Bicentenaire du cadastre I - Aperçu historique
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<strong>Bicentenaire</strong> <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
Laurent Patte, directeur divisionnaire au bureau <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> à la DGI et Pascal Clapier, inspecteur<br />
<strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> à Tulle<br />
I - <strong>Aperçu</strong> <strong>historique</strong><br />
Apparu avec les premières sociétés, le Cadastre est né avec l'impôt. Son origine remonte ainsi à la plus<br />
haute Antiquité, époque pendant laquelle la terre est déjà la première source de richesse indivi<strong>du</strong>elle.<br />
La posséder revient alors à disposer de la richesse économique. Rien de plus naturel, pour les sociétés<br />
naissantes, que de prélever une contribution sur la propriété foncière. Mais comment répartir<br />
équitablement cet impôt ? La recherche de bases fixes et proportionnelles au patrimoine de chacun a<br />
ren<strong>du</strong> indispensable la connaissance de l'éten<strong>du</strong>e et de la nature de chaque propriété ainsi que la<br />
détermination de leur revenu. Tel est le but <strong>du</strong> Cadastre, état descriptif et évaluatif de la propriété<br />
foncière, et qui en constitue un véritable « état civil ».<br />
La civilisation chaldéenne est la première à nous avoir légué un témoignage de ses activités<br />
cadastrales, vers l'an 4000 avant J-C. Une inscription accompagnant une tablette, découverte à Telloh,<br />
dans le désert d'Arabie, indique le plan côté, la superficie et la description de la ville de Dunghi. Des<br />
tablettes postérieures, représentant des maisons, des champs et des canaux, datées d'environ 3758<br />
avant J-C nous fournissent également de précieuses indications sur l'activité fiscale et topographique<br />
des premières civilisations.<br />
Les Égyptiens, puis les Grecs, ont également éprouvé le besoin de <strong>cadastre</strong>r leur territoire, afin<br />
d'appréhender l'espace sur lequel ils exerçaient leur pouvoir. Mais le <strong>cadastre</strong> connaît son premier<br />
véritable âge d’or avec la civilisation romaine. Auguste tente d'effectuer un premier recensement, que<br />
l'on peut considérer comme une sorte de <strong>cadastre</strong> général. Les « capitastra », livres de répartition de<br />
l'impôt, sont alors simplement rédigés à partir des déclarations des propriétaires. Ils indiquent la<br />
désignation de chaque bien, sa contenance, son revenu pendant les dix dernières années et sa valeur. A<br />
cette époque, la contenance des terres, rarement calculée par arpentage, est quasi systématiquement<br />
dé<strong>du</strong>ite de données telles que le nombre de journées de labourage d'une paire de bœufs ou de travail<br />
d'un esclave, ou encore de la quantité de semence employée. Si l'arpentage est ainsi très peu usité lors<br />
des opérations de recensement foncier général de l'Empire, il est en revanche à la base des principes<br />
qui régissent l'édification des nouvelles cités ou des camps militaires.<br />
Le <strong>cadastre</strong> romain constitue toutefois, pendant l'âge d'or <strong>du</strong> IIIème siècle avant J.-C. au IIIème siècle<br />
après J.-C., un remarquable outil d'aménagement <strong>du</strong> territoire. Il réalise une division foncière qui<br />
précise l'état juridique des sols et permet, dès lors, de circonscrire la propriété indivi<strong>du</strong>elle et<br />
collective.<br />
A la chute de l'Empire romain, le <strong>cadastre</strong> sombre progressivement dans une longue phase de<br />
sommeil. A part quelques expériences, plus ou moins réussies, le Haut Moyen-Age est ainsi une<br />
période de « vide cadastral », pendant laquelle les rois francs se servent des registres de cens et <strong>du</strong><br />
système cadastral établis par l'administration romaine. Toutefois, même si le <strong>cadastre</strong> est négligé<br />
pendant plusieurs siècles, son empreinte géométrique reste fixée sur le terrain au-delà de la période<br />
antique, à tel point que le morcellement parcellaire actuel et la voirie contemporaine sont encore<br />
parfois marqués par cette structuration.<br />
Ce n’est qu’à la fin <strong>du</strong> XIIIème et surtout au XIVème siècle que les <strong>cadastre</strong>s réapparaissent dans le<br />
sud de la France sous le nom de « livres terriers », « livres d’estimes » ou « compoix ». Ils se<br />
1
présentent sous la forme de registres d’inventaire de la propriété établis afin de répartir l’impôt entre<br />
les contribuables de la communauté. Ce modèle va s’améliorer, au fil des siècles et des vagues de<br />
confection, et se perpétuer ainsi jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Seule la seconde moitié <strong>du</strong><br />
XVIIIème siècle voit éclore, ça et là, quelques expériences novatrices où les <strong>cadastre</strong>s sont refaits sur<br />
des principes modernes et accompagnés de plans.<br />
Malgré cette histoire multimillénaire qui remonte aux premières civilisations, c'est à la loi <strong>du</strong> 15<br />
septembre 1807 que l'on a coutume de fixer l'origine de notre <strong>cadastre</strong> actuel. Cette loi marque un<br />
tournant entre, d'une part, les <strong>cadastre</strong>s locaux d'Ancien Régime, disparates et plus ou moins bien<br />
réalisés, et, d'autre part, la seule mesure fiscale réclamée unanimement depuis 1789 : un <strong>cadastre</strong><br />
parcellaire général.<br />
En cette année 1807, au retour de Tilsit, Napoléon, conscient de l'échec des tentatives antérieures,<br />
déclare à Mollien, son ministre <strong>du</strong> trésor : « les demi-mesures font toujours perdre <strong>du</strong> temps et de<br />
l'argent. Le seul moyen de sortir d'embarras est de faire procéder sur-le-champ au dénombrement<br />
général des terres dans toutes les communes de l'Empire, avec arpentage et évaluation de chaque<br />
parcelle de propriété. Un bon <strong>cadastre</strong> parcellaire sera le complément de mon Code, en ce qui<br />
concerne la possession <strong>du</strong> sol. Il faut que les plans soient assez exacts et assez développés pour servir<br />
à fixer les limites des propriétés et empêcher les procès. »<br />
La loi <strong>du</strong> 15 septembre 1807, relative au budget de l'État et ren<strong>du</strong>e sur l'initiative de Gaudin, ministre<br />
des finances, est ainsi considérée comme fondatrice <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> parcellaire français. A partir de cette<br />
date, les cent millions de parcelles <strong>du</strong> territoire national vont progressivement être mesurées et<br />
représentées sur de grandes feuilles que chaque citoyen pourra librement consulter : les plans<br />
cadastraux.<br />
Ce n’est, cependant, que vers 1850, soit 43 ans plus tard, que l’arpentage de l’ensemble <strong>du</strong> territoire<br />
national fut achevé. Cette première œuvre gigantesque se révéla malheureusement rapidement<br />
entachée d’une tare fondamentale : aucune mise à jour des plans n’avait été prévue. Ainsi, au fil des<br />
ans, des divisions et de l’évolution <strong>du</strong> tissu foncier, les plans cadastraux perdirent toute actualité. Il<br />
fallait donc légiférer.<br />
Le caractère facultatif et le coût de mise en œuvre de la réforme instituée par la loi <strong>du</strong> 7 août 1850 qui<br />
prévoit en son article 7 que « Dans toute commune cadastrée depuis trente ans au moins, il pourra être<br />
procédé à la révision et au renouvellement <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> sur la demande <strong>du</strong> conseil municipal… et sur<br />
l’avis conforme <strong>du</strong> conseil général…, à la charge pour la commune de pourvoir aux frais des nouvelles<br />
opérations » en limitent la portée.<br />
Poursuivant son action et son ambition, le gouvernement décide en mai 1891 la mise en place d’une<br />
commission <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> chargée d’étudier les diverses questions que soulève le renouvellement des<br />
opérations cadastrales notamment <strong>du</strong> point de vue de l’assiette des impôts, de la détermination<br />
juridique de la propriété immobilière et de son mode de transmission. Cette commission de 79<br />
membres siègera de 1891 à 1905. Ces conclusions ne trouveront jamais à s’appliquer.<br />
Il faudra donc attendre 1930 pour que le principe de la conservation <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong>, c’est-à-dire la mise à<br />
jour continuelle des plans cadastraux, afin de suivre l’évolution de la configuration des parcelles et des<br />
bâtiments, soit défini et adopté.<br />
De même et eu égard à l’ampleur de la tâche, ce n’est qu’en 1930 que la réforme générale <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
de la France – nommée rénovation – a été décidée.<br />
Ces décisions seront entérinées par la loi <strong>du</strong> 16 avril 1930, la rénovation et la conservation <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
étant confiées aux services <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong>.<br />
Depuis cette date, plusieurs lois se sont succédées, chacune créant, aménageant ou amendant les<br />
différents modes de rénovation <strong>du</strong> plan prévus initialement.<br />
Sans entrer dans le détail des énoncés et la jungle des procé<strong>du</strong>res, nous n’évoquerons que les résultats<br />
concrets de ces lois. En proposant une brève présentation <strong>du</strong> plan cadastral ainsi qu’une définition des<br />
différents types de plans que l’on peut trouver aujourd’hui dans un atlas communal.<br />
2
II - Présentation <strong>du</strong> plan cadastral<br />
Le plan cadastral est le seul plan parcellaire à grande échelle qui couvre l’ensemble <strong>du</strong> territoire. Il<br />
présente l’ensemble de la propriété foncière <strong>du</strong> sol français dans tout le détail de son morcellement et<br />
de son découpage. En revanche, il ne donne aucune indication sur le relief des zones représentées.<br />
Il y a quelques années encore, le plan cadastral d’une commune se composait de plusieurs feuilles de<br />
format 75 x 105 cm (dit format « grand aigle »).<br />
Exemple de feuille de plan cadastral<br />
Un tableau d’assemblage de même format présentait la situation de chaque feuille par rapport au<br />
territoire communal. Pour faciliter le repérage, il indiquait également le tracé des principales voies de<br />
communication et des cours d’eau, la position des agglomérations, bourgs et hameaux ainsi que le<br />
nom des communes limitrophes.<br />
Aujourd’hui, tous les plans cadastraux sont gérés de manière informatisée mais les principes de base<br />
de leur lecture sont demeurés identiques.<br />
Ainsi, le territoire d’une commune est toujours découpé en « sections ». Les sections sont repérées par<br />
une ou deux lettres (exemple : section A, B, C,…, AA, AB, AC, …ZA, ZB, ...). Les sections à simple<br />
lettre contiennent le plus souvent plusieurs feuilles qui sont numérotées par ordre croissant (exemple :<br />
section A feuille 1, section A feuille 2, etc.). Les sections à double lettre ne contiennent qu’une seule<br />
feuille.<br />
1 - Les parcelles<br />
La parcelle est l’unité cadastrale de base. Elle représente un terrain d’un seul tenant et appartenant au<br />
même propriétaire.<br />
3
Dans une commune donnée, chaque parcelle est repérée de manière unique par sa section et par son<br />
numéro (sur chaque feuille de plan, les parcelles sont numérotées par ordre croissant). Le couple<br />
« Lettre(s) de section – numéro parcellaire » constitue l’identifiant de la parcelle (exemple : parcelle<br />
A952, B25, AH53, …). Il ne peut pas y avoir deux parcelles avec le même identifiant à l’intérieur<br />
d’une même commune.<br />
Exemple de parcelles : leur numéro apparaît à l’intérieur<br />
Le plan cadastral donne la description physique (limites, position) de chaque parcelle afin notamment<br />
d’en calculer la superficie. Cette superficie est toujours une surface ré<strong>du</strong>ite à l’horizontale, quel que<br />
soit le mode de détermination employé. En effet, le plan cadastral est la représentation de la surface<br />
terrestre, avec son relief, sur une surface plane.<br />
2 - L’échelle <strong>du</strong> plan cadastral<br />
L’échelle est le rapport entre les dimensions des éléments portés sur le plan et les dimensions de ces<br />
mêmes éléments sur le terrain.<br />
Même si, avec l’arrivée de l’informatique, la notion d’échelle a tendance à être per<strong>du</strong>e de vue, elle<br />
garde son importance pour mesurer la précision et la qualité des détails <strong>du</strong> plan cadastral.<br />
Lors de leur confection, les plans cadastraux ont été réalisés à une certaine échelle. Le choix de<br />
l’échelle dépendait de la densité des éléments à représenter. Ainsi, une zone très urbanisée a pu être<br />
levée à une échelle de 1/500 alors qu’une échelle de 1/5000 aura été utilisée pour un territoire ne<br />
comprenant que des parcelles de très grande éten<strong>du</strong>e.<br />
Les plans cadastraux ont été établis, suivants les époques et la configuration <strong>du</strong> terrain, aux échelles<br />
suivantes : 1/500, 1/1000, 1/1250, 1/2000, 1/2500, 1/4000 et 1/5000.<br />
4
3 - L’orientation des feuilles de plan<br />
Afin d’en faciliter la lecture, chaque feuille de plan comporte une flèche indiquant la direction <strong>du</strong><br />
Nord.<br />
4 - Autres objets représentés sur le plan cadastral<br />
Les parcelles peuvent être éventuellement subdivisées en zones de natures de culture différentes : on<br />
parle alors de « subdivision fiscale » (par exemple pour indiquer la séparation entre des bois et des<br />
prés). Chacune de ces subdivisions est repérée par une lettre minuscule et ses limites sont indiquées<br />
par des tiretés.<br />
Sur chaque feuille de plan sont indiqués les lieux-dits qui la composent. Un lieu-dit correspond à la<br />
partie <strong>du</strong> territoire communal auquel la coutume locale a attribué une certaine appellation (ex : Le<br />
Battut, Les Rebières, Les Combes, Le Planchou, Puy d’Orliaguet, etc.).<br />
Le plan cadastral indique aussi les bâtiments, représentés avec des hachures ou par des couleurs, ainsi<br />
que les voies de communication, les cours d’eau, étangs, lacs, et, dans certains cas, les signes<br />
conventionnels de mitoyenneté (mur, clôture, haie, fossé).<br />
Des détails dits « topographiques » sont également dessinés afin de faciliter le repérage et la<br />
compréhension <strong>du</strong> plan cadastral (trottoirs, stade, chemin, calvaire, puits, etc.).<br />
Exemple de stade<br />
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III - Les différents types de plan<br />
1 – Rappel<br />
Avant 1930, existent seulement les plans cadastraux napoléoniens qui datent d’environ un siècle<br />
(confectionnés entre 1808 et 1850). C’est entre 1930 et la fin des années quatre-vingts que les plans<br />
des 36000 communes françaises font l’objet d’une opération de rénovation pour aboutir au <strong>cadastre</strong><br />
actuel.<br />
Plusieurs modes de rénovation ont été prévus par le législateur, principalement en fonction de la<br />
qualité des plans napoléoniens et de l’évolution <strong>du</strong> tissu foncier local.<br />
Le mode de rénovation employé pour chaque feuille de plan est indiqué, en principe, dans l’angle<br />
inférieur droit ou dans le cartouche précisant l’année de confection et l’échelle <strong>du</strong> plan. Pour un accès<br />
direct à l’information, une liste des modes de rénovation utilisés par commune est insérée à la fin de ce<br />
chapitre.<br />
2 - La rénovation par voie de mise à jour<br />
C’est le mode de rénovation privilégié à l’origine (c’est-à-dire en 1930). Dans cette option-là, le plan<br />
napoléonien sert de base au nouveau plan. Il est simplement complété <strong>du</strong> tracé des nouvelles limites et,<br />
a contrario, les limites anciennes disparues sont effacées. Ainsi, le canevas d’ensemble <strong>du</strong> plan<br />
napoléonien est conservé. Il est simplement « mis à jour ».<br />
Les nouvelles feuilles sont dénommées par une lettre suivie d’un numéro (ex : A3 c’est à dire 3 ème<br />
feuille de la section A), comme sur l’ancien plan. Quant au cartouche, il indique la mention suivante :<br />
« Feuille dressée en 18.., mise à jour pour 19.. ».<br />
3 - La rénovation par voie de renouvellement<br />
Lorsque la mise à jour des plans napoléoniens ne peut pas être effectuée, soit parce que ces anciens<br />
plans sont de trop mauvaise qualité, soit pour cause d’évolution foncière particulièrement marquée, il<br />
est procédé à la confection d’un plan entièrement nouveau. On parle alors de renouvellement. Cette<br />
formule, qui aurait dû disparaître après 1955 au profit de la réfection, continuera à être largement<br />
usitée.<br />
Les plans renouvelés sont désignés par une double lettre AB, AC, AD, etc. (excepté les lettres<br />
doublées telles que AA, BB, CC, etc.). Ils ne peuvent ainsi être confon<strong>du</strong>s avec des plans rénovés par<br />
voie de mise à jour.<br />
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4 - La rénovation par voie de réfection<br />
Créé à partir de 1941, ce mode de rénovation consiste, comme le renouvellement, en la confection<br />
d’un plan entièrement neuf. Il s’en différencie cependant par la méthode d’appréciation des limites de<br />
propriété. Alors que, dans le cas <strong>du</strong> renouvellement, les limites sont appréciées par simple<br />
reconnaissance des parcelles avec les propriétaires, la réfection implique quant à elle une délimitation<br />
contradictoire avec le concours des propriétaires et de la commission communale des impôts qui statue<br />
provisoirement en cas de litige.<br />
Les plans refaits sont également désignés par une double lettre <strong>du</strong> type AB, AC, AD, etc. (excepté les<br />
lettres doublées telles que AA, BB, CC, etc.).<br />
5 - Le remaniement <strong>du</strong> plan cadastral<br />
Le remaniement <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong>, autorisé à partir de 1974, est en fait une nouvelle réfection d’un plan déjà<br />
rénové. Il est procédé à un nouvel arpentage parcellaire et à la création d’un plan entièrement neuf.<br />
Cette possibilité a été créée afin de refaire des plans rénovés qui présentent des insuffisances notoires.<br />
Les plans remaniés sont désignés par une double lettre AA, AB, AC, AD, …, BB, BC, BD, et ainsi de<br />
suite.<br />
6 - Le remembrement <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
Cette opération, consistant en un aménagement plus rationnel de la propriété agricole d’une commune,<br />
est initiée sous l’égide de la direction départementale de l’agriculture et de la forêt. Destiné à<br />
regrouper et à redistribuer les propriétés agricoles, le remembrement implique des opérations<br />
d’arpentage parcellaire et de bornage. A l’issue de l’opération, un nouveau plan, dit plan remembré,<br />
vient se substituer au plan cadastral existant.<br />
Pour différencier les plans remembrés des autres feuilles de l’atlas cadastral, ils sont désignés par une<br />
double lettre mais par ordre alphabétique inverse, de la manière suivante : ZA, ZB, ZC, …, ZY, ZZ,<br />
YA, YB, YC, …, XA, XB, XC, etc.<br />
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Remarque d’ordre général sur la désignation des plans : les lettres F, G, J, Q et U, qui pourraient prêter<br />
à confusion, ne sont jamais utilisées.<br />
IV - Quelle qualité pour quel type de plan<br />
Les feuilles de plan de l’atlas communal peuvent donc être issues de cinq types différents de<br />
confection. Par ailleurs, les années de confection varient de 1930 à aujourd’hui.<br />
Rappelons également qu’un plan cadastral n’a pas vocation à présenter la situation juridique des biens<br />
opposable aux tiers mais cherche seulement à définir leur propriété fiscale afin d’établir l’impôt<br />
foncier. Il n’a pas non plus vocation à servir de plan de délimitation permettant de retrouver les<br />
mesures exactes d’une propriété. Cela étant, l’usage séculaire des plans cadastraux les ayant érigés en<br />
document de référence, chacun s’y reporte dès qu’une interrogation ou un litige se fait jour.<br />
Comment alors percevoir la qualité initiale <strong>du</strong> plan que l’on consulte ?<br />
Face à une feuille de plan cadastral, ce sont d’abord le type de plan et l’année de confection qui<br />
donnent les premiers indices de qualité générale.<br />
1 - La rénovation par voie de mise à jour<br />
Ce mode de rénovation possède une particularité : il s’appuie sur l’ancien plan. Pour juger de sa<br />
qualité, il convient par conséquent de s’assurer également de la qualité <strong>du</strong> plan napoléonien.<br />
Qualité <strong>du</strong> plan napoléonien<br />
A l’époque de la réalisation des premiers plans, c’est-à-dire en 1808, aucune documentation<br />
d’ensemble sur l’art et la manière de réaliser un plan parcellaire n’existait. Ce n’est qu’en 1811 que<br />
toutes les prescriptions relatives à l’art cadastral, auparavant dispersées dans diverses publications<br />
administratives, furent compilées, amendées, complétées, corrigées et précisées. Ce recueil<br />
méthodique de 1811 devint la référence pour l’ensemble des géomètres amenés à travailler à la<br />
confection <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> napoléonien.<br />
Toutefois, les recommandations inscrites dans ce véritable code cadastral ne furent pas toujours<br />
suivies entre 1808 et 1827, date à laquelle parut un règlement qui mit fin à ces errements. Les plans<br />
confectionnés <strong>du</strong>rant cette période peuvent ainsi présenter de graves déformations, <strong>du</strong>es à des<br />
arpenteurs mal équipés ou inexpérimentés. En effet, les instruments préconisés dans le recueil<br />
méthodique de 1811, connus depuis plusieurs décennies, ne sont pas encore maîtrisés par tous. Les<br />
initiateurs <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> parcellaire en ont d’ailleurs bien conscience puisqu’ils interdisent « l’usage <strong>du</strong><br />
compas vulgairement appelé compas d’arpenteur ».<br />
Qualité <strong>du</strong> plan rénové par voie de mise à jour<br />
En 1930, lorsque la rénovation des plans napoléoniens fut décidée, il n’était question que de dresser<br />
une « esquisse » <strong>du</strong> parcellaire. Le géomètre était autorisé à reporter les nouvelles limites soit<br />
visuellement, soit par des mesurages au pas (!). Il est facile d’imaginer les graves défauts qui ont pu<br />
découler de ces pratiques. Heureusement, ce système a été abandonné après quelques années<br />
d’expérience.<br />
D’une manière générale, la révision <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> napoléonien par voie de mise à jour ne saurait offrir des<br />
garanties supérieures à celles que comportait l’ancien <strong>cadastre</strong>. Le plan rénové n’a pu, au mieux, que conserver<br />
la valeur initiale <strong>du</strong> plan, sans jamais prétendre l’améliorer.<br />
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2 - La rénovation par voie de renouvellement ou de réfection<br />
Les plans renouvelés ou refaits sont des plans modernes s’appuyant sur un levé de terrain totalement<br />
nouveau et sans aucun lien avec l’ancien plan napoléonien. Encadré par des prescriptions strictes<br />
quant à la précision à obtenir, les plans validés devaient avoir une valeur suffisante pour servir de base<br />
à la représentation de la propriété foncière <strong>du</strong> territoire.<br />
Leur qualité varie essentiellement en fonction <strong>du</strong> travail de lever effectué sur le terrain et de la<br />
topographie communale. De grandes plaines où la visibilité n’est gênée par aucun obstacle faciliteront<br />
l’arpentage. En revanche, des pays montagneux et boisés seront très difficiles à représenter sur un plan<br />
avec la qualité requise et le travail y sera beaucoup plus long et fastidieux.<br />
3 - Le remaniement <strong>du</strong> plan cadastral<br />
Les plans remaniés sont en général d’excellente qualité car confectionnés à l’aide de méthodes et<br />
d’instruments modernes (appareils de visée de grande précision et levé GPS de précision<br />
centimétrique).<br />
4 - Le remembrement <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
Les plans remembrés <strong>du</strong>rant les vingt ou trente dernières années, et lorsqu’ils sont issus d’un lever de<br />
terrain entièrement nouveau, sont en général d’excellente qualité. Ils bénéficient aussi des dernières<br />
technologies.<br />
Les plans remembrés antérieurement, ou lorsqu’ils s’appuient sur le plan cadastral en usage, peuvent<br />
présenter des défauts plus ou moins importants.<br />
La confection des plans remembrés est toujours confiée à un cabinet de géomètres-experts.<br />
Ces considérations générales ne permettent bien évidemment pas de s’assurer de la bonne ou de la<br />
mauvaise qualité d’un plan. Seule l’expérience <strong>du</strong> terrain communal et l’utilisation de ces plans<br />
cadastraux permettent de se faire une idée sur leur qualité et leur potentiel.<br />
Soulignons, en dernier lieu, le principe de base qui a servi de tout temps à la confection <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong><br />
français et que tout un chacun doit garder en mémoire : le <strong>cadastre</strong> parcellaire est un instrument fiscal<br />
permettant, au premier chef, d’établir l’impôt foncier. Ce n’est nullement un plan à caractère juridique,<br />
ni un plan prétendant à l’exactitude topographique.<br />
V - Comment le plan cadastral est-il mis à jour ?<br />
Le plan cadastral fait l'objet d'une tenue à jour dite "conservation" <strong>du</strong> plan cadastral. Cette mise à jour<br />
revêt une double forme :<br />
- une application permanente et immédiate de tous les changements concernant la délimitation<br />
et l'identification des immeubles (division, réunion, disparition ou création de parcelles,<br />
changements de références cadastrales, désignation des lieux-dits, dénomination des voies<br />
situées dans les parties agglomérées des communes de plus de 10 000 habitants).<br />
- une application annuelle ou biannuelle des changements de nature fiscale (constructions<br />
nouvelles, disparitions ou additions de constructions, subdivisions fiscales) ou topographique<br />
(détails divers).<br />
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Suivant leur nature, ces changements sont constatés par :<br />
- les géomètres-experts pour les modifications de limites de propriété ;<br />
- les géomètres <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> pour les modifications d'ordre topographique et fiscal.<br />
1 - Les modifications de limites de propriétés<br />
Tout changement de limite de propriété, notamment par suite de division, lotissement, partage, doit<br />
être constaté par un document d'arpentage établi par un géomètre-expert (décret <strong>du</strong> 30 avril 1955,<br />
article 25).<br />
De même, le bornage ou l'arpentage d'un terrain ne peut être effectué que par un géomètre-expert.<br />
Les documents établis par ce professionnel sont ensuite appliqués sur le plan cadastral par le service<br />
<strong>du</strong> <strong>cadastre</strong>.<br />
Exemples de domaines d'intervention <strong>du</strong> géomètre-expert : division de parcelles, lotissement, création<br />
de voirie, élargissement de voirie, déplacement d'une limite de propriété, arpentage d'une parcelle pour<br />
en connaître la superficie exacte, bornage de terrains, etc.<br />
2 - Les modifications d'ordre topographique et fiscal<br />
Les géomètres <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> sont habilités à constater les changements de toute nature n'affectant pas la<br />
situation juridique des immeubles (décret <strong>du</strong> 30 avril 1955, article 33). Il s'agit essentiellement des<br />
modifications suivantes :<br />
- réunion de parcelles ;<br />
- incorporation dans le domaine non cadastré de parcelles acquises par les collectivités<br />
publiques ;<br />
- changement de limites intercommunales ;<br />
- changement dans la consistance des parcelles suite à des évènements naturels (alluvions,<br />
érosions, formation d'îles) ;<br />
- déplacement <strong>du</strong> lit des rivières non navigables et non flottables ;<br />
- constructions nouvelles, additions de construction, démolitions et tous changements portant<br />
sur la représentation des constructions au plan cadastral ;<br />
- changement de nature de culture portant sur des parties de parcelles ;<br />
- changement dans la désignation des voies et des numéros de voirie.<br />
Tous ces changements, pour lesquels un document d'arpentage n'est pas exigé, sont constatés d'office<br />
par les géomètres <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> lors de leur passage en commune (en général, tous les ans ou tous les<br />
deux ans, exceptionnellement tous les trois ans).<br />
Références :<br />
Article 25 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 30 avril 1955 relatif à la rénovation et à la conservation <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> : "Dans les<br />
communes soumises au régime de la conservation cadastrale, tout changement de limite de propriété<br />
notamment par suite de division, lotissement, partage doit être constaté par un document d'arpentage<br />
établi aux frais et à la diligence des parties et certifié par elles, qui est soumis au service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong>,<br />
préalablement à la rédaction de l'acte réalisant le changement de limite, pour vérification et<br />
numérotage des nouveaux îlots de propriété".<br />
Article 33 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 30 avril 1955 relatif à la rénovation et à la conservation <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> : "Le<br />
service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> est habilité à constater d'office, pour la tenue des documents dont il a la charge, les<br />
changements de toute nature n'affectant pas la situation juridique des immeubles".<br />
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VI - Où consulter le plan cadastral ?<br />
Le plan cadastral d’une commune peut être consulté soit auprès <strong>du</strong> service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> local soit dans<br />
les locaux de la mairie concernée. Sa délivrance au format A3 ou A4 est également possible mais seul<br />
le service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> peut délivrer une feuille de plan au format A0.<br />
La différence entre le plan cadastral disponible en Mairie et le plan <strong>du</strong> service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> réside dans<br />
l’actualité <strong>du</strong> plan : alors qu’au service <strong>du</strong> <strong>cadastre</strong> le plan est mis à jour continuellement des<br />
modifications devant y figurer, le plan cadastral de la mairie n’est mis à jour qu’une seule fois par an.<br />
Enfin, le Service internet « www.<strong>cadastre</strong>.gouv.fr » permettra d’ici fin 2007 de consulter les plans<br />
cadastraux de l’ensemble des 36 000 communes <strong>du</strong> territoire national.<br />
En effet, à l’heure <strong>du</strong> partage des données et de l’accessibilité généralisée aux services publics par<br />
l’intermédiaire <strong>du</strong> réseau Internet, la direction générale des impôts a souhaité rapprocher encore le<br />
plan cadastral de l’usager.<br />
Deux cents ans après la loi de septembre 1807, qui créa le <strong>cadastre</strong> parcellaire napoléonien, ce<br />
nouveau service proposera une consultation gratuite <strong>du</strong> plan cadastral sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire.<br />
Tout internaute pourra ainsi :<br />
- consulter gratuitement le plan cadastral des 36 000 communes de France (environ 600 000<br />
feuilles et 100 millions de parcelles) ;<br />
- rechercher un plan particulier et visualiser sa recherche ;<br />
- éditer gratuitement des extraits <strong>du</strong> plan cadastral aux formats A3 et A4 ;<br />
- commander l’édition grand format d’une feuille entière ou son édition numérique ;<br />
- télécharger des fichiers numériques ;<br />
- payer en ligne.<br />
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