Courrier numéro 2 - Avivo Vaud

Voyages
L’île de Cos, terre natale
d’Hippocrate
Une halte à Athènes
Pour fêter son 30 e anniversaire, la fondation
Ipokrates (1) avait choisi l’île de Cos, terre natale
d’Hippocrate, et le mois de novembre, parce
que les touristes y sont rares. Sur mon trajet,
une brève halte à Athènes m’avait permis de
vérifier la dure réalité des images qui jour après
jour défilent sur nos écrans et dans nos journaux:
la misère dans la rue, les émigrés errants
sans but, les jeunes grecs à la recherche d’un
travail, les files de sans-logis devant les points
de distribution de soupe populaire. Je me
faisais du souci: qu’allais-je trouver sur l’île de
Cos, qui devait regorger de naufragés africains
échoués sur ses plages ensoleillées, plus démunis
encore que ceux qui avaient atteint le
continent?
L’île de Cos
Mais rien de tout cela à Cos. Tout était très
ordré sur cette île du Dodécanèse, située à
quelques km des côtes turques. Les touristes
étaient rares, et de nombreux hôtels fermés.
Mais les restaurants étaient remplis de jeunes
gens ou de familles avec leurs enfants. A les
entendre parler, rire ou chanter, il devait bien
s’agir d’habitants de l’île, dont la population
avoisine les 31'000. Aimables, souriants, toujours
prêts à vous donner un renseignement,
les habitants de Cos paraissaient bien loin des
tourments qui hantent la Grèce. Peut-être le
bruit de la mer toujours proche, le bleu du ciel
et l’éloignement permettent-ils de mieux résister
aux tempêtes qui balaient le continent!
L’île de Cos, dont Homère nous dit dans
l’Iliade qu’elle participa à la guerre de Troie en
envoyant une armée équipée de 30 vaisseaux
pour combattre aux côtés d’Agamemnon,
d’Ulysse et d’Achille, a longtemps vécu de son
agriculture: blé, maïs, amandes, olives, figues,
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tomates et laitues. Le tourisme a, au cours
des dernières années, largement supplanté
les cultures comme source de richesses. C’est
parce qu’elle possède de nombreux sites archéologiques
et un passé prestigieux que l’île
de Cos est une destination recherchée. Hippocrate
en est la figure emblématique.
Hippocrate (460-356 av. J-C)
Né vers 460 avant J-C, il a été le contemporain
de personnages mythiques, qu’il s’agisse de
Socrate, de Platon, ou de Périclès. Plus que le
père de la médecine, il en fut le réformateur.
Il sut enseigner la médecine loin des temples
et des croyances irrationnelles, recommandant
à ses élèves de prodiguer leurs soins aux esclaves,
aux pauvres et aux soldats, aussi bien
qu’aux riches marchands ou aux hommes
politiques: «Secourez l’indigent et l’étranger...
si plusieurs traitements sont disponibles, choisissez
le plus simple... bannissez les discours
pompeux!»
Fontaine arabe devant le platane d'Hippocrate