Association Kap Natirel - Master écologie biodiversité
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principales les captures accidentelles liées aux filets de pêche, le braconnage, et la<br />
modification des habitats (Figures 4). Les menaces secondaires sont nombreuses (prédation,<br />
désorientation, maladies, collision, etc.) et leur limitation sur l’ensemble du globe en est<br />
d’autant plus délicate.<br />
L’ensemble de ces menaces se retrouvent dans les Antilles françaises (Chevalier et<br />
Lartiges, 2001). Aussi, les textes du XVII ème siècle (Encart 2) témoignent déjà de<br />
l’omniprésence et de l’exploitation abusive des tortues en Guadeloupe (Chevalier et Lartiges,<br />
2001). Celle-ci a abouti, dans le dernier quart du XX ème siècle, à une situation alarmante dans<br />
certaines zones de la Caraïbe (Encart 3). D’une manière générale, l’évolution des effectifs de<br />
tortues marines aux Antilles françaises est étroitement liée à leur exploitation (Chevalier,<br />
2003). L'absence de données historiques chiffrées empêche toute description détaillée de ce<br />
déclin, mais les rares informations disponibles (observations personnelles, témoignages<br />
indirects) ne laissent aucun doute sur l'ampleur de la diminution des effectifs aux Antilles<br />
françaises depuis le XVII ème siècle (Chevalier, 2003, Tableaux 1 et 2). Aujourd’hui, si la<br />
consommation de tortues adultes et d’œufs perdure par son aspect culturel dans les zones<br />
rurales, chez certains pêcheurs ou chez les personnes d’un certain âge, elle semble en fort<br />
recul chez les jeunes et dans les villes (Obs. pers.). La menace la plus importante pour les<br />
tortues marines en Guadeloupe semble être la capture accidentelle dans les filets de pêche<br />
(Chevalier, 2003) (Figure 4). Plus de la moitié des décès ou blessures de tortues marines<br />
recensées en Guadeloupe entre 1999 et 2002 était imputable à cette menace (Lartiges, non<br />
publié, dans : Chevalier, 2003) et une étude plus récente (Delcroix, 2003) montre que ce<br />
facteur cause probablement à lui seul plus de cas mortalité que toutes les autres menaces<br />
réunies. Enfin, bien que considérée comme une menace secondaire, la prédation par les chiens<br />
errants ou divagants (Figure 4) reste encore aujourd’hui un facteur limitant la restauration des<br />
tortues marines en Guadeloupe (Chevalier, 2003).<br />
2- La conservation des tortues marines<br />
2-1- Un enjeu complexe<br />
Toutes les espèces de tortues marines figurent dans l’Annexe 1 de la convention sur le<br />
commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES)<br />
(Chevallier, 2003). Aussi, les trois espèces nidifiant sur les plages guadeloupéennes sont<br />
inscrites sur la liste rouge de l’IUCN (2010) : en danger d’extinction pour C. mydas<br />
(Seminoff, 2004) et en danger critique d’extinction pour E. imbricata (Mortimer et Donnelly,<br />
2008) et D. coriacea (Sarti Martinez, 2000).<br />
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