Le Taon – Février 1998 (Volume 2, No 2) - UQAM
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institutions financières conseillent à leurs clients d'opter pour l'utilisation d'une carte de crédit à<br />
taux réduit si ces derniers ont l'habitude de dépasser la période permise permettant la gratuité du<br />
financement (aux alentours de 21 jours). Dans le cas contraire, c'est-à-dire lorsque leur clientèle<br />
règle entièrement leur solde mensuel, ils leur recommandent d'opter pour une carte de crédit à<br />
taux régulier. Cette recommandation est appuyée par le fait que des frais annuels, variant entre<br />
12$ et 25$, accompagnent la carte de crédit à taux réduit, alors que la carte de crédit régulière<br />
est généralement exemptée de ce type de frais. <strong>Le</strong>s biens nantis optent majoritairement pour une<br />
carte de crédit à taux élevé exemptée des frais d'adhésion, leur permettant ainsi d'obtenir un<br />
crédit à court terme entièrement gratuit.<br />
Cette pratique vise à faire payer aux démunis une politique favorable aux bien-nantis. En fait, les<br />
banques prennent aux pauvres pour donner aux riches. Elles pratiquent une politique de taux<br />
d'intérêt élevés sur leurs cartes de crédit pour récupérer les frais de financement alloués à titre<br />
gratuit aux détenteurs de cartes qui règlent entièrement leur solde mensuel à l'intérieur de la<br />
période de grâce allouée. Par conséquent, la précarité de la situation financière de certains<br />
individus pousse ces derniers à étendre leurs versements sur une période de plusieurs mois, les<br />
obligeant ainsi à payer des frais de financement énormes. Ils se voient donc dans l'obligation de<br />
supporter, par l'entremise des taux d'intérêt, les gratuités dont bénéficient les mieux nantis. <strong>Le</strong><br />
manque d'informations fournies par les banques à leur clientèle à bas revenus est l'une des<br />
causes à l'origine de cette injustice sociale. Or, nous croyons que le gouvernement devrait obliger<br />
les banques à informer davantage leur clientèle d'une part, en ce qui concerne l'existence des<br />
cartes de crédit à taux réduit et d'autre part, en ce qui concerne le principe de l'intérêt cumulé sur<br />
les soldes impayés, les obligeant parfois à rembourser leur solde impayé sur plusieurs années.<br />
Ceci permettrait aux utilisateurs de réduire leur coût du crédit en plus de prendre conscience des<br />
conséquences financières désastreuses que pourraient causer une utilisation abusive des cartes de<br />
crédit.