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(il signe) S.Evrard Vve Marat
L'acte de décès de Simonne Evrard porte qu'elle est née à Tournus St André. Savez-vous
pourquoi ? C'est qu'elle était née à Tournus, dans le quartier de la Pêcherie, qui dépendait de la
paroisse St André.
Veuillez agréer, Monsieur, l'assurance de mes sentiments les plus distingués.
Signé Bompas
9.2.3.
Première partie de la réponse du maire Bompas
Notice sur la famille Evrard
La famille Evrard était ancienne à Tournus, elle habitait le quartier de la Pêcherie, sur le quai du
Nord; un Claude Evrard, batelier, y demeurait en 1646, un Claude, charpentier en bateaux, en
1676; Jacques s'y est marié en 1687; Antoine, fûtier, en 1716. Nicolas, fils de cet Antoine,
charpentier en bateaux, est né à Tournus le 4 mai 1724, il y est mort à l'hôpital, le 18 février
1776. De son premier mariage avec Catherine Baret, il a eu une fille nommée Philiberte et de son
second mariage avec Catherine Large, il a laissé trois filles, Simonne, Etiennette, Catherine.
Philiberte a épousé à Paris un Monsieur Cerpicot (Persicot?). Elle est morte à Naples sans
postérité, vers 1793, ses héritières ont été ses trois soeurs. Ces quatre soeurs Evrard sont nées à
Tournus, Philiberte, le 28 février 1762, Simonne, le 6 février 1764, Etiennette, le 4 octobre 1766
et Catherine, le 16 septembre 1769. Etiennette a épousé Antoine Bezancenot, cuisinier; Catherine
s'est mariée à Jean-Antoine Corne, ouvrier imprimeur, qui travaillait dans l'imprimerie de Marat.
Quant à Simonne, qui est la cause de cet article sur la famille Evrard, elle a d'abord été la
maîtresse, puis la femme du sanguinaire Marat. Son amant avait changé son prénom, il lui
donnait celui d'Albertine.
Ces quatre soeurs Evrard étaient ouvrières à Paris; j'ai ouï dire qu'elles travaillaient dans une
lingerie ou un magasin de nouveautés et l'on présume que c'est une dame de Tournus, qui avait
un atelier à Paris, qui avait attiré dans la capitale ces quatre soeurs Evrard vers 1776, après la
mort de leur père.
On croit encore que ces filles Evrard ont reçu leur instruction de l'école gratuite de notre hospice
de charité. Un Monsieur de… (?), avec lequel j'ai été en correspondance au sujet de cette famille,
m'a écrit que cette Simonne Evrard paraissait avoir reçu une bonne éducation. Serait-ce Marat qui
lui avait donné des leçons?
Nicolas Evrard habitait une maison à Tournus, quartier de la Pêcherie, sur le quai du Nord.
Simonne, Etiennette et Catherine, ses trois filles, l'ont vendue au sieur Claude Guichard cadet,
tailleur de pierres, par acte devant maître Besnard (?), notaire à Tournus, le 4 avril 1813. Dans cet
acte, Simonne Evrard a pris le titre de Veuve de Jean-Paul Marat.
Monsieur de Lamartine, dans son Histoire des Girondins, appelle cette femme Catherine Evrard,
c'est une erreur, elle se nommait Simonne. Catherine, qui était sa soeur, avait épousé Jean-
Antoine Corne, un des ouvriers de l'imprimerie de Marat. J'ai écrit à ce sujet à M.de Lamartine,
mais il n'a pas jugé à propos de faire cette rectification dans la dernière édition des Girondins.
Après sa mort, Marat fut déifié par la Convention et ses restes furent portés triomphalement au
Panthéon, mais le 8 février 1795, les vils restes de ce monstre furent arrachés du Panthéon,
traînés dans les rues par des jeunes gens de Paris et jetés dans les immondices de l'égout de
Montmartre.
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