Norme Autosar : un exemple de standardisation des ... - Mesures
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Solutions<br />
LOGICIELS EMBARQUÉS<br />
<strong>Norme</strong> <strong>Autosar</strong> : <strong>un</strong> <strong>exemple</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>standardisation</strong><br />
<strong>de</strong>s logiciels embarqués<br />
78<br />
<br />
L’industrie automobile est confrontée, comme beaucoup d’autres, à <strong>un</strong>e augmentation quasi exponentielle <strong>de</strong> la complexité<br />
<strong>de</strong>s architectures électroniques. Pour y faire face, les constructeurs du mon<strong>de</strong> entier se sont associés aux fabricants <strong>de</strong> calculateurs<br />
et aux éditeurs d’outils logiciels pour créer le consortium <strong>Autosar</strong> (AUTomotive Open System ARchitecture). Le rôle<br />
<strong>de</strong> cette organisation est <strong>de</strong> spécifier <strong>un</strong>e métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> travail permettant <strong>de</strong> s’affranchir du matériel lors <strong>de</strong> la conception <strong>de</strong>s<br />
applications embarquées. La question se pose donc : tous les systèmes électroniques complexes <strong>de</strong>vront-ils passer par <strong>de</strong>s<br />
standards <strong>de</strong> ce type ?<br />
embarquée est<br />
<strong>de</strong>venue <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong>s<br />
années 80 le moteur <strong>de</strong> l’in-<br />
L’électronique<br />
novation automobile. Si<br />
auparavant les mécaniciens créaient les nouvelles<br />
fonctions, on estime aujourd’hui que<br />
75 % <strong>de</strong> l’évolution d’<strong>un</strong>e voiture est liée à<br />
l’électronique. C’est pourquoi on voit se<br />
multiplier le nombre<br />
<strong>de</strong>s calculateurs (ou<br />
L’essentiel<br />
ECU, Electronic Control<br />
Unit) à bord <strong>de</strong>s véhi-<br />
Les membres du consortium cules. Ils sont <strong>de</strong>venus<br />
<strong>Autosar</strong> travaillent sur <strong>un</strong> véritable challenge<br />
l'établissement d’<strong>un</strong> pour tous les acteurs<br />
standard <strong>de</strong> conception pour <strong>de</strong> l’industrie automo-<br />
les fonctions embarquées à bile. Cependant, l’élec-<br />
bord <strong>de</strong>s véhicules. tronique est arrivée<br />
Constructeurs, équipemen- sur ce marché avec ses<br />
tiers et fabricants <strong>de</strong> contraintes et ses pro-<br />
calculateurs viennent blèmes. Des problèmes<br />
d’achever la première phase <strong>de</strong> complexité, dus à la<br />
du projet, la plus importante,<br />
diversité <strong>de</strong>s réseaux et<br />
qui consistait à vali<strong>de</strong>r les<br />
<strong>de</strong>s calculateurs… Et<br />
spécifications d’<strong>Autosar</strong>.<br />
<strong>de</strong>s problèmes d’obso-<br />
L'abstraction du calculateur<br />
lescence, car les calcu-<br />
dans les programmes embarlateurs<br />
comptent<br />
qués permet <strong>de</strong> réduire les<br />
coûts, <strong>de</strong> faciliter la<br />
parmi les organes à<br />
portabilité <strong>de</strong>s fonctions plus faible durée <strong>de</strong> vie<br />
d’<strong>un</strong> véhicule à <strong>un</strong> autre, et d’<strong>un</strong>e voiture. Là où<br />
d’améliorer la fiabilité <strong>de</strong>s <strong>un</strong> constructeur ga-<br />
applications.<br />
rantit à <strong>un</strong> client <strong>un</strong><br />
suivi sur dix à quin-<br />
ze ans <strong>de</strong> son véhicule, ce <strong>de</strong>rnier comporte<br />
<strong>de</strong>s calculateurs dont la durée <strong>de</strong> vie n’excè<strong>de</strong><br />
jamais cinq ans. Sans compter que les<br />
logiciels qui y sont embarqués sont le plus<br />
souvent obsolètes au bout d’<strong>un</strong> an. On a<br />
donc chez les constructeurs <strong>de</strong> véritables<br />
problèmes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’obsolescence, <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> mise sur le marché<br />
(TTM, ou Time To Market), sans parler <strong>de</strong>s<br />
problèmes <strong>de</strong> qualité ni <strong>de</strong>s coûts liés aux<br />
campagnes <strong>de</strong> rappels pour certains modèles.<br />
Enfin, l’implantation <strong>de</strong> nouvelles fonctions<br />
(ou programmes) dans les calculateurs<br />
<strong>de</strong>s véhicules n’est pas aisée, car chaque logiciel<br />
est prévu pour fonctionner sur <strong>un</strong><br />
certain modèle d’ECU. Des opérations qui<br />
<strong>de</strong>vraient être simples en théorie, comme la<br />
migration <strong>de</strong> certaines options d’<strong>un</strong> modèle<br />
<strong>de</strong> véhicule à <strong>un</strong> autre, <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> véritables<br />
casse-tête pour les constructeurs. La<br />
Une voiture mo<strong>de</strong>rne, c’est avant tout <strong>un</strong> réseau informatique, avec 50 à 70 calculateurs embarqués en moyenne.<br />
MESURES 796 - JUIN 2007 - www.mesures.com
Exemple <strong>de</strong> calculateur pour la gestion moteur, ici en test chez dSPACE, à Pa<strong>de</strong>rborn en Allemagne.<br />
création <strong>de</strong> composants logiciels standard,<br />
réutilisables quel que soit le modèle <strong>de</strong> voiture<br />
et indépendants du calculateur embarqué,<br />
s’impose donc comme <strong>un</strong>e solution<br />
aux problèmes d’obsolescence et <strong>de</strong> complexité<br />
posés par les calculateurs.<br />
Le besoin d’<strong>un</strong> standard<br />
se fait sentir<br />
En 2000, quelques constructeurs ont commencé<br />
à se ré<strong>un</strong>ir pour travailler sur la possibilité<br />
<strong>de</strong> créer <strong>un</strong> standard ouvert, basé sur<br />
le bus CAN (standard actuel <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication<br />
automobile) mais compatible avec les<br />
bus plus récents, tels que le FlexRay (fonctions<br />
critiques) ou le MOST (fonctions d’infotainment).<br />
Pour la plupart, il s’agissait <strong>de</strong>s<br />
membres du HIS (HerstellerInitiative<br />
Software), groupe <strong>de</strong> travail fondé par Audi,<br />
BMW, DaimlerChrysler, Porsche et Volkswagen sur le<br />
sujet <strong>de</strong> l’innovation logicielle. Mais ils se<br />
sont vite rendus compte que leur volonté <strong>de</strong><br />
standardiser les logiciels <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s calculateurs<br />
ne <strong>de</strong>vait pas se limiter au marché germano-allemand<br />
et ne pouvait s’effectuer<br />
sans <strong>un</strong>e coopération soli<strong>de</strong> entre tous les<br />
acteurs du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’automobile. C’est<br />
pourquoi ils ouvrent alors leurs groupes <strong>de</strong><br />
travail, d’abord à Siemens VDO et Bosch, <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>s principaux équipementiers sur le marché<br />
<strong>de</strong>s ECU. La volonté est alors <strong>de</strong> concevoir<br />
<strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong> base comm<strong>un</strong>s aux ECU<br />
<strong>de</strong> tous les fabricants (abstraction du matériel),<br />
en conservant <strong>de</strong>s applications propriétaires.<br />
Mais cela n’est pas encore suffisant.<br />
Pour répondre aux besoins, les logiciels doi-<br />
MESURES 796 - JUIN 2007 - www.mesures.com<br />
Solutions<br />
vent eux aussi être standardisés pour s’affranchir<br />
<strong>de</strong> la configuration du système<br />
d’exploitation. Plus simplement, le logiciel<br />
ne doit plus dépendre du matériel sur lequel<br />
il est installé, mais <strong>de</strong> surcroît il ne doit plus<br />
tenir compte <strong>de</strong> la manière dont il comm<strong>un</strong>ique<br />
avec les autres logiciels, qu’ils soient<br />
sur le même ECU ou à l’autre extrémité du<br />
véhicule.<br />
Cette réflexion aboutit en 2003 avec la création<br />
du consortium <strong>Autosar</strong> (AUTomotive<br />
Open System Architecture). D’autres constructeurs<br />
viennent alors apporter leur contribution<br />
aux groupes <strong>de</strong> travail, puis ce sont<br />
d’autres équipementiers, et enfin <strong>de</strong>s éditeurs<br />
<strong>de</strong> logiciels et d’outils <strong>de</strong> conception<br />
pour programmes embarqués. Les membres<br />
travaillent à l’élaboration d’<strong>un</strong> standard <strong>de</strong><br />
conception réellement sain, qui permette <strong>de</strong><br />
se concentrer sur les applications et non plus<br />
sur la manière <strong>de</strong> les intégrer à <strong>un</strong> véhicule.<br />
Il faut concilier simplicité <strong>de</strong> conception et<br />
fiabilité d’exécution. La métho<strong>de</strong> proposée :<br />
réorganiser et standardiser les couches basses<br />
<strong>de</strong>s logiciels ECU sous forme <strong>de</strong> modules.<br />
Cela passe par <strong>de</strong>ux étapes importantes, que<br />
sont le développement d’<strong>un</strong>e couche d’abstraction<br />
du matériel (modèle d’ECU, type <strong>de</strong><br />
réseau, couches basses spécifiques) et la définition<br />
<strong>de</strong> l’architecture logicielle <strong>de</strong> base.<br />
Le principe d’<strong>Autosar</strong><br />
La démarche établie par les membres du<br />
consortium consiste à spécifier <strong>un</strong>e architecture<br />
logicielle à plusieurs couches, pour arriver<br />
à <strong>un</strong>e abstraction totale du matériel (à<br />
79
Solutions<br />
80<br />
Des fonctions indépendantes <strong>de</strong> l’architecture<br />
<strong>Autosar</strong> va apporter <strong>de</strong>s changements<br />
importants dans la manière <strong>de</strong> programmer les<br />
calculateurs. L’implémentation <strong>de</strong> fonctions<br />
automobiles se fera en trois étapes :<br />
Tout d'abord, les fonctions sont décrites <strong>de</strong><br />
manière formelle en tant que “Software<br />
Components” (SWC). On déclare bien sûr les<br />
variables d’entrée et <strong>de</strong> sortie dont les<br />
fonctions ont besoin, mais le co<strong>de</strong> doit être<br />
indépendant du matériel.<br />
Une fois toutes les fonctions définies, on<br />
génère <strong>un</strong> Virtual Fonctional Bus (VFB).<br />
Élément crucial <strong>de</strong> la méthodologie <strong>Autosar</strong>,<br />
ce bus virtuel relie entre elles toutes les<br />
entrées et les sorties <strong>de</strong>s différentes fonctions.<br />
Il permet <strong>de</strong> vérifier qu’il n’y a pas <strong>de</strong> “trou”<br />
dans l’architecture, et que chaque fonction<br />
dispose bien <strong>de</strong> toutes les informations dont<br />
elle a besoin.<br />
Enfin, en ajoutant au VFB la <strong>de</strong>scription<br />
physique <strong>de</strong>s calculateurs qui seront<br />
embarqués ainsi que les contraintes du<br />
système, on génère <strong>un</strong>e véritable architecture<br />
automobile. Le VFB se transforme alors soit en<br />
<strong>un</strong>e liaison réseau, soit en <strong>un</strong>e liaison directe<br />
entre <strong>de</strong>ux fonctions (si elles sont embarquées<br />
sur le même calculateur). Le principal<br />
avantage est <strong>de</strong> pouvoir revenir aisément en<br />
arrière. On peut déci<strong>de</strong>r à tout moment <strong>de</strong><br />
regrouper plusieurs fonctions (changer les<br />
contraintes), il suffit ensuite <strong>de</strong> générer <strong>un</strong>e<br />
nouvelle architecture.<br />
Le principal aspect “contraignant” <strong>de</strong> ce<br />
standard est le fait qu’il soit statique : les<br />
composants ne peuvent pas être insérés ou<br />
modifiés <strong>un</strong>e fois l’architecture globale générée.<br />
De plus, les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières étapes nécessitent<br />
l’utilisation d’outils certifiés par le consortium<br />
<strong>Autosar</strong>. En revanche, les constructeurs auront<br />
davantage <strong>de</strong> libertés dans la création <strong>de</strong><br />
nouvelles fonctions, puisqu’ils ne dépendront<br />
plus <strong>de</strong> la partie électronique.<br />
l’intérieur d’<strong>un</strong> ECU). La couche la plus<br />
haute, le RTE (R<strong>un</strong>time Environment), permettra<br />
à <strong>un</strong>e fonction d’être programmée et<br />
exécutée sans tenir compte, par <strong>exemple</strong>, du<br />
fait que le microcontrôleur est <strong>un</strong> 8 bits ou<br />
<strong>un</strong> 16 bits. D’autre part, la métho<strong>de</strong> s’appuie<br />
aussi sur <strong>de</strong>s environnements <strong>de</strong> développement<br />
certifiés <strong>Autosar</strong> pour la création du<br />
réseau <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication entre les calculateurs.<br />
« Ces outils, déjà opérationnels chez la plupart<br />
<strong>de</strong>s éditeurs du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’embarqué, permettent <strong>de</strong> créer<br />
<strong>un</strong> réseau virtuel représentant toute la voiture, déclare<br />
Salah Aksas, directeur <strong>de</strong> dSPACE. On ne passe à<br />
la génération <strong>de</strong> l’application réelle qu’en phase finale,<br />
<strong>un</strong>e fois que tous les tests ont été effectués et que l’architecture<br />
est validée. Cela permet <strong>de</strong> travailler sur le portage<br />
<strong>de</strong>s fonctions. Auc<strong>un</strong> programme n’étant lié à <strong>un</strong> calculateur,<br />
on peut faire autant <strong>de</strong> regroupements <strong>de</strong> fonctions<br />
que nécessaire, et on travaille sur le véhicule en le considérant<br />
comme <strong>un</strong> système ».<br />
Car c’est cela l’apport majeur du standard<br />
<strong>Autosar</strong> : arriver à <strong>un</strong>e représentation logicielle<br />
complète du véhicule en tant que système<br />
immergé dans son environnement. Et<br />
si les modèles environnementaux continuent<br />
à se perfectionner, on pourra arriver à <strong>un</strong>e<br />
conception automobile entièrement logicielle.<br />
« En réalité, c’est tout le business mo<strong>de</strong>l <strong>de</strong>s industries<br />
automobiles qui est amené à se réorganiser,<br />
ajoute Eliane Fourgeau, directeur général <strong>de</strong><br />
TNI Software. Étant donné qu’il sera possible <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s<br />
couches basses <strong>de</strong> calculateurs relativement simplement, <strong>de</strong><br />
nouveaux acteurs ne tar<strong>de</strong>ront certainement pas à faire<br />
leur apparition ». Le rôle <strong>de</strong>s équipementiers,<br />
qui sont situés entre les fournisseurs <strong>de</strong> matériel<br />
et les constructeurs, se verra probablement<br />
impacté, car <strong>Autosar</strong> accor<strong>de</strong> <strong>un</strong>e importance<br />
capitale au rôle <strong>de</strong>s intégrateurs. En<br />
effet, l’essentiel <strong>de</strong>s outils <strong>de</strong>venant standard<br />
et automatiques, la valeur ajoutée viendra <strong>de</strong><br />
la manière <strong>de</strong> configurer ces systèmes.<br />
La <strong>standardisation</strong>,<br />
<strong>un</strong> problème récurrent ?<br />
La première phase du projet <strong>Autosar</strong> s’est<br />
terminée au mois <strong>de</strong> janvier 2007. La partie<br />
la plus complexe du travail <strong>de</strong> <strong>standardisation</strong><br />
a donc été effectuée, et elle a abouti à la<br />
spécification <strong>Autosar</strong> 2.1. Après trois ans <strong>de</strong><br />
collaboration entre les industriels, toutes les<br />
couches basses ont été définies, ainsi que les<br />
règles <strong>de</strong> conception <strong>de</strong>s modules logiciels.<br />
Des environnements <strong>de</strong> développement<br />
conforme à <strong>Autosar</strong> ont été validés, aussi<br />
bien pour les modules fonctionnels que<br />
pour les architectures globales. Jean-Philippe<br />
Dehaene, directeur technique chez Vector<br />
France, affirme que « <strong>de</strong>s démonstrations ont déjà eu<br />
lieu <strong>de</strong>vant les constructeurs, et que les logiciels permettant<br />
le déplacement d’<strong>un</strong>e application d’<strong>un</strong> ECU à l’autre sont<br />
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L’architecture d’<strong>un</strong> calculateur <strong>Autosar</strong><br />
Le standard <strong>Autosar</strong> prévoit que chaque calculateur soit fourni<br />
avec ses propres couches basses. Celles-ci sont dépendantes du<br />
matériel. Mais pour être compatible <strong>Autosar</strong>, l’empilement <strong>de</strong> ces<br />
tout à fait opérationnels ». Cependant, l’arrivée sur<br />
le marché d’<strong>un</strong> véhicule entièrement conforme<br />
à <strong>Autosar</strong> n’est toujours pas d’actualité.<br />
Ajoutons que le projet n’est pas terminé,<br />
car la phase 2 vient d’être lancée. Cette nouvelle<br />
étape permettra d’<strong>un</strong>e part <strong>de</strong> maintenir<br />
et d’enrichir les standards et les outils<br />
existants, et d’autre part d’approfondir <strong>un</strong><br />
aspect qui avait été très peu évoqué jusquelà,<br />
à savoir toutes les fonctions critiques ou<br />
<strong>de</strong> sécurité du véhicule (à l’instar <strong>de</strong> la<br />
norme DO-178B en aéronautique).<br />
On s’aperçoit donc que ce besoin <strong>de</strong> <strong>standardisation</strong><br />
dépasse le seul secteur automobile.<br />
Quel que soit le marché que l’on considère<br />
(aérospatial, naval, ferroviaire,<br />
défense…), on retrouve <strong>un</strong>e nécessité <strong>de</strong><br />
standardiser les logiciels pour améliorer la<br />
fiabilité <strong>de</strong>s échanges et la réutilisation <strong>de</strong>s<br />
applications. Et ces secteurs sont parfois plus<br />
avancés que celui <strong>de</strong> l’automobile. « Nous<br />
disposions déjà d’environnements <strong>de</strong> développement similaires<br />
à <strong>Autosar</strong> dans l’esprit, explique Eliane<br />
Fourgeau, mais il s’agissait d’outils spécifiques, adaptés<br />
par <strong>exemple</strong> au secteur <strong>de</strong> l’aéronautique (norme IMA,<br />
Integrated Modular Avionics) ou encore du ferroviaire<br />
(norme EN50128). Nous nous sommes donc immédiatement<br />
attelés à l’adaptation <strong>de</strong> notre logiciel à <strong>Autosar</strong>.<br />
Et nous ferons <strong>de</strong> même si <strong>un</strong> nouveau standard voit le<br />
jour dans <strong>un</strong> autre domaine ». On peut penser au<br />
marché <strong>de</strong>s camions, pour lesquels les logiciels<br />
embarqués sont toujours basés sur <strong>de</strong>s<br />
solutions propriétaires, ou encore au secteur<br />
médical qui utilise essentiellement <strong>de</strong>s protocoles<br />
libres. Aujourd’hui, chaque secteur<br />
ayant recours à l’électronique embarquée<br />
est plus ou moins engagé sur la voie d’<strong>un</strong>e<br />
MESURES 796 - JUIN 2007 - www.mesures.com<br />
<strong>standardisation</strong> <strong>de</strong>s comm<strong>un</strong>ications. Avec<br />
toujours le même constat : si hier la complexité<br />
venait <strong>de</strong> la multiplication <strong>de</strong>s ECU,<br />
couches basses doit amener à <strong>un</strong>e couche d’abstraction<br />
standard, définie <strong>de</strong> manière rigoureuse par le consortium.<br />
Il s’agit <strong>de</strong> l’<strong>Autosar</strong> R<strong>un</strong>time Environment, ou RTE.<br />
Pierre angulaire <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement<br />
<strong>Autosar</strong>, il sert <strong>de</strong> base comm<strong>un</strong>e à toutes les installations<br />
<strong>de</strong> logiciels embarqués, et ne peut être généré que<br />
par <strong>de</strong>s outils spécifiques certifiés <strong>Autosar</strong>.<br />
Sous le RTE, on trouve plusieurs types <strong>de</strong> couches<br />
basses. En premier lieu, il faut concevoir toutes celles qui<br />
concernent l’abstraction du microcontrôleur (processeur<br />
<strong>de</strong> l’ECU). Elles sont représentées en rose sur le schéma.<br />
En vert, on trouve les couches qui permettent l’abstraction<br />
du calculateur global (processeur et chipsets), en<br />
s’affranchissant par <strong>exemple</strong> <strong>de</strong> la taille ou du type <strong>de</strong><br />
mémoire, ou encore du type <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong> comm<strong>un</strong>ication.<br />
Enfin, la <strong>de</strong>rnière couche, représentée en bleu,<br />
correspond à <strong>un</strong> certain nombre <strong>de</strong> services (par<br />
<strong>exemple</strong> les services liés à la comm<strong>un</strong>ication sur le bus CAN) qu’il<br />
est possible d’intégrer au calculateur.<br />
Solutions<br />
<strong>de</strong>main les efforts <strong>de</strong>vront être recentrés sur<br />
les métiers <strong>de</strong> l’intégration.<br />
Frédéric Parisot<br />
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