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Diplôme Emilie Montes - EPHE

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

Sciences de la Vie et de la Terre<br />

MEMOIRE<br />

présenté par<br />

<strong>Emilie</strong> <strong>Montes</strong><br />

pour l’obtention du diplôme de l’Ecole Pratique de Hautes Etudes<br />

EMBRYOGENESE SOMATIQUE ET TRANSFORMATION GENETIQUE<br />

DU COTONNIER VIA AGROBACTERIUM TUMEFACIENS<br />

Mise au point d’une méthode de transformation sur tissus embryogènes<br />

Soutenu le 16 octobre 2009 devant le jury suivant :<br />

- Président : Mireille Rossel<br />

- Rapporteur : Jean-Luc Verdeil<br />

- Examinateur : Mylène Durand-Tardif<br />

- Tuteur scientifique : Catherine Pannetier<br />

- Tuteur pédagogique : Flore Renaud-Païtra<br />

Mémoire préparé sous la direction de<br />

Catherine Pannetier<br />

Laboratoire de Biologie Cellulaire, INRA Centre de Versailles Directeur : Herman Höfte<br />

Route de St Cyr, 78026 VERSAILLES CEDEX<br />

pannetie@versailles.inra.fr<br />

Et de<br />

Dr Flore Renaud-Païtra<br />

Laboratoire de Génétique et Biologie Cellulaire Directeur : Bernard Mignotte<br />

<strong>EPHE</strong> (Sciences de la Vie et de la Terre)<br />

UMR 8159 CNRS/UVSQ/<strong>EPHE</strong>, Batiment Fermat - Maison 4 (2éme étage)<br />

Université de Versailles St Quentin<br />

45, Avenue des Etats-Unis, 78035 VERSAILLES CEDEX<br />

flore.renaud@uvsq.fr<br />

ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 1


SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE<br />

EMBRYOGENESE SOMATIQUE ET TRANSFORMATION GENETIQUE DU COTONNIER<br />

VIA AGROBACTERIUM TUMEFACIENS<br />

Mise au point d’une méthode de transformation sur tissus embryogènes<br />

<strong>Emilie</strong> <strong>Montes</strong><br />

(16 octobre 2009)<br />

RESUME<br />

Le cotonnier Gossypium hirsutum L., famille des Malvaceae, représente la première source de textile<br />

végétale. Il est actuellement cultivé dans une centaine de pays sur 34 millions d’hectares. La production<br />

mondiale est estimée pour 2009 à 30 millions de tonnes de fibre. Aujourd’hui, plus de 40% des cotonniers<br />

cultivés sont transgéniques et expriment en particulier une résistance aux insectes ravageurs. La méthode de<br />

transgénèse la plus couramment utilisée est basée sur l’utilisation de la bactérie Agrobacterium tumefaciens et<br />

sur la régénération de plantes in vitro par embryogenèse somatique. Cette méthode consiste à obtenir à partir<br />

d’explants d’hypocotyles des cellules transformées qui se multiplient sous forme de cals. A partir de ceux-ci,<br />

dans certaines conditions de milieu de culture, des cellules embryogènes apparaissent et des embryons<br />

somatiques peuvent être régénérés pour donner ensuite des plantes entières. Cependant, ce procédé est très<br />

consommateur de temps, de main d’œuvre et de matériel végétal. Le travail qui fait l’objet du présent mémoire<br />

porte sur le développement d’une méthode alternative basée sur l’utilisation des tissus embryogènes comme<br />

matériel de départ. En effet, ce matériel différencié est relativement facile à obtenir à partir de cals non<br />

transformés, il peut être aisément maintenu en culture sur des milieux dépourvus de substances de croissance<br />

et porte des capacités certaines de régénération de plantes. Cette méthode doit permettre de gagner en<br />

efficacité et en temps. Nous avons mis l’accent sur la caractérisation des lignées embryogènes les plus aptes à<br />

la transformation. Les caractéristiques morphologiques, les paramètres de croissance, certaines données<br />

histologiques de ces lignées « compétentes » ont été définis. L’influence de la souche d’agrobactérie a été<br />

étudiée. Il est apparu que des souches dites hypervirulentes (AGL1, EHA105) ne donnaient pas de meilleurs<br />

résultats que la souche C58 porteuse du plasmide de virulence pMP90. Le type d’agrégat de cellules<br />

embryogènes conduisant à un taux élevé de transformation a également été étudié. La phase de culture à<br />

laquelle les tissus doivent être prélevés pour être inoculés par l’agrobactérie a été déterminée. Bien que certains<br />

résultats méritent d’être confirmés sur un vaste échantillon de cultures d’origine différente, nous pouvons<br />

proposer une méthode pour transformer génétiquement des tissus embryogènes cultivés in vitro. La faisabilité et<br />

la fiabilité de la méthode devront être montrées par l’obtention de plantes transférables en serre, leur analyse<br />

moléculaire et la transmission des transgènes à la descendance.<br />

MOTS CLES : cotonnier, embryogenèse somatique, transformation génétique, tissus embryogènes,<br />

Agrobacterium tumefaciens<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2


2009 est l'année internationale des fibres naturelles. L'idée a pris forme lors d'une réunion de pays<br />

producteurs et consommateurs de fibres qui s'est tenue à la FAO, Organisation des Nations Unies pour<br />

l'Alimentation et l'Agriculture, en 2006.<br />

Les fibres naturelles sont des substances filamenteuses issues de végétaux et d'animaux. Elles sont<br />

tissées, tricotées ou tressées pour confectionner des textiles indispensables à la société. Elles sont utilisées<br />

pour l’habillement, pour des biens de consommation et dans l’industrie. Tous les pays du monde produisent,<br />

d’une manière ou d’une autre, des fibres naturelles.<br />

Les fibres d'origine végétale sont issues de la tige, de la feuille ou de la graine de plantes diverses. Des<br />

millions de personnes à travers le monde, notamment dans les pays les plus pauvres, tirent leurs moyens de<br />

subsistance de la production et du traitement des fibres naturelles. Celles-ci contribuent ainsi à la sécurité<br />

alimentaire et au développement économique d’un très grand nombre de paysans.<br />

Près de 30 millions de tonnes de fibres naturelles sont produites chaque année dans le monde, la<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 3


principale étant le coton avec 25 millions de tonnes de fibre par an, soit cinq fois plus que toutes les autres<br />

fibres naturelles réunies (données FAO, 2006). Les plus anciens fragments de tissus à base de coton datent de<br />

8000 ans et proviennent de la vallée de l’Indus au Pakistan. Grâce à l'invention des machines à filer et à tisser<br />

au 18e siècle, la Grande-Bretagne est devenue le principal exportateur de textiles et le moteur de la révolution<br />

industrielle en Europe. L'Amérique du Nord a développé la culture du coton pour répondre aux besoins de<br />

l'industrie textile britannique. Puis, la culture s'est répandue dans le monde entier et la transformation de la fibre<br />

a joué un rôle de premier plan dans l'industrialisation de nombreux pays. L’approvisionnement en coton brut est<br />

assuré surtout par la Chine, les États-Unis, l'Inde, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Brésil et l’Egypte. Aujourd’hui, le<br />

coton est cultivé dans 130 pays.<br />

· 1 Le cotonnier :<br />

1.1 Taxonomie :<br />

Le cotonnier est une dicotylédone de la famille des Malvacées dans laquelle se trouve par exemple les<br />

roses trémières, les hibiscus, le cacaoyer. Dans cette famille, le genre botanique Gossypium L. rassemble 50<br />

espèces de cotonniers répertoriées dont 45 sont diploïdes et 5 tétraploïdes. De nouvelles espèces continuent<br />

d’être découvertes (Wendel et Cronn, 2002).<br />

Le genre Gossypium serait issu d’un phylum ancestral, aujourd’hui disparu, qui se serait différencié il y a plus de<br />

cent millions d’années en plusieurs groupes génomiques sous l’influence de la pression de sélection induite par<br />

la dérive des continents (Ndungo et al., 1988 ; Wendel et Cronn, 2002). Huit groupes génomiques désignés par<br />

les lettres majuscules A, B, C, D, E, F, G et K, comprenant des espèces de cotonnier diploïdes,<br />

(2n=2x=26 chromosomes) sont à ce jour reconnus. Par une hybridation naturelle entre espèces des génomes A<br />

et D suivie d’un doublement spontané du nombre de chromosomes, un groupe génomique allo-tétraploïde<br />

(2n=4x=52 chromosomes) désigné par le symbole (AD) est apparu, il y a environ un million d’années (Wendel et<br />

Cronn, 2002).<br />

Aujourd’hui, quatre espèces sont cultivées : deux espèces diploïdes, Gossypium arboreum et Gossypium<br />

herbaceum (coton indien, fibres épaisses et courtes), ainsi que deux espèces tétraploïdes, Gossypium<br />

barbadense (coton égyptien, fibres longues et fines, 5% de la production mondiale) et Gossypium<br />

hirsutum (fibres intermédiaires, 90% de la production mondiale).<br />

2.2 Caractéristiques morphologiques de Gossypium hirsutum L.:<br />

Sur le plan botanique, le cotonnier est considéré comme une plante pérenne ; en pratique, il est cultivé<br />

comme une plante annuelle. En champs, il atteint une hauteur de 80 cm à 2 m.<br />

La partie souterraine du cotonnier comprend une racine principale pivotante et un système de racines latérales.<br />

La partie aérienne comporte une tige principale qui porte les rameaux. En se développant, la tige forme des<br />

nœuds au niveau desquels partent deux types de rameaux, les rameaux végétatifs et les rameaux fructifères.<br />

Ces derniers sont formés de segments successifs en zigzag. Chaque segment porte latéralement à son<br />

extrémité une feuille et un organe fructifère. Trois types de feuilles sont observés : les feuilles cotylédonaires, les<br />

premières feuilles (leur nombre est très variable) et les feuilles proprement dites qui peuvent présenter un assez<br />

grand polymorphisme sur une même plante. Les différents stades de développement de la plante sont<br />

représentés sur la.<br />

La fleur est constituée de trois bractées et d’un calice formé de cinq sépales. La corolle est formée de 5 pétales<br />

à préfloraison tordue dont la coloration varie entre le blanc et le jaune vif. L’androcée est composé d’étamines<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 4


en nombre variable. Le gynécée comprend un ovaire constitué de trois à cinq carpelles divisant le fruit en<br />

autant de loges dans chacune desquelles on trouve six à douze ovules, le style, le stigmate et des nectaires qui<br />

sécrètent un nectar attirant les insectes.<br />

Le cotonnier est une plante essentiellement autogame. Selon les conditions environnementales, le taux<br />

d’allogamie peut atteindre 30%. Le pollen est transporté par les insectes pollinisateurs.<br />

Le fruit du cotonnier est une capsule qui mesure de 4 à 8 cm de long sur 3 ou 4 cm de diamètre en son<br />

renflement maximum. Il est lisse, de forme ovoïde, possède 4 à 5 loges contenant chacune 6 à 12 graines sur<br />

lesquelles se développent le linter et les fibres .<br />

La fibre a pour origine une cellule épidermique du tégument de la graine. Sa constitution est unicellulaire et est<br />

composée de cellulose à 90 %, plus de 95 % à maturité. Les autres substances contenues dans la fibre sont<br />

des protéines, des pectines, des sucres réducteurs et des cires.<br />

Elle peut atteindre 30 à 40 mm de longueur. Elle est naturellement blanche ou colorée (marron, kaki, ocre, vert<br />

grisé).<br />

1.3 Culture du cotonnier :<br />

Le cotonnier est le roi incontesté de l'industrie textile mondiale. Il pousse sur tous les continents. Il<br />

demande de la chaleur, beaucoup de soleil et d’eau pour sa floraison, puis un temps sec pour permettre la<br />

maturation et la déhiscence de ses capsules.<br />

La culture cotonnière est répartie sur 36 millions d’hectares, occupant ainsi 2,5 % de la surface cultivée de la<br />

planète.<br />

En Afrique de l’ouest, c’est une culture pluviale, dans de petites fermes à forte densité de main-d'œuvre, peu<br />

intensive où le labour et le travail se font grâce aux animaux de trait. La récolte est manuelle.<br />

En Chine ou en Afrique les surfaces cultivées par un agriculteur sont souvent de moins d’un hectare.<br />

Dans les d’autres pays producteurs, tels que les Etats-Unis, l’Australie ou l’Argentine par exemple, c’est une<br />

culture irriguée et mécanisée qui utilise beaucoup de pesticides et d’engrais. Certaines exploitations couvrent<br />

plus de mille hectares.<br />

Entre le semis et la récolte, il s’écoule de 140 à 230 jours selon les variétés de cotonnier et les conditions<br />

climatiques. Pendant sa croissance, plusieurs stades sont définis : le stade de levée qui dure de six à dix voire<br />

trente jours dans de mauvaises conditions de culture, le stade végétatif (développement de la plante, des<br />

branches, des ramifications), le stade reproductif qui correspond au stade où les premières fleurs apparaissent.<br />

La floraison peut durer de 40 à 70 jours suivant les variétés et les conditions de culture. Elle est échelonnée<br />

c'est-à-dire que sur un même plant se trouvent à la fois des boutons floraux, des fleurs et des capsules à tous<br />

les stades de développement. Cette capacité influence les caractéristiques agronomiques. En effet, en début de<br />

floraison, lors de l’attaque d’un insecte ravageur, le cotonnier peut compenser les pertes occasionnées par une<br />

nouvelle formation de fleurs.<br />

50 jours après la germination, les premières fleurs apparaissent. La fleur est jaune à l’ouverture et devient roseviolet<br />

une fois fécondée . Elle doit être fécondée dans les 24 heures sinon elle meurt. Après la fécondation, la<br />

capsule se forme. Chaque capsule est composée de quatre à cinq loges. Elle peut contenir plus d’une trentaine<br />

de graines entourées de fibre.<br />

Une fois mûres, les capsules aux parois épaisses et rigides s’ouvrent et laissent apparaître les fibres de coton<br />

qui entourent les graines . 40 à 50 jours sont nécessaires à la maturité de la capsule.<br />

L’ensemble formé par la graine entourée de sa fibre est appelé le coton graine. Il est constitué en moyenne de<br />

55% des graines, 40% de fibres et 5% de déchets.<br />

1.4 Produits du cotonnier et importance économique :<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 5


La graine de coton est utilisée pour l’industrie et pour l’alimentation.<br />

L’amande de la graine est riche en huile et en protéines. Cependant, elle contient un pigment toxique pour<br />

l’homme et tous les animaux monogastriques, le gossypol. Elle doit alors être traitée. Des variétés de cotonniers<br />

dites « glandless » ont été crées pour contourner ce problème. Ce sont des plantes qui ne contiennent pas de<br />

glandes à gossypol.<br />

Les idées actuelles de protection de l’environnement et la nécessité de développer de nouvelles sources de<br />

biocarburants font de la graine de cotonnier une potentialité de biodiesel. L’huile de l’amande peut être utilisée<br />

sous forme brute ou estérifié (diester), les résidus ligno-cellulosiques pour la production d’huile par pyrolyse, les<br />

déchets de fibres d’usine d’égrenage pour la production d’éthanol après fermentation.<br />

Les tourteaux de coton (pâte qui reste après l’extraction de l’huile) sont destinés à l’alimentation animale, pour<br />

des fertilisants ou des substrats de culture de champignons.<br />

La coque de la graine peut être brulée pour produire l’énergie nécessaire aux huileries. Elle est aussi utilisée<br />

dans l’alimentation animale ou pour la fabrication de dérivés de synthèse en industrie chimique.<br />

Mais le principal produit du cotonnier est sa fibre. Après la récolte, le coton graine, est acheminé à l'usine<br />

d'égrenage. La fibre est alors séparée de la graine et des impuretés. Les fibres sont ensuite compressées dans<br />

des balles, emballées et transportées par bateau pour l’exportation.<br />

La filature consiste à transformer en un textile linéaire des masses de fibre de coton livrées en balles de<br />

différentes origines. Après le nettoyage, les fibres sont démêlées, individualisées puis rassemblées sous forme<br />

de longs rubans (c’est le cardage). Les fibres de chaque ruban sont regroupées en un ruban régulier (c’est<br />

l’étirage). L’affinage du ruban et la torsion des fibres permet d’obtenir le fil (c’est la filature proprement dite).<br />

L’enchevêtrement en spirale des fibres confère au fil sa cohésion et sa résistance. Enfin, le fil peut être tissé, ce<br />

qui donne une matière plus extensible, souple et aérée.<br />

La fibre, une fois filée, est utilisée à 60% dans la confection, à 35% dans l’ameublement et à 5% pour les<br />

vêtements professionnels.<br />

Elle sert aussi dans le domaine médical et dans le domaine de l’hygiène (coton hydrophile (ouate), compresses,<br />

bandes de gaze, tampon hygiénique, coton tige).<br />

Le linter, formé de courtes fibres de cellulose qui reste autour de la graine après l’égrenage, est utilisé dans la<br />

fabrication de feutre, de garniture en literie, de compresses de gaze, de mèches, mais aussi dans<br />

l’ameublement et l’automobile.<br />

Le tableau 1 indique quelques chiffres très récents sur l’évolution de la production de fibres de coton dans le<br />

monde depuis 2004. En 2009, la production est estimée à 23 millions de tonnes de fibres dans le monde (ICAC<br />

cotton this week, 2009).<br />

C’est une culture importante pour des millions de paysans des pays en développement et les revenus qu'elle<br />

engendre contribuent à la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Il est estimé, qu’à l’échelle mondiale, la<br />

production de coton fournit directement près de 350 millions d’emplois de sa culture à sa transformation.<br />

Ces dernières décennies, le coton a conservé ses parts de marché en dépit de la forte concurrence des tissus<br />

synthétiques comme le polyester. L'amélioration de la production et des technologies de transformation a permis<br />

de juguler les coûts et le coton est toujours prisé des consommateurs. La part de marché des vêtements et des<br />

articles pour la maison en coton, devrait rester stable, mais le futur de la fibre dépendra des progrès<br />

technologiques, notamment d'une meilleure gestion des maladies et des insectes ravageurs du cotonnier.<br />

1.5 Amélioration génétique :<br />

Afin de créer des variétés de cotonniers plus productrices, plus résistantes aux stress biotiques et<br />

abiotiques et afin d’obtenir une fibre de meilleure qualité, les sélectionneurs disposent de différentes méthodes.<br />

Dans un premier temps, ont été développés des méthodes dites « classiques » :<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 6


1.5.1 La sélection classique :<br />

La sélection individuelle ou massale (les graines des plantes choisies pour des critères agronomiques<br />

intéressants dans une population sont semées pour la culture suivante) permet d'appliquer une pression de<br />

sélection modérée tout en conservant une variabilité génétique à long terme. Elle est de mise en oeuvre très<br />

simple, mais elle est inefficace pour des caractères peu héritables.<br />

La sélection généalogique est une méthode par stabilisation des caractères favorables au cours de plusieurs<br />

générations et l’autofécondation dans la descendance de croisements entre deux ou plusieurs variétés. Elle est<br />

la plus utilisée.<br />

La sélection massale pedigree, développée par Harland au Pérou (Harland, 1949), est une variante des<br />

méthodes précédentes.<br />

Elle a pour but la recherche d'un progrès génétique à court terme et le maintien d'une variabilité forte. A chaque<br />

génération les meilleurs individus sont choisis en nombre égal dans les meilleures lignées.<br />

La sélection participative a été développée récemment, les producteurs volontaires, aux côtés des chercheurs,<br />

choisissent les variétés dans les populations en sélection. Aux champs, ils sélectionnent les plantes les plus<br />

intéressantes.<br />

Bien qu’il soit probable que des caractères de résistance aux insectes existent chez certains cotonniers<br />

sauvages, la sélection classique n'a apporté que des solutions partielles et indirectes comme la modification de<br />

la forme des feuilles (qui permet une meilleure pénétration des insecticides dans la végétation) ou l'absence de<br />

glandes à nectaire. Il est donc très compréhensible que le cotonnier ait été une des premières plantes cultivées<br />

à faire l'objet de recherches pour l'introduction par génie génétique de caractères de résistance aux insectes.<br />

C’est pourquoi ont été développés des méthodes faisant appel à des outils biotechnologiques.<br />

1.5.2 La cartographie du génome et la sélection assistée par marqueurs moléculaires d’ADN<br />

(SAM) :<br />

Les marqueurs moléculaires de l’ADN rendent possible une sélection directe des gènes dans le génome<br />

de la plante. Ils permettent d’identifier et de localiser avec précision les portions de chromosomes qui<br />

contiennent des gènes favorables à l’expression de caractéristiques agronomiques ou technologiques<br />

intéressantes. Ces portions de chromosomes sont appelés QTL (quantitative trait loci). Le sélectionneur s’efforce<br />

alors d’accumuler dans une même plante tous les QTL qui paraissent porter des gènes favorables : c’est la<br />

sélection assisté par marqueurs (SAM). La sélection est faite à partir du génotype plutôt que du phénotype<br />

comme dans la sélection classique. Le sélectionneur espère améliorer la qualité de la fibre par l’accumulation<br />

dans une même plante des QTL favorables. Cette technique est aussi utilisée pour tenter de créer des<br />

cotonniers résistants aux maladies (maladie bleue, ramulariose) au Brésil.<br />

Cette solution semble plutôt prometteuse, mais elle n’en est qu’au stade de recherche. En revanche, la<br />

transformation génétique du cotonnier est une méthode très avancée actuellement et déjà mise en application.<br />

1.5.3 La transformation génétique du cotonnier :<br />

Les maladies provoquées par les virus, les bactéries ou les champignons perturbent la croissance du<br />

cotonnier ou détruisent ses fruits. Quant aux insectes ravageurs, ils attaquent le cotonnier tout au long de son<br />

cycle occasionnant des dommages en terme de rendement et de qualité.<br />

Quelques uns de ces insectes ravageurs sont principalement des lépidoptères comme les Heliothis qui<br />

s’attaquent aux boutons floraux et des piqueurs suceurs (le puceron, Aphis gossypii ou la mouche blanche<br />

Bemisia tabacci). Ils occasionnent des dégâts considérables qui peuvent anéantir les récoltes ou empêcher la<br />

filature (le coton est rendu collant à cause des sécrétions des pucerons). La lutte contre les insectes ravageurs<br />

représente donc pour cette plante un enjeu de toute première importance.<br />

La production de coton est fortement tributaire des pesticides chimiques pour anéantir les insectes nuisibles.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 7


Avant la culture des cotonniers transgéniques résistant aux insectes, on estime que près de 30% du marché<br />

des insecticides chimiques étaient consacrés à la protection de la culture cotonnière, alors que cette culture<br />

n'occupait qu'environ 2% des surfaces cultivées.<br />

Pendant une campagne de culture d’une variété traditionnelle le nombre de traitements peut atteindre 15 aux<br />

Etats-Unis et aller jusqu’à 30 en Chine sur une culture de 140 à 230 jours suivant la variété cultivée.<br />

Les produits chimiques ont longtemps été la solution universelle aux problèmes posés par les insectes, mais ils<br />

sont responsables de conséquences non négligeables sur la santé humaine et sur l’environnement. De plus,<br />

bon nombre de ravageurs sont devenus résistants à de nombreux pesticides chimiques.<br />

L’une des alternatives aux produits chimiques a été la lutte intégrée. C’est une méthode qui a recours à toutes<br />

les techniques nécessaires pour réduire les populations d'organismes nuisibles de façon efficace et économique,<br />

tout en respectant l'environnement.<br />

Ces techniques sont regroupées selon plusieurs catégories telles que la lutte préventive (destruction des<br />

résidus, culture piège), la lutte chimique raisonnée (alternance d’insecticide, insecticides peu toxiques), la lutte<br />

biologique (valorisation des auxiliaires natifs, piégeage sexuel de masse), la lutte variétale (variétés à cycle<br />

court, plantes transgéniques). La lutte intégrée a apporté des solutions à court ou moyen termes, mais n’a pas<br />

été totalement efficace.<br />

Le génie génétique qui permet de faire produire par la plante elle-même une molécule insecticide offre donc<br />

une alternative tout à fait intéressante.<br />

Le cotonnier est l’une des premières plantes cultivées pour laquelle la technologie de la transformation<br />

génétique a été mise en œuvre pour la création de variétés commerciales. Les premières plantes transgéniques<br />

de cotonnier ont été obtenues via Agrobacterium tumefaciens (Umbeck et al, 1987, Firoozabady et al, 1987).<br />

C'est cette méthode qui est encore la plus généralement pratiquée aussi bien par les compagnies privées<br />

(Monsanto, Bayer...) que par les laboratoires d'institutions publiques.<br />

Découverte, en 1902 d’abord, au Japon dans un élevage de vers à soie, puis de nouveau isolée et identifiée en<br />

Thuringe par Berliner, en 1911, la bactérie du sol Bacillus thuringiensis synthétise, lors de sa sporulation, une<br />

endotoxine qui détruit les cellules épithéliales du tube digestif des insectes. Des cotonniers ont donc été<br />

transformés avec un gène codant pour une de ces endotoxines et ont donné, ainsi, à la plante, son propre<br />

système de défense : c’est le coton Bt. Une publication de Perkal et coll rapporte en 1990 l'introduction d'un gène de la<br />

bactérie Bacillus thuringiensis (Bt) dans le génome du cotonnier. Six ans plus tard, la première variété de cotonnier Bt est<br />

commercialisée aux USA. Aujourd'hui, treize ans après cette première variété transgénique (Bollgard I, Monsanto), la culture<br />

de variétés issues de la biotechnologie a pris une ampleur remarquable (15 millions d'hectares en 2008 soit 12 % des cultures<br />

transgéniques globales, C.James, 2008) dans le monde et en particulier dans les pays du Sud. Il a depuis été introduit<br />

commercialement dans six autres pays: Argentine, Colombie, Chine, Inde, Indonésie et Afrique du sud.<br />

En Chine, les cotonniers transgéniques ont relancé la culture du coton et les quantités d’insecticides ont été<br />

réduites au 2/3. En 2008, le nombre de champs de coton Bt en Chine a augmenté de 9,6% et l’utilisation des<br />

insecticides est réduite de 60% avec des implications positives sur l’environnement et la santé des fermiers. De<br />

plus, ils ont vu leur revenu augmenté de 220 $US à l’hectare, une amélioration non négligeable pour les<br />

conditions de vie de ces petits paysans (C James, ISAAA brief 39, 2008). Associée aux autres modes de lutte<br />

intégrée, cette méthode conduit à une consommation moindre des insecticides.<br />

La transformation génétique du cotonnier n’a pas pour seul objectif la résistance aux insectes. Les premières<br />

variétés de cotonnier transgéniques ont été développées pour la résistance aux herbicides. Les recherches les<br />

plus récentes concernant le cotonnier transgénique portent sur les résistances aux stress abiotiques comme la<br />

sécheresse et la salinité.<br />

Le coton génétiquement modifié est en plein essor : en 2004, les variétés de coton génétiquement modifié<br />

couvraient le cinquième de la surface mondiale de coton. Leur récolte a représenté un tiers de la production<br />

mondiale. Ces variétés fourniront la moitié de production mondiale de fibre en 2010.<br />

La transgénèse représente également un outil essentiel pour la compréhension du fonctionnement du génome.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 8


C’est ainsi une technologie qui permet, dans le cas du cotonnier, l’étude des gènes impliqués dans la synthèse<br />

de cellulose et dans l’élongation cellulaire et donc du développement de la fibre. Les études ont pour but à<br />

terme d’augmenter les rendements et la qualité de la fibre ou lui conférer de nouvelles propriétés telles que<br />

l’infroissabilité et la meilleure prise de teinture.<br />

· 2 Les biotechnologies végétales :<br />

Les biotechnologies sont un ensemble de méthodes qui utilise des organismes vivants ou une partie de<br />

ces organismes pour d’une part, mieux comprendre les mécanismes biologiques et d’autre part, améliorer ou<br />

créer des produits dans différents secteurs : l'industrie alimentaire, l’industrie pharmaceutique ou l'agriculture.<br />

Les biotechnologies végétales, prises ici au sens culture in vitro et transgénèse, qui utilisent un fragment de<br />

plantes pour reproduire un individu identique comme dans le micro-bouturage ou qui associent deux plantes<br />

comme dans la micro-greffe sont des biotechnologies anciennes. Aujourd’hui, ces techniques se sont affinées et<br />

partent de fragments plus petits ou de cellules isolées ou de gamètes. Leurs applications sont nombreuses, on<br />

les retrouve dans l’horticulture, dans les conservatoires pour préserver la diversité variétale ou sauvegarder des<br />

espèces menacées et dans la recherche pour l’amélioration des plantes.<br />

2.1 Notions générales de culture in vitro:<br />

Dès 1902, un biologiste allemand, Haberland, observe les potentialités naturelles de la multiplication<br />

végétative. Suite à ces travaux, il énonce le premier principe qui ouvrira la voie de la micropropagation des<br />

végétaux : la totipotence cellulaire. Elle peut se définir comme étant la capacité d’une cellule végétale à<br />

régénérer un autre individu identique à celui dont elle est issue.<br />

La culture in vitro de plantes a principalement pour objet de régénérer une plante entière à partir de cellules, de<br />

tissus végétaux ou d’organes (graine immature, embryon, ovule, pollen, bourgeon terminal, bourgeon axillaire,<br />

morceau de tige, morceau de feuille, de pétale de fleur, …). L’explant doit trouver dans son milieu de culture<br />

tout ce dont il a besoin pour survivre, se multiplier et régénérer de nouveaux individus, (minéraux, eau, sucres,<br />

vitamines, acide aminés et hormones). Les phytohormones sont dans ces techniques d’une grande importance.<br />

Deux types d’hormones de croissance sont utilisés en culture in vitro : les auxines et les cytokinines.<br />

La culture in vitro est un ensemble de méthodes faisant intervenir d'une part l'asepsie (stérilisation du matériel,<br />

désinfection des explants) et d'autre part des conditions de culture parfaitement contrôlées (milieux de culture<br />

définis pour chaque type de plante, température, lumière, humidité). Il est possible de définir plusieurs types de<br />

multiplication in vitro :<br />

2.1.1 La micropropagation:<br />

Différents procédés de micropropagation ont été développés. Il s’agit d’une part de techniques qui relèvent du<br />

micro-bouturage et d’autre part de méthodes basés sur la totipotence des cellules végétales et qui permettent la<br />

néoformation de bourgeons ou d’embryons somatiques.<br />

2.1.1.1 Développement de méristèmes caulinaires pré-éxistants :<br />

C’est un mode de micropropagation qui accélère le fonctionnement normal des bourgeons formés sur une<br />

plante. L’explant initial peut être un méristème, un bourgeon terminal ou axillaire, ou enfin un fragment de tige<br />

avec un bourgeon axillaire. Quelque soit le type de tissu initial, une tige et une touffe feuillée est produite avec<br />

ou sans cytokinines. Cette tige peut être multipliée après avoir été découpée au niveau d’un nœud et repiquée<br />

dans un milieu neuf enrichit en auxines pour son enracinement. Une fois le réseau racinaire développé, les<br />

plantules sont acclimatées en terre.<br />

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2.1.1.2 La multiplication par bourgeonnement adventif ou organogenèse:<br />

Dans ce cas, la formation de méristèmes caulinaires se fait au niveau d’un site inhabituel. L’explant peut<br />

être un organe, une portion de tissus ou des cellules isolées.<br />

Sous l’influence des substances de croissance et plus particulièrement des cytokinines, il peut soit y avoir la<br />

formation d’un bourgeon néoformé directement à partir de cellule de l’explant initial (ceci est un événement<br />

rare), soit les cellules de l’explant initial se divisent rapidement et forme un cal primaire qui peut donner des<br />

bourgeons néoformés. Ensuite, les bourgeons sont transférés dans un milieu contenant de l’auxine pour<br />

l’enracinement.<br />

2.1.2 L’embryogenèse somatique :<br />

L’explant initial est un fragment d’organe. La régénération se fait en absence de toute fécondation par<br />

l’intermédiaire d’un cal qui est un amas de cellules indifférenciées. Le cal se différencie en cellules embryogènes<br />

(cellules dont les parois sont épaissies, qui a un gros noyau et un nucléole très visible) qui donnent naissance<br />

soit par une origine unicellulaire soit par une origine pluricellulaire à des proembryons puis à des embryons qui<br />

se développent en plantules entières. Lors de leur développement, les embryons somatiques suivent<br />

l’embryogenèse somatique.<br />

C’est la technique de culture in vitro la plus avancée en terme de création de nouveautés génétiques dans la<br />

mesure où c’est le processus par lequel le cotonnier peut être régénéré in vitro. Ce processus est donc utilisé<br />

en transgenèse. Les tissus embryogènes peuvent être maintenus in vitro et peuvent générer des embryons en<br />

grande quantité. Les tissus embryogènes peuvent être maintenues en milieu solide ou liquide.<br />

Les suspensions sont un mode de multiplication des tissus embryogènes. Les cellules et/ou les amas de cellules<br />

en état actif de division se développent et se multiplient de façon homogène dans un milieu liquide.<br />

2.1.3 Les protoplastes :<br />

La culture de protoplastes (cellules débarrassées de leur paroi pecto-cellulosique par digestion<br />

enzymatique) présente un intérêt dans la mesure où il est possible d’effectuer des manipulations génétiques.<br />

En effet, ces cellules se prêtent à l’introduction de matériel génétique étranger, la fusion inter-spécifique, l’étude<br />

électro-physiologique de la membrane plasmique. Cependant, toutes les espèces ne peuvent pas régénérer à<br />

partir de protoplastes et les rendements sont faibles.<br />

2.1.4 La production de plantes haploïdes :<br />

La production de plantes haploïdes (issues d’une cellule sexuelle mâle ou femelle sans fécondation) est<br />

d’un grand intérêt pour l’amélioration des plantes. Cette technique donne naissance à des lignées pures puisque<br />

la même information génétique est portée sur les deux chromosomes. Ce sont des homozygotes.<br />

On peut mentionner l’androgenèse dont l’explant initial est l’anthère immature (à partir des microspores, il peut y<br />

avoir apparition d’embryons directement ou après formation d’un cal haploïde ) et la gynogenèse, une autre voie<br />

d’obtention de plante haploïde à partir de gamètes femelles (ovaires non fécondés).<br />

2.2 La culture in vitro du cotonnier :<br />

Pratiquement toutes les techniques de culture de tissus ont été étudiées sur le cotonnier : la culture de<br />

méristèmes, d’apex, de boutures, la culture d'anthères, d'ovules et d'embryons, les cals et les suspensions<br />

cellulaires, obtention de protoplastes, de points végétatifs ainsi que l'embryogenèse somatique. Les objectifs de<br />

ces études étaient donc très variés.<br />

Si certains de ces objectifs sont en liaison étroite avec des problèmes d'amélioration de la culture cotonnière<br />

(création d'hybrides interspécifiques, utilisation pour les prospections, fusions somatiques), d'autres constituent<br />

des outils d'étude de certains problèmes physiologiques et de développement de la plante (développement,<br />

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qualité de la fibre...).<br />

2.2.1 Culture de méristèmes, d’apex, de boutures :<br />

La micro-propagation par culture de méristèmes ou d’apex a fait l’objet de peu de travaux. Les<br />

pourcentages de régénération de plantes entières sont faibles (Price et Smith, 1984 ; Bajaj et Gill, 1986). Depuis,<br />

d’autres groupes ont obtenues des plantes régénérées à partir de méristèmes prééxistants de cotonnier (Zhang<br />

et al, 1996 ; Agrawal et al, 1997 ; Gupta et al, 1997 ; Hemphill et al, 1998 ; Hazra et al, 2000…).<br />

La culture de méristèmes a été développée essentiellement comme outil pour la transformation génétique afin<br />

de s'affranchir des difficultés rencontrées à régénérer par embryogenèse somatique des cultivars<br />

agronomiquement intéressants. Des plantes récalcitrantes à la régénération par embryogénèse somatique<br />

peuvent être multipliées par ce mode de culture puisque cette technique n’est pas dépendante du génotype de<br />

la plante.<br />

La mise en culture in vitro de boutures a été proposée comme technique de collecte de germoplasme lors de<br />

prospections lorsque le matériel végétal n'est présent qu'au stade végétatif (Altman et al, 1990). Ces travaux ont<br />

mis en évidence la difficulté d'enracinement in vitro de boutures de cotonnier. L’une des possibilités pour<br />

surmonter ce problème et qui s’avère efficace est le greffage (Luo et Gould, 1999 ; Jin et al, 2006a).<br />

2.2.2 Culture d’anthères, d'ovules et d'embryons :<br />

Des cals diploïdes et haploïdes ont été obtenus en 1978 par androgénèse (Barrow et al, 1978). L’haplodiploïdisation<br />

chez le cotonnier a été très peu décrite.<br />

Des études sur la culture d’anthères ont permis de détecter la différenciation de structures embryoïdes (Hsi et<br />

Wu, 1981). Des plantes régénérées de cals de G.Hirsutum ont été obtenues de culture d’anthères (Zhang et al,<br />

2000).<br />

Par contre, la culture d'ovules et d'embryons zygotiques est un domaine de la culture d'organes qui a été assez<br />

largement étudié. Ces travaux ont été essentiellement développés pour deux objectifs : étude de la formation et<br />

du développement de la fibre (culture d'ovules) et production d'hybrides interspécifiques (cultures d'ovules et<br />

d'embryons immatures).<br />

La culture d'ovules a tout d'abord été développée, dans les années 70, pour étudier le développement des<br />

fibres, par l'équipe de Beasley dont les travaux ont permis d'améliorer de façon significative la compréhension<br />

des mécanismes physiologiques impliqués dans le développement de la fibre de cotonnier (Beasley et al, 1974).<br />

Des études ont été conduites pour examiner les différences hormonales existant entre les fibres de G. hirsutum<br />

et de G. barbadense. Le but à terme est d'identifier des paramètres biochimiques qui pourraient être manipulés<br />

moléculairement ou génétiquement pour modifier la qualité de la fibre (J Gould Texas A&M University, cité dans<br />

Stewart, 1991).<br />

Bien que l'introduction de caractéristiques de variétés sauvages, grâce aux techniques de culture in vitro, ne<br />

semble pas avoir retenu beaucoup l'attention des améliorateurs du cotonnier, un certain nombre de travaux ont<br />

été réalisés sur le sauvetage d'embryons pour la création de différents hybrides interspécifiques.<br />

C'est le cas de la création d'hybrides G. hirsutum x G. arboreum, (Shubhada Thengane et al, 1986), de G.<br />

hirsutum x G. barbadense (Refaat et al, 1984) par culture d'embryons in ovulo. C'est le cas également de<br />

l'introgression du caractère "glanded plant-glandless seed" provenant de G. sturtianum (diploïde de génomeC)<br />

dans le génome des cotonniers cultivés de génome AD (Altman et al, 1987). Le but est d'obtenir un cotonnier<br />

pourvu de glandes à gossypol dans toutes les parties de la plante sauf dans la graine afin de la rendre<br />

comestible sans traitement tout en maintenant les défenses naturelles de la plante que certains auteurs<br />

attribuent aux glandes à gossypol. Un programme d'introgression de cytoplasmes de variétés sauvages<br />

diploïdes dans les cotonniers cultivés, G. barbadense, a été développé par l'équipe de Stewart (Université<br />

d'Arkansas, Lafayette) (Stewart, 1991, Umbeck et Stewart, 1985). Le groupe de B A Triplett a largement utilisé<br />

la culture d'ovules in vitro dans le cadre d'études sur le déterminisme des caractéristiques de la fibre. Il est en<br />

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effet relativement facile d'obtenir le développement de fibres in vitro (Triplett, 2000).<br />

2.2.3 Protoplastes :<br />

Des protoplastes de cotylédons (Khasanov et Butenko, 1979), d’hypocotyles (Bhojwani et al, 1977) et de<br />

feuilles (Firoozabady et DeBoer, 1986) de cotonnier ont été obtenus. Firoozabady et DeBoer, 1986 ont réussi à<br />

obtenir des micro-colonies de 2-3 cellules chez G. hirsutum et de 5-8 cellules chez G. barbadense à partir de<br />

protoplastes de cotylédons. En 1994, Peeters et collaborateurs ont rapporté l'obtention de plantes à partir de<br />

protoplastes issus de suspensions embryogènes de la variété Coker 312 (Peeters et al, 1994).<br />

Bojinov et coll. (2001) ainsi que Boonrumpun et coll (1997) ont précisé les conditions d'obtention de cals à partir<br />

de protoplastes de mésophyle. L'état d'avancement des travaux sur la culture de protoplastes n'a pas encore<br />

permis d'appliquer cette technique ni à l'obtention de cotonniers transgéniques ni à la création d'hybrides<br />

somatiques. Pourtant, les conditions d’isolation et de culture des protoplastes ont, de nouveau, été explorées<br />

(Sun et al, 2005a, 2005b).<br />

2.2.4 Suspensions cellulaires :<br />

L'utilisation des cals, et plus particulièrement des suspensions cellulaires, a été essentiellement<br />

développée dans l'optique de sélectionner des variants dits somaclonaux présentant des caractéristiques<br />

agronomiques intéressantes ou pour l'étude de mécanismes biochimiques. Ainsi, divers travaux portant sur les<br />

intéractions avec des pathogènes ont été entrepris (Stewart, 1991). Concernant la recherche de variants<br />

somaclonaux, l'équipe de Trolinder, s'appuyant sur la régénération via l’embryogenèse somatique a publié<br />

l'obtention de plantules de cotonnier résistant aux fortes températures (Trolinder et Shang, 1991) après avoir<br />

exposé des suspensions cellulaires à des températures élevées et sélectionné les lignées résistantes; cependant<br />

les auteurs précisent que les plantes obtenues sont stériles.<br />

Les suspensions cellulaires ont été un moyen pour tenter d’améliorer la production d’embryons de certains<br />

types sauvage de cotonniers (Sun et al, 2006), mais elles sont souvent utilisées comme une étape intermédiaire<br />

au cours de la transgénèse pour obtenir une culture importante de cellules transformées. Wilkins et coll (2004)<br />

ont utilisé les suspensions cellulaires après la transformation génétique des explants. Les tissus embryogènes<br />

ont été sélectionnés pour accélérer la morphogénèse, amplifier le nombre d’embryons somatiques et produire<br />

des embryons de haute qualité.<br />

2.2.5 Embryogenèse somatique :<br />

La régénération du cotonnier utilise un processus d'embryogenèse somatique. Les premières obtentions<br />

d'embryons somatiques ont été rapportées en 1979 à partir de cultures en suspension issues de fragments<br />

d'hypocotyles de G. klotzschianum (Price et Smith, 1979) ou d'explants de cotonniers adultes de la même<br />

espèce (Finer et Smith, 1984). La régénération de plantes de l'espèce G. hirsutum a ensuite été rapportée par<br />

différentes équipes.<br />

Tout d'abord, Davidonis et Hamilton (1983) ont obtenu des embryons somatiques à partir de cultures de plus de<br />

2 ans. Puis différentes publications sont parues sur l'obtention d'embryons somatiques et de plantules, à partir<br />

de fragments d'hypocotyles ou de cotylédons de l'espèce cultivée G. hirsutum (Shoemaker et al, 1986; Trolinder<br />

et Goodin, 1987) ou à partir de fragments de feuilles (Gawel et al, 1986). L'influence des constituants du milieu<br />

de culture, éléments minéraux, sources carbonées, substances de croissance, ainsi que celle de l'origine<br />

tissulaire des explants ont été étudiées par Trolinder et Goodin (1988a-b). Des améliorations dans le taux de<br />

développement des embryons somatiques en plantules ont été apportées par Finer (1988) sur du matériel issu<br />

de suspensions embryogènes. On peut penser qu'actuellement l'ensemble des laboratoires utilisant la<br />

régénération du cotonnier in vitro, le plus souvent pour le transfert de gènes, développe un processus dérivé de<br />

celui mis au point par Trolinder. Il s'agit de l'obtention d'un cal parenchymateux à partir de fragments<br />

d'hypocotyles issus de germinations aseptiques. Ce cal donne ensuite naissance à des tissus embryogènes qui<br />

peuvent être maintenus en culture en milieu solide ou en suspension. Le processus est relativement long<br />

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puisqu'il faut au moins 3 mois pour obtenir le cal embryogène. Par ailleurs, le taux de conversion des<br />

embryoïdes en plantes entières transférables en sol est faible et de nombreux embryons somatiques anormaux<br />

sont obtenus. Peu de travaux ont été effectués sur l'amélioration de cette phase du processus de régénération<br />

par embryogenèse somatique chez le cotonnier. Des améliorations minimes ont pu être apportées après tri des<br />

embryons en différentes classes morphologiques et modification des conditions de culture (Voo et al, 1991).<br />

La régénération du cotonnier par embryogenèse somatique induit très fréquemment l'apparition de variations<br />

somaclonales. Ces "variations" peuvent conduire à la stérilité des plants régénérés. Des analyses<br />

cytogénétiques ont été effectuées (Altman et al, 1991).<br />

De plus, seules quelques variétés présentent de bonnes capacités de régénération. Il s'agit de variétés coker<br />

toutes dérivées de la même variété (Coker 100). La régénération d'autres variétés a pu être obtenue (Trolinder<br />

et Xhijian 1989; Cousins et al, 1991; Firoozabady et Deboer, 1993) mais les rendements sont toujours inférieurs.<br />

Gawel et Robacker (1990) ont suggéré que la capacité à la régénération était un caractère héritable.<br />

L'importance qu'ont pris ces dernières années les travaux de transfert de gènes chez le cotonnier a entraîné un<br />

manque d'intérêt pour les problèmes de biologie cellulaire et de régénération.<br />

Wu et coll en 2004 ont développé un nouveau protocole pour augmenter l’efficacité de l’embryogènèse<br />

somatique et de la régénération de plantes de 10 cultivars de cotonniers chinois récalcitrants.<br />

Jin et coll ont rapporté en 2006 que les cultivars chinois auraient de meilleure capacité de régénération de<br />

plante via l’embryogénèse somatique (la formation d’embryon somatique est plus importante et est obtenue en<br />

deux mois) que les lignées Coker.<br />

2.3 La transgénèse végétale :<br />

La transgénèse végétale est une technique qui consiste à introduire un ou plusieurs gènes dans des<br />

cellules végétales menant à la transmission et à l’expression du ou des gènes d’intérêt ou transgène(s), aux<br />

générations successives. Les plantes transgéniques obtenues ont acquis un ou plusieurs caractères, qu’elles<br />

transmettront à leurs descendances.<br />

2.3.1 Méthodes de transfert de gènes :<br />

2.3.1.1 Transfert direct :<br />

Des méthodes dites de transfert direct utilisent des moyens physiques ou chimiques pour permettre la<br />

pénétration d'ADN, généralement sous forme de plasmides dans une cellule végétale. La paroi cellulaire des<br />

végétaux est un obstacle difficile à franchir, c’est pourquoi ce mode de transformation doit se faire dans des<br />

conditions qui peuvent faciliter la pénétration de l’ADN dans la cellule.<br />

C’est le cas de la transformation de protoplastes et de la biolistique. L’ADN doit ensuite atteindre le noyau et<br />

s’intégrer aux chromosomes de la cellule végétale.<br />

Plusieurs types de traitement peuvent être mis en œuvre afin de permettre la transformation des<br />

protoplastes :<br />

· Le polyéthyléneglycol (PEG) désorganise la membrane plasmique et permet le<br />

transfert de l'ADN à travers celle-ci. Ces molécules migrent jusqu’au noyau où<br />

l’ADN est susceptible d’intégrer les chromosomes;<br />

· La fusion entre les protoplastes et des liposomes (vésicules artificielles de<br />

phospholipides encapsulant l'ADN à transférer) ;<br />

· L’électroporation consiste à soumettre un mélange de protoplastes et d'ADN à<br />

une série de chocs électriques de courte durée et de tension élevée. Le champ<br />

électrique provoque la déstabilisation de la membrane plasmique et induit alors<br />

la formation de pores au travers desquels les molécules d'ADN peuvent<br />

transiter.<br />

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Le phénomène est réversible et la membrane reprend ensuite son état initial, laissant le protoplaste parfaitement<br />

viable et capable de reformer une paroi.<br />

La pénétration de l'ADN à travers la paroi pecto-cellulosique des cellules végétales peut être forcée grâce<br />

à la biolistique. La technique consiste à utiliser un canon à particules. De toutes petites billes d'or ou de<br />

tungstène enrobées d'ADN sont projetées sur le tissu à transformer. Ces billes projetées ont suffisamment<br />

d'énergie cinétique pour traverser la paroi et la membrane des cellules sans leur infliger de dommages<br />

irréparables. L'ADN est introduit dans les tissus, les plantes régénérées sont transformées.<br />

2.3.1.2 Transfert via Agrobacterium tumefaciens :<br />

Un autre mode de transfert d’ADN, plus couramment pratiqué, peut permettre d’obtenir des cellules<br />

végétales transformées : le transfert indirect. L’un des procédés les plus utilisés et qui fait appel à un<br />

phénomène naturel est l’infection par Agrobacterium tumefaciens.<br />

Agrobacterium est une bactérie du sol responsable de l’apparition de tumeurs au niveau du collet chez de<br />

nombreuses espèces végétales, suite à des blessures, chez les dicotylédones. Cette maladie a été appelée<br />

galle du collet ou « crown gall ». Agrobacterium tumefaciens possède dans sa cellule un plasmide de haut<br />

poids moléculaire, le plasmide Ti (« Tumor inducing ») portant les gènes responsables de la virulence de la<br />

bactérie.<br />

Le processus d’infection consiste au transfert d’une portion bien définie du plasmide Ti, l’ADN-T (ADN de<br />

transfert) dans le génome des cellules végétales. L’expression des gènes de l’ADN-T engendre, d’une part, la<br />

biosynthèse d’auxines et de cytokinines et d’autre part, la biosynthèse d’opines. Les cellules infectées voient<br />

donc leur balance hormonale modifiée et se dédifférencient pour se diviser de façon anarchique en développant<br />

une tumeur. Les opines, quant à elles, sont utilisées comme substrat de croissance par la bactérie.<br />

Deux portions du plasmide Ti sont nécessaires au transfert de gènes : la région Vir et l’ADN-T.<br />

Les gènes de la région Vir codent pour des protéines qui interviennent dans les mécanismes de duplication de<br />

l’ADN-T et du transfert de la copie de l’ADN-T dans le génome de la cellule hôte).<br />

La bactérie A. tumefaciens réalise donc un processus de transfert de gènes. L'idée s'est donc développée<br />

d'utiliser cette propriété pour transférer des gènes d'intérêt en les intégrant à l'ADN-T. Le plasmide Ti sauvage<br />

est modifié de façon à supprimer sa capacité à provoquer la maladie et à garder sa capacité à infecter les<br />

cellules et à transférer des gènes dans les cellules .<br />

Les bactéries modifiées pour réaliser le transfert de gènes d’intérêt dans les cellules végétales porte différents<br />

types de vecteurs. Ce sont, en particulier des vecteurs fonctionnant en système binaire. Le plasmide Ti est<br />

remplacé par deux plasmides. Le premier, souvent appelé vecteur autonome, porte un ADN-T réduit aux<br />

frontières, mais entre lesquelles ont été intégrés les gènes à transférer à la plante. Le second, appelé plasmide<br />

Ti désarmé (l’ADN-T a été supprimé), porte les fonctions de virulence qui agissent de façon à permettre le<br />

transfert du T-DNA du vecteur autonome.<br />

L’ADN-T modifié, porteur du gène d’intérêt et d’un gène sélectionnable des cellules transformées (gène<br />

marqueur), est transféré dans les cellules végétales et s’intègre à l’ADN génomique. Ces gènes sont parfois<br />

associés à un gène rapporteur qui permet une visualisation simple et rapide des cellules ou tissus transformés.<br />

Les méthodes de sélection des transformants diffèrent et sont basées sur la résistance aux antibiotiques, sur la<br />

résistance aux herbicides ou sur l’acquisition d’une nouvelle voix métabolique. Les cellules ou tissus inoculés<br />

sont cultivés sur un milieu qui permet non seulement la sélection des transformants potentiels, mais aussi<br />

l’élimination de l’agrobactérie grâce à un antibiotique décontaminant.<br />

Pour s’assurer du transfert du gène d’intérêt, des analyses moléculaires du gène transféré et de l’expression du<br />

gène sont effectuées.<br />

2.3.2 Transformation génétique du cotonnier :<br />

La majorité des travaux utilisant la culture in vitro chez le cotonnier ont pour objectif le transfert de gènes.<br />

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La première publication mentionnant la transformation du cotonnier décrit l’injection d’ADN dans des embryons<br />

immatures (Zhou et al, 1983). Mais, les résultats obtenus sont peu convaincants.<br />

La biolistique fait partie des méthodes testées pour transformer le cotonnier à partir de suspensions<br />

embryogènes (Finer et Mc Mullen, 1990). K.Rajasekaran et coll ont, en 1999, tenté d’améliorer la méthode. Ils<br />

sont parvenus à la transformation stable de cellules embryogènes en suspension et à régénérer des plantes<br />

fertiles en moins de trois mois. Mais la transformation de tissus plus âgés produisent des plantes<br />

morphologiquement anormales et stériles.<br />

Afin de pouvoir s'affranchir de la difficulté à transformer différents génotypes, la transformation via<br />

Agrobacterium sur méristèmes a été étudiée. Les premiers résultats encourageants ont été publiés en 1988<br />

(Ulian et al, 1988, Gould et Smith, 1988). La transformation par bombardement de particules sur des méristèmes<br />

de variétés agronomiquement intéressantes a été publiée par l'équipe de Mc Cabe (Mc Cabe et Martinell, 1993).<br />

D’autres équipes (Gupta et al, 1997 ; Agrawal et al, 1997 ; Hemphil et al, 1998 ; Ouma et al, 2004) ont publié<br />

des résultats sur la transformation de tissus devant conduire à la régénération de plantes entières sans passage<br />

par l’embryogenèse somatique. Les méthodes développées varient selon les explants utilisés, les milieux de<br />

culture, mais divers cultivars ont été régénérés. Une méthode de transformation par A. tumefaciens a été<br />

publiée en 2002 par Satyavathi sur des explants d’apex de cultivars indien. En 2004, une autre méthode de<br />

transformation du cotonnier par A. tumefaciens a été réalisée en Chine par Li et al. Des grains de pollen ont été<br />

transformés par infiltration d’Agrobacterium tumefaciens sous vide. Ce pollen est ensuite utilisé pour féconder<br />

les plantes à modifier.<br />

Cependant, la régénération de cotonnier transgénique via l’embryogénèse somatique par A. tumefaciens<br />

est la technique de transformation la plus utilisée.<br />

La transformation par Agrobacterium tumefaciens sur le cotonnier a été réalisée à partir de différents explants<br />

issus d’hypocotyles, de feuilles, de cotylédons et d’apex.<br />

Les premiers résultats ont porté sur l'introduction d'un gène marqueur de résistance à un antibiotique à partir<br />

d’explants de cotylédons provenant d’une variété Coker (Umbeck et al, 1987 ; Firoozabady et al, 1987).<br />

Au laboratoire, dans le cadre d’une collaboration avec le CIRAD, une méthode utilisant des explants<br />

d’hypocotyles provenant de jeunes germinations a été développée (Pannetier et al, 1997). Une souche d’A.<br />

tumefaciens porteuse d’un système binaire en phase exponentielle de croissance (pour une meilleure efficacité<br />

de transformation et une meilleure répétabilité des conditions expérimentales) est mis en contact avec des<br />

explants d’hypocotyles. Les explants inoculés sont placés sur un milieu favorisant la croissance des cals grâce à<br />

l’apport d’auxine et de cytokinine (phytohormones de croissance). Pendant 48h, ces explants sont placés en<br />

chambre de culture sur ce milieu afin que les plasmides du système binaire de l’agrobactérie puissent entrer<br />

dans les tissus et que le gène d’intérêt puisse s’intégrer dans l’ADN génomique des cellules végétales.<br />

Ensuite, les explants inoculés sont transférés sur un nouveau milieu de culture contenant non seulement les<br />

phytohormones, mais aussi des antibiotiques, l’un sélectif des cals potentiellement transformés et l’autre<br />

permettant d’éliminer l’agrobactérie.<br />

Après plusieurs subcultures (durée de culture entre deux repiquages), les cals apparus sur les explants sont<br />

isolés sur un milieu de culture dont les taux d’hormones végétales sont diminués pour permettre la<br />

différenciation de cellules embryogènes. Les tissus embryogènes qui apparaissent à plusieurs endroits des cals<br />

sont isolés un à un et chacun donne naissance à une lignée embryogène. Ces lignées se développent sur un<br />

milieu sans hormones pour permettre le développement d’embryons viables.<br />

Le schéma présenté sur la décrit le processus de transformation du cotonnier via l’embryogénèse somatique.<br />

Même si la production de cals issus d’explants inoculés peut atteindre 100%, l’obtention des lignées<br />

embryogènes transformées est plus difficile. Elles apparaissent à la suite de plusieurs repiquages de ces cals<br />

après un délai de plusieurs mois (4 mois minimum le plus souvent). Certaines de ces lignées transformées ne<br />

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produisent pas d’embryons. Celles qui en produisent donnent parfois naissance à des embryons mal formés ou<br />

vitreux, peu de ces embryons donnent des plantules transférables en serre. Le taux de transformation est tel<br />

que sur 100 explants transformés, 7 à 10 lignées de plantes transformées fertiles (Pannetier et al, 2008).<br />

· 3 Sujet de recherche:<br />

3.1 Les objectifs et la stratégie retenue :<br />

La mise en œuvre et l’obtention d’un nombre suffisamment important de cotonniers transformés provenant<br />

de lignées embryogènes différentes sont très consommatrices de temps, de matériel végétal et de mains<br />

d’oeuvre. Elles nécessitent la gestion d’un grand nombre d’explants, la manipulation d’une grande quantité de<br />

milieu de culture et de matériels et la mobilisation d’un bon nombre de personnel.<br />

Par exemple, au laboratoire en 2007, une expérimentation de transfert de gènes sur explants d’hypocotyles de<br />

cotonnier a été menée. Elle a été initiée début février 2007, 1126 explants inoculés ont été mis en culture.<br />

Après 6 à 8 semaines, 956 cals ont été isolés, 437 lignées embryogènes différentes ont été obtenues (46% de<br />

cals ont donné des lignées embryogènes), les premières étant apparues après 3 et 4 mois de subculture et<br />

jusqu’à 6 ou 7 mois pour les dernières.<br />

De ces lignées, 1699 embryons ont été isolés et 7 autres mois ont été nécessaires pour obtenir 281 plantules<br />

transférées en serre. En parallèle, 84 explants non inoculés ont été mis en culture, tous les explants ont donné<br />

des cals et 71% des cals ont produit des lignées embryogènes en 2 ou 3 mois.<br />

Ces chiffres montrent que les tissus embryogènes non transformés sont obtenus plus rapidement et en plus<br />

grandes quantités que les tissus provenant d’explants inoculés. Ces constatations ont conduit l’équipe à<br />

s’intéresser à une méthode alternative de transformation en envisageant les tissus embryogènes comme explant<br />

(Lebouteiller et al, 2001). Cette nouvelle approche de la transformation du cotonnier, en se servant des cals<br />

embryogènes comme source de régénération de plantes transgéniques, a été rapportée en 2004 par S.<br />

Leelavathi et coll. Très peu de publications récentes évoquent la transformation du cotonnier via les tissus<br />

embryogènes, pourtant l’influence de certains paramètres a déjà été rapportée.<br />

Toutes les études publiées portent sur l’utilisation de l’agrobactérie LBA 4404 (Leelavathi et al, 2004 ; Wu et al,<br />

2005 ; Jin et al, 2005 ; Wu, 2008), et aucune comparaison entre souches d’Agrobactéries n’a été publiée.<br />

Souvent, les paramètres étudiés concernent le mode d’action de l’agrobactérie : le temps de contact et la<br />

concentration d’utilisation de la bactérie (Wu et al, 2005 ), l’ajout ou non d’acétosyringone (composé phénolique<br />

efficace pour l’induction de l’expression des gènes Vir nécessaires pour le transfert de l’ADN-T (Jin et al, 2005 ;<br />

Wu, 2008 ), le temps de co-coculture (Wu et al, 2005 ; Jin et al, 2005 ; Wu, 2008 ) et la température de coculture<br />

(Wu, 2008). Ensuite, les essais concernent l’antibiotique de sélection, sa concentration et le temps de<br />

subculture (Leelavathi et al 2004 ; J.Wu et al 2005).<br />

Quant aux tissus embryogènes, ils sont peu caractérisés. Deux équipes ont, en 2005, décrit brièvement l’âge<br />

des tissus et leur état physiologique pour une transformation qui semblerait être plus efficace (J.Wu et al, 2005 ;<br />

S.Jin et al, 2005). S-J. Wu et coll (2008) évoquent succinctement la couleur des agrégats dont la quantité de<br />

dépôt optimal sur milieu sélectif doit être 0,2 à 0,3 g pour une bonne prolifération. Dans tous les cas, leurs<br />

travaux sont réalisés sur des cultivars de cotonniers chinois sur lesquels les auteurs ne donnent aucune<br />

information.<br />

Finalement, très peu de données sur cette nouvelle approche ont été rapportées. Elles concernent<br />

essentiellement le mode d’action d’une bactérie et la sélection des tissus potentiellement transformés ; les tissus<br />

végétaux sont peu caractérisés et les travaux sont sur des cultivars dont les auteurs ne fournissent pas<br />

d’information. Il est donc indispensable de poser de nouveaux jalons et d’acquérir de nouvelles données dans le<br />

cadre de la mise au point d’une méthode alternative de transformation du cotonnier.<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 16


La méthode alternative de transformation basée sur l'utilisation des tissus embryogènes obtenus à partir<br />

de fragments d’hypocotyles se prête à l’amélioration des performances du procédé de régénération des plantes<br />

transformées, mais les éléments évoqués ici sont, la plupart du temps, contradictoires et montrent que chaque<br />

équipe a son propre mode opératoire. Il n’y a pas de méthode universelle et optimisée de transformation des<br />

tissus embryogènes. Ces études nous ont donc conduit à poursuivre nos investigations sur cette méthode. Il<br />

s’agit d’approfondir l’influence de paramètres déjà étudiés dans l’équipe et d’aller plus loin dans l’étude portant<br />

sur la caractérisation des lignées embryogènes utilisées. Cette caractérisation doit mener à un choix des tissus<br />

les plus « réceptifs ».<br />

Les objectifs de l’équipe sont, de pouvoir étudier dans des délais relativement courts l'expression chez le<br />

cotonnier de gènes d'intérêt (résistance aux ravageurs ou aux stress) ou de réaliser des études de génomique<br />

fonctionnelle (développement de la fibre de coton).<br />

Dans le premier cas, il est connu que l'expression des transgènes peut varier considérablement d'un événement<br />

de transformation à un autre, il est donc nécessaire de disposer d'un nombre important d'événements de<br />

transformation.<br />

Dans le deuxième cas, un des thèmes développés porte sur le développement de la fibre de coton constituée à<br />

maturité de plus de 95 % de cellulose. La stratégie retenue utilise l'extinction de gènes impliqués dans la<br />

synthèse de cellulose, afin d’analyser le rôle de ces gènes au cours du développement de la fibre de coton.<br />

Ceci nécessite de tester un grand nombre de gènes.<br />

Il s’agit donc de développer une méthode rapide permettant, avec les moyens à disposition, de générer un<br />

grand nombre d'événements de transformation avec le moins de matériel végétal possible. La mise en œuvre<br />

de cette méthode devrait aussi permettre de réduire les manipulations trop lourdes aujourd’hui et de mobiliser<br />

moins de personnels.<br />

Etant donné ces objectifs, les tissus embryogènes les plus appropriés sont ceux dont les potentialités de<br />

régénération d'embryons sont importantes.<br />

Pour aboutir à une méthode fiable et reproductible, l’étude de deux paramètres importants du processus a été<br />

entreprise : le type d’agrobactérie utilisé pour transmettre le gène d’intérêt et l’état physiologique du matériel<br />

végétal. Plusieurs paramètres des conditions de transfert de gènes de la bactérie à la cellule végétale et de<br />

culture des cellules transformées pour l'obtention de plantes entières ont également été étudiés.<br />

3.2 Résultats acquis au laboratoire :<br />

Les premiers efforts ont porté sur la comparaison de deux souches d’Agrobacterium tumefaciens dont les<br />

plasmides de virulence diffèrent (C58 pGV2260 et C58 pMP90). Les conditions d’utilisation de ces bactéries ont<br />

été testées. Il s’agissait de déterminer laquelle de ces deux souches est la plus apte à transformer les cellules<br />

végétales et à quelle concentration l’efficacité de la transformation est augmentée. Les essais avaient également<br />

porté sur le temps de co-culture et sur des traitements physiques favorisant l’accrochage de la bactérie aux<br />

tissus végétaux (traitements sous vide ou ultrasons) (Lebouteiller, 2001 ; Pannetier et al, 2003).<br />

Le temps de contact entre le matériel végétal et l’agrobactérie, l’influence de la croissance de la bactérie (prise<br />

en phase exponentielle de croissance ou en début de plateau) et l’influence de l’antibiotique de décontamination<br />

ont été également étudiés.<br />

Il s’est avéré que les meilleurs résultats ont été obtenus avec C58::pMP90 prélevée en phase exponentielle de<br />

croissance (106 cellules), diluée au 1/10, pour un temps de contact de 10 minutes. La co-culture établie est de<br />

48h.<br />

Certains antibiotiques de décontamination, tel que la cefotaxime, bloquent le développement des agrobactéries<br />

dans les milieux de culture et dans les explants inoculés mais ils ont des effets défavorables sur la régénération<br />

des embryons somatiques et des plantules.<br />

Nous avons donc conduit un ensemble d'expérimentations pour éliminer la bactérie sans compromettre le<br />

devenir des tissus embryonnaires avec l’utilisation du timentin qui agit à de plus faibles doses (250 mg/L au lieu<br />

de 500 mg/L pour la cefotaxime). Nous avions réalisé des essais préliminaires au travail présenté dans ce<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 17


mémoire, de comportement des tissus embryogènes sur des milieux contenant du timentin. La dose de 250mg/l<br />

avait été retenue comme permettant une bonne élimination de la bactérie et un maintien des capacités de<br />

néoformation d’embryons somatiques. Ainsi, les conditions expérimentales initiales ont été définies sur la base<br />

de ces résultats.<br />

En ce qui concerne le matériel végétal, les premiers résultats avaient permis d’estimer à 10 le nombre<br />

d’évènements de transformation stable (intégration dans le génome) obtenus pour environ 100 mg de tissu pour<br />

le meilleur traitement. Cependant, ces résultats se sont avérés peu répétables d'une lignée embryogène à une<br />

autre et différents problèmes sont apparus lors de la réalisation de la méthode à plus grande échelle.<br />

Définir avec précision, en caractérisant chaque étape du processus de transfert de gène et de régénération de<br />

plantes transformées, l'ensemble des paramètres et conditions de la transformation sur cellules de tissus<br />

embryogènes fait donc l’objet du travail présenté dans ce mémoire.<br />

3.3 Programme de travail :<br />

Le programme de travail envisagé comporte deux volets principaux :<br />

· La caractérisation du matériel végétal afin de pouvoir déterminer le type de tissu le plus apte à la<br />

transformation ;<br />

· Les conditions de réalisation de ce transfert : type de tissu végétal, âge du tissu en culture, type<br />

d’agrobactérie, concentration en agrobactérie…<br />

3.3.1 Caractérisation du matériel végétal :<br />

Les tissus embryogènes représentent un matériel hétérogène constitué en milieu de culture gélosé<br />

d'agrégats méristématiques et embryogènes en multiplication ainsi que de proembryons et embryons somatiques<br />

à différents stades de développement. Les lignées embryogènes qui vont servir aux expérimentations sont,<br />

après leur obtention, sélectionnées selon leur capacité de prolifération et de régénération d’embryons.<br />

Afin de disposer de matériel plus homogène, des cultures en suspension ont été développées à partir de<br />

lignées embryogènes obtenues en milieu gélosé. Pour pouvoir établir les meilleures conditions de<br />

transformation, il est nécessaire de connaître leur comportement en croissance dans différentes conditions de<br />

culture et leur caractérisation cellulaire en différents points de leur développement et de leur multiplication (étude<br />

histologique des agrégats embryogènes et/ou méristématiques). Ce travail a aussi été effectué sur les tissus<br />

embryogènes cultivés sur milieu gélosé. Les études ont été menées avec le plus grand nombre de répétitions et<br />

d’essais possibles de façon à obtenir des résultats analysables statistiquement.<br />

3.3.2 Conditions expérimentales du transfert de gènes :<br />

Il s'agit de définir les différents paramètres intervenant lors du transfert de gènes via A. tumefaciens. Les<br />

études préliminaires avaient conduit à retenir une souche d'A.tumefaciens parmi des souches ayant le même<br />

génome chromosomique (souches C58). D’autres souches bactériennes réputées comme hyper virulentes ont<br />

également été testées.<br />

Le choix s’est porté sur deux agrobactéries, EHA105 déjà testée avec la méthode sur explants d‘hypotcotyle<br />

(X.Guo et al, 2007), sur suspensions embryogènes d’autres plantes comme la patate douce (Yu et al, 2007) ou<br />

des tissus embryogènes d’hévéa (Blanc et al, 2006) et AGL1 déjà testée dans la transformation du blé par<br />

exemple (Jones et al, 2005).<br />

Dans ce cadre, des expérimentations ont été conduites pour préciser les concentrations bactériennes<br />

d’utilisation.<br />

Pour la mise au point de la méthode alternative de transformation, l’utilisation d’un gène rapporteur GFP<br />

(« Green Fluorescent Protein ») n’est pas envisageable dans le cas du cotonnier. En effet, l’auto-fluorescence<br />

des tissus de cotonnier est gênante pour la détection de la GFP (en conditions relativement simple d’observation<br />

macroscopique) que les évènements potentiellement transformés pourraient exprimer. Notre choix s’est donc<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 18


porté sur un plasmide autonome, porteur d’un gène rapporteur GUS (codant pour la bêta-glucoronidase),<br />

pCAMBIA 2301. Le test biochimique permettant de révéler l’expression du gène GUS est létale pour les cellules,<br />

il est donc envisagé de prélever une partie des tissus potentiellement transformés pour l’analyse Gus et de<br />

laisser proliférer le reste des agrégats pour régénérer des embryons.<br />

La transformation du plasmide pCAMBIA 2301 dans les souches bactériennes a fait l’objet d’expérimentations<br />

préalables.<br />

Un point critique est apparu lors des études préliminaires concernant l’utilisation de l’antibiotique de sélection<br />

des transformants d’une part et de la décontamination des cultures d’autre part. Le gène de sélection le plus<br />

fréquemment utilisé chez le cotonnier est celui de la résistance à la kanamycine. Or les tissus embryogènes de<br />

cotonnier réagissent de façon assez aléatoire à la présence de kanamycine dans les milieux de culture et à des<br />

doses élevées (plus de 200mg/L de milieu de culture) des échappées de tissus non transformés sont possibles<br />

(Zhang et al, 2001). Les premières études faites au laboratoire, avaient conduit à utiliser l’hygromycine comme<br />

antibiotique de sélection.<br />

Il s’est avéré que la présence d’hygromycine dans les milieux de culture inhibait la formation des embryons<br />

somatiques. Nos efforts se sont donc portés sur la paromomycine (Guerche, 1987) un analogue de la<br />

kanamycine qui permet donc d’utiliser comme gène marqueur le gène NPTII (néomycine phosphotransférase).<br />

La détermination des conditions de sélection avec la paromomycine a constitué une étude préalable<br />

indispensable.<br />

La mise au point d'une méthode rapide, performante et utilisant une quantité réduite de matériel végétal<br />

ouvrira la porte à l'étude du rôle et de l’expression de nombreux gènes chez le cotonnier, mais aussi permettra<br />

de tester rapidement l'intérêt de tel ou tel transgène pouvant conférer des caractéristiques agronomiques<br />

intéressantes.<br />

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Ouvrage:<br />

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Article FAO : http://www.fao.org/newsroom/fr/news/2004/41714<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 22

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