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les sanctions disciplinaires - CNPA formation des conducteurs

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MEMENTO SOCIAL_________________________________________________________Les <strong>sanctions</strong> <strong>disciplinaires</strong><br />

5.1 - Objet du contrôle<br />

Le contrôle judiciaire du pouvoir disciplinaire<br />

s’exerce sur :<br />

- la qualification du fait fautif qui justifie la<br />

sanction ;<br />

- la proportionnalité de la sanction au fait<br />

fautif ;<br />

- la régularité de la procédure.<br />

5.1.1 - Contrôle de la justification de<br />

la sanction<br />

En cas de litige, le Conseil de Prud’hommes est<br />

compétent pour vérifier si <strong>les</strong> faits reprochés au<br />

salarié sont de nature à justifier une sanction (art.<br />

L. 1333-1, C. trav.). L’inspecteur du travail ne<br />

dispose d’aucune compétence en la matière.<br />

Le Conseil de prud'hommes apprécie si <strong>les</strong> faits<br />

reprochés au salarié sont de nature à justifier une<br />

sanction contrôlant ainsi la réalité <strong>des</strong> faits<br />

reprochés et s'ils constituent une faute.<br />

Quelle que soit la sanction prononcée par<br />

l'employeur (licenciement ou autre), le juge forme<br />

sa conviction sur la base <strong>des</strong> éléments de<br />

preuve fournis tant par l'employeur que par le<br />

salarié.<br />

Si un doute subsiste, il profite au salarié (art. L.<br />

1333-1, C. trav.). Il est donc obligatoire que<br />

l'employeur rassemble et conserve toute trace<br />

susceptible d'appuyer <strong>les</strong> décisions <strong>disciplinaires</strong><br />

(témoignages internes et externes à l'entreprise,<br />

lettre d'avertissement…).<br />

Le juge vérifie ainsi :<br />

- que <strong>les</strong> faits reprochés existent bien,<br />

- que ces faits sont bien fautifs,<br />

- que la faute ne constitue pas un prétexte<br />

pour infliger une sanction au salarié,<br />

- que la faute n’est pas prescrite.<br />

5.1.2 – Contrôle de la sanction<br />

Contrôle sur la licéité de la sanction<br />

Le juge doit vérifier si l'employeur n'a pas<br />

prononcé une sanction interdite tel<strong>les</strong> que :<br />

- sanction pécuniaire ;<br />

- sanction discriminatoire ;<br />

- sanction prise à l'encontre d'un fait déjà<br />

sanctionné.<br />

Contrôle de proportionnalité entre la faute<br />

et la sanction<br />

Le juge n'a pas qualité pour se substituer à<br />

l'employeur en remplaçant la sanction initiale par<br />

une sanction inférieure. En revanche, il lui<br />

appartient de vérifier si la sanction n'est pas<br />

disproportionnée par rapport à la faute. Il doit<br />

donc se borner à censurer <strong>les</strong> <strong>sanctions</strong><br />

manifestement excessives ou disproportionnées.<br />

Il n'en demeure pas moins que la faculté du juge<br />

d'annuler une sanction disproportionnée est<br />

l'élément central du droit disciplinaire actuel.<br />

L'appréciation du caractère disproportionné de la<br />

sanction doit être faite par rapport aux règ<strong>les</strong> de<br />

fonctionnement propres à l'entreprise et <strong>des</strong><br />

circonstances de l'espèce (ancienneté du salarié,<br />

qualification, ambiance du milieu du travail…).<br />

En tout état de cause, le juge n'est pas lié par <strong>les</strong><br />

clauses du règlement intérieur établissant une<br />

corrélation entre une faute et une sanction.<br />

5.1.3 - Contrôle de la régularité de la<br />

procédure<br />

Le juge contrôle ensuite la régularité de la<br />

procédure suivie (art. L. 1333-1, C. trav.).<br />

En cas de sanction mineure, le contrôle du juge<br />

porte sur le respect de la notification écrite<br />

accompagnée de l'énoncé <strong>des</strong> griefs retenus<br />

contre le salarié.<br />

En cas de sanction lourde, le juge vérifie le<br />

respect de toutes <strong>les</strong> règ<strong>les</strong> de procédures (voir<br />

§4.3.1).<br />

Le tribunal vérifie également :<br />

- que l'employeur ou le supérieur hiérarchique<br />

a suivi <strong>les</strong> différentes étapes de la procédure;<br />

- qu'il avait la qualité pour sanctionner le<br />

salarié au nom de l'employeur.<br />

5.2 – Effets du contrôle<br />

Selon le code du travail (art. L. 1333-2, C. trav.),<br />

le Conseil <strong>des</strong> prud’hommes peut annuler une<br />

sanction lorsqu’elle est :<br />

- injustifiée : <strong>les</strong> <strong>sanctions</strong> fondées sur <strong>des</strong><br />

faits inexistants, jugés non fautifs ou<br />

atteints par la prescription sont<br />

automatiquement annulées. L'annulation<br />

interdit à l'employeur d'entamer une nouvelle<br />

procédure.<br />

- disproportionnée à la faute commise :<br />

dans cette hypothèse, l'employeur peut, sans<br />

avoir à reprendre une procédure, prononcer<br />

une sanction de moindre gravité dans le délai<br />

d'un mois suivant l'annulation de la première<br />

sanction (et sous réserve de respecter le<br />

délai de prescription <strong>des</strong> fautes de 2 mois).<br />

- irrégulière en la forme : <strong>les</strong> <strong>sanctions</strong> qui<br />

n'ont pas été prises selon la procédure<br />

prévue peuvent être annulées. Toutefois,<br />

s'agissant d'une simple faculté laissée à son<br />

10 - Avril 2012 <strong>CNPA</strong> © - Direction de l’In<strong>formation</strong> Sociale

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