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LENINE Textes choisis (II) - communisme-bolchevisme

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PARTICULIER est GENERAL. (Cf. Aristote, Métaphysique, traduction de Schwegler, Bd. <strong>II</strong>, S. 40, 3<br />

Buch, 4 Kapitel, 8-9 : « denn naturlich kann man nicht der Meinung sein, dass es ein Haus — une<br />

maison en général — gebe ausser den sichtbaren Häusern. » « Ainsi, les contraires (le particulier est<br />

contraire au général) sont identiques : le particulier n'existe que dans la relation qui mène au général.<br />

Le général n'existe que dans le particulier, à travers le particulier. Tout élément particulier a (d'une<br />

façon ou de l'autre) son caractère de généralité. Toute généralité est (parcelle ou côté ou essence) du<br />

particulier. Toute généralité n'englobe qu'à peu près tous les objets particuliers. Tout élément<br />

particulier ne participe pas entièrement du général, etc., etc. Tout élément particulier se relie par mille<br />

inférences à des éléments particuliers d'une autre NATURE (choses, phénomènes, processus), etc. Déjà<br />

là il y a des éléments, des embryons, des concepts de nécessité, de relation objective de la nature, etc.<br />

Le contingent et le nécessaire, le phénomène et l'essence s'y trouvent déjà, car lorsqu'on dit : Jean est<br />

un homme, Médor est un chien, ceci est une feuille d'arbre, etc., nous rejetons une série de signes, en<br />

tant que CONTINGENTS, nous dissocions l'essentiel de ce qui est fortuit, et nous l'opposons l'un à<br />

l'autre. Ainsi, dans toute proposition l'on peut (et l'on doit) discerner comme dans une « alvéole » («<br />

cellule ») les embryons de tous les éléments de la dialectique, afin de montrer qu'en général la<br />

dialectique est inhérente à toute connaissance humaine. Or, les sciences naturelles nous apprennent (et<br />

cette fois-ci encore il faut en faire la preuve par n'importe quel exemple, très simple) la nature<br />

objective en ses mêmes qualités, la transformation du particulier en général, du contingent en<br />

nécessaire, les inférences, les nuances, la relation réciproque des contraires. La dialectique est bien la<br />

théorie de la connaissance (de Hegel et) du marxisme : ce « côté » des choses (ce n'est pas un «côté»,<br />

c'est le fond des choses) a été négligé par Plékhanov sans parler des autres marxistes. La connaissance<br />

figurée par une suite de cercles a été définie et par Hegel (Logique) et par Paul Volkmann, «<br />

gnoséologiste » moderne en sciences naturelles, éclectique, adversaire de l'hégélianisme (qu'il n'a pas<br />

compris !) (voir son Erkentnistheoretische Grundzüge der Naturwissenschaften).<br />

« Cercles » en philosophie : [la chronologie des personnes est-elle bien nécessaire ? Non !].<br />

Philosophie antique : de Démocrite à Platon et à la dialectique d'Heraclite.<br />

Renaissance : Descartes versus Gassendi (Spinoza ?).<br />

Philosophie moderne : de Holbach à Hegel (par Berkeley, Hume, Kant).<br />

Hegel — Feuerbach — Marx.<br />

La dialectique, en tant que connaissance vivante, polyscopique (les aspects se multipliant sans cesse)<br />

avec une infinité de nuances en vue d'aborder, d'approcher la réalité (avec un système philosophique<br />

sortant de chaque nuance pour constituer un tout), voilà un contenu d'une richesse immense par<br />

rapport au matérialisme « métaphysique », dont le plus grand malheur est qu'il est inapte à appliquer la<br />

dialectique à la Bildertheorie, au processus et à l'évolution de la connaissance.<br />

L'idéalisme philosophique n'est que sottise du point de vue d'un matérialisme grossier, simpliste,<br />

métaphysique. Au contraire, du point de vue du matérialisme dialectique, l'idéalisme philosophique est<br />

un développement unilatéral, exagéré, überschwengliches (Dietzgen) — amplification, grossissement<br />

— d'un des petits traits, des côtés, des facettes de la connaissance, en un absolu détaché de la matière,<br />

de la nature, divinisé. L'idéalisme, c'est de l'obscurantisme clérical. Cela est vrai. Mais l'idéalisme<br />

philosophique est (« plutôt » et « en outre ») une voie conduisant à l'obscurantisme clérical à travers<br />

UNE DES NUANCES de l'infiniment complexe connaissance (dialectique) de l'homme. La<br />

connaissance de l'homme n'est pas (resp. ne suit pas) une ligne droite, mais une ligne courbe, qui<br />

s'approche indéfiniment d'une suite de cercles, d'une spirale. Un fragment, un tronçon, un segment de<br />

cette courbe peut être transformé (transformé unilatéralement) en ligne droite, indépendante, intégrale,<br />

qui (si les arbres empêchent de voir la forêt) conduirait alors dans le marais, dans l'obscurantisme<br />

clérical (où la fixe l'intérêt social des classes dominantes). Le caractère rectiligne et unilatéral, la<br />

pétrification et l'ossification, le subjectivisme et la cécité subjective, voilà [En français dans le texte.<br />

(N.R.).] les racines gnoséologiques de l'idéalisme. Or, l'obscurantisme clérical (= l'idéalisme<br />

philosophique) a certes des racines gnoséologiques ; il a du terrain, c'est une fleur stérile, sans<br />

conteste, mais qui pousse sur l'arbre vivant de la vraie connaissance humaine, vivace, féconde,<br />

vigoureuse, toute-puissante, objective, absolue.<br />

1915 ou 1916<br />

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