british library collection de francois chevremont « le bibliographe de ...

outique, j'ai dit à M. Champion: Je ne veux plus revenir, je prendrai cet ouvrage autre part. S'il
le juge bon, il me l'enverra car il a mon adresse - bien qu'il ait nié l'avoir écrite, alors même qu'il
l'avait fait devant moi. J'ai peur d'être réduit à retourner dans les bibliothèques toutes les fois que
je voudrai Marat, Esprit politique.
Néanmoins, croyez Monsieur, que la conduite de ces gens ne diminue en rien la reconnaissance
que je vous ai d'avoir voulu me faire don de votre excellent ouvrage. Je me permettrai même de
mettre le comble à vos bontés en intimant audit Champion l'ordre de m'envoyer Marat, Esprit
politique dans les plus brefs délais.
J'espère que vous excuserez ma franchise, vous m'avez donné l'exemple; si dans ce que l'on a
accoutumé d'appeler «la société», les hommes agissaient de même entre eux, bien des erreurs leur
seraient évitées.
Je ne saurais mieux terminer cette épître qu'en vous remerciant de votre intention de me
compter au nombre de vos bonnes connaissances. Croyez que je ferai le possible pour m'en
rendre digne et que je reste, Monsieur, votre très très humble et très obéissant serviteur.
Frank Réthoré, rédacteur à la Revue des Sciences et des Lettres
(11/4)
Copie de la réponse de François Chèvremont à Monsieur Frank Réthoré
5 juin 1889
Cher Monsieur,
J'attendais d'être un peu libre, j'attendais aussi l'accusé de réception de Marat, Esprit
politique, pour répondre à votre lettre du 30 mai.
Je vais prendre ladite lettre par chaque exposé.
- Vous dites vous être servi de l'écrit d'un des ennemis de Marat, écrit qui en faisait un valet
d'opérateur, c'est-à-dire selon l'écrit en question un charlatan vendeur d'orviétan sur les places
publiques, et cela par contraste, pour faire voir quel homme était ce savant contesté, ce travailleur
ignoré.
Qu'auraient pu dire de plus ses perfides biographes!
- Vous me faites dire que vos articles sur Marat m'ont produit une piteuse impression.
Je proteste. J'ai dit fâcheuse, j'ai dit pénible, tout en rendant justice au talent; je renoncerais à
toute correspondance si je me croyais capable de vous accabler à ce point.
- Quand vous dites que vous n'avez jamais pu obtenir Marat, Esprit politique à la Bibliothèque
Nationale où toutes mes publications sont en double, les unes pour le service public, les autres
pour la réserve, je soupçonne que vous ne remplissez pas exactement le formulaire, ce qui
occasionne des recherches infinies. Demandez Marat, Index par F. Chèvremont, le bibliographe
de Marat, 1876, in 8° et si vous ne vous êtes pas fait des ennemis de MM.les administrateurs,
vous serez servi en 10 minutes, à moins d'un encombrement.
- Sur la proposition de faire au gouvernement une demande pour rechercher les restes mortels de
Marat, ou celle de lui faire ériger un cénotaphe au Panthéon, son ancienne demeure, je me
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