GÉRICAULT - Centre Georges Chevrier
GÉRICAULT - Centre Georges Chevrier
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comme la nature elle-même. Je ne crains pas que<br />
vous me taxiez d'anglomanie. Vous savez comme moi<br />
ce que nous avons de bon et ce qui nous manque. »<br />
Ainsi, Géricault s'enthousiasmait pour la peinture<br />
anglaise et, parmi des complaisances sentimentales,<br />
il en déterminait la supériorité essentielle, le sens<br />
raffiné de la couleur. Mais, en même temps, il trouvait<br />
dans ce pays d'autres attractions : « Je ne<br />
m'amuse pas du tout, déclarait-il à Dorcy, et ma vie<br />
est absolument celle que je mène à Paris, travaillant<br />
beaucoup dans ma chambre et rôdant ensuite pour<br />
me délasser dans les rues, où il y a toujours un mouvement<br />
et une société si grande, que je suis sùr que<br />
vous n'en sortiriez pas ».<br />
Pour son œil exercé et avide, combien de spectacles<br />
dans la vie des Anglais : il jouissait de la place<br />
faite aux sports, des derbys d'Epsom, modèle de<br />
tous les turfs d'Europe, des bêtes rares obtenues par<br />
une sélection continue, mais il ne semble pas qu'il<br />
s'attardât à contempler la foule élégante et riche qui<br />
se pressait aux courses, et sa sympathie le ramenait<br />
vers les spectacles de la vie commune et de la misère.<br />
La misère sévissait dans cette Angleterre victorieuse,<br />
mais dont la gloire se payait par des charges<br />
excessives et qui domptait par des lois oppressives<br />
les révoltes de la faim. Géricault vit les mendiants<br />
exténués mourant de privation à la porte des boulangeries,<br />
il vit les aveugles qui jouaient de la cornemuse