la fonction de cette protéine.<br />

Mots clés : gène inconnu, phénotype odontoblastique, spécificité tissulaire, schéma d’expression,<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2


domaines transmembranaires, motifs TPR.<br />

Titres et Travaux<br />

Liste des Tableaux et Figures<br />

Abréviations<br />

TABLES DES MATIERES<br />

INTRODUCTION 1<br />

SITUATION DU SUJET 2<br />

I –Formation de l’ébauche dentaire 2<br />

I – 1 Origine embryonnaire des tissus dentaires 2<br />

I – 2 Phase d’initiation 2<br />

I – 3 Phase de morphogenèse 3<br />

II – Différenciation terminale des odontoblastes 5<br />

II – 1 Cytodifférenciation des préodontoblastes en odontoblastes fonctionnels 5<br />

II – 2 Régulation de la différenciation odontoblastique 6<br />

II – 2 – 1 Importance de la membrane basale 7<br />

II – 2 – 2 Changement de composition de la membrane basale 8<br />

II – 2 – 3 Activité biologique des constituants matriciels 9<br />

II – 3 Rôle des odontoblastes : la dentinogenèse 10<br />

II – 3 – 1 La prédentine 11<br />

II – 3 – 2 La dentine 11<br />

II – 3 – 3 La dentine réactionnelle 12<br />

II – 3 – 4 La dentine réparatrice 12<br />

II – 4 Protéines dentinaires sécrétées par les odontoblastes 13<br />

II – 4 – 1 Les collagènes 13<br />

II – 4 – 2 Protéines non collagéniques exprimées par les odontoblastes<br />

et les cellules de divers tissus 13<br />

a. L’ostéonectine 13<br />

b. L’ostéopontine 14<br />

c. Les protéoglycanes 14<br />

d. La phosphatase alcaline 15<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 3


II – 4 – 3 Protéines exprimées par les odontoblastes<br />

et les cellules des tissus minéralisés 15<br />

a. L’ostéocalcine 15<br />

b. La protéine de la matrice dentinaire (DMP1 ou AG1) 15<br />

c. La sialoprotéine osseuse (BSP) 15<br />

II – 4 – 4 Protéines spécifiques des odontoblastes 16<br />

a. La phosphoprotéine dentinaire (DPP) ou phosphoryne 17<br />

b. La sialoprotéine dentinaire (DSP) 17<br />

III – Etude des odontoblastes 18<br />

III – 1 Difficultés d’étude de ce type cellulaire 18<br />

III – 2 Méthodes utilisées pour contourner les difficultés 18<br />

III – 2 – 1 Cultures de papilles dentaires 18<br />

III – 2 – 2 Cultures de tranches de dent 19<br />

III – 2 – 3 Cultures de cellules pulpaires 20<br />

III – 2 – 4 Microdissection à capture laser 21<br />

III – 3 Techniques mises en œuvre dans notre laboratoire 21<br />

III – 3 – 1 Culture cellulaire 21<br />

III – 3 – 2 Construction d’une banque spécifique des odontoblastes 22<br />

MATERIELS ET METHODES 24<br />

I – Cultures cellulaires 24<br />

II – Extractions des ARNs totaux des cellules en culture<br />

24<br />

III – Extraction des plasmides 25<br />

IV – Mesures spectrophotométriques 26<br />

V – Reverse northern dot-blotting 27<br />

V – 1 Synthèse et marquage de sonde 27<br />

V – 1 – 1 Marquage au 32 P et synthèse de la sonde 27<br />

V – 1 – 2 Calcul de la radioactivité incorporée dans la sonde 27<br />

V – 1 – 3 Purification de la sonde 29<br />

V – 2 Hybridation 29<br />

VI – RT-PCR 30<br />

VI – 1 Rétrotranscription et amplification dans un même tube 31<br />

VI – 2 Rétrotranscription et amplification dans deux tubes séparés 31<br />

VI – 2 – 1 Transcription inverse par le système RT-PCR<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 4


« SuperScript TM II First-Strand Synthesis » (Invitrogen, CA, USA) 31<br />

VI – 2 – 2 Amplification par le système PCR<br />

« Expand High Fidelity » (Roche, Mannheim, Germany) 32<br />

VI – 3 RT-PCR semi-quantitative 32<br />

VII – Hybridation in situ 33<br />

VII – 1 Préparation des coupes 33<br />

VII – 2 Synthèse et marquage au 33 P de la sonde 34<br />

VII – 3 Hybridation 35<br />

VIII – RACE-PCR 5’ 36<br />

36<br />

39<br />

VIII – 1 Utilisation du kit GeneRacer TM (Invitrogen, CA,USA)<br />

VIII – 2 Utilisation du kit 5’/3’ Race (Roche, Mannheim, Germany)<br />

IX – Purification d’acides nucléiques 41<br />

IX – 1 Electroélution 41<br />

IX – 2 Purification avec le kit Maestro Gelex (Eurobio, Les ulis France) 41<br />

X – Séquençage 42<br />

XI – Analyse informatique 43<br />

XI – 1 Recherche d’amorces 43<br />

XI – 2 Analyse de la séquence nucléique 43<br />

XI – 3 Analyse de la séquence protéique 44<br />

XI – 4 Recherche de séquences antigéniques 44<br />

RESULTATS 45<br />

I – Comparaison des clones de la banque soustractive avec<br />

les séquences contenues dans les banques de données 45<br />

II – Choix du clone à étudier parmi les gènes inconnus<br />

45<br />

II – 1 Etude de l’expression différentielle des clones inconnus<br />

par reverse northern dot-blotting 45<br />

II – 2 Etude de l’expression de différents clones<br />

par RT-PCR semi-quantitative 46<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 5


III – Etude du clone 114 47<br />

III – 1 Schéma d’expression du clone 114 47<br />

III – 1 – 1 Au niveau la dent humaine 47<br />

III – 1 – 2 Au niveau de la mâchoire de rat 47<br />

III – 2 Spécificité d’expression du clone 114 48<br />

III – 3 Recherche de la séquence complète de l’ADNc correspondant au clone 114 49<br />

III – 3 – 1 Etape de RACE-PCR 49<br />

a. Utilisation du kit GeneRacer TM (Invitrogen) 49<br />

b. Utilisation du kit RACE5’/3’ (Roche) 49<br />

III – 3 – 1 Alignement de la séquence AK023165 et choix d’amorces 51<br />

III – 3 – 2 Amplification du transcrit 114 par RT-PCR 51<br />

III – 4 Séquençage 52<br />

III – 5 Analyse informatique de la séquence d’ADNc correspondant<br />

au transcrit du clone 114 52<br />

III – 5 – 1 Alignement de la séquence avec les entrées des banques 52<br />

III – 5 – 2 Recherche de la séquence protéique codée par notre gène 52<br />

III – 5 – 3 Alignement de notre séquence avec le gène virtuel 52<br />

III – 5 – 4 Analyse de la séquence protéique 52<br />

III – 5 – 5 Analyse de la séquence sur le site Ensembl 53<br />

III – 5 – 6 Prédictions sur la destination finale<br />

de la protéine codée par le clone 114 53<br />

III – 5 – 7 Recherche de peptides antigéniques 54<br />

DISCUSSION 55<br />

CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 61<br />

BIBLIOGRAPHIE 62<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6


ABREVIATIONS<br />

[X] Concentration µl Microlitre<br />

ADN Acide désoxyribonucléique ml Millitre<br />

ADNc Acide désoxyribonucléique complémentaire °C Degrè Celsius<br />

ARN Acide ribonucléique<br />

ARNm Acide ribonucléique messager<br />

ARNt Acide ribonucléique de transfert<br />

BSP Sialoprotéine osseuse<br />

CCN Cellules de la crête neurale<br />

Ci Curie<br />

CIP Phosphatase intestinale de veau<br />

DEPC diéthyl pyrophosphate<br />

DMP1 Protéine de la matrice dentinaire 1<br />

DPP Phosphoprotéine dentinaire<br />

DSP Sialoprotéine dentinaire<br />

Dspp Sialophosphoprotéine dentinaire<br />

DO Densité optique<br />

DTT Dithiothreitol<br />

EDTA Acide éthylène diamine tétracétique<br />

GAPDH Glycéraldéhyde 3-phosphate déshydrogénase<br />

MB Membrane basale<br />

MEC Matrice extracellulaire<br />

32 P Phosphore 32<br />

33 P Phosphore 33<br />

Pb Paire de base<br />

PBS Tampon phosphate<br />

Rpm rotation par minute<br />

RT-PCR Retrotranscription-polymérisation en chaine<br />

SDS Sodium dodécyl sulfate<br />

SSC Citrate de sodium salin<br />

SSPE phosphate de sodium salin-EDTA<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 7


SVF Sérum de veau foetal<br />

TAP Pyrophosphatase acide du tabac<br />

TBE Tris-Borate-EDTA<br />

TCA Trichloroacétate<br />

U Unité<br />

SVF Sérum de veau fœtal<br />

βGP β-glycérophosphate<br />

INTRODUCTION<br />

Le développement des tissus dentaires est caractérisé par l’histomorphogenèse et la<br />

cytodifférenciation d’un mésenchyme et d’un épithélium, ayant la capacité de donner naissance<br />

respectivement aux cellules odontoblastiques et aux cellules améloblastiques. Les premières sont<br />

responsables de la synthèse et la sécrétion des composants organiques de la prédentine/dentine<br />

et les secondes à l’origine des composants de l’émail (Figure 1).<br />

La mise en place des odontoblastes, à la périphérie de la pulpe, fait intervenir une succession<br />

d’événements comprenant la migration et la distribution des cellules de la crête neurale (CCN)<br />

dans la mâchoire en voie de formation, l’acquisition d’un potentiel odontogène par ces cellules,<br />

leur spécification et enfin la différenciation terminale des préodontoblastes compétents en<br />

odontoblastes fonctionnels. Les gènes impliqués dans le développement précoce des tissus<br />

dentaires ont été largement étudiés et les mécanismes moléculaires intervenant dans la<br />

différenciation terminale des odontoblastes commencent à être éclaircis.<br />

En revanche, il existe peu d’informations sur les gènes cibles responsables du phénotype<br />

odontoblastique. Actuellement, seules la sialoprotéine dentinaire (DSP) et la phosphoprotéine<br />

dentinaire (DPP) sont connues pour être surexprimées par les odontoblastes. Afin d’approfondir<br />

les connaissances sur ces cellules, nous avons choisi d’étudier un nouveau gène impliqué dans le<br />

phénotype odontoblastique.<br />

Pour répondre à cet objectif, le laboratoire a developpé un système de culture induisant la<br />

différenciation de cellules pulpaires précurseurs humaines en odontoblastes. L’approche in vitro de<br />

ces cellules est plus évidente que l’approche in vivo. Les odontoblastes sont des cellules postmitotiques<br />

organisées en monocouche à la périphérie de la pulpe, avec leur prolongement<br />

enchassé dans la prédentine-dentine. L’obtention de cellules pures en quantité importante est<br />

donc difficile.<br />

Notre modèle de cultures a ainsi permis l’extraction d’ARNm en quantité suffisante à partir des<br />

cellules pulpaires précurseurs et des odontoblastes, pour pouvoir utiliser des techniques de<br />

biologie moléculaire. Les transcrits ont ensuite servi à la construction d’une banque enrichie en<br />

gènes spécifiques des odontoblastes par la technique PCR d’hybridation soustractive suppressive<br />

(PCR SSH). Après avoir validé la banque, les gènes ont été alignés avec ceux contenus dans les<br />

banques de données grâce au logiciel BLAST. Ceci a permis de classer les gènes dans trois<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 8


catégories : les gènes déjà identifiés dans les odontoblastes, les gènes identifiés dans d’autres<br />

types cellulaires et les gènes inconnus. La forte proportion de cette dernière classe laisse penser<br />

que tout reste à faire sur les gènes exprimés par les odontoblastes.<br />

I – Formation de l’ébauche dentaire<br />

SITUATION DU SUJET<br />

Le développement dentaire résulte d’une suite d’interactions épithélio-mésenchymateuses (pour<br />

revue Thesleff et Sharpe, 1997 ; Slavkin, 1974 ; Thesleff and Hurmerinka, 1981 ; Ruch, 1987)<br />

entre un épithélium dérivé de l’ectoderme et un mésenchyme dérivé des cellules de la crête<br />

neurale (CCN).<br />

La transmission des signaux entre les deux tissus passe par l’expression de nombreux gènes de<br />

types homéogènes, facteurs de croissances et gènes du développement. Ces interactions<br />

réciproques et continues contrôlent la morphogenèse de l’épithélium et du mésenchyme dentaires,<br />

ainsi que la cytodifférenciation des odontoblastes et des améloblastes.<br />

I – 1 Origine embryonnaire des tissus dentaires<br />

Des travaux d’ablations et de transplantations chez des embryons d’amphibiens ont révélés que le<br />

mésenchyme dentaire, incluant les odontoblastes, dérivait de la crête neurale céphalique (Ruch,<br />

1995 ; Maas et Bei, 1997 ; Graveson et al., 1997). En marquant les cellules de la crête neurale au<br />

Dil, Imai et al. (1996) ont montré que celles-ci proviennent du mésencéphale postérieur et<br />

rhombencéphale antérieur (essentiellement les rhombomères 1 et 2) (figure 2a).<br />

Ces cellules vont se séparer du bord de la gouttière neurale au moment de sa fermeture et<br />

entamer leur migration, pour aller coloniser le premier arc pharyngien (figure 2b), à l’origine de la<br />

mandibule et du maxillaire.<br />

Conjointement à leur migration, les CCN se transforment en cellules mésenchymateuses. Une fois<br />

leur destination finale atteinte, certaines d’entre elles se différencieront en odontoblastes sous<br />

l’influence de territoires spécifiques de l’épithélium oral (figure 2c).<br />

I – 2 Phase d’initiation<br />

La première manifestation morphologique du développement dentaire au niveau mandibulaire et<br />

maxillaire apparaît, chez la souris , au jour embryonnaire 11 (E11). L’épithélium buccal s’épaissit<br />

conduisant à la formation de la « lame dentaire » dans des régions spécifiques : c’est la phase<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 9


d’initiation (Figure 3A). Celle-ci détermine le site de développement de la dent au niveau de la<br />

mâchoire (Tucker et Sharpe, 1999), par conséquent elle détermine aussi son identité.<br />

Au départ, le pouvoir odontogène (capacité à induire la formation d’une dent) est détenu par<br />

l’épithélium oral. Il va jouer son rôle en exprimant un certain nombre de gènes tels que Pitx2<br />

(Amand et al., 2000) ainsi que les gènes codant de nombreux facteurs de croissance tels les<br />

BMPs (bone morphogenetic protéine), FGFs (fibroblast growth factor), et des gènes du<br />

développement comme shh (sonic hedgehog) et Wnt (Wint) (Figure 4) (Jernvall et Thesleff, 2000 ;<br />

Chen et al., 1996).<br />

Lorsque l’épithélium a joué son rôle initiateur, l’ectomésenchyme prend un rôle dominant dans les<br />

relations épithélio-mésenchymateuses.<br />

Il va agir sur l’épithélium en exprimant à son tour différents facteurs de transcription codés par les<br />

homéogènes Msx1,-2 (Mackensie et al., 1991 ; 1992 ; Tureckova et al., 1995); Dlx1,-2 (Dolle et<br />

al., 1992 ; Robinson et Mahon, 1994 ; Qiu et al., 1995 ; Weiss et al., 1998 ; Ferguson et al., 2000)<br />

; Barx 1 (Tissier-Seta et al., 1995) ; Pax 9 (Peter et Balling, 1999); Gli1,-2,-3 (Hardcastle et al.,<br />

1998) ; Lhx6,-7 (Grigoriou et al., 1998) ainsi que les facteurs de croissance BMP2 et BMP4 (Figure<br />

4).<br />

I – 3 Phase de morphogenèse<br />

A ce stade, l’ectomésenchyme a un rôle dominant dans les relations épithélio-mésenchymateuses<br />

(Kollar et Baird, 1970a ; 1970b). Son influence va induire la formation de l’invagination épithéliale,<br />

qui va acquérir progressivement une morphologie spécifique de chaque dent. Cette phase est<br />

subdivisée en 3 stades :<br />

- Stade du bourgeon<br />

- Stade de la cupule<br />

- Stade de la cloche.<br />

Stade du bourgeon :<br />

A ce stade (jour embryonnaire 13,5), les cellules de chaque lame prolifèrent et donnent naissance<br />

à un renflement épithéliale : le bourgeon dentaire. En regard de cette structure, les cellules de<br />

l’ectomésenchyme se condensent (Figure 3B)<br />

Pitx2 est toujours exprimé par les cellules de la lame dentaire. Dans la zone centrale du bourgeon,<br />

un sous-ensemble de cellules expriment de manière intense les facteurs de croissance de quatre<br />

familles (BMP, FGF, Hh, Wnt) dont BMP4 et FGF8 ainsi que d’autres d’autres gènes tels que p21,<br />

Msx2 et Lef1 (Jernvall et Thesleff, 2000).<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 10


Les cellules mésenchymateuses expriment un certain nombre d’homéogènes de la famille Lhx,<br />

Msx, Dlx, Gli et d’autres encore. Elles relarguent également, en réponse à BMP4 et FGF8<br />

épithéliaux, les facteurs de croissance BMP4 et Activine βA (Figure 4).<br />

Stade de la cupule (ou stade capuchon) :<br />

Au jour embryonnaire 14,5 ; la partie antérieure du bourgeon se différencie en organe de l’émail<br />

(ou organe dentaire épithélial), qui sera responsable de la formation de l’émail (Thesleff et Sharpe,<br />

1997). Celui-ci, composé de différentes couches cellulaires, comprend l’épithélium dentaire<br />

interne, l’épithélium dentaire externe, le réticulum stellaire et le stratum intermedium.<br />

Au cours de ce stade, une structure transitoire se met en place au centre de l’épithélium dentaire<br />

interne : le nœud de l’émail primaire, caractérisé par un arrangement concentrique de cellules<br />

apoptotiques et de cellules vivantes de remplacement. Dans le mésenchyme, un territoire<br />

particulier apparaît : la papille mésenchymateuse, qui va former de la dentine et de la pulpe<br />

(Figure 3C).<br />

Au niveau moléculaire, l’organe de l’émail exprime les facteurs de transcription Msx2 et Lef1, la<br />

protéine P21 et sécrète également les facteurs de croissance des quatre familles (BMP, FGF, Hh,<br />

Wnt).<br />

Le mésenchyme n’exprime plus Msx2 et commence à exprimer Lef1 et Cbfa1. Les facteurs de<br />

croissance des familles BMP et FGF ainsi que l’activine βA sont sécrétés par ces cellules (Figure<br />

4).<br />

Stade de la cloche :<br />

C’est un stade d’histo-morpho-différenciation, qui débute au jour 16,5 du développement<br />

embryonnaire (chez la souris). Les patrons cuspidiens spécifiques à chaque dent se mettent en<br />

place, il devient alors possible de reconnaître la future forme de la couronne dentaire. Si la phase<br />

d’initiation est l’étape déterminant l’identité de la dent, le stade de la cloche peut être considéré<br />

comme l’étape déterminant la forme de la dent (Tucker et Sharpe, 1999) (Figure 3D).<br />

Dans les dents pluricuspidées comme la molaire, le nœud de l’émail primaire disparaît et laisse<br />

place aux nœuds de l’émail secondaires, qui apparaissent au sommet de chaque cuspide (Jernvall<br />

et al., 1994). Ces structures secondaires expriment et sécrètent les mêmes facteurs que le nœud<br />

de l’émail primaire. Cependant, contrairement à celui-ci, ils n’interviennent pas sur la prolifération<br />

mais sur la différenciation cellulaire.<br />

Dans les cellules de la papille mésenchymateuse, l’expression des facteurs de transcription<br />

observée au stade précédent est maintenue et complétée par celle de Dlx5. Des Facteurs de<br />

croissance des familles BMP, FGF et Wnt sont également produites par ces cellules (Figure 4).<br />

II – Différenciation terminale des odontoblastes<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 11


Sous l’influence de l’épithélium dentaire interne, les odontoblastes vont se différencier. Une série<br />

de changements cytologiques et fonctionnels intervient alors au niveau de ces cellules. Le<br />

phénomène de différenciation est initié dans chaque cuspide (Ruch, 1985) et s’effectue selon un<br />

schéma temporo-spatial spécifique. Chez la souris, les premiers odontoblastes différenciés<br />

apparaissent au jour 18 du développement embryonnaire, dans la première molaire inférieure au<br />

sommet de la cuspide principale. Le processus de différenciation de nouveaux odontoblastes<br />

s’étend ensuite progressivement en direction de la base des cuspides et conduit à la formation de<br />

gradients de différenciation (Ruch et coll, 1995) (Figure 5A). Afin de mieux comprendre ce<br />

phénomène, les différentes étapes de la différenciation vont être décrites dans les paragraphes<br />

suivants, ainsi que les activités de synthèses assumées par les odontoblastes fonctionnels.<br />

II – 1 Cytodifférenciation des préodontoblastes en odontoblastes fonctionnels<br />

Les préodontoblastes, situés à proximité de la membrane basale (MB), effectuent un nombre<br />

déterminé de division avant de sortir du cycle cellulaire. Chez la souris, les cellules de la lignée<br />

odontoblastique subissent 14 à 15 mitoses (ceci n’a pas encore été décrit chez l’homme).<br />

La dernière division est particulière car le fuseau mitotique, habituellement orienté parallèlement à<br />

la MB, va s’orienter de manière perpendiculaire (Osman et Ruch, 1976 ; Ruch, 1987) (Figure 5B).<br />

A l’issue de l’ultime mitose, seules les cellules filles au contact de la MB s’engagent dans le<br />

processus de différenciation odontoblastique, tandis que les cellules filles plus internes et donc à<br />

distance de la membrane basale deviennent des cellules de la couche de Höhle. (Piette et<br />

Goldberg, 2001 la Dent p56). La différenciation odontoblastique commence par la polarisation et<br />

l’allongement des cellules, impliquant des changements cytologiques importants (Figure 5A et 5C).<br />

Alors que la cellule s’allonge, le noyau adopte une position basale excentrée, les citernes du<br />

réticulum endoplasmique rugueux et l’appareil de Golgi se développent, s’étendent et s’orientent<br />

de manière parallèle au grand axe de la cellule (Garant et Cho, 1985 ; Takuma et Nagai, 1971)<br />

(Figure 5C). Cet axe est matérialisé par le prolongement cellulaire consécutif à l’allongement de la<br />

cellule. L’odontoblaste sécréteur complètement différencié atteint une longueur de 50 à 60 µm<br />

(Garant et al., 1968 ; Takuma et Nagai, 1971).<br />

Au cours de la polarisation et de l’élongation des odontoblastes, les microtubules, les filaments<br />

intermédiaires et les microfilaments sont réorganisés. L’actine, l’a-actinine, la vinculine et la<br />

vimentine (protéines constitutives des éléments du cytosquelette) s’accumulent dans la partie<br />

apicale du corps cellulaire (Kubler et al., 1988). L’administration de colchicine, vincristine ou de<br />

vinblastine, agents qui perturbent l’assemblage des microtubules, bloquent la translocation des<br />

granules de sécrétion et altèrent la forme des odontoblastes. Ainsi, pour permettre la<br />

différenciation des odontoblastes, l’intégrité structurale et fonctionnelle du cytosquelette sont<br />

indispensables. La polarisation des organites et la réorganisation des éléments du cytosquelette<br />

vont permettre à l’odontoblaste d’orienter et d’acheminer les sécrétions dans le prolongement<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 12


cytoplasmique.<br />

D’autres phénomènes peuvent être associés à la différenciation terminale des odontoblastes. En<br />

effet, des modifications de la membrane cellulaire, comme l’augmentation de l’activité de<br />

l’adénylate cyclase (Osman et al., 1981) et l’accumulation/redistribution apicale des récepteurs de<br />

la concanavaline A et de la fibronectine ont été observées (Meyer et al., 1981 b ; Lesot et coll,<br />

1988)<br />

Les odontoblastes fonctionnels sont reliés entre eux par de nombreuses jonctions intercellulaires.<br />

Parmi elles, on trouve des jonctions communicantes assurant le transport rapide des ions et des<br />

petites molécules entre les cellules. Ces jonctions sont localisées le long des surfaces latérales et<br />

à la base des odontoblastes où elles permettent le contact avec les cellules de la couche sous<br />

odontoblastique (Sasaki et al., 1982a). D’autres, de type desmosomes assurent une forte<br />

cohésion mécanique entre les odontoblastes. Elles sont situées à la base du prolongement<br />

cellulaire (Kagayama et al., 1995 ; Ushiyama et al., 1989 ; Callé, 1985 ; Callé et al., 1985)<br />

II – 2 Régulation de la différenciation odontoblastique<br />

Précédemment, il a été décrit que seules les cellules mésenchymateuses au contact de la<br />

membrane basale se différenciaient en odontoblastes (§ II –1). La différenciation odontoblastique<br />

est régulée par des interactions moléculaires réciproques entre l’épithélium dentaire interne et le<br />

mésenchyme. Nous allons voir que ces interactions font intervenir la matrice extracellulaire (dont<br />

la membrane basale) qui peut agir en tant que sustrat spécifique ou en tant que réservoir de<br />

facteurs paracrines ou autocrines.<br />

II – 2 – 1 Importance de la membrane basale<br />

La membrane basale (MB) est une matrice extracellulaire (MEC) formée de la lame basale<br />

(constituée de la lamina lucida et de la lamina densa) et de la lamina fibroreticularis (Merker,<br />

1994). Les molécules qui la constituent, sont situées à la jonction épithélio-mésenchymateuse.<br />

Son importance dans le développement dentaire a été étudiée par dissociation et réassociation de<br />

pulpe et d’organe de l’émail aux mêmes stades (recombinaisons isochrones) et à des stades<br />

différents (recombinaisons hétérochrones). La dissociation de la pulpe et de l’organe de l’émail<br />

peut-être induite par deux procédés différents. L’utilisation de trypsine entraine la dégradation<br />

complète de la MB tandis que l’EDTA sépare les deux tissus en laissant la MB en contact avec la<br />

pulpe. Ces deux techniques ont été utilisées pour montrer l’importance de la MB lors de la<br />

différenciation odontoblastique.<br />

Osman et Ruch (1981), ont mis en culture pendant 24 heures des pulpes de stade E18, dissociés<br />

par la trypsine ou par l’EDTA :<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 13


- aucun odontoblaste n'apparaît dans les cultures de pulpes dissociées à la trypsine (c'est-à-dire<br />

sans MB associée) (Figure 6A).<br />

- Les pulpes dissociées à l'EDTA restent recouvertes par la MB durant 15 à 18 heures. Durant<br />

cette période, des odontoblastes fonctionnels apparaissent au sommet des cuspides principales,<br />

sans progression occlusale (Figure 6A).<br />

Des expériences chez la souris, ont permis de corréler la reconstitution de la MB et la<br />

cytodifférenciation des odontoblastes, par recombinaisons iso- ou hétérochrones entre pulpe et<br />

organe de l'émail (Karcher-Djuricic et al., 1979) :<br />

- Lorsque des pulpes d'embryons de 18 jours (stade où les premiers odontoblastes polarisent au<br />

sommet des cuspides principales) sont recombinées avec des organes de l'émail du même stade,<br />

il y a reconstitution de la MB et 24 heures après la restauration, les cellules odontoblastiques<br />

polarisées évoluent vers le stade fonctionnel (Figure 6B).<br />

- Si des pulpes de stade 18 jours sont recombinées avec des organes de l'émail du stade 16<br />

jours, la MB est reconstituée après 24 heures mais les odontoblastes fonctionnels n'apparaissent<br />

qu'après 4 jours. Les cellules utilisent ce laps de temps pour se rediviser avant de redevenir postmitotique<br />

(Figure 6B).<br />

- Inversement, le réappariement de pulpes du stade 16 jours avec des organes de l'émail du<br />

stade 18 jours ne permet pas d'anticiper la différenciation des odontoblastes (Figure 6B).<br />

Ainsi, seule une MB temporo-spatiale spécifique est capable d'induire la différenciation des<br />

odontoblastes et les préodontoblastes ne peuvent répondre aux signaux épigénétiques qu'après<br />

avoir effectué un nombre déterminé de cycles cellulaires<br />

De plus, les résultats concernant les pulpes dissociées à l’EDTA indiquent que la MB ne doit pas<br />

rester figée. Elle doit subir des modifications induite par l’épithélium dentaire interne. Ces<br />

changements sont fondamentaux pour la régulation du développement dentaire.<br />

L’évolution de la composition de la MB accompagne donc la différenciation des odontoblastes.<br />

II – 2 – 2 Changement de composition de la membrane basale<br />

Les constituants principaux de la MB sont le collagène IV et III, la fibronectine, la laminine (Lesot<br />

et al., 1981 ; Thesleff et al., 1981), le nidogène (Kubler et al., 1988), la ténascine (Chiquet-<br />

Ehrismann, 1990 ; Erickson, 1989), l’acide hyaluronique et des protéoglycanes à héparane sulfate<br />

(Thesleff et al., 1981). Ceux-ci sont présents bien avant et pendant la différenciation des<br />

odontoblastes.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 14


La polarisation des odontoblastes s’accompagne de la disparition progressive du collagène de type<br />

III (Lesot et al., 1981) à la jonction épithélio-mésenchymateuse. La fibronectine qui entoure les<br />

préodontoblastes va se concentrer au pôle apicale des odontoblastes polarisés (Lesot et al.,<br />

1981 ; Meyer et al., 1989 ; Thesleff et al., 1981), le collagène de type I, la décorine et le biglycane<br />

présents dans la MEC, s'accumulent également au pôle sécréteur des cellules allongées (Lesot et<br />

al., 1994).<br />

Au cours de la différenciation, il a été montré que le chondroïtine-4-sulfate évoluait de façon<br />

identique à celle de la fibronectine (Mark et al., 1992a). Toutefois, les chondroïtines sulfates ne<br />

semblent pas intervenir dans le contrôle de la différenciation des odontoblastes (Mark et al.,<br />

1992b).<br />

Des études ont également montré des modifications du profil de distribution des<br />

glycosaminoglycanes (Lau et al., 1983 ; Lau et Ruch, 1983) et des polysaccharides (Meyer et al.,<br />

1981). La tenascine associée à la MB augmente au cours de la différenciation terminale des<br />

odontoblastes (Thesleff et al., 1987).<br />

L’ensemble de ces observations illustre certains aspects de l’évolution de la composition de la MB<br />

au cours de la différenciation des odontoblastes.<br />

II – 2 – 3 Activité biologique des constituants matriciels<br />

Les molécules de la MEC interviennent également dans le processus de différenciation<br />

odontoblastique, par l’intermédiaire de récepteur. Une protéine a été largement étudiée à ce sujet :<br />

la fibronectine.<br />

Au cours de la différenciation, celle-ci subit une redistribution au niveau de la MEC. La mise en<br />

présence de préparations membranaires de cellules du mésenchyme dentaire avec la fibronectine<br />

a montré que celle-ci interagissait avec trois protéines de haut poids moléculaire : 145, 165 et 185<br />

kDa (Lesot et al., 1985).<br />

Une approche immunologique a permis d’étudier la protéine de 165 kDa (appelée P165). Deux<br />

anticorps monoclonaux dirigés contre elle ont été utilisés pour définir sa localisation et sa fonction.<br />

Cette protéine et la fibronectine s’accumulent transitoirement au pôle apical des odontoblastes en<br />

cours de polarisation (Figure 7) (Lesot et al., 1990 ; 1992). Un anticorps monoclonal reconnaissant<br />

spécifiquement un épitope extracellulaire de la protéine 165 kDa interfère avec l’organisation des<br />

microfilaments et bloque l’élongation et la polarisation des odontoblastes sans affecter les<br />

microtubules. Le mécanisme moléculaire utilisé par la P165 , dans la réorganisation des<br />

microfilaments pendant la polarisation n’a pas encore été élucidé. Aucune interaction entre la P165<br />

et l’a-actinine, la vinculine ou la taline n’a été mise en évidence dans les conditions expérimentales<br />

utilisées (Fausser et al., 1993a, 1993b).<br />

Des recherches complémentaires indiquent que la P165 n’est pas un membre de la famille des<br />

intégrines. En effet, la P165 est un monomère et son interaction avec la fibronectine est calciumindépendante.<br />

Elle interagit avec un fragment protéolytique de 62 kDa de la fibronectine<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 15


comprenant le domaine de liaison au collagène et le premier motif de type III or aucune intégrine<br />

n’interagit avec cette région (Lesot et al., 1988 ; 1990 ; 1992 ; 1993).<br />

D'autre part, la P165 ne se lie pas au fragment C-terminal de la fibronectine qui comprend la<br />

séquence d'attachement cellulaire RGD (domaine de liaison de nombreuses intégrines). Cette<br />

observation est confirmée par le fait que le peptide de synthèse GRGDS, compétiteur de la<br />

séquence RGD, n'inhibe pas la différenciation de l'odontoblaste.<br />

Concernant les facteurs de croissance et leur(s) récepteurs, de nombreuses expériences<br />

d’immunolocalisation et d’hybridation in situ, suggèrent l’intervention de certaines protéines dans la<br />

différenciation terminale des odontoblastes.<br />

La distribution de la GH (Growth Hormone), de la protéine de liaison à la GH et du récepteur de la<br />

GH a été étudiée par Zhang et al. (1997) Les immunomarquages réalisés sur des germes<br />

dentaires de rat à différents stades de gestation, montrent que les trois molécules semblent être<br />

exprimées dans les cellules odontogéniques subissant la cytodifférenciation. Ces données<br />

suggèrent que la GH joue un rôle paracrine et/ou autocrine dans le développement dentaire.<br />

L’immunohistochimie de IGF-I (de la famille des IGF : Insulin Growth Factor) et de son récepteur a<br />

montré que ces molécules étaient synthétisées localement par les cellules de la dent en formation.<br />

D’autre part, une forte immunoréactivité a été observée pour IGF-I au niveau des odontoblastes<br />

en cours de différenciation. Ces résultats semblent indiquer que lGF-I puisse jouer également un<br />

rôle paracrine et/ou autocrine (Joseph et al., 1993 ; 1996).<br />

Dans la superfamille des TGFβs (transforming growth factor), le TGFβ1, -2, -3 (Cam et al., 1990 ;<br />

D’Souza et al., 1990 ; Thesleff et Vaahtokari, 1992 ; Heikinheimo et al., 1993a) et le BMP2, -4, -6<br />

(Bone morphogenetic protein) (Lyons et al., 1990 ; Heikinheimo, 1993b, 1994 ; Vainio et al., 1993)<br />

jouent également un rôle dans la polarisation et la différenciation. L’analyse du schéma<br />

d’expression de ces facteurs de croissance a permis de mettre en évidence leur transcrits dans les<br />

cellules de l’épithélium dentaire interne, en face des cellules odontoblastiques.<br />

Le rôle de ces facteurs a été testé in vitro. Des pulpes dentaires ne renfermant que des<br />

préodontoblastes, cultivées en présence de TGFb1 ou de BMP2 et de l’héparine, permettent la<br />

différenciation fonctionnelle d’odontoblastes (Bègue-Kirn et coll, 1994). En effet, les facteurs de<br />

croissance ont besoin d’être immobilisés pour exercer leur action.<br />

In vivo, ils interagissent avec des composants extracellulaires, associés à la membrane basale et<br />

à des protéines membranaires. Les TGFbs se lient en particulier au b-glycan, au biglan, à la<br />

décorine (Cam et al., 1997) et aux récepteurs à sérine-thréonine kinase de type I ou de type II<br />

(Wang et al., 1995).<br />

II – 3 Rôle des odontoblastes : la dentinogenèse<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 16


Les cellules de la lignée odontoblastique passent par plusieurs états de différenciation.<br />

Successivement les cellules se différencient en odontoblastes polarisés, en odontoblastes<br />

sécréteurs puis en odontoblastes matures. La différenciation entraîne aussi bien des changements<br />

cytologiques que des changements transcriptionnels et traductionnels.<br />

Dès l’étape de polarisation, les odontoblastes commencent à synthétiser les constituants de la<br />

prédentine/dentine.<br />

II – 3 – 1 La prédentine<br />

La prédentine est composée de 97% de collagène de type I (dont 10-15% de trimère) et de 3% de<br />

type V [α1(V) et α3(V)]. Des phospholipides, de l’albumine et des protéoglycanes ont également<br />

été identifiés ainsi que de très petites quantités de phosphoprotéines (tableau 1). La prédentine<br />

contient du calcium (0,4%) et du phosphore (0,37%) à l’état de trace, contrairement à la dentine<br />

qui a une haute teneur en ions minérales (voir paragraphe suivant).<br />

Les odontoblastes sont responsables de la synthèse et de la sécrétion de la dentine mais<br />

également de sa dégradation. Pour cela, les odontoblastes sont capables de produire différentes<br />

enzymes catalytiques et métalloprotéases, qui vont dégrader la MEC de la prédentine/dentine. Les<br />

molécules libérées sont ensuite capturées par les vésicules d’endocytoses des odontoblastes.<br />

Elles convoient les résidus en direction des lysosomes distaux des corps cellulaires, où<br />

l’élimination se poursuit, tout en délivrant des messages informatifs ou stimulant la cellule (Piette<br />

et Goldberg, 2001). Les produits de dégradation de la matrice extracellulaire sont probablement<br />

générés lors de la conversion de la prédentine non-minéralisé en dentine minéralisé.<br />

II – 3 – 2 La dentine<br />

La dentine est composée de différents types de collagène tels que le collagène de type I, trimère<br />

de type I, type V et type VI, mais également de protéines non collagéniques (PNC) comme les<br />

protéoglycanes, les glycoprotéines, les phosphoprotéines et autres molécules que l’on peut trouver<br />

résumées dans le tableau 1. Parmi ces molécules, seules la DSP et la DPP sont connues pour<br />

être plus spécifiques des tissus dentaires.<br />

Cependant, les constituants principaux sont ceux de la phase minérale qui représente 70% de la<br />

dentine. Cette phase est composée d’hydroxyapatite carbonée et de magnésie. Ce sont les<br />

protéines non collagéniques, sécrétées à l’extrémité du prolongement, qui vont permettre la<br />

transformation de la prédentine en dentine, en initiant et en régulant la minéralisation de la MEC.<br />

La zone où s’effectue ce processus est appelé « front de minéralisation » (Butler, 1995 ; 1998).<br />

La dentinogenèse est un processus continu, qui persiste tout au long de la vie, cependant le<br />

vieillissement conduit les odontoblastes à des cellules peu sécrétrices (Couve, 1985), il y a donc<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 17


un ralentissement net entre les phases de formation initiale où l’activité sécrétrice est intense et<br />

les phases matures où ces processus sont ralentis.<br />

Au fur et à mesure de l’apposition de la dentine, les odontoblastes reculent en même temps que la<br />

pulpe. Le corps cellulaire reste à la périphérie du tissu mésenchymateux, tandis que le<br />

prolongement se retrouve séquestré dans la prédentine, dans des structures appelées canalicules.<br />

Malgré de nombreuses études, il n’a pas été possible pour le moment de déterminer la longueur<br />

occupée par les prolongements dans les canalicules. Certains résultats suggèrent qu’il ne s’étend<br />

pas au-delà de la moitié de la dentine (Brannstrom et Garberoglio, 1972 ; Frank et Voegel, 1980 ;<br />

Thomas et Payne, 1983), et d’autres que le prolongement se termine à proximité de la jonction<br />

amélodentinaire (Yamada et al., 1983), Tandis qu’une étude récente (Yoshiba et al., 2002),<br />

indique qu’il ne dépasserait pas la moitié ou le tiers interne de la dentine.<br />

II – 3 – 3 La dentine réactionnelle<br />

Bien que la synthèse de la dentine soit nettement diminuée chez l’adulte, l’activité métabolique des<br />

odontoblastes peut être augmentée en réponse à des stimuli comme le développement de caries<br />

ou des dommages tissulaires (Franck et Nalbandian, 1989). Selon Smith et al. (1995 ; 1998), les<br />

membres de la famille du TGFb présents dans la dentine pourraient être solubilisés par la plaque<br />

bactérienne acide. Ainsi, ces molécules seraient responsables des effets stimulateurs des voies<br />

métaboliques des odontoblastes. Les composants organiques sécrétés en réponse aux agressions<br />

donnent naissance à la dentine dite « réactionnelle ».<br />

II – 3 – 4 La dentinogenèse réparatrice.<br />

Parfois, les dommages causés par différents facteurs sont tels que les odontoblastes primaires,<br />

issus du développement normal, sont détruits. La dentine réactionnelle ne peut donc plus être<br />

synthétisée. Le tissu pulpaire a alors la possibilité de réagir, par la mise en place d’une barrière<br />

dentinaire : la dentine réparatrice (Lesot et al., 1993 ; Smith et al., 1994 ; Magloire et al., 1992 ;<br />

Farges et al., 1993). Celle-ci est produite par des cellules issues de la région sousodontoblastique,<br />

qui se divisent et qui migrent au contact de la zone de nécrose et se différencient<br />

en odontoblastes secondaires. Ces cellules sont morphologiquement et fonctionnellement<br />

semblables aux odontoblastes de première génération (Magloire et al., 1988; 1992 ; Lesot et al.,<br />

1993 ; 1994 ; Bègue-Kirn et al., 1994). Ils présentent toutefois des caractéristiques fonctionnelles<br />

différentes comme la synthèse de collagène de type III et de fibronectine.<br />

II – 4 Protéines dentinaires sécrétées par les odontoblastes<br />

II – 4 – 1 Les collagènes<br />

La matrice organique est constituée à 90% de collagènes et essentiellement de collagène de type<br />

I. Celui-ci est formé par l’association de deux chaines α1 et α2. On trouve également du collagène<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 18


sous forme de trimère de type I (10 à 15%), composé de trois chaines a1. La prédentine/dentine<br />

comprend également du collagène de type V, qui régule le diamètre des fibres de collagène de<br />

type I. Les molécules de collagène s’organisent en un réseau tridimensionnelle de fibres de gros<br />

diamètre. Ce motif architectural est spécialement adapté pour la minéralisation. Cependant, le<br />

collagène de type I n’est pas directement responsable de la nucléation de l’hydroxyapatite. Il<br />

permettrait plutôt la fixation des phosphoprotéines. Ces dernières conditionneraient alors le dépôt<br />

du minéral dans les espaces libres de la fibre de collagène.<br />

II – 4 – 2 Protéines non collagéniques exprimées par les odontoblastes et les cellules de<br />

divers tissus<br />

a. L’ostéonectine<br />

Cette protéine est présente dans l’os, le cartilage hypertrophique, la dent et dans d’autres tissus<br />

conjonctifs pendant certains stades du développement (Bianco et al., 1988 ; Lane et Sage, 1994 ;<br />

Malaval et al., 1991 ; Reichert et al., 1992). Elle contient de nombreux résidus acides aspartiques,<br />

acides glutamiques, glycine et sérine. Elle se lie fortement au calcium et au collagène de type I. In<br />

vitro, elle se comporte comme inhibiteur des cristaux d’apatites. Sa synthèse est stimulée par le<br />

TGFβ1. L’ostéonectine pourrait jouer un rôle dans la forme et l’adhésion cellulaire et dans la<br />

progression du cycle cellulaire (Gilmour et al., 1998 ; Lane et Sage, 1994 ; Tremble et al., 1993).<br />

b. L’ostéopontine<br />

C’est une protéine phosphorylée, qui porte une séquence poly-Asp pour la fixation du calcium et<br />

plusieurs sites de phosphorylations potentiels pour les caséïnes kinases (Butler, 1989 ; Denhardt<br />

et Guo, 1993). Elle possède également une séquence RGD (Gehron-Robey, 1996 ; Kohri et al.,<br />

1993), reconnue par les intégrines. Sa synthèse est stimulée par la vitamine D et par le TGFβ1. Sa<br />

fonction dans les tissus minéralisés serait de réguler la croissance des cristaux d’hydroxyapatite et<br />

assurer la cohésion entre le minéral et la MEC. Elle est exprimée par les préostéoblastes, les<br />

ostéoblastes, les jeunes ostéocytes et les chondrocytes (Butler, 1989). Les immunomarquages<br />

sont discrêts pour les odontoblastes jeunes et la prédentine, plus marqués pour les odontoblastes<br />

matures.<br />

c. Les protéoglycanes<br />

Les protéoglycanes (PG) sont formés de protéines associées à des glycosaminoglycanes sulfatés<br />

de type chondroïtine-sulfate, dermatane-sulfate et kératane-sulfate. Des études<br />

immunocytochimiques ont montré que les chondroïtine-4-sulfates étaient présentes dans la<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 19


prédentine et la dentine tandis que les chondroïtine-6-sulfates ne sont présentes que dans la<br />

prédentine (Takagi et al., 1990).<br />

Parmi les protéoglycanes présents dans la prédentine/dentine, on compte la décorine et le<br />

biglycane (Yoshiba et al., 1996), la fibromoduline, le lumican (Chen et al., 1996 ; Hall et al., 1997)<br />

et le versican (Takagi et al., 1990), l’asporine (Henry et al., 2001 ; Lorenzo et al., 2001), le<br />

kératocane (Corpuz et al., 1996) et l’ostéoadhérine (Buchaille et al., 2000 ; Petersson et al., 2003).<br />

Le rôle des protéoglycanes dans les phénomènes de biominéralisation est mal défini. Il a été<br />

suggéré que la décorine, le lumican et l’ostéoadhérine puissent avoir un rôle dans la mise en place<br />

du réseau des fibres de collagène. L’ostéoadhérine aurait également une autre fonction, celle de<br />

nucléateur lors de la biominéralisation (Scott, 1988 ; Birk et al., 1995 ; Buchaille et al., 2000 ;<br />

Embery et al., 2001 ; Petersson et al., 2003). En solution, le biglycane lui-même a été décrit<br />

comme étant nucléateur des cristaux d’hydroxyapatite et à de plus fortes concentrations, inhibiteur<br />

de la croissance des cristaux (Boskey et Coll, 1997).<br />

Dans tous les cas, la fonction des PG dans la bioméralisation pourrait être expliquée au moins en<br />

partie par leur structure intrinsèque. En effet, les chaines glycosaminoglycanes contiennent<br />

plusieurs groupements sulfates et carboxyles qui confèrent aux PG une capacité importante à fixer<br />

le calcium.<br />

d. La phosphatase alcaline<br />

La phosphatase alcaline est une protéine de surface cellulaire, mais elle a aussi été isolée de la<br />

matrice minéralisée. Il existe quatre isoformes, dont une, la phosphatase alcaline tissu nonspécifique<br />

(TNAP) présente dans l’os, la dent, le foie et le rein.<br />

II – 4 – 3 Protéines exprimées par les odontoblastes et les cellules<br />

des tissus minéralisés<br />

a. L’ostéocalcine<br />

Cette protéine contient trois résidus γ-carboxyglutamiques (Price, 1992), qui forment un motif<br />

d’hélice permettant à l’ostéocalcine de se lier au calcium et aux phosphates des surfaces<br />

cristallines. Elle pourrait agir comme un inhibiteur de la minéralisation (Young et al., 1992).<br />

On la trouve dans l’os, où elle est très abondante, la dentine et le cément (Linde et al., 1982 ;<br />

Bronckers et al., 1987 ; Davideau et al., 1996 ; Lian et al., 1999). Sa synthèse est stimulée par la<br />

vitamine D (Lian et al., 1989), la parathormone et des facteurs de croissance.<br />

b. La protéine de la matrice dentinaire (DMP1 ou AG1)<br />

La DMP1 a d’abord été isolée dans la matrice dentinaire (George et al., 1994), mais ensuite elle a<br />

été localisée aussi dans d’autres cellules des tissus minéralisés : ostéoblastes, cémentoblastes et<br />

les améloblastes sécréteurs (D’Souza et al., 1997). C’est une protéine hautement phosphorylée,<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 20


iche en sérine, en acide glutamique et en acide aspartique et qui contient également une<br />

séquence adhésive arginine-glycine-aspartate (RGD). Elle est capable de lier les ions calcium. Il a<br />

été suggéré qu’elle participe à l’initiation et/ou la régulation de la formation de l’hydroxyapatite<br />

(Butler et Ritchie, 1995).<br />

c. La sialoprotéine osseuse (BSP)<br />

La BSP est une protéine fortement glycosylée et sulfatée, isolée à partir de l’os (Fisher et al.,<br />

1983 ; Franzen et Heinegard, 1985). C’est une protéine riche en acide glutamique et aspartique<br />

qui contient des sites potentiels de liaison au calcium et à l’hydroxyapatite (Fisher et al., 1990).<br />

Elle est synthétisée et sécrétée par les ostéoblastes, les odontoblastes, les cémentoblastes et les<br />

améloblastes (Shapiro et al., 1993 ; MacNeil et al., 1996 ; Chen et al., 1992 ; 1998). Alors que la<br />

fonction de la BSP n’a pas été identifiée de façon certaine, il a été montré que cette protéine<br />

pouvait servir de nucléateur pour la formation des cristaux d’hydroxyapatites (Hunter et Goldberg,<br />

1993). Mais bien que son expression soit généralement associée à la biominéralisation, la<br />

présence d’une séquence RGD dans sa structure primaire semble indiquer d’autres fonctions pour<br />

cette protéine. La BSP favorise d’ailleurs l’attachement et l’étalement de cellules d’ostéosarcome<br />

de rat sur des boîtes plastiques recouvertes avec cette protéine, par l’intermédiaire de l’intégrine<br />

aVb3. On sait de plus, que la BSP stimule l’élévation de la concentration intracellulaire en calcium<br />

cytosolique libre, par l’interaction avec l’intégrine (Paniccia et al., 1995). Cette interaction pourrait<br />

donc servir, à la fois, à l’attachement cellulaire et avoir une fonction de voie de signalisation.<br />

Quoiqu’il en soit, l’intervention potentielle de ces fonctions dans la formation des tissus conjonctifs<br />

minéralisés et/ou dans l’émail reste à être déterminée.<br />

II – 4 – 4 Protéines spécifiques des odontoblastes<br />

Nous avons pu voir précédemment que les odontoblastes partagent l’expression de nombreuses<br />

protéines avec d’autres tissus, notamment les cellules du tissu osseux. Dans ces rappels, seules<br />

quelques protéines communes à l’os et à la dentine ont été citées, mais il existe des centaines<br />

d’autres protéines exprimées par les ostéoblastes et les odontoblastes. Shi et al. (2001) ont<br />

montré par microarray que des progéniteurs d’odontoblastes et des progéniteurs d’ostéoblastes<br />

possédent un niveau similaire d’expression sur plus de 4000 gènes connus. Cette technique n’a<br />

pas permis de détecter de gènes exclusivement présents dans l’une des populations.<br />

Actuellement, seules deux protéines sont connues pour être plus spécifiquement exprimées et<br />

sécrétées par les odontoblastes : la phosphoprotéine dentinaire (DPP) et la sialoprotéine<br />

dentinaire (DSP). Ces deux molécules sont produites par le clivage d’un précurseur protéique<br />

commun. Ce dernier est codé par un seul gène nommé sialophosphoprotéine dentinaire (dspp)<br />

(MacDougall et al., 1997), localisé sur le chromosome 4 humain. Récemment, la Dspp a été<br />

observée dans l’oreille et l’os (Xiao et al., 2001 ; Qin et al., 2002), mais à l’état de trace. Ces deux<br />

protéines restent donc les marqueurs de la différenciation odontoblastique. Des expériences<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 21


d’immunomarquage et d’hybridation in situ ont montré que la DSP et la DPP étaient synthétisées<br />

et sécrétées par les odontoblastes jeunes, les odontoblastes matures et transitoirement par les<br />

préaméloblastes (D’souza et al., 1997 ; Bronckers et al., 1993 ; Bègue-Kirn et al., 1998a ; 1998 b ;<br />

Bleicher et al., 1999 ; Papagerakis et al., 2002). Le rôle crucial de la dspp a été démontré sur des<br />

souris knockout (Screenath et al., 2003), celle-ci orchestrerait les évènements essentiels de la<br />

minéralisation dentinaire incluant très probablement la régulation de l’expression des<br />

protéoglycanes.<br />

a. La phosphoprotéine dentinaire (DPP) ou phosphoryne<br />

C’est la protéine non collagénique majeure de la dentine (Butler, 1998), elle est riche en acide<br />

aspartique (35 - 38 %) et phosphosérine (45 – 50 %). La phosphorylation des résidus sérine est<br />

sous la dépendance de la caséine-kinase II d’abord, puis de la caséine kinase I qui termine la<br />

phosphorylation. In vitro, l’inactivation de ces deux kinases conduit à l’altération des processus de<br />

minéralisation. Elle est capable de se lier au calcium (Linde et Goldberg, 1993) et participerait à<br />

l’initiation et au contrôle de la formation minérale (Veis, 1993 ; Linde et Goldberg, 1993 ; Butler,<br />

1995 ; 1998 ; Ritchie, 1997). D’autre part, la DPP est capable de se lier, de manière covalente, au<br />

collagène de type I (Stetler-Stevenson et Veis, 1986 ; Traub et al., 1992). Le site de liaison au<br />

collagène se situe au niveau de la bande « e », qui est impliquée dans le dépôt initial du minéral.<br />

Le rôle de la DPP serait de servir d’interface entre le collagène et la phase minérale dans la<br />

dentine. Après fixation de la DPP sur le collagène, il y aurait concentration des ions calcium à<br />

l’intérieur de la fibre de collagène, provoquant ainsi la nucléation des cristaux d’hydroxyapatite.<br />

Ensuite, elle participerait à la détermination de la forme et de la taille des cristaux en se liant aux<br />

cristaux nouvellement formés et en ralentissant leur croissance (Füredi-Milhofer et al., 1994 ;<br />

Butler, 1998).<br />

b. La sialoprotéine dentinaire (DSP)<br />

Cette protéine est riche en acide aspartique et glutamique et en résidus sérine et glycine (Butler et<br />

al., 1992). Elle possède des sites potentiels de phosphorylation, mais il n’a pas été possible de<br />

montrer la présence de phosphate lié sur la DSP (Butler et al., 1992). Cette protéine est localisée<br />

dans les odontoblastes jeunes et matures, dans la dentine mais aussi dans les préaméloblastes<br />

(Bronckers et al., 1993 ; MacDougall et al., 1999a ; Ritchie et al., 1997). La protéine mais pas les<br />

ARNm, a été aussi détectée dans les cellules pulpaires (D’Souza et al., 1992 ; 1997). Son rôle<br />

dans la dentinogenèse reste inconnu. Elle ne contient pas de séquence RGD qui permettent<br />

l’attachement cellulaire comme cela a été trouvé pour d’autres protéines riches en acide sialique<br />

(ostéopontine). D’ailleurs, elle peut ralentir le développement des cristaux, à l’état libre, comme<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 22


cela a été montré pour la DPP et l’ostéopontine mais l’effet de la DSP in vitro est beaucoup moins<br />

important que ces deux dernières protéines (Butler, 1998). Finalement, il a été proposé qu’elle<br />

pourrait jouer un rôle dans les interactions épithélio-mésenchymateuses (Butler, 1998) et dans la<br />

nucléation des cristaux de l’émail (MacDougall et al., 1998a)<br />

III – Etude des odontoblastes<br />

III – 1 Difficultés d’étude de ce type cellulaire<br />

La situation particulière de l’odontoblaste au sein du complexe dentino-pulpaire complique<br />

l’analyse de cette cellule in vivo. En effet, les odontoblastes forment une couche unicellulaire à la<br />

surface de la pulpe et ne représentent qu’un très faible pourcentage des cellules<br />

mésenchymateuses. De plus, ces cellules ont un prolongement enchassé dans la MEC. Leur<br />

isolement est donc difficile et fournit très peu de cellules.<br />

Ces contraintes ont rendu nécessaire la mise au point de systèmes de culture favorisant la<br />

différenciation odontoblastique. Les différents modèles sont basés sur le même postulat : les<br />

cellules pulpaires ou des sous-populations de ces cellules dans la dent mature ont encore, dans<br />

des conditions favorables, la capacité de se différencier en odontoblastes, par des mécanismes<br />

similaires à ceux mis en jeu pendant le développement embryonnaire. Ce sont des odontoblastes<br />

dits de seconde génération, que l’on peut voir apparaître in vivo en réponse à certains<br />

phénomènes pathologiques pour remplacer les odontoblastes originels. Ces cellules ont la<br />

capacité, en absence d’épithélium odontogène et de MB, de synthétiser une dentine réparatrice<br />

(Lesot et al., 1993 ; 1994.)<br />

Deux grands types d’approches ont été utilisées pour induire la différenciation de cellules<br />

précurseurs en odontoblastes et favoriser également la dentinogénèse in vitro : les cultures<br />

d’organes et les cultures de cellules pulpaires.<br />

III – 2 Méthodes utilisées pour contourner les difficultés<br />

III – 2 – 1 Cultures de papilles dentaires<br />

L’utilisation de ce type de modèle permet de conserver les relations intercellulaires et une certaine<br />

morphologie cellulaire originelle, c’est pourquoi beaucoup de recherches ont été menées dans<br />

cette voie, avec plus ou moins de succès. Lesot et al. (1985) ont cultivés des papilles dentaires sur<br />

filtres millipores recouverts de collagène de type I et/ou de fibronectine. Dans ce cas, aucune<br />

polarisation n’a pu être observée.<br />

En revanche, lorsque les filtres millipores sont recouverts de fractions dentinaires (Cam et al.,<br />

1986 ; Lesot et al., 1986), le maintien d’odontoblastes polarisés est possible.<br />

Bègue-Kirn et al. (1992) ont cultivés des papilles dentaires (ne contenant que des<br />

préodontoblastes en division) en milieu semi-solide supplémenté en TGFb ou en BMP2 combinés<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 23


avec de l’héparine ou de la fibronectine, ou en fractions solubles dans l’EDTA de la dentine. Dans<br />

ces conditions, il a été possible de maintenir et surtout d’initier la différenciation d’odontoblastes.<br />

La polarisation et la différenciation fonctionnelle des odontoblastes sont donc stimulées par<br />

association de protéines de la dentine et de facteurs de croissance. En effet, les expériences in<br />

vitro (Bègue-Kirn et al., 1994) suggèrent que l’immobilisation des facteurs de croissance actifs par<br />

l’héparine ou la fibronectine est nécessaire pour induire la polarisation cytologique des<br />

odontoblastes et éventuellement pour l’accumulation de la matrice dans la partie apicale. Le<br />

piégeage des facteurs de croissance simulerait l’immobilisation des composants par la membrane<br />

basale, in vivo.<br />

III – 2 – 2 Cultures de tranches de dent<br />

Dans le même souci de préserver l’architecture tridimensionnelle, des modèles ont été réalisés à<br />

partir de tranche de dent mature mises en culture. Ces systèmes ont l’avantage de permettre, en<br />

plus, l’investigation de la dentinogenèse réparatrice et réactionnelle. Le comportement de<br />

l’odontoblaste peut alors être examiné indépendamment de toutes réactions inflammatoires, que<br />

l’on voit apparaître lors d’une atteinte tissulaire .<br />

Des coupes transversales épaisses d’incisives de rats ont été mises en culture (Sloan et al., 1998)<br />

et ont servi à l’étude de l’influence de différents isoformes du TGFβ. Pour se faire des billes<br />

d’agarose chargées des différents isoformes ont été placées au sein du complexe dentino-pulpaire<br />

des coupes. Les résultats montrent que le TGFb1 et -b3 stimulent la sécrétion de la MEC par les<br />

odontoblastes et sont mitogènes pour les cellules pulpaires.<br />

Dans certaines cultures, le TGFβ3 semblait induire également l’émergence de nouvelles cellules<br />

différenciées et polarisées de type odontoblastique (Sloan, 1999 ; Sloan et Smith, 1999 ; Sloan et<br />

al., 2000)<br />

Magloire et al. (1996) ont quand à eux, mis en culture des coupes épaisses de dents humaines<br />

extraites pour raisons orthodontiques chez de jeunes patients. La mise en place d’un micro-tube à<br />

la surface dentinaire à proximité de la pulpe permet d’étudier l’influence de certaines molécules sur<br />

les cellules pulpaires, par diffusion de ces facteurs à travers les tubules dentinaires. Le TGFβ1<br />

induit la synthèse de collagène a1(I) par les cellules imprégnées de facteurs (Melin et al., 2000) et<br />

l’application de NGF (nerve growth factor) induirait des changements dans la morphologie<br />

cellulaire (Magloire et coll, 1997). La réalisation d’une cavité triturante (cavité se situant sur la face<br />

de la dent au contact des aliments) avant la mise en culture permet de mimer l’atteinte dentinaire<br />

(fraisage, carie) et doit permettre d’étudier les principales étapes de la cicatrisation pulpaire et<br />

notamment l’origine des cellules qui se différencient en odontoblastes de seconde génération.<br />

Toutefois, comme dans le cas des cultures de papilles dentaires, ce modèle ne permet pas d’isoler<br />

les cellules et donc d’étudier la cascade des réactions aboutissant à la différenciation<br />

odontoblastique.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 24


III – 2 – 3 Cultures de cellules pulpaires<br />

L’étude des mécanismes de régulation impliqués dans la différenciation terminale et la synthèse<br />

de matrice in vitro requiert un grand nombre de cellules homogènes au niveau phénotypique et<br />

génotypique.<br />

Pour répondre à cet objectif, de nombreuses tentatives cherchant à induire la différenciation<br />

odontoblastique, ont été réalisées. Certains systèmes ont utilisés des cellules de rat (Kasugaï et<br />

al., 1988 ; Liang et al., 1990 ; Kawase et al., 1990 ; Hayashi et al., 1993), de souris (MacDougall<br />

et al., 1995 ; 1998 ; Andrews et al., 1993), de bovin (Nakashima, 1991 ; 1992 ; Nakashima et al.,<br />

1994 ; Satoyoshi et al., 1995 ; Hanks et al., 1998) et d’humain (Magloire et Dumont, 1976 ;<br />

Magloire et al., 1981 ; Seux et al., 1991 ; Kuo et al., 1992 ; Tsukamoto et al., 1992 ; Shiba et al.,<br />

1995 ; Nakade et al., 1999). Toutes ces techniques ne conduisent pas à la différenciation de<br />

cellules en odontoblastes. La plupart du temps les cellules obtenues sont de types fibroblastiques<br />

ou préodontoblastiques exprimant en fonction des systèmes, les molécules de la MEC sécrétées à<br />

ces mêmes stades in vivo telles que la phosphatase alcaline, l’ostéocalcine, le collagène de type I<br />

ou la fibonectine. Ces cellules s’organisent le plus souvent en nodules composés de plusieurs<br />

couches cellulaires (Nakashima, 1991 ; 1992 ; Nakashima et al., 1994 ; Kuo et al., 1992 ; Andrews<br />

et al., 1993) qui en présence de βGP présentent des aires de minéralisation (Tsukamato et al.,<br />

1992 ; MacDougall et al., 1992 ; Shiba et al., 1995). Quelques auteurs mettent en évidence des<br />

protéines directement reliées au phénotype odontoblaste, telles que DMP1, la DSP, la DPP ou des<br />

protéines « phosphoryne-like » (MacDougall et al., 1992 ; Hanks et al., 1998 ; Kasugaï et al.,<br />

1993).<br />

Dans certains de ces systèmes, les auteurs ont immortalisé des cellules du mésenchyme pulpaire<br />

de souris (MacDougall et al., 1995 ; Hanks et al., 1998) ou humaines (Panagakos, 1998), par<br />

l’antigène T du virus SV40. Récemment, une autre lignée cellulaire odontoblastique, immortalisée<br />

par la télomérase, a été mise au point, capable de produire de la dentine-like minéralisée in vivo et<br />

in vitro (Hao et al., 2002).<br />

D’autres auteurs ont employé ces cultures de cellules pulpaires sur divers substrats tels que la<br />

fibronectine, des microcristaux de carbonate de calcium ou au sein d’éponge de collagène de type<br />

I et de chondroïtine sulfate par exemple (Veron et al., 1990 ; Bouvier et al., 1990 ; Seux et al.,<br />

1991). Ces études avaient pour but de simuler l’architecture en trois dimensions et l’environnement<br />

cellulaire des odontoblastes in vivo, représentés par les molécules de la MEC et les facteurs fixés<br />

sur cette matrice.<br />

III – 2 – 4 Microdissection à capture laser<br />

Récemment une nouvelle méthode a été utilisée par Hoffmann et al. (2001 ; 2002) : la<br />

microdissection à capture laser. Cette approche permet d’obtenir une population pure et intact de<br />

préodontoblastes et d’odontoblastes. Le protocole nécessite des coupes très fines (12-14 µm) de<br />

tête d’embryon ou de nouveaux-nés de souris, congelée ou enrobée dans de la paraffine. Comme<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 25


la morphologie des odontoblastes s’identifie facilement, la dissection se fait directement sous<br />

microscope avec le laser, qui envoie des pulses de faible énergie. Cet appareil opère avec<br />

précision, ce qui permet d’isoler uniquement les odontoblastes. Ceux-ci sont ensuite catapultés<br />

dans une capsule microfuge (microfuge cap), et peuvent ensuite servir pour l’extraction d’ARNs.<br />

En effet, il a été montré que les ARNs issus d’odontoblastes disséqués à partir de trois molaires<br />

sont suffisants en quantité et en qualité pour réaliser des études d’expression de gène.<br />

L’utilisation de la microdissection à capture laser est donc un moyen valable pour extraire des<br />

ARNs à partir d’une population réduite de cellules.<br />

III – 3 Technique mise en œuvre dans notre laboratoire<br />

III – 3 – 1 Culture cellulaire (Couble et al., 2000)<br />

Le laboratoire a développé un système de culture favorisant la différenciation de cellules pulpaires<br />

en odontoblastes. La méthode consiste à mettre en culture des explants de pulpe dentaire en<br />

présence de milieu supplémenté en SVF (sérum de veau fœtal). Ce type de milieu permet la<br />

croissance des cellules pulpaires précurseurs. L’addition de bêta-glycérophosphate (βGP) dans le<br />

milieu, permet d’obtenir des cellules ayant les caractéristiques morphologiques et fonctionnelles<br />

des odontoblastes. Les cellules sont polarisées et présentent un prolongement cytoplasmique et<br />

des jonctions complexes similaires à celles qui lient les odontoblastes in vivo. Des études<br />

structurales ont montrées que les organites intracellulaires se concentrent principalement au<br />

niveau du corps cellulaire, tandis que le prolongement contient uniquement les éléments du<br />

cytosquelette et des vésicules sécrétrices.<br />

Ces cellules ont la capacité de déposer une matrice abondante riche en collagène de type I, où<br />

l’on peut observer ensuite une aire de minéralisation. L’étude de l’expression des gènes par RT-<br />

PCR révèle que les odontoblastes polarisés expriment la chaine a1 du collagène et que les<br />

odontoblastes de l’aire de minéralisation expriment la dspp.<br />

Ce système de culture cellulaire induit la différenciation de cellules pulpaires précurseurs (CPP) en<br />

odontoblastes, au niveau morphologique mais également au niveau fonctionnel. De plus ces<br />

cellules présentent une organisation similaire à la couche odontoblastique in vivo.<br />

III – 3 – 2 Construction d’une banque spécifique des odontoblastes<br />

(Buchaille et al., 2000)<br />

Afin d’étudier les gènes exprimés spécifiquement dans la couche odontoblastique, le laboratoire à<br />

construit une banque d’ADNc, à partir de cultures de CPP et d’odontoblastes. La faible quantité<br />

d’ARNs totaux extraits de ces cultures a déterminé le choix de la technique employée pour la<br />

construction de la banque. La technique PCR d’hybridation soustractive suppressive (SSH PCR),<br />

développée par Clontech (Palo Alto, CA, USA), a semblé la plus appropriée. En effet, celle-ci<br />

permet d’enrichir le milieu réactionnnel en ADNc spécifiques d’un des deux types cellulaires (choisi<br />

au préalable). Les ADNc en abondance identique dans les CPP et les odontoblastes ont donc été<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 26


supprimés tandis que les ADNc en plus grande quantité dans les odontoblastes ont été amplifiés<br />

de manière exponentielle. Cette technique permet également l’élimination des ADNc surexprimés<br />

dans les CPP.<br />

Les ADNc soustraits ont ensuite été clonés dans un vecteur TA, qui a servi a transformer les<br />

bactéries Escherichia Coli, permettant ainsi de créer une banque de clones spécifiques des<br />

odontoblastes. Après avoir validé ce modèle de banque, les gènes retrouvés ont été alignés avec<br />

ceux contenus dans les banques grâce au logiciel BLAST.<br />

Les gènes retrouvés ont été classés dans les trois catégories ci-après :<br />

Ø Gènes déjà identifiés dans les odontoblastes et gènes ubiquitaires (tableau 2)<br />

Ø Gènes déjà identifiés dans d’autres types cellulaires (Tableau 3)<br />

Ø Gènes inconnus (Tableau 4)<br />

Parmi les clones de la banque, 40% correspondent à des gènes inconnus. Les alignements<br />

informatiques ont montrés que 80% des ces clones possèdent plus de 80% d’homologie avec des<br />

séquences exprimées (EST) ou des séquences génomiques. Le potentiel de découverte de<br />

nouveaux gènes responsables du phénotype odontoblastique est par conséquent très important.<br />

La réalisation d’un reverse northern dot-blot dans le cadre de la banque a permis d’évaluer le<br />

niveau de surexpression de chaque gène dans les odontoblastes par rapport aux cellules<br />

pulpaires précurseurs (tableau 4).<br />

Comme cela a été décrit précedemment, il existe peu de données sur le phénotype des<br />

odontoblastes. Seule, la dspp a été décrite comme spécifique de ces cellules. Mais l’expression<br />

propre aux odontoblastes concerne probablement d’autres gènes. Ainsi l’étude des clones de cette<br />

dernière catégorie devrait permettre d’identifier, s’ils existent, d’autres gènes caractéristiques des<br />

odontoblastes.<br />

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