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N°32. Octobre 2005. - Centre Régional des Lettres de Basse ...

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Livres<br />

Le <strong>de</strong>rnier roman d’Arnaud Cathrine nous<br />

ressemble. Il dit la famille : ce lieu privilégié <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

premiers manques et <strong><strong>de</strong>s</strong> pertes, <strong><strong>de</strong>s</strong> premières<br />

fêlures. Ce lieu où l’on s’amoche les uns les autres<br />

en toute tranquillité. Trois voix, celles <strong><strong>de</strong>s</strong> trois<br />

enfants, Vincent et Lily, les jumeaux <strong>de</strong> seize ans, et<br />

Sweet home - Phase <strong>de</strong>ux<br />

L’esprit <strong>de</strong> famille<br />

Arnaud Cathrine situe son <strong>de</strong>rnier roman à Bénerville-sur-mer, dans le Calvados. Là, même la trêve <strong><strong>de</strong>s</strong> vacances<br />

ne dissimule plus rien <strong><strong>de</strong>s</strong> blessures d’un couple qui emmène ses enfants dans sa dérive.<br />

À 32 ans,Arnaud Cathrine est déjà l’auteur <strong>de</strong> huit romans.<br />

carte blanche<br />

Martin, trois ans au début,<br />

conduisent tour à tour l’histoire<br />

<strong>de</strong> la famille à <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

époques différentes. À Lily,<br />

l’été 83. À Vincent, l’année<br />

1990 et à Martin, l’année<br />

2003. Devant eux, trois<br />

adultes : le père, l’oncle<br />

Rémo et Susan, la mère.<br />

Une mère « fatiguée »<br />

doux euphémisme pour ne<br />

pas nommer le mal-être qui<br />

la conduira au suici<strong>de</strong>.<br />

L’adolescence, le <strong>de</strong>uil et la<br />

fratrie – thèmes chers à l’auteur<br />

– sont au cœur <strong>de</strong> ce<br />

portrait <strong>de</strong> famille aux<br />

accents justes.<br />

Alph.B.Seny Dans cette « fratrie grelottante<br />

», on a une tendresse<br />

toute particulière pour<br />

Vincent qui prend le relais <strong>de</strong> la narration pour l’été<br />

90, le <strong>de</strong>uxième été dans la chronologie du roman.<br />

Vincent est <strong>de</strong>venu écrivain. « Tu te souviens<br />

quand je te disais qu’on a tous en nous <strong><strong>de</strong>s</strong> livres<br />

impossibles ? […] Ce livre impardonnable, ils doivent<br />

le craindre chez moi. Ils doivent l’attendre avec<br />

octobre 2005 - livre / échange 12<br />

appréhension. » Pour écrire selon Vincent, il faut<br />

<strong>de</strong>ux secrets dont l’un qu’on ne connaît pas. Peutêtre<br />

est-ce ce tabou qui cannibalise la vie <strong>de</strong> sa<br />

famille tout en l’unissant d’un lien invisible ? Un<br />

secret que le lecteur pressent, <strong>de</strong>vine dès le premier<br />

été. Martin, vingt ans plus tard, crèvera l’abcès.<br />

Mais après tant d’années, quand le mal est fait,<br />

est-ce salvateur ?<br />

Arnaud Cathrine ne propose ni conclusion, ni morale.<br />

Dans ce roman limpi<strong>de</strong> qui ressemble furieusement<br />

à la vie, chacun essaie <strong>de</strong> suivre son chemin<br />

avec au cœur et aux yeux le visage d’une mère trop<br />

tôt disparue, d’un père démissionnaire ou <strong>de</strong> cet<br />

oncle qui trouve l’oubli dans le whisky. Que fait-on<br />

<strong>de</strong> cet héritage que l’on reçoit sans testament, cet<br />

héritage immatériel contre lequel, avec lequel, il<br />

faut se construire ? Que nous croyons-nous obligés<br />

<strong>de</strong> prendre en charge <strong><strong>de</strong>s</strong> vies <strong>de</strong> nos proches ?<br />

Sweet home n’est pas la chronique rose et sucrée<br />

d’une famille-souriante-heureuse-et-soudée. Pas<br />

<strong>de</strong> happy end. Juste la vie. C’est déjà beaucoup.<br />

Nathalie Colleville<br />

Sweet home, Arnaud Cathrine, Phase <strong>de</strong>ux, <strong>2005.</strong><br />

Les éditions Verticales ont quitté le Seuil pour rejoindre<br />

Gallimard et se nomment désormais Phase <strong>de</strong>ux.<br />

Chaque trimestre, Livre/échange invite un lecteur à partager son coup <strong>de</strong> cœur<br />

Sophie Lucet, enseignante en arts et spectacles à l’Université <strong>de</strong> Caen, elle-même auteure et romancière, évoque<br />

Pourquoi appeler roman un livre qui s’inspire<br />

<strong>de</strong> faits réels, <strong><strong>de</strong>s</strong> trois usines Daewoo <strong>de</strong> Lorraine<br />

qui fermèrent les unes après les autres <strong>de</strong>puis 2002<br />

et qui tire son origine <strong>de</strong> nombreux entretiens réalisés<br />

avec les ouvrières <strong>de</strong> Fameck et <strong>de</strong> Villers, après<br />

leur licenciement ? Un livre qui mêle récits et<br />

moments <strong>de</strong> théâtre, une mise en scène <strong>de</strong> Charles<br />

Torjman étant initialement prévue pour le Festival<br />

d’Avignon en 2004 ? Un livre où l’on évoque le travail<br />

photographique <strong>de</strong> Schlomoff, tout entier<br />

consacré à capter l’histoire maintenant invisible <strong>de</strong><br />

ces lieux en voie <strong>de</strong> disparition dans le cadre du<br />

même projet artistique ? Faut-il alors parler <strong>de</strong> récit,<br />

<strong>de</strong> théâtre, <strong>de</strong> photographie, ou bien signifier que le<br />

terme <strong>de</strong> roman renverrait à toutes ces tentatives<br />

<strong>de</strong> captation du réel à la fois ?<br />

Car, pour François Bon, le roman est d’abord une<br />

enquête : « Je l’avais dit à Charles Torjman : venir<br />

avec nos quatre actrices ici dans ces salles dites<br />

polyvalentes, c’est ce que je voulais. Dire ou crier ce<br />

que cela signifiait <strong>de</strong> colère, les usines vi<strong><strong>de</strong>s</strong>, ce que<br />

cela évoquait pour notre idée d’humanité en partage,<br />

c’est ce que je voulais. L’enquête, le récit m’appartiennent.<br />

» Enquête sur le langage d’abord :<br />

« Vaste univers, cela veut dire, le nom Daewoo ».<br />

Nom qui disparaît un jour, les six lettres étant enlevées<br />

par le bras jaune d’une grue du toit bleu <strong>de</strong><br />

l’usine. « L’écriture, c’est après ce démontage <strong>de</strong><br />

l’enseigne. C’est après ce mot dans le ciel, et ce W à<br />

Daewoo <strong>de</strong> François Bon<br />

la fin promené <strong><strong>de</strong>s</strong>sous la grue. C’est après ces trois<br />

silhouettes d’hommes en bleu et jaune sur le toit<br />

muet. J’avais dit à Charles Torjman : la persistance<br />

d’une image dans la tête, cette intuition et rien<br />

d’autre, aussi mince que cela, et voilà : au retour <strong>de</strong><br />

Fameck, j’avais arrêté la 405 break du théâtre sur<br />

l’aire d’autoroute juste avant Metz, j’avais pris mon<br />

carnet et tout cela avait commencé <strong>de</strong> s’écrire. »<br />

Tout cela, c’est-à-dire les paysages-fer <strong>de</strong> la<br />

Lorraine, images d’un mon<strong>de</strong> qu’on ne veut –au<br />

sens littéral du terme– pas voir ; et les conversations<br />

avec ces ouvrières que personne ne souhaite<br />

entendre : « C’est cela qu’il faut reconstruire seul,<br />

dans les mois qui suivent, écoutant une fois <strong>de</strong> plus<br />

la voix, se remémorant ce qu’on apercevait <strong>de</strong> la<br />

fenêtre. (…) J’appelle ce livre roman d’en tenter la<br />

restitution par l’écriture, en essayant que les mots<br />

redisent aussi ces silences, les yeux qui vous regar<strong>de</strong>nt<br />

ou se détournent, le bruit <strong>de</strong> la ville tel qu’il<br />

vous parvient par la fenêtre (rien, une rue, les<br />

camions qui passent, la filée rapi<strong>de</strong> d’une voiture et<br />

le brusque et provisoire silence quand le feu passe<br />

au rouge) ».<br />

Enquête sur l’écriture même, le narrateur entamant<br />

une conversation ininterrompue avec le lecteur sur<br />

le processus <strong>de</strong> la création : il convient parfois que<br />

l’auteur se taise et laisse parler les événements ; il<br />

importe à d’autres moments que la voix <strong>de</strong> François<br />

Bon évoque la lente fabrication <strong>de</strong> l’œuvre à partir<br />

<br />

<strong>de</strong> ces fragments, car « on n’écrit pas <strong><strong>de</strong>s</strong> faits,<br />

mais <strong><strong>de</strong>s</strong> relations » : « Mon travail, c’est <strong>de</strong><br />

rendre compte par l’écriture <strong>de</strong> rapports et d’événements<br />

qui concernent les hommes entre eux ».<br />

Mais il y a surtout Sylvia, celle dont l’ombre suffit à<br />

cimenter l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> récits : Sylvia, désormais<br />

absente, qui préféra la mort au <strong><strong>de</strong>s</strong>tin fixé par le<br />

chômage, celle à qui le livre est dédié. Sylvia dont<br />

on parle toujours par allusion : « Moi je ne sais<br />

pas pourquoi, Sylvia », dit Ada, jusqu’à la fin du<br />

livre qui ose enfin la vérité : « Sylvia est morte. Et<br />

laisser toute question ouverte. Ne rien présenter<br />

que l’enquête. »<br />

Ce qui bouleverse, dans ce livre, est d’entendre<br />

encore les voix <strong>de</strong> celles dont on prétend parler et<br />

<strong>de</strong> poursuivre plus loin la conversation, l’auteur<br />

s’attachant à traduire la gageure que représente<br />

toute écriture du réel : « On a l’impression que ce<br />

qui vous reste d’un livre est plus vivant et net que le<br />

mon<strong>de</strong> vrai. À moins que là, dans nos promena<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

réelles, ce n’ait été que du livre qu’on était en<br />

quête, comme si le réel qu’il évoque n’en était <strong>de</strong><br />

fait qu’un prolongement. » Aux voix <strong><strong>de</strong>s</strong> femmes se<br />

superpose celle <strong>de</strong> l’enquêteur, c’est-à-dire du<br />

romancier d’aujourd’hui.<br />

Daewoo, François Bon, Fayard, 2004.<br />

Sophie Lucet<br />

Jacques Sassier<br />

Andrélie - Mercure <strong>de</strong> France<br />

Ma mère, ce roman<br />

Né à Caen en 1919, Roger Grenier publie un texte magnifique sur sa mère,<br />

Andrélie. Derrière ce portrait <strong>de</strong> femme décidée, l’auteur esquisse<br />

avec pu<strong>de</strong>ur son propre autoportrait.<br />

Roger Grenier a longtemps été l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> piliers <strong><strong>de</strong>s</strong> éditions Gallimard. Il gar<strong>de</strong> encore aujourd’hui un bureau, rue Sébastien-Bottin.<br />

C’est en parlant <strong><strong>de</strong>s</strong> siens que l’on parle<br />

parfois le mieux <strong>de</strong> soi. Roger Grenier le sait car ce<br />

portrait <strong>de</strong> sa mère paru au Mercure <strong>de</strong> France<br />

(dans la collection « Traits et portraits » dirigée<br />

par Colette Fellous) est aussi un autoportrait en<br />

contrepoint. Le mo<strong>de</strong> d’emploi rési<strong>de</strong> dans<br />

l’exergue empruntée à Julio Cortázar : « …un autoportrait<br />

d’où l’artiste aurait eu l’élégance <strong>de</strong> se retirer<br />

». « C’est probablement une gageure, je voudrais<br />

parler <strong>de</strong> moi le moins possible. » Une gageure,<br />

certes, mais celle-ci donne toute son élégance à<br />

l’exercice. Quant à Andrélie, femme étonnante, sa<br />

personnalité et son parcours justifient pleinement<br />

l’existence <strong>de</strong> ce récit éponyme. Petite paysanne<br />

cévenole, <strong>de</strong>venue commerçante et bourgeoise<br />

grâce à sa ténacité et une absence <strong>de</strong> doutes jamais<br />

démentie, Andrélie figure aussi un siècle que la<br />

Gran<strong>de</strong> Guerre a précipité dans la mo<strong>de</strong>rnité.<br />

Andrélie, figure romanesque ? C’est indéniable :<br />

obstinée et entreprenante, jamais assaillie par le<br />

doute, appréciant le confort bourgeois tout en<br />

admirant les originaux et les aventuriers que comptait<br />

sa clientèle, peu encline à la nostalgie... « Je<br />

me suis mis à envisager [ma mère] non comme une<br />

mère, mais comme un personnage <strong>de</strong> roman.<br />

Quelqu’un d’assez singulier pour qu’il soit légitime<br />

<strong>de</strong> faire son portrait et <strong>de</strong> raconter son histoire,<br />

sans en tirer la moindre leçon. Une personne ni<br />

plus ni moins mystérieuse que toutes celles qui,<br />

entre leur éclosion et leur extinction, ont le temps<br />

<strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> souffrir, d’aimer, d’espérer et <strong>de</strong><br />

désespérer. »<br />

Arrivée à Paris en 1900 pour y être élevée par sa<br />

tante, opticienne, la gamine travaille très vite à la<br />

boutique et apprend le métier. Andrélie, dite<br />

Andrée, se marie et crée sa propre affaire onze ans<br />

plus tard. Son mari au front, Andrée assure la vie <strong>de</strong><br />

la famille et la gestion du magasin. Elle déménage<br />

très vite pour Caen où naîtra Roger en 1919 et où<br />

elle ouvre une nouvelle enseigne avant <strong>de</strong> repartir<br />

pour Pau cette fois-ci. Mais ce n’est pas dans une<br />

relation chronologique <strong><strong>de</strong>s</strong> faits <strong>de</strong> sa vie<br />

qu’Andrélie apparaît au lecteur. Elle prend davantage<br />

vie au travers <strong><strong>de</strong>s</strong> souvenirs <strong>de</strong> son fils, ces instants<br />

d’hier où la mémoire achoppe. On <strong>de</strong>vine la<br />

silhouette énergique et la fermeté <strong>de</strong> caractère dans<br />

ces petites scènes échappées <strong>de</strong> l’oubli – Andrélie et<br />

ses clients, Andrélie fan d’opérette, Andrélie amoureuse,<br />

infidèle, mère inconsolable… – qui confèrent à<br />

Roger Grenier <strong><strong>de</strong>s</strong> talents <strong>de</strong> peintre pointilliste.<br />

En outre, l’auteur a l’honnêteté <strong>de</strong> ne pas combler<br />

les carences <strong>de</strong> sa mémoire ou <strong>de</strong> sa connaissance.<br />

Les enfants sont bien souvent les plus mal lotis<br />

pour savoir les secrets <strong>de</strong> leurs parents. Roger<br />

Grenier ne loue ni ne fustige celle qui fut sa mère.<br />

Écrire n’est pas réparer. « Les trahisons <strong>de</strong> la<br />

mémoire sont plus utiles à l’écrivain que sa fidélité.<br />

[…] Plus elle est menteuse, plus elle est véridique. »<br />

C’est dans ce qu’il ne sait pas qu’Andrélie prend<br />

corps aussi à nos yeux.<br />

Une question <strong>de</strong>meure : qu’est-ce que Roger<br />

Grenier a pris, lui, <strong>de</strong> cette histoire, <strong>de</strong> cette femme<br />

et <strong>de</strong> l’éducation, <strong>de</strong> la vie qu’elle lui a offertes ?<br />

Quels liens entre cette enfance et l’œuvre <strong>de</strong> l’écrivain<br />

? C’est là l’objet d’un autre livre...<br />

<br />

Nathalie Colleville<br />

Andrélie, Roger Grenier, Mercure <strong>de</strong> France, <strong>2005.</strong><br />

octobre 2005 - livre / échange 13<br />

LITTÉRATURE<br />

/ Livres<br />

Youssouf le flamboyant<br />

<strong>de</strong> Georges Fleury<br />

Rien ne pré<strong><strong>de</strong>s</strong>tinait Youssouf, gamin grandi<br />

dans l’entourage <strong>de</strong> Napoléon 1er sur l’île<br />

d’Elbe jusqu’en 1815, à <strong>de</strong>venir un héros <strong>de</strong><br />

légen<strong>de</strong>. Capturé par <strong><strong>de</strong>s</strong> pirates, vendu<br />

comme esclave au bey <strong>de</strong> Tunis, le jeune<br />

homme <strong>de</strong>vient un <strong><strong>de</strong>s</strong> personnages les plus<br />

en vue <strong>de</strong> la ville. Son amour pour Kabira la<br />

petite-fille du bey le met en danger <strong>de</strong> mort :<br />

menacé, il fuit précipitamment en juin 1830.<br />

Il rejoint alors l’armée française qui s’apprête<br />

à envahir l’Algérie, participe à la prise<br />

d’Alger et à la conquête du pays… Youssouf<br />

le flamboyant est une conquête haute en<br />

couleurs, un récit trépidant, l’histoire poignante<br />

d’un homme dont la vie se confond<br />

avc la naissance <strong>de</strong> l’Algérie. C’est le quarante-huitième<br />

roman <strong>de</strong> l’auteur granvillais,<br />

Georges Fleury.<br />

Flammarion, <strong>2005.</strong><br />

<br />

Orages sur Calcutta<br />

d’Éric Le Nabour<br />

Depuis les années 1920, le nationalisme<br />

indien incarné par le Mahatma Gandhi progresse<br />

et la révolte gron<strong>de</strong> contre l’Empire<br />

britannique. Aussi lorsque la Secon<strong>de</strong><br />

Guerre mondiale éclate, les antagonismes<br />

ne font que s’exacerber.<br />

Entre Sanjay Pra<strong><strong>de</strong>s</strong>h et son frère Mardukar,<br />

récemment revenu d’Angleterre où il a étudié<br />

le droit, une forte opposition se fait<br />

jour. Autant l’aîné, Sanjay qui a repris la<br />

fabrique <strong>de</strong> cigarettes familiale se montre<br />

modéré, autant Mardukar ne craint pas d’afficher<br />

son radicalisme. Originaire <strong>de</strong> Caen,<br />

Éric Le Nabour dresse ici le portrait d’une<br />

civilisation et le récit <strong>de</strong> l’émergence <strong>de</strong><br />

l’In<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne.<br />

Presses <strong>de</strong> la Cité, <strong>2005.</strong><br />

<br />

Victor Hugo et Juliette Drouet, 50 ans<br />

<strong>de</strong> lettres d’amour<br />

présenté par Gérard Pouchain<br />

Si la nuit du<br />

16 au 17<br />

février 1833<br />

recueillit la<br />

première<br />

étreinte <strong>de</strong><br />

Marius et<br />

Cosette dans<br />

Les<br />

Misérables,<br />

c’est parce<br />

qu’elle fut<br />

aussi la première<br />

nuit <strong>de</strong><br />

Victor Hugo<br />

et Juliette<br />

Drouet. Le<br />

commencement <strong>de</strong> cette passion amoureuse<br />

signe celui d’une correspondance fleuve<br />

entre les amants, attisée chaque année à la<br />

même époque par cette date anniversaire<br />

du 16 février. Ces lettres religieusement<br />

conservées occupent une place à part dans<br />

les relations épistolaires du couple. C’est<br />

pour eux Le Livre <strong>de</strong> l’anniversaire que<br />

Gérard Pouchain, universitaire, spécialiste <strong>de</strong><br />

Victor Hugo, publie aujourd’hui, accompagnant<br />

chaque missive <strong>de</strong> repères biographiques.<br />

Cette correspondance flamboyante<br />

ne prendra fin qu’à la mort <strong>de</strong> Juliette en<br />

1883. Hugo mourra <strong>de</strong>ux ans plus tard.<br />

<br />

Éditions Ouest-France, <strong>2005.</strong>

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