Le Maroxellois - Edition N° 2
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Dossier Gembloux<br />
L’ÉCHEVIN MICHEL DE HERDE<br />
(FDF) PARLE DE GEMBLOUX<br />
<strong>Le</strong> <strong>Maroxellois</strong> ( L.M) : Monsieur<br />
l’échevin, pourriez vous dire à nos lecteurs<br />
pourquoi en mai 2001, à votre<br />
initiative, la commune de Schaerbeek<br />
s’était associée de manière importante<br />
à la commémoration de la bataille de<br />
Gembloux<br />
Michel De Herde ( .M.Dh ) : Nous avions<br />
déjà appris l’existence de cette<br />
initiative commémorative menée par la<br />
SACOMAB. Et lorsque le président de<br />
cette association, Monsieur El Karrouti<br />
m’avait écrit pour m’inviter à participer<br />
à la commémoration de cet important<br />
événement historique, j’ai d’emblée<br />
accepté.<br />
L.M : Justement, pourquoi aviez estimé<br />
que la commune de Schaerbeek<br />
avait sa place dans une telle manifestation<br />
?<br />
M.Dh : Pour plusieurs raisons : parce<br />
que la nouvelle majorité politique<br />
schaerbeekoise était engagée dans<br />
une dynamique de rupture avec le<br />
sombre passé Nolsiste ; lequel passé<br />
avait divisé les schaerbeekois en 2<br />
parties.<br />
Et donc nous étions dans une logique<br />
visant à réconcilier le pouvoir communal<br />
avec des populations jadis stigmatisées<br />
et ostracisées.<br />
Souvenez vous que le président du<br />
Front national français avait rendu visite<br />
à feu Roger Nols et de l’accueil de<br />
Jean Marie <strong>Le</strong>pen à la piscine du Neptunium.<br />
L.M : Vous avez évoqué plusieurs raisons<br />
à cet engagement …<br />
M.Dh : De fait, non seulement nous<br />
étions engagés dans une dynamique<br />
réconciliatrice avec les populations<br />
issues de l’immigration et la population<br />
d’obédience musulmane en particulier,<br />
mais j’avais entamé un travail<br />
intense de contact avec les jeunes de<br />
la commune pour les soutenir dans la<br />
recherche de leur identité.<br />
Ils en étaient demandeurs. Car, pour<br />
moi, quelqu’un qui n’a pas de référent<br />
identitaire solide, ne peut pas rayonner<br />
sur son environnement. Et Jambloux<br />
constituait pour moi, une des pistes<br />
intéressantes susceptibles d’aider les<br />
jeunes d’origine marocaine à faire la<br />
découverte avec une partie importante<br />
de leur histoire et surtout de leur<br />
histoire en Europe et plus particulièrement<br />
en Belgique.<br />
L.M : Et de quelle manière votre<br />
participation avait eu lieu lors de cette<br />
commémoration ?<br />
M.Dh : Bien avant la date prévue de la<br />
commémoration, nous avions organisé<br />
de multiples réunions avec des<br />
associations scherbeekoises afin de<br />
les sensibiliser à cette participation.<br />
<strong>Le</strong>s éducateurs de rue affectés à mon<br />
département s’étaient mobilisés pour<br />
discuter de cet événement en préparation<br />
et appeler ces jeunes à partir le<br />
10 mai 2001 à Gembloux.<br />
<strong>Le</strong> jour J, plusieurs autocars avaient été<br />
mis à disposition de ceux qui s’étaient<br />
massés devant l’hôtel communal en<br />
vue de ce départ pour le cimetière de<br />
Chastre.<br />
L.M. : Au retour de Chastre, quelles<br />
étaient les impressions des jeunes<br />
ayant participé à cette commémoration<br />
?<br />
M.Dh : Il faut dire que quelques jours<br />
après cette commémoration, nous<br />
avions organisé une grande rencontre<br />
à Schaerbeek avec ces jeunes en<br />
présence d’un grand historien français<br />
venu expliquer le déroulement de<br />
cette importante bataille. De cette initiative<br />
beaucoup de jeunes se mirent à<br />
la quête de la présence arabe en Europe<br />
qui remonte déjà aux royaumes<br />
d’Andalousie.<br />
C’est dans la foulée de cette dynamique<br />
d’ouverture et de dialogue<br />
qu’une année plus tard, Schaerbeek<br />
prit l’initiative de lancer les fondements<br />
de l’Intercommunale d’inhumation qui<br />
accueille aujourd’hui au cimetière de<br />
Schaerbeek des centaines de défunts<br />
musulmans.<br />
L.M : Aujourd’hui, après la rupture<br />
avec le Nolsisme, quelle évaluation<br />
faites vous de cette dynamique de la<br />
main tendue ?<br />
M.Dh : Aucun quartier ni aucune rue<br />
de notre commune ne sont exclus de<br />
l’effort de dynamisation de Schaerbeek.<br />
Des centaines de jeunes issus de<br />
l’immigration se trouvent aujourd’hui,<br />
impliqués dans tous les secteurs<br />
de la vie de la commune : dans<br />
l’enseignement en tant qu’instits ou<br />
profs, des médecins et des infirmiers<br />
à l’hôpital Paul Brien, des policiers,<br />
des employés et fonctionnaires communaux.<br />
Il n’existe aucun secteur qui ne soit ouvert<br />
à cette jeunesse. Quiconque assisterait<br />
à une séance du conseil communal<br />
verrait le nombre de conseillers<br />
communaux ou d’échevins allochtones<br />
siégeant au même titre que les autres<br />
échevins de souche belge.<br />
Nous sommes fiers de cette réussite,<br />
bien que d’importants efforts restent à<br />
faire pour l’approfondir davantage.<br />
L’Échevin Michel de Herde<br />
<strong>Le</strong> <strong>Maroxellois</strong> magazine - 21