hayom34 - Communauté Israélite Libérale de Genève
hayom34 - Communauté Israélite Libérale de Genève
hayom34 - Communauté Israélite Libérale de Genève
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
<strong>Genève</strong><br />
Store of Geneva<br />
<strong>Genève</strong>, 6 rue Cornavin<br />
www.manor.ch The Biggest <strong>de</strong>partment<br />
interview<br />
> Valérie Zenatti<br />
Invitée du Festival International <strong>de</strong> Littérature cet automne à Berlin pour la traduction en allemand <strong>de</strong> son roman<br />
«Une bouteille dans la mer <strong>de</strong> Gaza», Valérie Zenatti, écrivaine franco-israélienne, est bien connue <strong>de</strong> nos lecteurs,<br />
puisqu’elle a fait par trois fois l’objet <strong>de</strong> la chronique «J’ai lu pour vous»: en 2005 et 2008 pour ses traductions <strong>de</strong><br />
Aharon Appelfeld, puis en 2008 à nouveau pour la sortie <strong>de</strong> la version originale <strong>de</strong> «Une bouteille dans la mer <strong>de</strong> Gaza».<br />
Elle a rencontré en Allemagne un large public <strong>de</strong> collégiens et <strong>de</strong> jeunes adultes très intéressés par le sujet évoqué et<br />
la façon dont il est traité dans ce livre. À cette occasion, Valérie Zenatti a accordé un entretien à Hayom.<br />
Vous semblez à la fois un peu surprise<br />
et enthousiaste <strong>de</strong> cette rencontre<br />
avec ces adolescents allemands.<br />
Je regar<strong>de</strong> ces jeunes ce soir et je trouve<br />
qu’ils ressemblent beaucoup plus à <strong>de</strong><br />
jeunes Israéliens qu’à <strong>de</strong> jeunes Français.<br />
Comme ici en Allemagne, on apprend<br />
aux jeunes Israéliens à s’ouvrir,<br />
à être généreux, à donner une chance<br />
à la confiance. Le système d’éducation<br />
semble plus proche entre l’Allemagne<br />
et Israël qu’avec la France. On leur fait<br />
confiance, on les responsabilise plus<br />
en leur donnant la chance d’exister<br />
autrement.<br />
Vous avez été enseignante en<br />
France. Ressentez-vous un effet <strong>de</strong><br />
«communautarisation» au sein <strong>de</strong> la<br />
jeunesse?<br />
Oui, j’ai senti une certaine «communautarisation»<br />
chez les jeunes Juifs<br />
et les jeunes d’origine maghrébine en<br />
France. Cela ressemble à un retour en<br />
arrière pour moi, par rapport à ma<br />
génération. Mais tous les jeunes ne<br />
pensent pas comme cela, bien heureusement.<br />
Par exemple, mes enfants ne<br />
comprennent pas ce repli. Je connais<br />
<strong>de</strong>s jeunes Juifs et <strong>de</strong> jeunes Arabes<br />
qui disent «les Français»! C’est très<br />
attristant. C’est aussi un problème <strong>de</strong><br />
transmission; les parents doivent inculquer<br />
aux enfants qu’ils sont français.<br />
Il y a un glissement beaucoup<br />
plus marqué <strong>de</strong> certains jeunes vers<br />
une appartenance nationale et religieuse<br />
et c’est très dommage.<br />
Ces jeunes gens qui vous ont écoutée<br />
et posé <strong>de</strong>s questions ce soir<br />
sont fascinés par cette histoire<br />
d’«Une bouteille dans la mer <strong>de</strong><br />
Gaza» mais ils ont également l’impression<br />
qu’elle est un peu naïve…<br />
suite page 62<br />
61 | hayom 34