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LA QUESTION DES RACES DANS LE POSITIVISME COMTIEN* I ...

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Annie Petit - La question des races dans le positivisme comtien<br />

cheminement, il y a bien l'idée fondamentale d'une nature humaine fondamentalement<br />

identique : il y a une "espèce" humaine partageant les mêmes caractères de l'humanité.<br />

Mais d'autre part, les "races" parcourent le même chemin plus ou moins rapidement, sont<br />

plus ou moins avancées. Elles ne sont pas à égalité. Le discours comtien combine unité<br />

et pluralité hiérarchisée.<br />

3 - L'harmonisation du Système<br />

Que deviennent les ambivalences des propos antérieurs dans le grand traité<br />

sociologique de Comte, le Système de politique positive ?<br />

1 - Dans le premier tome, on retrouve l'usage flottant du terme "race" qui paraît<br />

souvent employé comme exact synonyme d'"espèce", et surtout pour l'humanité : Comte<br />

parle indifféremment de "la race humaine" ou de "l'espèce humaine" et même du "genre<br />

humain" 26. Cet usage singulier porte implicitement la critique de l'usage de pluriels<br />

discriminants.<br />

De l'implicite à l'explicite : la position comtienne se clarifie lorsque dans le<br />

deuxième tome du Système Comte dit rejeter "l'irrationnelle notion des races" :<br />

"Les plus prononcées et les plus fixes de ces différences vitales, celles d'où dérive l'irrationnelle notion<br />

des races, paraissent dues à des influences locales, lentement accumulées par l'hérédité, jusqu'à produire<br />

le maximum correspondant de variations organiques" 27<br />

Pour Comte, ce "vague principe des races" est utilisé pour essayer de comprendre le<br />

problème compliqué de la "modificabilité humaine" et les interactions entre "vitalité" et<br />

"socialité". Mais il introduit "confusions" et même "aberrations".<br />

"Les prétendus penseurs qui veulent prononcer en sociologie sans savoir l'arithmétique se servent<br />

maintenant des races comme leurs prédécesseurs faisaient des climats, pour se donner à peu de frais,<br />

une apparence scientifique" 28.<br />

Et donc pas question pour Comte de prendre une telle notion pour fonder la<br />

sociologie. Au contraire elle doit concevoir "la formation et le développement du Grand-<br />

26 Voir surtout S., I, p. 610 à 629.<br />

27 - S., II, p.449, souligné par l'auteur, et Comte lie ces idées à Blainville. Voir aussi dans<br />

le Catéchisme positiviste la leçon faite par le Prêtre à la Femme qui avait esquissé une<br />

conception des diversités irréductibles des races : "La vraie théorie des races humaines,<br />

résulte, ma fille, de la conception de Blainville, qui représente ces différences comme des<br />

variétés dues au milieu, mais devenues fixes, même héréditairement, quand elles eurent<br />

atteint leur plus grande intensité" (Cat., p. 257).<br />

28 S., II, p. 450.<br />

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